:
Bonjour à tous. Je sais que tout le monde n'est pas arrivé, mais comme il y a quorum, nous allons commencer.
Bienvenue à la 37e séance du Comité permanent de la condition féminine. Nous poursuivons aujourd'hui notre étude sur l'amélioration des perspectives économiques des filles au Canada. Quelque chose s'est ajouté à notre horaire: un vote doit se tenir à la Chambre. La sonnerie commencera à se faire entendre à 17 h 15. Je propose qu'on accorde 50 minutes à chaque groupe de témoins. Cela convient-il à tous? Je vois que personne n'a d'objection.
Nous entendrons par vidéoconférence, de Calgary, en Alberta, Mme Nancy Southern, présidente et directrice générale d'ATCO Group.
Bonjour, madame Southern.
Toujours par vidéoconférence, de Mississauga, en Ontario, nous entendrons Mme Elyse Allan, présidente et directrice générale de GE Canada.
Je vous souhaite la bienvenue à notre comité.
Voici la façon dont nous allons fonctionner. Vous avez 10 minutes chacune pour faire votre présentation, ensuite nous passerons à une période de questions.
Madame Southern, je vous donne la parole.
[Traduction]
Vous avez 10 minutes.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je vous aiderai peut-être à rattraper une partie du temps perdu en raison du vote, car je ne pense pas utiliser tout mon temps. J'ai hâte de répondre à vos questions.
Mesdames et messieurs, je suis fort honorée que le Comité de la condition féminine m'ait invitée à comparaître au sujet de l'amélioration des perspectives économiques des filles au Canada. Je félicite le gouvernement et le Parlement de s'intéresser à un sujet aussi louable et universel.
Il serait bon de rappeler la situation du Canada en la matière et de comparer nos progrès à ceux des autres pays de l'OCDE. Selon les statistiques, nous avons obtenu des résultats relativement concluants sur le plan de l'égalité en matière d'emploi, comparativement à nos homologues, et nous avons fait un peu de progrès en ce qui a trait à l'équité salariale, bien que ce ne soit pas suffisant aux yeux de bon nombre d'entre nous. Nous nous en sortons mieux qu'auparavant, et je crois que nous arriverons à améliorer davantage notre classement sur le plan de l'égalité des sexes grâce à la nouvelle motivation que suscite votre comité.
Il est indispensable de mesurer les résultats de la politique gouvernementale ayant trait à la condition féminine afin de réussir à l'améliorer. Le gouvernement, le milieu des affaires, le système judiciaire, la force policière et le système d'éducation doivent essentiellement être en mesure d'évaluer des résultats fondés sur les faits afin de prendre des décisions objectives concernant notre avenir.
Dans cette optique, je recommande tout d'abord au comité de se demander quelle information est pertinente et importante aux yeux des Canadiens. Je comprends très bien que le questionnaire complet du recensement devait être modernisé par besoin d'efficacité, et je suis tout à fait d'accord. Or, je crois aussi que les renseignements statistiques sont indispensables afin de déterminer si les programmes canadiens axés sur les personnes handicapées, la pauvreté, les préjugés sexistes et les Premières nations, pour ne nommer que quelques enjeux pressants, ont atteint leurs objectifs d'un point de vue financier et humain.
Les questions avaient bel et bien besoin de raffinement, mais sans information pertinente, toute analyse critique rigoureuse est impossible. Par conséquent, il est selon moi d'une importance suprême de réinstaurer un recensement modernisé qui permettra de recueillir ces ensembles de données.
En deuxième lieu, je crois qu'il est possible d'améliorer les perspectives économiques des filles et des femmes canadiennes grâce à l'éducation. D'ailleurs, je sais que Tracy Redies a parlé de l'éducation lors de son témoignage, et je suis entièrement d'accord.
