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Bonjour. La séance est ouverte.
Nous tenons cette réunion en public.
Bienvenue à la réunion no 101 du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes.
J'aimerais demander à tous les députés et aux autres participants en personne de consulter les cartes sur les tables pour les lignes directrices visant à prévenir les incidents de rétroaction acoustique. Veuillez prendre note des mesures préventives suivantes qui sont en place pour protéger la santé et la sécurité de tous les participants, y compris des interprètes.
Utilisez uniquement l'oreillette noire approuvée. L'ancienne oreillette grise ne doit plus être utilisée. Gardez votre oreillette loin de tous les microphones en tout temps. Lorsque vous n'utilisez pas votre oreillette, placez‑la face vers le bas sur l'autocollant qui se trouve sur la table à cette fin. Je vous remercie de votre collaboration.
La réunion d'aujourd'hui se déroule de façon hybride. M. Brunelle-Duceppe et M. El‑Khoury sont en ligne.
J'aimerais également souhaiter la bienvenue à MM. Khanna et Morrice. Bienvenue à vous deux.
Veuillez attendre que je vous nomme avant d'intervenir. Je demanderais aux députés qui sont dans la salle de lever la main s'ils souhaitent prendre la parole. Pour ceux qui participent sur Zoom, veuillez utiliser la fonction « Lever la main ».
Le greffier et moi-même allons gérer l'ordre des interventions de notre mieux. Nous apprécions votre compréhension à cet égard.
Tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
Aujourd'hui, nous poursuivons la séance d'information sur les mesures temporaires en matière d'immigration mises en place en réponse aux conflits en cours au Soudan et à Gaza.
Nous accueillons l'honorable Marc Miller, ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, ainsi que des fonctionnaires de ce ministère, soit M. Harpreet Singh Kochhar, sous-ministre, Mme Jennifer MacIntyre, sous-ministre adjointe, Affaires internationales et intervention en cas de crise, et M. Karim Virani, directeur général, Coordination des interventions en cas de crises internationales.
Je souhaite la bienvenue au ministre et aux fonctionnaires.
Je vais maintenant donner la parole au ministre Miller.
Veuillez faire votre déclaration préliminaire. Je vous en prie.
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Je vous remercie, monsieur le président.
Je tiens tout d'abord à reconnaître que nous nous réunissons aujourd'hui sur les territoires traditionnels et non cédés du peuple algonquin anishinabe, ici à Ottawa.
Merci de m'avoir invité de nouveau pour discuter des mesures que mon ministère prend en réponse aux crises humanitaires à Gaza et au Soudan.
Je parlerai d'abord de la situation catastrophique à Gaza.
Comme vous le savez, la situation à Gaza évolue considérablement de jour en jour, ce qui rend nos efforts à la fois plus urgents et plus difficiles. Ce n'est pas le Canada qui détermine qui peut quitter la bande de Gaza et à quel moment le faire, ce qui demeure le défi le plus important.
En vertu des mesures d'immigration spéciales que nous avons mises en œuvre en janvier pour les membres de la famille élargie à Gaza, une fois qu'un demandeur quittera Gaza, il subira son examen biométrique en Égypte avant d'obtenir un visa de résident temporaire.
J'ose à peine imaginer l'angoisse et la frustration que ressentent les Palestiniens au Canada, pendant qu'ils attendent sans relâche l'arrivée des membres de leur famille élargie dans un lieu sécuritaire. Je tiens à préciser ce qui suit aux membres de la famille: le Canada continue de déployer tous les efforts, à tous les niveaux, pour faciliter la sortie en toute sécurité de leurs proches.
Nous avons connu un succès limité, mais ce n'est certainement pas par manque d'efforts. Nous ferons tout notre possible pour amener leurs êtres chers là où ils seront en sécurité.
[Français]
Le Canada continue de fournir aux autorités locales les noms des demandeurs qui ont été sélectionnés dans le cadre de l'examen préliminaire. Israël et l'Égypte sont deux partenaires importants dans la mise en œuvre de ces mesures humanitaires temporaires. Nous travaillons en étroite collaboration avec ces deux gouvernements pour faciliter la sortie des membres de la famille élargie et défendre leur sécurité. Nous continuons aussi de traiter les demandes de ceux qui ont pu sortir sans notre aide.
