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Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 70e réunion du Comité permanent du commerce international.
Conformément à l'ordre de la Chambre du 23 juin 2022, la réunion d'aujourd'hui est au format hybride. Les membres y participent en personne, dans la salle, et à distance, avec l'application Zoom.
J'aimerais faire quelques commentaires pour le bien des témoins et des membres du Comité.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Veuillez également parler lentement et clairement lorsque vous avez la parole. Ceux qui participent à la réunion par vidéoconférence doivent cliquer sur l'icône du microphone pour l'activer, et le mettre en sourdine lorsqu'ils n'ont pas la parole.
En ce qui a trait à l'interprétation, l'application Zoom vous offre, au bas de l'écran, le choix entre le son du parquet, l'anglais et le français. Les personnes qui se trouvent dans la salle de comité peuvent utiliser l'oreillette et choisir le canal souhaité.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence. Les membres du Comité qui se trouvent dans la salle doivent lever la main s'ils souhaitent prendre la parole. Ceux qui participent à la réunion par Zoom doivent utiliser la fonction « Lever la main ». La greffière et moi allons faire de notre mieux pour respecter l'ordre des interventions; nous vous remercions pour votre patience et votre compréhension à cet égard.
Veuillez aussi prendre note que vous ne pouvez prendre de photo dans la salle ou faire une saisie de l'écran Zoom.
Veuillez m'informer de toute difficulté technique. Nous devrons peut-être suspendre la séance pendant quelques minutes afin de nous assurer que tous les membres sont en mesure de participer pleinement.
Conformément à l'article 108(2) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le lundi 29 mai 2023, le Comité reprend son étude des répercussions de la taxe sur les logements sous-utilisés sur les collectivités frontalières du Canada.
Nous accueillons aujourd'hui deux représentants du ministère des Finances: Amanda Riddell, directrice, Immeubles et institutions financières, Division de la taxe de vente, Direction de la politique de l'impôt; Robert Ives, expert-conseil, Division de la taxe de vente, Direction de la politique de l’impôt. Nous accueillons également Mark Allen, directeur exécutif, États-Unis au ministère des Affaires étrangères, du Commerce et du Développement.
Soyez tous les bienvenus.
Nous allons commencer par entendre les déclarations préliminaires, puis nous passerons bien entendu aux séries de questions.
Madame Riddell ou monsieur Ives, voulez-vous commencer, s'il vous plaît?
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Madame la présidente, je tiens à vous remercier de nous avoir invités.
Bonjour à tous. Je m'appelle Amanda Riddell, et je suis directrice, Immeubles et institutions financières à la Division de la taxe de vente, Direction de la politique de l'impôt, au ministère des Finances.
Je suis ici aujourd'hui pour donner au Comité un aperçu de la taxe sur les logements sous-utilisés, que ma division a été chargée d'élaborer pour le gouvernement fédéral.
Je suis accompagné de mon collègue du ministère des Finances, Robert Ives, ainsi que de mon collègue du ministère des Affaires étrangères, qui pourra vous décrire les répercussions de cette taxe sur les relations entre le Canada et les États-Unis.
La taxe sur les logements sous-utilisés est une taxe annuelle de 1 % qui s'applique à la valeur des biens immobiliers résidentiels qui sont considérés comme vacants ou sous-utilisés et dont les propriétaires ne sont ni des citoyens ni des résidents du Canada. Cette mesure découle d'un engagement pris par le gouvernement dans le cadre de son programme électoral de 2019.
Dans le budget de 2021, le gouvernement a annoncé son intention d'instaurer la taxe sur les logements sous-utilisés à partir de l'année civile 2022. Le budget de 2021 fixe deux objectifs pour cette taxe. D'abord, la taxe doit faire en sorte que les propriétaires étrangers ou non résidents de logements canadiens sous-utilisés paient leur juste part de l'impôt au pays. Les recettes contribueront à soutenir les investissements du gouvernement visant à rendre le logement plus abordable pour les Canadiens. Ensuite, il s'agit de veiller à ce que les logements au pays soient disponibles pour les citoyens canadiens.
Le budget de 2021 indique également que le gouvernement compte publier un document de consultation afin de donner l'occasion aux parties prenantes de s'exprimer à propos des paramètres de la taxe proposée. Le 6 août, un document d'information détaillé sur les paramètres proposés pour la taxe a été publié, pour une période de consultation de six semaines. Le document de consultation demandait également si des règles spéciales devaient être établies en ce qui concerne les propriétés résidentielles situées au sein des petites communautés de villégiature et de tourisme, et dans l'affirmative, en quoi devraient consister ces règles.
Au cours de la période de consultation de six semaines, 41 contributions ont été reçues, dont 25 d'entre elles ont été déposées par des particuliers, et 16 par des organismes.
Le projet de loi relatif à la taxe sur les logements sous-utilisés a été déposé en décembre 2021 et a reçu la sanction royale en juin 2022.
La taxe sur les logements sous-utilisés s'applique au propriétaire d'un immeuble résidentiel le 31 décembre de l'année civile en question, tel que défini dans la loi. Certains propriétaires sont exclus du champ d'application de cette taxe, notamment les citoyens canadiens et les résidents permanents du Canada qui possèdent directement leur bien résidentiel en leur nom propre. Tous les autres propriétaires sont tenus de produire une déclaration annuelle pour chaque bien résidentiel qu'ils possèdent.
