Bienvenue à la 109e réunion du Comité permanent du commerce international.
Avant de commencer, je dois demander à tous les députés et aux autres participants qui assistent à la réunion en personne de consulter les cartes sur la table pour connaître les lignes directrices visant à prévenir les retours de son. Veuillez prendre note des mesures préventives suivantes: utilisez seulement l'oreillette noire qui a été approuvée. Gardez votre oreillette loin du microphone en tout temps, et lorsque vous ne l'utilisez pas, veuillez la placer face vers le bas sur l'autocollant qui se trouve sur la table à cette fin. Je vous remercie de votre collaboration.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 17 octobre 2023, le Comité reprend son étude sur l'examen de l'ACEUM prévu pour 2026.
Nous accueillons aujourd'hui — nous l'espérons — Joshua Meltzer, de la Brookings Institution.
Du Congrès du travail du Canada, nous accueillons Siobhán Vipond, vice-présidente exécutive, et Elizabeth Kwan, chercheuse principale.
De l'Alliance canadienne du camionnage, nous accueillons Stephen Laskowski, président, et Lak Shoan, directeur de la Politique et de la sensibilisation de l'industrie, qui comparaît par vidéoconférence.
De GT and Company Executive Advisors, nous accueillons Steve Verheul, directeur principal.
Nous vous souhaitons la bienvenue à ce nouveau poste, monsieur Verheul.
Du Réseau québécois pour la mondialisation inclusive, nous accueillons Claude Vaillancourt, membre et porte-parole, qui comparaît lui aussi par vidéoconférence.
Pendant que nous essayons d'établir la connexion avec M. Meltzer, nous allons commencer par le Congrès du travail du Canada.
Madame Vipond, vous avez la parole pour un maximum de cinq minutes.
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Bonjour, monsieur le président et mesdames et messieurs les membres du comité permanent. Je m'appelle Siobhán Vipond et je suis vice-présidente exécutive du Congrès du travail du Canada.
Le Congrès du travail du Canada, ou CTC, est la plus grande organisation syndicale du Canada et s'exprime sur des questions d'importance nationale au nom de trois millions de travailleurs syndiqués dans tous les secteurs du pays. Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de formuler des commentaires en vue de l'examen de l'ACEUM prévu pour 2026.
On ne saurait trop insister sur les répercussions de l'ACEUM sur les travailleurs canadiens ni sur l'importance de l'examen de l'ACEUM prévu pour 2026. Cet examen est l'une des grandes priorités des syndicats canadiens.
L'ACEUM est entré en vigueur le 1er juillet 2020, et personne n'aurait pu prévoir le nombre et l'ampleur des perturbations commerciales mondiales et nationales survenues depuis 2020. Cet examen aura lieu dans des configurations politiques potentiellement différentes, étant donné que les trois pays tiendront des élections fédérales d'ici 2026.
L'objectif à long terme du Canada dans cet examen doit être stratégique et non superficiel. Le Canada a tout intérêt à s'harmoniser à l'approche commerciale des États-Unis, qui est axée sur les travailleurs, qui vise à bénéficier aux travailleurs, qui est alimentée par les travailleurs et qui fait participer directement les syndicats dès le départ. Une approche axée sur les travailleurs permettra de créer des emplois bien rémunérés, elle favorisera la croissance des syndicats et contribuera à renforcer la mise en œuvre de l'ACEUM et des obligations contenues dans ses chapitres sur le travail, l'environnement et le commerce inclusif. Par exemple, il faut ajouter des engagements et des obligations fermes en matière de changements climatiques au chapitre sur l'environnement dans le cadre de cet examen, compte tenu des répercussions importantes de tout cela sur les emplois.
Madame la présidente, nos recommandations concernant la participation à cet examen sont les suivantes.
Dans le cadre d'une approche commerciale axée sur les travailleurs, le gouvernement doit travailler activement avec le CTC, autant que le gouvernement des États-Unis travaille avec l'American Federation of Labor and Congress of Industrial Organizations (AFL-CIO). Le gouvernement devrait établir un groupe de travail tripartite sur l'examen de l'ACEUM composé de représentants du gouvernement, des syndicats et des entreprises afin de cerner les priorités pour le Canada, de les examiner et de formuler des recommandations. Le gouvernement doit véritablement consulter les syndicats et les autres intervenants de la société civile.
Dans le cadre de cet examen, le gouvernement doit miser sur une approche axée sur les travailleurs en mettant rigoureusement l'accent sur les obligations prévues dans le chapitre sur les travailleurs et favoriser l'amélioration et l'élargissement de l'application du mécanisme de réponse rapide; la pleine conformité aux règles interdisant l'importation de biens produits par le travail forcé; des protections contre la violence commise à l'encontre de travailleurs qui exercent leurs droits en matière de travail; le respect des obligations concernant la discrimination fondée sur le sexe, l'orientation sexuelle et l'identité de genre; et des droits et des protections renforcées pour les travailleurs migrants.
