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Madame la présidente, mesdames et messieurs, bonjour. Nous sommes heureuses d'avoir l'occasion de nous adresser à vous.
Le harcèlement sexuel dans la fonction publique fédérale est une question importante. Vous conviendrez, nous l'espérons, que les pratiques en vigueur à Postes Canada sont un bon exemple d'une gestion efficace de cette question. Nos pratiques sont un élément important de notre effort global visant à créer un environnement de travail où les gens se sentent en sécurité, respectés et productifs.
Tout d'abord, voici le contexte dans lequel travaille notre effectif. À Postes Canada, sans compter nos filiales, comme Purolator, nous employons environ 65 000 personnes. Cela comprend nos employés à temps plein, à temps partiel et de durée déterminée. Nos employés travaillent dans toutes les collectivités du Canada, y compris dans des endroits isolés et des quartiers de tous genres. Nous employons des milliers d'agents de livraison qui parcourent les rues et se présentent aux portes. Ces employés ont d'innombrables interactions directes avec les Canadiens, puisque nous livrons le courrier à plus de 15 millions d'adresses chaque jour ouvrable. Ce contexte est important. Bien que des cas puissent survenir dans notre milieu de travail, le harcèlement sexuel peut également se produire dans les lieux publics.
Notre engagement consiste à offrir un milieu de travail sécuritaire, respectueux et équitable. Nous nous efforçons d'atteindre ces objectifs en nous concentrant sur plusieurs éléments, c'est-à-dire: un leadership engagé; l'accent que nous mettons sur la prévention et les réponses rapides, appropriées et efficaces lorsque des incidents se produisent; l'influence positive d'un effectif diversifié; l'incidence positive de la formation, qui concerne de près nos syndicats; le savoir-faire de notre équipe des droits de la personne, qui a été reconnu aussi bien par la Commission canadienne des droits de la personne que par Ressources humaines et Développement des compétences Canada.
Je parlerai d'abord de leadership, puisque tout part de là.
Je travaille depuis plus de 23 ans à Postes Canada et je peux vous assurer que notre société ne tolère pas le harcèlement sexuel. Si un cadre supérieur apprenait qu'un chef d'équipe n'avait pas pris des mesures appropriées pour répondre à une plainte de harcèlement sexuel, il y aurait des conséquences aussi bien pour ce chef d'équipe que pour l'employé qui a commis le harcèlement. Nos politiques n'existent pas simplement sur papier. Nous ne sommes pas parfaits, mais nous joignons le geste à la parole.
Nos chefs savent qu'ils sont tenus de respecter les valeurs de notre société. Cette attente est réitérée dans nos processus d'embauche, de gestion du rendement, de formation et de gestion du talent.
Je parle avec une confiance qui découle de mon expérience: j'ai pris part à des décisions visant le congédiement de personnes pour des infractions graves à notre politique en matière de harcèlement. Notre effectif est un microcosme de la population canadienne. En conséquence, il arrive malheureusement que des incidents surviennent. Lorsque c'est le cas, nous faisons enquête et nous prenons les mesures qui s'imposent. Selon les circonstances, une gamme de conséquences peut s'appliquer. Certains incidents sont réglés grâce à une conversation franche ou à un avertissement, tandis que d'autres demandent une intervention plus soutenue. Pour les infractions graves, rien de moins que le renvoi de l'employé est la solution qui s'impose.
Je vais maintenant demander à Amanda de vous parler de la diversité de notre effectif, de notre politique en matière de harcèlement et de la façon dont elle est communiquée et mise en application, ainsi que des moyens mis à la disposition des employés pour dénoncer le harcèlement.
Nous croyons que le fait d'avoir une représentation égale d'hommes et de femmes dans notre effectif contribue à la culture de respect que nous travaillons d'arrache-pied à mettre en place. Les femmes constituent la moitié de notre effectif, et cette proportion est un peu plus élevée que la moyenne nationale. Les femmes sont de plus en plus recrutées pour les postes de cadres supérieurs. Nous continuons de travailler en vue d'augmenter leurs taux de représentation dans les secteurs tels que les Opérations. Nous pensons que cet équilibre aide des dizaines de milliers d'hommes et de femmes à travailler de façon productive et professionnelle, côte à côte, tout en profitant de relations respectueuses.
