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Merci, madame la présidente.
Au cours du débat sur l'amendement précédent — dont c'est une honte qu'il ait été rejeté —, de nombreux députés ont soulevé la question des ressources et de l'accès pour les nouveaux Canadiens, dans toutes les régions du pays et dans toutes les situations économiques, afin qu'ils puissent assister en personne aux cérémonies de citoyenneté.
Les fournisseurs de services d'établissement nous parlent souvent du Canada rural. Pour attirer et retenir de nouveaux Canadiens dans les collectivités rurales, particulièrement là où il y a une grave pénurie de main-d'œuvre et un grand désir d'attirer une population plus nombreuse... L'un des obstacles à surmonter est celui des ressources à prévoir pour toute une gamme de services d'établissement, comme les cours de langue, l'information sur les lieux où on peut obtenir les services gouvernementaux et, ajouterais‑je, la tenue de cérémonies de citoyenneté auxquelles on peut assister en personne.
Selon moi, il ne s'agit pas seulement d'avoir accès aux cérémonies de citoyenneté là où les nouveaux Canadiens vivent et travaillent, surtout dans les régions rurales du Canada. Il faut aussi que les Canadiens des régions rurales en général puissent participer à ces cérémonies. Comme certains de mes collègues l'ont dit à propos de l'amendement précédent, lorsque des députés ou des membres de la collectivité ont l'occasion de rencontrer de nouveaux Canadiens... Le fait de prêter le serment de citoyenneté crée en fait un sentiment d'appartenance et de fierté.
Madame la présidente, je songe aux travaux que le Comité, même au cours de différentes législatures, a consacrés aux services d'établissement. Il arrive souvent que les fournisseurs de services en milieu rural fassent remarquer que non seulement la prestation des services d'établissement, mais aussi les activités qui rassemblent la collectivité donnent aux nouveaux Canadiens un sentiment d'appartenance à la collectivité, ce qui est très important pour renforcer la cohésion dans la société plurielle du Canada.
L'une des raisons invoquées pour autoriser la tenue de cérémonies de citoyenneté en ligne plutôt qu'en personne, c'est que le gouvernement n'a pas suffisamment de ressources pour ces cérémonies. C'est plus facile pour les participants. Comme je l'ai dit dans un débat précédent, cette réponse ne tient pas la route si le grand objectif des parlementaires est d'assurer la cohésion et d'offrir des cérémonies qui permettent aux Canadiens de participer de façon significative à notre société plurielle. Si nous acceptons l'amendement à l'étude, cela enverra au gouvernement le message qu'il doit fournir des ressources pour veiller à ce que les collectivités rurales et éloignées puissent tenir des cérémonies de citoyenneté en personne.
Voilà mon argumentaire. Mon collègue du Canada rural a probablement une ou deux choses à ajouter, mais je dirais simplement aux auditeurs que nous venons d'essayer de présenter une motion sur une question qui est très pertinente et très importante pour de nombreux néo-Canadiens dans une situation très difficile: les gens qui veulent s'installer au Canada, mais qui sont menacés d'expulsion à cause de problèmes de fraude que le gouvernement doit régler.
Voici ce qu'il advient du projet de loi à l'étude. Au lieu d'accepter que le Comité adopte le projet de loi dans la forme où il nous est parvenu de l'autre endroit, du Sénat... Une motion spéciale a été présentée, appuyée par le NPD et les libéraux, pour élargir la portée du projet de loi bien au‑delà de ce qui était prévu au départ. On s'est dit que ce qui était bon pour l'un ne l'était pas pour l'autre. Si les libéraux et les néo-démocrates espéraient — lorsqu'ils ont donné une portée beaucoup plus grande au projet de loi — que d'autres parlementaires ne se prévaudraient pas de ces nouvelles règles pour soulever d'autres éléments de Loi sur la citoyenneté... C'est maintenant ce que nous faisons tous.
Il s'agit ici d'un amendement très important. Cependant, j'appuie mon collègue, M. Redekopp, voulant que cette question soit examinée.
Madame la présidente, J'invite les députés à appuyer l'amendement et à reconnaître que ce sont les libéraux et les néo-démocrates qui se sont placés dans cette situation en ne déposant pas un projet de loi dont le contenu soit limité, en s'entendant pour en élargir la portée alors qu'ils auraient pu en limiter la portée.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Je vais certainement appuyer l'amendement. Nous avons parlé à maintes reprises, et je l'ai souvent fait aussi au Comité, de toute l'idée des cérémonies de citoyenneté en personne. Des électeurs en discutent avec moi. Et ce ne sont pas nécessairement des gens qui n'y ont pas encore participé, car ils ne sauraient pas forcément ce que c'est, ni ce qu'ils ratent. Ce point de vue est exprimé par des gens qui ont participé à la cérémonie de citoyenneté en personne.
Ces électeurs me disent par exemple qu'ils s'absentent de leur travail pour assister à la cérémonie parce que c'est très important, ou qu'ils ont invité leur famille à y assister ou encore qu'ils étaient contents que différents dignitaires et d'autres personnalités soient souvent là, et qu'ils étaient heureux d'entendre les importants discours qui y sont faits. Mais ce qui les intéresse le plus, c'est d'être là au moment de la prestation de serment, surtout lorsqu'ils sont appelés sur la scène et serrent la main des représentants et reçoivent leur certificat de citoyenneté. C'est ce qui rend la cérémonie si émouvante. Voilà leur point de vue.
Mon point de vue à moi? Comme député, je peux assister aux cérémonies de citoyenneté, comme nous l'avons certainement tous fait. Il est saisissant d'assister à la cérémonie, de voir le regard, le visage de ces nouveaux citoyens, de voir l'intensité de leur émotion dans leurs yeux. Surtout quand ils montent sur scène. Quand j'ai la chance d'être là, je peux leur serrer la main, et je leur remets souvent des épinglettes du Canada, par exemple. Ils sont pleins d'enthousiasme et submergés d'émotion.
L'autre chose intéressante qui est indissociable de ces cérémonies, ce sont les photos. De nombreuses photos sont prises non seulement pendant la cérémonie, mais aussi après, en particulier. Bien sûr, la grande vedette de la cérémonie est toujours l'agent de la GRC en uniforme rouge. Tout le monde veut qu'il figure sur la photo. Il peut y avoir une longue file d'attente après la cérémonie. Souvent, je reste encore une heure ou plus après la cérémonie parce qu'il y a beaucoup de monde. Ils veulent raconter leurs histoires, parler et se faire photographier.
C'est une expérience agréable et chargée de sens. Voilà ce que je veux dire. Il est très important pour les intéressés de vivre cette expérience, d'avoir des photos, de monter sur scène, souvent avec la larme à l'œil. Les histoires qu'ils racontent sont souvent très pénibles, mais les larmes sont surtout des larmes de joie parce qu'ils sont maintenant au Canada et citoyens du Canada. Je le répète, c'est très important pour eux.
Comparez cette expérience à la cérémonie en ligne. Bien des électeurs m'ont parlé de la cérémonie en mode virtuel et m'ont dit que ce n'est pas la même chose. On est chez soi. On essaie de préserver le plus possible la solennité de l'instant, mais le téléphone sonne ou il faut s'occuper du chien ou diverses choses peuvent survenir, et c'est une distraction. Nous le savons tous. Nous avons participé à des réunions sur Zoom. J'ai un ou deux collègues qui participent à la séance sur Zoom en ce moment, et ils vivent probablement la même chose. Il y a des distractions. Il n'y a pas l'intensité du moment que ressentent ceux qui sont présents en personne et peuvent écouter en personne ce que j'ai à dire.
Voilà ce qu'on me dit. Assister à une cérémonie devant un écran d'ordinateur et essayer d'en faire un événement significatif... Ce n'est pas une chose dont les participants reparleront plus tard: « En 2023, nous nous sommes tous rassemblés autour de l'ordinateur portable de papa, et nous avons essayé d'apercevoir l'agent de la GRC dans le coin arrière, mais nous ne pouvions pas vraiment le voir, et nous avons dû faire semblant de monter sur scène. » Cela ne se raconte pas très bien. L'impact ne sera pas le même et le souvenir ne sera pas aussi vivace.
Voilà ce qu'on me raconte, peu importe où je vais. C'est ce qu'on me raconte quand je suis à Saskatoon. J'ai eu l'honneur de passer du temps dans d'autres régions...
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Merci, madame la présidente.
Comme je le disais, j'ai eu l'honneur de me rendre dans d'autres villes et localités au Canada. Le week-end dernier, je me trouvais dans la région du Grand Toronto et j'ai rendu visite à des gens de Scarborough, de Mississauga, d'Oakville et de Brampton. J'y ai entendu un peu la même chose au sujet de l'importance de la citoyenneté, mais surtout de l'importance de la cérémonie elle-même. On a beaucoup parlé des cérémonies de citoyenneté au Canada. Il a été question de la réduire à un simple clic. Il a été question de ne pas proposer de cérémonies en personne.
Par le passé, il n'y avait pas grand-chose à dire, car il allait de soi que la cérémonie se déroule en présentiel. C'était ainsi. On n'en discutait probablement pas avant qu'elle n'ait lieu. Aujourd'hui, on en parle davantage... et on parle de la volonté de tenir la cérémonie en présentiel.
D'aucuns diront qu'il est difficile de tenir ces cérémonies en milieu rural. C'est vrai. Il y a parfois plus de difficultés et on a plus de mal à les organiser le plus rapidement possible. Mais ces cérémonies n'ont pas moins d'impact. Ce n'est pas parce que c'est un peu plus difficile qu'il faut renoncer.
Même lorsque la cérémonie doit avoir lieu à un endroit éloigné, il incombe aux élus, il incombe au gouvernement de trouver un moyen d'organiser une cérémonie en personne, n'importe où au Canada. C'est tellement significatif pour les participants qu'il serait injuste de les en priver, de leur enlever cette possibilité.
Qu'on habite dans la région du Grand Toronto ou dans une région rurale de la Saskatchewan, il est important que la possibilité soit là. Comme je l'ai dit, les témoignages de ceux qui m'ont parlé de la valeur de la cérémonie en personne le confirmeraient. Ils diraient la même chose. C'est pourquoi il est important pour nous de prévoir des dispositions à ce sujet.
Je dirais encore à ce propos...
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Merci, madame la présidente.
Je voudrais poursuivre sur cette lancée. Lorsque j'ai participé à ma première cérémonie de citoyenneté, je n'y ai pas beaucoup réfléchi avant. Lorsque des gens issus de cultures différentes se tiennent debout, côte à côte, dans la même cérémonie, ils commencent à sentir ce que c'est que d'être Canadien. Nous sommes composés d'une variété de cultures différentes, de personnes issues de toutes sortes de milieux différents, de différentes origines ethniques. Nous sommes un creuset. Nous rassemblons les gens. Nous profitons des forces de chacun et nous bâtissons un pays meilleur grâce à eux.
Sans cérémonies en personne, on ne verrait pas tout cela. Cliquer simplement sur Zoom et dire: je suis citoyen, ce n'est pas la même chose. Il ne faut pas faire bon marché de l'honneur que c'est, être citoyen du Canada. Ces candidats à la citoyenneté ont travaillé fort pour en arriver là. Ils ont surmonté des obstacles pour devenir citoyens. Il ne faut donc pas abréger la cérémonie. Ce serait minimiser l'importance de cette réalisation. Nous devrions nous assurer qu'ils reconnaissent que c'est quelque chose de bien et qu'ils ont accompli quelque chose de bien en devenant citoyens du Canada.
Il s'agit d'un amendement simple qui peut faire avancer les choses. Tous les partis peuvent y réfléchir et conclure que c'est tout à fait logique. Je ne veux pas qu'on prive ces personnes de ce grand moment. Je ne veux pas qu'on les en prive, eux et les membres de leur famille. Je ne veux pas que leur première impression, une fois qu'ils sont citoyens canadiens, soit une simple séance sur Zoom. Je veux qu'ils vivent ce moment avec d'autres et en même temps.
C'est pourquoi il est très important que nous ajoutions cette disposition et que nous maintenions la cérémonie. Bien sûr, cela coûte de l'argent — rien n'est gratuit —, mais ces nouveaux citoyens deviennent le tissu de notre société. Ils deviennent notre prochaine main-d'œuvre. Ils s'intègrent directement au reste du Canada. Ils contribuent à la grandeur qui est la nôtre. Assurons-nous qu'ils commencent du bon pied. Une simple cérémonie revêt pour eux une grande signification. Pourquoi rejeter cette idée ou empêcher la tenue de ces cérémonies?
L'amendement serait un progrès dans ce sens.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Dans le Canada rural, les taux d'emploi sont élevés. C'est là que beaucoup d'immigrants s'installent en raison des débouchés offerts dans les petites collectivités — par exemple, dans les régions rurales de la Saskatchewan. Ils deviennent des membres essentiels de ces collectivités. Ils sont très appréciés, et le travail qu'ils font est très respecté et, encore une fois, apprécié.
On en revient tout de même toujours au fait qu'on proposera d'utiliser Zoom pour un moment aussi important dans leur vie. Vraiment...? C'est ce que nous allons faire? En sommes-nous rendus là dans le dénigrement de la citoyenneté canadienne: un clic sur Zoom et c'est fait? Il faut faire plus. C'est scandaleux. L'amendement porte directement là‑dessus. Pourquoi être aussi insensible et refuser à ces gens la chance d'assister à une cérémonie de citoyenneté? Pourquoi se contenter de communications sur Zoom?
Ensuite, on les envoie dans une région rurale de la Saskatchewan où ils n'ont peut-être pas accès à Internet ou y ont peut-être un accès très limité, de sorte que, au beau milieu de la cérémonie, tout s'arrête soudain. S'agit‑il de citoyens de plein droit ou ne sont-ils citoyens qu'à moitié? Ce n'est pas Ottawa. Ce n'est pas Toronto. Ce n'est pas le centre-ville de Vancouver. Il y a de vrais problèmes concrets à proposer la cérémonie sur Zoom. C'est impersonnel. C'est répréhensible. Il est inimaginable qu'on puisse concevoir que c'est une bonne idée. Pourquoi devrions-nous nous engager dans cette voie? Je ne comprends tout simplement pas ce que nous essayons d'épargner ou de faire ici. Cela me semble tout simplement ridicule.
J'espère qu'il y aura un certain consensus parmi les députés, par simple souci de décence et de compréhension de ceux que nous faisons venir chez nous, ces gens vraiment très bien qui viennent dans les régions rurales de notre pays. Donnons-leur une cérémonie de citoyenneté en bonne et due forme. Je suis désolé, mais Zoom ne suffit pas. Les communications Teams ne suffisent pas. Il faut être face à face.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Que l'enjeu de l'amendement soit bien clair: le ministre a proposé qu'à l'avenir, plutôt que d'assister à une cérémonie en personne ou sur Zoom, on puisse cliquer sur un bouton en ligne. Les candidats à la citoyenneté se rendraient sur une page Web et cliqueraient. C'est à cela que leur cérémonie se résumerait.
On ne se demande même plus si la cérémonie se déroule en personne ou sur Zoom. Il n'y en a aucune. Il n'y a même pas de photo de l'agent de la GRC en uniforme.
C'est une question importante. À propos de tout ce dont nous avons parlé, il est très important que les citoyens puissent se souvenir du moment où ils sont devenus citoyens, qu'ils puissent avoir des photos avec les dignitaires et les participants, et qu'ils reçoivent un souvenir, même si ce n'est qu'un petit drapeau ou un bout de papier, plutôt que de recevoir un colis par la poste après avoir cliqué. Il est plus compliqué de faire une commande sur le site d'Amazon que de cliquer pour obtenir la citoyenneté. Tout cela, au nom de l'efficacité, semble‑t‑il, et pour accélérer le processus.
Je suis tout à fait en faveur de l'efficacité. Nous devons vraiment améliorer le fonctionnement d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, ou IRCC, mais je ne crois pas qu'il soit juste que les lacunes et les problèmes du ministère soient corrigés aux dépens de ceux qui sont au bout de la chaîne et qui obtiennent la citoyenneté. Effectivement, il y a des problèmes, des inefficacités et des choses qui ne fonctionnent pas bien à IRCC, et la solution est d'escamoter tout le processus pour demander aux candidats d'obtenir la citoyenneté d'un simple clic, tout cela pour gagner un ou deux mois. En réalité, le problème ne se situe pas là, mais à d'autres étapes du processus.
Je trouve déconcertant qu'on propose une telle solution. Évidemment, la vraie solution est de régler les problèmes à IRCC. Il s'agit de résorber les arriérés et d'accélérer le processus. C'est ce que nous devons faire plutôt que proposer qu'on obtienne la citoyenneté d'un simple clic.
Je veux aussi parler de l'étude qui a été faite. IRCC a mené des sondages. Il y a eu un article à ce sujet dans les médias cette semaine. Beaucoup de réactions ont été reçues, certaines positives et d'autres négatives.
Dans toute cette histoire, le gouvernement n'a évidemment pas communiqué les détails ou les chiffres définitifs de cette étude. Il garde cette information pour lui. Si je me fie aux commentaires, je dirais qu'il y a eu énormément d'opposition à l'idée. Bien des gens ont dit que c'était une idée atroce et qu'il fallait la rejeter. Apparemment, il y a eu environ 700 commentaires, ce qui m'étonne. Je me demande s'il n'y en a pas eu plus.
Quelqu'un a écrit en capitales: « C'est une idée horrible! » Voilà qui fait penser à bien d'autres sons de cloche que nous avons entendus. Ce n'est pas sans rappeler les raisonnements entendus au sujet de la citoyenneté par Zoom. C'est la même réflexion. Les mêmes gens auront la même opinion à ce sujet. Ils veulent être présents. Ils veulent vivre ce moment. Ils veulent, comme l'a dit mon collègue, M. Mazier...
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Merci, madame la présidente.
J'ai compris la question. Je voulais simplement faire une remarque générale, puisqu'on dépose des motions pendant l'audience.
Pour répondre à la question du député, à savoir si le ministère a mené une étude sur la participation en ligne, j'aimerais profiter de l'occasion pour donner l'heure juste au sujet du projet de règlement. Il a été mal décrit dans les médias et dans certaines opinions qui ont été exprimées publiquement, mais aussi durant ces audiences.
La proposition consiste à maintenir les cérémonies de citoyenneté. Je tiens à préciser que nous sommes d'accord: les cérémonies de citoyenneté sont importantes et elles vont rester.
Deuxièmement, la proposition vise à donner aux demandeurs le choix de la façon dont ils souhaitent procéder à leur cérémonie de citoyenneté. Le premier choix que les demandeurs auraient à faire selon la modification proposée au règlement est de savoir s'ils souhaitent prêter serment lors d'une cérémonie, comme c'est le cas actuellement. Il est très important de le souligner. Ce serait le choix du demandeur. S'il veut le faire en personne, comme cela se fait maintenant, et qu'une connexion peut constituer un obstacle, ce sera à lui de choisir.
Le deuxième choix qui sera offert au demandeur est de savoir s'il veut plutôt prêter serment en ligne. Il pourrait y avoir de nombreuses bonnes raisons pour cela. Nous en avons entendu quelques-unes à l'audience précédente. La personne qui choisirait de prêter serment en ligne aurait la possibilité de tenir sa cérémonie une autre fois, mais à une date ultérieure, afin de ne pas retarder son accès à la citoyenneté.
Quant au « pourquoi » de cette proposition, comme nous l'avons entendu, il y a des gens qui n'ont peut-être pas les moyens de se déplacer pour être présents à une cérémonie, ou qui n'ont peut-être pas les moyens de prendre une journée de congé. Nous savons que ce peut être un problème pour beaucoup de gens.
