Nous tenons cette réunion en public.
Bienvenue à la réunion no 95 du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes.
Aujourd'hui étant une séance d'information sur les mesures temporaires en matière d’immigration mises en place en réponse aux conflits en cours au Soudan et à Gaza, nous accueillons le ministre de l’Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, accompagné de représentants du ministère.
Madame Kwan, vous souhaitez intervenir?
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J'allais y arriver, madame Kwan. Si vous voulez bien me laisser le temps de terminer mon introduction, vous connaîtrez la réponse. Permettez-moi de conclure mon intervention, et ensuite, vous pourrez prendre la parole.
Le ministre est accompagné de représentants du ministère, soit le sous-ministre, le Dr Harpreet Singh Kochhar, la sous-ministre adjointe, Jennifer MacIntyre, ainsi que le directeur général, Karim Virani.
Bienvenue à cette réunion.
Monsieur le ministre, vous êtes très accessible au Comité. Vous comparaissez devant nous pratiquement toutes les semaines de travaux parlementaires, et je tiens à vous remercier de prendre le temps de venir parmi nous.
La comparution du ministre ne peut dépasser 18 h 30. Il n'est plus disponible après cette heure. Les représentants du ministère sont disponibles jusqu'à 19 h 30.
Nous avons six autres motions qui visent à faire comparaître le ministre, donc la décision de l'inviter à nouveau appartient au Comité.
Je cède la parole à Mme Kwan.
Madame Kwan, vous avez la parole.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
J'ai l'intention de proposer, au moment opportun, une motion visant à inviter le ministre à comparaître de nouveau pour compenser le temps perdu aujourd'hui. Ses autres comparutions prévues devant le Comité portent sur des dossiers différents. La séance d'aujourd'hui traite de Gaza. De nombreuses familles réclament une reddition de comptes, de la transparence et des réponses du gouvernement, et j'estime qu'elles méritent de les obtenir.
La motion demande au ministre de comparaître devant le Comité durant deux heures. Or, en raison des votes — le ministre n'y est pour rien —, nous avons perdu du temps, et il faut le récupérer. Par conséquent, monsieur le président, au moment opportun, je proposerai une motion à cette fin.
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Vous n'avez pas encore proposé la motion. D'accord.
Dans ce cas, monsieur le ministre, comme toujours, soyez le bienvenu auprès du Comité.
Avant de commencer, je rappelle aux membres qu'ils peuvent lever la main s'ils désirent que j'interrompe une réponse du ministre, étant donné que leur temps de parole est limité. Cela dit, comme je leur ai personnellement assuré, chaque membre pourra bénéficier de son temps de parole complet, et je les traiterai tous de manière équitable.
Monsieur le ministre, je vous prierais de me surveiller. Si je lève la main, cela signifie que j'aimerais que vous terminiez votre intervention pour que nous puissions revenir aux députés. Merci.
Commençons par laisser la parole au ministre pendant cinq minutes.
Monsieur le ministre, allez‑y, je vous prie.
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Merci, monsieur le président.
Je promets de bien me comporter.
[Français]
Je tiens tout d'abord à souligner que nous sommes réunis sur le territoire traditionnel non cédé de la nation anishinabe algonquine.
Je vous remercie de m'avoir invité à vous parler des mesures que mon ministère a lancées en réponse aux crises au Soudan et à Gaza.
[Traduction]
La situation au Soudan et à Gaza est dévastatrice, et les Canadiens sont impatients de mettre leurs proches à l’abri. Je ne suis pas sans savoir non plus que la catastrophe humanitaire à Gaza se poursuit pendant le ramadan, une période sacrée qui, d’ordinaire, est célébrée en famille et entre amis.
Quand les combats ont éclaté au Soudan au printemps dernier, mon ministère a réagi en soutenant le départ assisté des citoyens canadiens, des résidents permanents, des employés recrutés localement et de leurs familles.