De façon générale et en ce qui concerne l'égalité entre les genres, le programme scolaire de nos écoles publiques doit continuer d'innover, et il doit évoluer au même rythme que le monde dynamique qui nous entoure. Or, notre système d'éducation n'arrive pas à s'adapter au glissement du rapport de force qui s'opère en ce moment même sur les plans géopolitique et économique.
Si le Canada veut maintenir sa position et défier la concurrence mondiale, il doit avant tout former sa ressource la plus précieuse, c'est-à-dire nos enfants; nos filles et nos garçons pourront ainsi saisir les occasions qui se présenteront à eux.
Ce programme scolaire à jour et amélioré devra inclure la perception du rôle des femmes et de celui des hommes au sein de la société. Nous avons réussi à sensibiliser le public aux risques du tabagisme sur la santé, une connaissance bien ancrée qui est désormais une seconde nature. De façon similaire, il faut renoncer à la généralisation des rôles stéréotypés des hommes et des femmes, et applaudir la reconnaissance des femmes dans toutes les sphères de notre société et dans tous les secteurs d'emploi. Ce sera possible grâce à la sensibilisation de la maternelle à la fin du secondaire au sein des écoles publiques et privées.
En troisième lieu, j'aimerais féliciter la ministre Ambrose de son plan stratégique, et j'encourage toute instance gouvernementale à réaliser une analyse comparative entre les sexes. D'ailleurs, le monde des affaires, le milieu universitaire et le système judiciaire devraient aussi se livrer à cet exercice. Toutefois, l'analyse doit se dérouler dans la transparence et mener à des actions significatives, au besoin.
Je suis personnellement très déçue et troublée de l'affaire du sergent d'état-major Donald Ray de la GRC, et du manque de pouvoir véritable ou apparent de notre gouvernement et de ses organismes à l'égard de l'inconduite grossière. Notre incapacité d'intenter des actions à la hauteur de tels actes préjudiciables est tout un échec non seulement pour les femmes, mais aussi pour l'ensemble de notre société.
En dernier lieu, je crois que les Canadiens prônent les valeurs fondamentales que sont l'inclusion, l'empathie et la compassion. Aux yeux du reste du monde, je crois que ces qualités font partie intégrante de qui nous sommes. La détermination, l'intégrité, le travail acharné, le courage et l'esprit d'initiative sont les piliers de notre pays. Contre toute attente, nous avons maintenu cette grande nation unie. Nous avons peut-être fait des erreurs, mais nous nous évertuons à en tirer des leçons afin de nous corriger, comme votre comité en témoigne.
Il est impossible de plaire à tout le monde. Abuser de la confiance de la population est inadmissible. Tout geste a des conséquences tant dans la vie qu'en vertu des lois et de la réglementation, et tout programme qui ne respecte pas les normes les plus élevées ne fera que causer du tort à notre grand pays. Si le pays se contente de moins que du meilleur, il donnera l'impression que ces droits sont acquis et ouvrira la porte à la médiocrité.
Cela dit, je soutiens inconditionnellement la prestation fiscale canadienne pour enfants, mais je crois qu'on devrait l'offrir uniquement à ceux qui en ont véritablement besoin en fonction d'une échelle mobile, comme l'a proposé un témoin d'une séance précédente. Les ménages à revenu moyen et faible ont besoin de cette économie d'impôts, et surtout les mères monoparentales. Augmenter la valeur de la prestation réglerait une bonne partie des difficultés économiques qui pèsent lourd sur le budget de ces familles. Ainsi, les décisions entourant les dépenses reviendraient comme il se doit aux ménages, qui auraient alors plus de liquidités à investir en nourriture, en éducation, en logement et en vêtements, selon leurs besoins et au moment qui leur convient.
Notre pays me passionne, et je cherche avidement à faire profiter nos enfants, filles et garçons, des meilleures occasions qui soient afin d'offrir un Canada effervescent et durable aux générations à venir.
Merci beaucoup, madame la présidente.