Nous tenons à souligner que le Canada est déphasé par rapport aux États-Unis dans trois domaines clés: l'approche commerciale axée sur les travailleurs, l'utilisation du mécanisme de réponse rapide et l'interdiction d'importer des marchandises produites par le travail forcé. Le CTC exhorte le gouvernement à combler ces lacunes dans le cadre de cet examen, afin que les travailleurs et les collectivités du Canada puissent en bénéficier davantage.
L'orientation de cet examen est en train de prendre forme, les États-Unis et le Mexique signalant les questions qu'ils ont l'intention de soulever à la table. Le Mexique veut que le mécanisme de réponse rapide s'applique aux États-Unis et au Canada, ce qui n'est pas le cas actuellement. Les États-Unis ont l'intention d'exprimer leurs préoccupations au sujet de la taxe canadienne sur les services numériques et des tensions de longue date concernant la gestion de l'offre dans le secteur laitier. Les États-Unis pourraient également soulever les irritants commerciaux perpétuels liés au bois d'œuvre et aux règles d'origine dans le secteur de l'automobile.
La menace de mesures très énergiques prises par la Chine pour accroître sa part du marché des véhicules électriques à l'échelle mondiale et en Amérique du Nord devrait occuper une place centrale dans les discussions sur le renouvellement de cet accord. En mai, les États-Unis ont imposé des augmentations tarifaires massives sur les produits chinois, y compris des droits de douane de 100 % sur les véhicules électriques chinois, et des augmentations considérables sur les batteries de véhicules électriques au lithium-ion et les semi-conducteurs. Le Canada envisage d'emboîter le pas. On craint cependant que les Chinois investissent dans la fabrication de véhicules électriques au Mexique et que l'ACEUM soit utilisé pour permettre les exportations vers les États-Unis et le Canada, contournant ainsi toute mesure tarifaire directe en place. Le CTC convient de la nécessité de protéger les emplois dans le secteur des véhicules électriques et de la fabrication contre les exportations chinoises en Amérique du Nord et fonde ses espoirs dans l'examen de l'ACEUM pour renforcer les protections.
Les syndicats canadiens ont deux occasions de faire des propositions axées sur les travailleurs pour améliorer les droits et les obligations en matière de travail dans l'ACEUM. Il y aura d'abord l'examen quinquennal de la mise en œuvre et de l'application du chapitre de l'ACEUM sur le travail, qui s'en vient en 2025, puis il y aura l'examen de l'ACEUM en 2026, dans le cadre duquel les syndicats pourront défendre les travailleurs relativement aux autres chapitres.
Le CTC sera là et se battra pour les travailleurs canadiens à chaque étape.
Merci.
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Merci, madame la présidente, et merci aux membres du Comité.
Je suis accompagné à l'écran par Lak Shoan, notre directeur de la politique, qui est responsable des dossiers dont je vais parler.
Tout d'abord, je tiens à remercier le Comité d'avoir porté à notre attention et à l'attention du milieu des affaires et des syndicats le fait que vous vous préparez bien à l'examen de l'ACEUM. Je vous félicite, nous nous réjouissons de cette occasion.
Très brièvement, l'Alliance canadienne du camionnage est en fait une alliance des sept associations provinciales de camionnage du Canada. Ensemble, nous comptons 5 000 membres représentant environ 250 000 employés.
En ce qui concerne l'ALENA et l'ACEUM, ils ont profité aux trois pays et, par ricochet, au secteur du camionnage dans les trois pays. Le secteur du camionnage au Canada et aux États-Unis sert principalement aux échanges commerciaux entre le Canada et les États-Unis.
En ce qui concerne l'ACEUM lui-même, notre message principal est le suivant: n'oublions pas les camions qui transportent les marchandises. Bien sûr, on se concentre beaucoup sur le commerce des marchandises entre nos pays et sur la prospérité commerciale. Cependant, la prospérité n'est pas possible sans accès au marché. La pandémie a appris à toute la société ce qu'est une chaîne d'approvisionnement et qui assure les transports. Lorsque les camions ne peuvent pas circuler, c'est toute la chaîne d'approvisionnement qui en souffre.
Ce que nous voulons faire dans le cadre de l'examen de 2026, c'est de nous assurer que l'ACEUM nous permette de saisir toutes les possibilités d'améliorer l'efficacité de l'industrie canadienne du camionnage pour le transport des exportations américaines vers le Canada et, évidemment, le transport de nos importations vers les États-Unis.
Il y a deux grands enjeux auxquels nous comptons travailler et travaillons déjà avec le gouvernement du Canada, que nous aurons peut-être l'occasion de faire avancer avec l'examen de l'ACEUM. Il y a d'abord le repositionnement des remorques vides étrangères. À l'heure actuelle, il est illégal pour une entreprise de camionnage canadienne de repositionner une remorque vide aux États-Unis, et vice versa. Ce n'est pas illégal si on attend que la remorque soit déchargée pour ensuite déplacer la même. Mesdames et messieurs, oui, nous avons essentiellement une chicane sur des remorques. Ce n'est pas ainsi qu'on fonctionne dans la chaîne d'approvisionnement de l'économie moderne. La façon la plus efficace de transporter des marchandises dans la chaîne d'approvisionnement consiste à transporter une remorque pleine, à la déposer à bon port, puis à ramener une remorque vide. C'est tout ce que nous demandons de part et d'autre de la frontière.