[Français]
Malgré les difficultés liées au fait d'assurer le bon fonctionnement de l'ambassade du Canada et du centre de réception des demandes de visa au Soudan, nous continuons à traiter les demandes en provenance du Soudan par l'intermédiaire de notre réseau mondial.
Nous avons accordé la priorité aux demandes de résidence temporaire et aux demandes de résidence permanente, y compris les demandes de statut de réfugié. Nous avons également renoncé aux frais pour les Canadiens et les résidents permanents qui ont besoin de documents de remplacement et d'autres mesures d'aide pour quitter le Soudan.
Les ressortissants soudanais qui souhaitent rester au Canada pendant le conflit peuvent présenter une demande de modification ou de prolongation de leur statut de résident temporaire, sans frais, jusqu'au mois d'octobre.
[Traduction]
Récemment, nous avons également lancé une voie humanitaire d’accès à la résidence permanente pour les personnes qui vivaient au Soudan au début du conflit, y compris les ressortissants non soudanais. Les familles canadiennes de ces personnes les soutiendront ici et les aideront à s’intégrer avec l’aide de nos services d’établissement.
Chaque crise nécessite une réponse différente, et la situation à Gaza exige que le Canada réagisse de manière à répondre aux besoins uniques des personnes sur le terrain en quête de refuge.
[Français]
Nous accordons la priorité aux demandes de résidence permanente provenant de la région qui sont faites dans le cadre des voies d'accès pour la réunification familiale. Pour les Israéliens et les Palestiniens au Canada qui ne sont pas prêts à rentrer chez eux parce qu'ils ne se sentiraient pas en sécurité, nous avons renoncé aux frais de modification ou de prolongation de leur statut de résident temporaire, y compris pour les demandes de permis d'études et de permis de travail ouvert.
[Traduction]
Il est compréhensible que de nombreux Canadiens demeurent profondément préoccupés pour leur famille élargie à Gaza. En janvier, nous avons mis en place des mesures pour leur offrir un refuge temporaire ici. Les membres de la famille titulaires d’un passeport palestinien peuvent demander un visa de résident temporaire, et leur famille au Canada les soutiendra pendant un an après leur arrivée. Ils auront également accès à une couverture dans le cadre du Programme fédéral de santé intérimaire, de même qu'à des services d’établissement fédéraux, bien entendu.
Aux termes de cette politique, 1 000 demandes seront actuellement acceptées aux fins de traitement. Alors que nous surveillons la situation, nous évaluons si notre réponse doit être mise à jour, à savoir s'il faut augmenter le nombre de demandes acceptées et de personnes couvertes par nos mesures. Je n'ai pas de nombre supplémentaire précis à transmettre au Comité aujourd'hui, mais je voulais que les députés sachent que nous envisageons une expansion. Ces dernières semaines, nous avons commencé à augmenter le nombre de codes délivrés à des personnes qui désirent quitter Gaza. Nous pourrons y revenir à la période des questions et réponses.
Habituellement, les demandeurs doivent fournir leurs empreintes digitales et une photo avant de pouvoir quitter un pays. Toutefois, comme mon ministère n’est pas présent à Gaza pour recueillir des données biométriques, les demandeurs fournissent des renseignements biographiques approfondis dans leurs formulaires. Cela nous permet d’effectuer un contrôle de sécurité préliminaire pendant qu’ils sont encore à Gaza et, par le fait même, de compléter le traitement de leurs demandes plus rapidement une fois qu’ils sont partis. Les données biométriques sont ensuite recueillies au Caire.
Il s’agit d’une pratique courante dans les crises pour lesquelles nous n’avons pas de présence sur le terrain. Nous avons également utilisé cette approche pour la crise en Afghanistan.
[Français]
Évidemment, nous avons entendu les inquiétudes concernant le formulaire. Nous avons donc modifié ou supprimé certaines questions. Comme nous savons que les demandeurs peuvent ne pas avoir accès à tous les documents nécessaires, j'ai demandé à mon ministère et à mes agents de faire preuve de souplesse et d'humanité et d'évaluer chaque situation au cas par cas.
