Bienvenue à la 32e réunion du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes. Nous allons poursuivre aujourd'hui notre étude des arriérés et des délais de traitement.
J'aimerais souhaiter la bienvenue au premier groupe de témoins que nous accueillons cet après-midi. Nous recevons M. Rabea Allos, directeur, Conseil canadien de parrainage pour réfugiés; M. Vikram Khurana, président, Toronto Business Development Centre; et M. Oliver Thorne du Réseau de transition des vétérans.
Chaque témoin a droit à cinq minutes pour nous présenter ses observations préliminaires, après quoi nous passerons aux questions des membres du Comité.
Je demanderais à M. Rabea Allos, directeur du Conseil catholique de parrainage pour réfugiés, de bien vouloir commencer.
Vous avez cinq minutes pour votre exposé liminaire.
Je vous remercie pour cette aimable invitation. Je suis honoré de comparaître devant vous aujourd'hui pour parler au nom du Conseil catholique de parrainage pour réfugiés.
J'aimerais profiter du temps qui m'est alloué pour parler de rétention, des demandes d'immigration et des enseignements à tirer de l'arriéré du Programme de parrainage privé de réfugiés.
L'immigration est l'un des secteurs les plus importants de l'économie canadienne. Nous avons besoin des immigrants pour assurer la croissance soutenue de notre économie et maintenir à flot le régime de pensions des Canadiens. Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, IRCC, a récemment proposé des cibles de 500 000 immigrants par année pour qu'une telle croissance soit possible. Les cibles d'immigration ont ainsi été haussées au fil des ans, ce qui a causé des arriérés de plus en plus considérables. Les cibles d'immigration sont directement reliées au nombre de Canadiens et de résidents permanents qui quittent le pays chaque année. Plus ce nombre est élevé, plus le taux de rétention du régime d'immigration du Canada est faible. Les études ont indiqué que les taux de rétention pouvaient atteindre jusqu'à 50 % des niveaux d'immigration.
Comme le ministère ne divulgue jamais les données sur la rétention, nous ne savons pas dans quelle mesure nos politiques d'immigration sont efficientes. Il est très important de vérifier les taux de rétention, tout d'abord pour optimiser l'efficacité des programmes d'IRCC, mais aussi pour savoir quel volet d'immigration est le plus efficient. En sachant quel volet offre le meilleur taux de rétention, le gouvernement serait mieux à même d'orienter ses politiques d'immigration. Le faible taux de rétention mène directement à des arriérés plus considérables. IRCC est obligé de gonfler à 500 000 ses cibles annuelles en matière d'établissement pour compenser les pertes économiques encourues du fait que quelque 200 000 immigrants ou Canadiens quittent le pays chaque année. Si autant de gens s'en vont, à quoi servent les règles et les mesures administratives en place? Il est primordial d'optimiser les taux de rétention pour assurer l'efficience de notre régime d'immigration et réduire le fardeau de traitement pour IRCC.
L'autre élément pouvant influer sur les arriérés est le nombre de demandes soumises chaque année à IRCC par l'industrie de l'immigration. Si ce nombre est nettement supérieur aux cibles établies, les arriérés ne cesseront pas d'augmenter. C'est un élément qui a été problématique pour le Programme de parrainage privé de réfugiés jusqu'en 2010. Le nombre de demandes de parrainage de réfugiés dépassait de beaucoup les cibles fixées en la matière. Les parrains inondaient le système de demandes et les délais d'attente de certains bureaux des visas dépassaient les 10 ans.
C'est alors que le ministère a mis en place le système de quotas pour les signataires d'ententes de parrainage afin de limiter le nombre de demandes pour le rapprocher du nombre de réfugiés effectivement admis. Les signataires d'une entente ont ainsi été tenus de parrainer des réfugiés vulnérables satisfaisant aux critères d'IRCC en s'assurant que les formalités étaient dûment remplies. C'est peut-être une solution qui s'offre à IRCC si le ministère est inondé de demandes dans une mesure dépassant largement la capacité d'accueil correspondant aux cibles fixées. On pourrait aussi imposer un moratoire sur les demandes jusqu'à ce que l'arriéré soit résorbé ou faire comme d'autres pays qui limitent la durée de maintien d'une demande dans l'arriéré avant que le dossier soit fermé et qu'une nouvelle demande doive être présentée.
Il arrive que les arriérés fluctuent sous l'effet de l'ingérence politique, surtout dans le cas des demandes touchant les réfugiés. Les décisions politiques concernant les priorités à accorder dans le cadre du processus de sélection retardent d'autant le traitement des demandes présentées par des réfugiés vulnérables ailleurs dans le monde. À titre d'exemple, l'accès prioritaire récemment octroyé aux réfugiés afghans et ukrainiens a reporté le traitement des demandes des réfugiés du reste de la planète.
Les arriérés sont problématiques pour les parrains du fait qu'ils doivent compter sur le travail de bénévoles qui interviennent auprès des réfugiés même avant que le processus de demande soit enclenché. Lorsque ces bénévoles constatent que le processus prend trop de temps, ils en viennent à se désintéresser du dossier. Dans bien des cas, ils travaillent avec des familles qui, au bout de quelques années, finissent par accepter le statut de réfugiés en Suède, en Australie ou en Nouvelle-Zélande. Elles abandonnent ainsi leur demande au Canada, si bien que tous les efforts déployés pour les accueillir l'ont été en pure perte.
Merci beaucoup.
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Merci, madame la présidente. Je suis honoré d'être des vôtres aujourd'hui.
Je suis un immigrant de première génération venu ici comme étudiant étranger, et je suis reconnaissant au Canada de m'avoir offert la possibilité de créer une entreprise internationale prospère qui me permet d'offrir de l'emploi à des milliers de Canadiens.
Je vous parle aujourd'hui en ma qualité de président du Toronto Business Development Centre, un incubateur sans but lucratif qui a vu le jour à Toronto il y a 32 ans. Nous avons depuis lors aidé plus de 9 000 entrepreneurs à créer ou à développer leur entreprise. Nous avons par ailleurs établi un partenariat avec Brampton pour mettre en place BHive, le principal incubateur visant à attirer des entrepreneurs étrangers dans cette ville. Nos services ont en outre été retenus par le gouvernement de l'Ontario pour contribuer à la promotion du Programme ontarien des candidats à l'immigration, au recrutement d'une centaine d'entrepreneurs immigrants et à leur jumelage avec les débouchés économiques offerts dans toute la province.
Comme je crois au potentiel des nouveaux venus en entrepreneuriat, je veux profiter du temps qui m'est alloué pour traiter des difficultés que connaît notre programme d'immigration économique en mettant l'accent sur le Programme de visa pour démarrage d'entreprise.
Ce programme avait pour objectif d'aider des entrepreneurs étrangers ayant des idées commerciales novatrices ou déstabilisantes à établir et développer au Canada leur entreprise en démarrage. Le Canada pourrait ainsi compter sur des emplois bien rémunérés, des exportations en croissance et des entreprises en expansion rapide. Premier pays à mettre en place un programme aussi créatif, le Canada est effectivement parvenu à attirer un certain nombre d'entrepreneurs étrangers. Il a été démontré que le programme a contribué à la création d'emplois, à la croissance des exportations et à l'expansion de notre écosystème.
