:
Merci, madame la présidente.
Je vous salue, ainsi que les membres du comité. Je vous remercie de m'avoir invité à me joindre à vous ce matin par voie de vidéoconférence.
Je suis le sous-commissaire Craig Callens, commandant de l'unité de la GRC en Colombie-Britannique, aussi connue sous le nom de Division E.
Je suis accompagné aujourd'hui par l'inspectrice Carol Bradley, chef d'équipe du programme pour le respect en milieu de travail de la Division E. Elle pourra aider à répondre à toute question concernant les activités et initiatives liées au respect en milieu de travail qui sont en cours en Colombie-Britannique.
Puisqu'il s'agit de la première fois que je vous parle, j'aimerais commencer par donner un bref aperçu de la Division E
La GRC en Colombie-Britannique est la force policière qui a autorité dans toutes les municipalités, sauf 11. Elle est la force policière provinciale, et nous avons bien entendu une forte présence en ce qui a trait à notre mandat fédéral.
Soixante-quinze pour cent des Britanno-Colombiens reçoivent des services de police de première ligne de la GRC par l'entremise des 185 détachements qui couvent 99 p. 100 du secteur géographique de la Colombie-Britannique, dont 190 collectivités de Premières Nations.
Nous avons plus de 9 000 employés en Colombie-Britannique, c'est-à-dire plus de 6 400 membres réguliers assermentés et plus de 2 000 employés civils. Notre effectif varié comprend plus de 1 400 membres réguliers de sexe féminin, ce qui représente environ 23 p. 100 de nos policiers assermentés.
Sur le plan organisationnel, nous avons un quartier général de division à Surrey, en Colombie-Britannique, et quatre districts géographiques : l'Île de Vancouver, le Nord, le Sud-Est et le Lower Mainland.
Nous répondons habituellement à plus de un million d'appels de service par année.
Je suis conscient que vous vous intéressez au travail que nous effectuons ici, en Colombie-Britannique, concernant notre programme pour le respect en milieu de travail. Je peux vous fournir un bref aperçu et certains points saillants.
Il y a environ un an, peu après ma nomination au poste de commandant de la Division E, j'ai demandé une analyse pratique des méthodes actuelles de la division servant à assurer un milieu de travail respectueux et je me suis montré intéressé à ce qu'on examine et trouve de nouvelles façons de permettre aux personnes qui font état de cas de harcèlement fondé sur le sexe de se manifester et de signaler les incidents sans crainte de représailles ou de punition.
J'ai demandé la tenue d'une consultation générale auprès d'un échantillon représentatif d'employés de sexe féminin dans l'ensemble de la Colombie-Britannique, non seulement pour connaître leurs expériences, mais aussi pour connaître toute préoccupation ou recommandation qu'elles pourraient avoir sur la création d'un milieu de travail sûr et sain.
Simultanément, nous avons également reçu et analysé les résultats et recommandations du projet de professionnalisme policier réalisé par l'Association canadienne des chefs de police.
Conjointement avec d'autres initiatives de ressources humaines en cours, le plan d'action pour le respect en milieu de travail de la Division E a été élaboré en avril 2012 avec 11 objectifs précis et 51 mesures à prendre divisées en trois phases établies avec des délais et des buts.
Notre plan d'action pour le respect en milieu de travail comprend notamment l'examen de la documentation sur les milieux de travail respectueux pour déterminer les pratiques exemplaires concernant la création et le maintien d'un milieu de travail respectueux au sein d'un organisme policier.
Un sondage a été réalisé auprès des employés; il s'agit du sondage le plus important et le plus complet jamais mené en Colombie-Britannique. Il visait plus de 3 100 employés, qui ont formulé des commentaires et des suggestions sur 19 facteurs liés au milieu de travail.
Un système d'intervention rapide, le système de rapport sur les problèmes de rendement, a été mis en oeuvre pour surveiller et suivre les indicateurs de comportement afin de veiller au bien-être et au soutien rapide des employés.
Une formation sur la sensibilisation au harcèlement et les enquêtes connexes a été offerte, et plus de 100 enquêteurs formés sont maintenant disponibles.
On a désigné et formé 23 conseillers en respect au travail afin de répondre aux appels allant depuis une demande de renseignements simples jusqu'à l'aide aux employés aux prises avec un problème en milieu de travail qui doit être réglé. Cette semaine, 24 personnes supplémentaires sont formées.
Mes trois commissaires adjoints, qui font partie de mon équipe de gestion supérieure, ont commencé à présenter notre exposé sur le leadership éthique il y a trois mois durant le cours obligatoire de maintien des compétences opérationnelles au Centre de formation de la région du Pacifique.
Je suis également conférencier pour nos programmes de formation des superviseurs et des gestionnaires, auxquels a été intégré le maintien d'un milieu de travail respectueux.
Nous avons embauché deux spécialistes non officiels de la gestion des conflits pour fournir de la formation, du soutien et de l'aide aux employés, aux superviseurs et aux gestionnaires en vue de gérer et de régler les conflits en milieu de travail de façon proactive, opportune et efficace.
Un comité consultatif pour le respect en milieu de travail a été créé pour servir d'expert et appuyer nos dirigeants supérieurs et l'équipe de gestion de la division lorsqu'ils élaborent des plans précis pour combler les lacunes déterminées dans le sondage auprès des employés.
Stephen Maguire, professeur à l'Université Carlton et coauteur de l'étude sur le professionnalisme policier de l'ACCP, donne des ateliers sur le leadership éthique à l'intention de nos conseillers en milieu de travail et des membres du comité. Un atelier se déroule aujourd'hui et il y en aura un autre dans trois semaines.