Lors de la production de cette déclaration, un propriétaire peut toutefois réclamer une exonération de la taxe. Par exemple, une telle exonération peut être fondée sur l'utilisation du bien, notamment lorsqu'il est loué à long terme, ou sur les caractéristiques du propriétaire, notamment lorsque le propriétaire est en fait une société détenue à 90 % ou plus par des Canadiens.
Les premières déclarations concernant la taxe sur les logements sous-utilisés pour l'année civile 2022 devaient être déposées le 30 avril 2023. Néanmoins, la taxe a reçu très peu d'attention médiatique jusqu'au début de l'année, lorsque l'ARC a publié le formulaire et les directives techniques qui lui sont liés. Mais même une fois ces documents publiés, force est de constaté qu'il y a un manque général de sensibilisation de la population à l'égard de cette taxe, de même qu'une certaine confusion quant aux types de biens lui étant assujettis.
Le 27 mars, l'ARC a renoncé à imposer des pénalités et des intérêts sur la taxe sur les logements sous-utilisés, ce qui revient en réalité à prolonger de six mois l'échéance pour présenter une demande, soit jusqu'au 31 octobre 2023.
En tant que taxe relevant du gouvernement fédéral, la taxe sur les logements sous-utilisés est censée s'appliquer de manière cohérente à l'ensemble du Canada. La seule exception concerne les résidences secondaires situées dans certaines régions du pays. Pour bénéficier de l'exonération sur les propriétés secondaires, une propriété résidentielle doit répondre à des critères de localisation et d'utilisation. La propriété doit être située dans une région du Canada généralement considérée comme rurale. Sur le plan technique, la règle est la suivante: la propriété doit être située dans une zone en dehors d'une région métropolitaine de recensement ou d'une agglomération de recensement comptant 30 000 habitants ou plus. La propriété peut également être située au sein d'une partie rurale à l'intérieur d'une RMR ou d'une agglomération de recensement de 30 000 habitants ou plus.
La résidence doit également être utilisée par son propriétaire ou par son épouse ou conjointe de fait pendant au moins 28 jours au cours de l'année civile, mais sans être forcément des jours consécutifs.
Lorsque les données administratives des déclarations fiscales de 2022 seront disponibles, le ministère aura une bien meilleure idée des taux de propriété étrangère et de l'utilisation des biens immobiliers par les propriétaires étrangers, ce qui va s'avérer très utile pour l'analyse des prochaines politiques.
Nous nous tenons à votre disposition pour répondre à vos questions.
Je vous remercie.
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Merci, madame la présidente.
Je tiens à remercier les fonctionnaires pour leur présence parmi nous aujourd'hui, pour les brèves présentations qu'ils ont faites, et pour les conseils que vous nous avez donnés avant notre voyage à Washington, lors duquel nous avons rencontré plusieurs membres du Congrès, ainsi que des représentants.
Comme vous le savez sans doute, je viens d'une région qui chevauche la rivière Niagara et borde le lac Érié. Bon nombre de résidences d'été dans cette région appartiennent à des Américains.
Si vous restez à la réunion, vous aurez l'occasion d'écouter le témoignage de plusieurs résidents plus tard dans l'après-midi. Certaines propriétés sont détenues par des résidents étrangers depuis 1905.
Par exemple, à Crystal Beach, il existe un établissement appelé le Buffalo Canoe Club, qui a été inauguré en 1882 puis relocalisé à Fort Erie en 1891. Cet établissement est toujours ouvert et accueille tant les visiteurs canadiens qu'américains.
Nous accueillons des visiteurs américains depuis plus d'un siècle, ainsi que des personnes qui possèdent des résidences. Ces résidents américains font partie intégrante du tissu social de notre région. Pour les gens de notre communauté, la rivière Niagara n'est pas une frontière internationale, mais simplement un cours d'eau qui sépare deux groupes d'amis.
J'ai été contacté pour la première fois par l'un des témoins, qui fera sa présentation plus tard dans la journée. Cet homme m'a écrit en février 2022. J'ai moi-même écrit au ministre en mars 2022 pour lui demander des éclaircissements et des conseils concernant les changements législatifs et la manière dont cela pourrait affecter les propriétaires saisonniers, car il y a des anomalies. Certains propriétaires bénéficient par exemple d'une exemption. Vous allez entendre plus tard durant les témoignages qu'un des résidents de ma région possède une maison imposée, alors que ses voisins qui habitent à 450 mètres sont exonérés; cette situation ne fait aucun sens.
Selon moi, il existe des solutions à ce problème, et nous devrions être en mesure de trouver un terrain d'entente en ce qui concerne la manière de formuler la réglementation.
Vous avez parlé de consultations et d'un document contenant 41 propositions. Certaines de ces propositions proviennent-elles de membres de notre communauté?
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J'ignore combien d'entre vous le savent, mais des taxes semblables sont imposées par les municipalités, et elles sont relativement simples. Vous avez un numéro de rôle. Il suffit de cliquer sur un bouton pour régler la question en quelques secondes.