Comme en témoigne l'arriéré accumulé, le programme éprouve certaines difficultés. Il a été durement touché par la pandémie de COVID‑19. Selon le site Web d'IRCC, il y a maintenant un délai d'attente de 31 mois pour les demandes de résidence permanente dans le cadre du Programme de visa pour démarrage d'entreprise alors que l'on visait une période d'environ 12 mois. Il s'agit donc d'un arriéré d'importance.
Bon nombre de ces demandeurs souhaitent maintenant obtenir un permis de travail, mais le traitement des demandes prend désormais plus d'une année pour certains pays, et de nombreux candidats de qualité doivent essuyer un refus. Pour vous donner une idée, si le fondateur en puissance de Shopify est sud-américain, indien ou nigérian et qu'il lui faut patienter plusieurs années avant de pouvoir s'installer au Canada, au bout de combien de temps peut‑on réalistement s'attendre à ce qu'il décide d'aller ailleurs? Il y a actuellement 5 000 demandes en attente pour le Programme de visa pour démarrage d'entreprise. Bien des entités désignées appliquent une norme de prudence moins rigoureuse pour l'approbation des candidatures, ce qui prolonge d'autant le temps d'attente pour les entrepreneurs légitimes dont la candidature est proposée par des entités utilisant des critères plus stricts.
Ces entrepreneurs qui arrivent au pays avec un permis de travail attendent pendant des années de se voir accorder la résidence permanente et doivent renouveler leur permis de travail afin de pouvoir continuer leurs activités commerciales au Canada. Les choses ne devaient pas se passer ainsi. Les autres candidats demeurent coincés dans l'embouteillage. Bon nombre de ces entrepreneurs se demandent s'ils ne vont pas carrément abandonner le programme du fait que le processus traîne en longueur et qu'aucune lueur d'espoir n'apparaît au bout du tunnel.
J'ai quelques recommandations à vous soumettre.
En vertu des pouvoirs conférés à son ministre, IRCC devrait mettre sur pied une équipe spéciale d'intervention chargée de traiter avant une date donnée une proportion de l'arriéré croissant. Il pourrait s'agir par exemple de 50 % des demandes du Programme de visa pour démarrage d'entreprise d'ici décembre 2022.
Toujours dans le but de réduire l'arriéré de ce programme, le ministère pourrait mettre en œuvre des stratégies pour s'assurer que les candidats se conforment aux règles applicables à leur arrivée au Canada. Cela pourrait par exemple prendre la forme d'un mécanisme de présélection permettant à IRCC de demander aux candidats d'indiquer s'ils investissent dans le même fonds qui leur fournit du capital.
Nous préconisons en outre l'adoption d'une politique publique permettant l'octroi d'un nombre limité de permis de travail à des ressortissants étrangers à l'extérieur du Canada dans le cadre du Programme de visa pour démarrage d'entreprise, le tout à la demande des entités désignées concernées. De cette manière, les demandes de résidence permanente pourraient être traitées au Canada.
Un processus par étapes accélérant le traitement des demandes permettra de s'assurer que des individus mal intentionnés ne profitent pas de l'occasion pour utiliser à mauvais escient le Programme de visa pour démarrage d'entreprise et aussi de veiller à ce que les entreprises les plus prospères puissent s'installer au Canada et soutenir notre développement économique.
Nous recommandons aussi la mise en place d'un mode de service amélioré, ou d'un guichet de guides-experts, pour aider les entités désignées à régler, au bénéfice des entrepreneurs, les différents problèmes qui peuvent se poser. Ce guichet pourrait devenir un carrefour de mise en commun des connaissances pour les agents des visas en première ligne étant donné le caractère unique de chaque demande.
Nous devrions de plus mettre l'accent sur la gouvernance et l'application des lois. Nous devrions procéder à un examen des entités désignées et nous assurer que les objectifs du programme sont atteints pour ce qui est de l'aide aux entreprises novatrices, que des mesures d'intégrité sont en place et que le ministère retire leur désignation aux entités qui ne respectent pas leurs engagements.
Enfin, il est grand temps d'abandonner les demandes papier et de passer à l'électronique pour le Programme de visa pour démarrage d'entreprise.
En terminant, madame la présidente et estimés membres du Comité, je ne crois pas nécessaire de souligner l'importance que revêt l'immigration pour la reprise post-pandémie et la croissance économique à venir. Nous avons besoin de transparence et de responsabilisation dès maintenant. Nos institutions publiques faillissent à la tâche en ne fournissant que peu ou pas du tout d'information à nos futurs Canadiens ou aux partenaires toujours prêts à aider nos gouvernements.
Vous n'avez qu'à parler à un nouvel arrivant en attente et vous verrez que ce n'est pas toujours la durée de l'attente qui est problématique; c'est souvent le manque d'information et l'absence d'une feuille de route qui causent le plus de frustration. Nous reconnaissons tous le dur labeur du personnel…
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Je vous remercie de me donner l'occasion d'être ici et de vous parler aujourd'hui. Je m'appelle Oliver Thorne et j'occupe actuellement le poste de directeur général du Réseau de transition des vétérans, un organisme de bienfaisance canadien enregistré dont le siège social est situé ici, à Vancouver. Nous offrons des programmes de counselling aux anciens combattants des Forces canadiennes partout au pays et nous remplissons cette mission depuis 10 ans.
En juillet et août 2021, nous avons été approchés par un groupe d'anciens combattants qui aident les interprètes afghans qui tentent de venir au Canada en raison de la chute imminente du gouvernement afghan et la prise de pouvoir par les talibans. Au cours de la dernière année, nous avons participé à ces efforts en fournissant directement un soutien financier, des logements sûrs et du soutien à l'évacuation aux personnes qui ont présenté une demande dans le cadre du programme de mesures spéciales en matière d’immigration. Aujourd'hui, ma déclaration préliminaire sur la question des arriérés en matière d'immigration portera plus précisément sur les demandeurs afghans dans le cadre du programme de mesures spéciales en matière d’immigration.
Dans ma déclaration d'aujourd'hui, je mets l'accent sur la notion selon laquelle les arriérés et les délais de traitement des demandes au sein d'IRCC entraînent un coût réel et élevé. Nous avons observé un coût direct pour trois groupes, soit les futurs Canadiens afghans, les anciens combattants canadiens et les organismes de bienfaisance qui soutiennent ces deux groupes.
Tout d'abord, les arriérés dans le traitement des demandes traumatisent les futurs Canadiens et nuisent à leur transition vers la vie canadienne. Pour vous donner une idée de la situation, nous savons, pour avoir travaillé avec des anciens combattants canadiens pendant plus de 20 ans, que les traumatismes et l'incertitude augmentent grandement les difficultés liées à une transition importante de vie. Les Afghans qui ont présenté une demande dans le cadre du programme de mesures spéciales en matière d’immigration font face à l'incertitude et à des traumatismes jour après jour. Un grand nombre de ces personnes ont servi dans les Forces canadiennes à Kandahar, en Afghanistan.
