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Bonjour à toutes et à tous. Je suis Coline Camier, adjointe à la coordination, et voici Marilyn Ouellet, qui est responsable du service d'accès à l'égalité à l'emploi. Je vous remercie de nous avoir invitées à prendre la parole aujourd'hui. Je vais commencer sans plus tarder.
Action travail des femmes, ou ATF, est un organisme autonome à but non lucratif oeuvrant à soutenir les femmes de tout âge et de toute origine défavorisées sur le plan socioéconomique dans leurs démarches pour accéder à des emplois décents, particulièrement dans les domaines non traditionnels. Notre expertise vise à aider les femmes à s'intégrer au marché du travail en toute égalité des droits et des chances entre les hommes et les femmes, mais aussi entre toutes les femmes. En effet, nous constatons que toutes les femmes ne sont pas égales dans l'accès à l'emploi et certaines rencontrent davantage d'obstacles. C'est pourquoi notre action se situe à deux niveaux: aider les femmes de façon individuelle à accéder à l'emploi et travailler à enrayer la discrimination dans les milieux de travail.
Depuis plus de 30 ans, ATF contribue à la mise en place de programmes d'accès à l'égalité au Québec, dont le dernier est l'affaire Gaz Métro, portée devant le Tribunal des droits de la personne du Québec et qui fait désormais jurisprudence. Notre propos aujourd'hui portera sur la situation des filles et des jeunes femmes afin d'améliorer leur prospérité économique, car comme vous le savez, ces femmes font partie des catégories de population les plus pauvres. Elles se retrouvent souvent dans une situation très précaire à cause d'une discrimination systémique, c'est-à-dire d'un ensemble d'éléments qui s'accumulent au cours de la vie et qui interagissent de façon concomitante.
Pour commencer, on va parler de la scolarisation. La féminisation de la pauvreté n'est évidemment plus à démontrer aujourd'hui et elle résulte de différents facteurs, tels que le décrochage scolaire des filles. Si le décrochage scolaire des garçons reste plus élevé dans les statistiques, il est important de ne pas occulter ce phénomène chez les filles, compte tenu des inégalités socioéconomiques qui gênent toujours leur trajectoire de vie.
Je vais vous donner quelques chiffres. En 2008, les femmes sans diplôme d'études secondaires ont un revenu annuel moyen de 16 414 $, alors que les hommes sans diplôme d'études secondaires gagnent 24 434 $. On voit clairement la différence entre les hommes et les femmes. Les dynamiques complexes des rapports de sexe continuent toujours à influencer la vie des garçons et des filles et entraînent encore des situations d'inégalité. Le gouvernement doit garantir cette accessibilité scolaire.
Pour illustrer davantage notre propos, mentionnons qu'au Québec, il y a un débat sur les frais de scolarité. Nous voulons souligner aujourd'hui que les frais de scolarité ont souvent des conséquences exacerbées sur les femmes. C'est pourquoi il faut faire doublement attention à ce genre de détail. Par exemple, les femmes immigrantes, les mères seules, les femmes ayant un handicap et les femmes autochtones vivent souvent de façon décuplée ce genre de situation. En somme, l'éducation reste un point primordial et permet aux femmes d'accéder à des emplois d'intérêt autres que les services et d'avoir des revenus décents et une autonomie économique pour échapper à la pauvreté.
Enfin, je vais parler de la division sexuée du travail. On remarque sur le marché du travail que les emplois atypiques, c'est-à-dire temporaires et n'apportant pas une sécurité d'emploi, sont une affaire de femmes, surtout de jeunes femmes. La majorité des personnes rémunérées au salaire minimum sont des femmes. Au Québec, on parle de près de 60 p. 100. Au Québec, le 1er mai, le salaire minimum a été augmenté à 9,90 $. Avant, il était de 9,60 $. Néanmoins, il est toujours insuffisant pour permettre de vivre au-dessus du seuil de la pauvreté. Nous avons recommandé qu'il soit porté à 11,20 $, comme nous l'avons fait savoir à la ministre du Travail du Québec avec le Front de défense des non-syndiqué-e-s, dont nous faisons partie.
En ce qui concerne l'équité salariale, si les femmes touchent en moyenne 75 p. 100 du salaire des hommes, c'est parce que les salaires les plus bas de la société se retrouvent majoritairement dans les secteurs d'emploi occupés par des femmes. Les secteurs d'emploi traditionnellement féminins sont notamment les soins de santé, l'éducation et les services. Les femmes y sont présentes à plus de 80 p. 100. Pour faire une brève analyse, disons que, historiquement, toutes ces occupations sont l'extension de la sphère domestique. Elles sont peu valorisées et moins bien rémunérées comparativement aux secteurs traditionnellement masculins.
Pour parvenir à une égalité de fait, il est important de revaloriser le travail du « care » des femmes, ce qui demeure à la base du lien social, de la famille et des relations intergénérationnelles.