C'est possible parce que les municipalités ont accès aux données sur la propriété foncière et peuvent communiquer directement avec les propriétaires fonciers. Étant donné que le gouvernement fédéral n'a pas ce luxe, notre formulaire est un peu plus complexe puisque nous voulons recueillir des données additionnelles.
Le formulaire n'est toutefois pas si complexe. Il demande des données de base, quelques informations sur la propriété, après quoi la personne doit cocher une case si elle a droit à une exemption.
Nous avons entendu dire que les frais comptables sont élevés, et qu'ils se situent entre 500 et 1 000 $. Je ne peux pas prédire si ces sommes vont changer, mais elles me paraissent élevées.
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C'est juste. Nous avons beaucoup réfléchi pour que la taxe ne s'applique pas injustement à certaines situations; voilà pourquoi il y a une série d'exemptions.
Je peux passer toutes les dispositions en revue, mais de façon générale, les catégories d'exemptions sont fondées sur l'occupant de l'immeuble résidentiel, s'il s'agit par exemple de son principal lieu de résidence.
Il y a des exemptions en fonction de l'emplacement et de l’utilisation de la résidence, notamment l’exemption pour une destination de vacances dont nous parlions.
D'autres exemptions se rapportent aux caractéristiques de la propriété, par exemple s'il s'agit d'une nouvelle construction, si elle est habitable à l'année ou si elle est inhabitable en raison d'une catastrophe ou de rénovations.
Ensuite, des exemptions peuvent bien sûr être fondées sur le type de propriétaire. Même s'il faut faire une déclaration, une société canadienne qui appartient à des intérêts canadiens à 90 % ou plus a droit à une exemption, et ainsi de suite.
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Merci, madame la présidente.
J'aimerais m'adresser à M. Allen, directeur exécutif de la section États‑Unis, du ministère des Affaires étrangères du Commerce et du Développement.
Lundi dernier, nous avons reçu ici même, par vidéoconférence, M. Higgins, qui est un élu du Congrès américain. Je lui ai notamment demandé de décrire l'ampleur de la contestation, du malaise ou de la colère à l'égard de cette taxe du côté des Américains. Il a dit qu'il n'y avait pas eu assez de ses collègues qui avaient participé à des discussions à ce sujet.
À part cette lettre qui vous a été envoyée, pourriez-vous nous aider à saisir l'ampleur de la crise, ou du litige, si je peux dire? D'abord, est-ce qu'il y a un litige et jusqu'à quel point est-ce important pour les Américains? Jusqu'à quel point vous a-t-on interpellé là-dessus et y a-t-il des discussions entre les deux pays?
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Merci de la précision, monsieur Allen.
Je vais maintenant me tourner vers M. Ives et Mme Riddell, du ministère des Finances.
Soyons clairs: en principe, cette taxe est bénéfique, parce qu'elle peut contribuer à réduire la spéculation immobilière. On sait que les grands groupes s'intéressent aux profits, et non à la construction de logements ou à l'hébergement des gens qui en ont besoin. Ils regardent les tendances en fonction des bulles immobilières. Cela peut aussi éviter une hausse artificielle des marchés et contribuer à libérer des bâtiments. Nous nous trouvons dans une situation assez burlesque où, en pleine crise du logement, les gens qui cherchent un logement voient des bâtiments complètement vides devant eux.
Cependant, là où le bât blesse, c'est que c'est la première fois qu'Ottawa s'ingère dans le domaine de l'impôt foncier. D'ailleurs, le constitutionnaliste Patrick Taillon nous avait mis en garde à ce sujet, l'an dernier.
De votre côté, y a-t-il eu des études en matière constitutionnelle concernant la mise en place de ce nouveau champ d'imposition?
Nous parlons beaucoup des chalets en Ontario et du terme « chalets ». Au sud du Nord de l'Ontario, nous les appelons des camps, et la distinction est importante — je plaisante un peu —, mais les camps au nord de l'Ontario... Le prix d'un chalet ou d'un camp en Ontario se chiffre environ entre 300 000 et 800 000 $, en moyenne. Bien entendu, nous avons des camps de 800 000 $ dans le Nord de l'Ontario, mais il y en a beaucoup qui valent 300 000 $ dans la région. Quand on parle de Parry Sound, de Muskoka, et ensuite de Port Carling... Je suis allé à un festival du maïs une fois, et il y avait carrément des Rolls-Royce. C'est une région très riche.
Il y a une question du fonctionnement... et cela vient avant tout le reste. Je participe à la politique locale depuis environ 26 ans — au conseil scolaire et ensuite au conseil municipal —, et c'était une question d'évaluation. La Société d'évaluation foncière des municipalités, en tenant compte des taxes municipales, établit le taux de taxation. Lorsqu'il se brasse beaucoup d'affaires et que les gens achètent des maisons, les taxes augmentent pour les contribuables canadiens, pour tout le monde.
Comment êtes-vous parvenus au 1 %? Sur quelle valeur vous êtes-vous appuyée? Est‑ce en recourant à un organisme d'évaluation comme la Société d'évaluation foncière des municipalités, ou en utilisant un autre processus?
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Merci, madame la présidente.
Nous avons reçu des commentaires des agriculteurs et des agricultrices. Ils nous ont dit être préoccupés par la taxe sur les logements vacants.