En août de l'année dernière, un grand nombre de ces personnes ont quitté Kandahar pour se rendre à Kaboul et tenter d'obtenir une place sur un vol d'évacuation du pays. Plusieurs d'entre elles ont dû laisser leur emploi, en plus de quitter leur maison et leurs réseaux de soutien. Lorsqu'elles ont quitté Kandahar pour Kaboul, elles ont laissé voir très clairement à ces petites collectivités aux liens étroits qu'elles travaillaient avec les Forces canadiennes. Pour cette raison, un grand nombre d'entre elles changent régulièrement d'endroit pour tenter de passer inaperçues. Elles sont donc incapables de créer des liens dans une collectivité et de saisir les occasions qui se présentent par crainte de représailles de la part des talibans.
Un grand nombre de leurs enfants ne peuvent pas fréquenter l'école et ces personnes ne peuvent pas travailler. Elles n'ont pas accès aux services limités que le gouvernement afghan pourrait leur offrir, par exemple le système judiciaire, les soins médicaux et d'autres services, car elles craignent d'être repérées par les talibans. Cela signifie que chaque jour, ces personnes sont stressées et traumatisées et vivent dans l'incertitude.
Ce sont de futurs Canadiens qui viendront s'installer au Canada et les répercussions de cette situation se feront sentir dans nos systèmes à leur arrivée au pays. En effet, notre système médical devra s'occuper des blessures physiques chroniques non traitées et des blessures psychologiques post-traumatiques. Notre système d'éducation devra aider des milliers d'enfants afghans à rattraper un retard scolaire d'un an. Nos services sociaux seront mis à rude épreuve en raison des effets des traumatismes familiaux qui pourraient s'étendre sur plusieurs générations. Chaque jour où ces personnes restent en Afghanistan, incertaines de leur avenir, ces problèmes s'aggravent et s'amplifient. Les répercussions se feront sentir dès leur arrivée au Canada et leur transition vers la citoyenneté canadienne sera beaucoup plus difficile.
D'abord et avant tout, sur le plan moral, il conviendrait d'accélérer le traitement des demandes des Afghans qui ont soutenu les Forces canadiennes pendant leur mission là‑bas, de 2001 à 2014. À défaut, il serait judicieux que notre gouvernement accélère le traitement de ces demandes.
Je vais maintenant aborder mon deuxième point. Les arriérés dans les demandes nuisent également à la santé mentale des anciens combattants canadiens. En effet, dans le cadre de nos programmes de l'année dernière et de 2020, nous avons observé les répercussions de la chute de l'Afghanistan sur la santé mentale et sur le bien-être des anciens combattants canadiens, à tel point que notre réseau clinique a organisé des consultations spéciales pour faire face à cette situation. Ainsi, nous avons informé notre réseau de soutien par les pairs d'un bout à l'autre du Canada que cette situation pourrait se produire dans les communautés d'anciens combattants. Nous avons envoyé de très nombreux messages aux anciens combattants de notre réseau sur de multiples plateformes, afin de leur faire savoir qu'ils peuvent obtenir de l'aide s'ils éprouvent des sentiments et des émotions difficiles à la suite de la chute de l'Afghanistan.
En outre, au cours de la dernière année, de nombreux anciens combattants ont été au premier plan lorsqu'il s'agit de défendre les droits de leurs collègues interprètes afghans avec lesquels ils ont travaillé à l'étranger et de leur offrir du soutien. Ils leur ont apporté un soutien émotionnel et un soutien administratif. Dans de nombreux cas, ils ont aussi apporté un soutien financier. Cela arrive à un...
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je remercie tous les témoins de comparaître devant le Comité dans le cadre de cette étude très importante.
J'aimerais d'abord poser quelques questions à M. Allos, et je pense que cela prendra tout le temps qui m'est imparti.
Pourriez-vous nous parler un peu des répercussions qu'ont les arriérés sur les organismes de parrainage privé? Nous avons entendu parler de retards de trois ans ou plus. Lorsqu'un groupe communautaire établit une relation avec une famille, cette famille se trouve dans une situation fragile ou dangereuse et il faut ensuite attendre pendant des années tout en essayant de maintenir la communication pendant le traitement de la demande. J'imagine que cela peut être une expérience très difficile et stressante pour les deux parties.
Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur ce que vous ont dit les différents organismes qui s'occupent du parrainage?
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Je vous remercie, madame la présidente.
J'aimerais remercier les témoins de nous faire profiter de leurs connaissances et de leur expérience aujourd'hui dans le cadre de notre étude sur les arriérés et délais de traitement.
Tout d'abord, monsieur Khurana, je tiens à vous remercier, vous et le Toronto Business Development Centre, de votre initiative en collaboration avec la ville de Brampton et le programme d'incubateur BHive de son service de développement économique. En utilisant le Programme de visa pour démarrage d'entreprise de notre gouvernement, vous favorisez la croissance et l'expansion d'entreprises créées par des entrepreneurs nouvellement arrivés dans l'écosystème canadien.
J'aimerais vous poser quelques questions sur votre expérience dans le cadre du Programme de visa pour démarrage d'entreprise. Je crois comprendre que ce programme est mis en œuvre par IRCC en collaboration avec la National Angel Capital Organization. Pourriez-vous nous en dire plus sur les mesures qui pourraient être prises pour accélérer l'arrivée des bonnes entreprises au Canada? Comment pouvons-nous aider au mieux des programmes comme BHive de Brampton à devenir des incubateurs de premier plan pour les entreprises internationales en démarrage et à attirer des entrepreneurs internationaux?
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Je vous remercie beaucoup de votre question, monsieur Ali.
D'abord et avant tout, nous sommes très heureux à l'idée que des entrepreneurs étrangers viennent s'établir au Canada pour y créer la prochaine plateforme Google, Facebook, YouTube ou un autre de ces types de plateformes très connues. C'était le but de ce programme.
Puisqu'il s'agit d'un programme qui soutient la création d'emplois, l'activité économique et un certain nombre d'avantages indirects pour l'économie, il devrait être considéré comme un volet prioritaire. Après tout, il s'agit du seul programme d'immigration économique à l'échelon fédéral. La version précédente du programme de propriétaires-exploitants a été éliminée par IRCC. Un grand nombre de demandes se sont donc retrouvées dans le Programme de visa pour démarrage d'entreprise, dont l'objectif était, au départ, de faire venir au Canada des entreprises innovantes et déstabilisantes.
Manifestement, certaines des mesures concernent le fait que la National Angel Capital Organization devrait aider IRCC à éliminer les mauvais acteurs et à retirer la désignation des incubateurs, des organisations National Angel Capital ou des sociétés de capital de risque qui utilisent ce programme comme programme d'immigration.
La deuxième étape consisterait à demander aux entités désignées quelles sont leurs meilleures entreprises et quelles sont celles qui, à leur avis, pourront avoir un impact rapide et positif au Canada tout en présentant un fort potentiel de réussite.
Enfin, même si les demandes de résidence permanente ne peuvent être traitées en priorité, les permis de travail pourraient peut-être l'être. Cela permettrait aux gens de venir au Canada et de commencer à travailler immédiatement, au lieu d'attendre le permis de travail et ensuite la résidence permanente.
Nous pensons qu'il s'agit de solutions rapides au problème des arriérés.
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Je vous remercie de votre question.