La promotion des secteurs dits non traditionnels reste pour nous, à Action travail des femmes, une priorité comme réponse à l'inégalité des hommes et des femmes sur le marché de l'emploi. Ces secteurs à prédominance masculine représentent une opportunité méconnue et sous-valorisée pour les femmes.
Parmi les 520 emplois de la Classification nationale des professions, 269 sont des emplois où les femmes sont largement minoritaires. Or, ces emplois offrent des conditions salariales très avantageuses et le taux de placement est élevé. Il est donc essentiel de promouvoir la diversification des filières scolaires et professionnelles des filles.
Condition féminine Canada nous a d'ailleurs chargées d'un projet modèle pour la région de Montréal. L'objectif est de promouvoir et faciliter l'accès des femmes aux emplois et à la formation dans les secteurs traditionnellement masculins et d'autres secteurs où elles sont sous-représentées.
L'embauche de femmes dans les secteurs non traditionnels comprend de nombreux avantages. Je ne sais pas si je vous l'apprends, mais, en plus d'assurer une meilleure situation économique pour les femmes, cela aide à faire face à la pénurie de main-d'oeuvre à laquelle sont confrontés les grands secteurs en croissance au Québec.
On constate aussi qu'en matière de sécurité au travail, elles apportent de meilleures conditions pour tous les employés, hommes et femmes confondus. De plus, la mixité crée un dynamisme dans les équipes. Elle accroît la productivité des entreprises et renforce l'engagement du personnel.
La promotion de l'égalité passe par un changement de la culture organisationnelle de ces milieux. Pour ce faire, la mise en place d'une stratégie concertée des différents acteurs est essentielle. Plus encore, le leadership et la volonté du gouvernement canadien quant au respect de la Loi sur l'équité en matière d'emploi sont cruciaux. On parle donc des contrats fédéraux et des programmes d'accès à l'égalité au Québec, notamment.
Pour Action travail des femmes, la défense des droits est un volet essentiel, et il est primordial de lutter contre toutes les formes de discrimination dont les femmes sont victimes sur le marché du travail, spécialement dans les secteurs dits non traditionnels où le harcèlement psychologique et le harcèlement discriminatoire basé sur le sexe est un frein énorme à l'embauche et au maintien de ces femmes en emploi.
Je cède la parole à Marilyn, ma collègue.
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Je vais maintenant aborder la question de la déqualification des femmes immigrantes. Il est important pour nous de parler de la situation spécifique des femmes immigrantes.
Ces femmes représentent une population grandissante et, pourtant, elles sont peu représentées sur le marché du travail et leur taux d'emploi est beaucoup plus faible. Les salaires sont également moins élevés et les conditions de travail plus précaires, si on les compare à ce que vivent les hommes immigrants ou les femmes nées au Canada.
L'ensemble des pratiques, des règles et des comportements adoptés par des acteurs influents, notamment l'État, les entreprises, les associations professionnelles et aussi les universités, créent ces dynamismes d'exclusion.
La discrimination systémique dont nous parlions au début touche donc aussi les jeunes femmes racisées qui immigrent en grand nombre au Canada. Pour nous, il est important de porter une attention particulière non seulement au sexisme, mais aussi au racisme. Trop souvent, racisme et sexisme s'enchevêtrent, créant ainsi des obstacles importants à l'accès à l'emploi pour les femmes immigrantes et racisées.
Le dernier aspect, et non le moindre, est la conciliation travail-famille. La mise en place et le maintien des mesures de conciliation travail-famille restent primordiaux pour assurer l'accès et le maintien des femmes à l'emploi. Par exemple, à Sherbrooke, une étude a été réalisée par la Chaire de recherche en fiscalité et en finances publiques de l'Université de Sherbrooke. Elle estime que le programme de services de garde subventionné au Québec a permis, en 2008, à au moins 69 700 mères d'intégrer le marché du travail. C'est considérable.
Ce programme contribue ainsi à l'intégration des femmes au marché du travail et, plus particulièrement, des jeunes mères et des mères seules. Il contribue aussi à la croissance économique de la province. Ce type d'initiative pourrait en inspirer d'autres et, ainsi, assurer davantage l'égalité des chances sur le plan de l'accès à l'emploi, pour tous les Canadiens et Canadiennes.
Pour conclure, nous aimerions vous rappeler nos recommandations, en huit points un peu plus précis.
Le premier point est de garantir l'accessibilité scolaire à tous et toutes, de la maternelle à l'université.
Le deuxième point est de reconnaître et valoriser le travail des femmes dans les secteurs féminins, en travaillant notamment avec les milieux publics et privés, afin d'arriver à une équité salariale réelle entre les hommes et les femmes.