Étant donné les nombreux Canadiens et résidents permanents qui cherchent à aider leur famille élargie à Gaza, j'aimerais annoncer aujourd'hui que nous avons augmenté le nombre de demandes de visa de résident temporaire qui seront acceptées aux fins de traitement. En effet, ce nombre passera de 1 000 à 5 000 demandes.
[Traduction]
Le travail a été fait et continue d'être fait. Au cours des dernières semaines, nous avons émis plus de codes clients afin que les gens puissent demander des visas de résident temporaire.
Étant donné que la frontière est actuellement fermée, il est impossible de sortir de Gaza. Toutefois, la situation peut changer à tout moment. Avec ce plafond rehaussé, nous serons prêts à aider plus de gens.
Nous avons aussi confirmé que ceux qui vivent à Gaza et qui possèdent déjà un visa de résident temporaire ou un super visa valide peuvent se manifester au moyen de notre formulaire Web en situation de crise s'ils ont besoin de notre aide pour sortir. Ceux qui ne sont pas à Gaza peuvent aussi recourir à ce processus afin d'obtenir notre aide pour présenter leurs demandes d'admission au Canada, que ce soit dans le cadre de nos mesures spéciales ou d'un visa ordinaire.
En ce qui concerne le Soudan, nous nous efforçons d'accueillir les personnes touchées par le conflit lorsqu'il a éclaté pour la première fois il y a un an. Ces efforts visent les ressortissants soudanais et non soudanais, dans toutes les catégories d'immigration.
[Français]
Au cours de la dernière année, nous avons accueilli plus de 4 000 personnes du Soudan en tant que résidents permanents, et 1 500 en tant que résidents temporaires.
En février, nous avons mis en place une nouvelle voie humanitaire temporaire, fondée sur la famille, vers la résidence permanente pour ceux qui ont fui le conflit et qui pourraient maintenant venir au Canada pour y rejoindre leur famille élargie. Ce programme permettra au Canada d'aider encore plus de gens du Soudan. Nous avons très probablement rempli les places actuellement disponibles.
[Traduction]
Pour ceux qui se trouvent déjà au Canada, nous renonçons aux frais et élargissons certaines exemptions pour les aider à présenter une demande de nouveau permis d'études ou de travail, à prolonger leur statut temporaire actuel ou à devenir un résident permanent dans la catégorie du regroupement familial. Ces mesures sont offertes jusqu'au 27 octobre 2024, afin de s'aligner sur l'expiration de mesures semblables pour les ressortissants soudanais qui se trouvent au Canada en tant que résidents temporaires.
[Français]
Conformément à sa tradition de longue date, le Canada accueille aussi des gens du Soudan comme réfugiés parrainés par le secteur privé et pris en charge par le gouvernement. Près d'un millier de réfugiés ont obtenu une approbation pour venir au Canada au cours de la dernière année. Nous travaillons avec nos partenaires pour accélérer toutes les arrivées au Canada dans le cadre de nos mesures spéciales.
[Traduction]
Notre objectif reste de garder les familles ensemble et de les mettre en sécurité le plus rapidement possible.
Merci, monsieur le président.
Je répondrai avec plaisir à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, le paragraphe 35(1) de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés stipule qu'un étranger est interdit de territoire au Canada s'il a porté atteinte aux droits humains ou internationaux, c'est‑à‑dire s'il a commis un génocide, un crime de guerre, etc.
Le procureur de la Cour pénale internationale a lancé un mandat d'arrêt contre le ministre de la Défense et le premier ministre d'Israël pour des crimes de guerre.
Vendredi dernier, on a demandé à si le gouvernement appuierait la Cour pénale internationale, demande à laquelle il a répondu en disant que les propositions de la CPI sont exécutoires et qu'il s'attendait à ce que tout le monde obéisse à la loi internationale.
Par conséquent, puisque la CPI considère que Benyamin Netanyahou est un criminel de guerre recherché, pouvez-vous confirmer qu'il serait arrêté au Canada?
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Merci de votre question, madame Zahid.
C'est un sujet complexe, alors je vous demanderais de faire preuve de patience, ma réponse comportant un certain nombre de faits et de statistiques qui me semblent très importants.