Le , un ancien ministre des Transports, a déjà indiqué aux États-Unis — en des termes très différents, mais je serai plus direct — que nous serons prêts quand ils le seront. Ce que nous aimerions faire dans le cadre de l'ACEUM, c'est de voir comment nous pouvons inciter les Américains à adopter ce système. Il serait excellent pour leurs exportations et excellent pour nos importations, notamment.
L'autre enjeu que nous aimerions voir aborder dans l'examen de l'ACEUM, si ce n'est avant, est celui des déplacements en transit. Essentiellement, il s'agit de permettre aux camions du Canada de passer par les États-Unis pour se rendre d'un endroit à l'autre au Canada. À l'heure actuelle, nous permettons aux Américains de le faire. S'ils veulent transporter des marchandises entre le Michigan et l'État de New York, ils peuvent passer par l'Ontario. Nous le permettons. Or, les Américains ne nous permettent pas de transporter des marchandises de l'Ontario jusqu'à Vancouver. Je donne un exemple parmi d'autres. Cela n'a pas vraiment d'importance. J'utilise cet exemple parce que lorsque les inondations sont survenues, nous avons été en mesure d'obtenir une aide temporaire, de sorte que 4 500 chargements ont été transportés ainsi. Il y a de la demande. Nous espérons que l'examen de l'ACEUM réglera ce problème, s'il ne se règle pas d'ici là.
Il y a d'autres éléments auxquels nous allons travailler avec le gouvernement du Canada. Je serai très bref. La convention fiscale entre les États-Unis et le Canada illustre bien le problème. Le système juridique américain représente une menace pour le commerce. Ce que nous voulons dire par là, très brièvement, c'est qu'il y a de nombreux « verdicts nucléaires ». On entend par verdict nucléaire tout ce qui dépasse les 10 millions de dollars. Cela inquiète beaucoup les entreprises de camionnage canadiennes qui transportent des marchandises vers les États-Unis. Il y a des mesures prises aux États-Unis pour limiter les verdicts nucléaires dans le secteur du camionnage.
L'ACEUM peut‑il nous permettre d'éviter des verdicts nucléaires tels que ceux découlant de l'ALENA et de l'ACEUM jusqu'ici? C'est une question que se pose l'industrie canadienne. L'ACEUM pourrait‑il inclure des dispositions sur le fret international et la fraude? L'ACEUM pourrait‑il prévoir des inspections conjointes à la frontière et permettre de réaliser des gains en efficacité à la frontière?
Évidemment, il y a une question à laquelle nous n'avons pas de réponse. Pour les autres, nous avons des réponses — ou nous pensons en avoir.
Pour l'instant, la plupart des marchandises destinées au marché qui émergent du Mexique sont transportées par train, mais viendra‑t‑il un temps où l'Amérique du Nord verra des camions du Mexique se rendre jusqu'au Canada? Si oui, que faut‑il faire pour régir cela? Nous posons la question dans le cadre de l'examen de l'ACEUM pour voir quelles sont les possibilités.
Ce sont là mes observations initiales, madame la présidente. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions et, encore une fois, je tiens à remercier le Comité de me donner la chance de mentionner à quel point il importe que nous soyons prêts, dans notre secteur et dans d'autres, à saisir cette occasion, car rien n'a plus d'importance économique pour le commerce entre les États-Unis et le Canada.
Merci, madame la présidente.
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui devant le comité permanent de la Chambre des communes pour témoigner au sujet de l'ACEUM et de l'examen conjoint prévu en 2026.
Je suis chercheur principal à la Brookings Institution, où je dirige le projet sur l'ACEUM. Ce projet a été lancé peu après le soutien bipartite massif à l'accord au Congrès, parce que nous avons vu l'occasion, dans ce vote et dans l'appui des principaux syndicats américains de travailleurs, de relancer la conversation sur l'intégration économique nord-américaine.
Nous avons ainsi créé un outil de suivi de tous les investissements commerciaux et de tous les emplois liés au commerce en Amérique du Nord, dans tous les États, provinces et pays. Par exemple, nous avons constaté que l'ACEUM soutient environ 17 millions d'emplois en Amérique du Nord.
Nous évaluons également la conformité des parties à leurs obligations en vertu de l'ACEUM et nous avons établi une carte de pointage qui nous permet de comparer la conformité de chaque gouvernement et d'évaluer à quel point chaque gouvernement se conforme aux règles ou non. En fait, j'ai le plaisir de vous dire que le gouvernement canadien est la partie à l'ACEUM qui y déroge le moins.