Troisièmement, nous recommandons de promouvoir les métiers non traditionnels et la mixité en emploi, et de diversifier les choix de carrière pour les filles, par exemple en faisant des campagnes de sensibilisation dans les écoles secondaires.
Quatrièmement, le gouvernement doit veiller à la mise en place des programmes d'accès à l'égalité en emploi et des contrats fédéraux dans toutes les entreprises.
Il doit aussi appuyer la Commission des droits de la personne dans son rôle de suivi de ces mesures et faire davantage la promotion de ce programme auprès des entrepreneurs et des entreprises.
Ensuite, il est question de faciliter la reconnaissance des acquis et des compétences des femmes immigrantes.
Il faut promouvoir l'implication des pères dans la sphère domestique, en déployant des mesures visant la conciliation travail-famille, et assurer l'accès à l'emploi des femmes, notamment au moyen de services de garde subventionnés et accessibles.
Finalement, le gouvernement doit soutenir les organisations de défense des droits des femmes.
Je vous remercie de votre attention.
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Bonjour. Je vous remercie de nous recevoir aujourd'hui pour parler de ce sujet, qui nous tient vraiment à coeur. Je suis Siham Chakrouni, coordonnatrice provinciale du Mouvement ontarien des femmes immigrantes francophones.
Je vais parler brièvement du MOFIF. Il a été créé officiellement le 31 mars 2001 et a pris ses racines en 1996 lors d'une rencontre chapeautée par la Table féministe francophone de concertation provinciale de l'Ontario. On y a discuté des enjeux majeurs constituant le parrainage des femmes immigrantes.
Au début des années 2000, le MOFIF continue de se mobiliser pour faire avancer les dossiers concernant la communauté des femmes francophones de l'Ontario auprès des instances décisionnelles et communautaires. En 2004, le MOFIF publie une étude portant sur l'impact du conflit armé sur l'intégration des femmes immigrantes et réfugiées francophones en Ontario et développe une trousse de sensibilisation et de formation destinée aux intervenantes auprès des femmes immigrantes.
Les années qui suivent voient une intensification des partenariats avec des organismes communautaires, en particulier ceux qui interviennent auprès des femmes. Depuis quelques années, le MOFIF s'investit également dans un créneau d'éducation populaire pour actualiser sa mission et favoriser la participation active des femmes immigrantes dans toutes les sphères de la société.
Le MOFIF est à la croisée des chemins entre le monde scolaire et le secteur communautaire. C'est un organisme, unique en Ontario, dont les programmes sont adaptés et fondés sur une connaissance du milieu. Les femmes qui oeuvrent au MOFIF sont issues de l'immigration et connaissent bien les défis auxquels sont confrontées les femmes. Nos bureaux sont situés à Toronto, mais nous avons des partenariats partout en Ontario, par exemple à Ottawa, à Windsor, à Sudbury, à London et dans d'autres villes. Notre personnel, nos membres et nos bénévoles sont sur le terrain, une position idéale pour connaître les préoccupations et les besoins des femmes et des filles.
Nous travaillons en collaboration avec les organismes qui offrent des services directs, notamment Oasis centre des femmes, le Centre ontarien de prévention des agressions, des organismes comme Action ontarienne contre la violence faite aux femmes ou d'autres partenaires et organismes. Nous organisons des ateliers, nous élaborons des études qui répondent aux besoins des femmes et des jeunes filles, et surtout, qui favorisent de façon directe et indirecte leur développement économique.
Pendant les premières années de son existence, le MOFIF s'est concentré sur le bien-être de la femme. Depuis quelques années, des demandes croissantes concernant les besoins ou les défis auxquels font face les jeunes filles nous sont adressées. Après une consultation communautaire et grâce à l'appui financier de la Fondation Trillium relativement au projet de planification stratégique du MOFIF, qui couvre la période de 2011 à 2014, le MOFIF a donné aux jeunes filles une place à part entière dans son mandat.
Aujourd'hui, le mandant du MOFIF est de travailler à la mise en application de conditions favorisant l'amélioration de la situation des filles et des femmes immigrantes francophones et de favoriser leur intégration ainsi que leur participation active dans toutes les sphères de la société.
Je vais vous faire part de quelques constats. Ceux-ci proviennent du document « Les filles au Canada aujourd'hui: sondage national et rapport sur la condition des filles ». Ce sondage a été réalisé en 2011 pour célébrer le 100e anniversaire de la Journée internationale de la femme. La Fondation filles d’action a rendu ce rapport public afin de sensibiliser les Canadiens et Canadiennes aux luttes actuelles des filles et de les encourager à changer l'avenir des prochaines générations de filles.
Voici donc quelques constats. En ce qui concerne le leadership, on compte quatre fois plus d'hommes que de femmes parmi les représentants élus au Canada. Seulement 4 p. 100 des PDG des 500 meilleures entreprises au Canada sont des femmes. Les deux tiers des travailleurs qui reçoivent le salaire minimum sont des femmes. Les jeunes filles immigrantes sont plus susceptibles d'être au chômage que leurs consoeurs plus âgées ou que les femmes nées au Canada.