L'obligation de loger les travailleuses et les travailleurs saisonniers et étrangers fait en sorte que ces agriculteurs se retrouvent avec des logements vacants pendant la saison creuse, ce qui est tout à fait logique. Ils nous disent aussi que même quand ils sont exemptés de la taxe, ils sont contraints de produire une déclaration dont le coût se chiffrerait entre 500 $ et 1 000 $. Tout cela doit se faire, alors que leur réalité est déjà difficile.
S'il y avait officiellement une exemption quant à la production d'une déclaration sur la taxe, cela aurait-il des conséquences sur les recettes provenant de cette taxe? Il y aurait des conséquences, assurément, mais avez-vous une idée sur la façon de chiffrer cela?
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J'essaie de voir où je m'en allais avec cela. J'ai totalement perdu le fil de ma pensée.
Je suppose que j'essaie de trouver une sorte de moyen de peut-être atténuer les lignes précises dont M. Virani a parlé, lorsqu'on se trouve à la limite d'une frontière géographique, car c'est un problème.
Je représente une circonscription qui donne sur la frontière. Je n'ai jamais entendu parler de ce problème avant. Personne n'est venu me voir pour se plaindre. On dirait que la situation de la rive du lac Érié, dans la circonscription représentée par M. Baldinelli, est très différente de celle de ma circonscription. J'essaie juste de me faire une idée de l'endroit où nous pourrions changer cela.
Quel serait le processus utilisé pour tenir compte des commentaires et apporter les modifications? J'ai essayé d'aborder la question plus tôt. Y aurait‑il moyen de tout simplement modifier la réglementation, sans devoir revenir à nous?
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Bonjour à tous. Je m'appelle Rob Ketteman.
Je vous remercie de me permettre de m'adresser au Comité au sujet de la taxe sur les logements sous-utilisés.
Je suis un Américain dont la famille possède un chalet à Crystal Beach, près de Fort Erie, en Ontario, depuis 1913. Fort Erie est située directement en face de Buffalo — dans l'État de New York —, de l'autre côté de la rivière Niagara. L'identité de ces deux collectivités a été définie par les nombreuses familles qui ont des racines profondes des deux côtés de la frontière. Ces racines sont profondes à un point tel que la piste cyclable qui se trouve à 20 milles de Port Colborne, en Ontario, et qui se rend jusqu'au poste frontalier du Peace Bridge, s'appelle le Sentier de l'amitié. Le mot « amitié » renvoie à la relation entre nos deux pays.
Mon épouse, Gloria, et moi possédons toujours l'un des chalets achetés par mon arrière-arrière-grand-mère en 1927. Nous vivons dans notre chalet pendant environ quatre mois pendant l'été et nous l'utilisons abondamment les fins de semaine tout au long de l'année. Ma famille fait partie intégrante de la communauté de Crystal Beach depuis six générations. Chaque fois que le chalet a été transféré à la génération suivante, nous avons payé un impôt important sur les gains en capital à l'Agence du revenu du Canada, ou ARC, et nous continuons d'injecter des dizaines de milliers de dollars chaque année dans l'économie locale.
Malgré cela, nous sommes maintenant la cible de la taxe sur les logements sous-utilisés, qui a été vantée publiquement comme étant conçue pour « prendre des mesures afin de veiller à ce que les étrangers, les non-résidents, qui se servent du Canada simplement comme un endroit pour entreposer passivement leur richesse et leurs logements, paient leur juste part. »
La ministre des Finances, , a dit: « Nous empêcherons les acheteurs étrangers de placer leur argent au Canada en achetant des maisons. Nous veillerons à ce que les maisons soient utilisées comme des maisons plutôt que comme des marchandises à vendre. »
Nous appuyons sans contredit les efforts du gouvernement canadien pour régler le problème des investisseurs étrangers qui exploitent le marché immobilier canadien exclusivement à des fins de gain financier. Cependant, cette mesure législative inclut de façon négligente et injuste les propriétaires de chalets américains comme nous, qui utilisent activement leurs propriétés et qui n'ont pas été cités comme étant la raison de cette nouvelle loi. Honnêtement, nous trouvons la mesure discriminatoire, punitive et excessive. Notre chalet est notre foyer. C'est sans doute plus une maison pour ma famille que n'importe quelle maison que nous ayons possédée aux États-Unis. L'application de cette taxe, à nos yeux, détonne de la relation que nos deux pays entretiennent depuis plus d'un siècle.
Le problème, ce sont les exemptions. Elles manquent de vision et sont inéquitables. Seule une partie des propriétaires, qui ne devraient même pas être assujettis à cette taxe au départ, jouissent d'une exemption. Plus précisément, les propriétés de vacances situées dans certains codes postaux dont la densité de population est plus élevée que d'autres ne sont pas exemptées de cette taxe. Le fait que la propriété se trouve dans un certain code postal n'a aucune incidence sur la façon dont le propriétaire utilise sa résidence.
Pourquoi devrions-nous être obligés de payer cette taxe, alors que nous séjournons activement dans notre propriété pendant 120 jours chaque année, alors qu'une personne dont la propriété est beaucoup moins utilisée et qui se trouve à deux milles de notre chalet, dans un code postal différent, est exemptée? Bien honnêtement, cela semble absurde.