Nous produisons également des rapports et des analyses, y compris notre rapport annuel USMCA Forward, qui fait état des progrès réalisés chaque année et de ce qui peut être fait de plus pour établir une relation économique plus concurrentielle, inclusive et durable à l'échelle de l'Amérique du Nord.
Nous avons eu l'honneur de bénéficier des contributions d'un certain nombre de ministres de premier plan, dont la , le et le , en plus de chefs d'entreprise comme Paul Desmarais Jr., PDG de Power Corporation, et Goldy Hyder, président du Conseil canadien des affaires, ainsi que d'autres leaders d'opinion canadiens de la société civile et du milieu universitaire.
Il s'agit clairement d'une période charnière pour les États-Unis et le monde en matière de commerce international. Le système actuel de commerce mondial, fondé sur l'OMC, est mis à rude épreuve par la concurrence géopolitique, les risques accrus de dépendance au commerce avec des pays comme la Chine et la concurrence déloyale.
Les liens nord-américains en matière de commerce et d'investissement ont toujours été essentiels à la prospérité du Canada, des États-Unis et du Mexique. L'ACEUM est l'accord sur lequel repose cette coopération économique. C'est plus qu'un accord commercial ordinaire, c'est un plan directeur pour réaliser le potentiel d'une région nord-américaine intégrée et concurrentielle. Depuis sa signature, il y a trois ans et demi, il a contribué à stimuler le commerce et l'investissement dans toute la région, à créer des milliers d'emplois et à améliorer les normes du travail.
Je sais que je ne vous apprends rien, mais il vaut la peine de souligner que l'ACEUM est l'accord commercial le plus important pour les trois pays. Au total, 78 % des exportations du Canada sont destinées à ses partenaires nord-américains, plus de 85 % des exportations du Mexique sont destinées à ses partenaires nord-américains, et environ 30 % des exportations américaines sont destinées au Mexique et au Canada, ce qui correspond à plus de quatre fois les exportations américaines vers la Chine. Il s'agit en grande partie de produits intermédiaires qui traversent la frontière dans les deux sens pour fabriquer des biens complexes comme des voitures, de l'équipement médical, des produits de TI, des produits pharmaceutiques et plus encore.
En 2023, les échanges commerciaux en Amérique du Nord se sont élevés à environ 1,85 billion de dollars, ce qui représente environ 3 millions de dollars la minute. Il y a eu une augmentation de 47 % du commerce nord-américain depuis 2020, lorsque l'ACEUM est entré en vigueur. Depuis 2020, on estime que 4 millions d'emplois supplémentaires ont été créés en Amérique du Nord, en plus des 17 millions d'emplois déjà mentionnés. L'importance économique de l'ACEUM est évidente.
J'aimerais maintenant parler brièvement de l'importance géopolitique de l'ACEUM.
D'abord, les dernières années nous ont montré les faiblesses ainsi que la résilience des chaînes d'approvisionnement en Amérique du Nord. La COVID‑19 a mis en évidence les risques de dépendre de la Chine pour l'équipement médical en comparaison avec la robustesse des chaînes d'approvisionnement nord-américaines pour la livraison d'équipement médical et d'autres choses.
L'invasion de l'Ukraine par la Russie a eu des répercussions sur le commerce des produits agricoles et a mis en évidence les conséquences d'un conflit même localisé sur le commerce mondial.
Les relations commerciales ont été fondamentalement repensées à la lumière de la concurrence géopolitique avec la Chine. Cela est dû à un certain nombre de difficultés, notamment à la nécessité de réagir au modèle économique de la Chine, qui offre d'énormes subventions à la fabrication, ce qui crée une offre excédentaire de produits, de plus en plus dans des domaines de haute technologie comme les véhicules électriques. Étant donné que sa demande intérieure est faible, le modèle économique de la Chine a pour résultat d'accroître sa dépendance à l'égard des exportations vers l'Amérique du Nord et l'Europe, en particulier, pour absorber la production excédentaire.
La Chine a par ailleurs montré que lorsque des pays comptent sur elle comme source d'approvisionnement ou comme marché d'exportation, elle utilise ce levier pour les contraindre à la coopération afin d'atteindre d'autres objectifs politiques. Les États-Unis parlent de réduire les risques liés au commerce avec la Chine par la création d'autres sources d'approvisionnement, particulièrement pour les produits essentiels à la sécurité économique et nationale, mais pour réduire les risques, il faudra resserrer encore davantage la coopération nord-américaine, intensifier le commerce et les investissements et élargir notre vision de ce que nous pouvons réaliser ensemble sur le plan du climat, du numérique, de la main-d'œuvre, de la formation des travailleurs et plus encore. C'est pourquoi l'ACEUM est si important, tant sur le plan économique que sur le plan géostratégique.
Permettez-moi maintenant de parler brièvement de l'examen conjoint. Je ne vais pas énumérer tout ce qu'il faudra faire dans le cadre de cet examen conjoint, mais je veux faire valoir les points suivants.