En 2001 sur le marché du travail, 14,9 p. 100 des femmes nées à l'extérieur du Canada et dont l'âge était de 15 à 24 ans étaient sans emploi. Les expériences des jeunes femmes immigrantes varient, mais peuvent inclure le choc culturel, la pression des pairs, le manque d'information sur les ressources, des conflits avec les cultures d'origine, la discrimination, la difficulté à décrocher un emploi et le racisme.
Notre projet intitulé « Viser haut » a reçu du financement de Condition féminine Canada. Ce projet avait pour but de susciter la participation des femmes aux postes décisionnels, notamment au sein des conseils d'administration. Ce projet a été un réel succès. Les femmes ont été outillées, ont reçu une formation complète de deux jours sur la gouvernance, dont une sensibilisation préalable à la formation et une mise en situation à l'issue de cette formation.
Une journée de conférence-débat a eu lieu le 31 mars 2012. Nous y avons invité toutes les femmes qui avaient participé aux projets. Nous nous sommes retrouvées autour de témoignages de femmes, et des discussions ont suivi. Les femmes ont exprimé leur gratitude du fait d'être désormais capables de s'investir dans des conseils scolaires et, par exemple, dans ceux d'organisations telles que le MOFIF. D’ailleurs, certaines femmes ayant suivi nos formations ont déjà intégré des conseils d’administration.
Je vais vous citer quelques projets d'étude que le MOFIF a réalisés. En 2004, nous avons réalisé un projet d'étude intitulé « L’impact du conflit armé sur l’intégration des femmes immigrantes francophones ». En 2008, une recherche-action a été effectuée, soit « L'analyse des enjeux des femmes immigrantes et réfugiées francophones vivant en Ontario séparées de leurs enfants » ainsi qu'une autre recherche-action portant sur l'adaptabilité des services en français en matière de lutte contre la violence familiale faite aux femmes membres de la communauté des minorités raciales et ethnoculturelles francophones. Le projet suivant s'intitulait « Jeunes filles immigrantes et réfugiées francophones en action » et le dernier portait sur les connaissances et la compréhension des causes de la violence familiale dans les communautés des minorités raciales et ethnoculturelles francophones et des conséquences juridiques qui en découlent.
Je vous remercie de votre attention.
Je tiens à vous remercier de nous donner l'occasion de vous parler aujourd'hui. Ma collègue Katie Arnup et moi représentons l'Association canadienne pour la promotion des services de garde à l'enfance, une organisation vouée à la promotion d’un système de garde canadien financé par les fonds publics, inclusif, de qualité et à but non lucratif. Notre organisation sans but lucratif est composée de membres et offre une représentation régionale. Nous faisons campagne depuis 25 ans en faveur de meilleurs services de garde.
Sur une note personnelle, j'aimerais commencer par vous dire que je suis mère, et que j'ai travaillé plus de 20 ans avec les tout-petits et les nourrissons en tant qu'éducatrice de la petite enfance dans un service de garde autorisé et à but non lucratif d'Ottawa. Puisque j'ai pris soin et que j'ai participé à l'éducation de centaines d'enfants, je suis bien placée pour vous dire ce dont les enfants ont besoin pour bien se développer et bien grandir pendant que leurs parents sont au travail ou à l'école.
Il y a 32 ans, mon conjoint et moi étions de jeunes parents qui tiraient le diable par la queue afin de subvenir aux besoins de notre jeune fils. À l'image de nombreuses familles à revenu modeste — et je peux vous assurer que le salaire d'un travailleur en soins aux enfants est fort modeste —, nous avons eu du mal à trouver un service de garde abordable et de confiance, qui nous donne l'impression d'être de bons parents, et qui offre à notre fils ce dont il avait besoin pendant que nous travaillions pour nous payer un toit et de la nourriture.
J'ai également siégé au conseil d'administration du centre de la petite enfance de mon fils. Je sais donc à quel point les services de garde communautaires ont du mal à entretenir leurs installations, à répondre aux besoins quotidiens des enfants, et à recruter et fidéliser une main-d'oeuvre professionnelle et compétente, le tout avec un budget serré. J'ai été témoin du désespoir d'innombrables parents qui avaient besoin de services de garde abordables afin de travailler et de subvenir aux besoins de leurs enfants. Je peux vous raconter des histoires de parents qui se sont jetés aux genoux du directeur en l'implorant d'accorder une place à leur enfant pour qu'ils puissent saisir une occasion d'emploi. Je peux vous parler de jeunes mères monoparentales qui ne voulaient plus dépendre de l'aide sociale, mais qui étaient incapables de trouver un centre de la petite enfance abordable alors qu'elles gagnaient à peine plus que le salaire minimum.