Le premier chiffre concerne le nombre de demandes de visas de résident temporaire de ressortissants palestiniens approuvées entre le 8 octobre 2023 et le 10 mai 2024. Cela exclut la politique d'intérêt public temporaire et les demandes de départ assisté. Il est de 448. Le nombre de visas délivrés dans le cadre de la politique d'intérêt public temporaire — pour répondre directement à votre question — est de 250. Comme vous le savez, parce que les chiffres ont été rendus publics, 870 personnes ont reçu de l'aide par suite de demandes de départ assisté.
La question sera peut-être posée au sujet de ceux qui sont présumés être venus ici. Au total, 987 personnes détenant des titres de voyage de l'Autorité palestinienne sont censées être arrivées au Canada entre le 15 octobre 2023 et le 30 avril 2024. Cela exclut évidemment les gens qui ont voyagé avec des documents canadiens.
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Oui. Comme vous le savez, mon équipe s'est occupée sans relâche de cette question depuis ma dernière comparution, afin de relever les défis précis qui se posent pour ceux qui ont pris les choses en main pour garantir leur propre sécurité et leur propre sortie par le passage de Rafah. Dans tous les cas, je crois, ils ont dû payer des sommes exorbitantes pour partir, ce qui est inacceptable, à mon avis. Cela doit évidemment être très frustrant pour les gens qui fuient la guerre et qui cherchent simplement à rester en vie.
Nous avons conçu la politique d'intérêt public selon le principe qu'il y aurait une collaboration avec le coordonnateur des activités gouvernementales dans les territoires — non pas en présumant de la situation, mais en respectant un principe — pour un départ structuré au poste-frontière de Rafah. Jusqu'à tout récemment, cela n'était pas possible. On s'est beaucoup demandé si ce programme allait être reconnu ou non. Je dirais que, très récemment — jusqu'à la fermeture du poste-frontière de Rafah, le 7 mai —, nous avons reçu des signaux positifs du gouvernement israélien selon lesquels ce programme serait reconnu et le traitement par l'entremise du COGAT serait effectué en temps opportun. Malheureusement, comme vous le savez, un certain nombre d'événements se sont produits, y compris une offensive terrestre plus intense à Rafah.
Cela dit, en ce qui concerne les gens qui ont quitté Gaza par leurs propres moyens, nous avons fait l'une des deux choses suivantes. Nous les avons inclus dans la politique actuelle ou, pour ceux qui n'avaient pas de code ou n'avaient pas présenté de demande, nous avons utilisé un autre moyen, soit un visa de résident temporaire. Nous avons procédé à la délivrance de ces visas pour toutes les catégories regroupées. Le nombre est de près de 500 dans ces catégories. Nous avons dû faire des ajustements. Je crois que c'est quelque chose qu'il fallait faire.
Encore une fois, pour ce qui est de la politique d'intérêt public... Peut-être que certains de ceux qui ont subi des délais parce qu'ils ont pris eux-mêmes les choses en main et qui sont partis par le poste-frontière de Rafah ont dû attendre un certain temps pour que nous puissions les intégrer et les faire venir au Canada en toute sécurité —, encore une fois, après avoir suivi les processus d'examen biométrique et de sécurité.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur le ministre, d'être présent avec nous aujourd'hui. D'entrée de jeu, je tiens à saluer l'annonce de ce matin concernant les mesures spéciales visant les personnes à Gaza, soit de faire passer le plafond de 1 000 à 5 000 demandes de visa de résident temporaire. Nous vous remercions d'avoir pris cette décision, et nous tenons à le souligner.
La dernière fois que vous êtes venu au Comité, nous avions effectivement abordé ce qui se passe à Gaza. Je vous avais aussi parlé de la proposition qu'avait faite le Bloc québécois — c'est moi qui l'avais faite —, il y a près de deux ans maintenant, par rapport au mécanisme permanent d'urgence à IRCC. Vous m'aviez dit que c'était en train de se faire, qu'une cellule de crise était en voie d'être mise en place, mais que les paramètres n'avaient pas encore été définis.
Cette proposition a été faite il y a deux ans. Déjà deux sous-ministres m'ont dit que c'était effectivement une excellente proposition et que les gens y travaillaient. Pourtant, je n'ai vu aucun résultat et aucune annonce. J'entends seulement des gens qui me disent qu'ils y travaillent.
Faites-vous autre chose que de continuellement y travailler ou est-ce vraiment en train de se concrétiser?
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Monsieur Brunelle‑Duceppe, je vous remercie du travail que vous avez fait pour mettre en avant cet aspect très important de la façon dont le Canada répond aux crises. Évidemment, agir au bon moment est absolument essentiel lorsqu'il y a une urgence et que des vies sont en danger.
