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Bonjour à tous. La séance est ouverte.
Bienvenue à la 37e séance du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes.
Je souhaite la bienvenue aux nouveaux membres du Comité. Nous accueillons M. Maguire, M. Kmiec et Mme Rempel Garner.
Bienvenue au Comité de l'immigration et de la citoyenneté.
Aujourd'hui, nous poursuivons notre étude des arriérés et des délais de traitement.
J'aimerais souhaiter la bienvenue aux témoins qui comparaissent devant le Comité. Tous les témoins disposeront de cinq minutes pour faire leur déclaration préliminaire, après quoi nous passerons aux questions.
Aujourd'hui, notre premier groupe de témoins sera composé d'Elizabeth Long, avocate-procureure de Long Mangalji LLP, de Janet Dench, directrice générale du Conseil canadien pour les réfugiés, et de Mary Roman, directrice générale de l'Ottawa Community Immigrant Services Organization.
Bienvenue à ce comité. Vous disposerez chacune de cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire, puis nous passerons aux questions.
Nous allons commencer par Mme Long.
Madame Long, veuillez commencer. Vous avez cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire.
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Merci beaucoup de m'avoir permis de témoigner.
J'aimerais vous parler aujourd'hui de l'arriéré des demandes de résidence temporaire, des permis de travail, des permis d'études, des visas de visiteur et des permis de séjour temporaire qui portent sur les interdictions de territoire.
La plupart des demandes de résidence temporaire sont urgentes. Les employeurs ont besoin que les personnes commencent à travailler pour eux immédiatement. Les étudiants doivent aller à l'école. Les visiteurs ont besoin de voir leur famille. Cependant, nous constatons des délais de traitement scandaleux pour ces demandes. Il faut par exemple 168 jours pour les permis de travail au Canada; 32 semaines pour les permis de travail au bureau des visas de Dubaï; 35 semaines à celui de Singapour; 37 semaines à celui du Pakistan; 508 jours pour les super visas au bureau des visas de New York. Les demandes d'aides familiaux n'ont même pas été traitées depuis l'ouverture du programme en 2019. Il faut maintenant entre deux et quatre ans pour traiter les demandes de permis de séjour temporaire et les autres demandes de résidence temporaire qui sont déposées au Canada et transférées à des bureaux locaux.
Il en résulte que la vie des gens reste en suspens pendant des durées intenables. Il y a beaucoup de gens au Canada qui se retrouvent dans la misère parce qu'ils ne sont pas en mesure de travailler, alors que leurs employeurs connaissent des pénuries de main-d'œuvre. Il y a des chaises vides dans les salles de classe parce que les étudiants ne peuvent pas obtenir leur permis d'études. Les personnes d'une même famille ne peuvent pas être réunies avec leurs proches.
Comment pouvons-nous régler ce problème? J'ai quelques suggestions.
Premièrement, nous devons déterminer qui évalue les demandes. À l'heure actuelle, nous utilisons toujours l'ancien système qui a été élaboré il y a des décennies, c'est-à-dire les bureaux des visas. À l'époque nous recevions les demandes sur papier et les demandeurs étaient interrogés par les agents des bureaux des visas. Ces bureaux des visas traitent toujours la plupart des demandes qui sont présentées dans une région particulière. C'est inutile. La loi a été modifiée en 2019 pour permettre le traitement des demandes par n'importe quel bureau, mais nous suivons toujours l'ancien système, selon lequel les bureaux des visas traitent les demandes.
Désormais les demandes sont toutes soumises en ligne. Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, IRCC, n'a pas besoin d'embaucher des gens à l'étranger ou d'envoyer des gens à l'étranger. IRCC ferait mieux d'embaucher au Canada. Les décisions devraient être prises au Canada, où nous formons des agents et des équipes spécialisés pour traiter des demandes particulières. Cela augmenterait l'efficacité tout en éliminant la discrimination en matière de délais de traitement et de taux de rejet selon l'endroit où se trouve le demandeur.
Deuxièmement, nous devons élaborer des critères appropriés qui sont clairement énoncés afin que les agents et le public puissent comprendre comment les décisions sont prises. À l'heure actuelle, les critères utilisés par un agent pour décider de façon floue s'il croit qu'un demandeur va retourner au pays sont beaucoup trop vagues, ce qui entraîne des frustrations des deux côtés. Cela contribue à engorger la Cour fédérale avec des contestations de décisions déraisonnables.
Enfin, il faut faire attention à l'utilisation d'outils comme Chinook. Si les taux de refus grimpent en flèche après l'adoption de ce genre d'outils, on devrait présumer qu'il y a un problème avec le système. Je crois savoir que votre comité a déjà mené plusieurs études sur ces outils et les problèmes sous-jacents qu'ils posent, mais j'aimerais souligner que bon nombre des décisions issues de systèmes qui ont adopté ces outils sont injustes. Par conséquent, la Cour fédérale est engorgée par des contestations. Par conséquent davantage de ressources sont utilisées.
Ce qui peut sembler efficace, s'il finit par être injuste, entraînera en fait des arriérés et des retards supplémentaires.
Merci beaucoup.
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Je vous remercie de m'avoir invitée à m'adresser au Comité dans le cadre de votre étude sur l'arriéré des demandes et les délais de traitement.
Le Conseil canadien pour les réfugiés a de nombreuses préoccupations au sujet des arriérés et des délais de traitement, mais aujourd'hui, j'aimerais me concentrer sur les demandes de résidence permanente présentées par des personnes protégées au Canada et les membres de leur famille. Nous avons abordé cette question dans un mémoire que nous avons présenté en juillet, intitulé « Les réfugiés acceptés: en attente et séparés de leur famille », que vous avez sous les yeux, je l'espère.
Premièrement, de qui parlons-nous? Les personnes protégées au Canada sont des personnes qui ont présenté une demande de statut de réfugié au Canada et qui ont été jugées être des réfugiés au sens de la Convention ou des personnes protégées. Elles peuvent ensuite demander la résidence permanente pour elles-mêmes ainsi que pour les membres de leur famille immédiate, leur conjoint et leurs enfants, qu'ils se trouvent au Canada ou à l'étranger.
À la fin janvier 2022, il y avait un inventaire de près de 70 000 demandes de réfugiés acceptées, c'est-à-dire des personnes protégées et des membres de leur famille. Cependant, en février, le gouvernement a annoncé un objectif de seulement 24 500 personnes protégées au Canada et personnes à charge à l'étranger. Selon le plan pluriannuel du gouvernement, l'objectif augmente très légèrement l'année prochaine, passant à 25 000. Cela signifie que le gouvernement prévoit que certains des demandeurs figurant dans l'inventaire de janvier 2022 ne recevront pas leur résidence permanente avant 2024.
L'écart entre le nombre de demandeurs en attente et l'objectif des niveaux d'immigration ne fera que croître, parce que la Commission de l'immigration et du statut de réfugié, la CISR prend davantage de décisions concernant les réfugiés. Cela est attribuable à la pandémie et à l'ajout de nouveaux décideurs. Déjà en 2021, plus de 30 000 personnes ont été acceptées comme réfugiés par la CISR, contre 16 000 en 2020.