Ces histoires se répètent depuis 30 ans, et aujourd'hui encore. C'est anormal: ces enfants et familles ne devraient pas devoir endurer une telle situation au Canada. La génération qui a aujourd'hui des enfants en bas âge est placée dans une position intenable. Ces gens manquent de temps à la maison; ils doivent composer avec les pressions à la baisse sur les salaires parallèlement à la hausse des coûts du logement et des commodités de base; et ils peinent à se payer des services comme l'aide précoce à l'apprentissage et les services de garde, qui leur permettraient de mieux concilier l'éducation de leur enfant avec leur gagne-pain.
Depuis 30 ans, les femmes canadiennes ayant des enfants en bas âge sont de plus en plus nombreuses à détenir un diplôme d'études supérieures et à occuper un emploi. Compte tenu de l'économie actuelle, la majorité des jeunes familles ne peuvent pas vivre avec un seul revenu. En 2009, le taux de participation à la vie active des femmes ayant un enfant d'âge préscolaire s'élevait à 77 p. 100, ce qui est supérieur à la plupart des pays européens.
Les services de garde canadiens accusent un retard considérable comparativement non seulement aux pays de l'Europe de l'Ouest, mais aussi aux pays anglo-américains. Selon le plus récent bilan de l'UNICEF basé sur 10 indicateurs ayant trait à l'accès et à la qualité des services de garde, le Canada arrive au dernier rang parmi les 25 pays les plus riches. Même si l'offre canadienne de service de garde s'est légèrement améliorée au fil des décennies, la situation n'est fondamentalement pas mieux que dans les années 1980, alors qu'une proportion inférieure de femmes ayant de jeunes enfants était sur le marché du travail.
Vous vous demandez peut-être en quoi tout cela est lié à l'amélioration des perspectives économiques des filles. Le fait est que les femmes donnent naissance aux enfant et que la responsabilité de subvenir à leurs besoins leur incombe encore en grande partie. Les filles d'aujourd'hui sont les mères de demain, et certaines d'entre elles seront aussi les éducatrices à la petite enfance de demain.
L'accès à un service de garde abordable et de qualité supérieure doit faire partie des priorités du Canada s'il veut que la nouvelle génération de jeunes filles et de femmes s'adapte aux nouvelles réalités de l'économie canadienne, où leur participation au marché du travail est essentielle.
On ne peut pas revenir en arrière. Il est essentiel que la femme contribue au revenu familial, tout comme à l'économie canadienne. Investir dans le système de garde est tout à fait sensé sur le plan économique, en plus d'aider les femmes et les familles. Nous avons consulté des rapports du Québec qui démontrent non seulement que l'investissement du gouvernement est rentable, mais en plus, qu'il génère des recettes fiscales supplémentaires puisque les femmes sont plus nombreuses à participer au marché du travail.
Je suis ici pour vous demander d'agir dans notre intérêt et celui de notre pays. Le moment est venu de passer à l'action en matière de services de garde.
Merci.
J'appartiens à la deuxième génération de défenseurs des services de garde. Je travaille pour la Ontario Coalition for Better Child Care, un organisme ontarien qui fait pression en matière de politiques et de financement, et qui vise la mise en place d'un système d'apprentissage et de garde des jeunes enfants qui soit universel, de qualité supérieure et sans but lucratif. Je suis heureuse de siéger au conseil d'administration de l'Association canadienne pour la promotion des services de garde à l'enfance.
Dans les années 1980, avant et après ma naissance, mes parents ont fait partie du mouvement de jeunes qui luttaient pour des services de garde abordables et accessibles. Grâce à des services de garde de qualité, mes parents ont pu faire des études supérieures et travailler. Ma mère a terminé son Ph. D., puis elle a fait carrière en tant que professeure d'université. Mais en plus, les services de garde m'ont permis de bénéficier d'un apprentissage en bas âge, ont favorisé ma socialisation et m'ont exposée à l'incroyable diversité du centre-ville de Toronto.
Mes parents ont participé au puissant mouvement des organismes de pression qui prend de l'ampleur depuis 30 ans, qui mobilise le peuple d'un bout à l'autre du pays, qui est rattaché à des organisations syndicales et à des groupes de promotion de la justice sociale, et qui est dirigé par l'Association canadienne pour la promotion des services de garde à l'enfance. Nous savons depuis des dizaines d'années que la prospérité économique des femmes et celle de l'ensemble du pays dépendent de la création d'un système de garde national.
Vingt-cinq années se sont écoulées depuis que la présidente de la Commission d'enquête sur l'égalité en matière d'emploi a dit que « la création de services de garde est la voie d’accès essentielle à l'égalité des mères de famille sur le marché du travail ». Nous en avons même la preuve au pays. En effet, le maché du travail québécois compte 70 000 mères de plus grâce au système de garde abordable et universel de la province.