À Postes Canada, le harcèlement sexuel est compris dans notre politique en matière de harcèlement. Cette politique, à son tour, fait partie d'une approche globale plus large visant la création d'un milieu de travail sécuritaire et respectueux.
Cette approche globale est reflétée dans nos valeurs, dans notre Code de conduite, dans notre politique sur la violence en milieu de travail et dans notre formation sur les droits de la personne. Nous sommes d'avis que tous les employés ont droit à un environnement de travail exempt de toute forme de harcèlement, y compris celles qui sont interdites aux termes de la Loi canadienne sur les droits de la personne.
À Postes Canada, les chefs d'équipe et les administrateurs de l'entreprise sont tenus de signaler tout incident de harcèlement dont ils sont témoins ou dont ils sont au courant.
Notre politique en matière de harcèlement, tout comme notre Code de conduite, est incluse dans la trousse d'orientation donnée à tous les nouveaux employés, peu importe leur rôle. Elle est également disponible sur notre site Web interne. Elle est intégrée à notre formation, ce qui reflète la relation respectueuse avec les dirigeants de nos syndicats.
Nous avons travaillé en étroite collaboration avec nos syndicats sur notre politique en matière de harcèlement et notre formation en matière de droits de la personne; cette collaboration vise également à éduquer les employés sur la prévention et la répression de la violence en milieu de travail. Nos programmes de formation continue sont offerts en salle de classe, dans des guides d'autoformation et en ligne.
Par exemple, les superviseurs suivent un cours obligatoire que nous appelons le programme-cadre, dans lequel ils reçoivent une formation en salle de classe ayant pour thème un milieu de travail sans discrimination ni harcèlement. Depuis plusieurs années, les nouveaux employés représentés par le syndicat des travailleurs et travailleuses des postes et par l'Alliance de la fonction publique du Canada suivent une formation sur les droits de la personne et sur les conflits en milieu de travail. Cette formation, dispensée en salle de classe, est animée conjointement par des formateurs de nos syndicats et dure trois heures et demie. Ces séances de formation sont bien accueillies.
Nos employés peuvent signaler les incidents de harcèlement sexuel de plusieurs façons. Ils peuvent signaler l'incident à leur superviseur ou à un membre de la direction, à leur représentant local des droits de la personne ou à leur représentant local du syndicat ou de l'association, avoir recours à notre Programme d'aide aux employés, ou encore signaler l'incident dans le cadre de notre programme de dénonciation anonyme. Ce service est géré par une tierce partie indépendante, qui reçoit les signalisations par une ligne téléphonique sans frais, par Internet et par la poste. Les employés peuvent également déposer un grief ou soumettre une plainte officielle, que ce soit auprès de la Commission canadienne des droits de la personne ou en vertu du Code canadien du travail.
Les signalisations sont confidentielles. Lorsqu'elle mène une enquête sur les plaintes, la direction ne révélera pas l'identité des plaignants à moins que cela ne soit essentiel pour régler la plainte. C'est important pour assurer l'intégrité du procédé.
Bien que le harcèlement sexuel puisse survenir d'une façon ou d'une autre et à divers degrés, il n'est jamais acceptable. En 2012, nous avons fait l'objet d'une plainte officielle et de 48 plaintes officieuses en matière de droits de la personne fondées sur le sexe. Au total, en comptant celles-ci, nous avons reçu 25 plaintes officielles et 137 plaintes officieuses en matière de droits de la personne.
Les plaintes officielles en matière de droits de la personne sont fondées sur les 11 motifs de discrimination proscrites et sont soumises directement à la Commission canadienne des droits de la personne aux fins d'enquête.
La plupart de ces incidents concernaient des cas de harcèlement entre employés, mais dans plusieurs cas, l'un ou l'autre de nos employés a fait l'objet de harcèlement de la part d'un membre du public.
Nous pensons réellement que nos politiques sont efficaces et nous en sommes fiers. Nous croyons que nos pratiques, nos employés et notre bilan reflètent notre engagement à l'égard de la prévention du harcèlement sexuel.
J'aimerais vous parler d'un exemple, une situation où un employé transgenre a fait la transition d'homme à femme. Comme vous vous en doutez, il s'agit d'une situation d'une nature très délicate. Nous avons travaillé fort et en étroite collaboration avec le premier employé et avec d'autres personnes depuis afin d'assurer une transition sécuritaire, respectueuse et en douceur sur les lieux de travail.