L'objectif d'immigration de 24 500 personnes protégées en 2022 est bien trop faible pour les 30 000 personnes acceptées comme réfugiés en 2021, même avant de prendre en compte les membres de leur famille à l'étranger. En même temps que l'écart se creuse entre le nombre de personnes acceptées comme réfugiés et l'objectif d'immigration, les délais d'attente deviennent de plus en plus longs.
Notre mémoire décrit certaines des conséquences graves pour les réfugiés qui doivent attendre des années avant d'obtenir la résidence permanente, mais l'incidence la plus dévastatrice concerne la séparation prolongée des familles. Souvent les personnes contraintes de fuir sont séparées de leur famille immédiate. Leur conjoint ou conjointe et leurs enfants peuvent rester dans leur pays d'origine, soumis dans certains cas aux menaces des mêmes agents de persécution que le réfugié a fuis. Dans d'autres cas, les membres de la famille ont également été déplacés de leur pays d'origine et survivent dans des conditions précaires dans un pays tiers. Certains parents ont dû laisser leurs enfants à la garde d'un parent âgé, voire d'un voisin.
Je vous invite à écouter les paroles d'une mère.
[Français]
J’ai dû laisser derrière moi mon conjoint et deux de mes enfants. J’ai voyagé parce que je le devais — c’était le seul choix et je pleurais beaucoup, mais j’ai été poussée par ma famille à partir.
En 2018, j'ai commencé mon parcours de réfugiée au Canada. Je n'avais pas de famille, pas d'amis et je ne savais rien du système au Canada ou de la vie au Canada.
C’est tellement stressant d’attendre une audience, puis d’attendre la résidence permanente, puis d’attendre que votre famille à l’étranger obtienne sa résidence permanente. Il m’a fallu près de quatre ans pour être en mesure de retrouver ma famille.
Mes enfants et moi nous avons perdu quatre années de notre vie commune. Nous avons beaucoup souffert [...] Je ne pouvais pas supporter la vie sans mes enfants, et mes enfants souffraient en même temps. Ils ont cessé d’aller à l’école; ils vivaient dans une peur constante. Pas de soins de santé, pas d’école, leur vie et la mienne s’arrêtaient.
Je me demandais toujours comment un grand pays développé comme le Canada peut permettre que des familles soient séparées aussi longtemps, surtout si des enfants sont concernés.
Je pense que ces quatre années auront toujours un impact sur nous. On ne les oubliera jamais, la douleur que nous avons eue ne disparaîtra jamais.
J'aimerais souligner qu'IRCC refuse de publier les délais de traitement pour les membres de la famille à l'étranger des réfugiés acceptés, que ce soit au niveau mondial ou par région.
En 2021, IRCC a informé une journaliste que, pour les cas de réunification familiale finalisés entre avril 2020 et mars 2021, le délai de traitement était de 39 mois, donc plus de trois ans. Selon l'expérience de nos membres, les délais varient beaucoup selon la région, et les personnes se trouvant en Afrique ou en Haïti attendent en général très longtemps; cette situation va complètement à l'encontre de l'engagement du ministère de lutter contre le racisme.
[Traduction]
Notre rapport se termine par quatre recommandations, soit de s'assurer que la lettre de mandat du ministre sur la réunification des familles s'applique aux réfugiés et pas seulement à la catégorie de la famille; d'augmenter les objectifs d'immigration pour les personnes protégées au Canada et les personnes à charge à l'étranger; de publier les délais de traitement pour les personnes à charge des réfugiés à l'étranger; et de modifier la loi pour accorder automatiquement la résidence permanente aux réfugiés acceptés.
Merci.
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Je vous remercie, madame la présidente et honorables membres du Comité, d'avoir invité l'Ottawa Community Immigrant Services Organization, ou OCISO, à vous faire part de son expérience quant aux arriérés et aux temps de traitement de dossiers à IRCC.
Depuis 45 ans, l'OCISO, en partenariat avec IRCC, soutient les nouveaux arrivants qui s'établissent à Ottawa. Nous avons affronté nombre de questions complexes dans la foulée des vagues d'immigration venant de divers pays d'origine. Aujourd'hui, nous voudrions exposer les difficultés qui se présentent dans deux catégories d'immigration du volet général: les arriérés relatifs aux demandes de citoyenneté et de renouvellement de résidence permanente des réfugiés pris en charge par le gouvernement, ou RPG, et les arriérés attribuables aux temps de traitement des demandes d'asile.
La plupart des RPG sont des clients vulnérables qui rencontrent de nombreux obstacles. Un pourcentage élevé d'entre eux sont en situation de handicap. La plupart d'entre eux éprouvent des difficultés au chapitre de la langue et de la littératie numérique. Même si nous voyons d'un bon œil le lancement du système de demande en ligne d'IRCC, force nous est d'admettre que ces clients ne peuvent s'en servir eux-mêmes. Ils doivent plutôt recourir aux services de nos intervenants en établissement pour les aider à présenter des demandes de renouvellement de résidence permanente ou de citoyenneté, et à fournir des réponses en cas de retards.
Les arriérés font en sorte qu'il faut maintenant deux ans pour rendre une décision dans un dossier de citoyenneté et six mois ou plus pour les renouvellements de résidence permanente. En raison des répercussions et pour des raisons de sécurité, les RPG ne peuvent pas retourner dans leur pays d'origine ou être réunis avec leur famille tant qu'ils n'ont pas la citoyenneté canadienne et un passeport. Par ailleurs, nous avons remarqué que les demandes présentées après la COVID, en 2021, ont été traitées en priorité, alors que celles datant de 2019 et de 2020 sont encore en attente.
Nous suivons le dossier de certaines personnes qui ont besoin de mesures d'adaptation pour entendre et parler. Certains dossiers qui n'ont pu être traités avant des mois, que ce soit pour le test ou la cérémonie de citoyenneté. Nos intervenants peinent à obtenir des réponses avec le formulaire fourni sur le Web ou en parlant avec un agent au téléphone. Des enfants accompagnent certains adultes victimes de retard de traitement, et leurs dossiers ne peuvent être traités de manière distincte sans terminer celui de leurs parents. À cela s'ajoutent les difficultés économiques découlant aux coûts du processus de demande des RPG.
Aujourd'hui, l'OCISO recommande au Comité et à IRCC des solutions faisables qui pourraient fonctionner, comme l'adoption de la même approche que l'Agenre du revenu du Canada, laquelle a ouvert un centre d'aide pendant la période des impôts pour les organismes à but non lucratif et les bénévoles. Nous proposons également qu'IRCC crée une ligne d'aide téléphonique concernant les temps de traitement indus, laquelle ne serait accessible qu'au moyen d'un code propre à chaque organisation pour que les intervenants en établissement et les organisations sans but lucratif puissent obtenir des réponses pour leurs clients. Nous proposons en outre de geler toutes les nouvelles demandes pour quelques mois afin d'éliminer les dossiers en attente des années précédentes, et de commencer à accepter de nouveaux dossiers une fois que le traitement de tous les dossiers en retard sera terminé.