Au Québec, les garderies ne coûtent que 7 $ par jour pour tout le monde, comparativement à 40 à 60 $ par jour en Ontario. Me voici pourtant en début de carrière et prête pour l'avenir, alors que le Canada se classe dernier parmi les pays de l'OCDE en matière d'accessibilité aux programmes d'apprentissage précoce. J'ai honte, et j'ai peur de ce que l'avenir réserve aux jeunes femmes comme moi.
De nombreux pays ont décidé d'investir dans un système d'apprentissage et de garde pour les jeunes enfants, car ils reconnaissent que c'est essentiel à l'égalité des femmes, et qu'il s'agit d'un meilleur départ pour les enfants. Ils ont également profité de l'excellent rendement économique à court et à long terme de leur investissement dans les premières années de vie des enfants.
Mes amis, mes collègues et moi appartenons à la génération qui paie le prix des années de compressions gouvernementales et de la récession qui vient de décimer le marché de l'emploi. Nous avons du mal à trouver un emploi et croulons sous nos dettes d'étude. Comment pouvons-nous concilier le tout si nous n'avons pas des services de garde de qualité? Comment devrions-nous avoir les moyens de payer aussi cher?
Charlotte, ma nièce adorée de un an, fait partie des quatre enfants canadiens sur cinq qui n'ont pas de place en service de garde autorisé. Lorsqu'elle sera grande et qu'elle pensera à son avenir, je ne veux pas qu'elle doive se battre pour trouver un service de garde de qualité.
Je discute avec d'innombrables parents au travail, et tous me racontent la même chose. Les services de garde sont trop chers, ils n'offrent pas suffisamment de places, et le personnel sur le terrain — surtout des femmes — est souvent sous-payé et sous-estimé malgré son travail acharné et sa formation.
Il y a 26 ans, la commission d'étude de votre comité lui-même a déclaré que le système de garde était un service de soutien essentiel. Il est temps d'aller de l'avant. Le manque d'appui de Condition féminine Canada envers la recherche et les actions de promotions fait en sorte que les organisations comme l'Association canadienne pour la promotion des services de garde à l'enfance ont du mal à entretenir des réseaux solides, à mener les recherches approfondies nécessaires à l'élaboration de politiques bien ficelées, et à faire entendre les besoins des parents.
Votre comité devrait prendre les commandes et exiger un examen approfondi de la crise qui touche les services de garde ainsi que de ses répercussions sur les femmes, les enfants et les familles du Canada.
Je m'appelle Linda Hasenfratz. Je suis directrice générale de Linamar Corporation et je suis ravie d'avoir l'occasion de m'entretenir avec le comité cet après-midi.
Pour ceux et celles d'entre vous qui ne connaissent pas notre entreprise, il s'agit d'une compagnie manufacturière diversifiée. Notre champ d'activité touche beaucoup au secteur de l'automobile, aux véhicules commerciaux, à l'énergie, à l'équipement d'accès, à l'équipement de construction, et ainsi de suite. L'an dernier, nos ventes ont totalisé 2,8 milliards de dollars. Nous comptons un effectif de quelque 16 000 employés répartis dans le monde. Environ 9 000 d'entre eux se trouvent au Canada.
Nous sommes fortement axés sur la croissance. Au cours des dernières années, nous avons plus que doublé notre effectif. Nous avons ajouté 8 000 employés depuis 2009, dont 1 500 depuis la fin de l'année dernière. Plus de la moitié d'entre eux sont ici, au Canada.
Notre entreprise met beaucoup d'accent sur la prospérité et la croissance et cherche continuellement des opportunités d'affaires. J'ai donc voulu saisir cette belle occasion pour parler un peu de ce qui me paraît important pour atteindre ces objectifs et parler de la façon dont nous essayons de créer ce genre d'avenir pour nos jeunes femmes et nos filles.
Quand je songe à la prospérité et à ce qui fait de nous un pays, une entreprise ou des personnes prospères, je retiens trois principaux éléments. Il y a la compétitivité. Nous devons être compétitifs pour obtenir un contrat. Il y a aussi les occasions favorables, les possibilités qui nous permettent d'aller de l'avant. Enfin, il faut compter sur une culture solide pour soutenir la croissance de notre entreprise.
Tout cela est vrai également pour les personnes. Nous devons tous être compétitifs, et c'est pourquoi il faut avoir les compétences appropriées. Il faut aussi qu'on nous offre des possibilités. Enfin, nous devons vivre dans une culture et une société qui nous valorisent pour que nous puissions grandir.
Si je me penche sur ces différents facteurs, je peux me demander en quoi consiste la compétitivité. Il s'agit d'innovation. Il s'agit d'efficacité. Il s'agit de produits et de procédés novateurs, de l'amélioration continue de deux choses: la productivité et l'efficacité. Tout cela s'articule autour de personnes compétentes et capables, en particulier des personnes qui ont des qualifications techniques, qui pourront assurer cette croissance.
