:
Je déclare la séance ouverte.
Bonjour à tous. Nous sommes en séance publique. Bienvenue à la 117e réunion du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en format hybride. J'aimerais rappeler certains points importants aux participants. Avant de prendre la parole, vous devez attendre que je vous désigne par votre nom. Toutes les interventions doivent se faire par l'intermédiaire de la présidence. Que vous participiez en personne ou sur Zoom, veuillez lever la main si vous désirez avoir la parole. Le greffier et moi-même gérerons l'ordre des interventions du mieux possible.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité lors de sa réunion du 21 octobre 2024, le Comité entreprend son étude du Rapport annuel au Parlement sur l'immigration 2024.
De plus, conformément à l'article 81(5) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le 18 novembre 2024, le Comité entreprend son étude des crédits 1b, 5b et 10b de la rubrique ministère de la Citoyenneté et de l'Immigration du Budget supplémentaire des dépenses (B) pour l'exercice financier 2024‑2025.
Avant d'accueillir nos témoins, j'aimerais souhaiter la bienvenue à deux députés. Il s'agit d'Arpan Khanna, député, qui devient membre régulier de ce comité. Monsieur Khanna, je vous souhaite la bienvenue.
Nous souhaitons également la bienvenue à Peter Fragiskatos. Je suis sûr que vous allez rester ici pendant une demi-heure. Vous allez aimer notre façon de travailler. Notre comité est probablement le comité le plus discipliné qu'il vous sera donné de voir. Ce n'est pas moi qui suis responsable de cela, mais tout le monde ici, tous les membres y contribuent.
J'aimerais maintenant souhaiter la bienvenue à ceux qui seront nos témoins pour la réunion d'aujourd'hui.
Nous accueillons l'honorable Marc Miller, ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. Il est accompagné de Harpreet Singh Kochhar, sous-ministre, de Louise Baird, sous-ministre adjointe principale pour la politique stratégique, de Pemi Gill, sous-ministre adjointe pour la prestation des services, de Soyoung Park, sous-ministre adjointe pour l'octroi de l'asile et la réinstallation des réfugiés et, enfin, de Nathalie Manseau, dirigeante principale des finances. Je vous souhaite la bienvenue.
Le ministre Miller est avec nous pour la première heure. Les fonctionnaires seront à notre disposition pendant les deux heures pour répondre à nos questions.
Je garderai quelques minutes à la fin de la deuxième heure pour présenter le Budget supplémentaire des dépenses (B) à la Chambre, pour peu que le Comité en décide ainsi.
Avant d'accueillir le ministre, j'aimerais informer monsieur Fragiskatos de certaines réalités, attendu qu'il est nouveau au sein du Comité. Monsieur Kahhna, lui, est un habitué. Dans ce comité, les membres ont la tâche très importante de poser des questions, et le ministre et ses collaborateurs ont le devoir de répondre. Comme je ne veux pas m'interposer et interrompre vos échanges, si quelqu'un croit que le ministre ou ses collaborateurs s'éternisent au moment de répondre, levez la main et j'arrêterai le chronomètre. Je ne mobiliserai pas ce temps afin de ne pas m'interposer dans votre conversation, le but étant de faire en sorte que cette dernière puisse se dérouler sans heurts.
Sur ce, je souhaite la bienvenue au ministre Miller. Monsieur Miller, vous avez cinq minutes. Allez‑y, je vous prie.
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Merci, monsieur le président. J'espère que nous ne passerons pas les deux prochaines heures à prouver le contraire de ce que vous venez de dire sur la discipline du Comité.
Je tiens tout d'abord à souligner que nous sommes sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin anishinabe.
[Français]
Je suis ici aujourd'hui pour discuter du travail que nous faisons pour renforcer notre système d'immigration par le truchement du Plan des niveaux d'immigration et, bien évidemment, du budget supplémentaire des dépenses (B).
Comme vous le savez tous, l'immigration a façonné le Canada, et elle demeure extrêmement importante pour notre avenir. La croissance, la prospérité et la diversité de notre pays sont liées à un système d'immigration bien géré. Depuis des générations, nous ouvrons nos portes aux nouveaux arrivants et accueillons leurs compétences, leurs innovations et leurs contributions à des communautés grandissantes et fortes.
[Traduction]
Entre autres choses, en réponse à la récente pandémie mondiale et aux pénuries de main-d'œuvre, nous avons mis en œuvre des mesures temporaires pour inciter certains des meilleurs et des plus brillants du monde à venir étudier et travailler au Canada. Ces mesures nous ont aidés à traverser une période très difficile, à éviter une récession et à accélérer notre reprise.
Aujourd'hui, l'économie canadienne a évolué. Bien que les nouveaux arrivants restent essentiels pour notre économie et remplissent des rôles cruciaux dans les soins de santé, les métiers et d'autres secteurs, nous reconnaissons la nécessité d'interrompre la croissance démographique et de ramener cette dernière à des niveaux prépandémiques. C'est pourquoi nous avons adopté une approche globale pour protéger l'intégrité de notre système d'immigration et assurer une croissance durable.
[Français]
Pour la première fois, le Plan des niveaux d'immigration du Canada comprend des objectifs pour les résidents temporaires, y compris les étudiants étrangers et les travailleurs étrangers temporaires, en plus des objectifs pour les résidents permanents. Cette approche tient compte des besoins économiques, tout en atténuant les pressions qui s'exercent actuellement sur le logement, les infrastructures et, bien évidemment, les services sociaux.
[Traduction]
Nous avons ajusté nos objectifs en matière de résidents permanents pour les fixer à 395 000 en 2025, soit une diminution de 105 000, puis à 380 000 en 2026 et 365 000 en 2027. Les niveaux ont été établis en fonction des réformes récemment annoncées. Pour les étudiants étrangers, nous avons fixé des plafonds annuels, exigé des lettres permettant de vérifier l'acceptation dans un établissement d'enseignement et resserré l'accès aux permis de travail postdiplôme.
Ces mesures portent déjà leurs fruits: le nombre d'étudiants étrangers a diminué de 43 % à partir de 2023 et le prix des loyers commence à baisser dans des régions très prisées comme Vancouver et Toronto. Il convient de le souligner.