Vous avez présumé qu'aucun travail n'avait été fait à cet égard. C'est faux. J'ai justement parlé à mes collègues des provinces, il y a deux semaines, au sujet du processus de coordination avec les provinces et de son importance. Nous en avons discuté pendant un certain temps, car il faut nous assurer que l'accueil des gens est fait de la bonne façon et que ceux-ci sont bien répartis, surtout dans les provinces ayant une bonne densité de population. Il nous faut garantir un accueil à la hauteur des attentes des Canadiens.
Vous avez devant vous la sous-ministre adjointe responsable de cette cellule de crise. Elle vous a proposé d'aller vous rencontrer pour en parler, si vous le voulez. Nous pourrons en traiter davantage. Nous n'avons pas annoncé le cadre définitif de façon publique, mais sachez que le travail se fait et qu'il est près d'être terminé.
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Vous avez les chiffres à l'appui du fait que le Canada fait un énorme travail. Je ne pense pas qu'il y a de quoi se réjouir, évidemment, étant donné la dévastation qui sévit à Gaza. Nous ne cesserons pas notre travail pour autant.
Vous savez, le Canada est important, il a sa voix, et c'est une voix privilégiée auprès d'Israël, entre autres. Nous tirons parti de ce pouvoir. Vous avez vu des superpuissances, comme les États‑Unis, qui n'ont pas eu gain de cause malgré beaucoup d'efforts déployés. Alors, je pense qu'il faut être réaliste aussi.
Cela ne veut pas dire que nous nous arrêterons. Nous disposons de plusieurs éléments nous permettant d'aider la cause, que ce soit des investissements financiers dans des ONG ou les efforts diplomatiques continus de la ministre Joly ou du ministre Hussen.
Il est évident que nous devons poursuivre nos efforts, étant donné la catastrophe à Gaza.
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Vous me direz si vous êtes d'accord avec moi, mais, parmi les choses concrètes sur lesquelles le Canada peut agir, il y a la vente d'armes. Dans la foulée des nouvelles hostilités qui ont eu lieu récemment entre l'Azerbaïdjan et l'Arménie, le Canada avait suspendu ses exportations d'armes et de technologies vers la Turquie. Au cours des derniers mois, le Bloc Québécois a demandé que, conformément à ce que prescrit la législation canadienne entourant les ventes d'armes, la preuve soit faite que les armes et les technologies canadiennes ne sont pas utilisées par les forces israéliennes contre des civils palestiniens. Toute vente doit, dans l'intervalle, être suspendue.
On a accueilli favorablement les annonces selon lesquelles on ne procéderait plus à la vente de matériel dit létal, mais seulement de matériel non létal. Force est de constater que des lunettes de vision nocturne, par exemple, ou des drones d'observation destinés à trouver des cibles peuvent éventuellement devenir létaux.
Pouvez-vous nous dire que, bientôt, les ventes de toutes ces armes indirectes qui finissent par tuer des civils seront suspendues le temps que le conflit se règle, s'il se règle un jour, bien entendu?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie le ministre et ses collaborateurs d'être enfin revenus devant le Comité.
Je tiens à préciser que Netanyahou commet un crime de guerre. Comme nous le savons d'après ce que nous voyons aux nouvelles, des civils sont ciblés. Un génocide est en cours à l'heure actuelle, et le Canada devrait faire tout ce qu'il peut pour appuyer la communauté palestinienne et tenir plus précisément Netanyahou responsable, conformément à la décision de la Cour pénale internationale.
J'aimerais parler un instant de la question de l'immigration.
Lors de votre dernière comparution, le 20 mars, nous avons appris que 986 demandes avaient été traitées. Le NPD a également présenté une question inscrite au Feuilleton selon laquelle, en date du 24 avril, ce nombre serait demeuré le même.
Entre le 24 avril et le 26 mai, ce chiffre a‑t‑il changé? Si oui, quel est ce chiffre maintenant?
Pour ce qui est du processus, avant de fournir un nom au gouvernement d'Israël, au COGAT, comme le Comité le sait, nous ne sommes pas en mesure d'effectuer d'examen biométrique à l'intérieur de Gaza. Cependant, afin d'accélérer le processus de filtrage de sécurité, nous utilisons un formulaire amélioré en ce qui a trait aux données biographiques pour les demandeurs à l'intérieur de Gaza.