Nous avons atteint notre objectif et nous en sommes très fiers. Le fait que d'autres personnes aient fait la même démarche au même endroit nous indique que les personnes transgenres qui envisagent une transition peuvent se sentir en sécurité et bénéficier d'un soutien dans notre milieu de travail. En fait, la Commission canadienne des droits de la personne nous a demandé de faire part de notre expérience à d'autres employeurs et d'élaborer des pratiques exemplaires.
Je vais demander maintenant à Ann Therese de conclure notre exposé.
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Les formations sont différentes. Les superviseurs reçoivent une formation d’environ trois heures et demie dans le cadre de leur programme d’orientation au poste de chef d’équipe. L’an dernier, environ 400 superviseurs ont reçu cette formation.
Les employés de première ligne reçoivent, eux aussi, cette formation dans le cadre de leur programme d’orientation à leur arrivée à la société. Il s’agit également d’une formation de trois heures et demie conçue et offerte en collaboration avec les syndicats.
La formation des employés concerne particulièrement les droits de la personne, alors que celle des superviseurs porte sur de nombreux sujets différents. Encore une fois, cette formation dure trois heures et demie, sur plusieurs jours, et porte principalement sur les droits de la personne, et il y a aussi une composante sur le harcèlement sexuel.
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Merci, madame la présidente.
Je vous souhaite la bienvenue et vous remercie d'être parmi nous. Parfois, il n'est pas facile d'obtenir la présence de témoins. Je vous félicite et vous remercie.
J'aimerais vous poser quelques questions relatives aux données que vous avez recueillies. Il est possible que vous ayez déjà cité ces chiffres au cours de votre présentation, mais que je les aie ratés, étant donné que je n'en ai pas de copie sous la main.
Avez-vous recueilli des données sur les plaintes de harcèlement à Postes Canada de façon générale, et en particulier sur le harcèlement sexuel? Comme je vous l'ai déjà dit, il est possible que vous l'ayez déjà mentionné lors de votre témoignage.
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Merci, madame la présidente. Bienvenue aux témoins. Nous sommes heureux de vous accueillir.
Nous interagissons tous avec les postiers et nous vous sommes reconnaissants pour le travail que vous faites. Il est agréable d’entendre parler d’un organisme comme le vôtre qui s’efforce à fournir à ses employés un milieu de travail sécuritaire, productif et exempt de harcèlement, même si, dans votre cas, les milieux de travail sont différents: les employés travaillent soit dans un édifice, soit sur la route. C’est beaucoup plus difficile à contrôler.
Vous dites que vous parlez souvent à d’autres groupes de vos pratiques exemplaires. Vous avez parlé de votre programme de dénonciation et des envois postaux aux domiciles des employés, deux très bonnes pratiques.
Y a-t-il d’autres pratiques que vous considérez des pratiques exemplaires et que les autres sont toujours heureux d’apprendre?
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Il y a aussi d’autres exemples. Au cours des deux ou trois dernières années, nous avons accompli beaucoup de choses dans le milieu de travail, alors c’est stimulant.
En ce qui concerne les transgenres, nous avons facilité la transition de cinq de nos employés transgenres dans leur milieu de travail. Je tiens à féliciter notre gestionnaire des ressources humaines de la région du Pacifique qui a pris l’initiative de travailler avec des groupes communautaires dans ce dossier et mis en place un programme qui vient d’être reconnu par la Commission canadienne des droits de la personne. Nos collègues chez Purolator sont très intéressé à en apprendre davantage sur ce programme.
Ce programme encourage la participation de l'employé transgenre qui désire faire la transition dans son milieu de travail. Nous avons travaillé avec les employés concernés en fonction de leurs besoins et passé beaucoup de temps avec leurs collègues et les gens avec lesquels ils auraient des rapports directs afin de les sensibiliser à la question et pour leur expliquer vraiment ce qu’est le transgendérisme. Je crois que beaucoup d’entre eux avaient de la difficulté à comprendre la situation. Comme vous le savez, l’efficacité d’une politique repose sur le soutien offert en matière de sensibilisation et de compréhension aux diverses situations.