Si l'ACEUM n'est pas renouvelé en 2026, l'incertitude augmentera pour les entreprises, ce qui fera augmenter le risque et le coût des investissements et par conséquent, cela affaiblira le commerce pourtant nécessaire pour atteindre les objectifs économiques et géostratégiques que je viens de décrire.
D'ici 2026, il y aura des élections aux États-Unis et au Canada. Le résultat de l'élection présidentielle américaine sera peut-être le plus déterminant en vue d'un renouvellement en 2026. Il est clair, en tout cas, que peu importe qui sera à la Maison-Blanche, la nécessité de renouveler l'ACEUM servira à faire pression sur les autres pays pour que d'autres différends commerciaux se règlent.
Cet examen conjoint offre l'occasion de concevoir une vision d'avenir de ce que les trois pays peuvent faire pour renforcer la compétitivité de l'Amérique du Nord, bâtir des chaînes d'approvisionnement plus sûres et plus résilientes, avancer vers une harmonisation accrue du marché nord-américain sur le plan numérique et développer davantage l'Amérique du Nord comme source de stabilité et de force en matière d'investissement, pour rivaliser avec la concurrence géostratégique de la Chine.
Pour ce faire, il faudra régler les irritants commerciaux en suspens, dans la mesure du possible, avant l'examen conjoint. Le fait de soumettre à l'examen conjoint les différends antérieurs liés à l'ACEUM met en péril la possibilité d'utiliser l'examen conjoint pour élaborer une vision d'avenir et accentue le risque que nous ne réussissions pas à renouveler l'accord en 2026.
Merci. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Bonjour. Merci de l'invitation à vous parler cet après‑midi.
L'examen de l'ACEUM du 1er juillet 2026 s'annonce potentiellement comme un tournant essentiel dans la relation commerciale du Canada avec les États‑Unis. Selon la façon dont se passera l'examen, il pourrait beaucoup nous aider à déterminer si nous continuons dans la même veine pour mieux intégrer le marché nord‑américain ou si les États‑Unis poursuivront seuls dans la voie qu'ils ont empruntée.
Peu importe ce qui arrivera à l'élection américaine du 5 novembre, le Canada fera face à de grands défis en matière de commerce avec les États‑Unis. Bien qu'ils semblent plus divisés que jamais, les républicains comme les démocrates sont plus protectionnistes et plus interventionnistes que les administrations américaines précédentes.
L'examen conjoint, un aspect unique parmi les accords commerciaux, exige que les trois parties s'engagent par écrit à maintenir l'accord. Si l'une des trois parties ne prend pas cet engagement, on mènera des examens annuels jusqu'à l'expiration de l'accord en 2036, ou jusqu'à ce que les trois parties s'entendent pour le prolonger encore 16 ans.
La disposition d'examen s'intègre mal à un accord commercial. Les accords commerciaux sont conçus pour durer indéfiniment pour donner confiance aux entrepreneurs et aux investisseurs quant aux règles à suivre. Comme l'ALENA, l'ACEUM contient déjà une disposition de retrait et une disposition qui permet d'ajouter d'autres dispositions, de les modifier ou de les retirer avec l'accord des parties. La seule raison qui explique la présence de la disposition d'examen dans l'accord, c'est que les États‑Unis voulaient se donner le pouvoir d'apporter des changements à l'accord de manière continue, mais cela mine la confiance dans l'accord et introduit des incertitudes.
L'examen se fera dans plus de deux ans, mais les gens d'affaires dans les trois pays sont déjà préoccupés. L'incertitude entourant la disposition d'examen est multipliée par les élections qui auront lieu dans les trois pays avant l'examen, et nous savons que le Mexique vient de terminer ses élections il y a quelques jours.
Le Mexique et le Canada vont presque certainement appuyer la continuation de l'accord, compte tenu de leur dépendance au marché américain. Puisque le monde tend de plus en plus à se diviser en marchés régionaux, c'est aussi dans l'intérêt des États‑Unis de soutenir un marché nord‑américain fort. Toutefois, les démocrates et les républicains aux États‑Unis ont laissé entendre que l'examen pourrait servir à renégocier certains éléments de l'accord. Katherine Tai, la représentante au Commerce américaine à l'heure actuelle, et Robert Lighthizer, l'ancien représentant au Commerce, ont donné à penser que l'examen pourrait servir à revoir la décision sur les règles d'origine dans le secteur automobile que le groupe spécial a prise au détriment des États‑Unis.
Katherine Tai a aussi indiqué que l'enjeu des produits laitiers pourrait être revisité, car les États‑Unis ne sont pas parvenus à atteindre leurs objectifs devant les deux groupes spéciaux chargés de régler les différends. Si, dans le cadre de l'examen, les États‑Unis cherchaient à infirmer les décisions visant à régler les différends, cela minerait la confiance non seulement dans le processus de règlement des différends, mais aussi dans l'accord en entier.