Dès que les demandeurs ont réussi l'enquête de sécurité préliminaire, nous fournissons les noms de ces personnes au gouvernement d'Israël et au gouvernement de l'Égypte, en vue de leur sortie. Cependant, nous nous efforçons de garder les familles ensemble, alors une fois qu'une famille entière a franchi cette étape initiale, nous fournissons ces noms aux deux gouvernements.
Tout d'abord, nous effectuons des vérifications des antécédents criminels au moyen des données biométriques. Cela signifie que nous devons prendre les empreintes digitales. Nous faisons des recherches dans les bases de données des partenaires, y compris les bases de données des partenaires de la sécurité, ainsi que dans celles de la GRC. Nous avons une série de questions en cascade pour tous ceux qui veulent venir au Canada, afin d'évaluer s'ils passent au contrôle secondaire.
Pour ce qui est des certificats de police, nous n'en exigeons habituellement pas pour nos résidents temporaires.
La question suivante que vous devriez probablement poser est de savoir dans quelle mesure ces certificats de police sont fiables. Je pense que vous serez d'accord avec moi...
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Merci, monsieur le président, et merci, monsieur le ministre, d'être venu nous parler de cet important sujet.
Monsieur le ministre, le Canada est reconnu comme un pays pacifique. En fait, le Canada a créé la force de maintien de la paix sous Lester B. Pearson. Je crois que celle‑ci devrait être respectée dans tous les pays lors de conflits internationaux.
J'ai plusieurs cas dans ma circonscription qui m'ont brisé le cœur. Il y a des membres de familles qui sont inscrits auprès de notre ambassade canadienne en Égypte, mais qui ne peuvent pas traverser la frontière à cause des passeurs. On leur demande de payer 5 000 $ par personne.
Le Canada peut‑il intervenir auprès des deux parties, Israël et l'Égypte, pour mettre fin aux actions de ces passeurs et faciliter l'accès à ces personnes dans le besoin?
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Monsieur El‑Khoury, vous soulevez un point très important.
Le Canada ne contrôle pas la situation sur le terrain. Les sorties de Rafah en sont un exemple particulier. Nous faisons tout notre possible dans les circonstances. Je n'ai jamais conseillé à qui que ce soit de verser des pots‑de‑vin ou de payer ce genre de montants exorbitants pour fuir une guerre, et je ne le ferai jamais. Je pense que c'est injuste, mais je ne vais pas juger quelqu'un qui décide de le faire.
Nous pouvons faire des choses sur lesquelles nous avons un contrôle. Ce programme de visas n'a pas connu le succès que nous aurions souhaité, mais nous avons encore de l'espoir. Nous devons préserver cet espoir. C'est un domaine où nous pouvons agir. Nous allons aider les gens qui quittent Rafah par leurs propres moyens. Une fois qu'ils auront réussi le processus de contrôle au Caire, qu'ils auront fait l'examen biométrique et qu'ils auront obtenu un visa, nous leur offrirons une série de mesures de soutien au Canada, par exemple, des prestations de santé provisoires pour une période de trois mois, jusqu'à ce que les provinces prennent en charge les services d'établissement. Ce sont toutes des choses auxquelles on est en droit de s'attendre pour des gens qui fuient la guerre.
J'ai parlé aux ambassadeurs d'Israël et de l'Égypte pas plus tard que la semaine dernière. Nous poursuivons nos efforts pour que ce programme continue d'avoir des résultats, et cela ne s'arrêtera pas là. Cela s'ajoute à toutes les initiatives que les ministres et déploient sur la scène internationale. Dans un cas, il y a l'aide internationale pour s'assurer que les gens obtiennent la nourriture et les fournitures dont ils ont besoin pour rester en sécurité et en vie, et dans l'autre cas, pour mettre fin à cette guerre par un cessez‑le‑feu complet.
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Ce programme permet de combler la période très importante entre le moment où les gens arrivent ici et celui où ils ont accès aux soins de santé provinciaux. Nous avons généralement comblé cette période de trois mois avec des prestations de santé provisoires, après quoi les provinces prennent la relève. Dans certaines circonstances exceptionnelles, l'Ukraine étant l'une d'elles, les personnes ont été couvertes par les provinces dès le départ, ce que nous encourageons, mais dans la mesure où cela ne se produit pas, nous intervenons et offrons ces avantages.