Nous sommes très heureux d’avoir pu mettre en place ce programme et de voir nos efforts être reconnus.
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Je réfléchis à votre question sur les incidents non signalés depuis tout à l'heure, et, pour plusieurs raisons, la réponse est non. Je conviens toutefois que certains pourraient avoir du mal à porter des accusations de harcèlement sexuel.
Je vous donne cette réponse parce que nos employés ont accès à plusieurs outils, et qu'ils les utilisent activement. Ainsi, une victime peut choisir de signaler l'incident dans l'anonymat ou de se confier à une personne avec laquelle elle se sent plus à l'aise.
Tout à l'heure, un membre du comité a demandé ce qui se passe si l'incident implique un superviseur direct. En fait, l'employé a d'autres recours et peut passer par son représentant syndical, qui s'adressera directement à nous au nom de l'employé.
Du côté des représentants des droits de la personne, on remarque que certains d'entre eux occupent le poste depuis fort longtemps et sont profondément respectés en raison de leur impartialité, mais aussi de leurs connaissances et de leur expérience dans le domaine.
Comme plusieurs autres intervenants, je cherche ce que vous pourriez nous apprendre. Vous semblez avoir réussi à mettre en oeuvre un plan qui donne plus de moyens d'action aux femmes, qui sont souvent les victimes des affaires de harcèlement sexuel. Aussi, la prévention semble compter pour une grande partie de vos efforts. J'aimerais regarder cet aspect d'un peu plus près.
Sauf erreur, et vous me corrigerez si je me trompe, il est important de comprendre les risques, entre autres. La tolérance zéro est un objectif, mais il existe une probabilité, aussi mince soit-elle, que des incidents surviennent. Il faut donc former les femmes pour qu'elles sachent comment réagir afin de ne pas être victimes et de pouvoir affronter ce genre de situation. Est-ce exact?
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Oui, c'est une excellente question.
Pour commencer, je ne sais pas s'il y a des ministères qui offrent une formation plus longue que la nôtre. Le cours en ligne que nous offrons dure une heure, selon nos estimations. La formation en classe que nous offrons aux recrues du STTP et de l'ASPC est prévue dans la convention collective, en fait, et elle fait partie de nos obligations envers les agents négociateurs. Il s'agit d'une séance de trois heures et demie, soit d'une demi-journée en classe, ce qui est vraiment l'idéal pour bien sensibiliser les gens sur le sujet et leur permettre de faire des exercices.
Comme Ann Therese et moi l'avons déjà dit, cette formation est préparée conjointement avec les syndicats. Nous travaillons en collaboration pour en établir le contenu, et c'est la limite de temps dont nous disposons. Je pense que c'est suffisant. Nous recueillons les impressions des participants et en règle générale, elles sont positives.
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Je vais avoir l'air de me répéter un peu, mais je pense que c'est une question de culture, ce qui ne vous surprendra peut-être pas.
Comme je l'ai mentionné dans mon exposé, nous ne sommes pas parfaits, et Postes Canada travaille continuellement à améliorer sa culture en milieu de travail. Nous prenons diverses mesures pour changer la donne.
Par exemple, nous organisons des séances de discussions ouvertes avec les employés de première ligne. En 2011, une centaine de gestionnaires ont parcouru le pays pour aller rencontrer quelque 23 000 employés de première ligne. C'est assez exceptionnel. Nous sommes sortis de nos bureaux pour nous rendre dans nos usines et dans nos dépôts. Nous sommes allés parler aux gens. Nous leur avons parlé de nos activités, mais je pense que nous leur avons montré le côté humain de l'équipe de direction. C'est quelque chose qui ne se fait pas très souvent. Je ne sais pas à quel point ce serait possible dans la pratique pour d'autres personnes, mais je pense que l'idée, c'est de se rendre accessible, de servir de modèle, d'être à l'écoute. C'est que nous essayons de faire, entre autres choses.
Nous faisons périodiquement le point avec nos présidents. En 2012, les présidents et les premiers vice-présidents ont rehaussé la barre. Ils sont allés rencontrer environ 3 300 directeurs de première ligne. Au départ, nous sommes allés rencontrer directement des employés de première ligne, puis nous sommes allés voir les gens qui les dirigeaient. Encore une fois, ces conversations ne portaient pas sur le harcèlement. Elles portaient sur nos activités en général. Elles visaient à ouvrir le dialogue, et je pense que c'est important. C'est mon point de vue.