Notre nouveau plan donne la priorité aux personnes qui connaissent déjà un peu le Canada. Nous voulons que plus de 40 % des nouveaux résidents permanents soient des résidents temporaires qui contribuent déjà à la vie du Canada et qui s'y intègrent. Cette focalisation sur le Canada répond aux besoins du marché du travail tout en allégeant les pressions auxquelles sont confrontés les Canadiens.
Les nouveaux objectifs devraient permettre de réduire le déficit dans l'offre de logements d'environ 670 000 unités d'ici la fin de 2027 et — si l'on se fie au rapport du directeur parlementaire du budget publié plus récemment — d'ainsi réduire de moitié ce déficit.
[Français]
Même si les besoins économiques du Canada sont importants, nous restons attachés à notre tradition humanitaire, qui consiste à aider certaines des personnes les plus vulnérables du monde. Cela se poursuivra.
Nous restons également déterminés à réunir les familles, en consacrant près de 24 % des admissions au titre de la résidence permanente en 2025, conformément au plan d'immigration.
Nous continuons évidemment nos efforts pour favoriser l'épanouissement des communautés francophones hors Québec. La cible pour les résidents permanents d'expression française sera de 8,5 % des admissions totales en 2025, ce qui représente une augmentation de 3 % à 8,5 % en quelques années. La cible sera de 9,5 % en 2026 et de 10 % en 2027.
[Traduction]
Je veux que les Canadiens sachent que nous les écoutons. Nous comprenons les problèmes auxquels notre pays est confronté et nous nous y attaquons. Notre objectif est de faire en sorte que l'immigration fonctionne pour tout le monde, et nous veillons pour ce faire à ce que les nouveaux arrivants et les Canadiens puissent avoir accès à des emplois de qualité, à des logements et au soutien communautaire dont ils ont besoin.
[Français]
En ce qui concerne le budget supplémentaire des dépenses, je voudrais souligner les principales mesures qui ont été présentées la semaine dernière.
Premièrement, nous savons que le Québec subit des pressions disproportionnées en ce qui concerne l'accueil des demandeurs d'asile. C'est pourquoi nous avons alloué 750 millions de dollars pour rembourser le Québec. Le budget supplémentaire des dépenses (B) prévoit 91 % de cette somme. Il est impératif que cela soit adopté.
[Traduction]
Deuxièmement, grâce au Programme d’aide au logement provisoire, nous remboursons les provinces, les territoires et les municipalités qui fournissent un logement aux demandeurs d'asile, en particulier pendant les mois d'hiver.
Troisièmement, grâce au Programme fédéral de santé intérimaire, nous fournissons les soins de santé nécessaires aux réfugiés et aux demandeurs d'asile jusqu'à ce qu'ils soient admissibles à la couverture provinciale ou territoriale.
[Français]
Merci, monsieur le président.
C'est avec plaisir que je répondrai aux questions des membres du Comité.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur le ministre, de comparaître devant le Comité.
Monsieur le ministre, je représente une importante communauté libanaise dans ma circonscription de Scarborough-Centre, qui est très inquiète pour la sécurité de ses proches restés au Liban. L'un de mes électeurs a, en l'espace de quelques jours, perdu son frère, sa femme et leurs trois enfants lors d'un bombardement israélien et son autre jeune frère et sa femme lors d'un autre bombardement.
Les membres de la communauté sont en proie à la colère et au chagrin. Ils voient l'aide que nous avons apportée aux personnes qui fuyaient la guerre en Ukraine. Ils voient le programme visant à faire venir au Canada les membres de la famille élargie des citoyens canadiens et des résidents permanents qui se trouvent à Gaza pour les mettre en sécurité de façon temporaire. Ils m'ont demandé de vous poser la question suivante, monsieur le ministre: êtes-vous prêt à vous engager à faire de même pour les membres de la famille élargie des Canadiens d'origine libanaise qui perdent chaque jour des proches?
:
Comme vous le savez, je représente moi‑même une importante communauté libanaise à Montréal. Je suis de tout cœur avec ces personnes. Je pense que nous conviendrons tous que la meilleure façon d'assurer leur sécurité est de veiller à ce qu'il y ait un cessez‑le‑feu. Nous avons reçu des nouvelles encourageantes ces derniers temps. Espérons que ces nouvelles soient vraies et durables.
Je pense qu'un certain nombre de considérations font que la situation du Liban est unique. L'une d'entre elles est le nombre très important de citoyens canadiens et de résidents permanents. Nous devons continuer de nous concentrer sur eux et sur les ressources nécessaires pour les évacuer, si la situation devait s'aggraver. Au cours des derniers mois, nous avons lancé de nombreux avertissements à la communauté pour qu'elle quitte le pays. Toutefois, étant donné qu'il s'agit de citoyens canadiens et de résidents permanents, ces personnes peuvent choisir de rester ou de partir, et nous ne pouvons pas les abandonner s'ils choisissent de rester. Cette question doit rester au centre des préoccupations du gouvernement canadien, et elle le restera.
Il peut être frustrant d'entendre ces propos, mais mon devoir, en tant que ministre de l'Immigration, est d'être honnête. Compte tenu des ressources dont nous disposons et de l'attention que nous portons aux Canadiens et aux résidents permanents, qui sont des dizaines de milliers au Liban, nous continuerons de nous concentrer sur eux.
Cela ne veut pas dire que nous ne faisons rien au Canada. Comme vous le savez, j'ai annoncé un certain nombre de mesures destinées aux personnes qui sont déjà ici, comme la prolongation de leur visa au lieu de les renvoyer au Liban. Les renvois vers le Liban ont fait l'objet d'un report administratif; nous ne renverrons évidemment personne. Nous veillerons également à soutenir les personnes qui sont ici tant que la guerre se poursuivra.
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S'il n'est pas adopté, il n'y aura pas d'argent pour qui que ce soit, ce qui aura des conséquences assez dévastatrices dans un certain nombre de circonstances.
