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Madame la présidente, membres du comité, bonjour.
Le major Langlois m'accompagne. Il est conseiller juridique du grand prévôt des Forces canadiennes et commandant du Groupe de la police militaire des Forces canadiennes. Il est affecté au Groupe de la police militaire et relève du directeur juridique, Justice militaire, du juge-avocat général. Son mandat est d'offrir des avis et des conseils au grand prévôt ainsi qu'à son personnel.
Je suis chef d'état-major du Groupe de la police militaire des Forces canadiennes en ce qui concerne la gestion efficace et efficiente du quartier général du Groupe de la police militaire et de tout le personnel qui y est affecté, qu'il soit militaire ou non. Je suis aussi le commandant du quartier général.
[Traduction]
Je voudrais d'abord vous parler de la police militaire, de sa structure organisationnelle et de ses rôles, mandats et compétences au sein du ministère de la Défense nationale, des Forces armées canadiennes et du système de justice militaire. Je tenterai ensuite d'expliquer son rôle, ou plutôt son absence de rôle, dans les enquêtes relatives aux cas de harcèlement sexuel au sein des Forces armées canadiennes.
Je vais aborder la décision de traiter un incident, par la prise de mesures administratives, en tant que harcèlement sexuel ou au moyen de mesures disciplinaires conformément au Code de discipline militaire ainsi que notre rôle dans cette décision et également le rôle de la police militaire dans les enquêtes portant sur l'inconduite sexuelle.
Enfin, je sais que vous avez également demandé des renseignements sur le traitement des plaintes en matière de harcèlement sexuel provenant d'un membre ou contre un membre de la police militaire. Il en sera donc question.
La police militaire des Forces canadiennes est le service de police du ministère de la Défense nationale et des Forces armées canadiennes. Elle détient ses pouvoirs en vertu de l'article 156 de la Loi sur la défense nationale. Les agents de la police militaire sont également reconnus en tant qu'agents de la paix à l'article 2 du Code criminel du Canada dans l'exercice de leurs fonctions de policiers.
Les agents de la police militaire sont des membres des Forces armées canadiennes et reçoivent une instruction militaire régulière, comme tous les autres membres. Ils reçoivent aussi le même genre de formation policière spécialisée que les membres des autres services de police au Canada. Ainsi, les agents de la police militaire bénéficient d'une formation complète et détiennent les pouvoirs nécessaires pour enquêter sur des crimes de nature sexuelle.
[Français]
En bref, la police militaire comprend des professionnels qui sont membres à la fois de la profession des armes et de celle de l'application de la loi. Les membres de la police militaire sont assujettis aux mêmes politiques administratives et disciplinaires ainsi qu'aux mêmes procédures que tout autre membre des Forces canadiennes. De plus, ils sont assujettis au Code de déontologie de la police militaire, qu'ils soient ou non en service.
Le grand prévôt est chef de police de la police militaire. Il exerce deux rôles principaux.
[Traduction]
Premièrement, en tant que grand prévôt des Forces canadiennes, il est responsable de toutes les enquêtes menées par la police militaire, de l'établissement des normes de sélection et de formation qui s'appliquent aux candidats de la police militaire et du respect de ces normes, de l'établissement des normes professionnelles et d'entraînement qui s'appliquent à la police militaire et du respect de ces normes, et des enquêtes sur des comportements qui ne correspondent pas aux normes professionnelles de la police militaire en vigueur ou au Code de déontologie de la police militaire.
Deuxièmement, depuis le 1er avril 2011, il est aussi le commandant du Groupe de la Police militaire des Forces canadiennes et commande donc tous les membres de la police militaire dans l'exercice de leurs fonctions de nature policière. Il s'agit d'une situation importante et relativement récente qui améliore l'indépendance des enquêtes de la police militaire et qui garantit qu'il n'y a pas d'influence réelle ou perçue provenant de la chaîne de commandement.
En tant que commandant de formation, il est responsable de l'application du Code de discipline militaire et de tout autre ordre, règlement, politique ou directive des Forces armées canadiennes, y compris les politiques du Conseil du Trésor et les Directives et ordonnances administratives de la Défense portant sur le harcèlement sexuel.