[Traduction]
Comme vous le savez, il demeure difficile de sortir de Gaza, et cette situation échappe au contrôle du Canada. Bien que je sois frustré par cette situation, je ne peux qu’imaginer l'angoisse et le désespoir que doivent ressentir les familles au Canada qui attendent l’arrivée de leurs proches. Je sais que beaucoup d'entre elles se sont physiquement rassemblées ici aujourd'hui et éprouvent ces sentiments.
Nous travaillons avec les autorités locales de tous les niveaux pour nous assurer que les personnes dont nous avons soumis les noms soient autorisées à quitter Gaza. Nous ne négligerons aucun détail dans notre campagne pour que les familles soient réunies en toute sécurité au Canada.
[Français]
Je vous remercie.
Je répondrai avec plaisir à vos questions.
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D'abord, en date du 13 mars — il y a à peine quelques jours —, le programme visant le Soudan avait reçu 2 667 demandes. De ce nombre, 306 avaient été acceptées, représentant 689 personnes.
Pour ce qui est du nombre de personnes accueillies depuis le début de la crise et l'attaque terroriste du 7 octobre, toutes mesures confondues — je vais donner les statistiques générales, monsieur Kmiec, et ensuite je vais parler de la voie précise, où le nombre se limite évidemment à 14 personnes accueillies —, 1 661 personnes ont été physiquement évacuées d'Israël, soit 839 de Gaza même, ce qui comprend des Canadiens et des résidents permanents, ainsi que 79 personnes de la Cisjordanie.
À l'heure actuelle, dans le cadre de la politique publique temporaire, nous avons admis 986 demandes complètes pour le traitement. Au 4 mars 2024, 14 personnes avaient pris les choses en main et réussi à franchir le poste-frontière de Rafah. Comme je l'ai dit plus tôt, ce nombre est de 14.
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Pour répondre à votre dernière question, madame la députée Kayabaga, par rapport au programme pour le Soudan, qui revêt un aspect permanent, la limite a été fixée et les efforts sont déployés en collaboration avec de nombreux organismes-cadres soudanais au Canada. Notre propre planification repose sur la capacité des membres de la diaspora, ce qui relève parfois de l'art et même un peu de la science. Nous avons fixé la limite à un peu plus de 3 000 demandes en nous fondant sur l'hypothèse que cela devrait représenter dans les faits environ 5 000 personnes.
Dans le cas de la voie pour Gaza, le contexte est un peu plus complexe étant donné qu'il s'agit, pour diverses raisons, notamment des considérations géopolitiques, d'une mesure temporaire. Il y a également le fait que nous avons créé cette voie dans un délai relativement court pendant la période des Fêtes, ce qui la rend unique, car nos partenaires qui se trouvent dans une situation comparable n'ont pas créé de tel programme.
Nous montrons l'exemple en offrant un programme unique. Nous n'avions pas les chiffres exacts. Par conséquent, nous avons fixé cette limite dans cette optique et dans ce contexte, sachant que, inévitablement, il nous faudrait probablement l'augmenter lorsque nous aurions une meilleure idée du nombre de personnes concernées. C'est maintenant le cas, et nous faisons preuve de flexibilité en augmentant la limite.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur le ministre, d'être avec nous aujourd'hui. Je suis désolé de ne pas être présent en personne et d'avoir à utiliser Zoom, mais je n'avais pas le choix, aujourd'hui.
Je vais vous parler d'un cas bien précis qui va peut-être vous donner une idée de la difficulté qu'on a à comprendre votre programme, que vous avez mis en place pendant le temps des Fêtes.