Troisièmement, pour ce qui est de l'accessibilité, nous avons des options maintenant, mais le gouvernement du Canada doit faire mieux. Cette proposition vise vraiment à offrir aux personnes qui pourraient avoir besoin de meilleures options — en raison d'un handicap, d'une maladie débilitante ou toute autre condition qui puisse exiger des mesures d'adaptation — un moyen par lequel elles n'aient pas à présenter leur cas à un fonctionnaire et à demander une exception afin de pouvoir tenir une cérémonie virtuelle ou obtenir d'autres arrangements qui leur permettent d'accéder à la citoyenneté au même titre que quiconque peut se rendre à une cérémonie, en personne ou virtuellement, par un canal de service aménagé exprès pour elles. C'est ce que le serment électronique offrirait, en plus de l'option de continuer à participer à des cérémonies, comme c'est le cas actuellement.
En résumé, nous n'avons pas eu à faire le genre d'étude dont parlait le député. Je vous remercie de votre question. Encore une fois, la proposition consiste à offrir ce choix à nos clients afin de mieux répondre aux besoins de toutes sortes qui se présentent dans les villes et les collectivités rurales de notre grand pays.
Merci, madame la présidente.
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Je vais terminer par une anecdote.
Il se trouve que je vis ici, à Ottawa, dans un appartement. Le concierge au rez-de-chaussée allait recevoir sa citoyenneté. Je rentrais un soir à 22 heures, et il m'a dit qu'il avait une réunion à 9 heures et que cela se passerait en ligne, le lundi suivant, je crois. Il m'a demandé: « Vous n'auriez pas un drapeau canadien, par hasard? » Je lui ai demandé ce qu'il voulait dire. Il a dit qu'il aimerait avoir une toile de fond pour mettre en valeur sa nouvelle citoyenneté. Je suis allé en chercher un et je lui ai rapporté.
Puis, le jour venu, il a dit: « Je ne sais pas trop quoi faire, je dois rester ici jusqu'à minuit et il est 9 heures du matin. » Il voulait y aller. Il était tout excité. J'ai dit: « Non, allez célébrer. C'est un grand jour pour vous. » Pour ce qui est d'aller en ligne, si je ne l'avais pas encouragé, il serait tout simplement parti, sans plus, et se serait dit: « Voilà. Je suis citoyen canadien. »
Ce que j'ai fini par faire ce jour‑là, c'est que j'ai préparé un beau certificat pour lui. Cela se passait au centre-ville d'Ottawa. Le type était ici, dans la capitale nationale, et il ne pensait même pas que cela valait la peine d'aller en ligne pour devenir citoyen canadien. Il y a quelque chose qui cloche dans cette histoire.
Je vous demande de bien vouloir vous pencher là‑dessus pour que, dans ces règlements, nous puissions d'une façon ou d'une autre montrer que nous attachons de la valeur aux nouveaux citoyens dans notre pays.
Merci.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Ce qui est vraiment intéressant dans une grande circonscription rurale, c'est de voir toute la dynamique entourant la citoyenneté virtuelle, notamment certaines des propositions présentées. Vous savez, quand nous avons obtenu les détails des amendements qui nous ont été présentés directement ici, je n'ai cessé d'entendre des commentaires sur la pertinence de ces ajustements... Pour être honnête, ces commentaires ne portaient pas exclusivement sur les nouvelles propositions. Ils portaient également sur certains des amendements qui avaient été proposés au moment où IRCC et le gouvernement s'adaptaient à la dynamique de la pandémie. Dans ma circonscription, de nouveaux citoyens et des gens en attente de leur citoyenneté se demandent simplement comment certains de ces changements s'inscrivent dans la tradition de ce qui est considéré comme une partie extrêmement précieuse du chemin vers la citoyenneté.
La question que je posais aux fonctionnaires porte précisément sur les consultations qui ont été menées pour connaître l'impact de ces changements sur la perception qu'ont les gens de la citoyenneté et de la prestation du serment. Je leur demandais de nous faire part des réactions ou de nous expliquer l'impact de ces ajustements sur la perception que les gens ont du processus de citoyenneté.
Je pense que mon beau-père serait content que je vous raconte ceci. Le jour où il a décidé, à l'âge adulte — il était enfant quand il est arrivé au Canada avec sa famille —, de devenir Canadien a été un jour extraordinaire. Ce fut un moment très émouvant. Une trentaine ou une quarantaine de personnes prenaient place dans un auditorium face à un juge. C'était bien avant mon élection. Vous savez, ma famille et moi... je pense que j'avais un seul enfant à l'époque. Ce fut un moment incroyablement émouvant pour lui, qui avait vécu et travaillé au Canada toute sa vie, de se retrouver sur l'estrade parmi de nombreux concitoyens.
J'aimerais savoir s'il existe des données, des études ou des commentaires à ce sujet? De mon côté, j'en ai reçu. Mon bureau et le personnel de ma circonscription aident des centaines de personnes à rassembler leur dossier. Est‑ce que des citoyens ont indiqué comment ils percevaient cette démarche, le moment culminant du processus de citoyenneté, l'obtention de la qualité de citoyen...
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Merci, madame la présidente.
Je suppose que cet amendement propose une approche différente, en ce sens qu'on élimine le formulaire en ligne pour le serment de citoyenneté. Cela n'empêche pas d'avoir une sorte d'option Zoom, je suppose, et cela n'empêche certainement pas la tenue d'une cérémonie de citoyenneté en personne. Cela revient en fait à la même question que nous entendons constamment de la bouche de nos électeurs, c'est-à-dire qu'il n'est tout simplement pas approprié, pour diverses raisons, d'utiliser un formulaire en ligne pour la cérémonie de citoyenneté.
La première de ces raisons, c'est qu'il est bon d'être en personne. C'est bon d'être avec les gens qui se soucient de vous, les gens qui voyagent parfois pour être avec vous afin que vous puissiez réellement ressentir la joie, l'excitation — parfois les larmes — et le plaisir de devenir citoyen canadien. Nous savons que lorsque cela se fait en ligne, lorsque vous êtes assis là, tout cela se fait en un simple clic, et cela élimine toute l'excitation du moment. Cela élimine toute la magie de la cérémonie qui devrait accompagner ce geste.
Une autre préoccupation que nous avons à ce sujet concerne la sécurité, parce que lorsque quelqu'un se trouve derrière un écran et clique, nous ne savons pas vraiment de qui il s'agit, où il se trouve ou dans quelle partie du monde il se trouve, ou s'il y a une sorte de fraude à ce moment. Ce sont toutes des choses qui, à mon avis, seraient très difficiles à gérer correctement, quel que soit le système.
Il y a toutes sortes de raisons pour lesquelles cette façon de faire est préoccupante. Nous avons entendu parler de la possibilité qu'il y ait un problème d'accès à Internet dans les régions rurales du Canada. Le simple fait de pouvoir faire ce processus en ligne est préoccupant.
Je ne sais pas si mes collègues ont des idées à ce sujet, mais ce sont là certaines de nos raisons d'agir comme nous le ferons. Je vais lancer la discussion.
C'est un très bon point que soulève mon collègue M. Brunelle-Duceppe. Il est important que nous comprenions bien ce que nous entendons par un motif de compassion. Je pense que c'est très important. Il me vient quelques exemples à l'esprit.
Si une personne était malade pendant une longue période, à mon avis, ce serait un bon exemple, un bon cas, parce qu'elle ne pourrait pas se déplacer. Nous venons tout juste de traverser la pandémie de COVID‑19, alors que les gens ne pouvaient se voir de peur d'attraper un virus, surtout dans le cas des personnes âgées. Nous en avons tous fait l'expérience au cours des dernières années. Je pense que ce serait un exemple de ce qui constituerait des motifs de compassion.
Nous voulons nous assurer que les personnes qui ne peuvent pas se déplacer pour des raisons légitimes puissent participer à une cérémonie de citoyenneté en personne. Nous devons leur donner cette possibilité.
Un autre exemple qui me vient à l'esprit est celui d'une personne qui ne peut tout simplement pas s'absenter du travail. Si votre emploi ne vous permet pas de vous absenter, et si vous habitez très loin du lieu de la cérémonie de citoyenneté, cela pourrait vous permettre de profiter d'une mesure de compassion.
Nous ne demandons pas un processus lourd et onéreux. En même temps, nous ne voulons pas nécessairement que les gens puissent choisir de le faire à cause de tout ce qui a été dit ce soir. Je ne répéterai pas tout ce qui s'est dit, mais les éléments les plus importants sont la possibilité d'assister à la cérémonie de citoyenneté, de faire venir sa famille et ses amis, de franchir cette étape et de serrer la main des fonctionnaires, d'être en mesure de recevoir son certificat et de prendre des photos avec l'agent de la GRC et d'autres représentants.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Il est certainement intéressant, quand on examine l'intention de ce projet de loi et qu'on s'assure que ces soi-disant Canadiens ayant perdu leur citoyenneté peuvent être reconnus... Je sais, par exemple, pour avoir entendu l'histoire très touchante, et je suis sûr qu'elle est difficile à entendre, parce que j'ai écouté attentivement lorsqu'elle a été débattue à la Chambre... s'assurer que le processus de saisie de la citoyenneté se concrétise.
Je sais qu'un député, un collègue conservateur, n'est pas particulièrement touché par cette mesure, mais par un scénario semblable. Pour ce qui est de cet amendement et de la façon dont il établirait un juste équilibre, madame la présidente... L'équilibre, c'est ce qui nous permet, en tant que comité, d'accomplir tellement de choses, parce que nous sommes en mesure de veiller à ce que, au milieu de ce qui peut souvent être chaotique à la Chambre des communes, nous comparaissions devant le Comité. Nous pouvons prendre le temps de respirer, aller à la racine de ce qui est important pour nos concitoyens et travailler avec les autres partis politiques dans un environnement propice à la réalisation de cet objectif.
Je pense que c'est précisément là que cet amendement établit un juste équilibre lorsqu'il s'agit d'une cérémonie en personne, et je ne pense pas que les membres du Comité soient surpris d'apprendre que les conservateurs y sont très favorables. Sauf le respect que je dois à mon collègue du Bloc, ceux d'entre nous qui croient en un pays uni accordent beaucoup plus d'importance à la notion de citoyenneté et à sa valeur. Veiller à trouver le juste équilibre qui peut être recherché lorsqu'il n'est pas possible d'avoir une cérémonie en personne, parce qu'il y a une dynamique...
Madame la présidente, je vis dans une circonscription rurale de 53 000 kilomètres carrés. J'ai entendu à plusieurs reprises parler d'un électeur qui se faisait dire au téléphone par quelqu'un de Service Canada de passer au numéro un de la Place du Canada pour faire régler son problème. Il se trouve que le numéro un de la Place du Canada dans la province de l'Alberta se trouve à Calgary, et il s'agit d'un trajet de trois heures et demie à quatre heures. Il s'agit de trouver le juste équilibre, parce qu'en ce qui a trait à la valeur de la citoyenneté, elle comporte un élément très pratique, et un élément moins tangible. Il y a cette valeur et cette assurance que vous devenez membre de la grande famille canadienne, de ceux qui sont venus avant vous.
Je pourrais continuer longtemps, mais je ne le ferai pas. Je vais épargner au Comité ma très fière histoire canadienne et les quelque cinq générations qui se sont succédé dans la région de Consort et à la ferme. Je vais épargner cette longue histoire au Comité.
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Absolument, madame la présidente.
La raison pour laquelle je soulève cette question, et je n'entrerai pas dans les détails, c'est pour m'assurer qu'il est possible d'accorder des exceptions. Je pense que pour nous tous autour de cette table — et très souvent au Parlement, selon moi —, ce sont les exceptions qui deviennent le point de débat qui définit l'orientation de la politique publique, alors que je pense que les tendances générales sont bien meilleures comme facteur déterminant de ce que devrait être la politique publique, et les exceptions doivent être notées afin d'être prises en compte.
Plus précisément, en ce qui concerne cet amendement, nous voyons une option très pragmatique, c'est-à-dire que le ministre — et je ne doute pas des processus que le ministre serait en mesure de prévoir pour renoncer à l'obligation de tenir une cérémonie de citoyenneté en personne — trouverait tout à fait raisonnable.
Il y a au Canada une infrastructure démocratique qui permet au gouvernement, compte tenu du mandat de gouverner qui lui est confié par le peuple, de veiller à ce qu'une chose qui peut et qui devrait être prise aussi au sérieux qu'elle l'est, cette idée de citoyenneté... Lorsqu'une exception est nécessaire, il y aurait cette capacité très simple de s'assurer que, sans pression indue sur une personne ou une famille, ou quoi que ce soit d'autre, que ce soit en raison d'une maladie, d'une situation économique ou d'une pandémie mondiale... Nous verrions à ce que ces options puissent être offertes dans ces circonstances, comme on le demande, parce que cela donne au ministre ce pouvoir. C'est essentiel, madame la présidente, parce que le ministre est...
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Merci, madame la présidente.
Madame la présidente, permettez-moi d'aider mon ami, M. Redekopp. Il pourra peut-être voter contre son propre amendement.
IRCC sait très bien que notre bureau est le plus occupé au Canada. On y traite beaucoup plus de cas qu'au bureau de n'importe quel autre député au Canada. Je vois aussi beaucoup de cas de compassion. À l'heure actuelle, il faut compter environ 34 mois.
En tant qu'ingénieur, j'ai aussi un côté très pratique. Ce projet de loi donne une chance à chacun, comme Mme Girard l'a expliqué plus tôt. Si une personne veut tenir une cérémonie en personne, elle peut aller prêter serment en personne; si elle ne peut pas le faire, elle peut le faire en ligne. Nous offrons déjà cette option que mes chers amis conservateurs attendent avec impatience, mais lorsqu'il est question de motifs de compassion, il y a 350 000 cas par année; j'ai bien dit 350 000. Les gens vont dire qu'ils ne peuvent pas se présenter en personne pour certaines raisons. Tous vont penser que leur cas représente un motif de compassion, et vont le présenter ainsi au ministre.
En fait, cela entraînera davantage de retards et d'arriérés dans le système. Au lieu de réduire les arriérés, en fait, nous en créerons d'autres, et j'aimerais demander aux fonctionnaires s'ils sont d'accord avec moi sur ce point particulier, alors que le traitement des cas de compassion prend déjà 34 mois. Cela exercera plus de pression sur le ministère.
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Merci, madame la présidente.
Le député a raison. L'amendement proposé exigerait une évaluation par le ministère, ainsi qu'une détermination des ressources nécessaires, et cela pourrait avoir un impact. Cela aurait certainement un impact opérationnel et une incidence sur les délais de traitement.
J'aimerais également profiter de l'occasion pour souligner que l'expression « motifs de compassion » n'est pas définie. Les gens qui me connaissent savent que je suis une survivante du cancer. En 2016, j'ai été extrêmement malade pendant un an. J'ai suivi un traitement contre le cancer et j'avais une incapacité fonctionnelle. Pendant cette période, je n'aurais pas pu assister à une cérémonie en personne, ni même à une cérémonie virtuelle, parce que je ne me serais pas sentie très à l'aise d'être vue assise dans un lit d'hôpital pour participer à une cérémonie virtuelle.
La proposition dont nous avons parlé plus tôt — qui est un projet de règlement pour le moment — qui offrirait aux gens la possibilité d'assister à une cérémonie, comme c'est le cas actuellement, de prêter serment, ou de prêter serment en ligne et de célébrer leur cérémonie à une date ultérieure, pourrait tenir compte de nombreux scénarios de compassion, y compris celles où des gens peuvent être extrêmement malades et doivent subir un traitement très exigeant. Ils pourraient tout de même obtenir la citoyenneté canadienne en même temps que les autres membres de leur famille sans avoir à passer par un processus décisionnel laborieux pour déterminer si leur situation personnelle et leur maladie sont admissibles à titre de motifs de compassion. Si, au bout du compte, ils estiment pouvoir participer à une cérémonie à une date ultérieure, ce serait possible en vertu de ce genre de proposition. Il n'est pas clair que la proposition dont nous sommes saisis le permettrait.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Il a aussi interrogé Mme Girard, je crois, au sujet de... Peut-être devrions-nous revenir en arrière et examiner la situation, mais la question du député portait sur la raison d'être du projet de loi, parce qu'elle n'a rien à voir avec les Canadiens qui ont perdu leur citoyenneté. Je crois que c'est la question qui a été posée. C'est la paraphrase que j'ai faite de sa question.
J'en parle parce que c'est une très bonne question, et elle explique précisément pourquoi il en est question ici. Pour répondre à cette question, il faut tenir compte de la portée. C'est pourquoi j'en parle. Je n'ai pas eu l'occasion de parler de cet amendement, pas depuis que M. Brunelle-Duceppe a posé la question. C'est pourquoi j'en parle maintenant.
Ce qu'il est important de comprendre ici, c'est que la portée initiale était très étroite. Cette portée a été élargie. Le gouvernement a délibérément élargi la portée. Voilà comment un amendement comme celui‑ci dans un projet de loi qui concerne les Canadiens ayant perdu leur citoyenneté... Le gouvernement a amendé ce projet de loi de façon à ce qu'il soit très ouvert et qu'il puisse faire plus que ce que prévoyait le projet de loi initial. L'intention initiale du projet de loi était assez claire, assez simple. Il aurait probablement été adopté assez rapidement ici, mais comme nous le savons maintenant, à mesure que l'on ajoute des éléments à ce projet de loi, il devient plus compliqué et son examen prend plus de temps. Pourquoi fait‑on cela? C'est parce que les occasions de modifier la Loi sur la citoyenneté sont rares, mais celle‑ci en est une.
Tout comme l'auteur de ce projet de loi a eu l'idée de modifier la Loi sur la citoyenneté, le NPD et les libéraux se sont réunis et ont décidé d'apporter d'autres changements. Ils ont tout à fait le droit de le proposer, et ils ont le pouvoir, par l'entremise de leur majorité, de le faire, alors ils l'ont fait.
Nous nous sommes retrouvés dans une situation différente. Nous n'examinons plus seulement le projet de loi sur les Canadiens ayant perdu leur citoyenneté. Nous envisageons essentiellement un examen législatif de la Loi sur la citoyenneté, car c'est l'occasion que nous avons de proposer et d'apporter les changements que nous jugeons importants et qui amélioreront la Loi sur la citoyenneté pour tous les futurs Canadiens. C'est la raison pour laquelle nous examinons certaines de ces idées différentes.
C'est l'occasion pour nous d'examiner le projet de loi et d'apporter les changements dont nous avons discuté et que nous n'avons pas eu l'occasion d'apporter. Nous n'avions pas de mécanisme, pour ainsi dire, pour apporter ces changements. C'est la même logique que le gouvernement a utilisée lorsqu'il a décidé d'ajouter certains des amendements qu'il a ajoutés.
Je ne pense pas qu'il soit juste d'accuser une personne, un membre du Comité, d'ajouter un amendement alors que quelqu'un d'autre au Comité a ajouté un amendement pour élargir la portée du projet de loi initial. C'est la meilleure façon de comprendre pourquoi nous sommes ici. J'espère que cela aide M. Brunelle-Duceppe à comprendre un peu mieux.
Nous voulons assurément le meilleur résultat pour les Canadiens et nous voulons que la Loi sur la citoyenneté soit le meilleur règlement et la meilleure loi possible. C'est la raison pour laquelle nous avons procédé ainsi, et c'est la raison pour laquelle cet amendement en particulier figure ici.
Je voulais simplement que ce soit clair, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
J'ai deux choses à dire.