Il y a diverses autres questions litigieuses qui pourraient faire partie de l'examen — surtout avec le Mexique plutôt qu'avec le Canada —, mais la meilleure stratégie consisterait à se concentrer sur les défis communs dans le marché nord‑américain. Il y a trois semaines, les États‑Unis ont pris des mesures à l'égard des importations venant de Chine, comme les véhicules électriques, les batteries, les minéraux critiques et d'autres produits, mais les trois parties à l'ACEUM se heurtent à toutes sortes de difficultés à cause des pratiques commerciales inéquitables de la Chine et de préoccupations en matière de sécurité. Au lieu que les trois parties suivent leur propre chemin sur ces enjeux, il serait de loin préférable qu'elles adoptent une approche plus coordonnée pour les résoudre.
Mme Tai a aussi parlé de relever les défis que posent les nouvelles dynamiques causées par la pandémie et les changements climatiques au cours de cet examen. Une approche nord‑américaine pour régler ce genre d'enjeux aurait une incidence positive et ouvrirait la porte à de nouvelles occasions de croissance.
La disposition d'examen en soi crée de l'incertitude indésirable pour les gens d'affaires. Il reste à voir si nous pourrons éviter de plus grandes conséquences et un examen qui serait une source de discorde, quels aspects précis nous pourrons réviser ou non, et si les parties peuvent au contraire mettre en œuvre un programme commun tourné vers le futur pour le marché nord‑américain.
Merci, madame la présidente.
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Je remercie chaleureusement le Comité de m'avoir invité à comparaître devant lui aujourd'hui.
Je représente le Réseau québécois pour une mondialisation inclusive, ou RQMI, anciennement le Réseau québécois sur l'intégration continentale, composé d'organisations syndicales et citoyennes préoccupées par la nécessité d'un commerce juste. Quant à moi, je suis aussi membre d'ATTAC‑Québec, une association qui défend la justice fiscale, sociale et environnementale.
À propos de l'Accord Canada—États‑Unis—Mexique, ou ACEUM, les sources d'irritation, pour nous, ne sont pas tant commerciales. Elles concernent plutôt les droits de la personne, le bien commun, l'environnement, la démocratie et les conditions de vie des populations. Dans le passé, trop souvent, les accords de libre-échange sont allés à l'encontre de ces priorités afin de satisfaire des intérêts commerciaux. Nous ne sommes pas les seuls à le dire.
Dans l'ACEUM, nous reconnaissons certains progrès par rapport à l'Accord de libre-échange nord-américain, ou ALENA. Nous avons surtout apprécié l'élimination du mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États, ou RDIE, dans le chapitre 11, bien que celle-ci ne soit pas aussi complète et rapide que nous l'avions souhaité. En effet, le Canada fait encore l'objet d'une poursuite, celle de la compagnie Ruby River Capital. De plus, le Mexique n'échappe pas entièrement à ce type de poursuite. Malgré tout, l'ACEUM a montré ici une bonne voie à suivre. Dorénavant, le Canada ne devrait plus inclure de mécanisme de règlement des différends entre investisseurs et États dans ses accords de libre-échange.
L'ACEUM permet un meilleur encadrement des conditions de travail, notamment dans l'objectif d'éliminer le travail forcé et la violence contre les travailleurs et travailleuses et les organisations syndicales. Par contre, plusieurs aspects de l'ACEUM restent problématiques. Le chapitre sur l'environnement, par exemple, nous semble nettement insuffisant. Compte tenu de la situation d'urgence climatique que nous vivons et des atteintes à la biodiversité, l'accord nécessiterait une importante mise à jour. Il devrait être plus contraignant pour atteindre des objectifs en matière de protection de l'environnement.
Selon nous, il est important que le texte de l'accord ne cache pas les réalités auxquelles nous devons faire face et qu'il contienne certains mots clés, comme « réchauffement climatique », « changements climatiques », « hydrocarbures », « méthane » et « gaz à effet de serre ». L'ACEUM devrait aussi faire directement allusion aux recommandations du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat, ou GIEC, et ajouter deux accords signés par les trois parties à la liste des accords multilatéraux sur l'environnement dans le chapitre 7, soit l'Accord de Paris sur le climat et le Cadre mondial de la biodiversité de Kunming‑Montréal. L'article 24.9 sur la protection de la couche d'ozone est un bon exemple à suivre.
Nous nous inquiétons quant au chapitre 28 sur les bonnes pratiques de réglementation, qui rend plus difficile, pour les gouvernements, de réglementer en faveur du bien commun. En effet, les parties doivent rendre publique une liste des règlements qu'elles veulent adopter dans l'année qui suit, conformément à l'article 28.6. Elles doivent aussi justifier les règlements proposés par des études scientifiques, qui peuvent être contredites, l'unanimité n'existant pas toujours dans la science de pointe.
Pendant l'étude d'impact de la réglementation, suivant l'article 28.11, les parties doivent justifier la nécessité d'élaborer un projet de règlement, envisager d'autres solutions réglementaires et non réglementaires, et expliquer les avantages et les coûts de la solution choisie par rapport aux autres solutions envisagées.