Mme Nibal Lubbad, une médecin canadienne d'origine palestinienne qui habite dans la région de Niagara, a communiqué avec moi au sujet de sa famille qui se trouvait à Gaza. Ses deux parents ont réussi à sortir in extremis de Gaza et ils se sont retrouvés en Égypte. Elle a pris contact avec moi parce qu'elle n'avait pas réussi à obtenir de l'aide de la part du député conservateur qui représente la circonscription où elle vit. Des gens l'ont redirigée vers moi. J'ai essayé de communiquer avec des employés de votre bureau pour faire sortir ses parents de là, et cela a été l'enfer, malheureusement. Son père s'appelle Khalil Lubbad, et sa mère, Yosra Lubbad.
C'était le 22 ou le 23 décembre dernier, pendant le temps des Fêtes. Je travaille toujours, monsieur le ministre, peu importe l'heure et le jour. À ce jour, nous n'avons toujours pas reçu de réponse du ministère. Celui-ci a même demandé à Mme Lubbad de lui envoyer des documents manquants, qu'elle avait déjà envoyés. Elle a donc dû les envoyer de nouveau, et, depuis ce temps, c'est le silence radio de la part de votre ministère dans le cadre de ce programme.
Puis-je avoir l'assurance, aujourd'hui, que quelqu'un de votre cabinet va communiquer avec moi après la séance pour qu'on règle la question et qu'on amène ces gens ici, au Canada?
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Merci, monsieur le président. Je serai bref.
Monsieur le ministre, vous nous avez dit qu'il a fallu mettre en place ce programme à la dernière minute. C'était pendant le temps des Fêtes, et cela a été très difficile.
Il y a deux ans, j'ai proposé à votre gouvernement de mettre en place un volet d'urgence à IRCC en cas de crise internationale d'envergure. Si ce volet avait été mis en place, monsieur le ministre, nous ne nous retrouverions pas dans cette situation. Vous avez dit vous-même que vos fonctionnaires examinaient la possibilité de le mettre en œuvre. Il y a deux ans, je vous l'ai présenté clé en main et, maintenant, si nous l'avions eu, nous aurions adopté une tout autre approche.
Allez-vous mettre en place un volet d'urgence à IRCC en cas de crise internationale? Si c'est le cas, quand cela se fera-t-il?
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Merci, monsieur le ministre.
La réponse est donc zéro. Aucune personne n'a franchi la frontière.
Les personnes qui ont franchi la frontière jusqu'à présent l'ont fait par leurs propres moyens.
Selon le ministre, il y en aurait 14. En fait, nous savons, grâce au travail de mon personnel, que 84 personnes sur la liste ont franchi la frontière par leurs propres moyens, sans l'aide du gouvernement. Les médias affirment qu'il y en a 110, mais selon le ministre, il n'y en a que 14. Il y a lieu de se demander ce qui se passe avec le gouvernement lorsqu'il n'est même pas capable de donner un chiffre exact à cet égard.
Maintenant, j'aimerais que le ministre me dise combien de personnes, parmi les 986 qui sont inscrites sur la liste, se sont vu octroyer un visa de résident temporaire.
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Je remercie la députée et le ministre.
Monsieur le ministre, je vous remercie de rester plus longtemps que prévu. Je vous en suis reconnaissant. Je sais que vous étiez censé quitter la réunion à 18 h 30, mais vous avez choisi de répondre aux besoins des députés. Merci.
Je vais suspendre la réunion pendant au plus une minute, avant que nous ne passions aux fonctionnaires.
Nous reprenons nos travaux.
Voyons si les fonctionnaires sont prêts.
Nous allons commencer avec M. Redekopp. Vous avez six minutes.
Allez‑y, je vous prie.
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Merci, monsieur le sous-ministre, d'être présent et de répondre à nos questions.
Je souhaite simplement poser quelques questions d'ordre général sur la manière dont le Canada traite les personnes qui possèdent des passeports octroyés par des entités qui ne sont pas reconnues comme des pays. Par exemple, le gouvernement libéral reconnaît actuellement Israël comme un État, mais pas la Palestine; cependant, il reconnaît que l'Autorité palestinienne peut délivrer et qu'elle délivre des passeports aux habitants de ces territoires.