J'estime, avant tout, en ce qui concerne les prestations provisoires de santé pour les personnes qui demandent l'asile au Canada — dont le nombre augmente, je l'admets — que nous devons veiller à ce que ces personnes ne se voient pas refuser une couverture médicale pendant que nous les intégrons aux systèmes provinciaux.
Rappelez-vous que les conservateurs ont essayé de faire en sorte qu'on leur refuse cette couverture, et que le tribunal a déclaré que le refus de ce droit aux demandeurs d'asile constituerait une punition cruelle et inhabituelle. C'était il n'y a pas si longtemps. L'offre de cette couverture est essentielle pour des raisons de santé publique et de sécurité publique qui touchent aussi bien les Canadiens que les personnes qui sont ici temporairement, y compris les demandeurs d'asile, et je pense qu'il serait cruel de ne pas leur accorder ce droit. Nous avons jusqu'à la mi‑décembre pour le faire, et je pense que c'est très important.
L'autre élément qui est selon moi d'une importance capitale — parce que nous nous sommes engagés envers le gouvernement du Québec — est le remboursement au Québec de certaines des dépenses qu'il a engagées en assumant une part disproportionnée des demandeurs d'asile qui sont entrés dans le pays. Qu'il s'agisse de l'effet cumulatif des personnes arrivées par le chemin Roxham ou des nouveaux arrivants qui sont passés par l'aéroport Trudeau, c'est important, car il y a un effet cumulatif. Nous nous sommes engagés auprès du gouvernement du Québec à rembourser une partie des frais encourus par le Québec. Comme je le rappellerai certainement à mes collègues du Bloc dans les prochaines minutes, il s'agit d'une responsabilité partagée.
Il est important de ne pas traiter les demandeurs d'asile... La situation des demandeurs d'asile est différente de celle des sans-abri. Malheureusement, certaines personnes se retrouvent à la rue. Cette question a fait l'objet d'une importante discussion avec la mairesse Chow lorsque j'ai assumé mes fonctions. Nous sommes parvenus à un accord prévoyant l'indemnisation de Toronto.
Les personnes sont naturellement attirées par les grands centres urbains. Étant donné que Pearson et Trudeau sont de grands aéroports, les personnes s'installent à Montréal et à Toronto, et de plus en plus en Ontario, pour être honnête.
Nous devons nous assurer non seulement que le gouvernement de l'Ontario est présent à la table des négociations, mais aussi que nous soutenons les municipalités qui assument une grande partie de ce fardeau sans bénéficier des leviers financiers dont disposent les provinces et le gouvernement fédéral.
J'ai récemment visité le centre Peel et me suis entretenu avec le maire Brown, qui plaide en faveur de l'ouverture de ce centre. Ce dernier va changer la donne dans la région.
Le gouvernement fédéral doit évidemment faire le nécessaire pour réduire le nombre de demandes d'asile, qui est encore élevé cette année, mais lorsque certains demandeurs d'asile n'ont pas d'endroit où loger — ce n'est pas le cas de tout le monde — nous devons disposer d'un endroit pour les accueillir, veiller à ce qu'ils soient logés et les faire entrer sur le marché du travail en attendant que la CISR ait traité leur demande.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, monsieur le ministre.
Donald Trump a annoncé récemment que M. Thomas Homan sera à la tête de l'agence américaine responsable du contrôle des frontières et de l'immigration. Vous savez probablement qui est M. Homan.
Il a aussi nommé M. Pete Hoekstra au poste d'ambassadeur des États‑Unis au Canada. Vous connaissez peut-être aussi M. Hoekstra et son affection, si je peux dire, pour le projet 2025 de la Heritage Foundation.
Votre gouvernement ou votre ministère a-t-il un plan, si le Canada devait composer avec une vague jamais vue de demandeurs d'asile à la suite de ces nominations et, surtout, à la suite des propos tenus par M. Trump pendant la campagne électorale présidentielle?
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Je vous remercie de la question, monsieur Brunelle-Duceppe.
Peu importe ce que les États‑Unis font comme pays, cela touche assurément le Canada, d'une façon ou d'une autre. Un dixième de la population entretient des liens intimes ou des liens socioéconomiques avec les États‑Unis.
J'ai dit plusieurs fois qu'il serait évidemment naïf d'exposer un plan en public. Les membres de notre groupe, au Cabinet, sont en train de travailler sur plusieurs mesures afin de nous permettre, d'abord, de travailler avec les États‑Unis. Peu importe la position des États‑Unis, notre point de vue philosophique à l'égard des États‑Unis et le régime qui va entrer au pouvoir, c'est que nous devons travailler avec eux.
Nous avons un intérêt en commun, et c'est de nous assurer que la frontière sud du Canada, soit la frontière nord des États‑Unis, est sûre. Évidemment, nous ne voulons pas répéter ce qui s'est passé au chemin Roxham il y a quelques années.
J'aimerais ajouter un commentaire avant que vous posiez votre prochaine question.
Les problèmes des États‑Unis ne devraient pas être les nôtres, au Canada, et l'inverse est aussi vrai. C'est ce dont nous allons discuter avec la nouvelle administration. Nous allons nous assurer que, si les États‑Unis ont un problème qui concerne le Canada, nous allons agir bien en amont et travailler ensemble pour le résoudre.
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Merci, monsieur le ministre, de nous confirmer que ce sera une étude importante.
Pendant deux ans, le Bloc québécois a posé des questions au gouvernement sur les seuils d'immigration en soulignant, entre autres choses, la pression que cela exerçait sur les services publics et sur le logement. Chaque fois que quelqu'un du Bloc québécois soulevait la question, on lui répondait, grosso modo, qu'il n'y avait pas de lien entre l'immigration et ces deux éléments. Toutefois, lorsque vous avez récemment annoncé une baisse des seuils, vous l'avez justifiée en disant que c'était à cause de la pression exercée sur les services publics et sur l'accès au logement.
Ma question est fort simple, monsieur le ministre. Pourquoi ces arguments n'ont-ils pas été retenus lorsque cela venait du Bloc québécois, alors qu'aujourd'hui, vous justifiez la baisse des seuils d'immigration en recourant aux mêmes arguments?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie le ministre et les fonctionnaires de témoigner aujourd'hui.