L'une est très précisément liée à l'amendement, à la création d'une exemption ici et à la nécessité de veiller à ce que la responsabilité soit confiée à ceux qui seront de nouveaux citoyens.
De toute évidence, il y a une discussion beaucoup plus vaste — que nous n'aurons pas ce soir — à tenir au sujet des arriérés en matière d'immigration et de certaines des difficultés. Même si le volume de demandes n'est peut-être pas aussi élevé à mon bureau, il y en a certainement beaucoup dont on pourrait parler, mais je n'en parlerai pas pour l'instant.
Cependant, je tiens à commenter ce qui a été dit dans les observations précédentes. J'ai reçu pas mal de commentaires de la part d'électeurs et de leurs familles qui sont frustrés par le passage aux cérémonies sur Zoom. J'espère certainement que ces commentaires se rendront jusqu'à ceux qui sont en position de pouvoir. Lorsque j'ai entendu des électeurs, dans bien des cas, ils venaient de pays où les gouvernements n'accueillent pas favorablement les critiques, de sorte qu'ils sont parfois réticents ou ont l'impression de ne pas être en mesure de faire bouger les choses, si je peux m'exprimer ainsi.
En ma qualité de député qui établit une relation avec ses électeurs et qui s'y retrouve dans les subtilités du traitement des cas, surtout dans les cas qui se retrouvent dans nos bureaux, ce sont généralement ceux qui passent entre les mailles du filet.
Une foule d'électeurs et de membres de leur famille m'ont dit qu'ils auraient préféré avoir une option en personne. De plus, il y a eu un certain nombre de cas où j'ai entendu des électeurs dire que, lorsqu'il y a eu des demandes d'accommodement et, plus précisément, le désir d'avoir cette option en personne...
En fait, j'ai une histoire très touchante dont j'aimerais vous faire part. C'était au plus fort de la pandémie de COVID‑19. Il y a eu une célébration en plein air, c'est-à-dire que la cérémonie a eu lieu virtuellement, puis il y a eu une célébration en plein air. Les gens étaient vraiment déçus de ne pas pouvoir faire cette cérémonie tous ensemble, en personne. Ils ont organisé une célébration en plein air qui ressemblait un peu à un mariage ou à une cérémonie de remise des diplômes. C'était une histoire très touchante. On m'a envoyé des photos. C'était très émouvant.
Ce sont là des commentaires que j'ai entendus. Je ne suis sûrement pas le seul des 338 députés à entendre de tels commentaires.
Je tiens à souligner que ceux qui suivent le processus ne veulent certainement pas remettre en question le processus du pays dans lequel ils demandent la citoyenneté. Ils hésitent à le faire, surtout que s'ils sont venus au Canada parce qu'ils fuyaient la persécution ou quoi que ce soit d'autre, c'est tout à fait compréhensible. Leur expérience passée éclaire leur point de vue, bien que, dans certains cas, ils apprennent comment notre démocratie libre et ouverte, notre capacité de critiquer et les libertés associées à des élections légitimes...
Madame Girard, si nous votons en faveur de l'amendement CPC‑8 et que cette disposition est ajoutée à la Loi, qu'est-ce que cela va changer?
Encore une fois, nous en revenons à quelque chose d'hypothétique. En effet, beaucoup de scénarios hypothétiques ont été soulevés lors des débats et des travaux sur ce projet de loi. Étant donné qu'il y a beaucoup de situations uniques en ce qui concerne les Canadiens perdus, nous sommes obligés de nous faire des cas de figure.
Si on met en application cet amendement, qu'est-ce que cela va changer?
Je vous soumets un cas hypothétique, dont j'ai déjà parlé. Prenons le cas où le Québec deviendrait un pays dans quelques années. Je pense aux enfants qui naîtraient au Québec par la suite. Logiquement, comme le Canada reconnaît la double citoyenneté, les Québécois qui sont nés au Canada auraient la citoyenneté québécoise et canadienne, mais les enfants de Québécois qui naîtraient dans un Québec indépendant, donc à l'extérieur du Canada, obtiendraient alors la citoyenneté canadienne à la première génération et à la deuxième génération.
Si nous adoptions cet amendement, qu'est-ce que cela changerait dans l'éventualité où le Québec deviendrait un pays? Les deux prochaines générations qui naîtraient à l'extérieur du Canada obtiendraient leur citoyenneté canadienne et pourraient voter aux élections fédérales canadiennes, même s'ils habitaient dans un Québec indépendant.
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Merci, madame la présidente.
J'aimerais proposer un autre amendement. Après l'avoir lu en français, je le lirai aussi en anglais.
Je propose que le projet de loi S‑245 soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit
24(7) Lorsqu'une cérémonie de citoyenneté est prévue, le ministère donne à la personne un préavis d'au moins sept jours avant la date de la cérémonie.
[Français]
Je vais maintenant le lire en français.
Je propose que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit
24 (7) Lorsqu'une cérémonie de citoyenneté est prévue, le ministère donne à la personne un préavis d'au moins sept jours avant la date de la cérémonie.
[Traduction]
Je vais vous expliquer la logique de cet amendement. C'est assez simple. Après avoir suivi une partie du débat concernant des personnes qui ont de la difficulté à planifier à l'avance, je me suis permis de regarder ce que font les autres pays. À l'heure actuelle, nous pouvons rendre obligatoire un préavis d'au moins sept jours lorsqu'une cérémonie de citoyenneté est prévue. Au Royaume-Uni, les cérémonies de citoyenneté doivent avoir lieu dans les trois mois suivant la réception d'une invitation. Il s'agit donc d'un préavis beaucoup plus long. En Nouvelle-Zélande, il y a un préavis de quatre semaines avant la cérémonie. Il n'est donc pas rare que les pays prévoient une période de préavis pour que le ministère informe la personne de son admissibilité à prêter le serment de citoyenneté et de la date avant laquelle cela doit se faire. Il y a une période de préavis qui donne aux gens le temps de planifier le moment où ils peuvent raisonnablement être là, et s'il faut changer de date, ils peuvent en discuter avec le ministère.
Voilà la logique. Il s'agit simplement de faciliter les choses pour les nouveaux citoyens qui doivent prêter le serment de citoyenneté et de leur permettre de s'assurer que toute leur famille est présente.
:
Je vais lire l'amendement CPC‑12 aux fins du compte rendu.
[Français]
Je propose que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit
24 (9) Le ministre communique à l'avance aux députés le lieu, l'heure et la date de toutes les cérémonies de citoyenneté auxquelles assisteront leurs électeurs, en personne ou virtuellement.
[Traduction]
La logique est simple. En tant que parlementaires, nous devrions savoir quand les électeurs que nous représentons deviennent des citoyens canadiens, mais cela ne se fait pas de façon uniforme.
Dans la circonscription que je représente, je reçois souvent une invitation lorsque cela a lieu lors d'une occasion spéciale, mais il n'y a pas d'uniformité à ce chapitre. Je me souviens qu'une année, lorsque mon pharmacien est devenu citoyen canadien, je n'ai pas été informé du moment de la cérémonie.
Ce serait une bonne chose, parce que, parfois, en raison de la taille de certaines de nos villes, des gens de différentes circonscriptions sont regroupés dans certaines de ces cérémonies. Si tous les parlementaires étaient mis au courant, ils pourraient faire le nécessaire pour y assister. Je pense qu'en tant que parlementaires, nous avons la responsabilité d'être présents et de participer à ces cérémonies qui représentent vraiment une étape importante de la vie de nombreuses personnes qui obtiennent leur citoyenneté.
Je n'ai jamais regretté d'avoir assisté en personne à une cérémonie de citoyenneté. Elles sont toutes formidables. J'espère que nous pourrons nous entendre sur le fait qu'il devrait être obligatoire d'informer les députés de la tenue des cérémonies de citoyenneté.
Nous recevons déjà une liste des nouveaux citoyens. Ce n'est pas trop demander au ministère de nous envoyer une liste de toutes les cérémonies de citoyenneté où les résidents que nous représentons vont prêter serment. Cela ne nécessiterait qu'un petit effort supplémentaire. Ainsi, nous pourrions nous rendre disponibles pour y participer. Nous pourrions également aider le ministère à assurer une présence forte lors de ces cérémonies.
Merci.
:
D'accord, madame la présidente.
Je propose que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit
24(10) Un document de citoyenneté doit être fourni immédiatement après la prestation du serment de citoyenneté.
[Traduction]
La logique de cet amendement, dans le contexte de ce que j'appellerais un examen législatif de la Loi sur la citoyenneté, c'est que lors des cérémonies de citoyenneté auxquelles les gens assistent en personne, et en fait lors des cérémonies virtuelles également, le ministère les oblige à couper leur carte de résident permanent. Souvent, on leur demande de le faire de façon visible devant les fonctionnaires présents, parce qu'ils ne peuvent évidemment pas avoir une carte de résident permanent et un certificat de citoyenneté en même temps.
Ce qui se passe, c'est que le document de citoyenneté est envoyé par la poste. Toutefois, on sait déjà qui était présent. On peut en quelque sorte rayer ces personnes de la liste. Il n'y a aucune raison pour que le document de citoyenneté ne puisse pas être imprimé sur‑le‑champ. Personnellement, je préférerais de loin que nous revenions à l'ancienne façon de faire. Je ne vous montrerai pas ma carte de citoyenneté, mais les anciennes cartes étaient beaucoup mieux. Il s'agit d'un document important de citoyenneté.
La raison pour laquelle il est si important, c'est qu'il est nécessaire pour obtenir un passeport. Il le faut pour la demande de passeport. Le délai pour le recevoir est de 30 jours ou plus, selon l'endroit où réside la personne. Il se peut que la personne vive dans une collectivité éloignée ou dans un immeuble d'habitation où il n'y a pas nécessairement de livraison du courrier chaque jour, selon les modalités de livraison des entrepreneurs qui travaillent pour Postes Canada.
Il semble logique de le faire au moment de la cérémonie. C'est simplement une question de processus. Il suffit de le remettre aux personnes qui sont présentes. Comme les cérémonies de citoyenneté peuvent prendre une heure, deux ou trois, je pense que le ministère a suffisamment de temps pour vérifier qui est présent et de supprimer le nom de ces personnes de la base de données. Ensuite, il suffit d'imprimer le document sur place, ou de l'avoir préparé à l'avance. Si quelqu'un ne se présente pas, les responsables du ministère peuvent simplement rapporter le document au bureau.
Je pense que cela améliorerait considérablement le processus pour les Néo-Canadiens.
:
Merci, madame la présidente.
Nous en sommes à l'amendement CPC‑15, et il y a aussi l'amendement CPC‑16 qui suit.
Au sujet de l'amendement CPC‑15, malheureusement, si nous avions adopté le précédent, madame la présidente, nous n'aurions pas besoin de celui‑ci maintenant, mais le voici.
[Français]
Je propose que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit:
Respect des jours fériés et des jours d'importance pour la promotion de l'identité multiculturelle du Canada
24.1 (1) Les cérémonies de citoyenneté ne peuvent avoir lieu le jour de Simbang Gabi.
[Traduction]
Simbang Gabi est une série de neuf jours de messes de dévotion auxquelles assistent les catholiques philippins, habituellement pendant l'Avent, soit du 16 au 24 décembre, en prévision de Noël. Cela est considéré comme une tradition importante servant à louer et à adorer Dieu. Cette tradition religieuse encourage le développement communautaire et la camaraderie entre les paroissiens, à travers un effort commun de prière, de célébration, de fraternité et de charité. Cette fête est particulièrement importante pour les catholiques philippins.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Je vais simplement lire l'amendement 23. Je propose que le projet de loi S‑245 soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit :
Respect des jours fériés et des jours d'importance pour la promotion de l'identité multiculturelle du Canada
24.1(9) Les cérémonies de citoyenneté ne peuvent pas avoir lieu le jour de Guru Nanak Dev Ji's Gurpurab.
Dans ma communauté sikhe et chez mes amis sikhs, le jour de Guru Nanak Dev Ji's Gurpurab est très important. Il célèbre la naissance du premier gourou sikh et fondateur du sikhisme, le gourou Nanak.
Dans le cadre de ces célébrations, les sikhs se rassemblent pour méditer, chanter des kirtans et réfléchir à la valeur fondamentale du sikhisme et aux enseignements du gourou Nanak, comme se souvenir constamment de Dieu, gagner honnêtement sa vie et partager ses gains avec tout le monde par la charité. Je pense que nous avons tous fait l'expérience de cela lorsque nous avons assisté aux divers défilés et célébrations. Nous savons tous que les sikhs sont très généreux. Ils ont toujours quelque chose à offrir à manger. Il s'agit de leurs valeurs et de la façon dont les membres de leur communauté transposent leur foi en actions.
C'est une journée très importante pour eux, et je pense qu'il faut que nous le reconnaissions et que nous nous assurions de ne pas prévoir de cérémonies de citoyenneté ce jour‑là, car ces personnes sont occupées à d'autres choses importantes.
C'est l'amendement que je propose, et j'aimerais demander à mes collègues de l'appuyer.
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Merci, madame la présidente.
Il s'agit du nouvel article 1.4., qui se lit comme suit: Que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit:
Respect des jours fériés et des jours d'importance pour la promotion de l'identité multiculturelle du Canada
24.1(11) Les cérémonies de citoyenneté ne peuvent avoir lieu le premier jour de Ramadan.
Comme nous le savons tous, le Ramadan est une fête ou une célébration qui dure 30 jours. C'est une période de l'année très importante pour les musulmans. Ce premier jour est toujours très spécial, car il marque le début du Ramadan.
Il y a deux ou trois documents que je voulais lire. Fatima, de la circonscription que je représente, m'a fait part de ceci:
Le Ramadan, qui est le 9e mois du calendrier islamique, est une période de rajeunissement spirituel au cours de laquelle les musulmans réfléchissent à la façon de devenir ce qu'ils peuvent être de mieux. L'objectif principal est le jeûne, qui favorise le contrôle de soi, la pleine conscience, la gratitude et l'alimentation de l'âme. Au cours de ce mois, les gens renouvellent leur intention de mettre davantage l'accent sur les actes de culte, en multipliant les prières, les gestes de bienfaisance et une meilleure conduite en général.
Elle ajoute que c'est aussi le moment où les familles se réunissent pour partager l'iftar, ou rompre le jeûne ensemble, en mangeant traditionnellement des dattes, comme le faisait le prophète Mahomet.
Je suis sûr que nous avons tous participé à des iftars. C'est un moment merveilleux où... Pour ceux d'entre nous qui ne jeûnent pas, ce n'est pas vraiment une bonne chose, parce que cela est propice à faire prendre du poids. Le fait est qu'il faut jeûner pour compenser l'iftar, ce que j'essaie d'apprendre. J'ai déjà pratiqué un peu le jeûne et mon objectif est de m'améliorer à cet égard.
Mubarak m'a fait part de ceci, ce que j'ai trouvé très touchant.
Ma foi est l'une des parties les plus importantes de ma vie. L'islam représente mon identité, mon espoir et ma bouée de sauvetage. J'aime célébrer tout ce qui a trait à ma religion. Par exemple, le mois du Ramadan est l'un des mois les plus importants du calendrier islamique. C'est un mois marqué par le jeûne et beaucoup de prières, mais aussi par beaucoup moins de sommeil et de nourriture... Pour moi, c'est comme un camp d'entraînement physique et spirituel, où j'essaie d'améliorer ma spiritualité et ma moralité et de chercher à me rapprocher du Dieu tout-puissant, non seulement pendant un mois, mais pendant toute l'année jusqu'au prochain Ramadan. Cela m'aide aussi physiquement à me purifier de bien des façons.
Je pense que c'est une période très importante pour les musulmans au Canada. C'est pourquoi je crois que le premier jour du Ramadan devrait être respecté et que nous ne devrions pas prévoir de cérémonies de citoyenneté ce jour‑là.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
J'ai un autre amendement, l'amendement CPC‑26, que j'aimerais faire distribuer à l'instant.
L'amendement 26 modifierait le projet de loi par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit:
Respect des jours fériés et des jours d'importance pour la promotion de l'identité multiculturelle du Canada
24.1(12) Les cérémonies de citoyenneté ne peuvent pas avoir lieu le jour de Eid al‑Fitr.
Encore une fois, pour faire suite à l'amendement précédent, la fin du mois du Ramadan est marquée par l'Eid al‑Fitr. C'est l'un des grands jours de célébration de cette fête, d'autant plus que c'est le jour où tout le monde sort ses meilleurs plats et toutes ses choses les plus belles. Encore une fois, pour moi, c'est une journée passionnante pour visiter des familles et manger beaucoup trop. C'est une bonne chose.
Mubarak m'a fait part de ceci à propos de l'Eid al‑Fitr: « L'Eid al‑Fitr est une célébration annuelle qui se tient à la fin du Ramadan. C'est pour moi un jour de gratitude envers Dieu tout-puissant pour m'avoir permis de passer avec succès le mois du Ramadan. C'est un jour de joie et de bonheur, où j'aime aller rendre visite à ma famille et à mes amis, échanger des cadeaux avec eux, manger pendant toute la journée et ainsi de suite. L'Eid est particulièrement intéressante pour les enfants. Ils reçoivent des cadeaux et surtout de l'argent des plus vieux. »
Abbas, quant à lui, m'a fait part de ceci: « L'Eid al‑Fitr est ma fête préférée. Après le recueillement du mois du Ramadan, pendant lequel les gens sont si pieux, font de bonnes actions et font des dons généreux, nous célébrons l'Eid à la fin du mois en guise de récompense. Cette fête nous permet de nous réunir pour échanger des cadeaux, rencontrer les amis et la famille et faire des festins de nourriture.
Encore une fois, c'est une journée très importante. En fait, je crois qu'environ 15 000 personnes se sont réunies à Saskatoon pour la célébration de l'Eid al‑Fitr. C'est beaucoup pour une ville comme Saskatoon. Je peux confirmer que beaucoup de nourriture a été consommée ce jour‑là.
Je vous encourage à adopter cet amendement au projet de loi.
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Merci, madame la présidente.
Le nouvel article 1.4 propose que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit:
Respect des jours fériés et des jours d'importance pour la promotion de l'identité multiculturelle du Canada
24.1(14) Les cérémonies de citoyenneté ne peuvent avoir lieu le jour de Muharram (nouvelle année islamique).
Encore une fois, il s'agit d'une autre date importante pour les musulmans. L'idée générale est de respecter les dates auxquelles les gens ne sont pas vraiment disponibles pour participer à des cérémonies de citoyenneté.
Selon Zunaib, le Nouvel An islamique marque la migration du prophète Mahomet et de ses disciples de La Mecque à Médine, ce qui représente un tournant dans l'histoire de l'islam. Les musulmans profitent de cette occasion pour réfléchir sur leur foi, renouveler leur engagement envers Dieu et chercher pardon pour leurs péchés. Le Nouvel An islamique est une période d'introspection, de prière et de gratitude pour les largesses de la vie.
Selon lui, dans l'ensemble, les fêtes islamiques sont importantes parce qu'elles soulignent non seulement des événements historiques ou célèbrent des croyances religieuses, mais aussi parce qu'elles offrent aux musulmans l'occasion de tisser des liens avec leur foi, leur communauté et leur humanité.
Selon Mumtaz, la reconnaissance de ces fêtes témoignerait de l'engagement du Canada envers la liberté de religion et le respect de la diversité de ses citoyens. Ce serait aussi une façon de reconnaître les contributions importantes de la communauté musulmane à la société canadienne.