Enfin, l'article 28.13 prévoit des procédures pour déterminer s'il convient de modifier ou d'abroger les règlements adoptés. L'ensemble de ces procédures, qui sont d'une grande lourdeur et qui ouvrent la porte aux lobbyistes des entreprises pour influer sur des décisions, incite les gouvernements à moins réglementer pour éviter, justement, de s'engager dans un processus peu encourageant. C'est pourquoi nous proposons que le chapitre 28 soit abrogé.
D'autres aspects nous semblent problématiques. Nous regrettons l'affaiblissement de la gestion de l'offre, qui touche les revenus des producteurs laitiers, la qualité des produits et la dynamique de la vie rurale. L'ACEUM tend à favoriser les grandes exploitations agricoles au détriment des petites et moyennes fermes familiales, ce qui a un impact néfaste sur l'environnement local des collectivités en raison de la gestion des excréments, de l'utilisation des pesticides à grande échelle et de la contamination des sols, des plans d'eau et de la nappe phréatique.
Si l'ACEUM nous semble plus avancé que l'ALENA sur le plan social, il reste encore d'importantes sources d'irritation qui nous empêchent de le voir comme un accord vraiment profitable pour l'ensemble de la population.
Je vous remercie beaucoup de votre attention.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie l'ensemble des témoins de leurs présentations.
Monsieur Vaillancourt, nous nous entendons sur une chose: l'urgence climatique est réelle. Même si certains la nient, j'ose croire que ce n'est pas votre cas. À tout le moins, c'est ce que je soupçonne.
On était bien heureux — ici, c'est un « on » qui exclut la personne qui parle — quand on nous a vanté les chapitres sur l'environnement, sur le travail, et ainsi de suite. C'est vrai que c'est un progrès. J'aime mieux qu'il y en ait qu'il n'y en ait pas, bien entendu. Vous sembliez dire, pour ce qui est de l'environnement, par exemple, qu'il n'y avait pas grand-chose là-dedans. Vous disiez que c'étaient de beaux principes, mais que cela ne valait pas beaucoup plus que le papier sur lequel c'était imprimé.
D'abord, est-ce vrai? Ensuite, que pourrait-on améliorer?
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D'abord, c'est tout à fait vrai.
Les dernières conférences sur le climat, ainsi que celle sur la biodiversité qui a eu lieu à Montréal, témoignent non seulement des progrès énormes qui ont été réalisés en la matière, mais aussi de l'ampleur des catastrophes qui s'accumulent et du danger de plus en plus présent qui est lié aux changements climatiques. Il faut donc vraiment que les accords de libre-échange s'adaptent à tout cela, d'autant plus que, d'une certaine manière, ils y ont aussi contribué. En effet, ces accords ont permis des échanges à très grande échelle sur le plan géographique, alors qu'aujourd'hui, on sait qu'il faut favoriser les circuits courts.
À mon avis, les accords de libre-échange, et celui-ci en particulier, doivent contribuer à la lutte contre le changement climatique, et cela demande qu'on change la vision qu'on a de l'économie. C'est un peu triste, mais je pense qu'il faut le dire. Par exemple, comme le GIEC nous l'a dit à d'innombrables reprises, il faut laisser les hydrocarbures sous terre. Dans les accords de libre-échange, on a le devoir, comme je le disais dans ma présentation, de nommer les choses qui sont problématiques, comme les hydrocarbures et le méthane.
Je pense que ma dernière suggestion vaut aussi la peine d'être répétée: le Cadre mondial de la biodiversité Kunming-Montréal et l'Accord de Paris doivent être mentionnés dans l'ACEUM. On mentionne d'autres accords internationaux, qui sont d'ailleurs signés par les trois parties. Alors, pourquoi ne pas inscrire ces objectifs dans l'ACEUM? À mon avis, cela permettrait de faire des avancées assez intéressantes sur le plan de l'environnement. Même s'il y a un nouveau chapitre sur l'environnement, cela reste quand même un des points très faibles de cet accord de libre-échange.
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C'est une question cruciale. Nous avons beaucoup parlé de l'approche des Américains à cet égard. C'est un enjeu clé pour les entreprises américaines, davantage que pour l'industrie du camionnage.
Le problème est le suivant. Je me rends aux États-Unis, et je laisse ma remorque dans n'importe quel État — n'importe quelle ville. Au sein de la chaîne d'approvisionnement actuelle, la croissance de l'économie fait en sorte qu'il n'y a tout simplement pas assez d'entreposage. C'est ainsi qu'un grand nombre d'expéditeurs et de réceptionnaires utilisent les remorques de l'industrie du camionnage pour entreposer des marchandises sur leur terrain. La façon la plus efficace de le faire, c'est qu'une entreprise de camionnage canadienne se rende aux États-Unis, débarque sa remorque et reparte avec une autre remorque chargée de marchandises. Il faut cependant que ce soit sa propre remorque, c'est‑à‑dire une autre remorque immatriculée au Canada qui lui appartient et qui est entreposée là‑bas. L'entreprise de camionnage canadienne est en fait autorisée à transporter une remorque vide, mais il faut que ce soit celle dont le chargement a été laissé sur place le jour même. Vous ne pouvez pas repartir avec la remorque vide que vous avez laissée là‑bas la semaine précédente. Il est difficile de se faire dire que l'on peut transporter une remorque vide, mais qu'il faut que ce soit la même que l'on vient de décharger. Malheureusement, la chaîne d'approvisionnement ne fonctionne pas de cette façon. Il en va de même pour un transporteur américain qui se rend à Toronto, à Windsor ou ailleurs.