C'est effectivement le cas. À l'origine, lorsqu'il était à l'étape pilote, le programme ne comptait que 500 places. Depuis que le programme des propriétaires-exploitants a été éliminé, un grand nombre de candidats, en l'absence d'une définition précise d'une entreprise en démarrage, ont été transférés dans ces catégories, et c'est ce qui a donné lieu à ces 5 000 demandes. Dans l'ensemble, un quota annuel de 400 000 ou 500 000 demandes, ce n'est pas très élevé, mais si certaines demandes posent problème dans le système et exigent une grande diligence de la part de l'agent d'immigration, cela ralentit le système. Il est donc important d'intercepter les mauvais acteurs.
Il y a deux types de mauvais acteurs. D'une part, il y a les demandeurs qui mentent et qui n'ont peut-être pas d'entreprise innovante et déstabilisatrice; ils veulent simplement venir au Canada. D'autre part, certaines des entités désignées profitent de leurs relations privilégiées avec IRCC pour faciliter les choses à ces mauvais acteurs en embellissant leur plan d'affaires et en écrivant des lettres de soutien, ce qui signifie essentiellement une nomination, pour des personnes qui ne les méritent pas et qui n'ont pas les bonnes compétences ou les fonds ou les soutiens nécessaires pour lancer une entreprise prospère au Canada.
Ce sont donc quelques-unes des mesures qui pourraient être prises.
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
Je veux d'abord remercier les témoins qui sont parmi nous et qui prennent le temps de nous rencontrer aujourd'hui pour participer à cette étude extrêmement importante. Nous espérons que celle-ci permettra de modifier l'avis de plusieurs personnes qui veulent obtenir un permis, qu'il soit temporaire ou permanent.
Monsieur Allos, vous avez mentionné qu'il n'était pas facile d'avoir affaire avec IRCC.
Depuis quelque temps déjà au Comité, toutes études confondues, on nous dit qu'il y a beaucoup d'opacité à IRCC. Que l'on fasse allusion aux délais de traitement que le ministère a cessé de fournir aux demandeurs pendant la pandémie ou à l'opacité du système Chinook, utilisé pour simplifier le traitement des dossiers, on nous parle beaucoup d'IRCC.
Selon vous, est-il question d'un manque de transparence?
Si c'est le cas, quelle serait la solution si nous voulons éviter de continuer sur cette voie?
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Je vous remercie beaucoup, monsieur Allos.
Monsieur Thorne, lors des différentes crises internationales, nous avons vu de réelles situations d'urgence en matière d'accueil des réfugiés. Je pense évidemment à l'Afghanistan, mais nous pouvons aussi penser à la situation en Ukraine aujourd'hui et à celle vécue en Haïti après les tremblements de terre.
Selon vous, serait-ce une bonne solution d'avoir, à IRCC, un mécanisme d'urgence pouvant être utilisé lorsque survient une crise internationale, que ce soit une catastrophe naturelle ou un conflit armé, pour être prêts à accueillir des gens rapidement lorsque survient ce genre de crise?
À votre avis, le Canada a-t-il tiré des leçons de ce qui s'est passé?
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Oui, cela me paraît très sensé. Je dois toutefois le dire avec une réserve puisque mes interactions dans le processus d'immigration se rapportent seulement au programme de mesures spéciales en matière d'immigration pour les Afghans. Mon expérience par rapport à la politique et aux processus d'immigration est quelque peu limitée.
Je peux dire que le processus d'immigration pour les demandeurs dans le programme de mesures spéciales a été très lent, parfois très difficile, incertain et déroutant. Je crois que c'est directement attribuable au fait que le gouvernement n'était pas prêt à faire face à la chute du gouvernement afghan et à la crise humanitaire qui a suivi.
Il me semble qu'avoir un groupe de travail pour former une équipe d'intervention qui se consacre à ce genre d'urgences serait avantageux pour IRCC, d'abord et avant tout parce qu'elles semblent survenir de manière relativement constante au fil des ans. Quand on regarde la Syrie, l'Afghanistan et maintenant l'Ukraine, il me semble, après avoir écouté les commentaires d'autres témoins, que ces crises ont une incidence directe sur les temps d'attente et la survie des demandeurs soutenus ainsi.
Il me semble qu'il serait très avantageux pour IRCC d'avoir une équipe qui peut être mise à contribution pour réagir à ce genre de crises.
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Je vous remercie, monsieur Thorne.
J'ai une dernière question à poser à M. Khurana. Je me serai adressé aux trois témoins, et j'en suis très heureux.
Beaucoup d'entreprises se plaignent des délais de traitement pour ce qui est des travailleurs étrangers temporaires. C'est clair, net et précis. Vous en avez d'ailleurs un peu parlé plus tôt aujourd'hui.
Je ne suis ni pour ni contre la proposition qui est sur la table; j'aimerais seulement connaître votre opinion quant à celle-ci. Plusieurs personnes disent que si l'on faisait la collecte de données biométriques à l'arrivée au Canada, il y aurait un gain de temps important, et moins de délais de traitement.
Selon vous, est-ce une solution viable et intelligente et devrions-nous l'appliquer?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Merci à tous les témoins pour leurs exposés.
J'aimerais revenir sur les mesures spéciales en matière d'immigration et sur les crises actuelles. J'appuie l'idée d'avoir une équipe qui se consacre aux situations spéciales pour éviter les répercussions sur les autres volets d'immigration. Cela dit, c'est une question d'affectation des ressources. L'autre aspect de la question, qui est absolument essentiel, ce sont les niveaux d'immigration. Chaque fois que le gouvernement crée un nouveau volet, s'il n'augmente pas les niveaux d'immigration pour ce volet, il n'y a pas de résultats. Cela crée un système chaotique.
Monsieur Thorne, à ce sujet, seriez-vous également favorable à une hausse des niveaux d'immigration par le gouvernement pour appuyer les mesures spéciales?
Nous voyons le gouvernement, le , annoncer de temps à autre qu'on s'attaque à l'arriéré, que des ressources sont affectées et qu'à compter d'un certain jour, on respectera à nouveau les normes de traitement.
De toute évidence, dans ces annonces, on oublie l'arriéré qui existait avant ainsi que toutes les personnes qui n'avaient pas présenté de demandes le jour où on affirme que les normes de traitement seront respectées. Nous en sommes rendus au point où les agents d'IRCC recommandent à certains demandeurs qui s'informent sur l'état d'avancement de leur dossier d'abandonner leur demande et d'en faire une nouvelle, car la nouvelle échéance leur permettra de la traiter dans le délai imparti. C'est absurde. Bon sang, quand on parle de tourner en rond et d'abandonner les gens.
Le gouvernement devrait‑il, s'il veut vraiment s'attaquer à l'arriéré, veiller à ce que les dossiers dans l'arriéré soient également traités rapidement, tout comme les nouveaux dossiers ajoutés au volet? Autrement, les nouveaux vont tout simplement créer les nouveaux arriérés, ou encore, on va mettre de côté les vieux dossiers pour pouvoir traiter les nouveaux dans les délais impartis.
Monsieur Allos, pouvez-vous dire ce que vous en pensez?
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Je vais m'appuyer sur notre expérience. Nous avons vu le délai de traitement des demandes dans le cadre du programme de mesures spéciales en matière d'immigration varier énormément. C'est une sorte de boîte noire. Dans bien des cas, nous ne savons pas ce qui ralentit le traitement. On ne nous tient pas au courant. L'échange se fait directement avec les demandeurs, et nous ne savons pas toujours pourquoi. Je dirais que nous ne le savons souvent pas.