Pour parler du plan des niveaux, monsieur le ministre, la volte-face du gouvernement a été choquante, pour être honnête avec vous. En fait, il y a ici aujourd'hui un certain nombre de travailleurs migrants qui ont réagi à votre annonce. Une lettre ouverte signée par environ 185 organisations ou personnes a été envoyée en réponse au plan des niveaux, réfutant les arguments que le gouvernement a avancés pour demander un changement d'approche.
Les membres du Migrant Rights Network ont également publié sur les réseaux sociaux une réponse point par point à la vidéo honteuse du . J'en soulignerai certains points et j'aimerais connaître votre réponse.
Cet organisme affirme que les migrants ne sont pas des pions économiques jetables. Les immigrants ne sont pas des appareils à allumer ou à étreindre; ce sont des gens qui ont des droits, des familles, des rêves et du potentiel, auxquels on a promis droits égaux et équité, et le Canada est en train de déraciner des millions de personnes qui ont fait leur vie ici.
Il ajoute que les migrants ne sont pas un fardeau pour l'économie; ils y contribuent et financent les services publics du gouvernement qu'ils paient sans y avoir accès.
Les étudiants étrangers ont, à eux seuls, fait une contribution de 31 milliards de dollars au PIB du Canada en 2022, et les migrants jouent un rôle essentiel dans les soins de santé, l'agriculture et la technologie, constituant une main-d'œuvre clé dans de nombreux secteurs.
L'organisme a également fait remarquer — et c’est un fait bien connu — que depuis au moins 2008, les conservateurs et les libéraux ont accepté plus de migrants temporaires que de résidents permanents, et c'est un changement intentionnel d'orientation visant à réduire les droits des gens et à rendre les migrants plus vulnérables. Même si le gouvernement admet l’exploitation, il punit ceux qui sont exploités, monsieur le ministre.
Ce qui est vraiment nécessaire, c'est un statut permanent garanti pour tous, la mise au pas des intérêts des entreprises qui profitent des besoins de base et, pour le gouvernement, d'investir réellement dans le logement, les soins de santé et les infrastructures pour tous les résidents du pays une fois pour toutes, sans blâmer les travailleurs migrants.
Que leur répondez-vous?
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Il y a dans cette déclaration de nombreux propos que je ne renierais pas.
Je suis d'accord avec le fait que l'augmentation du volume a eu des répercussions sur les gens au pays, que ce soit juste ou non, et c'est quelque chose que nous avons presque tenu pour acquis. La réalité, pour les gens qui sont ici temporairement, c'est que le mot « temporairement » doit signifier quelque chose; il n'y a pas de garantie automatique de devenir résident permanent. Je pense que, dans une certaine mesure, un grand nombre d'établissements ont entretenu explicitement ou implicitement un faux espoir que les gens deviendront immédiatement citoyens canadiens.
Je suis désolé pour ceux et celles à qui on fait miroiter ce faux espoir, mais la réalité est que tout le monde ne peut pas rester ici. Chaque fois que j'ai essayé de mettre en place une mesure pour réduire les volumes non viables dans des domaines assujettis à mon ministère qui étaient peut-être en surchauffe, c'était dans un effort pour accorder la priorité aux personnes qui sont déjà ici.
La résidence permanente et la citoyenneté canadienne ne sont pas un droit, sinon, on affaiblit la valeur de ces statuts, en laquelle j'ai une foi inébranlable. D'un autre côté, cela ne signifie pas qu'on traite les gens injustement, et les personnes qui ont pris le parti de quitter le pays à l'échéance de leur visa ont manifestement respecté ce principe.
Il y a des nuances ici. C'est pourquoi j'ai fait en sorte que ce plan prévoie qu'un bon 40 % des admissions visent des gens à l'intérieur du Canada afin d'accueillir les personnes qualifiées dont le pays a besoin. Par ailleurs, nous veillons à ce que les responsables — donc le gouvernement fédéral, mais aussi les gouvernements provinciaux qui choisissent les gens et mettent en œuvre leurs propres programmes pour attirer les immigrants — doivent accorder la priorité au bassin national de jeunes talents qui sont souvent ici afin de rajeunir la main-d'œuvre.
C'est difficile, mais ce n'est pas quelque chose qui repose sur des absolus. Nous devons faire preuve de souplesse et réduire les volumes de façon équitable, gérée et contrôlée. Je pense que le plan des niveaux que nous avons présenté cette année est raisonnable et montre aux Canadiens que nous les écoutons.
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En fait, monsieur le ministre, vous faites partie de ceux qui ont donné de faux espoirs aux gens au sujet du programme de régularisation.
Ce soi-disant programme de régularisation à grande échelle ne rend pas justice à son nom. J'ignore si c'est une blague, mais le plan des niveaux d'immigration de 2015 prévoit en fait la régularisation de 50 personnes. Quelle sorte de blague est‑ce là?
La vérité, c'est que vous parlez de donner aux provinces et aux territoires la capacité de prendre leurs décisions, mais dans votre plan, vous réduisez en fait le nombre de candidats des provinces, par exemple.
Les gouvernements libéral et conservateur qui se sont succédé le savaient, et ils ont continué d'augmenter le nombre de travailleurs migrants ayant un statut temporaire tout en réduisant le nombre de résidents permanents. Ce n'était pas un accident. En même temps, les gouvernements successifs ont permis aux établissements d'utiliser les étudiants étrangers comme une vache à lait. Aujourd'hui, alors que sévit une crise du logement, vous blâmez ces étudiants comme s'ils avaient en quelque sorte provoqué la crise du prix des logements, alors qu'en fait, les gouvernements successifs ont abdiqué leur responsabilité et s'en sont entièrement remis au secteur privé pour fournir les logements dont on avait besoin.
C'est la réalité. Quand assumerez-vous vos responsabilités et ferez-vous ce qui est juste?
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Je pense que vous vouliez dire 2025 et non 2015.
La réalité, c'est que pour le Programme des candidats des provinces, par exemple, les provinces viennent me voir et me supplient d'augmenter les nombres, mais nous blâment ensuite pour les problèmes d'immigration.