On compte environ 1 500 membres de la police militaire au sein de la force régulière des Forces armées canadiennes, y compris les officiers et les militaires du rang, et environ 400 membres supplémentaires au sein de la Force de réserve. Ils sont affectés partout au Canada et à l'étranger.
J'ai pensé que le comité serait peut-être également intéressé par la répartition des sexes dans la police militaire. En date de décembre 2012, 12,8 p. 100 des militaires du rang sont de sexe féminin, ce qui équivaut au taux de représentation de 13,1 p. 100 des militaires du rang de sexe féminin dans les Forces armées canadiennes. Parmi les officiers de la police militaire, 20 p. 100 sont des femmes, taux légèrement plus élevé que les 16,8 p. 100 de femmes dans les Forces armées canadiennes.
Le Groupe de la Police militaire des Forces canadiennes a son quartier général ici, à Ottawa, et compte sept sous-formations qui sont: le Groupe de la Police militaire de la Marine, le Groupe de la Police militaire de la Force terrestre, le Groupe de la Police militaire de la Force aérienne, l'Unité de police militaire – Forces d'opérations spéciales, le Groupe des services de la police militaire, l'École de la police militaire des Forces canadiennes et le Service national des enquêtes des Forces canadiennes. Je vais brièvement décrire leur rôle respectif.
Le Service national des enquêtes des Forces canadiennes a le mandat de mener les enquêtes sur des dossiers de nature grave et délicate touchant le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes, comme le ferait un groupe des crimes graves dans un service de police civil.
Lors de la création en 1997 du Service national des enquêtes des Forces canadiennes, qui avait pour mandat d'enquêter sur les dossiers de nature grave et délicate qui touchaient le ministère de la Défense nationale et les Forces armées canadiennes, les agressions sexuelles sont devenues un des domaines particuliers qui relèvent automatiquement de sa compétence. La police militaire mène les enquêtes sur les manquements à la discipline et les infractions criminelles, c'est-à-dire les manquements qui se trouvent dans le Code de discipline militaire, ainsi que les infractions qui se trouvent dans d’autres lois, comme le Code criminel du Canada, en vertu de l'article 130 de la Loi sur la défense nationale.
À cet effet, le rôle de la police militaire consiste à établir les faits de l'affaire en se fondant sur les éléments de l'infraction.
[Français]
Le harcèlement sexuel est traité administrativement, conformément aux politiques des Forces canadiennes et du Conseil du Trésor. Il appartient donc au commandant de l'unité de mener une enquête et de prendre les mesures administratives qu'il croit appropriées.
Ce type de dossier repose sur les faits, dont une analyse attentive permettra de déterminer si un dossier doit être traité administrativement ou au moyen de mesures disciplinaires. S'il y a toujours des doutes à la suite de l'analyse initiale, le commandant a la responsabilité d'obtenir des conseils juridiques ou des conseils auprès de la police militaire avant de prendre toute mesure.
[Traduction]
Il est important, à ce moment-ci, de s'assurer qu'il y a une distinction entre les affaires criminelles et disciplinaires et les comportements qui relèvent plutôt du domaine administratif.
Lorsque les comportements font partie de la catégorie des infractions d’ordre militaire en violation du Code de discipline militaire ou des crimes tels le harcèlement criminel ou l'agression sexuelle, la police militaire fait enquête. Essentiellement, lorsque le comportement allégué dépasse les gestes ou les commentaires et que quelqu'un a été agressé dans des circonstances de nature sexuelle, une enquête policière est menée.
Comme vous l'a dit le directeur général, Personnel militaire, l'inconduite sexuelle est un comportement de nature sexuelle qui constitue une infraction en vertu du Code criminel ou du Code de discipline militaire. Ce comportement comprend des infractions comme l'agression sexuelle, l'outrage à la pudeur, le voyeurisme et les actes reliés à la pornographie juvénile. En cas d'allégations selon lesquelles ces gestes auraient été commis, la police militaire mène une enquête.