Il ajoute que la reconnaissance de ces fêtes permettrait à plus de gens de participer aux cérémonies sans avoir à manquer des choses importantes. Elle favoriserait également la cohésion sociale et l'unité en rassemblant des gens de confessions et de cultures différentes. Elle donnerait aux Canadiens l'occasion d'apprendre et de promouvoir une meilleure compréhension et un plus grand respect de la diversité.
Je n'aurais pas pu mieux dire.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Comme je l'ai fait plus tôt, je lirai l'amendement CPC‑29 d'abord en français.
Je propose que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit:
Respect des jours fériés et des jours d'importance pour la promotion de l'identité multiculturelle du Canada
24.1(15) Les cérémonies de citoyenneté ne peuvent avoir lieu le jour de Newroz.
[Traduction]
Norouz est le premier jour du printemps. Je parle de « Norouz » parce que c'est aussi considéré comme une célébration nationale kurde, et que je préside également Les parlementaires amis des Kurdes sur la Colline du Parlement, groupe que j'ai lancé. Je suis un ardent défenseur de la reconnaissance du peuple kurde au Canada pour ce qu'il est. Il s'agit d'un groupe autochtone distinct au Moyen-Orient.
Dans la mythologie kurde, Norouz combine le réveil de la nature d'un long hiver froid et le réveil d'un pays, après une longue vie de captivité et de répression. L'allumage de feux, les rassemblements et la danse pendant Norouz symbolisent l'unité, la tolérance et la victoire de la lumière sur les ténèbres.
Les Canadiens d'origine kurde célèbrent Norouz. Ils y voient une occasion de partager leur riche culture avec d'autres Canadiens et de garder l'esprit de la fête vivant, principalement par trois idées [Difficultés techniques] et la résilience.
Pour ceux qui ne le savent peut-être pas, surtout dans la ville d'Aqra, dans le Sud du Kurdistan... Il y a quatre parties du Kurdistan qui sont importantes ici. Dans le Sud du Kurdistan, aussi appelé Bashur, les Kurdes célèbrent à Aqra, où toute la montagne est illuminée par le feu. Le feu est tellement important parce que c'est une représentation du printemps, le début de quelque chose de nouveau. De grands feux de joie sont allumés dans les quatre régions du Kurdistan, mais également au Bakur, c'est‑à‑dire sur le territoire de la Turquie, au Rojhilat, dans les provinces de l'ouest de l'Iran, et au Rojava, dans la région du nord-est de la Syrie.
Je pense que c'est une période importante de l'année. Il y a aussi des pique-niques qui se tiennent les jours suivants, mais cette première soirée est extrêmement importante et devrait être réservée pour que les Canadiens d'origine kurde n'aient pas à choisir entre assister à leur cérémonie de citoyenneté et célébrer Norouz en famille.
:
Merci, madame la présidente. Cet amendement concerne le nouvel article 1.4 proposé.
Je propose que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit:
Respect des jours fériés et des jours d'importance pour la promotion de l'identité multiculturelle du Canada
24.1(16) Les cérémonies de citoyenneté ne peuvent avoir lieu le jour de Yalda Night.
C'est une fête iranienne très importante. Nous avons deux excellents dirigeants à Saskatoon, Bijan et Pooyan. Ce sont des leaders iraniens dynamiques qui défendent activement les causes iraniennes à Saskatoon et partout au pays.
Bijan m'a expliqué que la plupart des fêtes iraniennes sont basées sur des phénomènes naturels, car le calendrier iranien est synchronisé avec la révolution de la Terre autour du soleil. Yalda a lieu pendant le solstice d'hiver, qui est la nuit la plus longue de l'année. Les Iraniens y célèbrent la durée et le passage des nuits les plus longues et l'arrivée d'un avenir ensoleillé. Cette fête symbolise aussi la transition du mal vers le bien.
Son frère Pooyan a ajouté qu'à son avis, outre les jouissances que les gens en retirent, ces traditions sont importantes pour maintenir un sentiment d'identité. Il pense que le fait de vivre sous des gouvernements comme celui de l'Iran crée chez les gens un sentiment de méfiance qui les éloigne les uns des autres. Ces fêtes leur donnent l'occasion de soigner les blessures de leurs relations, de pratiquer la gentillesse et la confiance et de réapprendre à aimer autrui.
Pooyan m'a dit que quand il regarde les visages des gens qui participent à ces célébrations, il y voit des décennies de fatigue, d'alerte et d'anxiété. Il fait bon voir les gens rire, sourire et s'embrasser. Ces fêtes lui rappellent son enfance, quand la vie était bien plus simple et amusante.
Encore une fois, j'espère que cet amendement sera adopté.
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Merci. Je vois que la distribution de ces amendements devient très efficace. Je vais attendre quelques instants.
Cet amendement concerne également le nouvel article 1.4 proposé.
Je propose que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la même loi est modifié par adjonction de ce qui suit:
Respect des jours fériés et des jours d'importance pour la promotion de l'identité multiculturelle du Canada
24.1(17) Les cérémonies de citoyenneté ne peuvent avoir lieu le jour du Pongal.
C'est aussi une fête très importante. J'ai trouvé que la meilleure description de ce jour férié nous vient du . Il nous a expliqué que les Tamouls célèbrent la fin de la saison des récoltes en se rassemblant et en savourant le Pongal, un plat sucré et savoureux fait de riz et de lait frais.
Ce plat symbolise les valeurs de respect, de compassion et de soutien mutuel au sein des familles et des collectivités. Ces valeurs unissent tous les Canadiens et démontrent qui nous sommes. Coïncidant avec le Mois du patrimoine tamoul, le Pongal souligne également la force et la résilience de la communauté tamoule, tout en rappelant sans cesse la précieuse contribution qu'elle apporte à notre société.
C'est une fête importante pour les Tamouls. Je pense qu'il est important que nous la reconnaissions et que nous la respections lorsque nous organisons des cérémonies de citoyenneté.
Avant de conclure, madame la présidente, j'aimerais mentionner une chose: vous remarquerez que nous n'avons pas mentionné les fêtes chrétiennes. C'est simplement parce que ces jours fériés sont déjà reconnus et qu'ils figurent au calendrier que nous suivons dans ce pays. Nous essayons simplement d'ajouter ces nouveaux jours fériés et d'établir un certain équilibre entre toutes les autres cultures et religions que nous avons dans notre pays.
Pour ceux d'entre vous qui se demandent pourquoi nous n'avons pas mentionné les fêtes chrétiennes, c'est que nous n'avons pas besoin de le faire. Elles sont déjà inscrites au calendrier, et le ministère les respecte.
Merci, madame la présidente.
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Oui. L'amendement suivant, l'amendement 32, est en train d'être distribué. Je vais attendre un moment.
Je vais lire cet amendement du nouvel article 1.4 proposé.
Je propose que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit:
Respect des jours fériés et des jours d'importance pour la promotion de l'identité multiculturelle du Canada
24.1(18) Les cérémonies de citoyenneté ne peuvent avoir lieu le jour de Puthandu (Nouvel An tamil).
Nous avons ici une autre journée importante du calendrier tamoul, une journée que nous devons respecter et dont nous devrions tenir compte en organisant des cérémonies de citoyenneté.
Puthandu est une célébration importante pour la communauté tamoule, car elle marque le début d'une nouvelle année. C'est une occasion de réfléchir aux défis et aux réussites de l'année passée et d'envisager l'avenir avec espoir et optimisme.
Pour souligner cette occasion, des amis et des membres de la famille se réunissent et célèbrent cette journée en décorant l'entrée de leur maison de kolams, des dessins exécutés avec de la farine de riz colorée.
Ils échangent aussi des cadeaux et des salutations, se parent de nouveaux vêtements et dégustent ensemble des mets délicieux.
Comme dans le cas de l'amendement précédent, il s'agit là d'une journée importante que nous devons respecter. Nous ne devrions pas organiser de cérémonies de citoyenneté ces jours‑là afin de respecter la culture tamoule au Canada.
J'implore mes collègues d'appuyer et de voter en faveur de cette motion.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Je voulais juste dire que l'amendement CPC‑36 devrait être distribué, mais il y a aussi les amendements CPC‑37, CPC‑38 et CPC‑39.
À l'amendement CPC‑36, je propose que le projet de loi S‑245 soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit:
Respect des jours fériés et des jours d'importance pour la promotion de l'identité multiculturelle du Canada
24.1(22) Les cérémonies de citoyenneté ne peuvent avoir lieu le jour de Yom Kippour.
Yom Kippour est le Jour juif du Grand Pardon. Il a lieu 10 jours après Rosh Hashanah. C'est une journée solennelle où l'on réfléchit à ses actions de l'année passée et où l'on demande à Dieu pardon et miséricorde.
La loi juive exige un jeûne de 25 heures depuis le coucher du soleil jusqu'au coucher de soleil du jour suivant et la participation à un service religieux spécial. Il est interdit de se laver, de laver quoi que ce soit et de porter des chaussures de cuir. Les juifs orthodoxes s'abstiennent également d'utiliser l'électricité, de se déplacer en voiture et à cheval et d'exécuter d'autres formes de travail interdites.
À partir de cette description, il serait assez difficile pour un juif pratiquant de prêter serment de citoyenneté, car cela pourrait être considéré comme un travail. Comme je l'ai dit, Yom Kippour est le Jour du Grand Pardon, mais c'est aussi un jour de réflexion. Les gens doivent passer cette journée chez eux en famille.
Madame la présidente, je ne pense pas que nous devrions tenir de cérémonies de citoyenneté ce jour‑là.
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Merci, madame la présidente.
Je devrai attendre que l'amendement CPC‑37 soit distribué avant de le lire et d'en expliquer l'intention.
À titre d'information, madame la présidente, il y a aussi les amendements CPC‑38, 39, 40, 41 et 42, et il y a aussi le CPC‑43. C'est tout jusqu'à ce que nous arrivions à l'article 2. Je vous avise dès maintenant que nous nous arrêterons et que nous passerons à l'article 2.
À l'amendement CPC‑37, je propose que le projet de loi S‑245 soit modifié par adjonction, après la ligne 19, page 1, du nouvel article suivant:
1.4 L'article 24 de la Loi est modifié par adjonction de ce qui suit:
Respect des jours fériés et des jours d'importance pour la promotion de l'identité multiculturelle du Canada
24.1(23) Les cérémonies de citoyenneté ne peuvent avoir lieu le jour du Nouvel An orthodoxe.
Les communautés orthodoxes chrétiennes, catholiques de rite oriental et chrétiennes coptes célèbrent le Nouvel An orthodoxe pour marquer le début de la nouvelle année du calendrier julien. Les membres de ces communautés le font en dégustant des plats traditionnels chez eux avec leurs proches et en assistant à une liturgie spéciale du jour de l'An dans leurs églises. Cela se produit habituellement environ deux semaines après Noël...
Je crois que le calendrier grégorien l'indique. Pardonnez-moi si je me trompe dans les calendriers, mais c'est une célébration très importante, surtout pour les communautés chrétiennes coptes.
Je viens de passer cette fête très importante pendant le week-end, dimanche dernier, avec la communauté copte de Montréal. On la célèbre presque exactement de la même manière depuis plus de deux mille ans. La musique, les pratiques et la liturgie des services qui sont demeurées presque intactes. Elles n'ont jamais été renouvelées.
Si l'on veut savoir quelles étaient, il y a plus de 2 000 ans, les pratiques, la musique, la liturgie et le style des églises, le contenu et les traditions n'ont pratiquement pas changé depuis.
C'est une journée importante, et nous ne devrions pas organiser de cérémonies de citoyenneté qui iraient à l'encontre de la foi religieuse d'une personne et de son obligation d'assister à ces liturgies à son église.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente, et merci d'avoir précisé quand proposer cette motion.
Pour les interprètes, il s'agit de l'amendement CPC‑44. Il créerait le nouvel article 3. Je propose que le projet de loi S‑245 soit modifié par adjonction, après la ligne 23, page 1, de ce qui suit:
L'article 27.2 de la Loi est modifié par adjonction, après l'alinéa d), de ce qui suit:
e) préciser les délais de traitement des demandes de citoyenneté par le ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration afin d'assurer le respect de délais raisonnables pour les demandeurs.
Madame la présidente, nous proposons cet amendement parce que les témoins qui ont comparu ici, notamment les fonctionnaires du ministère, nous ont dit que l'on avait décidé d'afficher le serment de citoyenneté en ligne parce qu'il était devenu difficile de respecter les normes de service sur le traitement des demandes de citoyenneté.
Ce problème n'est pas encore réglé. En discutant de ce projet de loi, nous avons parlé de certains retards de traitement des demandes de citoyenneté, qui étaient extrêmement nombreuses.
Cet amendement vise à souligner la nécessité de fixer des délais raisonnables pour le traitement des demandes.
Pendant que j'ai la parole, madame la présidente, j'aimerais souligner une fois de plus que la portée du projet de loi a été ouverte aux amendements, et nous en profitons. Nous apportons des amendements rationnels pour essayer de renforcer ce projet de loi ainsi que la Loi sur la citoyenneté. Le but de cet amendement est de veiller à ce que les demandes de citoyenneté soient traitées en temps opportun et à ce que la Loi sur la citoyenneté elle-même prévoie des délais raisonnables.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Il s'agit, à mon avis, d'un amendement très important, et j'appuie vraiment la proposition de Mme Rempel Garner.
Nous savons tous qu'il faut améliorer la rapidité de traitement des demandes examinées chaque jour dans nos bureaux. Il est vraiment essentiel de fixer des objectifs très précis et de communiquer et faire respecter les échéanciers au ministère. Si les longs délais d'attente actuels étaient éliminés, nous aurions probablement moitié moins de travail dans nos bureaux et à IRCC. Nous recevons tous, tous les jours, des plaintes au sujet des longs mois de délai.
L'un des cas les plus difficiles que j'aie eu à traiter était celui d'un homme de Saskatoon dont la femme et le jeune enfant étaient à l'étranger. Il n'avait jamais vu son enfant, qui était né au moment où lui-même se trouvait au Canada. Il attendait les documents pour sa femme. Cela faisait déjà deux ans, et, au bout du compte, cela a pris encore plus de temps.
C'est pourquoi je pense qu'il est essentiel de formuler ces lignes directrices et de préciser les délais. C'est vraiment important, et je félicite ma collègue d'avoir présenté cet amendement. J'implore mes collègues de voter en faveur de cet amendement et de l'appuyer.
Merci, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Je vais le lire pour qu'il soit versé au compte rendu et pour que la population comprenne bien ce que nous essayons de faire ici.
Que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 23, page 1, de ce qui suit:
L'article 27.2 de la Loi est modifié par adjonction, après le point d), de ce qui suit:
f) exiger que les normes de service du ministère en matière de gestion des arriérés de demandes soient liées à la rémunération sous forme de prime aux niveaux EX‑1 et DM‑1 et supérieurs sur une base annuelle, la rémunération sous forme de prime étant suspendue ou entièrement annulée si les arriérés du ministère dépassent cinq pour cent du nombre total de demandes.
J'essaie de le retrouver rapidement sur mon ordinateur, madame la présidente. J'ai ici les dépenses du ministère pour l'année dernière au titre des primes.
Comme on le sait, l'arriéré du ministère en matière d'immigration est d'environ 2,1 millions de demandes. Il s'y est ajouté environ 100 000 demandes pendant la grève de la fonction publique. Immédiatement après la pandémie, le nombre de demandes en attente a atteint un sommet depuis 2015, pour se chiffrer à environ 2,9 millions.
Dans la présentation au Secrétariat du Conseil du Trésor — c'est‑à‑dire les plans présentés par le ministère quand il dépose son budget des dépenses —, il y a habituellement des sections renvoyant aux normes de service et au nombre de demandes qu'il escompte traiter dans un certain délai. Chaque volet est assorti d'un objectif, et le ministère essaie habituellement de l'atteindre dans 80 % des cas dans un délai fixé.
Ce n'est pourtant pas l'expérience dont nous rendent compte beaucoup de nos concitoyens. Les dossiers d'immigration représentent probablement 90 % du travail à mon bureau de circonscription de Calgary, et beaucoup de ces dossiers sont liés à des arriérés. Ces arriérés causent des problèmes aux intéressés. Ils créent du chaos dans leur vie. Ils retardent la planification de la réunification familiale. Il est donc très difficile de prévoir des voyages pour les familles. Il est très difficile de savoir si on peut envisager l'expansion d'une entreprise quand on attend le permis de travail de quelqu'un.
Je donne souvent l'exemple malheureux d'une personne de ma circonscription qui est venue me voir il y a environ un mois. Sa demande de visa de résidente temporaire provenait de la Tanzanie. Cette demande est dans le système depuis 1 113 jours.
Une autre personne de ma circonscription vient du Nigéria. Son mari n'a pas pu la rejoindre pour fêter Noël en 2022. Chaque fois qu'elle ouvrait une session dans le système, le délai augmentait — je dis bien chaque fois. Quand mon bureau de circonscription et moi-même faisions un suivi auprès des agents, ils nous disaient qu'il fallait attendre.
J'estime que c'est inacceptable. Dans le secteur privé, les primes de rémunération sont fonction du rendement. Le ministère, aux niveaux dont je parle, c'est‑à‑dire les EX‑1 et les DM‑1, ne répond pas à mes attentes.
Il y a quelques mois, j'ai fait inscrire au Feuilleton une question demandant le montant total des primes. Plus de 30 millions de dollars ont été versés en 2022. Malheureusement, je n'ai pas le chiffre exact sous les yeux, mais le ministère a versé pas mal d'argent en primes.
Pour les gens de ma circonscription et de la vôtre, madame la présidente, mais je suis sûr qu'il en va de même pour chacun d'entre nous ici, j'aimerais qu'on fasse le lien avec le rendement. Cela ne me semble pas déraisonnable. Il s'agit strictement des normes de service établies par IRCC, rien de plus. Je pense que, en liant les deux, on inciterait fortement les cadres supérieurs du ministère à viser l'excellence.
Quand il y a un arriéré de deux millions de demandes, dont toutes les demandes qui respectent la norme de service et celles qui les dépassent de loin, je ne crois pas déraisonnable de s'attendre à ce que la prime de rémunération soit retenue ou complètement annulée si l'arriéré dépasse 5 % du total.
On pourrait le faire par volet. On pourrait le faire en fonction des chiffres globaux. Cela me semble raisonnable. Il est temps que les gens de nos circonscriptions constatent une certaine reddition des comptes de la part d'un ministère qui, comme on le sait, a doublé son personnel et son budget depuis 2015.
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Merci, madame la présidente.
Concernant le nouvel article 3, l'amendement se lit comme suit: Que le projet de loi S‑245 soit modifié par adjonction, après la ligne 23, page 1, de ce qui suit:
L'article 27.2 de la Loi est modifié par adjonction, après le point d), de ce qui suit:
g) prescrire la façon dont les titres de compétence étrangers peuvent être considérés comme équivalents aux titres de compétence canadiens selon les lois du Parlement approuvées antérieurement, de manière à constituer une étape vers l'obtention de la citoyenneté.
C'est au cœur des problèmes actuels du côté des nouveaux arrivants qui ont une formation professionnelle et ne peuvent pas exercer leur profession — par exemple, des médecins, des infirmières, des ingénieurs, etc.
Et cela ne date pas d'hier. Nous avons tous entendu parler de la situation classique d'un médecin travaillant comme chauffeur de taxi alors qu'il y a pénurie de médecins dans notre pays. Nous manquons d'infirmières, mais il y a des milliers de médecins et d'infirmières qui n'exercent pas leur métier parce que notre système ne le permet pas.