Je peux vous dire avec certitude que l'un des obstacles aux efforts d'évacuation de l'Afghanistan est le fait que les gens doivent se rendre dans un tiers lieu pour faire la vérification biométrique avant de venir au Canada. Cela signifie qu'ils doivent se rendre au Pakistan, aux Émirats arabes unis, dans un pays voisin accessible, et qu'ils doivent satisfaire les exigences relatives au passeport et au visa pour entrer dans ce pays.
Il pourrait être question d'une famille de 20 personnes qui présente une demande. À l'heure actuelle, selon ce des gens nous disent, il faut payer entre 1 000 et 2 000 dollars américains pour obtenir un passeport en Afghanistan, et 500 dollars américains pour un passeport pakistanais, pour une famille de 20 personnes. C'est un énorme fardeau administratif et financier pour les demandeurs, qui fait en sorte qu'il est très difficile pour eux de sortir de l'Afghanistan pour passer à la dernière étape du processus.
En juillet et en août, nous avons vu le gouvernement pakistanais proposer une entente pour que les gens puissent franchir la frontière sans passeport ni visa pendant une certaine période. IRCC nous a approchés pour que nous prêtions main-forte. Nous espérions en déplacer beaucoup. À la fin, nous avons reçu les noms de 77 personnes, qui ont franchi la frontière, mais...
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Merci, madame la présidente.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à nos témoins.
Ma première question est pour M. Allos.
Monsieur Allos, avec tout le respect, vous avez dit dans votre exposé que les Syriens sont mieux traités que les autres, qui sont laissés pour compte, mais je ne suis pas du tout d'accord avec vous. Je crois que vous comprenez mal ce qui s'est produit dans chaque pays et dans chaque situation. Je vais vous l'expliquer.
Les Syriens n'ont pas eu de difficultés, ils ne se sont heurtés à aucun obstacle au moment de quitter la Syrie et de se rendre au Liban ou en Jordanie, et il a été facile pour eux d'obtenir un document de voyage. Ils sont enregistrés aux Nations unies.
C'est tout le contraire en Afghanistan, où la présence des talibans mettait grandement en danger la vie de tous les collaborateurs de l'armée canadienne qui voulaient franchir la frontière. Si elles ont franchi la frontière pakistanaise... Elles ne pouvaient pas quitter le Pakistan sans documents de voyage, sans passeport et ainsi de suite. Je pense qu'en prenant ces choses en considération, vous allez changer d'avis.
Pour ce qui est de l'Ukraine, je crois que nous avons fait un excellent travail. Pour votre gouverne, nous attendons la semaine prochaine deux autres avions remplis d'Ukrainiens. Nous allons bien les accueillir au Canada.
J'aimerais vous entendre, après ce que j'ai dit. De plus, quelles idées proposez-vous pour apporter des améliorations à l'avenir dans ce cas‑ci?
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Je vous remercie, madame la présidente.
Monsieur Thorne, selon votre expérience, les délais augmentent-ils lorsque des crises humanitaires surviennent? Tantôt, il a été question d'un mécanisme d'urgence qu'il serait possible de mettre en place.
Lorsque des crises surviennent, comme celles en Afghanistan et en Ukraine, on fait appel à des agents d'IRCC pour régler ces crises. Tous les autres dossiers ne peuvent pas être traités, puisqu'il manque alors un certain nombre d'agents. Pendant la crise afghane, je pense que de 15 % à 25 % des agents d'IRCC avaient été chargés de s'occuper précisément de cette crise.
Quelle est votre opinion là-dessus?
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Je déclare la séance ouverte.
Avant de poursuivre avec notre deuxième groupe de témoins, j'aimerais demander l'approbation des membres pour deux motions.
La première va comme suit:
Que la greffière du Comité prenne les dispositions nécessaires pour la tenue d'un déjeuner informel avec le Comité parlementaire du travail et des affaires sociales du Bundestag allemand le mercredi 5 octobre 2022, de 12 h 30 à 14 h 00, dans la salle 430 de l'édifice Wellington.
(La motion est adoptée.)
La présidente: La seconde motion va comme suit:
Que la greffière du Comité soit autorisée à acheter un cadeau approprié qui sera offert à la délégation du Bundestag en visite.
(La motion est adoptée.)
La présidente: Nous allons maintenant poursuivre la séance avec notre deuxième groupe de témoins. J'aimerais souhaiter la bienvenue à chacune d'entre vous.
Nous accueillons aujourd'hui Adrienne Foster, vice-présidente de la politique et des affaires publiques de l'Association des hôtels du Canada, Claire Launay, présidente de l'organisation Le Québec c'est nous aussi, et enfin Janet Bigland-Pritchard, coordonnatrice du bureau des migrations au Roman Catholic Diocese of Saskatoon.
Au nom de tous les membres du Comité, j'aimerais souhaiter la bienvenue à chacune d'entre vous. Vous disposerez de cinq minutes pour vos remarques liminaires, à la suite desquelles nous passerons à la période de questions.
Nous allons commencer avec Mme Foster.
Vous disposez de cinq minutes pour vos remarques liminaires. Allez‑y, je vous prie.
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Merci, madame la présidente.
[Français]
Je vous remercie de m'avoir invitée à me joindre à vous aujourd'hui.
[Traduction]
Je m'appelle Adrienne Foster et je suis la vice-présidente de la politique et des affaires publiques de l'Association des hôtels du Canada.
Les hôtels sont essentiels à l'économie canadienne. Ils sont plus que des clés de voûte du secteur touristique; les événements qui s'y tiennent sont le cœur de bien des communautés.
Beaucoup de gens pensent que les hôtels appartiennent à de grandes chaînes internationales bien connues de tous. Or, les propriétaires et les gestionnaires de la plupart de ces hôtels sont des PME canadiennes, dont beaucoup sont des entreprises familiales.
Les hôtels emploient des gens dans toutes les régions du pays et en toutes saisons. Nous embauchons une plus grande proportion de femmes, de nouveaux arrivants et d'Autochtones que d'autres industries. Les employés sont l'épine dorsale de cette industrie.
Comme vous pouvez l'imaginer, la COVID‑19 a eu des effets dévastateurs sur le secteur du voyage et de l'hôtellerie au Canada. Lorsque la COVID a frappé, le secteur du tourisme a perdu un million d'employés. Nous avons retrouvé nombre d'entre eux cet été, mais les confinements fréquents et l'instabilité ont forcé certains à quitter définitivement le secteur pour travailler ailleurs. À ce jour, il manque environ 200 000 employés dans le secteur du tourisme. C'est plus que d'autres secteurs, tels que le secteur du commerce au détail, le secteur de la construction ou le secteur manufacturier, où il manque 110 000 et 90 000 employés respectivement.
Je tiens à être claire. Nos membres veulent embaucher des Canadiens. Les hôtels se sont adaptés à l'évolution du milieu de travail en offrant des horaires plus flexibles, des salaires plus élevés, des primes à l'embauche et des programmes en milieu de travail, mais la réalité, c'est qu'avec des taux de natalité et de chômage qui n'ont jamais été aussi bas, et avec les baby-boomers qui sont nombreux à prendre leur retraite, il n'y a tout simplement pas assez de personnes au Canada pour pourvoir les postes vacants. Un sondage effectué auprès de nos membres en août a révélé que 69 % se sont vus contraints de limiter le nombre de chambres disponibles pour maintenir les normes de service et que 75 % d'entre eux ont dû affecter des employés à des postes autres que ceux pour lesquels ils avaient été embauchés. La situation des hôtels sur le terrain n'est pas viable.