[Français]
Les Forces canadiennes et la police militaire prennent au sérieux toutes les allégations d'infractions sexuelles commises par l'un de leurs membres. Dans tous les cas, une enquête sera menée afin de déterminer les faits, d'analyser la preuve et, s'il y a lieu, de déposer des accusations.
Je voudrais également souligner que le Groupe de la police militaire a un programme de services aux victimes de grande portée, dont la principale priorité est d'appuyer les victimes et de les diriger vers d'autres services au besoin, notamment les services de santé des Forces canadiennes, le Programme d'aide aux membres des Forces canadiennes, les aumôniers militaires, les Centres de ressources pour les familles des militaires, et même les services sociaux civils.
[Traduction]
Pour revenir au sujet de l'étude du comité, comme vous l'ont dit d'autres représentants du ministère de la Défense nationale, le harcèlement se définit comme tout comportement inopportun et injurieux d'une personne envers une ou d'autres personnes en milieu de travail, et dont l'auteur savait ou aurait raisonnablement dû savoir qu'un tel comportement pouvait offenser ou causer préjudice. Il comprend tout acte, propos ou exhibition qui diminue, rabaisse, humilie ou embarrasse une personne, ou tout acte d'intimidation ou de menace.
Il n'y a pas de définition ou de politique spécifique pour le harcèlement sexuel. Celui-ci est couvert par la politique du Conseil du Trésor.
Comme tout le personnel des Forces armées canadiennes, les membres de la police militaire sont assujettis à ces règlements, ordres et politiques. Je vous dis catégoriquement que toute forme de harcèlement, sexuel ou autre, n'est pas tolérée dans le Groupe de la Police militaire des Forces canadiennes.
Voilà qui conclut ma déclaration préliminaire. Nous serons heureux de répondre à toutes vos questions.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Bonjour à tous les membres du comité.
Je suis heureux de comparaître devant vous aujourd'hui. Je vous remercie de me donner l'occasion de vous montrer à quel point la Police provinciale de l'Ontario est déterminée à créer et à maintenir un milieu de travail inclusif, respectueux, diversifié, équitable et accessible pour tous les employés.
Permettez-moi d'abord de mettre ma déclaration en contexte en exposant quelques faits saillants qui ont marqué l'OPP depuis que j'en fais partie.
Je suis entré en service à l'OPP en 1978, à une époque où le milieu de la police était encore une chasse gardée masculine empreinte de machisme.
L'OPP a recruté pour la première fois des policières en 1974, mais il y en avait très peu en poste lorsque j'ai été recruté comme policier quatre ans plus tard.
Au début, aucune policière n'était affectée dans nombre des endroits éloignés où nous offrons des services de police dans la province, car l'OPP estimait que les policières seraient alors exposées à des difficultés indues. J'ignore s'il s'agissait d'un avantage ou d'un inconvénient pour les premières policières, mais je peux vous assurer que nous n'hésitons pas aujourd'hui à les affecter dans des endroits éloignés, et nombre d'entre elles trouvent l'expérience très intéressante.
Je pense pouvoir dire que, à l'époque, bon nombre des dirigeants et des policiers de l'OPP n'appuyaient pas les policières autant qu'ils auraient dû le faire. Les quelques premières policières étaient décidément des pionnières et, parfois, elles devaient davantage faire leurs preuves que leurs collègues masculins parce qu'on épiait leurs moindres faits et gestes. Un certain nombre de membres de l'OPP ne voulaient tout simplement pas qu'elles réussissent.
Heureusement, depuis ce temps, les mentalités ont beaucoup évolué à l'OPP, dans le milieu policier et dans la société en général pour ce qui est des femmes qui exercent des métiers à prédominance masculine.
En date du 31 décembre 2012, l'OPP comptait 6 243 policiers en uniforme, dont 191 officiers brevetés. Un officier breveté est un membre en uniforme qui a le grade d'inspecteur ou un grade supérieur, jusqu'à celui de commissaire, inclusivement.
À pareille date, les femmes représentaient, respectivement, 20,4 p. 100 et 14,7 p. 100 des membres en uniforme et des officiers brevetés de l'OPP. J'aimerais comparer ces chiffres avec ceux enregistrés dans d'autres provinces et à l'échelle nationale.