Cela dit, avant d'entrer dans le vif du sujet, je veux en apprendre davantage sur le processus en général.
Selon Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada, quel est le pourcentage de personnes qui se présentent à nos frontières avec un passeport octroyé par un pays qui n'est pas reconnu comme tel par le Canada?
Les consultations avec le gouvernement de l'Égypte ont été menées principalement par notre chef de mission et notre équipe au Caire.
Ce que nous voyons souvent avec les Palestiniens, et nous l'avons vu pendant... Peut-être que je devrais revenir en arrière. Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada a été très impliqué dans le départ d'étrangers de Gaza dans le cadre du programme d'aide au départ, parce que de nombreux Canadiens ont des membres de leur famille qui ne sont pas des Canadiens. Ce que nous avons constaté dans ce contexte, c'est que souvent, en raison de la situation à Gaza, les gens n'ont pas de documents, y compris leur passeport, et le gouvernement égyptien leur remet un document à l'aéroport.
Nos responsables, lorsqu'ils procèdent au traitement, n'ont pas toujours besoin du document. Nous avons de nombreux moyens nous permettant d'établir l'identité des personnes, y compris lors de conversations et d'entrevues. Nous avons été en mesure d'établir une bonne coopération à cet égard.
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Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue aux trois témoins, et je les remercie de leur générosité. Ils acceptent toujours de revenir devant le Comité pour nous éclairer sur certaines questions.
Madame MacIntyre, plusieurs résidents du Canada et de la circonscription que je représente, particulièrement, s'inquiètent de la sécurité des membres de leur famille et de leurs proches à Gaza. Le nombre de demandes pouvant être acceptées est plafonné à 1 000 dans le cadre de ces mesures, ce qui a suscité de nombreuses inquiétudes.
Pouvez-vous expliquer au Comité l'objectif lié à l'établissement de ce plafond?
La raison d'être des services d'établissement du gouvernement fédéral est d'offrir du soutien aux nouveaux arrivants. Par exemple, il se peut que des individus ne parlent ni l'anglais ni le français. Le fait de leur offrir de la formation linguistique est une bonne manière de les aider à s'intégrer dans notre pays, même s'ils ne sont ici que temporairement.
Plusieurs services sont intégrés dans nos programmes pour les ressortissants étrangers, que ce soit pour les aider à trouver un logement ou pour ouvrir un compte en banque, par exemple.
Comme je l'ai dit tout à l'heure, le gouvernement a pris la décision d'offrir ces services aux gens qui feront appel à ce programme, même s'ils ne seront ici que temporairement. L'objectif est qu'ils réussissent leur intégration pendant leur séjour au Canada.
:
Merci, monsieur le président.
Je vais parler des vraies affaires. Lorsque j'étais vice-président du Comité spécial sur l'Afghanistan, plusieurs témoins nous ont dit qu'il y avait un manque, au sein d'IRCC, car il n'y avait pas de volet d'urgence dans l'éventualité d'une crise internationale.
Cette affirmation n'était pas tombée dans l'oreille d'un sourd. En effet, j'avais proposé un plan de travail visant la mise en place, au sein du ministère, d'un volet d'urgence. Celui-ci comptait six points bien définis. La sous-ministre, Mme Fox, avait accueilli cette proposition avec beaucoup d'intérêt et nous avait même dit qu'elle allait mettre cela en place.
Monsieur le sous-ministre, j'ai proposé cela il y a deux ans. C'est directement lié au sujet qui nous occupe aujourd'hui. Un programme a été mis en place à la dernière minute, à cause d'une crise internationale. Depuis ce temps-là, rien n'a été fait. Pourtant, vous aviez tout en main.
Monsieur le sous-ministre, pouvez-vous m'expliquer où on en est rendu? Pourquoi n'est-ce pas déjà en place?