Nous avons un rêve, que nous partageons avec vous aujourd'hui. Nous misons sur l'innovation future de l'intelligence artificielle pour trier les demandes, processus au cours duquel les diverses composantes des demandes seraient examinées par l'Agence du revenu du Canada, l'Agence des services frontaliers du Canada, les agents responsables des vérifications de sécurité et IRCC, qui seraient tous liés au sein d'un réseau intergouvernemental pour que le système puisse trier et traiter de lui-même des groupes de dossiers complets, réduisant ainsi le temps de traitement et la charge de travail des agents d'immigration et leur intervention humaine dans l'examen des dossiers.
Je parlerai maintenant des demandeurs d'asile.
Le délai pour l'obtention d'un permis de travail peut maintenant aller jusqu'à un an. Le fait est que les demandeurs d'asile sont habituellement qualifiés et prêts à l'emploi, mais tout est gelé pour eux pendant un an. Ils ne peuvent pas obtenir de permis de conduire ou étudier à l'université. Ils dépendent de l'aide au revenu, aux frais des contribuables et du gouvernement. Sans le statut de résident permanent, ils ne peuvent pas quitter le pays, faire venir leur famille ou présenter de demande pour être réunis avec leurs êtres chers.
L'OCISO recommande qu'IRCC accorde des permis de travail ouverts immédiatement à tous les demandeurs pour atténuer la pression en attendant que leur dossier soit traité. Ce que nous demandons s'apparente à l'approche adoptée par IRCC dans le cadre de l'Autorisation de voyage d'urgence Canada-Ukraine, ou AVUCU, qui s'est avérée une réussite, car elle a permis aux gens de travailler immédiatement. Nous espérons que cette approche s'appliquera également à tous les demandeurs d'asile.
Merci beaucoup.
Je salue les témoins qui participent aujourd'hui à cette étude très importante. Ils ont abordé plusieurs sujets dans leurs discours d'ouverture, alors je ne pourrai pas tous les aborder en six minutes seulement.
Madame Dench, dans une réponse du à un rapport produit à la suite d'une étude effectuée par ce comité sur la sélection des étudiants étrangers et les iniquités qui existaient entre les étudiants provenant d'Afrique et ceux venant d'ailleurs, le ministre a carrément admis qu'il y avait du racisme — c'est le mot qu'il a utilisé — au sein d'IRCC et que cela pouvait avoir une incidence sur l'obtention d'un permis d'étude, selon la provenance de la personne en question.
Selon vous, le racisme au sein d'IRCC affecte-t-il les délais de traitement des dossiers, puisque c'est ce qui nous intéresse dans notre étude d'aujourd'hui?
Je pense qu'il serait aussi beaucoup plus digne et plus humain d'accueillir ces gens par la grande porte plutôt que par la petite.
Merci beaucoup, madame Dench.
Madame Long, vous avez abordé le sujet de la double intention lors de votre allocution d'ouverture.
Vous disiez que la loi canadienne permettait à un étudiant qui a obtenu son permis d'études de faire une demande de résidence permanente après quelque temps, mais que la même loi accordait à un agent le pouvoir de refuser un permis d'études à un étudiant parce qu'il pourrait décider de rester au pays à la suite de l'obtention de son diplôme.
J'aimerais que vous nous en parliez davantage et que vous nous disiez à quel point ce genre de pouvoir conféré aux agents peut affecter les délais.
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C'est même un peu schizophrénique.
Je vais passer à un autre sujet.
Madame Long, dans votre travail, avez-vous remarqué qu'IRCC était mal préparé lorsque survenait une crise internationale comme la crise ukrainienne, la crise afghane ou même le tremblement de terre en Haïti? Malheureusement, cela affecte directement les délais. Pendant la crise afghane, entre 15 et 25 % des agents d'IRCC avaient été envoyés pour traiter seulement les dossiers liés à ce qu'il se passait en Afghanistan.
Selon vous, IRCC ne devrait-il pas se doter d'un mécanisme d'urgence qu'il pourrait mettre en place rapidement, plutôt que d'être pris au dépourvu chaque fois qu'il y a une crise internationale?
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Merci beaucoup, madame la présidente, et merci à tous les témoins de leurs exposés.
J'aimerais d'abord poser une question à Mme Long.
En ce qui concerne les retards de traitement qui se produisent à peu près dans chaque volet d'IRCC, vous avez fait des suggestions sur la façon d'améliorer le système. J'ai beaucoup aimé l'idée d'avoir des agents spécialisés dans différents volets.
L'autre problème, c'est qu'il y a plus de 500 000 travailleurs étrangers temporaires ou sans papiers au Canada. En même temps, l'industrie réclame davantage de travailleurs, et nous avons tendance à nous tourner vers les travailleurs étrangers temporaires.
Le gouvernement devrait‑il chercher à régulariser la situation des gens qui sont déjà ici pour diverses raisons et à répondre aux besoins d'immigration causés par la pénurie de main-d'œuvre qualifiée?
Dans le même ordre d'idées, en ce qui concerne la régularisation des personnes, que suggérez-vous au gouvernement pour simplifier ce processus? À l'heure actuelle, les formalités administratives sont très lourdes.
Madame Long, en ce qui concerne les personnes dont le permis de travail a expiré parce qu'elles n'ont pas pu le renouveler à temps, le gouvernement devrait‑il rationaliser le traitement de leurs dossiers, régulariser le processus, éliminer une partie des formalités administratives afin de réduire la charge de travail, de gagner en efficacité et de maximiser l'efficacité au sein d'IRCC?
Je vais donner la parole à Mme Long, puis à Mme Dench.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Tout d'abord, permettez-moi de souhaiter la bienvenue aux trois témoins à notre comité, où nous continuons d'étudier les arriérés et les délais de traitement pour toutes les catégories d'immigration.
Je vais commencer par Mme Dench. Un mémoire a été présenté au nom du Conseil canadien pour les réfugiés. Je l'ai lu avec beaucoup d'intérêt parce que, du côté provincial, j'ai beaucoup travaillé avec les réfugiés et tous les volets d'immigration. Il s'intitulait « Les réfugiés acceptés: en attente et séparés de leur famille », et vous y exhortiez le à renforcer la réunification des familles en introduisant des demandes électroniques. Vous proposiez précisément que la réunification des familles de réfugiés, et non seulement la catégorie du regroupement familial, fasse l'objet de demandes électroniques.
Permettez-moi de vous poser la question suivante: à votre avis, IRCC devrait‑il passer aux demandes électroniques pour les réfugiés qui cherchent à réunir leur famille? Croyez-vous que les demandes électroniques permettraient d'accélérer le processus? Pensez-vous qu'elles seraient traitées plus rapidement? Qu'en est‑il des ressources nécessaires pour remplir ces formulaires et permettre aux familles séparées d'avoir des voies de communication plus directes avec les fonctionnaires d'IRCC?
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Pour ce qui est de la réunification des familles des réfugiés, nous avons travaillé avec le ministère sur divers mécanismes pour essayer d'accélérer le traitement des demandes. Le ministère a notamment envisagé la possibilité de traiter les demandes au Canada, ce qui va dans le sens de ce dont parlait Mme Long.
Le problème, et c'est ce que nous soulignons dans notre mémoire, c'est qu'il est possible d'avoir un traitement efficace, mais si les objectifs empêchent les gens d'arriver au Canada, peu importe l'efficacité du traitement. Ils devront encore attendre l'année suivante. C'est ce qui arrive. Si les objectifs fixés ne sont que de 24 500 personnes cette année, une fois que les autorités auront reçu ce nombre de personnes, elles ne traiteront plus de demandes avant l'année suivante. Les objectifs sont le principal problème.