Je pense que, dans une certaine mesure, notre société est devenue dépendante des solutions temporaires. Nous devons aux Canadiens de mettre un frein à ces pratiques, et c'est un plan et une politique que j'ai mis en place. En ce qui concerne, par exemple, la moitié des résidents temporaires qui se trouvent au Canada, y compris les étudiants étrangers et les permis d'études supérieures qu'ils obtiennent, c'est un plan pour réduire ce nombre de façon responsable, et nous en avons observé les effets sur le prix des loyers. La pression sur l'économie s'est atténuée.
C'est une réalité importante. Nous ne pouvons pas accueillir un volume illimité sans que l'immigration se dévalue. Les niveaux que nous avons proposés cette année sont encore ambitieux et sont encore fixés en vue d'une croissance économique, mais tout le monde n'a pas le droit de faire venir qui il veut quand il le veut.
Vous avez raison de dire que mon travail consiste à faire bien plus qu'estampiller simplement un passeport à la frontière: il consiste à consulter les membres de la communauté, les provinces et les territoires pour examiner leurs volumes et travailler avec eux.
À dire vrai, je pense que les provinces se sont montrées irresponsables dans le domaine de l'immigration. C'est pourquoi nous avons réduit leurs nombres de moitié, dans l'idée de travailler avec elles si elles sont prêtes à assumer leur juste part en accueillant des demandeurs d'asile ailleurs qu'au Québec et en Ontario.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, et merci à votre équipe pour l'excellent travail que vous faites depuis que vous avez pris ce portefeuille. Je sais que c'est vraiment difficile, mais vous faites un excellent travail.
La semaine dernière, j'ai rencontré un groupe d'étudiants étrangers qui sont venus au Canada dans le cadre du programme de la Voie d'accès RT à RP, soit de la résidence temporaire à la résidence permanente, et qui étaient admissibles au programme de la résidence permanente avant d'y participer. Ils m'ont dit que les 50 points supplémentaires accordés aux demandeurs d'EIMT, l'évaluation d'impact sur le marché du travail, leur nuisent.
Pourriez-vous nous dire comment la réforme de programmes comme le Programme de permis de travail postdiplôme et le Programme des travailleurs étrangers temporaires s'harmonisent avec nos objectifs en matière d'immigration?
Je ne peux pas parler de cas particuliers. Je vous remercie de rencontrer des gens qui se trouvent dans des situations difficiles.
Ce que nous essayons de faire avec ce plan des niveaux d'immigration — et c'est une chose qui est devenue immédiatement évidente pour moi lorsque nous avons vu l'augmentation potentielle du nombre d'étudiants étrangers, par exemple, si nous n'avions pas fixé de plafond —, c'est d'harmoniser un certain nombre de réalités concurrentes.
Le fait est que nous ne pouvions pas, même dans la version la plus ambitieuse de notre plan, accueillir toutes les personnes qui étaient ici temporairement, et je précise que cela ne veut pas dire qu'elles sont toutes admissibles. En même temps, avec ce plan des niveaux, nous réduisons le nombre de personnes qui deviennent des résidents permanents pour toutes les raisons dont j'ai parlé, tout en nous concentrant sur le bassin de main-d'œuvre national qui existe ici.
Il y a du travail à faire dans notre système de points. Je ne vais pas en parler trop longuement, car il comporte de nombreuses facettes. Il en reste à analyser. De toute évidence, le fait d'obtenir 50 points en ayant une EIMT crée de la valeur pour quelque chose qui ne devrait pas en avoir dans ce contexte et incite les gens à se comporter moins bien, je dirais, pour être poli.
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Merci, monsieur Ali. Je dirais deux ou trois choses.
Premièrement, la Stratégie pour l'Indo-Pacifique est extrêmement importante dans le contexte actuel, et Islamabad en fait partie. Il faut savoir que le modèle de prestation de services est de plus en plus mondial, ce qui signifie qu'il repose moins sur les activités en personne sur le terrain. Cela ne veut pas dire que ce n'est pas indispensable, mais c'est important.
Comme je vous l'ai déjà dit, il est essentiel de veiller à ce qu'il y ait un bureau fonctionnel à Islamabad. Nous avons eu des problèmes de visa, dont vous êtes bien au fait, mais pour faire le point sur la situation actuellement, nous avons trois personnes sur le terrain et des personnes additionnelles qui s'occupent du fonctionnement du bureau. C'est ce qu'il y a de nouveau: elles travaillent, à ma connaissance, sur le terrain, et trois personnes sont venues s'ajouter à l'équipe.
Le rapprochement n'est pas injuste quand je dis que je suis également conscient des défis auxquels nous faisons face en Inde. Nous n'avons plus que trois ou quatre employés, en raison du contexte.
C'est simplement pour faire une comparaison.
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Je l'espère bien, parce qu'elle est d'ordre public.
J'ai posé une question au sujet des permis de travail postdiplôme aux représentants de votre ministère, l'autre jour, et j'ai été stupéfait d'apprendre qu'ils ne savaient pas combien il y avait d'étudiants internationaux dans le réseau des cégeps du Québec.
J'ai même eu l'impression que vos fonctionnaires n'étaient pas nécessairement au courant qu'il y avait un système d'éducation différent au Québec par rapport au reste du Canada. Ne devriez-vous pas donner des formations à vos propres fonctionnaires pour leur expliquer qu'il y a une différence entre le réseau de l'éducation au Québec et celui du reste du Canada?
Est-ce normal de ne pas connaître le nombre d'étudiants internationaux dans le réseau des cégeps? Si vous demandez à M. et Mme Tout‑le‑Monde, au Québec, tout le monde sait ce qu'est un cégep. Comment se fait-il qu'à Ottawa, on ne le sache pas?
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Ce n'est pas moi qui hoche la tête, monsieur le président, ce sont les membres des familles qui ont des proches là‑bas.
Je connais le membre d'une famille au Canada dont l'épouse et l'enfant sont restés derrière et ne peuvent pas obtenir de visa pour se rendre en lieu sûr. On leur demande de laisser leur épouse et leur enfant derrière. C'est la réalité. C'est ce qui fait réagir les gens. Je suis à peu près certaine que Mme Zahid a entendu parler de ces cas et qu'elle est tout aussi préoccupée que moi par la situation.