[Traduction]
Monsieur le président, j'aimerais donner un peu de contexte avant de répondre directement à la question. La politique publique est l'un des principaux moyens grâce auxquels nous pouvons aider les Canadiens, leurs familles et d'autres personnes. C'est ce que nous avons utilisé pour Gaza, pour le Soudan et dans d'autres situations. Je dois dire que, comme vous l'avez mentionné, que le ministère travaille sur la création imminente d'un cadre.
Je dirais, monsieur le président, que nous sommes très avancés dans l'élaboration d'un cadre de réponse aux crises. Ce cadre nous permettrait de tirer les leçons de ce que nous avons constaté en Afghanistan et de ce que nous voyons actuellement à Gaza, et de créer une capacité permanente et un moyen permanent d'intervenir rapidement dès que de telles situations se présentent.
Grâce à votre contribution et à ce que nous avons entendu dans le cadre de l'examen stratégique de l'immigration et de la part de toutes les autres parties prenantes, nous sommes très avancés dans la création de ce cadre de réponse aux crises que nous pourrons utiliser dans des situations semblables.
:
Merci, monsieur le président.
Si je comprends bien, les choses avancent. Cela fait quand même deux ans que j'ai fait cette proposition, qui faisait même partie des recommandations incluses dans le rapport du Comité spécial sur l'Afghanistan.
Comme vous le savez, je suis capable de collaborer dans la vie. C'est la raison pour laquelle je propose des choses. Cela dit, après tout ce temps, je ne comprends pas pourquoi le volet d'urgence n'a pas encore été mis en place.
Pouvez-vous nous donner une date précise? Quand le volet d'urgence sera-t-il mis en place au sein d'IRCC?
:
Encore une fois, je vous remercie de la question.
[Traduction]
Je tiens à préciser qu'il y a encore quelques étapes à franchir, mais que nous sommes très avancés en ce qui concerne le cadre de réponse aux crises. Nous avons une idée très claire — et je vais être très précis, monsieur le président — que d'ici l'automne, le cadre de réponse à la crise devrait être mis en œuvre.
Il y a quelques étapes à franchir pour créer une capacité permanente, et nous y travaillons déjà. Une petite équipe y travaille déjà, en s'assurant que nous avons un moyen de consacrer une partie distincte de notre budget à une action immédiate et la possibilité de nous adresser à une agence centrale pour demander plus d'argent, au besoin, si l'opération doit être de plus grande envergure.
Je peux vous assurer, monsieur le président, que nous travaillons à l'élaboration d'un calendrier plus clair, qui pourrait être établi dès l'automne, afin de mettre en place le cadre de réponse aux crises et, subséquemment, la capacité.
Je peux vous dire qu'à mon bureau, j'ai une liste de 2 500 demandeurs, des membres de la famille élargie, qui ont soumis leur demande pour venir au Canada afin d'être en sécurité, dont 2 000 n'ont pas encore reçu de code. Sans code, ils ne peuvent pas passer à l'étape suivante du traitement de leur demande. Je pense que le plafond de 1 000 personnes a empêché au moins ces 2 000 personnes d'avancer dans leur démarche.
Le ministre a déclaré qu'il ne supprimait pas le plafond, mais qu'il le relevait, mais il n'a pas voulu donner de chiffre pour cette augmentation. À quoi se chiffre le plafond plus élevé à l'heure actuelle? Les 2 000 personnes qui attendent toujours que leur demande soit traitée pour obtenir un code pourront-elles en obtenir un?
Merci à tous mes collègues autour de la table d'avoir posé tant d'excellentes questions sur la procédure à suivre pour faire sortir les gens de Gaza à ce stade. C'est un fouillis que nous n'arrivons pas à comprendre pour l'instant, et de nombreuses personnes appellent nos bureaux pour dire qu'elles sont bloquées dans le processus. Je vous remercie donc tous de vos questions.
Je dois poser des questions sur le Soudan également. Avec tout le respect que je dois à tous ceux qui sont venus ici pour représenter les habitants de Gaza, je vous remercie pour toutes les questions que vous avez posées aujourd'hui.