Nous avons établi des valeurs, un code de conduite et d'excellentes politiques. Beaucoup d'autres personnes vous l'ont dit, j'en suis certaine. Je pense que la clé de leur respect, c'est de les rappeler constamment. Comme je l'ai mentionné il y a quelques instants, nous sommes en plein processus de gestion du rendement, et j'ai la chance d'entendre les conversations qui ont lieu et même d'y apporter mon grain de sel. Quand nous nous rendons compte qu'il y a des gens qui ne respectent pas nécessairement nos valeurs, nous les rappelons dans nos conversations et nous répétons nos attentes. C'est le genre de chose qu'il faut faire. Je pourrais vous en parler encore longtemps, mais je pense que c'est le genre de chose qui permet de répondre aux attentes pour établir un milieu de travail sans harcèlement. Je pense que c'est ce qu'il faut faire pour que cela fonctionne.
Je remercie infiniment les témoins de se joindre à nous aujourd'hui.
J'aimerais revenir à ce qui a été dit sur le sentiment d'insécurité d'emploi.
Je comprends bien que vous avez eu recours à l'attrition. Ce n'est cependant clairement pas l'expérience qu'en retirent beaucoup de fonctionnaires dont les postes ont été supprimés. Beaucoup d'entre eux n'ont aucune sécurité d'emploi. Les gens semblent avoir tendance à ne pas vouloir signaler les incidents parce qu'ils ont peur de perdre leur emploi, les femmes en particulier, je dirais.
Vous avez mentionné les défis que présente notre société de plus en plus axée sur la technologie numérique et auxquels Postes Canada est confrontée. Il apparaît également que les employés de première ligne ont parfois l'impression de ne pas toujours être soutenus. Il y a eu dernièrement des perturbations importantes du travail, notamment le lockout de l'année dernière.
Je soulève en partie la question pour les collectivités nordiques et rurales que je représente. Il y a les facteurs, mais il y a aussi toutes les personnes qui travaillent au comptoir. Je parle non seulement du stress que peuvent ressentir ces employés, mais aussi des tensions qu'il peut y avoir avec le public. Je vous parle d'expériences concrètes que des gens m'ont racontées.
Je me demande ce que fait Postes Canada pour composer avec ce genre de réalité. Quel type d'effort déployez-vous au jour le jour pour comprendre la réalité des personnes qui travaillent en région rurale éloignée, où la société n'est pas tout à fait rendue à l'ère du numérique autant que dans les villes, soyons honnêtes. Là-bas, les gens dépendent beaucoup plus de leur courrier et de leur relation avec leur facteur et avec Postes Canada.
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Je vais essayer de vous répondre.
Nous avons tout récemment pris des mesures en ce sens, au moyen des initiatives de prévention et de répression de la violence en milieu de travail. Nous avons entrepris d'évaluer le risque qui existe dans les collectivités rurales et éloignées et nous nous sommes rendu compte, pour réagir à votre observation, que les employés qui travaillent là-bas peuvent être exposés à des risques particuliers dans leurs rapports avec le public. Il y a aussi tout le stress potentiel que peut créer ce milieu de travail.
Nous avons donc préparé une formation, dans laquelle nous parlons de la situation des gens qui travaillent seuls et qui n'ont pas accès au réseau de soutien qui existe en milieu urbain.
Je dirais cependant que je ne sais pas si nous avons bien cerné toute l'ampleur du problème. Il est difficile d'offrir à ces personnes tout le matériel de prévention et de protection dont elles auraient besoin. Nous avons créé des cahiers d'exercices et des guides d'auto-analyse pour elles. Il est difficile pour nous d'offrir dans les collectivités nordiques et éloignées le même type de formation que dans les grands centres urbains. Nous cherchons encore à nous améliorer. Nous devons trouver des solutions pour les employés de notre réseau de distribution qui travaillent dans ces collectivités.
Je sais qu'au Québec, notre représentante des droits de la personne a pris le temps de se rendre dans les collectivités nordiques avec son équipe pour essayer de trouver des solutions aux problématiques uniques qui s'y posent. Bref, nous travaillons toujours à essayer de trouver des solutions.