Dans le plan des niveaux d'immigration du gouvernement, monsieur le ministre, vous réduisez le nombre de réfugiés de 20 % en 2025. Il n'y a pas que la communauté libanaise canadienne qui ne peut pas trouver un refuge sûr — il n'y a pas de mesures spéciales d'immigration pour elle —, mais aussi la communauté soudanaise qui voit ses demandes gravement retardées. L'échec est le plus total à Gaza, et les Hongkongais vont devoir attendre huit ans lorsqu'ils tentent d'obtenir leur résidence permanente.
Je pourrais continuer. J'ai une énorme pile de demandes provenant d'Afghans, et devinez quoi? Ils ont franchi toutes les étapes du traitement de leur demande. Tout a été fait. Et savez-vous quoi? La date de rappel indiquée dans la lettre est juillet 2025.
Monsieur le ministre, comment expliquez-vous que toutes ces demandes connaissent de longs délais?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les représentants d'être avec nous.
Vous demandez 1,2 milliard de dollars de plus dans cette mise à jour, et ce, pour un système d'immigration que votre propre gouvernement qualifie de désastre. Sur ce montant, 1,1 milliard de dollars vise les demandeurs d'asile, des gens qui ont traversé notre frontière mal contrôlée.
Je veux comprendre quels sont les avantages auxquels ces gens ont droit. Si un demandeur d'asile arrive à l'aéroport de Montréal, est‑ce qu'IRCC va lui payer une chambre d'hôtel?
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Le secrétaire parlementaire pourrait peut-être nous expliquer pourquoi il s'agit du bon moment pour présenter cette motion.
Je crois que nous avons examiné le programme humanitaire de Gaza. Je ne sais pas si le ministère a répondu à toutes les questions qui sont ressorties des discussions que nous avons eues au sujet du programme humanitaire à Gaza et du programme au Soudan.
Je remarque que le programme pour le Soudan ne figure pas dans cette motion, et je pense que la situation au Soudan est tout aussi horrible sur le terrain. Il y a de nombreux Canadiens d'origine soudanaise de la région dont les proches ont de la difficulté à obtenir une réponse d'IRCC et un visa, et ont aussi de la difficulté à quitter la région ou à avoir la certitude qu'ils seront autorisés à venir ici.
La situation au Soudan s'est considérablement aggravée avec la guerre civile en cours, et des millions de personnes ont maintenant fui vers les pays voisins. La dernière fois que j'ai vérifié, il y avait environ un demi-million de réfugiés en Égypte seulement.
Je me demande si le secrétaire parlementaire peut nous dire pourquoi le Soudan n'a pas été inclus dans cette motion et si IRCC a fait un suivi de toutes les questions qui ont été soulevées au cours des deux dernières réunions que nous avons eues sur ce programme particulier. Nous examinons les dépenses du ministère et le Budget supplémentaire des dépenses (B). Je remarque qu'aucun de ces programmes n'y figure. Il n'y a pas de fonds supplémentaires attribués à l'un ou l'autre d'entre eux. Le secrétaire parlementaire a peut-être une réponse à cette question.
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Je regarde cette motion et je veux m'assurer que nous procédons de la même façon que par le passé.
Je veux proposer un amendement, et pardonnez-moi, car je ne savais pas que le secrétaire parlementaire allait présenter cette motion aujourd'hui. Je veux proposer un amendement après la troisième ligne de la motion: « [...] à certains membres de la famille élargie touchés par la crise à Gaza [...] », afin d'ajouter « et au Soudan ». J'aimerais aussi ajouter une autre référence à la quatrième ligne. Après « [...] auxquels le gouvernement du Canada est confronté pour faciliter la sortie des Gazaouis [...] », j'aimerais ajouter les mots « et les Soudanais » avant « [...] et le fait que le Canada n'est pas le seul pays à être confronté à ces défis [...] ».
J'aimerais que le Soudan soit inclus, comme l'a fait le Comité les deux dernières fois que nous avons examiné cette question. Il y a une importante communauté soudanaise à Calgary, et je veux m'assurer que son point de vue est pris en compte ici. Ses membres sont venus nous voir, mon collègue Greg McLean et moi, et je veux m'assurer que les enjeux auxquels ils font face sont également pris en compte dans cette étude.
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Je peux peut-être prendre quelques instants pour expliquer l'amendement.
À mon avis, l'amendement est fondamentalement différent de la motion proposée. C'est important, car mon amendement vise à demander au Comité d'examiner la genèse ou l'élaboration de la mesure spéciale en matière d'immigration.
Cette mesure spéciale en matière d'immigration est différente des autres mesures spéciales en immigration. Prenons, à titre d'exemple, le programme du Koweït et le programme visant à faciliter la mise en sécurité des Ukrainiens, qui sont tout à fait pertinents. Ces programmes sont beaucoup plus vastes et généraux. Pour sa part, la mesure qui nous occupe est particulièrement restrictive.
Par conséquent, on se demande pourquoi il en est ainsi.
Je pense donc qu'il serait important que le Comité se penche sur l'élaboration et l'exécution des mesures spéciales du gouvernement en matière d'immigration pour les familles canadiennes gazaouies. De plus, ce dossier comporte d'autres enjeux liés à la sécurité des gens, et qui touchent les relations diplomatiques du Canada. Il serait important pour nous de comprendre quel rôle elles jouent dans cette mesure.
Enfin, le dernier point, mais non le moindre, est qu'il est important d'entendre les membres des familles touchées, ainsi que les organismes de la société civile. Bon nombre de ces organismes travaillent très fort pour essayer d'amener les gens en lieu sûr, et les familles ont une expérience directe du programme actuel et savent quelles sont certaines des failles. Si nous ne comprenons pas pleinement quelles sont ces failles de leur point de vue, nous ne serons pas en mesure de les corriger, ou du moins d'essayer de les corriger. Je pense qu'il est important d'intégrer ces éléments dans la motion, monsieur le président.