Tout d'abord, en ce qui concerne le Soudan, comment a‑t‑on déterminé que le nombre de demandeurs qui peuvent venir au Canada du Soudan se chiffre à 3 250?
Lorsque l'on examine tous ces processus, l'une des choses que l'on fait est de s'attacher à un ordre.
Comment se déroule le processus de demande, étape par étape?
La pire chose que nous puissions faire, c'est de donner de faux espoirs aux gens et de leur faire franchir tout un tas d'obstacles inutilement. Donc, si vous examinez tous les étapes que tout le monde doit franchir et que vous les inscrivez dans un tableau qui répertorie ce qui se passe, les échéances, l'endroit où ils doivent répondre et les autres responsables qu'ils doivent contacter à ce moment‑là, est‑ce quelque chose que vous pouvez clarifier pour toutes les personnes qui font une demande?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les fonctionnaires de leur présence.
Je suis d'accord avec le député, M. McLean, lorsqu'il dit que nous ne devrions pas donner de faux espoirs aux personnes qui sont déjà dans cette situation dévastatrice.
Monsieur le sous-ministre, une de mes concitoyennes, Mme Bessan Khalaf, qui est présente à la réunion du Comité aujourd'hui, compte 15 membres de sa famille immédiate à Gaza: des parents et des frères et soeurs, ainsi que leur famille, leur conjoint et leurs enfants. Ils ont tous présenté une demande. Six d'entre eux avaient obtenu un recours dans le cadre d'une voie spéciale de Gaza. Quelques-uns ont également reçu des instructions en matière de biométrie, mais ils n'ont pas été en mesure de les remplir, car ils devaient se rendre en Égypte pour le faire et personne n'était autorisé à partir ou à traverser les frontières. Puis, un membre de la famille, le frère de ma concitoyenne, s'est enfui en Égypte en payant un certain montant d'argent. Maintenant qu'il se trouve en Égypte, votre bureau lui a conseillé de présenter une demande régulière de visa de résident temporaire à partir de l'Égypte et de signaler que son cas est urgent et critique sur le formulaire de demande Web.
Comment se fait‑il que quelqu'un puisse payer pour traverser la frontière entre Gaza et l'Égypte, mais que le gouvernement canadien ne puisse pas en faire sortir les familles canadiennes? Qui fait de l'argent sur le dos de ces personnes?
Qui fait de l'argent sur le dos de ces réfugiés? Pourquoi le gouvernement canadien n'a‑t‑il pas été en mesure d'obtenir le même accès que d'autres pays à la liste des personnes autorisées à quitter Gaza? Enfin, les Canadiens ont-ils tous le même statut? Avons-nous tous le même privilège?
Merci.
:
Monsieur le président, je commencerai par dire que nous avons déployé beaucoup d'efforts pour travailler avec les autorités égyptiennes et israéliennes en présentant notre liste par l'intermédiaire du coordonnateur israélien des activités du gouvernement dans les territoires afin de faire sortir les gens de Gaza. On entend parler de personnes qui utilisent divers moyens, y compris le paiement, pour s'en aller. Le gouvernement du Canada continue de travailler avec les autorités pour tâcher de faire sortir ces personnes. C'est là‑dessus que nous nous sommes concentrés.
Nous n'avons toutefois pas eu de succès, comme le ministre l'a souligné. Les personnes qui ont réussi à sortir se sont débrouillées elles-mêmes.
En ce qui concerne les personnes qui sont sorties et qui tentent de demander un visa de résident temporaire, c'est un processus dans le cadre duquel elles ne seront pas visées par la politique publique parce qu'elles n'ont pas de code. Cependant, une certaine marge de manoeuvre et un certain pouvoir ont été conférés à nos agents, qui tiennent compte de l'aspect humanitaire de la situation. Ils examinent les demandes au cas par cas et ils vont de l'avant sans hésiter pour s'assurer que nous pouvons offrir un accès facile à ces personnes grâce à un visa de résident temporaire.