Pour ce qui est du deuxième point concernant la possibilité de parler à quelqu'un, c'est un besoin criant. Nous entendons constamment des gens dire que les pièces du dossier semblent s'être perdues quelque part, qu'il est incompréhensible que les choses n'aillent pas de l'avant d'une façon appropriée ou qu'il y a eu une sorte de malentendu, mais qu'il est très difficile de parler à qui que ce soit au ministère de l'Immigration.
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Merci, madame la présidente.
Mesdames, vous êtes des expertes dans vos domaines respectifs. En tant que politiciens, notre travail est de vous écouter et de nous assurer que le rapport que nous allons rédiger va vraiment refléter ce que vous nous avez dit.
L'idée de créer un poste d'ombudsman de l'immigration chemine toujours plus, même si tout le monde n'est pas d'accord sur cette idée.
J'aimerais que les trois témoins nous donnent leur opinion à cet égard.
Madame Roman, vous pouvez commencer.
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Je suis désolée de vous interrompre, madame Kwan. Votre temps est écoulé.
Sur ce, la visite de notre premier groupe de témoins tire à sa fin.
Au nom de tous les membres du Comité, je tiens à remercier les trois témoins de leur présence. Si vous avez d'autres points à soulever à l'attention du Comité, vous pouvez toujours envoyer un mémoire écrit à la greffière.
Je vais donc suspendre la séance pendant quelques minutes afin que nous puissions accueillir le deuxième groupe de témoins.
Madame la greffière, vous pouvez vérifier le son, puis nous pourrons commencer.
La séance est suspendue. Merci.
Nous accueillons trois témoins. Je remercie tous les témoins de comparaître devant le Comité.
J'aimerais souhaiter la bienvenue à M. Omer Khayyam, avocat de la Omni Law Professional Corporation, qui se joint à nous par vidéoconférence. Nous accueillons également Roger Rai, directeur, Regency Immigration Solutions, et Shervin Madani, de la même organisation. Notre troisième témoin présent sur place aujourd'hui est Siavash Shekarian, premier dirigeant et avocat en chef, Shekarian Law Professional Corporation.
Bienvenue, encore une fois.
Tous les témoins disposeront de cinq minutes pour faire leur déclaration préliminaire, et nous commencerons par M. Khayyam.
M. Khayyam, vous avez cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire. Vous pouvez commencer.
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Bonjour à tous. Merci de m'avoir invité.
Je m'appelle Omer Khayyam. Je suis avocat spécialisé en droit de l'immigration à Saskatoon, en Saskatchewan. J'aimerais vous faire part de quelques réflexions sur l'arriéré croissant en matière d'immigration et vous faire des recommandations.
Les retards en matière d'immigration ont des conséquences directes sur tous les aspects de la vie des résidents temporaires. Je vais vous donner quelques exemples d'expériences vécues par des clients au cours des deux dernières semaines.
J'ai actuellement un client qui ne peut pas rendre visite à son père malade parce qu'IRCC a retardé la délivrance de son CRP, son certificat de résidence permanente, à partir du portail de confirmation de la résidence permanente. Il a dû attendre parce qu'il ne pouvait pas obtenir sa carte de résident permanent pour se rendre à l'étranger et en revenir.
J'ai un autre client dont le dépôt initial de documents à la Cour fédérale a pris beaucoup de temps avant d'être approuvé en raison des arriérés actuels à la Cour.
Les cartes d'assurance-maladie ne peuvent pas être renouvelées lorsque la délivrance des permis de travail est retardée. D'autres ont même de la difficulté à obtenir leur première carte d'assurance-maladie. J'ai eu une cliente qui était très malade, et elle a échoué à maintes reprises à faire renouveler sa carte d'assurance-maladie. Dans le cas d'une autre famille, les parents ont dû retirer leurs enfants de l'école publique parce qu'ils n'ont tout simplement pas pu faire approuver leur permis de travail à temps.
J'ai des clients qui retardent un mariage pour obtenir de meilleures notes d'Entrée express, d'autres qui retardent le démarrage d'entreprises jusqu'à ce qu'ils deviennent des résidents permanents et d'autres qui veulent acheter une maison dans un marché canadien coûteux, mais qui n'ont pas leur statut. Certains d'entre eux vont peut-être l'acheter; d'autres vont retarder leur achat. Au bout du compte, ils finiront par payer plus cher.
C'est une situation déshumanisante. Les gens deviennent des numéros de dossier et des catégories. Dans les médias, nous ne voyons que de l'autocongratulation et des sourires. Mes clients obtiennent une barre de progression, et ils me demandent sans cesse où en est rendu leur pourcentage, mais ils constatent rapidement que c'est une création trompeuse et fictive d'IRCC pour les faire patienter.
L'immigration devrait se traduire par de nouveaux débuts, de nouvelles relations et la confiance. La première leçon qu'un immigrant apprend, c'est de ne pas faire confiance au gouvernement canadien. En tant qu'avocats, notre charge de travail a augmenté avec l'arriéré. Les clients sont plus frustrés que jamais. Bien que des programmes comme la Voie d’accès de la résidence temporaire à la résidence permanente soient approuvés en trois mois, d'autres comme le Programme des aides familiaux peuvent nécessiter une attente de trois à quatre ans, de sorte que les gens ne savent pas à quoi s'attendre. Puisque la prévisibilité est en train de s'éroder, la certitude se fait de plus en plus rare.
J'aimerais revenir sur ces trois points, à savoir la certitude, la prévisibilité et la cohérence, car ils sont essentiels à la primauté du droit, et cela s'applique à l'immigration. Il ne s'agit pas seulement d'un programme gouvernemental; c'est un programme qui fait partie du système judiciaire au Canada.
Je suggère d'aborder différemment ce problème de l'arriéré de 2,7 millions de dossiers. Je ne pense pas que l'on puisse régler ce problème en pensant de la même façon que lorsqu'on l'a créé. Certaines suggestions sont peut-être plus draconiennes, mais je vous offre matière à réflexion.
En vertu de notre système de justice pénale, nous procédons à deux millions d'arrestations par année. Nous pouvons peut-être apprendre quelque chose de ce domaine du droit. Lorsque j'ai travaillé à l'aide juridique, j'ai remarqué que lorsqu'ils ne pouvaient pas s'occuper de certains dossiers, ils faisaient appel à des avocats du secteur privé. En matière d'immigration, nous pourrions peut-être confier une partie du travail à des avocats qui s'occuperaient des parties du traitement des visas qui ne sont pas cruciales pour la décision et, à tout le moins, alléger le fardeau des agents des visas qui, au bout du compte, prendraient la décision finale.
Certains tribunaux provinciaux ont des programmes de fin de semaine dans le cadre desquels un juge, un procureur et un avocat du secteur privé viennent alléger le fardeau de la semaine suivante. L'arriéré peut‑il être réglé de 9 heures à 17 heures, du lundi au vendredi? Je pense qu'IRCC devrait utiliser les ressources dont il dispose et offrir des incitatifs aux agents expérimentés pour qu'ils travaillent de plus longues heures et parfois la fin de semaine.