De plus, la maison juste à côté de chez moi appartient à un couple canadien qui vit à Niagara Falls, en Ontario, à seulement 15 milles de distance. Les deux personnes y restent rarement. Ils m'ont dit ouvertement qu'ils sont propriétaires de la maison seulement parce qu'ils considèrent que c'est un investissement dont la valeur augmentera. C'est un véritable exemple de propriété qui est sous-utilisée et dans laquelle on ne vit pas.
Pour ce qui est de la communauté de Crystal Beach, toute personne raisonnable ne la considérerait pas comme urbaine, malgré la densité de population dans cette minuscule zone de seulement 4,4 milles carrés. Il est certain que la valeur des propriétés a augmenté considérablement ici au cours des dernières années, surtout pendant la pandémie. Cette situation est presque entièrement attribuable aux acheteurs canadiens de la région du Grand Toronto qui ont migré, qui ont spéculé et qui sont devenus des propriétaires absents d'Airbnb. La situation n'est pas causée par les propriétaires de chalets américains qui sont ici depuis de nombreuses années.
Nous avons soumis le formulaire d'impôt pour la TLSU exigé et demandé l'exemption parce que notre propriété ne convient pas comme résidence pour les quatre saisons. Cependant, aucune définition claire ou exigence précise ne décrit cette catégorie de logements. Bien que notre maison soit chauffée, elle n'a pas de sous-sol. Il y a seulement un vide sanitaire au‑dessus du sable, où une grande partie de la plomberie est exposée à des températures glaciales, de sorte que nous devons fermer l'eau pendant certaines parties de l'hiver. Nous espérons que notre demande ne sera pas scrutée à la loupe et rejetée.
Si nous sommes obligés de payer cette taxe, le coût de possession de notre propriété canadienne montera en flèche. En fait, la prochaine évaluation foncière est terminée. Nos coûts annuels vont presque tripler, ce qui nous obligera probablement à prendre la décision déchirante de vendre une propriété qui est au cœur de la vie de ma famille depuis plus d'un siècle. Il deviendra tout simplement inabordable de la conserver. Mon histoire n'en est qu'une parmi des centaines dans la région de Fort Erie et, je suppose, parmi des milliers dans tout le Canada.
Si la loi est maintenue dans sa forme actuelle, un triste chapitre dans l'histoire de cette ville et de nos deux formidables pays s'écrira. Il s'agirait probablement du dernier chapitre pour de nombreux Américains, qui choisiraient à contrecœur de vendre leurs propriétés et de ne plus jamais mettre les pieds au Canada.
En conclusion, nous sommes reconnaissants au Comité de prendre des mesures pour réévaluer les répercussions de cette taxe sur les collectivités frontalières. Nous espérons que vos efforts aboutiront soit à l'abrogation de cette taxe imposée aux Américains, soit à la résolution des problèmes qui touchent injustement les Américains qui ne sont pas censés être la cible visée. Enfin, quelqu'un nous écoute.
Je vous remercie de votre attention.
Je m'appelle Wayne H. Redekop, je suis le maire de la ville de Fort Erie et je l'ai été pendant près de 18 des 25 dernières années. J'ai grandi à Fort Erie et j'y ai vécu toute ma vie, à l'exception de mes études. Je suis avocat de profession et j'ai pratiqué le droit pendant près de 46 ans. Un des emplois d'été que j'ai occupés pendant quatre ans en tant qu'étudiant a été celui d'agent des douanes au Peace Bridge, qui relie Fort Erie à Buffalo, dans l'État de New York. J'ai siégé au conseil d'administration du D'Youville College — qui est maintenant une université — à Buffalo, dans l'État de New York, entre 2007 et 2015, les deux dernières années en tant que président du conseil d'administration. Je connais très bien ma collectivité et la dynamique de la frontière entre le Canada et les États-Unis en ce qui concerne les personnes et le commerce.
L'une de mes grands-mères est née aux États-Unis, à Buffalo, dans l'État de New York. Je peux constituer mon arbre généalogique, par l'entremise de ma parenté américaine, jusqu'au navire Mayflower. Quand j'étais jeune, j'ai visité des membres de ma famille qui vivaient dans l'ouest de l'État de New York et j'ai fréquenté de nombreux Américains qui passaient des étés avec leurs familles à Fort Erie en tant que résidants saisonniers. Le développement des amitiés et des relations continue d'être la réalité dans ce que l'on peut appeler notre région binationale. En fait, bon nombre de personnes qui ont grandi dans le sud du Niagara et l'ouest de l'État de New York ont de la famille et des amis des deux côtés de la frontière internationale.
Le 21 février 2023, j'ai écrit à la ministre au sujet de la taxe sur les logements sous-utilisés. Je l'ai fait parce qu'environ 900 propriétés à Fort Erie appartiennent à des résidents ou à des citoyens américains; ce nombre représente environ 6 % du parc de logements à Fort Erie. La grande majorité de ces propriétés sont utilisées et appartiennent à des familles, certaines depuis plusieurs générations, comme M. Ketteman l'a indiqué. Certains sont des chalets au sens familier du terme; d'autres sont de grandes maisons situées sur le lac Érié, et toutes sont habituellement utilisées par les propriétaires et leurs familles comme des résidences saisonnières.