Selon le rapport de Statistique Canada intitulé Les ressources policières au Canada, les femmes comptaient pour 18,4 p. 100 de tous les policiers en Ontario en 2010, ce qui est légèrement inférieur au pourcentage qu'affiche l'OPP. Pour la même année, la proportion de policières au Canada s'élevait à 19,6 p. 100, ce qui est encore une fois légèrement plus bas que le pourcentage qu'obtient l'OPP. Selon ce même rapport, le Québec avait la plus forte proportion de policières, à savoir 23,7 p. 100, tandis que le Manitoba a enregistré la proportion la plus faible, soit 14,8 p. 100.
Par conséquent, en ce qui a trait à la proportion de policières qu'elle compte dans ses rangs, l'OPP obtient des chiffres légèrement supérieurs aux moyennes nationales et provinciales.
Est-ce que cela veut dire que l'OPP compte un nombre suffisant de policières aujourd'hui? Est-ce que cela veut dire que les femmes sont bien représentées parmi les rangs supérieurs de l'OPP? La réponse aux deux questions est, sans conteste, non. Fait intéressant, la situation est inversée dans le cas des employés civils, dont 62,7 p. 100 sont des femmes, et 37,3 p. 100, des hommes.
Je suis heureux de signaler que, parmi nos gestionnaires civils, 40 sont des femmes et 18 sont des hommes, alors les chiffres donnent une bonne indication de la représentation des sexes au sein des effectifs civils de l'OPP.
Par ailleurs, étant donné que l'OPP veut se doter d'effectifs qui reflètent les collectivités qu'elle sert, nous cherchons à éliminer tout obstacle qui pourrait dissuader les femmes de choisir le métier de policier.
Une de ces barrières est d'ailleurs tombée en 1982, lorsque la Cour suprême du Canada a déclaré que les restrictions concernant la taille et le poids des employés devaient être directement liés à la capacité de ceux-ci de faire le travail; elles ne devaient pas être imposées comme une norme générale.
En 1991, un autre obstacle a été levé: nous avons modifié nos procédures opérationnelles normalisées afin que les employées enceintes qui, vu leur état, ne peuvent pas s'acquitter de leurs fonctions habituelles puissent être affectées à d'autres tâches qu'elles devraient raisonnablement être en mesure d'accomplir. Il s'agissait d'une décision importante pour nous.
Bien sûr, il y a des aspects inévitables du métier de policier qui pourraient être perçus comme des obstacles que doivent surmonter les femmes et d'autres personnes intéressées à faire carrière dans la police. En effet, la plupart des policiers travailleront par quart tout au long de leur carrière. Nous sommes témoins de beaucoup de tragédies qui peuvent être difficiles à gérer sur le plan psychologique. Le métier exige que les policiers gardent une excellente forme physique jusqu'à la fin de leur carrière. De plus, les policiers doivent supporter beaucoup d'insultes et garder leur sang-froid.
Même s'il est vrai que, auparavant, le métier de policier était habituellement exercé par des hommes, cela fait maintenant plus d'une génération que l'OPP a accueilli ses premières policières.
Seule une poignée de nos policiers en poste actuellement ont connu l'époque où l'organisation ne comptait aucune policière.
L'OPP travaille sans relâche pour recruter des femmes et éliminer tout obstacle qui empêcherait des policières qualifiées d'être promues à des grades supérieurs, et, à cette fin, nous avons mis en place divers programmes qui se sont révélés efficaces.
Il convient de noter que 9 des 11 recruteurs de notre bureau de l'avancement professionnel sont des femmes. Nous savons que nous devons poursuivre notre travail et nos initiatives en ce sens jusqu'à ce que les femmes soient beaucoup mieux représentées au sein de l'OPP.
Le métier de policier ne convient pas à tous, mais la création d'un milieu de travail très accueillant et très favorable aux femmes est l'un des moyens qui nous permettront de réaliser nos objectifs en matière de recrutement, ce qui m'amène à aborder la question très importante du harcèlement sexuel en milieu de travail.
L'OPP définit le harcèlement sexuel comme une succession de commentaires ou d'actes de nature sexuelle ou sexiste qui sont importuns ou dont l'importunité aurait dû raisonnablement être connue de l'auteur.