On a proposé d'accélérer l'approbation d'un certain nombre de personnes en masse. Je pense qu'une loterie contrôlée d'approbation des demandeurs à faible risque, peut-être de 1 à 2 %, pourrait régler le problème à court terme, mais cela exercerait des pressions sur d'autres secteurs. Je pourrai peut-être en parler davantage plus tard, mais je pense qu'il faut tenir compte des conséquences imprévues de certaines de ces mesures.
Je n'ai pas de solutions concrètes; je peux seulement suggérer que les problèmes existants soient examinés différemment.
Il y a une chose que j'ai examinée, mais je ne sais pas combien de temps il me reste pour en parler.
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J'aimerais remercier le Comité de nous avoir invités à parler du problème actuel de l'arriéré des demandes et des délais de traitement.
Je suis un ex‑agent de l'Agence des services frontaliers du Canada, l'ASFC, et j'ai travaillé au poste frontalier du Pacifique à Surrey, en Colombie-Britannique, de 2007 à 2012. Depuis 2012, je suis propriétaire et directeur de Regency Immigration Solutions, située à Surrey, en Colombie-Britannique. Je suis également un consultant réglementé en immigration canadienne, ou CRIC.
À ma droite se trouve mon associé, M. Shervin Madani.
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Puisque j'ai suivi certaines des séances précédentes du Comité sur le sujet, je vais donc essayer de ne pas répéter les problèmes et les difficultés que d'autres témoins ont soulevés.
L'expérience que j'ai acquise en tant qu'agent des services frontaliers pendant cinq ans et mon emploi actuel en tant que CRIC au cours des 10 dernières années m'ont permis de mieux comprendre le fonctionnement du processus de demande. J'ai quelques idées que nous pourrions mettre en œuvre, ou du moins étudier, qui pourraient réduire sensiblement l'arriéré des demandes et éviter qu'une charge de travail supplémentaire ne s'accumule.
Avant d'aborder les domaines que nous avons cernés et qui pourraient être examinés, j'aimerais prendre une minute pour souligner l'urgence de régler ce problème. Comme je n'ai pas le temps de passer en revue tous les problèmes et les répercussions négatives de cet arriéré, j'aimerais simplement que vous vous penchiez sur ce que je considère comme le problème le plus important auquel notre pays est confronté aujourd'hui, c'est-à-dire l'économie.
Au cours de mes 15 années de travail dans le domaine de l'immigration, je n'ai jamais vu une pénurie de travailleurs comme celle à laquelle nous faisons face aujourd'hui. Je crois fermement que si nous ne nous attaquons pas immédiatement à ce problème, nous risquons fort d'assister à un effondrement de l'économie et à l'annulation de tout effort de relance après la COVID. Des petites entreprises aux grandes sociétés, le désespoir des travailleurs n'a jamais été aussi grand, et si nous ne trouvons pas une solution rapide, nous dépasserons bientôt le point de non-retour.
Nous avons cerné quelques problèmes. Si nous pouvons les régler rapidement, nous pensons que cet arriéré sera considérablement réduit.
Premièrement, dans la formation des agents au pays et à l'étranger, nous constatons un manque de connaissance des exigences du programme. Les agents demandent souvent des documents non pertinents et, comme d'autres témoins l'ont dit plus tôt, il y a beaucoup de refus injustifiés des demandes. En conséquence, nous devons parfois présenter des demandes supplémentaires. C'est soit cela, soit répondre aux demandes des députés ou demander un contrôle judiciaire.
Aux points d'entrée, l'Agence des services frontaliers du Canada est l'organisme qui traite de nombreuses demandes pour les personnes qui entrent au pays. Elle a conclu un protocole d'entente avec IRCC, et j'estime que le travail que fait l'Agence actuellement ne donne pas de bons résultats ou qu'il faut y apporter des changements, parce que je pense que bon nombre d'agents ne sont pas satisfaits du traitement des demandes d'immigration à la frontière.
Nous pouvons en parler un peu plus, parce que Shervin et moi en avons fait l'expérience.
Voici quelques-unes des solutions que nous avons envisagées.
La première est un portail en ligne pour le réexamen des demandes, mais il nous faudrait des critères très précis sur les types de dossiers et les questions qui seraient réexaminés.
Les bureaux intérieurs ou les points d'entrée d'IRCC devraient traiter les demandes de prolongations de permis de travail, de prolongations de permis d'études, de permis de travail et de permis d'études de la façon dont ils étaient traités avant 2004. C'est à ce moment‑là que la fusion a eu lieu entre l'ASFC et Citoyenneté et Immigration Canada, et depuis, il y a eu beaucoup de problèmes aux points d'entrée. Je pense que si nous revenions à la méthode précédente... Je sais que c'est beaucoup demander, mais je pense que nous pourrions résoudre beaucoup de problèmes.
De plus, si nous séparons l'arriéré des nouveaux dossiers en cours et fixons une date ferme, toutes les demandes présentées après cette date devraient être traitées avec les nouvelles technologies et les nouveaux systèmes, et nous devrions ensuite déléguer une équipe d'experts pour s'occuper uniquement de l'arriéré.
Le traitement de ces dossiers en attente et des nouvelles demandes devrait être classé en fonction de la complexité du dossier. Par exemple, il est très facile de prolonger le séjour des visiteurs. Il est possible de le faire à la frontière ou en ligne. Il n'est pas nécessaire de mettre la demande dans une file d'attente pendant six mois. Seulement en séparant les dossiers à risque élevé et les dossiers à faible risque, il est possible de traiter ces derniers très rapidement et d'éliminer ainsi ceux sur lesquels nous n'avons pas besoin de passer beaucoup de temps. Ensuite, pour ceux qui nécessitent plus de travail, on peut faire appel à des agents très expérimentés.
Une autre solution que nous avons envisagée est le programme de super visas, qui a été mis en œuvre pour les parents et les grands-parents. Beaucoup de ces gens travaillent ici. Pourquoi ne pas les intégrer comme il se doit au marché du travail, leur accorder un permis de travail et...
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Madame la présidente et honorables membres du Comité, bonjour. Je vous remercie de m'avoir invité à comparaître.
Les arriérés et les délais ne sont pas nouveaux dans notre système d'immigration. Ils en ont toujours fait partie. Nous avons multiplié les tentatives pour régler le problème, qu'il s'agisse de l'élimination de 300 000 demandes de travailleurs qualifiés en 2012, sans préavis ni explication, ou de la création d'Entrée express en 2015, avec la seule promesse d'éliminer les arriérés. C'est maintenant l'une des principales causes du problème. Nous avons engagé des milliards de dollars et nous avons récemment injecté encore des millions de dollars pour résoudre le problème, mais il ne fait que s'aggraver.
Comme avocat, j'ai été formé pour réfléchir dans les limites de la jurisprudence, dans les limites de ce qui avait été fait avant moi. J'ai appris à rester dans les sentiers battus, mais j'étais ingénieur bien avant de devenir avocat. Ma formation d'ingénieur m'a appris à aborder les vieux problèmes dans une optique entièrement neuve. Comme ingénieur, j'ai appris à comprendre qu'on n'est pas forcé de rester dans les sentiers battus. Aujourd'hui, je voudrais vous encourager à repenser le problème — à prendre du recul, à faire un zoom arrière, à repenser la situation dans son ensemble.