La demande en matière de voyages ne cesse de croître, et l'immigration sera donc essentielle pour que notre industrie se remette sur pied. Le secteur de l'hôtellerie est un excellent employeur pour les nouveaux arrivants. Nous avons des possibilités d'emploi pour ceux qui ne maîtrisent pas encore la langue. Nous offrons de la formation, du soutien et des postes à tous les niveaux. Notre principal message, c'est que le système d'immigration doit être réformé pour refléter les défis réels en matière de main-d'œuvre.
Nous enverrons un mémoire exhaustif à la greffière, et c'est pourquoi je me concentrerai uniquement sur deux recommandations clés aujourd'hui.
Premièrement, nous devons ouvrir le volet d'immigration permanente du Canada à ceux qui peuvent occuper des postes recherchés dans notre industrie. Nous recommandons au gouvernement d'inclure les travailleurs du secteur du tourisme dans ses critères d'entrée express pour la résidence permanente, comme il prévoit le faire pour les travailleurs agricoles. Ces critères pourraient être fondés sur des éléments tels qu'une expérience professionnelle antérieure au Canada — en tant que travailleur étranger temporaire ou étudiant international — ou une offre d'emploi dans le secteur du tourisme.
Le gouvernement pourrait aussi relever le seuil d'immigration et cibler des régions et des secteurs clés de concert avec les provinces pour élargir les volets des postes recherchés dans leur programme des candidats des provinces.
Deuxièmement, même si nous ne souhaitons pas compter sur des solutions temporaires, nous savons que le système d'immigration ne changera pas du jour au lendemain. D'ici là, nous recommandons des réformes du programme des travailleurs étrangers temporaires. Nous remercions le gouvernement pour les améliorations qui y ont été apportées, comme la prolongation des EIMT et l'augmentation des plafonds pour les travailleurs étrangers temporaires, mais bien des travailleurs renoncent encore à postuler au programme en raison de la bureaucratie et des longs délais de traitement.
Le faible taux d'approbation de nos demandes est peut-être plus inquiétant, encore. D'après le sondage effectué auprès de nos membres, 44 % de ceux qui ont envoyé des demandes pour accueillir un travailleur étranger temporaire depuis janvier ont essuyé un refus chaque fois. Nous recommandons de donner la priorité aux emplois du secteur du tourisme dans le cadre du programme des travailleurs étrangers temporaires. Cela peut se faire en accélérant le processus des CNP du secteur du tourisme, mais aussi en se débarrassant de l'exigence d'EIMT, des frais associés à la demande et de l'exigence d'affichage des emplois pendant 30 jours.
Madame la présidente, les voyages ont repris de plus belle et c'est l'occasion idéale pour notre secteur de se remettre sur pied et de prospérer. Nous avons juste besoin de travailleurs pour y arriver.
Merci beaucoup.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je remercie également l'ensemble des membres du Comité de me donner l'occasion de m'adresser au Comité aujourd'hui. Cela me fait particulièrement plaisir de le faire en personne.
Je m'appelle Claire Launay et je suis la présidente de l'organisation Le Québec c'est nous aussi. Nous sommes un organisme à but non lucratif qui se consacre à la défense des droits et des conditions de vie des personnes immigrantes au Québec. Nous le faisons en portant, de manière non partisane, les voix de nos communautés et en valorisant la place de l'immigration dans la société québécoise.
D'abord, je voudrais vous faire part de nos idées sur les causes ayant mené à l'arriéré et aux délais de traitement. Bien sûr, la pandémie de COVID‑19 a eu un effet majeur sur le fonctionnement d'IRCC. Toutefois, d'après nous, il y a un problème beaucoup plus vaste et plus profond concernant la gestion du ministère.
Lors de la crise en Afghanistan et de la crise en Ukraine, dont on vient de parler, IRCC est devenu un ministère de gestion de crise où les ressources sont systématiquement réaffectées d'un système à un autre afin de gérer des crises, au détriment du traitement des demandes de résidence permanente, de permis de travail et de permis d'études, bref, au détriment du fonctionnement normal d'IRCC, en fait.
Nous saluons, bien sûr, la volonté du gouvernement du Canada d'accueillir ce grand nombre de réfugiés dans des situations d'urgence humanitaire. Toutefois, cela ne devrait pas se faire au détriment du fonctionnement normal d'IRCC. À notre avis, le fait que ces urgences soient comme un grain de sable dans l'engrenage à IRCC est un signal fort qui démontre qu'il y a un besoin de changement dans la gestion du ministère, parce que ces délais de traitement ont des répercussions énormes sur plus de 2 millions de personnes dont le dossier est en attente d'être traité. Je vais passer en revue quelques exemples de répercussions.
En ce qui a trait aux permis d'études, des milliers d'étudiants ont dû retarder leur entrée d'un semestre, voire d'un an pour certains programmes. Des milliers de personnes sont actuellement au Canada et ne peuvent pas travailler, malgré le contexte de la pénurie de main-d'œuvre que nous connaissons tous, parce qu'elles attendent toujours leur permis de travail. Pendant ce temps, des employeurs sont obligés de fermer temporairement leurs portes ou de refuser des contrats parce qu'ils n'arrivent pas à trouver des travailleurs.
Du côté des demandes d'asile, nous avons entendu sur le terrain que cela prenait beaucoup de temps pour avoir le papier brun qui permet de faire une demande de permis de travail, d'avoir accès à l'assurance-maladie, et même de trouver un logement. Toutes ces personnes attendent des mois, en ce moment, pour avoir leur papier brun, ce qui les empêche de commencer n'importe quelle partie de leur vie au Canada.
Concernant la réunification des familles, nous connaissons tous un peu la situation des familles séparées et des femmes qui donnent naissance à leur enfant sans leur mari à leurs côtés. C'est déchirant.
En ce qui a trait à la résidence permanente, c'est vraiment un problème qui ralentit le reste de la machine. Il y a plusieurs personnes qui, parce qu'elles attendent leur résidence permanente, se retrouvent à faire des demandes de permis de travail, ce qui ajoute des demandes dans le système.
Enfin, d'une façon un peu plus large, cela nuit aussi à la réputation du Canada à l'étranger. On a vu quelques conférences et événements internationaux, ces derniers mois, donner une image du Canada, qui n'est pas celle que nous voulons refléter à l'étranger, puisque des participants n'étaient pas capables de se rendre à l'événement, faute de visa.
En conclusion, je vais vous parler de nos recommandations. Je vous invite à lire le mémoire que nous allons soumettre au cours des prochains jours pour en avoir la liste complète, car je vais me concentrer sur quelques points.
D'abord, selon nous, il est important que le gouvernement du Canada et, en particulier, IRCC investissent dans un programme de préparation aux urgences humanitaires pour que des ressources soient consacrées de façon systématique à ces urgences et pour que l'on n'ait pas besoin de réaffecter des ressources qui sont essentielles au fonctionnement normal d'IRCC pour répondre à ces crises.