C'est une étape importante qui s'ajoute aux services d'établissement et de soutien dont les gens ont besoin. Par exemple, pour quiconque vient ici et a besoin de ce type de service, nous le lui fournissons pour la période de son séjour, qui est de trois ans.
Encore une fois, je tiens à souligner à quel point ce programme est unique. De nombreux pays cherchent à adopter des mesures de soutien semblables, et ils se sont inspirés de notre programme pour le faire. C'est une mesure qui, même si elle n'a pas eu le succès escompté, est très importante, encore plus maintenant que le plafond est passé de 1 000 à 5 000 personnes.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, depuis le 22 décembre, je m'occupe d'un cas de ressortissants gazaouis qui ont une connaissance en Ontario. J'ai parlé au député conservateur qui représente cet endroit, mais rien n'a bougé. J'ai même parlé à une députée libérale de l'Ontario qui est plutôt propalestinienne, mais cela n'avance pas. Ce matin, votre cabinet m'a rappelé. Peut-être que cela a coïncidé avec votre venue ici.
Je travaille à un cas dont vous êtes au courant depuis le 22 décembre. Nous sommes maintenant au mois de mai et nous venons à peine de recevoir les codes de référence uniques dans le cadre du programme des mesures spéciales pour les membres de la famille élargie à Gaza.
Comment explique-t-on ces délais? Augmenter le plafond, c'est bien, mais il faudrait que les délais soient beaucoup moins longs. Des gens reçoivent des bombes sur la tête, présentement.
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Merci, monsieur le président.
Je cite:
Il ne fait aucun doute que la citoyenneté canadienne est très appréciée et reconnue partout dans le monde. Nous voulons que notre système de citoyenneté soit juste, accessible et doté de règles claires et transparentes.
Monsieur le ministre, d'après tout ce que nous avons vu dans les programmes d'immigration annoncés pour aider à répondre aux urgences au Soudan et à Gaza, on peut dire sans se tromper que les annonces faites ici au Canada par votre gouvernement ne correspondent pas aux réalités opérationnelles qui permettraient aux gens de sortir de ces deux zones de conflit. Sur le plan opérationnel, vous dites que vous n'avez pas de solutions, même si vous avez essayé, selon ce que vous dites.
Nous savons que les gouvernements sont tous confrontés à des contraintes en matière de ressources et que vous devez faire des choix. Par conséquent, le contraste entre votre inaction dans ces dossiers humanitaires et le moment où vous avez choisi d'agir est frappant. En tant que ministre, vous êtes personnellement intervenu auprès de l'Agence des services frontaliers du Canada et vous avez choisi de surseoir à l'expulsion de Zain Haq. Monsieur le ministre, pouvez-vous nous dire pourquoi vous avez consacré vos ressources si rares à cette intervention?
Il s'agit de l'affectation des ressources, ce qui comprend celles qui ne sont pas affectées à Gaza et au Soudan. C'est une question de reddition de comptes, monsieur le ministre. Je reprends vos propres mots, « règles claires et transparentes », que vous avez utilisés dans la citation que j'ai lue, et vous êtes responsable devant le Parlement. Votre intervention en vertu de la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés relève du Parlement, mais voici votre réponse à la question qui vous a été posée à ce sujet à la Chambre des communes. Vous avez dit: « ce ne sont pas des dossiers dont nous parlons publiquement, et encore moins à la Chambre des communes. »
Les parlementaires ne sont pas d'accord. Votre responsabilité en vertu de l'article 50 de la LIPR n'est pas un droit personnel. Vous avez peut-être été pris au dépourvu lorsque la question vous a été posée à la Chambre des communes. Vous avez aujourd'hui l'occasion de corriger la situation. Pourquoi êtes-vous intervenu dans l'ordonnance d'expulsion de M. Zain Haq?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie le ministre et ses collaborateurs d'être ici.
Monsieur le ministre, comme vous le savez, des innocents meurent à Gaza, à Rafah et au Soudan. Malheureusement, nos collègues conservateurs sont plus préoccupés par l'arrestation hypothétique de Netanyahou que par la demande d'un cessez‑le‑feu permanent à Gaza et à Rafah. Malheureusement, les conservateurs se servent de cette tragédie humaine à des fins politiques, ce qui est très pénible. Cette réunion devait être consacrée à Gaza et au Soudan, et ils tentent de nous détourner du sujet avec leurs questions. Les conservateurs n'ont jamais réclamé un cessez‑le‑feu depuis le début de cette tragédie, la tragédie du siècle.