La taxe sur les logements sous-utilisés cause beaucoup d'anxiété, de colère, de déception et d'incertitude chez les résidants saisonniers américains de Fort Erie. Ce sont non seulement de bons amis et parents dans bien des cas, mais aussi des participants aux programmes, aux activités et aux événements locaux qui offrent leur soutien aux initiatives. Ce sont des clients importants de nos entreprises locales. Ils forment un élément vital de la richesse de notre communauté. Les va-et-vient des grands voyageurs qui traversent la frontière entre la région du Niagara et l'ouest de l'État de New York témoignent de l'étroite relation entre les habitants de nos deux pays — les plus grands amis, alliés et partenaires commerciaux du monde. Ils incarnent les symboles vivants de cette relation.
Je comprends que le but de la taxe était d'empêcher les investisseurs étrangers d'acquérir des résidences canadiennes et de les retirer du marché au détriment de ceux qui ont besoin d'un logement permanent. Nous reconnaissons tous la nécessité de construire plus de logements au fur et à mesure que la population du pays augmente. Or, en ce qui concerne nos résidants saisonniers américains, la taxe rate sa cible. Ces résidences saisonnières n'ont jamais fait partie du marché du logement permanent de la communauté et n'ont pas été acquises à des fins d'investissement. Elles n'appartiennent pas à des particuliers ou à des sociétés qui n'ont aucun autre lien avec notre communauté ou qui s'attendent à tirer profit du marché du logement tendu. Elles appartiennent à des familles qui sont considérées comme faisant partie de notre collectivité dans tous les sens du terme.
En vérité, l'acquisition de logements à Fort Erie par d'autres personnes qui ne vivent pas dans notre municipalité — bien que basées au Canada — utilisés à des fins de location à court terme représente un plus grand défi pour les besoins en logements dans notre collectivité. Paradoxalement, la taxe sur les logements sous-utilisés avantage ces investisseurs et pourrait leur donner plus d'occasions d'investir dans des propriétés à Fort Erie et ailleurs, car nos amis et parents américains décideront qu'ils n'ont pas les moyens de payer la nouvelle taxe et décideront de vendre leurs propriétés, ce qui serait extrêmement malheureux. En punissant par inadvertance des personnes et des familles qui font partie de la vie de notre collectivité depuis des générations, le gouvernement du Canada avantagerait des investisseurs canadiens qui ne s'intéressent qu'à l'occasion d'affaires qui se présente dans notre collectivité. Le résultat ne pourrait pas être pire; c'est un exemple parfait de conséquence imprévue.
Les exemptions prévues dans le projet de loi sont insuffisantes pour venir en aide à la plupart des résidants saisonniers américains de Fort Erie qui sont propriétaires de leurs maisons. Fort Erie, une municipalité de 33 000 habitants, fait partie de la région métropolitaine de recensement de St. Catharines-Niagara. La municipalité est un mélange de zones urbaines et rurales comportant plusieurs centres de population qui correspondent à nos limites urbaines. D'après ce que je comprends du nouveau texte de loi, il prévoit que les maisons saisonnières situées dans les limites urbaines de Fort Erie sont assujetties à la taxe sur les logements sous-utilisés, alors que celles situées à l'extérieur de nos limites urbaines ne le sont pas. En soi, cette distinction met en lumière l'iniquité de la taxe.
À mon avis, une solution à ce problème serait de modifier la disposition d’exemption de façon à ce que, peu importe que la propriété se trouve à l’intérieur ou à l’extérieur de la frontière urbaine, elle soit exemptée si le propriétaire ou son conjoint occupe la propriété pendant au moins trois mois de l’année.
La taxe s'appliquerait alors à toute personne ayant acheté une maison à des fins d'investissement ou commerciales et allégerait du même coup le fardeau de ceux qui utilisent leur propriété comme une résidence familiale saisonnière. Cela permettrait aussi de désamorcer la colère latente de nos voisins américains, qui subiront les contrecoups de cette taxe et du mécanisme de déclaration prévu dans le projet de loi.
Bon nombre de nos résidents saisonniers ignorent tout — ou presque — de l'exigence de déclaration fiscale et seront fortement pénalisés simplement parce qu'ils possèdent une propriété à laquelle le gouvernement fédéral a attitré un statut fiscal spécial. À moins que le gouvernement fédéral n'ait l'intention de contacter tous les propriétaires affectés par la TLSU, la Ville de Fort Erie est prête à se mobiliser et à les avertir de toute exigence de déclaration ou de tout changement apporté aux lois et aux réglementations.
Il s'agit d'un enjeu très important, pas seulement pour nos résidents saisonniers, mais aussi pour notre communauté.
Je vous remercie de m'avoir donné l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui, mais aussi d'envisager des changements aux dispositions d'exemption du projet de loi. Vous avez reconnu qu'il est essentiel de fournir de l'information claire et concise aux propriétaires affectés par la taxe, et ce à point nommé.
Merci.
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Je m'appelle Laurie Wright. Bien que mon mari Doug et moi soyons américains, nous sommes propriétaires d'une maison au Canada. Il s'agit d'une maison familiale située sur la rive sud de l'Ontario, à Point Abino. Ma famille a acheté cette maison en 1905, qui est l'une des deux autres propriétés familiales qui datent de cette époque. La ferme d'origine se trouve toujours au bord du lac, tout comme la grange et un ancien hangar à glace.