Tout cela découle de la motion originale dont j'avais donné avis au Comité il y a quelques semaines. Puis, bien sûr, les libéraux ont présenté une version révisée et très tronquée. Or, je pense que si nous voulons rendre justice à la communauté palestinienne, aux familles gazaouies, nous devons faire un travail approfondi.
Voilà les raisons derrière mon amendement. Ensuite, monsieur le président, j'aurai un autre amendement à proposer, mais nous allons commencer par celui‑ci.
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Merci, monsieur le président.
Je veux parler de la motion dont nous sommes saisis.
Je pense qu'il s'agit d'une étude très importante. Il faut la mener. Mes électeurs me décrivent les difficultés qu'ils connaissent pour faire sortir leurs proches de Gaza. J'entends des histoires horribles de la part de nombreux électeurs de ma circonscription qui ont des parents, des grands-parents ou des frères et sœurs qui ont du mal à fuir Gaza.
Je pense qu'il sera important, dans le cadre de cette étude, d'entendre le gouvernement sur la façon dont nous pouvons aider à réunir ces familles et leurs proches. Au cours des 13 derniers mois, près de 50 000 Palestiniens innocents ont été tués à Gaza. Les citoyens canadiens ou les résidents permanents ici, au Canada, vivent accrochés à leurs téléphones. De nombreuses personnes ont perdu près de 10 ou 20 membres de leurs familles. Chaque famille à qui on parle a perdu de nombreux êtres chers.
Il sera pertinent pour nous d'entendre le gouvernement décrire les défis et de discuter de l'aide que nous pouvons offrir aux gens qui vivent à Gaza pour qu'ils en sortent. La famine que subissent de nombreuses personnes est vraiment ahurissante pour nous tous.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'aimerais proposer l'amendement suivant à cette motion.
J'aimerais ajouter, avant les mots « que le Comité fasse rapport de ses conclusions »:
et aussi que le Comité ordonne la production de tous les documents et des dossiers sur les considérations liées à l’établissement des politiques, qui ont amené à des aspects précis de la politique publique temporaire entrée en vigueur le 9 janvier 2024, dont le plafond de 1 000 personnes, l’émission graduelle des codes d’accès et les retards accusés par les nombreux demandeurs dans la réception des codes ainsi que les renseignements dans les formulaires de vérification additionnels exigés des demandeurs; que, toujours dans le respect des articles 19, 23 et 69 de la Loi sur l’accès à l’information, ces détails doivent être fournis dans les 30 jours suivant l’adoption de la présente motion et tous les documents seront rendus publics dans leur intégralité;
Monsieur le président, la raison pour laquelle je pense que c'est important, c'est que nous venons d'adopter l'amendement lié à l'élaboration et à l'exécution des mesures spéciales du gouvernement en matière d'immigration. Pour effectuer ce travail, il serait absolument essentiel que les membres du Comité aient la documentation qui s'y rattache. Sans cette documentation, ce ne sera qu'un exercice bidon.
Comme nous l'avons vu dans de nombreux cas — et même il n'y a pas si longtemps —, quand on pose des questions directes au ministre, il noie le poisson et n'y répond pas. La seule façon de connaître la vérité est d'obtenir ces documents.
Les libéraux ne seront peut-être pas favorables à la production de documents, comme on le voit à la Chambre des communes. Cela dit, j'espère que nous finirons par comprendre qu'il ne s'agit pas d'une question partisane, mais plutôt d'une question concernant les familles palestiniennes à Gaza et les membres de leurs familles canadiennes qui méritent de connaître la vérité.
Beaucoup de gens se demandent pourquoi les communautés sont traitées aussi différemment. La différence leur saute aux yeux. Quand les gens le remarquent, ils ne peuvent pas s'empêcher de se demander s'il y a de la discrimination et du racisme. J'espère vraiment que non. J'espère que le gouvernement a présenté cette mesure limitée pour des raisons réelles et légitimes.
Mettons tous les renseignements au grand jour. La transparence est essentielle, à mon avis. Il fut un temps où le disait que la lumière du soleil était le meilleur désinfectant. Eh bien, faisons la lumière sur ce dossier. J'espère que nous pourrons démentir les notions qui sous-tendent la différence de traitement. Sinon, le gouvernement doit faire mieux. Il n'est en aucun temps acceptable de permettre des pratiques discriminatoires dans la prise de décisions stratégiques du gouvernement.
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Merci, monsieur le président. J'ai quelques observations à faire.
J'ai entendu ma collègue, Mme Kwan. Je comprends son discours sur l'importance de mettre en lumière le racisme qui, selon elle, pourrait exister dans ce dossier. À la fin de mon intervention, je vais devoir proposer un amendement à son sous-amendement précédent qui fait maintenant partie de la motion et qui soulève la question d'entendre les familles gazaouies.
La motion portait sur Gaza et le Soudan. Même si nous aimerions entendre les familles de Gaza, nous aimerions aussi entendre les familles des Canadiens d'origine soudanaise. Je le proposerai à la fin de mon intervention.
Entretemps, je veux m'assurer que nous comprenons bien la situation actuelle au Soudan. C'est le théâtre du pire scénario dans le monde en matière de personnes déplacées et de conflits. Il y a 10 millions de réfugiés au Soudan. Nous avons accepté d'accueillir 3 250 demandeurs au Canada. Ils n'ont que le statut de demandeurs à l'heure actuelle. Je supplie les fonctionnaires du ministère ici présents aujourd'hui de veiller à ce que ces demandes soient traitées rapidement.
J'aimerais vraiment savoir — puisque le plafond était de 3 250 demandes — combien de demandes nous avons reçues au‑delà de ce plafond et combien de ces 3 250 demandes ont été traitées pour que les demandeurs puissent réellement venir au Canada. De ces 3 250 personnes, combien se sont effectivement établies avec leurs familles ici, au Canada, et combien attendent le traitement de leurs demandes par le ministère? Le ministère pourrait‑il également nous donner les délais de traitement? C'est très important.