J'aimerais vous demander quels sont les défis auxquels vous faites face pour faire venir des gens de Gaza ou du Soudan dans le cadre des mesures que vous avez annoncées.
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Je suis d'accord avec vous, monsieur Ali.
Il y a des gens qui meurent, que ce soit au Soudan ou à Gaza, et on s'attend à ce que le Canada agisse. Il a agi de façon décisive dans les limites de sa capacité en matière d'aide internationale, tant pour le Soudan que pour Gaza. Nous avons accueilli des centaines, voire des milliers de réfugiés du Soudan depuis le début du conflit. Nous continuons de faire en sorte que les quelque 7 000 personnes prévues viennent ici.
Il s'agit de sauver des vies. Il ne devrait pas s'agir d'une activité partisane. Comme vous le savez, la guerre avec le Hamas, la dévastation à Gaza, ont attiré l'attention du monde, avec raison, et ont polarisé de nombreuses personnes qui avaient de bonnes relations auparavant. Elle a eu des effets dévastateurs, non seulement à Gaza et en Israël avec l'horrible attaque terroriste du 7 octobre — une tentative d'exterminer un peuple —, mais aussi ici, au Canada, avec l'islamophobie et l'antisémitisme endémiques.
Je pense que nous devons évaluer les dommages que cela a causés au pays — parce que nous les avons peut-être sous-estimés — et la politique de division qui en découle. Je ne me sers pas de cela pour récolter des votes; je veux simplement que les gens restent en vie. Je ne veux pas du vote de quelqu'un qui pense que cette critique légitime du gouvernement Netanyahou, que je partage, équivaut à s'en prendre aux Juifs de ce pays et à les cibler. Je ne veux pas les votes des gens qui pensent ainsi.
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Merci, monsieur le ministre.
Avec notre collègue Salma Zahid, nous avons eu l'occasion de visiter la Palestine. Nous avons entendu des histoires sur le terrain au sujet de ce que les gens vivent, dans les deux camps. Des vies humaines sont perdues. C'est une tragédie humaine. Chez nous, l'islamophobie, comme vous l'avez dit à juste titre, et l'antisémitisme sont en hausse. Nos amis conservateurs exploitent la situation au lieu de rassembler les gens. Je suis d'accord avec vous pour dire que nous ne devrions pas traiter cela comme un enjeu politique. C'est une tragédie humaine. Tout d'abord, nous devrions tous nous unir pour demander un cessez-le-feu et tenter tous les efforts possibles pour sauver des vies à Gaza, à Rafah et au Soudan.
J'aimerais parler maintenant du centre de traitement établi dans le cadre de la stratégie indo-pacifique. Nous avons annoncé en 2022 que des fonds avaient été alloués. Il y a trois autres centres en activité, mais celui d'Islamabad est toujours... Nous n'avons pas de mises à jour.
Si vous pouviez soumettre cela par écrit au Comité, nous vous en serions reconnaissants.
:
Monsieur le ministre, vous délivrez des visas. C'est littéralement votre travail. Vous avez un ministère pour vous aider à le faire.
La Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés, qui a été adoptée par le Parlement, dit que vous ne pouvez pas délivrer un visa à quelqu'un qui a commis un acte criminel à l'extérieur du Canada — qui a seulement commis cet acte, sans en avoir été déclaré coupable. Vous dites que vous n'allez pas appliquer la Loi.
Je vous pose une question d'ordre juridique. Vous êtes le ministre responsable du dossier. Vous avez déjà montré dans d'autres réponses que soit vous ne connaissez pas votre dossier, soit vous ne savez pas où il en est rendu.
Je vous le demande ici: est‑ce que cet article de la Loi s'appliquera, oui ou non?
:
Merci, monsieur le président.
Je tiens simplement à dire, aux fins du compte rendu, que lorsque nous parlons du point de passage de Rafah, il faut savoir qu'aujourd'hui, la nouvelle est qu'il y a le feu partout. Les Gazaouis sont sous le feu de l'ennemi. Ils sont en train de brûler. Ils sont en train de mourir. Il y a des bébés décapités. Les images sont d'une horreur sans nom. Je ne souhaite cela à personne. J'espère que, en toute conscience, si le ministre devait sauver une vie, il choisirait de le faire au lieu d'employer du jargon juridique comme ce que nous entendons aujourd'hui.