Il y a discrimination lorsqu'une employée allègue avoir été traitée de manière non équitable parce qu'elle est une femme. Bien sûr, un employé peut aussi juger qu'il n'a pas été traité équitablement en raison de son sexe, mais il est très rare que l'OPP reçoive une plainte de cette nature. Je fournirai davantage de détails à ce sujet tout à l'heure.
Pour que vous puissiez bien comprendre notre approche, je dois vous expliquer deux ou trois choses au sujet de l'OPP ainsi que des lois et des règlements auxquels nous devons nous conformer. L'OPP fait partie de la fonction publique de l'Ontario, et, à ce titre, elle doit appliquer la politique de prévention de la discrimination et du harcèlement au travail de la fonction publique de l'Ontario, ou politique de PDHT. Le harcèlement sexuel, la sollicitation sexuelle et toute forme de représailles constituent des violations de cette politique.
La politique de PDHT établit un cadre pour la prévention de la discrimination et du harcèlement au travail et propose des solutions efficaces pour régler les problèmes et les plaintes. La politique fournit aussi à l'OPP des lignes directrices pour qu'elle puisse se conformer aux exigences relatives aux droits de la personne et à la santé et sécurité au travail qui sont énoncées dans le Code des droits de la personne de l'Ontario et la Loi sur la santé et sécurité au travail. En outre, les membres en uniforme de l'OPP doivent respecter les dispositions d'un code de conduite prescrit par la Loi sur les services policiers de l'Ontario. J'ai remis des copies de cette politique à votre greffière.
Le bureau de l'avancement professionnel de l'OPP s'occupe, entre autres choses, de mettre en oeuvre et de surveiller la procédure de règlement des plaintes relatives à des violations de la politique de PDHT au sein de l'OPP et d'enquêter sur ces plaintes. Il convient de faire remarquer que le bureau de l'avancement professionnel est dirigé par une surintendante en chef, qui est responsable de toutes les activités de l'OPP liées aux ressources humaines: le recrutement et l'embauche du personnel, les promotions, la planification de la dotation et des effectifs, la procédure de règlement des griefs, les relations de travail et les activités de formation internes et externes.
Pour mener à bien son travail de prévention de la discrimination et du harcèlement, le bureau se fait aider par le comité du respect en milieu de travail. Ce comité, formé de cadres supérieurs, a pour mandat de soutenir les efforts déployés par l'organisation pour améliorer tous les aspects favorisant l'établissement d'un milieu de travail respectueux. Les membres du comité se réunissent régulièrement pour examiner les cas complexes de discrimination et de harcèlement au travail et pour formuler des recommandations concernant la gestion de ces cas. Il tente de dégager les tendances et les problèmes naissants qui sont de nature systémique ou qui ont une incidence sur l'ensemble de l'organisation. Ils fournissent des conseils pour améliorer le programme de PDHT, comme l'élaboration de critères permettant de déterminer les cas devant faire l'objet d'une enquête, et ils facilitent la transformation de la culture organisationnelle afin que celle-ci soit caractérisée par la prévention et la résolution des conflits plutôt que par l'évitement des conflits.
De plus, la section des ressources humaines du bureau de l'avancement professionnel a mis au point un modèle de prestation des services pour l'OPP qui comprend, entre autres choses, des activités de formation obligatoire et continue sur la politique de PDHT à l'intention de tout le personnel, de même qu'une procédure opérationnelle normalisée liée à la politique de PDHT qui définit les rôles et les responsabilités de tous les employés et cadres supérieurs et qui fournit des instructions concernant le signalement des problèmes et des plaintes de discrimination et de harcèlement et les mesures d'intervention à prendre. Les membres de l'OPP peuvent communiquer en toute confidentialité avec une personne-ressource impartiale — soit des employés qui sont des personnes-ressources en matière de PDHT, soit le fournisseur du programme d'aide aux employés — s'ils souhaitent discuter de leurs préoccupations sans nécessairement vouloir amorcer une procédure officielle.