L'une des pièces du casse-tête est la reconnaissance des titres de compétence étrangers. Cet amendement vise donc à examiner l'article de la loi qui donne au ministre la capacité de prendre certaines mesures de réglementation. Par cet amendement, je propose de permettre au ministre de déclarer ce que serait tel ou tel titre de compétence équivalent, de sorte que, si un demandeur possède un certain titre de compétence d'un autre pays — par exemple, de l'Inde —, le ministre pourrait, en faisant preuve de diligence raisonnable, faire valoir ce titre comme équivalent d'un certain titre canadien.
Nous estimons que c'est important, surtout pour l'avenir. Je ne sais pas si le gouvernement actuel peut prendre ce genre de mesure, mais un autre gouvernement pourrait être différent et vouloir prendre certaines de ces mesures pour améliorer la situation.
Le ministre aurait la possibilité d'établir des équivalences et, par conséquent, d'accélérer le processus et de faire en sorte qu'il soit moins coûteux et moins long pour un nouvel arrivant de travailler dans notre pays avec les titres de compétence qu'il possède.
C'est de cela qu'il s'agit. J'invite mes collègues à appuyer cet amendement.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Je vais lire l’amendement 47 concernant le nouvel article 3.
Que le projet de loi soit modifié par adjonction, après la ligne 23, page 1, de ce qui suit:
L’article 27.2 de la Loi est modifié par adjonction, après le point d), de ce qui suit:
h) passer outre aux commissions d'attribution des permis de compétence fédérale et aux commissions d'attribution des permis de compétence provinciale en ce qui concerne les titres de compétence étrangers, qui comprennent, entre autres, de nombreux domaines comme la médecine, les soins infirmiers, la pharmacologie et l'ingénierie, afin de permettre aux immigrants d'exercer leur profession au Canada, ce qui peut servir d'étape vers l'obtention de la citoyenneté.
Madame la présidente, c’est aussi un enjeu très important pour le Canada aujourd'hui. Les nouveaux arrivants ont des compétences. Ils ont reçu des formations. Dans bien des cas, ils ont des années d’expérience dans un certain domaine. Et, quand ils arrivent ici, on leur dit qu’ils ne peuvent pas exercer leur profession, qu'ils soient médecins, infirmières, ingénieurs, avocats ou vétérinaires — les exemples sont nombreux.
J’ai parlé à beaucoup de gens qui ont littéralement des dizaines d’années d’expérience dans certaines professions, mais le processus d’obtention d’un permis au Canada est si fastidieux que, au final, ils doivent tout recommencer — dépenser des milliers de dollars, faire des années d’études, où ils ne feront que répéter ce qu’ils ont déjà appris, non seulement à l’école, mais souvent grâce à leur expérience.
Nous avons évidemment besoin de normes au Canada. Il faut s'assurer que les gens qui viennent ici pour occuper ces emplois possèdent les compétences et la formation nécessaires. Cela va de soi, mais il y a aussi beaucoup de gens qui répondent à ces normes, mais qui se heurtent à des systèmes de contrôle d’accès. Il y a des commissions d'attribution des permis et d'autres organismes qui restreignent l’accueil de membres dans leurs groupes de sorte que ces gens ne peuvent pas exercer leur profession.
Ce qui importe, à mon avis, est d'éliminer ces systèmes de contrôle et de permettre une coopération entre ces groupes afin de tirer parti de l’énorme bassin de main-d’œuvre qui se trouve à notre portée.
Cela me semble assez évident, puisque la plupart de nos régions seraient d’accord pour dire qu’il y a, par exemple, pénurie de médecins. Beaucoup de nouveaux arrivants ont été formés comme médecins et ont parfois des années, voire des décennies, d’expérience dans un autre pays, mais les exigences des commissions d'attribution de permis les empêchent tout simplement de faire reconnaître leurs compétences. Soit qu'ils ne puissent même pas être admis, soit que le processus soit si long et coûteux qu’ils n'en ont tout simplement pas les moyens.
Surtout s'il s'agit de gens plus vieux qui ont déjà fait leurs études et ont exercé la médecine, par exemple, pendant 20 ou 25 ans, il n'est pas très intéressant de se faire dire qu'il faut recommencer, comme un étudiant de 19 ou 20 ans et reprendre des études pendant cinq ou six ans. Je leur ai parlé, et c'est exactement ce qu'ils m'ont dit.
Cet amendement vise la partie où le ministre peut prendre des règlements. Le ministre serait habilité à contraindre les commissions d'attribution des permis à adopter certaines normes en matière de titres de compétence, parce que ce sont les titres de compétence qui posent parfois problème. L'amendement énumère certains des domaines où cela fonctionnerait, comme la médecine, les soins infirmiers, la pharmacologie, l’ingénierie, etc. Il s'agit de conférer au ministre le pouvoir de prendre et de rédiger des règlements facilitant la transition des nouveaux arrivants dans le domaine où ils essaient de travailler.
C'est très important et nécessaire, à mon avis. Ce ne serait pas forcément simple. Il y faudrait de la coopération, mais j’ai confiance en notre capacité de coopérer dans des dossiers comme celui‑là, surtout aujourd’hui, quand il y a pénurie de médecins, par exemple.
Je suis convaincu qu’il y aurait moyen de coopérer pour que cela fonctionne, pour que tous les paliers de gouvernement et les commissions d'attribution des permis collaborent, mais il serait utile, à mon avis, que le ministre ait un peu plus de pouvoir à cet égard.
C’est la raison d’être de cet amendement. C’est ce que j’espère. J’espère vraiment que mes collègues appuieront cet amendement.
Merci, madame la présidente.
:
Non, et je voudrais en parler.
La raison pour laquelle c'est encore non — et malgré le fait que nous ayons eu je ne sais combien d'heures de débat pour en arriver à cette étape — est que, pour moi comme pour mon caucus, il s'agissait très clairement d'un projet de loi dont la personne responsable était venue expliquer clairement les orientations à prendre. Je lui ai parlé de nouveau durant l'étude article par article... et je veux m'assurer que l’on comprenne bien que nous étions opposés à l'élargissement de la portée du projet de loi et aux votes qui ont eu lieu à ce moment‑là. Nous ne voulions pas dépasser la portée initiale du projet de loi. C'était un soutien très restreint et une aide destinée à un certain groupe de Canadiens dépossédés de leur citoyenneté dont nous tentions de régler la situation.
L'élargissement de la portée nous a amenés à réfléchir de notre côté à des choses que nous ont dites des gens de nos circonscriptions, des groupes d'intervenants et des témoins qui ont comparu devant le Comité au sujet d'amendements importants.
J'ai ensuite dit à la Chambre, au cours du débat sur les rapports déposés par le Comité, lorsque l'adoption a été proposée, qu'il s'agissait pour nous d'un examen législatif. Nous avons essayé de démontrer que ce serait effectivement un examen législatif de la Loi sur la citoyenneté. Nous allions donc proposer des amendements que nous jugions nécessaires ou importants ou répondant aux préoccupations qui nous avaient été communiquées dans différentes collectivités.
Nous avons fait preuve de bonne volonté. Nous avons voté en faveur de certains amendements, comme les améliorations au libellé que le ministère a proposées et qu'il estimait nécessaires — pour marquer la différence entre le projet de loi et le projet de loi et adopter le nouveau libellé nécessaire. Nous avons effectivement décidé de voter en faveur de cette motion.
Des mesures ont été prises pour que les enfants adoptés soient traités de la même façon que les enfants nés au Canada et les enfants naturalisés au Canada. Nous les avons également appuyées.
Nous n'étions pas d'accord pour que le critère du lien substantiel ne soit que de 1 095 jours, et nous avons proposé qu'il s'agisse de jours successifs ou consécutifs. Nous étions d'avis qu'on pourrait fortifier ce principe en imposant des interdictions aux personnes reconnues coupables de crimes passibles d'une peine de deux ans plus un jour. Cela aurait renforcé le projet de loi. Nous aurions alors pu voter en faveur d'une disposition relative au lien substantiel, surtout si l'on avait ajouté plus de jours.
Je dois dire qu'il y a malheureusement eu beaucoup de désagréments en mai, pendant les débats que nous avons dû avoir ici au sujet de l'atteinte au privilège. Je vous rappelle également, madame la présidente, ainsi qu'aux autres membres du Comité, que j'ai proposé une motion qui nous aurait permis de traiter des amendements ici même dès le 15 mai — pour que les autres partis puissent les présenter — puisque la portée était élargie.
Je sais que le processus a été long et ardu. Mais je crois que nous en savons probablement tous plus aujourd'hui sur la Loi sur la citoyenneté. J'ai pris beaucoup de notes et je comprends probablement mieux la Loi sur la citoyenneté que je l'aurais jamais souhaité. Désormais, quand un membre de mon caucus a une question ou une idée brillante à proposer, je vais utiliser le contenu de cette réunion pour le dissuader de toucher à cette loi et d'y apporter d'autres modifications, parce que je me rends compte à quel point il est simple de perdre des groupes entiers de Canadiens et de grossir les rangs des Canadiens dépossédés de leur citoyenneté.
J'espère que nous avons également démontré que nous pouvons être raisonnables et procéder à des votes rapides quand le temps presse. Nous avons fait valoir que la façon dont les choses se sont déroulées en mai n'était toujours pas acceptable, à mon avis, et que nous devrions tous en parler à d'autres comités auxquels nous participons pour que cela ne se reproduise plus.
Quand le parrain d'un projet de loi nous demande de ne pas toucher au contenu, à la matière, à la portée et au principe de son projet de loi, que nous laissons le texte intact et que nous votons simplement pour ou contre, c'est faire preuve de courtoisie envers nos collègues que de ne pas — je répète le terme — vandaliser leur projet de loi. J'ai utilisé ce terme et je continuerai de le faire à l'étape du rapport, à l'étape de la troisième lecture, et au moment du renvoi au Sénat.
Les témoins qui ont comparu devant le comité sénatorial ont dit que, si des amendements étaient apportés, cela retarderait l'adoption du projet de loi et qu'il devrait simplement être adopté tel quel. Un certain monsieur l'a dit à plusieurs reprises. J'ai son témoignage sur le projet de loi au moment où celui‑ci a été débattu.
Maintenant que des amendements sont susceptibles d'être adoptés, le projet de loi retournera probablement au Sénat. Ce pourrait être aussi tard qu'à l'automne — à la fin de l'automne — ou à la session du printemps, et qui sait s'il n'y aura pas des élections à ce moment‑là.
Je ne fais qu'exposer mes préoccupations. Ce projet de loi aurait pu être adopté en mai. J'en suis convaincu. Il aurait pu recevoir la sanction royale, et nous aurions pu ensuite travailler sur un autre projet de loi, ou un député aurait pu déposer un autre projet de loi qui aurait pu être étudié. Pas de moi, parce que je suis arrivé troisième après l'avant-dernier dans le tirage des projets de loi d'initiative parlementaire.
Je souligne, pour notre gouverne à tous, que les sénateurs semblent pouvoir légiférer plus rapidement que les députés. Nous n'avons droit qu'à une seule chance dans chaque législature, tandis que les sénateurs peuvent continuer à rédiger de nouveaux projets de loi et à les faire adopter rapidement au Sénat s'ils peuvent convaincre leurs collègues...
Je pense simplement qu'il y a une certaine injustice qui s'accumule maintenant dans notre système, en ce sens que les députés peuvent légiférer moins rapidement et moins facilement que les sénateurs, alors que ceux‑ci n'ont pas de mandat de la population pour faire avancer le projet de loi, et ils font donc avancer... Cela dit, ils sont nommés par le gouverneur général sur l'avis du , de sorte qu'ils peuvent faire un travail comme celui‑ci, comme le projet de loi .
Je tiens à le dire, parce que j'ai vu quelques articles qui utilisaient le mot en « F » et les gens savent à quel point j'aime ce mot, parce que je l'ai utilisé dans d'autres comités. Non, ce n'est pas ce que vous pensez. Je parle du mot « filibuster », autrement dit du mot « obstruction ». Nous n'avons pas fait d'obstruction. Nous avons posé des questions sur le contenu de la Loi sur la citoyenneté et sur ses répercussions sur différents groupes de Canadiens dépossédés de leur citoyenneté. Nous voulions également apporter des modifications structurelles, que nous avons proposées et présentées au Comité. Malheureusement, aucun de nos amendements n'a été adopté, même si j'ai entendu dire que certains d'entre eux étaient... Le contenu en était excellent et pourrait faire partie de futurs projets de loi d'initiative parlementaire, à charge pour n'importe quel député de s'en saisir et de s'en servir. Je veux simplement m'assurer que les membres du Comité s'en souviennent et que le vice-président et moi-même puissions nous montrer compréhensifs quand nous voudrons l'être et permettre que les choses se poursuivent et que le travail se fasse.
Madame la présidente, il y a un groupe de Canadiens pleins d'espoir — des étudiants étrangers qui ont vraiment besoin de notre temps et de nos efforts —, et j'espère vraiment que le Comité s'en occupera, mais, compte tenu de l'état actuel du projet de loi, je sais que j'aurai beaucoup de mal à convaincre mon caucus que nous avons obtenu quelque chose. Il n'y a rien ici que je puisse vraiment leur offrir, rien qui puisse les convaincre que ce projet de loi a la même substance qu'avant qu'il ne soit renvoyé intact au Comité. Cela m'inquiète. Cela pourrait arriver à nos prochains projets de loi — dont le contenu pourrait être supprimé et remplacé par des mesures auxquelles nous n'adhérons pas —, mais il semble carrément ridicule que le parrain d'un projet de loi doive demander de voter contre son projet ou celui d'un collègue parce que le contenu en a été radicalement modifié par rapport à l'original.
Je tiens à ce que cela figure au compte rendu, parce que je suis certain que des journalistes voudront s'y référer, et je voudrais pouvoir le faire aussi et leur envoyer l'extrait. Il sera ainsi possible de répondre à toutes leurs questions sur nos sentiments et nos réflexions sur le processus jusqu'à maintenant.
Merci, madame la présidente.
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Je suis d'accord avec mon collègue, M. Kmiec. Je ne vais pas répéter ses commentaires ad nauseam, surtout au sujet de la qualité des amendements proposés pour renforcer le libellé et concernant l'adoption.
Chers collègues, je tiens à souligner que ce n'est pas pour rien que cet exercice vise à déterminer comment ne pas aborder les projets de loi d'initiative parlementaire, et, si les députés du gouvernement se retrouvent de ce côté‑ci de la table à ce sujet, vous ne voulez pas en faire partie. Je vais vous dire pourquoi.
Le gouvernement a eu huit ans pour proposer les types d'amendements qui figurent ici et il a choisi de ne pas le faire — premièrement — et la portée proposée ici dépassait tellement le projet de loi d'initiative parlementaire initial qu'il aurait dû s'agir d'un projet de loi d'initiative gouvernementale ou d'un autre projet de loi d'initiative parlementaire, mais il se trouve que le Comité — le NPD et le Parti libéral — a décidé de passer outre au Règlement et à la procédure sur la façon de disposer des projets de loi d'initiative parlementaire et de s'en dispenser pour en élargir la portée.
Autrement dit, mes collègues, surtout ceux du parti gouvernemental, se trouvent en situation de législateurs en train d'examiner des amendements qui sont vraiment importants, alors que nous n'avons pas entendu de témoins ni de représentants de ministères.
Je veux aussi souligner, au sujet des délibérations sur ce projet de loi, que la raison pour laquelle il était si important d'examiner ces amendements est qu'il y a eu des fuites et une atteinte au privilège. Je comprends qu'il y a des intervenants passionnés, mais ce ne sont pas des élus. Ils ont peut-être des opinions à ce sujet, mais ils ne représentent pas les centaines de milliers de personnes que nous représentons. Par conséquent, le décorum et l'application régulière de la loi auraient dû être respectés, et, en l'occurrence, il n'y a pas eu application régulière de la loi.
Nous nous étions entendus pour adopter rapidement ce projet de loi, comme il l'a été au Sénat. J'ai l'impression que ce ne sera pas le cas quand il reviendra, comme c'est inévitable, à l'autre chambre. C'est malheureux. Ce projet de loi va probablement... pas à ma demande, ni rien du genre, mais il va faire l'objet d'un examen plus approfondi et sera encore retardé, sans doute parce que quelques personnes bien intentionnées pensaient qu'elles pouvaient enfreindre les règles et les prendre à la légère. C'est vraiment malheureux, parce que la matière même aurait dû faire l'objet d'un projet de loi du gouvernement ou ne pas être traitée ainsi.
Pour les gens qui nous écoutent, ce qui se passe est attribuable au fait que les règles n'ont pas été suivies et que l'entente initiale et l'esprit initial de ce projet de loi ont été invalidés par une portée excessive. C'est vraiment décevant, et je pense que cela pourrait avoir des conséquences négatives pour beaucoup de gens. Je suis donc d'accord avec mes collègues pour dire qu'il ne convient pas de faire rapport de ce projet de loi.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Je veux simplement rappeler à tout le monde que l'intention initiale de la sénatrice Yonah Martin, lorsqu'elle a présenté ce projet de loi, était d'essayer d'éviter certains problèmes. Un projet de loi très semblable avait été présenté auparavant.
Comme on le sait, il existe différentes catégories de Canadiens dépossédés de leur citoyenneté. Chaque groupe nécessite certaines mesures pour corriger ou réparer la Loi sur la citoyenneté afin de redonner à ces Canadiens leur citoyenneté. Chaque catégorie a ses propres caractéristiques. C'est très compliqué. C'est très complexe. La loi, elle-même, est en fait très compliquée, comme l'a dit mon collègue, M. Kmiec. Elle est très difficile à comprendre. Je remercie vraiment nos fonctionnaires de nous avoir fourni ces renseignements, car il est très difficile de comprendre l'incidence de chaque élément.
Lorsqu'un projet de loi modifie cela, c'est très complexe. Lorsqu'on essaie de régler un, deux, trois ou quatre problèmes différents, on se retrouve avec autant de segments, d'amendements qui ont tous des répercussions sur différentes parties de la loi. Cela devient très compliqué. Cela soulève beaucoup de questions. Ce n'est pas simple à faire. Il faut beaucoup de temps, d'abord pour simplement rédiger le projet et le rédiger correctement. Ensuite, il faut beaucoup de temps pour l'analyser.
Voilà pourquoi ces projets de loi ont échoué jusqu'ici. Le processus nécessaire prend beaucoup de temps. On ne peut pas simplement tenir une réunion, expliquer le projet, conclure que tout se tient et voter. Mais ce n'est pas ainsi que cela se passe parce qu'il y a énormément de pièces à ce casse-tête. Tout est très compliqué. Tout doit être revérifié.
Nous sommes ici parce que des changements avaient été apportés à la loi et qu'ils ont eu des conséquences imprévues. Parce qu'on n'a pas fait preuve de diligence raisonnable... Je suis certain que les législateurs ont fait de leur mieux, mais ils auraient pu poser plus de questions, parce que certaines choses leur ont manifestement échappé. Et c'est ce qui a donné lieu à ce que nous appelons des « Canadiens dépossédés de leur citoyenneté ». On peut aussi parler des « conséquences imprévues » d'un projet de loi.
C'est pour cette raison que l'on examine beaucoup plus attentivement les changements apportés à la citoyenneté. Nous ne voulons pas créer de nouvelles conséquences imprévues. Les précédents projets de loi ont échoué parce qu'ils étaient trop longs, qu'ils exigeaient trop d'étude et que, comme nous sommes en situation minoritaire, inévitablement, nous n'avions pas quatre ans devant nous. Ensuite, il y a des élections, et c'est la fin du projet de loi. C'est déjà arrivé.