Il y a deux semaines, nous avons tenu un atelier pour 25 gestionnaires sur la promotion du changement de culture et l'amélioration de l'égalité des sexes.
Mais ce qui est peut-être le plus important, un système de rapport confidentiel électronique a été créé, et nous prévoyons le mettre en fonction au plus tard le 1er avril 2013. Ce système constitue un moyen de signaler une situation de façon confidentielle à l'extérieur de la chaîne de commandement.
Tout le plan est appuyé par un plan de communication complet afin que tous les employés soient au courant des initiatives et des sujets auxquels on a donné suite.
Beaucoup de travail a été accompli et est réalisé pour régler les problèmes et les lacunes que nous et nos employés ici, en Colombie-Britannique, avons détectés. Je fais confiance au leadership fourni par l'inspectrice Bradley et à la détermination de mon officier supérieur à appuyer cet important travail.
Il est important de souligner que ce plan n'est pas une solution miracle ou visant à obtenir des gains à court terme. Il vise a changer notre façon de faire. Il vise a créer un milieu où les employés se sentent appréciés et les dirigeants peuvent s'épanouir. Il vise à être viable; il s'agit en effet d'une idée qui est devenue un plan, et ensuite un programme dans le but de devenir un aspect fondamental des activités de la GRC en Colombie-Britannique. Ce plan est ambitieux, avec des délais courts, mais je crois qu'il est réalisable.
Nous mettons en commun tout ce que nous avons appris, collaborons avec nos collègues des autres divisions et à l'échelle nationale, et ajustons nos façons de faire au besoin.
Je vous ai présenté un bref aperçu du plan d'action et du programme pour le respect en milieu de travail mis en oeuvre ici, en Colombie-Britannique. Nous répondrons à vos questions avec grand plaisir.
Merci.
:
Je vous remercie, madame la présidente.
[Traduction]
Nous sommes ici pour discuter de la nécessité de faire preuve de leadership dans ce dossier. Il ne fait aucun doute que partout au pays, on a été touché par les incidents liés à la GRC et les récits poignants des policières.
Puisque que nous faisons partie du comité de la condition féminine, nous croyons certainement que Condition féminine Canada a un rôle de premier plan à jouer pour mettre fin au harcèlement sexuel dans les milieux de travail fédéraux. J'aimerais également poursuivre cette conversation avec la ministre, et j'aimerais lire une motion pour le compte rendu: « Que, conformément aux articles 81(4) et 81(5) du Règlement, le comité invite la ministre de la Condition féminine et des fonctionnaires du ministère à comparaître, au plus tard le 19 mars 2013, pour discuter du Budget supplémentaire des dépenses (C) 2012-2013 et du Budget principal des dépenses 2013-2014. » Je remettrai la motion par écrit à la greffière.
Pour revenir à la question du leadership, mardi dernier, M. McPhail a nié l'existence du harcèlement sexuel systémique. Ensuite, le commissaire Paulson nous a dit qu'il y avait une dysfonction culturelle. La réalité, c'est qu'un recours collectif auquel participent 200 personnes a été intenté contre la GRC, ce qui ne s'est pas produit dans un autre milieu de travail au pays; il s'agit donc certainement d'un problème étendu au sein de la GRC.
Il est évident, comme vous l'avez précisé, que vous avez pris les mesures qui s'imposent dans cette situation, mais comme ma collègue Mme Sgro l'a mentionné, de nombreux cas précédents sont toujours en suspens et les griefs sont écrasants, comme le sont les conséquences avec lesquelles ces femmes doivent vivre au quotidien.
Le commissaire a mentionné que la GRC tentait de créer un milieu de travail sans distinction entre les sexes — je pense qu'on peut faire valoir qu'un tel milieu de travail ne peut pas exister — et ensuite, évidemment, dans la phrase suivante, il a parlé des objectifs ambitieux en matière de recrutement pour embaucher plus de femmes au sein de la GRC.
Il y a aussi les éléments tangibles dont vous avez parlé: les mécanismes de rapport, les politiques, le guide, l'embauche de gens. Ce sont tous des éléments clés pour résoudre le problème. Mais en ce qui concerne la culture, l'un des points qui ont été soulevés par un grand nombre de personnes, c'est qu'il faut que des femmes occupent des postes où se prennent les décisions, c'est-à-dire les postes supérieurs.
J'aimerais que l'inspecteur Bradley ou le sous-commissaire Callens nous parlent de la situation de la division « E ». Combien de femmes occupent des postes de niveau supérieur?
Je vous remercie tous les deux d'être ici, sous-commissaire Callens et inspectrice Bradley.
Je m'appelle Wai Young. Je suis la députée de , en Colombie-Britannique. Vous savez probablement que cet enjeu est de la plus haute importance pour les Britanno-Colombiens, peut-être pas à Vancouver, parce que nous avons notre propre force de police, mais je crois que tout cela a une incidence sur la confiance du public. Parce que si nous ne pouvons pas faire confiance à la GRC, les autres corps de police vont en souffrir eux aussi.
Je sais très bien que je n'ai que peu de temps, donc je vais être assez directe dans mes questions. Juste avant, j'aimerais vous féliciter, parce qu'il n'y a qu'un peu plus d'un an que vous assumez ces fonctions et que vous avez agi très rapidement pour changer beaucoup les moeurs dans un milieu très traditionnel. De toute évidence, vos efforts portent déjà fruits.
J'ai quelques questions à poser sur l'information que nous avons recueillie aujourd'hui. Vous nous avez soumis le « Rapport sommaire sur les consultations concernant le harcèlement fondé sur le sexe et les milieux de travail respectueux ». Je vois que 426 employés ont été interrogés en préparation de ce rapport, mais ce ne sont que des femmes. Est-ce exact? Vous n'avez pas interrogé d'hommes.