L'arriéré tient essentiellement à un ensemble de tâches requises pour réaliser un plan stratégique plus vaste. Autrement dit, la stratégie une fois corrigée, l'arriéré disparaît.
Quelle est notre stratégie en matière d'immigration? Aujourd'hui, elle se réduit à des chiffres. Il suffit de regarder le discours officiel, les annonces officielles. En 2021, par exemple, nous nous sommes réjouis d'avoir dépassé notre objectif de 401 000 nouveaux résidents permanents malgré la COVID‑19. Nos cadres se sont serré la main. Ils étaient fiers d'envisager avec confiance la possibilité de fixer des cibles encore plus élevées dans les années à venir.
Bien sûr, dans pareille stratégie, l'arriéré n'est même pas un problème. Le actuel l'a lui-même admis dans son discours thème à la Conférence sur le droit de l'immigration de l'Association du Barreau canadien, l'ABC, en juin, disant que l'arriéré est une bonne chose parce qu'il montre que le Canada est en forte demande.
Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du Comité, les chiffres ne font pas l'avenir de notre pays. Notre avenir ne dépend pas du nombre des admissions, mais du choix de ceux qui sont admis, du traitement que nous leur réservons, de la façon dont les aidons à s'établir pour qu'ils puissent s'intégrer et réussir chez nous.
Comment voulons-nous faire croître la famille canadienne? Voulons-nous des artistes, des athlètes et des personnalités culturelles de calibre mondial qui peuvent élargir notre horizon national et nous inspirer pour que le Canada devienne le chef de file du monde libre? Non, car même si les candidats ont plusieurs médailles olympiques, des Oscars, des marques d'approbation et des distinctions, ils doivent quand même soumettre des dizaines de documents sans intérêt et attendre 41 mois, avec seulement 17 % de chances de réussite dans le cadre du Programme d'immigration des travailleurs autonomes. Ou les candidats peuvent se tourner vers les États-Unis, ne présenter que les prix reconnus à l'échelle internationale et obtenir une approbation en moins d'un an.
La Banque de développement du Canada considère que nous sommes un pays d'entrepreneurs. Elle prétend que notre économie dépend sans équivoque des petites et moyennes entreprises. Les PME fournissent 90 % des emplois du secteur privé et 55 % de notre PIB. Pourtant, notre seul autre programme fédéral qui cible les entrepreneurs est le Programme de visa pour démarrage d'entreprise, qui a un arriéré de plus de 6 000 demandes et des délais d'examen de plus de 32 mois.
C'est une blague pour les entreprises novatrices à très haut risque pour qui chaque minute compte, ces entreprises que nous voulons attirer au Canada et qui seront peut-être les Shopify, Google ou Facebook de demain. Il n'est pas étonnant que ceux qui sont avant tout à la recherche d'un passeport soient beaucoup plus intéressés par ce programme que les vrais entrepreneurs.
Du côté provincial, ce n'est guère mieux. Regardez ce qui se passe en Ontario, la province la plus prisée, la plus populeuse, celle qui a l'économie la plus prospère. Son programme des entrepreneurs n'a reçu que deux candidatures depuis sa création, il y a sept ans.
La situation est encore pire en ce qui concerne le Programme de regroupement familial et le programme d'immigration pour considérations humanitaires.
Madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du Comité, l'arriéré est le résultat de notre stratégie en matière d'immigration. Celle‑ci doit être fonction de ce que le Canada est et de ce que le Canada veut devenir. Elle ne doit pas intéresser seulement un ministère ou l'ensemble du gouvernement. Elle doit mobiliser tous les Canadiens.
Je recommande donc que le Parlement légifère pour donner à IRCC le mandat d'institutionnaliser la participation du public à l'élaboration de ses politiques, de sorte que la société civile et tous les autres intervenants puissent participer efficacement à la recherche d'idées, créer conjointement des solutions et s'attaquer à des problèmes stratégiques complexes comme l'actuel arriéré.
Je recommande en outre que, dans l'intervalle, le traitement de certaines demandes d'immigration soit confié à des professionnels canadiens à l'intérieur de cadres de collaboration bien définis entre les secteurs public et privé et aux termes de contrats de service rigoureusement surveillés.
Merci.
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Merci, madame la présidente. Ma question s'adresse à M. Shekarian.
Votre intervention a été une bouffée d'air frais. Merci, monsieur, d'avoir dit toutes ces choses auxquelles je pense depuis plusieurs années. Vous avez parlé essentiellement comme un ingénieur, disant qu'on n'est pas contraint de rester dans les sentiers battus et qu'il fallait repenser notre façon de faire.
J'ai parcouru le plan ministériel et j'ai comparé les résultats passés aux résultats actuels. Vous avez parlé des cibles que nous avons dans le système d'immigration, qui est fondé uniquement sur des objectifs chiffrés et non sur la recherche de résultats.
Avez-vous une explication d'ingénieur à avancer? Si on augmente l'effectif de 30 % — car le ministère a connu une croissance de 30 % depuis 2016 — et qu'un plus grand nombre d'employés travaillent davantage, tandis que l'arriéré s'aggrave sans cesse, que pouvez-vous conclure?
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Je traite avec pas mal de bureaux différents. J'ai beaucoup de clients du Brésil, de l'Iran et de l'Inde. Notre bureau traite avec divers pays. Comme je l'ai dit, il ne se limite pas à un seul.
Pour vous donner un exemple, en Iran, il faut attendre le plus souvent environ un an pour obtenir une réponse à une demande de permis de travail. Au Brésil, où le traitement était très rapide à une époque, même les demandes relevant de certains volets pour lesquels le gouvernement s'était engagé à respecter un délai de 15 jours pour les permis de travail, comme le Volet des talents mondiaux, il faut compter environ 16 semaines à l'heure actuelle. Il s'agit dans ce cas des pénuries dans le domaine des technologies de l'information. Dans le cas de l'Inde, c'est habituellement... Les délais les plus brefs que nous ayons eu récemment ont été de six à huit mois. Ce sont là les demandes faites à l'étranger.
Les bureaux à l'étranger s'occupent évidemment de beaucoup de cas différents également, comme les parrainages. Pour ce qui est des demandes de permis de travail, dans bien des cas, les technologies actuelles que CIC met en œuvre permettent de réduire l'arriéré au Canada. Pour bon nombre de ces permis de travail, les décisions se prennent au Canada.
Voici un excellent exemple: les prolongations de permis de travail. Il n'est pas nécessaire que le processus soit très long si le marché du travail existe. Nous avons la technologie. Lorsque les demandes de visa pour les Ukrainiens ont été présentées, les exigences en matière de documentation étaient minimes. Ils ont obtenu les visas. Pourquoi ne peut‑on pas faire la même chose pour les prolongations de permis de travail, de sorte que l'étude d'impact sur le marché du travail soit renouvelée, lorsqu'un travailleur est déjà au service d'un employeur? Il peut très bien s'agir d'un système automatisé, ce qui libérerait du temps et permettrait aux agents d'examiner des cas complexes. Cela peut se faire au Canada.