Monsieur le ministre, vous avez fait passer le plafond de 1 000 à 5 000 aujourd'hui. Pouvez-vous nous dire si ce plafond s'applique aux demandes ou aux personnes?
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, en discutant avec mon collègue M. Ali, vous avez parlé des répercussions du conflit entre Israël et Gaza sur notre territoire. Au Québec et au Canada, plusieurs gestes antisémites et islamophobes graves ont été posés; il s'agissait surtout d'antisémitisme.
Comme vous l'avez dit plus tôt, vous ne voudriez pas ces votes. Vous avez raison. Personne ne veut que de telles gens votent pour nous.
Quelque chose de malheureux s'est produit récemment: lors d'une manifestation, un prédicateur bien connu a carrément appelé à l'assassinat des Juifs. Selon le Code criminel, le fait d'attiser la haine contre un groupe identifiable est une infraction criminelle, mais il y a malheureusement une exemption fondée sur la religion. En effet, « [n]ul ne peut être déclaré coupable [...] [s']il a, de bonne foi, exprimé une opinion sur un sujet religieux ou une opinion fondée sur un texte religieux auquel il croit [...] ».
Le Bloc québécois a déposé un projet de loi qui porte expressément là-dessus. Celui-ci est assez simple: nous voulons amender le Code criminel pour retirer cette exemption. Comme c'est vous qui avez abordé le sujet au Comité, j'aimerais savoir ce que vous pensez de l'idée de retirer l'exemption religieuse du Code criminel.
:
Faites attention à ce slogan.
Le projet de loi est très simple et vise à modifier le Code criminel en retirant l'exemption religieuse, tout simplement. Je pense que nous sommes d'accord là-dessus. Je vous remercie de votre réponse, monsieur le ministre. Bien entendu, nous aussi, nous avons trouvé cela dégoûtant.
Monsieur le ministre, vous avez déclaré publiquement que vous examineriez le programme dans une optique humanitaire, afin de trouver les moyens de faire sortir les familles canadiennes de Gaza le plus rapidement possible.
Certains paramètres pourraient-ils être assouplis pour accélérer la réunification de ces familles, ou pour au moins réduire les délais? Suivez-vous cela en temps réel ou a-t-on déjà décidé que les paramètres ne changeront pas?
:
Je vous remercie encore, monsieur Brunelle‑Duceppe.
[Traduction]
Merci, monsieur le président.
Je remercie les fonctionnaires de leur présence.
Pour continuer dans la même veine, je voudrais toucher un mot des préoccupations de la communauté soudanaise de la région de Waterloo.
À un moment où nous savons que 15 000 personnes ou plus ont été tuées et que 4 millions d'enfants ont été déplacés, les dirigeants communautaires disent qu'ils veulent simplement voir un traitement semblable à celui qu'ils ont vu pour d'autres pays. Je vais vous donner un exemple. Le président de l'association soudano-canadienne de la région de Waterloo et du comté de Wellington, qui s'appelle El Bagir Abdulkarim, a présenté des demandes pour son frère et sa mère les 2 et 6 mars, respectivement. Il n'a pas encore eu de réponse.
J'en ai parlé au ministre. Il m'a également fait part de ce qu'il a dit au Comité, à savoir que le délai de traitement habituel serait d'ici le début de 2025 et que nous devrions être reconnaissants que les choses avancent plus rapidement, et que ce sera peut-être pour l'automne 2024. Nous savons que d'autres pays, comme l'Ukraine, par exemple, ont des délais de traitement de 14 jours.
Pourquoi les délais de traitement pour les membres de la famille des Canadiens d'origine soudanaise semblent-ils tellement plus longs que pour les autres pays?
Au nom des membres du Comité, je tiens à remercier le sous-ministre, la sous-ministre adjointe et le directeur d'être venus et d'avoir partagé leur temps avec nous.
Je tiens également à remercier les interprètes, le personnel de soutien et, bien entendu, le public qui a assisté à cette réunion.
Sur ce, je vais laisser les fonctionnaires partir.
J'ai deux rappels au Règlement. Il y en a un dont je crois avoir déjà parlé.
Vous avez la parole, madame Kwan.