Des deux côtés de la frontière, nos gouvernements et nos industries s'entendent pour dire que cette règle un peu étrange doit changer, car ce n'est bon ni pour l'ACEUM ni pour le commerce.
Le Canada est le plus grand exportateur pour plus de 30 États américains où les marchandises sont principalement transportées par camion, si bien que cette démarche pourrait leur être bénéfique. Le problème est bien simple. Nous ne leur demandons pas d'autoriser quelque chose qui est actuellement interdit; nous leur demandons simplement de nous permettre de transporter une remorque vide nous appartenant, même si ce n'est pas celle avec laquelle nous sommes arrivés là‑bas.
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Oui, je pense que la comparaison est très bonne.
Il est vrai que le règlement des différends entre investisseurs et États s'effectue en aval. En ce sens que c'est fait une fois que la loi est adoptée. Par contre, on peut aussi exercer des pressions avant, pour que la loi ne soit pas adoptée. On sait très bien que cette façon de faire, soit de créer un effet dissuasif, est très fréquente. Cela a été dénoncé à plusieurs reprises.
Le chapitre 28 de l'ACEUM nous permet tout de même de travailler en amont, c'est-à-dire avant que la loi entre en vigueur, pour créer un nombre quand même assez important d'obstacles et faire en sorte que la loi, finalement, puisse être transformée ou carrément abandonnée, tout simplement.
Ce chapitre nous inquiète énormément. C'est comme si on avait fait un gain en éliminant le mécanisme de règlement des différends, mais c'est aussi comme si on avait une perte. En effet, il y a toujours la possibilité que des intervenants, qui ne sont pas des intervenants gouvernementaux, interviennent d'une manière importante relativement aux lois adoptées par les gouvernements. Or, c'est quelque chose qui nous inquiète grandement.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins d'être des nôtres cet après-midi.
Je vais d'abord m'adresser à M. Meltzer et à M. Verheul, si vous me le permettez.
Vous avez tous les deux fait valoir que les États-Unis se servent sans doute de l'examen pour réaliser des progrès à l'égard des différends en cours tout en essayant d'obtenir des résultats favorables, plutôt que de chercher à améliorer l'accord, ce qui s'inscrirait dans l'approche coordonnée que vous avez tous les deux préconisée.
Monsieur Meltzer, vous avez interviewé la représentante au Commerce des États-Unis, Katherine Tai, lors d'un événement tenu par la Brookings Institution au sujet de l'ACEUM en mars dernier. Elle a alors été plutôt franche dans les réponses qu'elle vous a données. Elle a indiqué croire que les différends et leurs résultats doivent être inclus dans l'Accord, étant donné que le système de règlement des différends ne nous permet pas à lui seul de régler ces questions.
Cette observation et d'autres commentaires de la représentante américaine au Commerce donnent à penser que, pour les États-Unis, le règlement des différends ne produit jamais un résultat définitif.
Monsieur Verheul, pour revenir à ce que vous disiez plus tôt, que faisons-nous lorsque, essentiellement, les États-Unis obtiennent une réponse qui ne leur plaît tout simplement pas?
Madame Vipond, monsieur Meltzer et monsieur Verheul, vous avez tous les trois traité de la nécessité d'une approche coordonnée des questions commerciales en ce qui concerne le Canada et les États-Unis.
Monsieur Verheul, vous avez parlé d'une approche nord-américaine. Madame Vipond, vous avez dit que le Canada a besoin d'une approche stratégique harmonisée avec l'approche axée sur les travailleurs des États-Unis. Monsieur Meltzer, vous avez indiqué que les États-Unis cherchent à réduire les risques liés au commerce avec la Chine et qu'une coopération plus étroite avec le Canada et le Mexique est nécessaire à cette fin.
La semaine dernière, nous avons reçu Brian Kingston, de l'Association canadienne des constructeurs de véhicules. Il a souligné que son secteur a besoin de certitude et a mentionné la récente décision des États-Unis d'imposer des droits de douane de 100 % sur les véhicules électriques chinois ainsi que sur les batteries. J'aimerais savoir ce que vous en pensez.
Monsieur Verheul, vous avez dit qu'il serait probablement préférable d'adopter une approche coordonnée dans le cadre d'un accord commercial, plutôt que d'essayer de le faire de façon ponctuelle. Alors, comment le Canada réagit‑il à tout cela?