Ensuite, de façon générale, nous avons plusieurs idées pour faire en sorte qu'il y ait plus de transparence et de reddition de comptes à IRCC. S'il y a quelque chose qui ressort beaucoup des témoignages, c'est l'opacité. On a besoin d'un poste d'ombudsman à l'immigration pour s'assurer qu'IRCC remplit ses objectifs et le fait de façon juste et équitable. De plus, il faut avoir un cadre réglementaire pour déterminer, puisque l'on parle précisément des délais de traitement, quelles sont les responsabilités du Canada une fois que les délais de traitement normaux sont dépassés.
Nous avons plein d'autres idées et nous avons hâte d'en parler avec tous les membres du Comité, mais, en attendant, je vous remercie de m'avoir offert cette occasion de m'adresser à vous.
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Merci, madame la présidente.
Je m'exprime en tant qu'employée laïque du Roman Catholic Diocese. Je suis apte à parler de nos pratiques passées et actuelles en matière de réinstallation des réfugiés, mais mes opinions n'engagent que moi et ne représentent pas les politiques du Roman Catholic Diocese of Saskatoon.
Je m'implique dans la réinstallation des réfugiés à divers égards en tant que bénévole depuis les années 1990 et professionnellement depuis 2017.
Il convient de féliciter IRCC pour les améliorations apportées au processus de demande du programme de parrainage privé de réfugiés. Gardez à l'esprit que la quantité de dossiers de réfugiés à traiter a quadruplé depuis 2014. Nous avons vu de bons changements avant la COVID. Des demandes envoyées par courriel recevaient un avis d'accusé de réception automatique immédiat, on a développé un programme de formation sur le parrainage de réfugiés, on a créé un système électronique pour l'état de la demande du client qui permet aux parrains de suivre le progrès d'un cas en ligne, et les délais de traitement commençaient à diminuer. Or, comme vous le savez, tout a changé avec la COVID.
J'ai été agréablement surprise qu'IRCC continue d'accepter de nouvelles demandes de réfugiés en 2020 et en 2021. Certains ont commencé à arriver au pays, puis il y a eu le cas des réfugiés afghans et ukrainiens.
Ces trois crises ont bien sûr eu l'effet de renverser les progrès effectués en matière de délais de traitement. Les signataires d'entente de parrainage n'ont pas été autorisés à soumettre de nouvelles demandes de parrainage privé de réfugiés avant le mois de mai cette année. Cela exerce de la pression sur l'entièreté de notre système et fait augmenter les temps d'attente pour les réfugiés qui attendent une réponse.
Il faut des mois, et non des semaines, pour que le Centre d’Opérations de Rétablissement d’Ottawa procède au traitement initial des nouvelles demandes. Il y a beaucoup d'incertitude.
Les rapports sur les missions qui donnaient des renseignements à jour sur les conditions et les délais de traitement moyens pour chaque bureau des visas nous manquent vraiment. Il est toujours difficile d'obtenir des décisions rapides sur les demandes plus complexes, telles que celles concernant les personnes à charge de facto et les fenêtres d'un an.
Tout n'est pas tout noir, cela dit. Certains bureaux des visas à l'étranger semblent travailler d'arrache-pied pour qu'il n'y ait plus d'arriérés de cas bloqués ou plus anciens. Le record, chez nous, c'est une personne qui a entamé le processus de demande en 2013, et qui arrivera au pays d'ici le 7 octobre.
Nos communications avec le Centre d'Opérations de Rétablissement d'Ottawa se font désormais souvent avec un agent d'identification. Cela peut sembler négligeable, mais ce n'est pas le cas, au contraire. La présence d'un tel agent nous permet d'être sûrs que nos messages se rendent à la bonne personne plutôt qu'à une boîte de réception impersonnelle. Le personnel d'IRCC est plus à l'écoute de la communauté des titulaires d'entente de parrainage, et la haute direction semble plus disposée à intervenir lorsque nous nous heurtons à un mur.
Comment peut‑on améliorer le système et les délais de traitement? Tout le monde déteste les arriérés. Je dirais tout d'abord qu'il faut se départir du système d'examen judiciaire, qui pose continuellement problème. Ce processus d'examen judiciaire ne fonctionne pas très bien; il ne s'attarde qu'aux enjeux procéduraux. Il bloque les demandes pendant des années, et il est très coûteux. Tout ce que vous obtenez si vous gagnez, c'est une autre visite au même bureau des visas.
J'aimerais qu'il soit remplacé par un véritable système d'appel, plus simple et efficace, afin d'éviter l'enlisement difficile et indéfini de tant de familles dans le processus judiciaire.
Je suggérerais aussi de continuer à embaucher plus d'employés au Centre d'Opérations de Rétablissement d'Ottawa, et ce, probablement encore pendant quelques années, afin de traiter toutes les demandes. Il faudrait aussi plus d'employés et une meilleure efficacité dans les bureaux des visas à l'étranger, en particulier en Afrique, où la demande est la plus forte et où les crises sont les plus fréquentes.
Enfin, il nous faut déployer le système de demande numérique promis, qui améliorerait considérablement la cybersécurité de notre processus de demande.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Madame Bigland-Pritchard, j'aimerais vous remercier du bon travail que vous faites à Saskatoon avec le Roman Catholic Diocese. Nous avons travaillé ensemble sur certains dossiers, et je sais que vous avez développé une excellente relation de travail avec les membres de mon équipe, Daniel, Lisa, Jared et Carol, ce qui est une excellente chose.
Vous avez parlé à mon équipe du cas d'une femme chrétienne iranienne et de son enfant qui sont pris dans les limbes du processus de réfugiés en Turquie, car elle est constamment rejetée par IRCC. Ceci après neuf ans d'esclavage par son père auprès de la Garde révolutionnaire iranienne, et après avoir été violée avant de pouvoir fuir vers la Turquie.
Plus généralement, nous savons que les chrétiens en situation minoritaire sont persécutés et menacés quotidiennement dans certaines régions du monde. Malheureusement, les libéraux sous la direction de ont clairement affiché leur dédain pour les chrétiens et ont essentiellement installé un panneau « défense d'entrer » à leur intention.
Vous êtes une spécialiste du parrainage privé de réfugiés. Pouvez-vous dire au Comité quels sont les obstacles qui, selon vous, empêchent les chrétiens en situation minoritaire d'avoir des audiences justes et d'obtenir le statut de réfugié au Canada?
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Je crois que les minorités religieuses font souvent face à des obstacles dès le départ. Parfois, elles n'ont même pas le droit de s'enregistrer auprès du Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés en raison des pressions au sein de leur pays d'asile. Je pense aux Hazaras en Afghanistan, aux Ahmadis du Pakistan, aux Ismaéliens et aux nombreux chrétiens du Pakistan et d'ailleurs, qui se butent à ces obstacles.
Les obstacles prennent plusieurs formes. Ils se présentent au début du processus. Parfois, on entend dire que les interprètes ne traduisent pas exactement ce que leurs clients disent aux agents des visas. De toute évidence, au bureau des visas de Singapour, le taux de refus des Pakistanais chrétiens est largement plus élevé que celui des autres volets de réfugiés. Il est toutefois difficile de cerner le problème de manière précise. C'est tout ce que je peux dire pour le moment.