C'est pourquoi, lorsque la sénatrice Martin a décidé de présenter ce projet de loi, elle a voulu adopter une perspective différente. Elle était insatisfaite de l'échec du précédent. En fait, les gens de sa circonscription lui ont dit qu'il fallait changer de perspective. C'est là qu'elle a eu cette idée. Prenons une catégorie — l'un des groupes les plus importants de Canadiens dépossédés de leur citoyenneté — et essayons de régler un seul problème à la fois.
Ce serait très simple... Non, ce n'est pas que ce serait simple. Ce n'est pas comme cela qu'il faut le dire. Ce serait limité. Les explications, bien que complexes, seraient assez limitées, de sorte qu'il ne faudrait pas huit réunions pour trouver une solution. Cela pourrait se faire en une ou deux.
C'est pourquoi elle a décidé de procéder ainsi. Cela a eu l'avantage de remettre le Sénat sur le sujet. Et, de ce fait, le Sénat n'a pas eu besoin de réexaminer la question puisqu'il l'avait déjà étudiée. Elle a pu faire adopter le projet de loi très rapidement au Sénat, puisque celui‑ci a décidé que, comme aucun changement n'avait été apporté au projet de loi initial — le projet de loi étudié précédemment —, il n'était pas nécessaire de le réexaminer. Il était d'accord avec la sénatrice Martin pour que le projet de loi soit simplement renvoyé à la Chambre.
Lorsque le projet de loi est arrivé à la Chambre, il aurait été possible de le présenter ici — ce que j'ai déjà décrit comme la voie A. Nous aurions pu poser les questions difficiles qui s'imposaient au sujet de ce groupe de Canadiens dépossédés de leur citoyenneté. Et nous aurions déjà terminé, croyez-moi. Comme je l'ai dit, même si les questions sont compliquées et que les réponses sont difficiles à expliquer, nous n'aurions eu besoin que d'un segment d'information très limité.
Et nous aurions obtenu cette information. Nous aurions posé les questions nécessaires. Nous nous serions assurés — et, en fait, le ministère a proposé de bonnes suggestions de libellé et de modifications du libellé du projet de loi de la sénatrice Martin avec lesquelles nous étions d'accord — que les mots exacts nécessaires étaient là et qu'il n'y aurait pas d'autres conséquences imprévues. Tout a été fait.
Et nous aurions terminé. Le projet de loi aurait été étudié par le Comité il y a bien des semaines déjà et il aurait été renvoyé à la Chambre. Tout ce qu'il aurait fallu pour qu'il devienne loi était un simple vote. Et ce serait probablement une loi du pays aujourd'hui.
C'était la voie A. C'était la voie que nous suivions. C'était la raison d'être de la nouvelle perspective de Mme Martin à l'égard de ce problème et de l'adoption de ce projet de loi.
C'était ce qui était prévu. C'est ainsi que les choses se seraient passées selon la voie A. Mais, comme nous le savons maintenant, le gouvernement et le NPD ont décidé de concert d'essayer la voie B, qui se trouvait être la même que celle qui avait été essayée auparavant. Et nous en connaissons le résultat. Le projet de loi n'a pas été adopté parce qu'il était trop compliqué. Des gens de nos circonscriptions nous ont dit — et nous le savons aussi d'après les témoignages précédents au Sénat — que, si cela devenait trop compliqué, le projet de loi ne serait pas adopté à temps et qu'ils préféreraient qu'au moins une partie du problème soit traitée et que les autres soient traitées plus tard. C'est ce que pensent les gens. C'est ce que pense la personne qui a parrainé le projet de loi. Elle a expressément demandé que nous n'en élargissions pas la portée pour éviter de le ralentir. Sa principale demande était de laisser le projet de loi tel quel pour ne pas le ralentir et ne pas y amalgamer d'autres enjeux qui ne feraient que retarder les choses et aboutir à un échec.
Malheureusement, c'est la voie que nous suivons. Non seulement il nous a fallu plus de temps pour traiter et analyser tous ces enjeux et pour nous assurer qu'il n'y avait pas de conséquences imprévues, mais ce qui est vraiment triste, c'est que maintenant, le projet de loi finira par être renvoyé au Sénat parce qu'il n'a plus la même forme qu'au moment de son renvoi.
Il est très probable que le Sénat estimera que ce n'est pas ce qu'il avait accepté. Ce n'est pas la même chose, et les sénateurs s'interrogeront sur les changements apportés. Ils vont devoir étudier le texte. À l'allure où vont les choses, ce ne sera pas réglé demain ou la semaine prochaine. Il faudra probablement attendre longtemps avant que le Sénat s'en occupe et renvoie le projet de loi aux comités. Cela pourrait prolonger le processus de nombreux mois.
C'est le danger dont on a parlé au tout début de ce processus lorsque le projet de loi a été vandalisé, selon les mots de mon collègue M. Kmiec. Nous avions fait une mise en garde en expliquant qu'en plus du temps nécessaire pour faire adopter le projet de loi à la Chambre des communes, il allait être étudié à nouveau en profondeur au Sénat, qu'il y aurait de nombreuses questions et peut-être d'autres amendements au Sénat et que le tout serait renvoyé. On aurait pu le faire. On aurait pu suivre la voie A. Avec la voie B, tout devient incertain. Le processus sera prolongé de plusieurs mois, à coup sûr. Dans un contexte de gouvernement minoritaire, on ne sait jamais quand des élections risquent d'être déclenchées. Si des élections sont déclenchées, tout ce travail n'aura servi à rien, tout sera jeté à la poubelle, et un futur parlementaire devra s'en occuper et recommencer.
Cela soulève une autre bonne question. Si le gouvernement était si déterminé à apporter d'autres amendements, pourquoi n'a‑t‑il pas lui-même présenté un projet de loi? Il aurait pu laisser ce projet de loi régler cette pièce du casse-tête, l'adopter et s'en débarrasser. Les autres changements qu'il voulait apporter auraient pu être présentés dans un autre projet de loi. Cela aurait été tout à fait du ressort du ministre de l'Immigration. Le gouvernement est habilité à contrôler l'ordre du jour et à proposer des projets de loi à la Chambre des communes. Ce serait une façon très logique et sensée de procéder, et cela aurait pu préserver à la fois l'intention du projet de loi de Mme Martin et les changements proposés par le gouvernement dans son propre projet de loi. Le gouvernement a vandalisé ce projet de loi.
Il ne faut jamais oublier que, comme parlementaires, nous avons peu d'outils pour légiférer, mais que les projets de loi d'initiative parlementaire en font partie. Quand nous présentons un projet de loi d'initiative parlementaire, nous communiquons une idée, une intention, et nous soumettons la question au Parlement pour qu'il la mette aux voix. Quand le gouvernement décide de tout supprimer et de le remplacer par ce qu'il veut, ce n'est plus notre projet de loi. Personne ici, je crois, pas plus qu'à la Chambre ou au Sénat, ne veut de cette méthode. Nous voulons tous conserver le droit de faire adopter nos projets de loi comme nous les envisageons.
Le gouvernement ne devrait pas pouvoir s'emparer d'un projet de loi d'initiative parlementaire, en éliminer ce qu'il veut et y ajouter ce qu'il veut, mais c'est pourtant ce qui s'est produit en l'occurrence. Je pense que c'est une autre grave violation de la procédure des projets de loi d'initiative parlementaire. Il ne faudrait pas prendre cela à la légère.
Cela a aussi d'énormes répercussions en matière de précédents, parce que ce qu'a fait le gouvernement dans ce cas servira de référence ultérieure. On parlera de ce qui s'est passé ici et on l'utilisera comme précédent pour détruire le projet de loi d'un autre parlementaire. Je peux vous garantir que cela arrivera. C'est très décevant, et je suis navré d'y prendre part, parce que ce n'est pas un bon précédent pour notre pays.
Je suis vraiment navré — je ne vois pas d'autre façon de le dire — du processus qui s'est déroulé ici et de la façon dont le gouvernement s'est emparé de ce projet de loi, y a apporté ces changements et, franchement, a profité du projet de loi d'initiative parlementaire d'une collègue parlementaire plutôt que de faire le travail qu'il aurait dû faire lui-même en proposant son propre projet de loi pour apporter les changements souhaités.
Voilà qui résume mes réflexions à ce sujet. Je vais laisser quelqu'un d'autre intervenir.
Merci, madame la présidente.
:
Avec tout le respect que je vous dois, madame la présidente, je ne m'écarte pas, car je parle de la portée du projet de loi, de ce qui lui a été fait et des raisons pour lesquelles il ne devrait pas être renvoyé à la Chambre, à savoir qu'il va bien au‑delà de l'intention initiale de la personne qui a rédigé et parrainé le projet de loi. Elle l'a dit clairement au Comité.
Je pense que dans le cadre du débat pour savoir si le projet de loi doit être renvoyé ou pas, il est tout à fait approprié d'examiner les domaines où le gouvernement a choisi de changer la nature même de ce projet de loi en élargissant la portée au lieu de présenter son propre projet de loi, rejetant par la même occasion toute une série d'améliorations importantes.
Comme le gouvernement a élargi la portée du projet de loi, il a eu l'occasion, avec quelques amendements, d'approfondir la question du processus d'obtention de la citoyenneté et de l'assermentation correspondante, ce qui est extrêmement important. Ce n'est pas une simple question de paperasserie. Vous ne sauriez dire: « Comme nous avons un arriéré qui a doublé sous notre gouvernement, nous allons chercher des moyens d'accélérer le processus, de rendre le tout virtuel, d'éliminer la magie de cette journée hyper importante dans la vie d'une personne et de faire en sorte qu'elle prête serment chez elle, devant son ordinateur, si la technologie fonctionne. » Le gouvernement aurait pu s'attaquer à ces problèmes de son côté, puisqu'il a choisi de s'y mettre, mais il a renoncé à continuer à chercher des moyens de s'assurer que ces cérémonies aussi importantes qu'émouvantes se déroulent en personne, qu'elles soient du domaine public ou que les députés y soient toujours invités.
Ce n'est pas possible dans une situation virtuelle. Le juge de la citoyenneté et la personne assermentée pourraient même ne pas se trouver dans la même ville, ce qui dévalorise le processus. Si le gouvernement a jugé que c'était la voie à suivre, il l'a sûrement prouvé dans le cadre de ce processus.
La question principale est la suivante: pourquoi le gouvernement n'a‑t‑il pas saisi l'occasion pour créer son propre projet de loi et l'intégrer à ses besoins? C'est un processus. On m'a appris comment faire.
Mon collègue, M. Redekopp, a parlé de la loi des conséquences imprévues. En fait, le sous-ministre dont je parlais tout à l'heure, Arthur Kroeger, avec qui j'ai travaillé dans le domaine de l'emploi et de l'immigration — il était notre sous-ministre —, m'a parlé du processus de planification législative et du fait que la tâche première de la rédaction des lois du ministère est de déterminer la loi des conséquences imprévues. Chaque loi décrit ce qu'on essaie de faire, mais tient compte également des répercussions qu'on ne peut pas nécessairement prévoir.
Dans le cas auquel je songe, nous avions consacré toute une année à visualiser des scénarios de conséquences imprévues d'un projet de loi qui modifiait la Loi sur l'assurance-emploi — ou Loi sur l'assurance-chômage, comme on l'appelait à l'époque. C'est pourquoi on ne saurait intervenir à la dernière minute dans un projet de loi d'initiative parlementaire pour tenter d'y insérer des éléments au‑delà de sa portée, et ce, sans avoir fait tout le travail préalable nécessaire, du moins selon moi. Il faudrait compter un an ou deux — ce gouvernement a eu huit ans — pour penser à toutes les conséquences imprévues et aux répercussions qu'elles auront sur les gens, sans parler des réactions inattendues. Cela exige toute une tonne de travail et de diligence raisonnable.
Je ne pense pas que le fait d'amender un projet de loi d'initiative parlementaire démontre que le gouvernement a beaucoup réfléchi à la façon d'entreprendre un examen exhaustif de la Loi sur la citoyenneté et de s'assurer qu'il a atteint tous ses objectifs. Dans le cas qui nous occupe, comme nous l'avons dit, nous avions proposé dès le départ certaines mesures que le gouvernement a choisi d'ignorer. L'auteure initiale risque maintenant de voir son projet de loi considérablement retardé puisqu'il ne reste qu'une semaine ou deux à la Chambre avant le congé d'été.
Bien entendu, il y a pas mal de rumeurs qui circulent autour de ce qui pourrait se produire pendant l'été, comme c'est toujours le cas, y compris la possibilité d'une prorogation.
Un député: Il pourrait s'agir d'un remaniement ministériel.
M. Rick Perkins: Il pourrait aussi s'agir d'un remaniement ministériel. Il semble assez évident qu'il y en aura un.
Pour ce qui est d'aller de l'avant et du temps qu'il reste au Sénat pour étudier les amendements à ce projet de loi, il est fort peu probable qu'il soit adopté à temps. Qui sait ce que l'automne nous réserve? Le discours du Trône, des élections ou quels autres avatars, qui sait?
Par conséquent, le projet de loi aurait pu être adopté rapidement par la Chambre, comme nous l'avions fait... Je siège également au Comité de l'industrie. Notre comité a adopté trois projets de loi d'initiative parlementaire en l'espace d'un mois, parce que nous avons tous travaillé ensemble et que le gouvernement n'a pas apporté de changements majeurs. Il s'est contenté de modifications mineures pour s'assurer que ces projets de loi étaient conformes à l'Accord Canada-États-Unis-Mexique, l'ACEUM.
Dans ce cas‑ci, les changements de fond — qui modifient la nature du projet de loi — créent une boucle législative, ce qui signifie que ces citoyens perdus pourraient, une fois de plus, être laissés pour compte par ce Parlement qui ne répond pas à leurs besoins. Ce processus prend des années.
J'aimerais que le gouvernement nous dise s'il pourrait clairement repenser son approche, retourner à la table de travail, convenir avec nous que le projet de loi ne devrait pas faire l'objet d'un renvoi et revenir avec une mesure législative appropriée qui réponde à ses attentes. Il peut laisser ce projet de loi tranquille ou faire le choix, à d'autres étapes à la Chambre, de corriger les erreurs qu'il a commises en en élargissant la portée.
Encore une fois, nous n'avons pas réfléchi... Je ne pense pas que le gouvernement ait réfléchi à tous les changements que ces modifications apporteront. Je demanderais à la présidence de ne pas renvoyer le projet de loi à la Chambre afin que le gouvernement puisse faire ses devoirs et présenter un projet de loi en bonne et due forme pour les lacunes qu'il souhaite combler dans la Loi sur la citoyenneté.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Mme Kwan a soulevé quelques points, dont une allusion au sujet des intentions ou au point de vue de la sénatrice Yonah Martin. Il est louable que la députée ait communiqué avec notre collègue du Sénat lorsque le projet de loi a été déposé, qu'elle ait rencontré la sénatrice et qu'elle ait dit que son point de vue avait changé depuis, à un moment donné.
Ce n'est pas comparable. Nous siégeons avec nos collègues du Sénat à toutes nos réunions. Je sais que ce n'est pas le cas de la plupart des caucus, mais nos sénateurs participent à tout ce que nous faisons, avec des rapports réguliers au caucus. Ils écoutent tout le débat et ils peuvent y participer. Ils sont égaux au sein de notre caucus national.
Je devrais le savoir. J'ai présidé les caucus nationaux du Parti conservateur pendant la pandémie ainsi qu'un peu avant et un peu après. Son opinion n'a pas changé. Lorsqu'elle a comparu devant le Comité au sujet du projet de loi , qui a été adopté si rapidement par le Sénat, j'ai cru qu'elle avait dit très clairement que les sénateurs s'entendaient pour dire que le fond du projet de loi était le même que celui du projet de loi .
C'est la raison pour laquelle la sénatrice Martin a réussi à convaincre ses collègues du Sénat d'accélérer l'adoption du projet de loi et de convaincre notre caucus que le fond n'avait pas changé, qu'il était essentiellement identique et que, par conséquent, ce projet de loi devait être adopté sans plus tarder.
On ne peut pas interpréter chaque conversation que l'on a comme une autorisation pour toute mesure à prendre. J'ai fait un suivi, et je l'ai fait à maintes reprises auprès de la sénatrice en question et aussi auprès du parrain du projet de loi à la Chambre des communes, qui était mon prédécesseur au sein de ce comité, au sujet de leurs intentions concernant le contenu du projet de loi.
À cette dernière étape du projet de loi, je veux simplement m'assurer que nous comprenons tous comment nous en sommes arrivés là et quels sont les amendements que nous avons convenu d'adopter. Encore une fois, avoir des discussions ponctuelles ne se compare pas au fait de se retrouver dans la même salle de caucus. Je sais que c'est différent pour certains caucus qui n'ont pas de sénateurs qui siègent avec eux régulièrement, mais c'est le cas chez nous et je crois que nous avons su refléter ce que la sénatrice Martin a voulu transmettre lorsqu'elle a témoigné devant le Comité. De plus, nous avons pu lui parler continuellement des relations avec les intervenants, du contenu du projet de loi et de certains amendements à envisager.
Comme le disait mon collègue, M. Perkins, lorsque nous sommes tous en train de rédiger des projets de loi, plus un projet de loi est rigoureux et plus il est simple, plus on a de chances d'obtenir le consensus d'un plus grand nombre de personnes. Il arrive que des projets de loi soient modifiés à l'étape de l'étude en comité, et je n'ai rien contre. Je suis certain que s'il y a un autre projet de loi sur la Loi sur l'immigration et la protection des réfugiés ou peut-être que le gouvernement aura un projet de loi pour modifier la Loi sur la citoyenneté à un moment donné ou un projet de loi de modernisation, comme on aime l'appeler, il y aura des amendements apportés par le Comité qui pourraient nous obliger à retourner dans nos caucus pour obtenir un examen ou une entente. C'est ainsi que fonctionne mon caucus. Lorsqu'un projet de loi est fondamentalement modifié, sérieusement amendé comme le sera le projet de loi , il doit être renvoyé à la Chambre et cela nous obligera à retourner au caucus.
Nous avons une réunion du caucus demain. Je pense que nous avons tous des réunions de caucus demain, alors je me demandais, madame la présidente, si vous seriez prête à suspendre la séance, et je pourrais en faire part à mon caucus, et nous nous réunirions demain à 15 h 30. Je pourrais donc obtenir des directives demain matin de mon équipe de caucus et des sénateurs conservateurs qui en sont membres, pour ensuite revenir devant le Comité. Nous pourrions soit accélérer le processus, soit le réexaminer, mais j'espère que nous pourrons l'accélérer. J'espère que mon caucus me donnera des directives très claires.
C'est ainsi que nous travaillons. Nous avons un système de consentement. Nous avons des comités consultatifs au sein du caucus, et je ne pense pas que ce soit une grande révélation pour qui que ce soit, mais chaque ministre du cabinet fantôme et chaque parrain d'un projet de loi d'initiative parlementaire ou d'un projet de loi du Sénat doit mener beaucoup de consultations.
Le fond a changé. La portée dépasse de beaucoup celle de la version originale qui a été soumise au Comité. Sur au moins une de ces questions — les dispositions d'adoption —, nous étions d'accord, et je vais les réserver. Je pense que nous avons eu la sagesse de voter en faveur de son élargissement.
Je pense que ce serait peut-être mieux pour nous, parce qu'il est tard et je sais que le Comité s'est longuement réuni lundi. Je n'étais pas là lundi. Excusez-moi. C'était la remise de diplômes d'études secondaires de mon fils aîné, et c'est un événement à ne pas manquer, d'autant plus qu'il est le premier de mes enfants à obtenir son diplôme. Je ne pouvais pas manquer cela, alors j'y étais.