Comme je l'ai dit, la loi autorise déjà cette façon de faire. Pourquoi étudier à l'étranger les demandes de permis de travail, alors que les questions de parrainage y sont déjà traitées? Nous avons ici les ressources nécessaires. S'il y avait des bureaux où les demandeurs pouvaient prendre rendez-vous pour obtenir un permis de travail une fois au Canada, cela libérerait du temps que les agents pourraient consacrer à l'examen des demandes à l'étranger. Le traitement s'en trouverait accéléré d'autant. Aucun de mes employeurs n'est prêt à attendre un an pour faire venir ses employés au Canada à un moment où il y a pénurie de main-d'œuvre. C'est irréaliste, que les demandeurs viennent de l'Iran, de l'Inde ou du Brésil.
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Merci, madame la présidente.
Je tiens à souligner qu'aujourd'hui, au cours des deux heures de réunion, nous avons accueilli des témoins solides. Tous les témoignages, les allocutions d'ouverture et les réponses qu'on nous a données sont extrêmement pertinents. On voit que les gens connaissent leur travail et sont sur le terrain. Cela va nous aider à rédiger notre rapport.
Monsieur Shekarian, vous nous avez dit que ce n'est pas nécessairement le fait d'augmenter les seuils qui va tout régler. À cet égard, cela ne réglera pas la question des arriérés. Ce qui importe plutôt, c'est la façon dont on intègre et on accepte les gens ici.
Des gens font une corrélation directe entre la pénurie de main-d'œuvre et les nouveaux arrivants. Or c'est un peu dangereux ou simpliste, parce que ces gens auront besoin de logements et de services publics. Ils vont aussi consommer.
Le fait d'augmenter les seuils d'immigration en pensant que cela va régler le problème de la pénurie de main-d'œuvre est-il vraiment une solution? Pa railleurs, quel effet cela aura-t-il sur les délais?
Monsieur Rai, vous avez dit que vous étiez un agent des services frontaliers avant de vous lancer dans le domaine de l'immigration. Vous avez une expertise assez fascinante.
Si je me souviens bien — je n'ai pas l'article devant moi, mais j'ai une bonne mémoire —, le syndicat des agents des services frontaliers a fait une sortie publique, en juin ou en mai, en disant que ses membres étaient prêts à apporter leur aide quand il y a une crise internationale comme celle de l'Ukraine. Le syndicat a dit que les agents des services frontaliers avaient une certaine formation en immigration, mais le gouvernement n'a pas fait appel à eux. Cela aurait pu nous aider à réduire les délais. À ce moment-là, beaucoup d'agents d'IRCC, ont été envoyés pour traiter la crise ukrainienne. Pendant ce temps, à l'Agence des services frontaliers du Canada, il y avait des gens formés qui auraient pu donner un coup de main. Cela aurait aidé à réduire les délais dans tous les programmes. Cela n'aurait pas eu de répercussion.
Qu'en pensez-vous?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie tous les témoins de leurs exposés.
Je voudrais d'abord poser une question à M. Rai et à son collègue, qui ont de l'expérience à l'ASFC. Bon nombre de mes électeurs doivent composer avec des délais dans le traitement de leur demande en raison des contrôles de casier judiciaire. Il y a blocage dans le système. Nous n'avons aucun moyen de savoir où elle en est, et parfois, elle est tout simplement bloquée. Il n'y a aucune information.
Pouvez-vous nous donner un aperçu de ce processus au sein de l'ASFC et de la façon d'en améliorer la transparence? Il ne s'agit pas d'essayer d'influencer la décision, mais simplement d'obtenir de l'information sur l'état des choses.
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C'est une très bonne question.
Malheureusement, le gouvernement est très avare d'information à ce sujet. Je peux vous dire qu'auparavant, lorsque nous, les agents de l'ASFC, utilisions le système pour effectuer des vérifications de sécurité, c'était très... À l'époque, l'Agence avait le système appelé SSOBL, le Système de soutien des opérations des bureaux locaux. Il est semblable au Système de traitement informatisé des dossiers d'immigration, ou STIDI, le système de saisie global qui prépare les dossiers.
En ce qui concerne l'ASFC, lorsque des demandeurs du statut de réfugié ou de permis de travail se présentent à la frontière, le processus des vérifications de sécurité n'est pas appliqué. Bien souvent, on peut dire au demandeur qu'il doit se présenter avec un certificat de police pour s'assurer qu'il n'a pas commis d'infraction, mais pour ce qui est de la vérification de sécurité, le gouvernement est très discret.
Même au niveau des agents... Nous devions cliquer sur deux cases pour demander une vérification de sécurité. L'une concernait le SCRS et l'autre la GRC. Désolé, il y en avait une troisième, cette fois pour l'ASFC. Même en tant qu'agents, nous ne savions pas exactement comment ce processus fonctionnait. À un moment donné, nous recevions un message automatisé indiquant que l'étape du contrôle de sécurité était franchie.
Je ne pourrais pas vous en dire plus à ce sujet, surtout en ce qui concerne le processus de la RP, c'est‑à‑dire la résidence permanente, et la vérification des antécédents. Cependant, à la frontière, lorsque quelqu'un présente une demande de permis de travail, le contrôle de sécurité ne fait pas partie du processus ordinaire. Tout ce qu'on peut demander, c'est un certificat de police, et il faut s'en contenter en ce qui concerne la criminalité, sinon les habilitations de sécurité. Il se peut, par exemple qu'un membre d'une organisation terroriste se présente. À moins que, pour une raison ou une autre, cette personne ne soit identifiée dans un système auquel l'ASFC aurait accès, on ne sait pas à qui on a affaire.
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Je vois. Merci beaucoup de cette information. Il est intéressant de le noter.
En ce qui concerne l'arriéré dans le traitement des demandes, le gouvernement annonce souvent qu'à l'avenir, les nouvelles demandes seront traitées selon les normes. Entretemps, ceux dont la demande fait partie de l'arriéré sont coincés dans le système et souvent laissés pour compte.
Monsieur Rai, avez-vous des idées à proposer sur la façon dont le gouvernement devrait s'attaquer à l'arriéré actuel? Prenons, par exemple, la proposition de certains témoins selon laquelle le gouvernement devrait avoir deux organismes distincts pour traiter les demandes nouvelles et celles qui sont déjà là afin d'éliminer l'arriéré.
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Oui, je crois que j'en ai parlé un peu dans mon exposé initial.
Je ne dirais pas qu'il nous faut deux entités distinctes, mais peut-être deux équipes au sein d'une même organisation. Il ne sert à rien d'essayer de réduire l'arriéré si on continue à recevoir d'autres demandes. Elles vont continuer de s'accumuler.
Laissons une équipe élaborer de nouveaux critères d'évaluation, puis demandons-lui de s'occuper des nouvelles demandes. Pour ce qui est de l'arriéré actuel, il faudrait avoir une deuxième équipe d'agents plus expérimentés, parce que, habituellement, une partie de l'arriéré est attribuable à la complexité des cas, de sorte que des dossiers restent dans les limbes. Demandez aux agents les plus expérimentés, réunis dans un groupe de travail spécial, de régler ces cas particuliers pour éliminer l'arriéré.
M. Madani a un bon exemple. Il travaillait auparavant pour l'ARC, où il avait un problème semblable. Voulez-vous nous en dire un peu plus à ce sujet?