Quelques-uns de mes clients chrétiens ont vu leur dossier s'enliser pour des problèmes d'inadmissibilité que je juge assez mineurs, en raison de liens peu importants avec des groupes considérés comme étant terroristes. Il faut aborder la question. Je crois que parfois, le Canada a recours à des mesures disproportionnées.
Bien sûr, nous voulons que le Canada fasse preuve de diligence raisonnable — et la sécurité est très importante —, mais parfois, il me semble que les petits poissons se font prendre dans le filet alors que les gros poissons continuent de nager librement.
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Je vous remercie beaucoup, madame la présidente.
J'aimerais remercier tous les témoins d'être avec nous.
Je vais d'abord m'adresser à Mme Launay, de l'organisme Le Québec c'est nous aussi.
Madame Launay, je pense que vous le savez, mais nous avons appris que les seuils d'immigration jouent souvent un rôle important dans les délais de traitement des demandes étant donné que le gouvernement fédéral doit s'en tenir aux seuils établis par Québec dans le traitement des demandes de résidence permanente.
Selon vous, quels seraient les seuils d'immigration idéaux qui permettraient d'améliorer les délais de traitement des demandes dans les différentes catégories d'immigration au Québec?
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D'après nous, il faudrait commencer par augmenter le budget d'IRCC de façon substantielle. Le budget qui est alloué à IRCC chaque année n'est pas du tout à la hauteur de l'importance du ministère dans l'économie canadienne. Nous avons vu qu'un effort avait été consenti et que plus de 1 000 employés supplémentaires seront affectés à IRCC. C'est une très bonne nouvelle. Par contre, nous ne sommes pas sûrs que la somme soit suffisante, vu la taille de l'arriéré.
Il faut aussi une meilleure gestion du traitement des dossiers. Nous constatons un manque d'efficience à plusieurs égards. Notamment, il suffit qu'une pièce ne soit pas bonne pour que le dossier revienne au demandeur. Parfois, il faut même recommencer le processus depuis le tout début. Entretemps, la validité des pièces a expiré. Il doit y avoir de meilleures façons de faire que cela.
Nous constatons que le défi est d'une taille suffisamment grande pour que nous nous en rendions compte aujourd'hui. Il s'agit là d'une occasion pour IRCC de revoir ses procédés.
Quant au chevauchement, il est quand même assez bien défini. Il est certain qu'il prolonge le processus, mais nous remarquons que cela se produit surtout du côté d'IRCC, c'est-à-dire une fois que le dossier est déjà arrivé à IRCC. Ce n'est donc pas un problème que nous soulevons pour l'instant.
Vous parlez des hôtels et de leurs propriétaires... Dans ma circonscription, Orléans, nous avons maintenant un petit hôtel exploité par une famille. Nous n'avions pas d'hôtel dans la région auparavant, alors je suis très heureuse des efforts déployés par l'industrie. Vous avez tout à fait raison.
Ce que j'entends, c'est que les travailleurs étrangers temporaires représentent une solution à court terme.
Vous avez dit que 44 % des membres n'avaient pas obtenu d'approbation. Croyez-vous que le travail en collaboration avec votre industrie et la désignation des employeurs fiables pourraient accroître les possibilités dans votre secteur?
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je remercie tous les témoins qui participent à notre étude extrêmement importante.
J'ai plusieurs questions à poser à Mme Launay.
D'abord, madame Launay, j'aimerais vous féliciter, votre organisation et vous, pour le travail que vous abattez avec le peu de moyens à votre disposition.
Quels sont les plus grands défis pour le genre d'organisation que vous représentez lorsque l'interlocuteur est IRCC?
Quels sont les plus grands défis lorsque l'on n'a pas beaucoup de moyens?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
J'aimerais poursuivre avec Mme Launay.
Les arriérés sont imposants, et sont présents dans presque tous les volets, même si le gouvernement dit qu'il y a consacré des ressources et qu'à partir de maintenant, il respectera les normes de traitement.
Selon vous, quelles mesures devrait prendre le gouvernement pour les personnes qui ont déjà présenté une demande, qui fait partie de l'arriéré? Est‑ce qu'on devrait ignorer ces personnes et les laisser attendre encore et encore? J'imagine qu'à un moment donné, leur demande serait traitée.
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Non. Je crois qu'il faut absolument accorder la priorité aux dossiers en attente depuis le plus longtemps. Ces gens ont choisi le Canada pour une raison, et nous avons certainement besoin d'eux. Il faut traiter ces dossiers en premier.
Nous avons parlé plus tôt des absurdités... En voilà une. S'il faut présenter sa demande à plusieurs reprises pour avoir une chance, pour être tiré au sort dans cette loterie de l'arriéré, alors c'est un signe que le système ne fonctionne pas. Il faut absolument traiter les dossiers qui sont en attente depuis le plus longtemps.
Je crois aussi qu'il faudrait un cadre pour déterminer la responsabilité du Canada à cet égard. Lorsqu'on a dépassé la période de traitement — disons 12 ou 18 mois —, il faudrait peut-être éliminer certains critères.
Il faut déterminer ce que le Canada peut faire pour ces personnes, parce qu'elles attendent encore. Parfois, les gens mettent leur vie en veille pendant le processus d'immigration. On ne peut pas les laisser dans le noir comme on le fait présentement.
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Merci, madame la présidente.
Ma première question s'adresse à Mme Launay.
Premièrement, je tiens à vous remercier pour le travail que vous faites avez le peu de ressources dont vous disposez, comme l'a fait valoir mon collègue, M. Brunelle-Duceppe.
Nous avons parlé de défis systémiques. Plusieurs événements et conférences se sont tenus au cours de l'été. Nous avons constaté les effets négatifs des arriérés en matière d'immigration créés par les libéraux lors de certaines de ces conférences, comme celle de Toronto, où les visas n'avaient pas été approuvés. Des coureurs africains d'élite n'ont pas réussi à se rendre au marathon d'Ottawa; il y a aussi eu le cas d'une chanteuse pop nigériane. Même à la conférence sur le sida, à Montréal, on a vu des images de scènes vides: les participants n'avaient pas pu s'y rendre en raison de l'arriéré créé par le gouvernement. Dans la plupart des cas, les demandes des personnes racisées n'avaient pas été approuvées. Dans certains cas, les personnes avaient présenté leur demande des mois à l'avance, mais elles n'ont tout de même pas pu venir, en raison du désastre bureaucratique que l'on connaît.
Vous avez parlé d'accélérer le traitement des demandes, mais de manière équitable. Selon vous, quels changements doivent être apportés? Pouvez-vous nous parler des dommages que l'on crée sur la scène internationale lorsque les demandeurs racisés sont rejetés?
Sur ce, nous en sommes à la fin de notre rencontre avec notre deuxième groupe de témoins.
Au nom de tous les membres de ce comité, je veux remercier les trois témoins d'avoir pris le temps de fournir ces importants témoignages pour cette étude. Si vous pensez que vous devez porter d'autres questions à l'attention de tous les membres, vous pouvez toujours envoyer un mémoire écrit et nous en tiendrons compte au moment de rédiger le projet de rapport.
Sur ce, j'aimerais vous remercier à nouveau.
Pour la gouverne de tous les membres, il n'y aura pas de réunion vendredi. Nous nous réunirons mardi.
Merci. La séance est levée.