Voilà ce que je propose et vous pourriez peut-être y réfléchir.
Je vais m'arrêter là.
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Merci, madame la présidente.
Je suis simplement curieux. Mon collègue, M. Kmiec, vous a demandé de suspendre la séance et de la reprendre demain. Est‑ce quelque chose que vous envisageriez de faire? C'est juste une petite question pour vous.
La présidente: Oui.
M. Brad Redekopp: Bon, d'accord.
Je voulais aussi parler des changements apportés à ce projet de loi quand nous commencions à manquer de temps en mai. Le Comité a demandé à la Chambre de prolonger le délai, ce qui m'a semblé raisonnable. Il y a eu aussi une prolongation pour élargir la portée.
Je pense que c'est l'un des endroits où nous avons eu des problèmes, comme je l'ai déjà dit. Sans vouloir me répéter, je veux simplement insister sur certaines répercussions de ce changement visant à élargir la portée, qui a donné une toute nouvelle orientation au projet de loi, qui est passé de la voie A à la voie B, en plus d'ouvrir la porte à d'autres enjeux. Le gouvernement avait ses idées sur la façon dont il voulait modifier le projet de loi. Le NPD avait les siennes. Quant au Bloc, je pense qu'il voulait simplement passer outre. Nous avions nous aussi nos propres idées. Avec l'élargissement de la portée, c'était devenu pour nous un examen législatif. Je pense que c'est essentiellement ce qui s'est passé pour les députés du gouvernement et néo-démocrates aussi.
Ce faisant, nous avons pris du recul et, en songeant à la possibilité d'apporter des changements à cette loi extrêmement complexe qu'est la Loi sur la citoyenneté, nous avons voulu faire le point des commentaires que nous avions entendus. C'est à ce moment‑là que nous avons pu retourner à nos bureaux, à des électeurs qui nous avaient parlé et à des intervenants qui nous avaient contactés pour vraiment examiner les éléments qui figuraient pour ainsi dire sur la liste des priorités. Il fallait essentiellement répondre à la question suivante: « Si vous pouviez corriger un seul aspect de la Loi sur la citoyenneté, lequel serait‑il? » Cette discussion a donné lieu aux suggestions que nous avons faites.
Il faut que les gens comprennent que l'élargissement de la portée du projet de loi a permis de corriger de nombreux défauts présents dans le système. C'est ce que les députés ministériels ont choisi de faire. C'est ce que le NPD a choisi de faire. C'est ce que nous avons choisi de faire. Nous avons proposé des amendements judicieux qui découlaient des suggestions et des réflexions que nos électeurs et nous avions pour améliorer et corriger les choses. Dans la même veine, nous ne voulions pas que ces amendements aient des conséquences imprévues, alors nous avons pris soin de les rédiger de manière à les éviter. Il en a résulté ce que nous appelons l'examen législatif, qui est essentiellement ce qui se passait.
L'autre point que je voulais aborder a trait à cela. Les choses auraient pu être encore plus faciles. Mon collègue, M. Kmiec, avait présenté une motion très raisonnable, à savoir que puisque nous élargissons la portée du projet de loi et que nous prolongeons le délai prévu, nous pourrions avoir deux semaines de plus — je crois que c'était deux semaines à l'époque — pour présenter nos amendements. Bien sûr, cette motion n'a pas été approuvée. Nous n'avons donc pas pu le faire. Par conséquent, nous avons dû prendre plus de temps. Nous avons dû présenter nos amendements un par un, ce qui a fait plus de travail pour les greffiers et tout le monde autour de la table. Si nous avions accepté cette motion très raisonnable de M. Kmiec en mai, nous n'aurions pas eu ce problème.
L'autre question que je veux aborder dans le même ordre d'idées, c'est le fait qu'il y a eu atteinte au privilège lorsqu'un amendement qui avait été communiqué à titre confidentiel aux députés a en fait été communiqué à l'extérieur de la salle et de façon très explicite et très détaillée au public. C'est une autre raison pour laquelle nous avons longuement hésité à présenter nos amendements. C'était le risque que ces renseignements soient rendus publics. Nous ne savions pas ce qui se passait au sein du Comité ni qui communiquait cette information à des tiers.
C'est une autre raison pour laquelle il a fallu plus de temps que nécessaire. Je pense qu'il y a eu de la méfiance à cause de la façon dont les choses se sont déroulées. Je ne suis pas sûr que nous ayons jamais vraiment fait toute la lumière là‑dessus, mais nous devons nous assurer avant tout que cela ne se reproduise plus. C'était une situation décevante. Bien sûr, le privilège parlementaire repose sur un principe bien établi selon lequel certaines choses sont permises et d'autres ne le sont pas, et c'est un principe qui n'a pas été respecté.
Je voulais simplement ajouter ces propos au compte rendu, et signaler certaines raisons pour lesquelles nous en sommes là où nous en sommes.
Je vais m'arrêter ici pour l'instant, madame la présidente.
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Merci, madame la présidente.
Si vous me le permettez, j'aimerais revenir au début de la question de M. Redekopp, qui faisait suite à celle de M. Kmiec au sujet de la suspension des travaux jusqu'à demain.
Comme nous avons proposé une quarantaine d'amendements, M. Kmiec a parlé du processus suivi par notre caucus. Pour moi, c'était toute une révélation lorsque j'ai été élu. Je pensais que la partie caucus du processus serait de deux heures par semaine que je ne pourrais jamais récupérer. Il s'est avéré que notre processus, de toute façon — je ne sais pas ce qu'il en est pour les autres caucus — est très différent de ce à quoi je m'attendais, car pour toute motion, question, projet de loi d'initiative parlementaire ou autre qui est présenté au Parlement, le porte-parole de l'opposition doit mettre sur pied ce que nous appelons un « comité consultatif du caucus ». Je suis quant à moi le porte-parole de l'opposition en matière d'industrie.
Il s'agit essentiellement d'inviter tous les membres du caucus à participer à une discussion sur le projet de loi, la proposition, les idées ou le manque d'idées du porte-parole, et nos pensées sur la position que nous devrions adopter. Cette discussion est ensuite soumise à un processus semblable à celui d'un cabinet officiel. Nous avons des comités qui se composent de porte-parole de l'opposition dans divers domaines — la politique économique, la politique sociale, etc. Le porte-parole en cause doit soumettre le point de vue de son caucus sur le projet de loi ou la mesure législative dont il s'agit, comme dans le cas qui nous occupe, au comité du cabinet fantôme et tenir une autre discussion sur le projet de loi et sur les recommandations du caucus.
Parfois, ce processus reconfirme ce que veut le comité consultatif du caucus. Parfois, il le modifie. Ensuite, il y a une réunion de notre équipe de direction, qui est l'équivalent du processus du Cabinet sur les plans et les priorités. C'est donc comme le processus des comités du Cabinet. Je crois que c'est Rona Ambrose, lorsqu'elle était cheffe, qui a établi ce processus pour nous, que nous suivons toujours.
Un peu comme ce qui passe au Cabinet au pouvoir, lors des discussions sur les plans et priorités, on peut opter pour quelque chose de différent, ou bien ratifier ou modifier quelque chose lors du débat. Puis, croyez‑le ou non, le caucus en est saisi lors d'une séance plénière. Le porte-parole qui l'a présenté à l'origine doit le présenter à tout le caucus. Nous avons ensuite un débat au sein du caucus au sujet de cette recommandation et nous passons aux voix. Tout ce que nous faisons est soumis à ce processus, y compris le vote.
Lorsqu'il y a un changement important par rapport à ce que nous avons approuvé à l'origine, qu'il s'agisse d'une motion ou de tout un projet de loi d'initiative parlementaire ou ministérielle qui passe par un comité, nous avons, à titre de porte-parole de l'opposition, l'obligation de soumettre cette question à l'ensemble du caucus pour qu'il y ait un débat sur ce que nous pensons que le caucus et l'équipe — après tout, c'est un sport d'équipe — devraient faire.
Compte tenu de l'importance des modifications apportées à ce projet de loi, il nous faudrait... Heureusement, c'est mardi. Des éléments nous ont peut-être échappé, mais nous tiendrons tous caucus demain. Notre porte-parole pourrait en profiter pour faire un exposé demain matin sur ce qui a changé et obtenir des commentaires sur la position à adopter sur le renvoi du projet de loi à la Chambre pour passer à l'étape de la troisième lecture.
Si je me souviens bien, madame la présidente, même si vous ne l'avez peut-être pas dit, vous avez semblé hocher la tête lorsque M. Redekopp vous a demandé si vous envisageriez de suspendre la séance comme le proposait M. Kmiec afin de revenir demain, après le caucus. Cela veut dire qu'après la période des questions de demain, nous nous réunirons de nouveau avec notre caucus de 118 collègues environ — je suppose que je ne suis pas très bon en calcul ce soir — moins ceux qui sont présents, pour connaître leur avis et obtenir des instructions sur ce que nous pourrions présenter à la table demain, si c'était possible.
Madame la présidente, j'aimerais revenir sur les deux commentaires précédents pour savoir si vous étiez d'accord pour suspendre jusqu'à demain...
Comme il n'y a pas de débat, nous pouvons passer au vote.
La présidente doit-elle faire rapport du projet de loi modifié à la Chambre?
M. Tom Kmiec: Nous voudrions un vote par appel nominal.
La présidente: Monsieur le greffier, pouvez-vous prendre note des votes?
(Le rapport du projet de loi est adopté par 7 voix contre 4.)
La présidente: Je vais faire rapport du projet de loi modifié. Il est adopté.
Merci à tous de votre patience.
Merci à tous les fonctionnaires et à l'équipe dirigée par Mme Girard. Il s'agirait de les applaudir.
Des députés: Bravo!
La présidente: Je sais que vous avez été très patiente et que vous avez dû passer l'anniversaire de votre mari avec nous pour faire adopter le projet de loi . Au nom de tous les membres du Comité, je tiens vraiment à vous remercier, vous et votre équipe, d'être venus ici pour ces longues soirées.
Merci à tout le personnel de soutien et aux interprètes.
Je tiens vraiment à remercier tous les députés de leur collaboration et de leur patience.
Je remercie également tout notre personnel, parce que nous ne pouvons rien sans lui.
Merci à tous d'avoir fait adopter ce projet de loi. Si tout va bien, j'en ferai rapport et nous pourrons passer à autre chose.
Oui, madame Kwan?
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je tiens moi aussi à remercier le personnel, en particulier pour sa patience et son endurance à l'égard de ce projet de loi.
J'aimerais maintenant proposer deux motions, madame la présidente. Je vais les proposer une à une. Je vais commencer par la première, puis, lorsque nous aurons terminé, si vous pouvez me redonner la parole, madame la présidente, je proposerai la seconde.
Ma première motion est la suivante:
Que, suite aux reportages selon lesquels des étudiants internationaux admis au Canada avec des permis d'études valides se sont vus délivrer des lettres d'acceptation frauduleuses par des consultants en immigration et risquent maintenant l'expulsion, le Comité publie un communiqué de presse pour condamner les actions de ces « consultants fantômes » frauduleux et demande à l'Agence des services frontaliers du Canada de suspendre immédiatement les expulsions en cours de ces étudiants internationaux, de renoncer à l'inadmissibilité sur la base de fausses déclarations et de fournir une autre voie d'accès au statut permanent pour les personnes concernées, comme le processus de demande pour raisons humanitaires ou un programme de régularisation à grande échelle.
Madame la présidente, j'aimerais d'abord proposer cette motion. Je pense qu'il est important qu'elle soit adoptée par le Comité.
Comme je l'ai déjà mentionné, c'est une question au sujet de laquelle j'ai écrit au bien avant qu'elle ne devienne un sujet de discussion pour le Comité. Je lui ai demandé de prendre des mesures pour dénoncer la façon dont ces étudiants ont été victimes de ce stratagème frauduleux. Les mesures que le gouvernement doit prendre sont de suspendre les expulsions, de renoncer à l'interdiction de territoire pour fausse déclaration de la part de consultants fantômes frauduleux qui ont présenté des lettres d'admission falsifiées à l'insu des étudiants et, enfin, de donner aux étudiants une voie d'accès.
Comme nous le savons, lorsque les étudiants sont confrontés à la question de l'interdiction de territoire, cette interdiction figurera dans leur dossier pendant cinq ans. Cela s'applique à toutes les voies d'immigration et leur avenir peut en dépendre.
Ces étudiants — j'en ai rencontré beaucoup — sont dans un état lamentable. Ils ont perdu de l'argent et ils sont pris dans une situation terrible. Certains font l'objet d'une ordonnance d'expulsion. D'autres ont des réunions à venir avec l'Agence des services frontaliers du Canada.
Dans un premier temps, je pense que c'est absolument essentiel et nécessaire, madame la présidente, et je vais donc proposer cela comme première motion. Une fois cette question réglée, j'en ai une autre à proposer.
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Merci, madame la présidente.
Je veux mentionner que j'ai parlé, aujourd'hui, avec les étudiants touchés, et qu'ils sont de plus en plus impatients de voir des mesures. Ils seront plus que ravis de voir que le Comité finit par agir enfin.
Je pense que nous devons être très prudents, du moins du point de vue des conservateurs... Nous sommes tous en faveur de ne pas expulser ces étudiants d'emblée, car il y a beaucoup de questions auxquelles il faut répondre. Nous sommes également ouverts à ce qu'ils obtiennent le statut de résident permanent. Ce qui nous préoccupe, cependant, c'est la création d'une voie spéciale pour ces étudiants. Nous avons des voies d'accès. Je pense que tout ce que ces étudiants veulent, c'est d'être considérés comme des résidents permanents au même titre que quiconque. Ils ne demandent pas de faveurs spéciales.
J'aimerais proposer un sous-amendement à cet égard.
Vers la fin, le texte actuel se lit comme suit: « de renoncer à l'inadmissibilité sur la base de fausses déclarations et de fournir une autre voie d'accès au statut permanent pour les personnes concernées ». Je voudrais supprimer « une autre voie d'accès au statut permanent » et le remplacer par « une voie à suivre pour présenter une nouvelle demande de résidence permanente ».
Ça se lirait comme suit... Je vais en fait commencer par « demande à l'Agence des services frontaliers du Canada de suspendre immédiatement les expulsions en cours de ces étudiants internationaux, de renoncer à l'inadmissibilité sur la base de fausses déclarations et de fournir une voie à suivre pour présenter une nouvelle demande de résidence permanente pour les personnes concernées, » etc.
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Merci, madame la présidente.
Cette question est vraiment importante, surtout à Brampton. Je vois beaucoup d'étudiants qui ont de la difficulté à faire face à leur situation. J'ai de la sympathie pour eux, et mon bureau vient en aide à certains étudiants qui ont été frappés d'une interdiction de cinq ans. Notre bureau de circonscription aide ces étudiants.
Je pense que c'est un record pour le gouvernement: en 2016, nous avions 264 000 étudiants, mais en 2019, il y en avait plus de 400 000. Nous avons eu un problème l'an dernier. Il y a eu un article au sujet de l'IELTS. Les résultats de certains étudiants à l'IELTS n'étaient pas valides. Il y a eu un article concernant un collège, à Niagara.
C'est ce qui se passe maintenant. Certains étudiants peuvent être innocents ou... Nous ne le saurons pas tant que nous n'aurons pas réservé du temps pour étudier la question. Je pense que nous devrions consacrer du temps à une étude sur ce sujet, afin de déterminer où quelque chose a mal tourné, et comment nous pouvons régler ce problème sans compromettre l'intégrité de notre système, d'IRCC.
Il y a une autre question que je voulais poser à M. Redekopp. Il a dit que nous devrions accorder la résidence permanente aux personnes qui sont ici depuis cinq ans, mais qui ont présenté une demande ou... Oui, elles peuvent présenter une demande, mais ce que je veux savoir, c'est si nous ferons la même chose pour les réfugiés qui sont ici depuis cinq ans...? Cela ouvrirait‑il une autre porte?
J'aimerais savoir ce que vous en pensez, mais oui, cette question est vraiment importante, et je pense que nous avons besoin de plus de temps pour en discuter en tant que comité et pour proposer des suggestions ou des solutions.
Merci, madame la présidente.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
La situation des étudiants est catastrophique. Je pense que nous sommes tous d'accord là‑dessus.
J'ai parlé à un certain nombre d'étudiants au cours des derniers jours. Certains d'entre eux ont présenté une demande de prolongation de leur VRT, mais leur système est maintenant bloqué. D'autres essaient d'avoir une voie d'accès à la résidence permanente, ce qui est en fin de compte ce qu'ils veulent.
Dans la motion que j'ai déposée, je dis au gouvernement qu'il faut reconnaître les difficultés que ces étudiants ont vécues. L'un d'eux avec qui j'ai parlé a dû débourser 20 000 $ en frais juridiques à cause de cette situation. Ils ont déjà payé des honoraires au consultant sans scrupules. Ils ont payé les frais de scolarité de l'école où ils étaient censés étudier. Cependant, ils n'ont pas pu y aller parce qu'ils ne savaient pas qu'on les avait trompés, et quand ils se sont présentés dans cet établissement, ils n'ont pas pu y avoir accès. Ensuite, ils ont fini par aller dans une autre école, et leurs frais de scolarité leur ont alors coûté deux fois plus cher.
Ils ont vendu leurs terres chez eux. Ils ont vendu tout ce qu'ils possédaient. Ils n'ont plus rien chez eux. C'est la réalité à laquelle ils sont confrontés.
Je pense que ma motion demandant au gouvernement de fournir une autre voie d'accès à ces étudiants est la bonne chose à faire. Cela pourrait être une voie d'accès pour des motifs d'ordre humanitaire. Ils devront quand même suivre le processus pour leur demande. Je pense que c'est la bonne chose à faire, alors je n'appuie pas cet amendement. Je suis désolée.
Les conservateurs ont adopté un point de vue différent depuis longtemps. Dans leur autre motion, ils proposent de suspendre l'expulsion seulement jusqu'à ce qu'ils aient la chance de témoigner. Je ne suis pas d'accord. En fait, je pense que nous devrions suspendre l'expulsion, pas seulement jusqu'à ce qu'ils témoignent, mais jusqu'à ce qu'il y ait une solution complète au problème, notamment l'annulation de l'interdiction de territoire pour fausses déclarations, et jusqu'à ce que cette voie d'accès se concrétise.
Je suis désolée. Je n'appuie pas l'amendement et je voudrais que ma motion reste telle quelle.
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Merci, madame la présidente.
Je suis certainement désolé pour ces étudiants moi aussi, et surtout pour ceux qui risquent d'être expulsés et qui doivent vivre cette situation, mais voici comment je vois les choses. Certains membres du Comité ne connaissent peut-être pas le système et son fonctionnement. Ce qui arrive, c'est que l'élève reçoit une lettre de l'école et que son admission est faite. L'étudiant paie les frais directement à l'établissement. Ce qui se passe — des cas m'ont été signalés —, c'est qu'ils font cela, mais que c'est également fait par l'agent, d'une façon ou d'une autre. Lorsqu'ils atterrissent ici, ils apprennent, ou l'agent leur dit, qu'ils n'ont même pas été admis dans cette école, ou qu'elle n'existe même pas. Ce qui arrive, c'est que ces étudiant s 'inscrivent alors dans une autre école. Essentiellement, ils commencent leur vie dans une autre école, comme les 400 000 étudiants dont M. Ali a parlé plus tôt. Ils sont dans la même file d'attente.