Si on se trouve dans l'une des pires situations au monde, dans un camp de réfugiés à l'extérieur d'un pays déchiré par une guerre sans fin en vue, on cherche des solutions. Ces solutions sont des solutions de vie ou de mort, pas seulement des solutions pour la forme. Nous devons vraiment traiter les demandes aussi efficacement que possible, monsieur le président, pour nous assurer d'accueillir les personnes pour qui c'est une priorité absolue.
Le problème perdure. Je ne peux pas vous dire, monsieur le président, combien de fois nous avons soulevé cette question au Comité. Nous devons examiner la situation dans son ensemble. Nous devons cerner l'ampleur de la misère causée par cette situation et déterminer combien de familles au Canada attendent que le gouvernement libéral exécute ce programme efficacement. Les délais sont longs, et les échéances sont continuellement repoussées.
Je sais que nos fonctionnaires du ministère de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, ou IRCC, sont formidables, mais ils ont été submergés et ballottés d'un côté et de l'autre par les politiques du gouvernement. J'ai examiné le plan que le gouvernement a présenté au Parlement pour cette année, et les chiffres sont franchement accablants. Encore une fois, il y a des nombres qui augmentent, d'autres qui diminuent; un programme qui est créé, et un autre qui est aboli. Le gouvernement s'éparpille, et aucune de ses mesures n'aboutit à un processus plus efficace au bout du compte.
Le gouvernement, dans les mandats qu'il confie à ses divers ministères, doit commencer à renforcer sa capacité de traiter les demandes comme il se doit. Au bout du compte, le gouvernement doit commencer à mettre en œuvre efficacement les programmes qu'il annonce. Nous avons eu assez d'exemples d'un gouvernement qui fait des annonces, mais qui ne les met pas en œuvre.
Comment le dire aux Soudanais? Leur disons-nous que nous sommes désolés et que, même s'ils ont de la famille au Canada, nous sommes trop occupés par toute une série de dossiers avec lesquels le gouvernement nous tiraille?
Nous ne savons pas si le gouvernement se sert du ministère de l'Immigration pour éviter que nos statistiques correspondent à celles d'une récession — parce que nous traversons une récession de la productivité — ou pour réellement accueillir des demandeurs au Canada. Ce serait une trajectoire de vie pour ces gens qui veulent être Canadiens, bâtir leurs vies, bâtir l'avenir de leurs enfants, bâtir la paix et la prospérité ici au Canada et échapper à la situation horrible qu'ils vivent en ce moment.
Je sais que cette situation horrible se produit partout, monsieur le président. Partout, il y a des réfugiés et des horreurs. Nous devons commencer à affecter des ressources pour faire venir ces gens du Soudan au Canada le plus rapidement possible.
Nous représentons des gens dans nos circonscriptions. M. Kmiec et moi avons rencontré les membres de la communauté soudanaise à Calgary pour nous assurer qu'ils obtiennent l'aide nécessaire pour faire venir leurs familles du Soudan et des régions juste à l'extérieur du Soudan, où elles ont cherché refuge. Nous voulons que ce programme soit bien exécuté. Nous n'accueillons que 3 250 personnes de cette région du monde. Nous aimerions qu'ils arrivent rapidement, à tout le moins, et que les dossiers soient traités le plus vite possible. C'est l'objet de notre motion principale, bien entendu.
Cela dit — je sais que je me répète —, ce que j'aimerais proposer, c'est de modifier la fin de la motion avec un sous-amendement rapide à l'amendement qui vient d'être adopté. En plus d'entendre les familles gazaouies, il faut aussi entendre les familles soudanaises au Canada.
Je suis désolé. Je n'ai pas ce texte par écrit pour vous, mais je pense qu'il s'agit d'un simple ajout.
Monsieur le greffier, si vous le voulez bien, après la mention des familles gazaouies, nous ajouterions les familles soudanaises au Canada.
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Monsieur le président, je veux que les choses soient très claires en ce qui concerne les services d'interprétation.
Juste avant que vous suspendiez la réunion, il y avait des discussions de tous les côtés. Des micros étaient ouverts, et d'autres étaient fermés. Pendant ce temps, on tient pour acquis que, parce que je parle anglais, il est normal qu'on puisse agir de la sorte. C'est vraiment ce qui est en train de se passer, au Comité.
La première des choses que je veux faire valoir, c'est la santé et la sécurité de nos interprètes.
La deuxième, c'est que cette séance est publique. Des gens du public écoutent donc les délibérations de ce comité ou regarderont la réunion plus tard sur vidéo. Si on ne respecte pas une des deux langues officielles, on ne respecte donc pas, nécessairement, les gens qui sont unilingues, qu'ils soient anglophones ou francophones. Bref, on ne respecte pas les gens, si leur langue n'est pas respectée.
Cela fait quelques fois que la chose se produit. Chaque fois, je pense aux gens qui ne parlent pas l'une des deux langues et qui écoutent des personnes qui se parlent entre elles dans cette langue et qui se comprennent. Pendant ce temps, une des personnes présentes au Comité doit prendre des décisions importantes pour la suite des choses et elle ne comprend pas ce qui est en train de se passer. Ces personnes ne respectent pas le fait que d'autres ne parlent pas la langue parlée dans la salle.
Non seulement l'identité linguistique des personnes n'est pas respectée, mais les interprètes, qui travaillent extrêmement fort — vous le savez, monsieur le président —, ne sont pas respectés non plus. Non seulement ils ne sont pas respectés sur le plan de la santé et de la sécurité, mais ils ne le sont pas non plus quant à l'essence même de leur travail, qui consiste à nous aider à accomplir notre travail de parlementaires et de législateurs.
Je trouve donc, encore une fois — car c'est toujours moi qui fais les mises au point, monsieur le président —, que nous sommes encore obligés de faire une autre mise au point, parce que les gens tiennent pour acquis qu'ils ont le droit de parler sans utiliser le micro ni les services d'interprétation, en ne respectant pas les gens du public qui veulent pouvoir nous écouter et pour qui ce genre de débat est important.
Cela dit, je regarde l'heure et, malheureusement, je constate que nous avons dépassé 17 h 30. Si nous voulons continuer, il faut obtenir l'unanimité du Comité.
N'est-ce pas?