J'ai passé tous mes étés au Canada dans ma jeunesse. Enfant, je n'avais même pas conscience que le Canada était un autre pays. C'est pour vous dire à quel point ma ville natale — Buffalo, dans l'État de New York — est près de la frontière.
Mon mari et moi avons trois enfants, et notre famille passe encore chaque été ici. Ce chalet au Canada est notre chez-nous. Nous soutenons les entreprises locales et les artisans du coin qui travaillent sur nos propriétés, nous mangeons dans les restaurants de la région et nous encourageons les marchés et les agriculteurs des environs. C'est vraiment important pour moi de soutenir les entreprises locales.
En tout, nous passons près de 160 jours au Canada par année, de la mi‑mai à la mi‑octobre. Nous passons désormais nos hivers en Floride. Mon mari et moi avons planifié notre retraite de sorte à passer une partie de notre temps en Floride et l'autre au Canada. Voilà pourquoi il est si contrariant que cette taxe de 1 % sur les logements sous-utilisés ait été imposée aux Américains dans cette ville frontalière. Cela affecte beaucoup de membres de ma famille et de nombreux amis le long de la rive. L'été dernier, nous avons lu qu'il y avait une grave pénurie de logements au Canada. Nous comprenons qu'il s'agit d'un gros problème.
Nous nous sommes informés sur cette nouvelle taxe imposée aux propriétaires étrangers, mais nous ne croyions vraiment pas que le gouvernement avait l'intention de taxer les propriétaires américains de chalets dans la région. Il semble que de nombreux investisseurs étrangers achètent des logements au Canada simplement aux fins d'investissement, surtout dans les grandes villes comme Toronto et Vancouver. Ce n'est pas notre cas. Nous nous sentons privilégiés de passer nos étés ici.
Nous avons appris que la loi avait été adoptée l'été dernier, mais que les détails n'étaient pas encore cristallisés. Nous avons continué à suivre le dossier, mais c'était plutôt confus. Nous avions beaucoup de questions. Nous nous demandions entre autres si cette mesure allait nous affecter. Allait‑on nous envoyer une facture fiscale? Tout était tellement vague. Il était impossible d'obtenir des réponses claires. Nous ignorions combien de résidents saisonniers allaient être affectés par cette taxe.
Au fur et à mesure que l'année avançait, nous savions que nous devions agir rapidement pour obtenir nos numéros d'identification fiscale, car nous avons entendu dire qu'il faudrait attendre des semaines avant d'en recevoir un.
Nous étions d'autant plus confus que nous avons appris que nos voisins de l'autre côté de la rue n'ont pas à payer la TLSU de 1 %. On estime que leur résidence se trouve dans une région rurale, alors qu'ils vivent à 450 mètres de nous. Si j'ai bien compris, on se fie au secteur de recensement de la RMR de St Catharines pour déterminer qui doit payer cette taxe. On considère que les maisons de l'autre côté de la rue sont situées dans une région rurale, contrairement aux maisons de notre côté. Ces délimitations sont insensées. Je vous ai envoyé une carte à ce sujet, et je crois que la greffière vous l'a distribuée.
Cela dit, j'aimerais revenir à notre histoire canadienne le long de la rive, et aux nombreuses amitiés que j'ai forgées avec des Canadiens au fil des ans. Je viens de Buffalo, dans l'État de New York, qui est tout près de la frontière, et nous accueillons des Canadiens dans la région qui vont skier à Ellicotville avant de se rendre en Floride pour l'hiver pour vivre leur vie de snowbirds, comme mon mari et moi.
Nous voyons énormément de plaques de l'Ontario aux États-Unis, et nous croisons beaucoup d'amis canadiens en Floride pendant l'hiver. Ils y séjournent dans leur résidence hivernale. C'est bien de pouvoir souper ou jouer au golf ensemble pendant leur séjour dans la région. J'estime que nos amitiés transcendent la frontière.
Nous aimons notre résidence canadienne. Nous la considérons vraiment comme notre maison, et non pas comme un investissement financier. Nous aimerions vraiment passer une partie de notre retraite ici, continuer à soutenir la communauté locale et voir nos enfants et nos petits-enfants poursuivre la tradition des étés le long du lac Érié.
La TLSU de 1 % imposée aux Américains qui vivent dans la région n'est pas du tout une mesure amicale. Il s'agit plutôt d'une terrible boîte de Pandore. Nous espérons que vous comprendrez à quel point elle nous affecte négativement.
J'aimerais remercier les députés — et tout particulièrement M. Baldinelli — ainsi que la Chambre des communes de prendre le temps aujourd'hui d'écouter nos frustrations sur cette taxe et d'explorer des solutions.
Merci.
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Merci, madame la présidente.
Merci, monsieur le maire, monsieur Ketteman et madame Wright d'être parmi nous aujourd'hui et de nous avoir partagé votre histoire.
Je vais m'adresser à vous en premier, monsieur le maire.
C'est intéressant de vous entendre. Nous avons reçu des fonctionnaires du ministère des Finances un peu plus tôt. Ils ont entamé le processus de consultation au mois d'août 2021, juste avant la dernière campagne électorale fédérale, qui a été déclenchée le 15 août.
Votre bureau ou votre personnel étaient-ils au courant du processus de consultation du gouvernement fédéral sur la TLSU?