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Ce processus, pour ce qu'il est, n'est pas vraiment conforme aux normes de service, car certains pourraient protester parce que le dossier de telle personne a été traité plus rapidement que les leurs. Cependant, à un moment donné, il faut faire des sacrifices pour rattraper le temps perdu.
S'il y a une file d'attente et qu'on ajoute constamment de nouvelles demandes, nous n'en verrons jamais le bout. Nous devons prendre certains dossiers, les regrouper et dire: « Nous sommes désolés, nous allons finir par nous occuper de vous, mais nous allons établir une priorité et affecter des agents à cet arriéré pour le résorber. »
À l'heure actuelle, les délais changent constamment. La voie d'accès RT à RP devait être éliminée en 2022. Voici qu'on est passé à 2023. Tout à coup, c'est plutôt 2024. Il n'y a pas de cohérence. C'est ce qui est exaspérant. Les politiques qui sont proposées sont parfois si mal conçues que le ministère se tire dans le pied.
Voici un exemple parfait. Ces 40 heures de travail pour les étudiants...
Je suis désolé. Je voudrais vous donner un bref exemple.
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C'est exact. À bien y penser, si nous devions approuver en bloc un certain nombre de demandes, nous devrions réfléchir aux conséquences. Selon moi, une telle mesure ne ferait qu'accroître l'incertitude et l'imprévisibilité du système et aurait des conséquences imprévues. Disons que 2,7 millions de demandes sont approuvées du jour au lendemain. Il faut se demander ensuite comment délivrer toutes les cartes de résident permanent, les certificats de citoyenneté et les permis. Comment les imprimer aussi rapidement?
Supposons ensuite que ces résidents permanents veuillent rentrer chez eux pour rendre visite à leur famille. Il y aura un blocage à l'aéroport, puis un autre embouteillage pour les atterrissages de résidents permanents.
Il faut tenir compte de ces conséquences imprévues. Voilà pourquoi la prévisibilité, la certitude et la cohérence sont des valeurs importantes pour assurer la primauté du droit. Il faut s'y prendre à rebours. Quelle est la vitesse maximale à laquelle nous pouvons approuver les demandes? Combien de permis de travail peut‑on approuver et à quel rythme ou combien de cartes de résident permanent ou de certificats de citoyenneté peu‑-on délivrer par année, par mois, par semaine, par jour et par heure? Il serait logique de travailler à rebours et d'établir une cible. Quel est l'équivalent de Donovan Bailey dans le système d'immigration? À quelle vitesse pouvons-nous aller?
Ensuite, nous déterminons comment nous pouvons en même temps être un Terry Fox et établir une vitesse qui se situe entre les deux. Peut-être 60 % de notre vitesse maximale? Une fois que nous aurons ces données, il sera un peu plus facile de saisir les conséquences imprévues.
Accepter des demandes à toute vapeur...
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Merci, madame la présidente.
Je souhaite la bienvenue aux témoins, et je les remercie d'avoir accepté de témoigner devant le Comité.
Ma première question s'adresse à M. Rai.
Monsieur Rai, IRCC utilise une méthode analytique avancée pour traiter les visas de visiteur et pour trier les demandes de permis d'étude et de travail, ainsi que les demandes de parrainage de conjoints présentées au Canada.
Pouvez-vous nous dire quels sont les avantages de cet outil pour les demandeurs?
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N'importe quel pays a le droit de faire ses choix en fonction de ce qu'il souhaite pour son économie. Nous avons actuellement au Canada un énorme bassin de personnes qui commencent à repartir à cause des restrictions d'Entrée express et parce qu'elles ne sont pas admissibles à la résidence permanente.
Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada dispose des outils nécessaires pour faire aboutir les choses dans l'intérêt de ceux qui sont ici, qui se sont installés, qui ont déjà des racines dans notre pays. Pour les étudiants, il pourrait y avoir des programmes faciles à mettre en œuvre pour leur permettre de devenir des résidents permanents. Pour ceux qui ont une expérience de travail au Canada — une année d'expérience de travail —, Entrée express peut facilement être modifié de sorte qu'ils puissent devenir des résidents permanents, mais nous n'utilisons pas les outils dont nous disposons.
À ce stade‑ci, nous essayons simplement de faire savoir que le Canada est le meilleur. Tout le monde le sait. Les candidats affluent, mais lorsqu'ils arrivent, nous devons leur offrir la possibilité de rester de façon permanente. Qu'il s'agisse de travailleurs peu qualifiés ou hautement qualifiés, ces gens méritent de faire partie de notre tissu social, de notre société, parce qu'ils apportent une contribution.
Parfois, il n'y a pas lieu de demander, lorsqu'on fait venir des gens qui n'ont aucun lien avec le Canada...
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Merci de votre question.
Je ne peux proposer qu'une chose: aborder le problème sous un autre angle. Dernièrement, je me suis penché sur la façon dont les villes gèrent la circulation. Il y a toute une branche des mathématiques qui s'intéresse à ce genre de problème. Les spécialistes ont remarqué que l'ajout de voies à une autoroute ne fait d'accroître la congestion routière. Cela s'appelle le paradoxe de Braess. Je vais faire parvenir plus de détails à la greffière.
Lorsque nous avons ajouté la Voie d'accès RT à RP, il s'agissait d'une nouvelle voie. Nous avons près de 80 programmes au Canada, et la congestion semble augmenter. Il y a plus de gens qui veulent emprunter l'autoroute. L'arriéré semble avoir augmenté très rapidement depuis la création de certains de ces programmes.
La contrepartie de ce paradoxe est que le retrait d'une route principale pourrait accélérer la circulation. Cela n'a pas vraiment de sens. C'est contre-intuitif, on dirait, mais c'est ce qui semble s'être passé dans un certain nombre de villes. Nous pourrions peut-être y réfléchir et examiner le problème sous cet angle.
Quelle serait la route principale? Je ne veux pas me prononcer là‑dessus, mais il faudrait réfléchir un peu à ce qui se passerait. Les permis de travail sont probablement la filière la plus importante, mais peut-être qu'il pourrait s'agir d'Entrée express. Peut-être que l'élimination d'une catégorie pendant une courte période ou la conversion d'une catégorie en un autre programme — changer la taille du véhicule, pour ainsi dire — pourrait...
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De toute évidence, il faut absolument rajuster les chiffres.
Si le gouvernement plafonne les chiffres, il y a évidemment une raison. Nous avouons-nous incapables de traiter suffisamment de demandes? Est‑ce pour cela que nous n'accueillons que 400 000 personnes par année? Est‑ce bien ce que nous disons? Ou avons-nous la capacité d'accueillir un million de personnes, et refusons-nous de le faire parce qu'il n'y a pas suffisamment de personnel?
Oui, ces chiffres devraient être augmentés afin de faciliter et d'ajouter des filières supplémentaires pour ceux qui sont déjà au Canada.
Pour revenir à ce que je disais tout à l'heure, nous avons déjà un énorme bassin de candidats sur place. Nous leur tournons le dos, et ils s'en vont. Ils partent parce qu'ils n'ont pas de filière à suivre. Si nous augmentons le nombre de personnes qualifiées, cela aidera certainement les candidats.