Comme je l'ai dit, il ne s'agit pas de donner carte blanche, mais de procéder au cas par cas. Nos agents peuvent invoquer la compassion et des motifs d'ordre humanitaire comme bon leur semble.
Enfin, pour répondre à la question qui a été posée par votre entremise, monsieur le président, nous nous sommes concentrés sur la meilleure façon de soutenir les personnes qui sont coincées à Gaza grâce à nos efforts diplomatiques et bureaucratiques...
:
Merci, monsieur Brunelle‑Duceppe, de m'avoir cédé votre temps de parole.
[Traduction]
Merci, monsieur le président.
Monsieur le sous-ministre, je vous remercie de votre présence. Je vous encouragerais, si vous en avez l'occasion, à rester après votre témoignage pour entendre certains des Canadiens d'origine palestinienne dans cette salle qui, à mon avis, en ce qui concerne votre affirmation selon laquelle d'autres pays n'ont pas réussi à faire sortir des gens de Gaza, ont des preuves assez solides que ce n'est pas le cas. Je vous encourage à écouter directement leur témoignage.
J'aimerais revenir sur la mère de mes concitoyennes Maha et Saja. J'ai transmis une lettre à ce sujet au ministre le 12 février, puis de nouveau le 27 février. Elle a déjà un visa de résidente temporaire.
Voici la question que je pose au ministre de même qu'à vous: pourquoi n'a-t-elle pas été en mesure de sortir puisqu'elle a déjà un visa de résidente temporaire?
:
Je veux simplement revenir sur l'idée que d'autres pays n'ont pas été en mesure de faire sortir des personnes, alors qu'en fait, c'est tout à fait faux. Des familles ici ont des listes de personnes qui sont sorties.
D'ailleurs, quelqu'un m'a dit que son amie avait réussi à faire traverser la frontière à Rafah aux membres de sa famille élargie pour les faire monter à bord d'un avion. Ils sont même sur le point de monter à bord d'un avion à destination de l'Australie. C'est donc tout à fait faux.
Il est très troublant de savoir que les fonctionnaires d'Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada n'ont aucune idée de ce qui se passe ni de ce que d'autres pays font pour faciliter ce processus. Je demanderais aux fonctionnaires de retourner faire leurs devoirs et de faire rapport à notre comité sur ce que font les autres pays et comment il se fait que le Canada n'obtient pas le même genre de résultats.
Je viens d'entendre des fonctionnaires confirmer que les personnes qui ne peuvent pas passer par le programme d'immigration spécial officiel pour obtenir un visa de résident temporaire et se mettre en sécurité sont maintenant invitées à utiliser des voies non officielles et à présenter une demande distincte en dehors de ce programme.
Comment est‑ce même possible que cela se produise? Le gouvernement est‑il en train de dire que son programme est inefficace et que les gens devraient utiliser tous les moyens à leur disposition pour essayer de se mettre en sécurité?
Vous pouvez mettre le changement aux voix si le député le propose en tant qu'amendement.
Toutefois, je vous dirai ceci au sujet de la question, monsieur le président. La réalité, c'est que des gens meurent en ce moment même. Je viens de parler à un de mes concitoyens qui a perdu trois membres de sa famille, dont un enfant. Je ne saurais trop insister sur l'urgence de la situation. Je comprends que le doive comparaître devant le Comité pour discuter d'un tas d'autres choses. C'est absolument ce que je souhaite aussi en ce qui concerne la motion relative à Hong Kong et toutes ces autres questions. Cependant, aucune question n'est aussi urgente que la situation actuelle, où chaque seconde de la journée compte. Des fonctionnaires et le ministre viennent de nous dire que pas une seule personne n'a été mise en sécurité grâce à ce programme. Comment est‑ce possible lorsque d'autres pays parviennent à le faire?
Nous venons d'entendre des fonctionnaires dire qu'ils ne savent pas comment d'autres pays l'ont fait.