Derrière les grandes innovations, il y a de grands scientifiques, de grands ingénieurs, de grands ouvriers et de grandes technologies. Dans une récente étude, le Forum économique mondial a indiqué que le déterminant le plus important de la compétitivité d'un pays est son talent humain: les compétences, l'éducation et la productivité de sa main-d'oeuvre.
Les femmes représentent la moitié de notre population. En permettant aux femmes de prendre part à l'innovation en développant leurs compétences, nous augmentons de façon radicale notre réserve de talent et, de là, notre compétitivité sur la scène mondiale.
Je regarde ce que nous faisons ici au Canada dans le domaine de l'éducation en général, et plus particulièrement dans l'éducation des femmes, et je crois que nous pourrions faire davantage. Nous devons mieux concerter et coordonner nos efforts. Nous avons d'excellentes écoles dans notre pays, peut-être trop dans certains secteurs. Beaucoup font double emploi. Toutes ces écoles travaillent individuellement. Certaines font des choses fantastiques. Je me demande ce que nous pouvons faire pour mieux coordonner leurs efforts. Comment pouvons-nous les mettre au défi de faire de nous les meilleurs?
Quand je songe aux femmes dans ces domaines, je crois qu'elles ne sont pas assez nombreuses. Les filles et les jeunes femmes ne sont pas en assez grand nombre dans les domaines des sciences, du génie, des métiers et de la technologie qui, comme je l'ai mentionné, sont les moteurs de notre compétitivité.
Nous devons commencer dès l'école primaire à intéresser nos jeunes filles à ces champs d'activité et poursuivre dans le réseau des écoles secondaires de manière à encourager les jeunes femmes à choisir ces carrières.
Linamar fait certains efforts dans ce sens. Et nous commençons à un jeune âge. Par exemple, nous offrons un camp d'été aux jeunes filles de 10 à 12 ans, que nous essayons d'éveiller à l'idée d'acquérir des compétences et de faire carrière dans un corps de métier.
L'an dernier, nous avons tenu le premier des six camps que nous nous sommes engagés à offrir. Nous avons eu un excellent taux de participation et les filles se sont bien amusées.
Il est donc très important d'essayer de susciter un intérêt, d'amener les jeunes filles à s'intéresser aux sciences, aux corps de métier, à la technologie et au génie. Nous avons aussi organisé plusieurs ateliers, où nous avons jumelé des élèves des écoles secondaires à des femmes qui exercent des métiers dans notre entreprise et ailleurs, pour que ces jeunes apprennent en quoi consistent ces carrières. Plus de 300 jeunes femmes ont assisté à ces ateliers. Nous les sensibilisons ainsi aux différents débouchés qu'offrent les corps de métier, la science et la technologie, et nous espérons susciter chez elles le goût de poursuivre leurs études dans ces domaines.
Nous dirigeons un programme ici, à Guelph. Notre siège social se trouve à Guelph, où il y a une forte concentration de nos emplois au Canada. Nous travaillons avec les écoles locales dans le cadre de programmes interactifs, et nous mettons à contribution nos propres ouvriers qualifiés qui apprennent aux jeunes quelles sont les carrières possibles dans le secteur de la fabrication. Plus de 1 000 jeunes ont participé à ces programmes.
Enfin, nous travaillons également avec les réseaux scolaires locaux pour parrainer l'apprentissage de jeunes femmes. Nous nous sommes engagés à former cinq femmes apprenties par année au cours des cinq prochaines années. Deux femmes se sont inscrites pour la première année, alors nous n'avons pas atteint notre objectif, mais nous sommes presque à mi-chemin. Nous sommes heureux de voir que l'intérêt commence à se manifester.
L'essentiel, je crois, c'est d'essayer d'intéresser et d'encourager nos jeunes, et en particulier nos jeunes femmes, à aller dans ces domaines, où il est fort possible d'avoir une carrière très satisfaisante et lucrative. Vous pouvez apprendre un métier spécialisé ou obtenir un diplôme d'ingénieur et finir par monter votre propre entreprise et créer quelque chose de vraiment fantastique.
Il faut donc d'abord susciter l'intérêt. Il faut ensuite travailler avec nos réseaux d'éducation pour essayer de prioriser l'enseignement dans ces domaines. J'aimerais que le Canada se fixe comme objectif de devenir le meilleur au monde en se dotant d'un système d'éducation qui créera les scientifiques et les ingénieurs les plus brillants, les plus innovateurs et les plus réputés du monde, avec le plus haut pourcentage de femmes diplômées.
On voit de nombreux exemples de gens qui prennent un tel engagement, qui affirment haut et fort qu'il faut être les meilleurs au monde pour ce qui est de la formation des gens de métier, des scientifiques et des ingénieurs et que nous voulons aussi avoir le plus grand nombre de femmes diplômées. Fixons-nous cet objectif. Mettons nos écoles au défi de concevoir des programmes et de trouver des façons de travailler ensemble pour la réalisation de cet objectif.