Tous les cadres de l'OPP doivent communiquer avec les Ressources humaines dès qu'ils sont informés d'un cas de discrimination ou de harcèlement, qu'une plainte ait été déposée ou non, et ils sont censés prendre des mesures dans les cas qui nécessitent une intervention, même si personne n'a porté plainte.
Nous avons mis sur pied un réseau interne de cadres qui ont été formés pour servir d'agents de liaison en matière de PDHT; ces gens facilitent le règlement des plaintes et la tenue des enquêtes sur celles-ci et, pour ce faire, ils reçoivent l'appui des Ressources humaines. Au cours des trois dernières années, le nombre d'agents de liaison est passé de 6 à 35. Nous avons adopté des pratiques de rétablissement du milieu de travail ou des relations de travail à la suite d'une plainte ou d'un processus de règlement.
Le bureau de l'avancement professionnel fait le suivi de tous les cas de discrimination ou de harcèlement et en fait le signalement afin que nous puissions mesurer l'étendue des problèmes et prendre les mesures générales qui s'imposent. Je ne saurais prétendre que l'OPP est parfaite et n'a donc pas besoin d'améliorer ses mesures de prévention et d'intervention à l'égard du harcèlement sexuel en milieu de travail, mais je suis convaincu que les politiques et les initiatives que j'ai décrites constituent une structure adéquate et un bon moyen de gérer de façon positive toute forme de harcèlement.
En 2012, il y a eu 118 plaintes de discrimination ou de harcèlement à l'OPP. La discrimination ou le harcèlement fondé sur le sexe était le motif le plus souvent invoqué; il était à l'origine de 24 de ces plaintes, soit 20 p. 100 du nombre total. Il faut préciser que la majorité de ces cas — 13 au total — se rapportaient à des allégations de discrimination plutôt qu'à des allégations de harcèlement sexuel. Par conséquent, sur les 118 plaintes déposées en 2012, 11 étaient liées à des allégations de harcèlement sexuel. Dix de ces onze cas étaient fondés, et des mesures ont été prises pour corriger le problème. Sur les 13 cas de discrimination fondés sur le sexe, quatre ont été avérés, et des mesures ont été prises. En 2012, 96 p. 100 des plaintes de discrimination ou de harcèlement fondées sur le sexe — c'est-à-dire 23 plaintes sur 24 — ont été déposées par des femmes.
Comme je l'ai mentionné tout à l'heure, nous misons sur la formation et la sensibilisation au sujet de ce qui est acceptable en milieu de travail et de ce qui ne l'est pas pour faire de l'OPP un endroit accueillant pour les femmes. Nous faisons clairement savoir aux cadres qu'ils ne doivent tolérer aucune forme de harcèlement au travail.
Nous souhaitons éliminer complètement toute forme de harcèlement, mais nous devons être réalistes. Vu la nature humaine, la portée des opérations de notre organisation — qui compte plus de 9 000 employés — et le fait que nos effectifs sont répartis sur un territoire aussi grand que la plupart des pays, il est probable qu'une forme ou une autre de harcèlement se produise à l'occasion.
En conclusion, nous nous posons les questions suivantes: est-ce que l'employeur fait clairement savoir que le harcèlement sexuel ne sera pas toléré au travail? Est-ce que l'employeur montre à ses employés comment reconnaître les actes de harcèlement et comment y réagir? L'employeur a-t-il mis en place un processus de règlement des plaintes équitable et transparent, et applique-t-il un principe de tolérance zéro à l'égard des représailles? Les employés qui portent plainte reçoivent-ils du soutien tout au long du processus? L'employeur a-t-il adopté des pratiques de rétablissement du milieu de travail afin que tous les employés directement et indirectement touchés puissent reprendre leurs fonctions en toute sécurité et être productifs? Je suis fier de répondre oui à toutes ces questions. Je suis aussi très fier des hommes et des femmes exceptionnels qui travaillent à l'OPP et de la conduite professionnelle qu'ils adoptent en tout temps.
Je vous remercie de votre attention. Je répondrai avec plaisir à vos questions concernant les moyens que nous mettons en oeuvre pour prévenir le harcèlement sexuel au travail, enquêter sur les plaintes de cette nature et corriger ce genre de situations.