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins d'être parmi nous.
J'aimerais simplement faire quelques observations. Je ressens de la frustration chez Mme Wright et M. Ketteman, qui ont l'impression d'avoir été ignorés par des élus canadiens.
Sauf votre respect, j'aimerais simplement souligner que la démocratie représentative suit les mêmes principes au Canada et aux États-Unis. Ce que je veux dire, c'est que notre responsabilité, en tant qu'élus — que ce soit moi, le ou la —, consiste à répondre aux préoccupations de nos électeurs ou de Canadiens. Je pense qu'il en va de même aux États-Unis. C'est ainsi que les choses doivent se faire. Nous rendons des comptes à nos concitoyens.
J'aimerais maintenant poser une question au maire Redekop.
Je veux simplement m'assurer de vous avoir bien compris. Vous saviez qu'il allait y avoir des consultations, mais avez choisi de ne pas y participer. Est‑ce bien ce que vous avez dit à M. Baldinelli?
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Merci, madame la présidente, et merci à tous d'être ici.
Mes questions s'adressent aussi au maire Redekop. Je dois dire que le seul lien que j'ai avec Fort Erie, c'est que mon père y a habité pendant les années 1930; il travaillait pour Fleet Aircraft. Après la Deuxième Guerre mondiale, il est retourné dans la vallée de l'Okanagan, en Colombie-Britannique, où il était né et avait été élevé. C'est donc là — et non à Fort Erie — que je suis né moi aussi.
En 2018, le gouvernement de la Colombie-Britannique a mis en place la taxe de spéculation et d'inoccupation, qui ressemble en plusieurs points à la présente taxe... du moins, elle vise le même objectif et comprend des mécanismes similaires. Toutefois, elle se veut beaucoup plus régionale et vise la plupart des grands centres métropolitains, où la crise du prix des logements est la plus aiguë. Elle laisse de côté bon nombre des régions rurales — la plupart des régions de la Colombie-Britannique, en fait, y compris le sud de l'Okanagan, où je vis —, mais elle vise le centre de l'Okanagan. Elle adopte une approche beaucoup plus régionale, associée à des limites, mais je dirais que ces limites sont beaucoup plus larges que les précédentes; il y a donc moins de va-et-vient.
J'aimerais entendre vos commentaires. Vous avez parlé de l'exception relative à la période depuis laquelle une personne est résidente, mais croyez-vous qu'il serait possible pour le gouvernement d'ajouter une telle mesure à cette taxe? Je sais que la situation est quelque peu différente pour les taxes fédérales, mais est‑ce qu'on pourrait améliorer la situation si le gouvernement fédéral établissait que le problème s'étendait au‑delà de la région du Grand Toronto?
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie tout d'abord mes collègues d'avoir accepté de tenir deux séances sur la Loi sur la taxe sur les logements sous-utilisés et son incidence sur les collectivités frontalières.
Je demeure optimiste, étant donné certains commentaires que nous avons entendus, notamment le témoignage des représentants du ministère des Finances d'aujourd'hui, qui ont rédigé la politique, mais qui ne sont pas responsable de sa mise en oeuvre, et l'exemple de M. Ketteman, mais j'ai écrit une lettre à la ministre il y a un an et nous tentons toujours d'obtenir des précisions au sujet de son incidence sur plusieurs résidents et des changements qui pourraient être apportés.
J'espère que nous pourrons tenir au moins une autre séance, afin d'entendre les représentants de l'ARC au sujet de la taxe sur les logements sous-utilisés et de sa mise en oeuvre, et de la façon dont ils travaillent avec les résidents.
Je suis déçu de ne pas avoir une autre occasion de parler à M. Allen d'Affaires mondiales, parce que je lui aurais demandé si le gouvernement savait combien de snowbirds vivent aux États-Unis — ils sont 500 000 en Floride seulement — et quelle serait l'incidence de cette taxe sur eux.
M. Higgins a dit qu'il ne fallait pas niveler par le bas, et je suis d'accord avec lui, mais si nous allons de l'avant et que nous taxons 900 résidents à Fort Erie seulement, je crois que M. Higgins en sera préoccupé. Quelle sera l'incidence d'une telle mesure sur les Canadiens qui habitent aux États-Unis?
Je n'ai pas eu la chance de poser la question à M. Allen. À mon avis, il ne s'agit pas d'une question banale; je crois qu'il faut au moins une autre réunion pour en discuter.
J'espère que mes collègues seront du même avis que moi.
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Très bien. Merci, madame la présidente.
J'aimerais moi aussi que nous invitions les représentants de l'ARC à témoigner devant nous, parce que j'ai certaines questions au sujet de la vérification de la résidence de 28 jours, par exemple. Est‑ce que l'ARC utilisera les renseignements de l'ASFC? Est‑ce qu'il faudra y consacrer une autre ressource?
On a dit que 35 000 personnes seraient touchées par la taxe, mais ce n'est pas exactement le nombre de personnes qui devront présenter une demande afin d'être exemptées. C'est donc une tâche énorme pour l'ARC.
J'aimerais entendre ses représentants, parce que nous ne savons pas non plus s'il y a un mécanisme de règlement des différends dans les cas où une personne juge qu'elle a droit à une exemption, puisque son voisin n'a rien à payer alors qu'elle, oui.