Occupons le podium des sciences. Nous avons vu les résultats qu'on peut obtenir lorsqu'on fixe une cible, qu'on s'engage et qu'on se donne soi-même un but à atteindre.
J'ai beaucoup parlé de compétitivité et des efforts qu'il faut déployer pour obtenir une éducation qui puisse nous aider en tant que pays. J'ai parlé des femmes en particulier, de la façon d'être compétitif et des possibilités offertes par ce type d'emplois. Toutefois, comme je l'ai mentionné au début, les occasions favorables constituent le deuxième moteur de la prospérité. Je crois que bien des gens sont frustrés parce que les filles et les jeunes femmes ne se voient pas offrir assez de possibilités.
Je crois qu'il y a un ensemble très disparate d'entreprises. Certaines sont fantastiques. Elles regardent tous les candidats avec les yeux ouverts et choisissent en fonction des compétences, des capacités, de l'enthousiasme et de l'éthique professionnelle. Toutefois, d'autres ne traitent toujours pas les candidats et les candidates sur un pied d'égalité.
Je crois qu'un des facteurs déterminants qui a contribué à ma propre réussite, c'est qu'on m'a toujours donné la possibilité d'essayer. On m'a toujours donné la chance d'essayer un nouvel emploi, la chance de faire mes preuves et de montrer que j'étais à la hauteur. Mon propre père a été un véritable champion pour moi, et il m'a encouragée sans jamais miner mon autorité.
Les choses ont donc été plus facile pour moi, je crois, parce que je pouvais compter sur cet appui. J'ai eu ce mentor qui voulait que je réussisse et qui a voulu me donner ces possibilités. C'est ensuite ma passion, mon dynamisme et mes capacités qui m'ont permis d'avancer, d'assumer ces responsabilités et de réussir.
La question que je poserais serait la suivante: Comment faire pour que les entreprises donnent ces possibilités aux femmes? Devons-nous leur demander de se fixer elles-mêmes des objectifs de diversité? Devons-nous envisager d'imposer certains règlements au niveau des conseils d'administration, par exemple? D'autres régions du monde l'ont fait, ont adopté des règlements pour renforcer certains niveaux de diversité et la représentation des femmes au sein des conseils d'administration.
Mais la première étape, c'est...
À une certaine époque, le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial finançaient mon organisme. Grâce à ce financement, nous étions en mesure d'établir des liens directs avec les collectivités. Nous avons cette capacité. Nous travaillons directement avec les centres, ce qui nous permet d'avoir du personnel et d'entretenir des liens avec les parents.
De cette façon, nous avons été en mesure de créer des réseaux à l'échelle provinciale, et je sais que d'autres organismes ont fait la même chose. C'est vraiment la seule façon d'établir un lien étroit avec les familles, de connaître leurs besoins et les lacunes existantes, et d'inclure ceux qui n'ont pas accès. En effet, nous savons que 80 p. 100 des familles n'ont pas accès à un espace. Comment pouvons-nous amorcer ces conversations et être en mesure de les représenter?
Le gouvernement fédéral et le gouvernement provincial ont tous les deux cessé de nous financer. Nos membres investissent dans notre organisme, car ce sont des centres de la petite enfance, et ils ont besoin de cette représentation collective. Si nous perdons de la capacité et ne sommes plus en mesure de représenter ces centres, personne n'entendra parler de leur fermeture.
En Ontario, nous sommes au beau milieu d'une crise concernant les services de garde à l'enfance. Des centres ferment leurs portes. Aujourd'hui, j'ai reçu un appel au sujet d'un excellent centre, à Belleville, qui représente environ 100 familles, et qui fermera ses portes. Les journaux n'en parleraient jamais si les parents ne nous appelaient pas, moi et mes collègues, et si nous n'avions pas commencé à faire quelque chose à ce sujet.
L'autre chose, c'est que ces familles n'ont aucun appui lorsque ces centres de la petite enfance ferment leurs portes. À moins qu'on sensibilise la population aux répercussions de la fermeture d'un centre de la petite enfance, qu'arrivera-t-il à ses employés, et aux familles et à la collectivité qui perdent ce centre? Je pense que sans organisme pour prendre la parole et faire le travail, l'avenir des femmes semble très sombre.
Il nous est très difficile d'attirer les familles lorsque nous organisons des événements médiatiques, etc. En effet, les parents travaillent. Ils courent à leur travail et aux activités de leurs enfants. Ils ne peuvent pas toujours être en train d'exiger de meilleurs services d'aide à l'enfance. Ils ont besoin de gens pour les représenter.
C'est ce que je fais: je parle aux parents lorsqu'ils ont le temps.