À l'heure actuelle, l'accent est mis sur la lettre frauduleuse. Quel tort cette lettre frauduleuse a‑t‑elle causé à ces étudiants? Ils ont reçu leur lettre, et ils font maintenant face à une interdiction de territoire de cinq ans. Je suis d'accord avec Mme Kwan à ce sujet. Cela devrait être aboli immédiatement. Cela ne devrait pas figurer dans leur dossier. Ils ne savaient pas que la lettre qui leur avait été donnée était frauduleuse.
D'un autre côté, notre cher ami d'en face, M. Redekopp, a présenté une motion. En gros, je pense qu'il dit que ces étudiants sont arrivés ici, par exemple, sur la foi de la lettre qu'ils ont reçue, et que nous nous occupons déjà de cela. Cette lettre frauduleuse ne devrait pas leur valoir une interdiction de cinq ans. Si ces étudiants ont déjà été admis dans un autre établissement, et qu'ils ont suivi ce processus, ils ont déjà le nombre d'heures dont ils ont besoin, les qualifications nécessaires, les examens requis et toutes les autres exigences — examen médical et vérification du casier judiciaire — et ils devraient donc obtenir la résidence permanente au lieu d'être assujettis à un processus général.
Si nous adoptons une approche générale, nous ne sommes pas certains des chiffres; on dit maintenant qu'il y a 700 étudiants, mais je ne pense pas qu'il y en ait 700. Je vois qu'il y en a environ 200. Sur ces 200 personnes, certaines ont peut-être déjà obtenu leur résidence permanente et déjà franchi toutes les étapes du système. Certaines d'entre elles ont déjà rempli toutes les exigences nécessaires pour s'assurer d'avoir le nombre de points requis pour Entrée express, ou elles ont présenté une demande dans le cadre d'un programme provincial, comme le PCP de la Colombie-Britannique. Les étudiants ont déjà suivi beaucoup de voies d'accès, mais le principal problème auquel ils font face, c'est l'expulsion et cette lettre frauduleuse. S'ils ont été admis ici, ils sont dans la même file d'attente que n'importe quel autre étudiant, les quelque 400 000 étudiants qui sont venus, parce que cette lettre était le seul problème. Maintenant, cette lettre n'aura aucune incidence sur leur demande.
Est‑ce que M. Redekopp pense que c'est juste pour ces étudiants qui ont reçu cette lettre frauduleuse et aussi pour ces quelque 400 000 étudiants qui sont déjà ici pour étudier?
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Merci, monsieur le président. Je serai brève.
Je veux simplement répondre à la préoccupation de M. Ali au sujet de l'équité, dont je pense qu'il est juste que nous parlions.
La motion, telle qu'elle était libellée à l'origine, se lit comme suit: « fournir une autre voie d'accès au statut permanent pour les personnes concernées ».
L'amendement proposé par M. Redekopp est le suivant: « fournir une voie pour présenter une nouvelle demande de résidence permanente aux personnes concernées ».
Je crois que c'est M. Dhaliwal qui a proposé un sous-amendement à cet amendement, qui dirait: « une voie pour présenter une demande ou une nouvelle demande », mais ce qui sous-tend l'amendement de M. Redekopp, c'est l'équité, monsieur Ali. Cela laisse entendre que nous n'allons pas créer un volet spécial pour ces étudiants, mais que nous allons leur permettre, s'ils ont été frappés d'une interdiction de territoire en raison des lettres frauduleuses, de présenter une nouvelle demande ou une demande, selon le cas, selon les processus normaux et l'application régulière de la loi.
Je pense qu'il est vraiment important pour nous d'accepter cet amendement — et pas seulement dans ce cas‑ci. Je ne sais pas ce qui se passe — c'est la saison —, mais notre comité a été saisi, au cours de cette session, de toutes sortes de lettres frauduleuses. Je pense qu'en tant que parlementaires, nous devons veiller à ne pas créer par inadvertance une incitation pour les consultants fantômes à dire: « Eh bien, cela n'a pas d'importance. Je vais envoyer ces lettres frauduleuses, puis je vais dire aux gens que, devinez quoi, le Comité va maintenant leur dire qu'ils ont une autre voie d'accès. »
Je ne veux pas faire dire à Mme Kwan des choses qu'elle n'a pas dites. Je sais que ce n'est pas l'esprit de son amendement, mais je pense qu'il nous incombe d'être précis et de dire que nous comprenons la nature humanitaire de la situation, mais que nous devons aussi nous assurer d'utiliser les processus existants et l'application régulière de la loi. C'est afin de ne pas être injustes — l'élément de M. Ali —, afin d'être équitables, mais de ne pas non plus créer un facteur d'incitation en disant que lorsque ce type de fraude se produit, nous allons créer des circonstances spéciales. Franchement, c'est ce qui risque de se produire dans les affaires des lettres afghanes également, car cela donne lieu à des poursuites civiles en ce moment.
Je pense que le Comité doit être précis. Nous ne devrions pas entraver le gouvernement avec un facteur d'incitation. Je pense que c'est l'esprit de l'amendement de M. Redekopp.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
J’aimerais maintenant proposer cette motion.
Que, conformément à l'article 108(2) du Règlement, le Comité entreprenne une étude sur le système d’exploitation ciblée auquel ont été confrontés 700 étudiants internationaux panjabi qui ont été escroqués à leur insu par un consultant en immigration « fantôme », qui a utilisé des lettres d’admission inauthentiques pour leur demande de visa d’étudiant; que cette étude comprenne deux réunions; et que l’étude examine:
a) comment cette situation a pu se produire;
b) pourquoi les documents frauduleux n’ont été détectés que des années plus tard, lorsque les étudiants ont commencé à demander un statut permanent;
c) les préjudices importants subis par les étudiants, notamment les pertes financières et la détresse;
d) les mesures nécessaires pour aider les étudiants à obtenir un sursis d'expulsion, une levée de l’interdiction de territoire pour cause de fausses déclarations et une voie d'accès au statut permanent; et
e) que le Comité examine également les moyens d’éviter que des situations similaires ne se reproduisent à l’avenir.
Madame la présidente, je vais parler très rapidement de l’intention de cette motion. Je pense qu'elle se passe d’explication. Je pense que nous devons faire tout cela.
La grande différence que je tiens à souligner, cependant, entre cette motion et celle que les conservateurs ont présentée plus tôt, qu'ils disent être similaire, c’est qu’elle est fondamentalement différente. Dans leur motion, ils demandent seulement que l’expulsion soit suspendue jusqu’à ce que les témoins se présentent devant notre comité. Ce n’est pas suffisant. Il faut que l’expulsion soit suspendue pour de bon afin que l’interdiction de territoire pour cause de fausses déclarations puisse être levée et qu’une voie d'accès à un statut permanent leur soit offerte.
L’autre élément qui est également très différent, c’est que la motion des conservateurs ne parle pas de lever l’interdiction de territoire. Si vous ne levez pas l’interdiction de territoire, ces étudiants auront, dans leur dossier, une interdiction de cinq ans, ce qui est très important pour leur avenir. Ils ne pourraient avoir accès à aucune voie d’immigration, même s’il s’agissait d’un permis d’études, d’un permis de travail ou de quoi que ce soit de ce genre. C’est un élément essentiel, à mon avis.
Enfin, pour ce qui est du dernier point — une voie d'accès à un statut permanent —, c’est ce que veulent les étudiants, et nous devons nous assurer de régler cette question également.
Il y a une différence importante, et c’est pourquoi j’ai appuyé l’ajournement de ces motions. Quoi qu’il en soit, je n’appuierai pas la motion, et j’appuierais celle‑ci, qui est beaucoup plus détaillée et complète pour régler les problèmes des étudiants.
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Madame la présidente, je ne suis pas ici pour débattre de la meilleure motion.
Je tiens à remercier tous les membres du Comité d’avoir enfin appuyé les étudiants qui sont confrontés à ces difficultés. Je ne pense pas que quiconque s'oppose à ce que l’interdiction de cinq ans, fondée sur cette lettre, soit levée et à ce que les expulsions soient suspendues, qu’elles le soient jusqu’à... Même s’ils faisaient leurs études et restaient par la suite, je pense que tout le monde penserait probablement la même chose. De notre côté, le projet de loi ne posait pas de problème. Nous avons toujours dit à nos amis conservateurs et néo-démocrates que, bien sûr, une fois que nous aurions terminé son étude, nous nous pencherions sur cette question. Je suis heureux que tous les partis appuient cette motion et que la motion que Mme Kwan a proposée, et que j'ai modifiée, soit adoptée.
Voyons ce qu'il en est. Même si les étudiants s’adressent à vous, en tant que... Discutons de ces cas avec les ministres d’IRCC et de la Sécurité publique pour nous assurer qu’ils voient que nous les soutenons et que nous sommes à leurs côtés. Nous ne devrions pas faire de la politique avec cette question ou en faire un enjeu politique, alors qu'en fin de compte, ces étudiants continuent de souffrir.
Voilà où je veux en venir, madame la présidente. Ce ne sont pas seulement les députés libéraux qui siègent à ce comité. Je peux vous dire, madame la présidente, que beaucoup d’autres députés ont communiqué avec moi. Ils parlent en dehors de ce groupe. Nous avons déjà rencontré les représentants du , ainsi que l’ASFC, afin de nous assurer de faire preuve de prudence au sujet de cette question, et d'apporter le maximum de soutien.
Au nom du caucus libéral, je tiens à manifester mon appui à ces merveilleux étudiants.
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J’aimerais faire un bref commentaire.
Pour ce qui est des étudiants qui sont confrontés à cette situation, un bon nombre d’entre eux ont communiqué avec moi. J’ai parlé à beaucoup d’entre eux, et je travaille à leurs côtés pour recueillir leurs renseignements et obtenir leur consentement. J’avais déjà discuté avec le de la situation afin de lui présenter leurs dossiers et d’obtenir, je l’espère, des résultats positifs pour eux.
Dans le cas de M. Lovepreet Singh, il fait face à une expulsion imminente, et c’est donc un dossier urgent. En fait, j’ai reçu un courriel à ce sujet tout à l’heure.
Absolument, nous devons le faire.
Le travail du Comité... Comme je l’ai expliqué aux étudiants, aussi anxieux soient-ils, notre comité n’a pas le pouvoir de renoncer ou de surseoir aux expulsions. Seul le peut le faire — ou la Cour fédérale. Toutefois, ce que nous pouvons faire, bien sûr, c’est examiner la situation et envisager différentes recommandations à formuler au gouvernement pour voir comment nous pouvons empêcher que cela ne se reproduise.
Ce qui est le plus urgent pour les étudiants qui sont confrontés à cette situation à l’heure actuelle, c’est que nous devons emprunter une voie différente. À mon avis, la meilleure façon d’aller de l’avant est de porter chaque cas individuellement à l’attention du pour qu'il soit réglé. C’est exactement ce que je fais avec mon équipe.
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Comme je vous l'ai dit, madame la présidente, cette motion est inscrite au Feuilleton depuis le 27 mars. Je propose:
Que, le Comité fasse rapport de ce qui suit à la Chambre: que le chef de l'opposition russe Vladimir Kara-Murza fait l'objet de persécutions politiques dans la Fédération de Russie, y compris un simulacre de procès avec des accusations de haute trahison à la suite de sa condamnation publique de la guerre injustifiée et illégale de la Russie contre l'Ukraine. Vladimir Kara-Murza a survécu à deux tentatives d'assassinat par empoisonnement, notamment en 2015 et 2017, et il est actuellement emprisonné en Russie, où sa santé est chancelante. Que Vladimir Kara-Murza a reçu le prix Vaclav Havel des droits de l'homme décerné par l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe et qu'il est un agrégé supérieur au Centre Raoul Wallenberg pour les droits de l'homme. Par conséquent, le Comité demande au gouvernement du Canada d'accorder la citoyenneté canadienne à titre honoraire à Vladimir Kara-Murza et d'exiger que la Fédération de Russie le libère.
C'est la motion qui a été présentée, madame la présidente.
Permettez-moi d'expliquer brièvement en quoi cette motion est toujours d'actualité. Il est toujours incarcéré. Il a 41 ans. Nous avons tous deux le même âge. Il a trois enfants. Son épouse, Evgenia Kara-Murza, a déjà comparu devant le Comité, et elle a discuté avec des députés.
Nous essayons de conclure un accord avec toutes les parties sur une motion d'accord unanime, et je crois savoir que nous avons encore des difficultés à y parvenir. Il est détenu depuis avril 2022. Le traitement qu'il a subi de la part de ses geôliers est des plus injustes. Il est, au côté d'Alexei Navalny, un des leaders de l'opposition officielle en Russie, avec qui il mène la charge pour la défense des droits démocratiques des opposants au régime de Vladimir Poutine et au Kremlin.
Sa santé s'est dégradée. Il a perdu une quarantaine de livres depuis le début de son procès. Croyez-moi, il n'avait pas 40 livres à perdre; c'est un peu comme si moi, je devais perdre 40 livres. Au cours de ses deux dernières visites en Russie, en 2015 et en 2017, il a été victime de deux tentatives d'empoisonnement, soupçonnées d'avoir été dirigées par nul autre que le président Vladimir Poutine. On lui a diagnostiqué une polyneuropathie. Il a perdu la sensibilité des deux pieds et d'un bras. Même en vertu de la loi russe, un tel diagnostic aurait dû conduire à sa libération, et il est très probable qu'il mourra bientôt s'il n'est pas libéré.
Malheureusement, et on pouvait s'y attendre, les tribunaux russes l'ont reconnu coupable et l'ont condamné à 25 ans de prison. Je tiens également à signaler que les présidents des comités des affaires étrangères de plusieurs États européens ont publié une déclaration dénonçant la sentence prononcée à l'encontre de Vladimir Kara-Murza. Comme le savent tous les prisonniers politiques — j'en ai rencontrés quelques-uns depuis que je suis sur la Colline du Parlement —, si les noms et les cas de ces opposants ne sont pas portés à l'attention du public, ils tomberont dans l'oubli et des régimes comme celui de Vladimir Poutine auront tout le loisir d'assassiner les opposants qu'ils emprisonnent. Ils ont déjà fait la démonstration dans le passé qu'ils pouvaient agir de la sorte. Boris Nemtsov a été lâchement assassiné un soir, pendant qu'il traversait un pont à un jet de pierre du Kremlin.
Pour les leaders de l'opposition russe, pour les Russes qui soutiennent la démocratie et croient en la Fédération de Russie, la vie n'est pas de tout repos. Je me réjouis d'être un citoyen canadien. La situation est extrêmement difficile pour eux. Octroyer la citoyenneté honoraire est le moins que l'on puisse faire pour appuyer quelqu'un qui a pratiquement sacrifié sa vie pour le mouvement démocratique, pour la défense des droits de la personne, pour la liberté d'expression et pour la liberté tout court. Les seules choses qu'il a dites, et qui l'ont conduit devant les tribunaux russes, sont que l'invasion de l'Ukraine est illégale et injuste, qu'il continuera de s'opposer au régime de Vladimir Poutine et aux kleptocrates du Kremlin.
J'espère que nous parviendrons à un accord sur la motion, que nous pourrons la soumettre à la Chambre des communes pour qu'elle l'adopte, et qu'à terme, le Sénat pourra nous imiter. Si je ne m'abuse, six citoyennetés honorifiques ont été accordées au cours des 30 ou 40 dernières années. Il s'agirait de la septième. Je ne vois personne de plus méritant que Vladimir Kara-Murza.
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Je tiens à remercier mon collègue d'avoir présenté cette motion. Nous sommes d'accord sur les principes de sa motion à bien des égards.
Je ne cherche à contrarier personne au sein de ce comité, mais je pense que nous devons procéder dans les règles de l'art. La citoyenneté canadienne ne relève pas du pouvoir discrétionnaire du . Je pense qu'il est important que cela soit consigné. Il s'agit d'un geste purement symbolique, qui émane de la Chambre. Comme l'a mentionné à juste titre mon collègue, depuis 2001, seules six citoyennetés ont été accordées à titre honorifique et l'une d'elles a malheureusement été révoquée. Cela s'est fait par le biais d'une motion de consentement unanime qui a été proposée à la Chambre, afin qu'une résolution commune soit adoptée en vue d'accorder cet honneur.
Je pense qu'il est important que tout le monde comprenne que les personnes qui reçoivent cet honneur ne bénéficient d'aucun des droits détenus par les citoyens canadiens, tels que la possibilité d'obtenir ou de détenir un passeport canadien, et qu'on ne les autorise pas à exercer les devoirs associés à la citoyenneté canadienne. Je pense qu'il est important que nous ayons une idée claire de ce que nous souhaitons faire, et que cela soit consigné.
Mon collègue a mentionné à quel point la situation est pénible pour cette personne exceptionnelle qui juge qu'il est de son devoir de défier et de contester le régime actuel de Vladimir Poutine, et de s'opposer à ses agissements. Je pense que nous sommes d'accord sur tous les aspects de ce qui est proposé. J'espère que mes collègues emboîteront le pas, car je pense que nous sommes d'accord sur les principes, mais nous devons nous assurer que le texte reflète bien les pratiques antérieures, qu'il exprime le plus fidèlement possible ce que nous souhaitons faire.
Pour cette raison, madame la présidente, j'aimerais proposer un amendement à la motion de mon collègue. Si c'est possible, j'aimerais le lire dans les deux langues officielles.
Madame la présidente, ce serait peut-être plus simple si je lisais la motion avec l'amendement de la façon dont je l'entends.
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Je suis d'accord avec la deuxième partie, où « le gouvernement du Canada » est supprimé et remplacé par « le Parlement », mais je ne suis pas d'accord avec l'idée d'un communiqué de presse. Je veux bien publier un communiqué de presse, mais je peux vous dire que Vladimir Poutine n'a que faire d'un tel communiqué de presse.
Nous tous ici présents avons été sanctionnés par la Fédération de Russie. Nous sommes tous interdits d'entrée dans ce pays, ce qui est un insigne que je me targue de porter avec la plus grande fierté. Pour une raison ou pour une autre, mon nom ne figurait pas sur la première liste publiée — un grand nombre d'entre nous n'y figuraient pas — et il était très difficile d'aborder cette question avec les membres de ma famille, pour qui le fait de ne pas être sanctionné par le régime pouvait porter atteinte à ma réputation.
La première partie de l'amendement doit être rejetée. C'est quelque chose que nous avons déjà tenté de faire. Le Comité a déjà publié un communiqué de presse et cela ne nous a menés nulle part. Il y en a eu un sur les chrétiens minoritaires persécutés à l'étranger, et il y en a eu deux autres plus tôt cette année. Ils sont rapidement tombés dans l'oubli. Ce qui ne tombe pas si facilement dans l'oubli, par contre, ce qui attire l'attention d'autres régimes, c'est lorsque le Parlement et les comités parlementaires agissent, c'est lorsqu'ils posent des gestes concrets. Par des lois du Parlement, nous avons reconnu des génocides. Il s'agit de gestes concrets. Nous adoptons des motions avec un consentement unanime. Voilà des actions qui ne passent pas inaperçues.
À mon avis, même si les motions ne sont pas contraignantes, c'est toujours ainsi que nous avons procédé par le passé, lorsqu'il s'agissait d'accorder la citoyenneté à titre honorifique. Nous pouvons le faire par l'entremise du Parlement, c'est une façon de procéder.
Je n'appuie pas l'amendement, même si la moitié de celui‑ci me convient. Un communiqué de presse ne suffira pas. J'aimerais qu'on en fasse rapport à la Chambre. C'est la seule façon de faire. Un communiqué de presse ne suffit tout simplement pas. Ça n'aidera pas. La Fédération de Russie s'en fiche. Elle ne s'intéresse pas à ce que nous faisons ici. Un communiqué de presse ne changera rien.
En parallèle, d'autres parlements posent des gestes concrets. Le temps presse.