:
Merci, madame la présidente.
Je suis ravie de comparaître aujourd'hui sur ce sujet des plus importants pour l'avenir du Canada.
GE est présente au Canada depuis plus de 100 ans. Au pays, nous regroupons plus de 7 000 employés de différents secteurs, dont le gaz et le pétrole, le matériel de production et de transport d'énergie, les soins de santé, le transport et l'éclairage. Nous comptons plus de 10 installations de fabrication. Vous connaissez peut-être GE Capital, une des institutions financières non bancaires les plus importantes au Canada.
Nous investissons massivement dans le développement technologique d'un bout à l'autre du Canada. Ici comme ailleurs, nous employons des ingénieurs, des informaticiens, des techniciens médicaux et un grand nombre de travailleurs et de gens de métier hautement qualifiés. À nos yeux, le Canada se démarque non seulement par ses grandes richesses naturelles, mais aussi par sa main-d'oeuvre compétente. Nous pouvons être fiers de notre système d'éducation, qui figure parmi les meilleurs au monde selon le rapport du PISA — le Programme international pour le suivi des acquis des élèves — de L'OCDE.
Toutefois, je suis grandement préoccupée par la pénurie de main-d'oeuvre qui se dessine. De formidables occasions s'offrent à notre pays. Les Canadiens ont la chance de vivre dans un pays qui regorge de ressources en demande dans le monde. Mais si nous n'arrivons pas à former chez nous les travailleurs dont l'industrie a besoin, notre économie et notre tissu social seront en péril. Même si l'immigration est bel et bien utile, elle ne suffira pas à pallier la pénurie de main-d'oeuvre qui nous touchera.
Que doit-on faire? Il nous faut assurément un plus grand nombre de diplômés d'études supérieures en sciences, en ingénierie et en technologies appliquées. Nous devons aussi encourager les jeunes à apprendre un métier spécialisé. L'une des façons les plus simples de déterminer nos besoins, c'est de regarder le pays en face. Nous devons inciter un plus grand nombre de filles à choisir ces disciplines ou à opter pour un métier spécialisé. Malheureusement, les filles sont moins nombreuses à suivre des programmes en sciences et technologie au secondaire et au postsecondaire. Comme vous l'avez appris dans le cadre d'une étude précédente, l'intérêt des diplômés universitaires ou collégiaux en sciences et technologie s'éveille souvent dès le début de l'élémentaire, lorsque les enfants se forgent une opinion sur les mathématiques, sur les sciences et sur les emplois manufacturiers auxquels ils ont été exposés.
Selon le rapport Les femmes en sciences et en génie au Canada déposé en 2010 par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, il y a environ une chance sur 286 qu'une fillette inscrite en première année obtienne un doctorat en sciences ou en génie. Du côté des garçons, il s'agit d'une chance sur 167. Aujourd'hui, un seul élève d'une école élémentaire canadienne de taille moyenne recevra un doctorat, et ce sera probablement un garçon. Au secondaire, les filles affichent des niveaux inférieurs de confiance dans leurs capacités à résoudre des problèmes mathématiques précis et dans leurs capacités d'apprentissage des mathématiques, et des niveaux supérieurs d'angoisse à l'endroit des mathématiques. Les filles sont également moins susceptibles de croire que les mathématiques seront utiles à leurs études et à leurs emplois ultérieurs, elles tendent à porter moins d'intérêt aux mathématiques et disent tirer moins de plaisir de l'étude de cette matière.
Les disciplines des sciences et des technologies se classent presque au dernier rang des choix des femmes comparativement à ceux des hommes. Les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans la plupart des disciplines universitaires qui ne sont pas liées aux sciences, mais ce ratio chute dramatiquement pour les principales disciplines axées sur les sciences, et il dépasse de 1 p. 100 seulement celui des hommes en ce qui a trait aux sciences de la vie. La représentation des jeunes femmes dans ces disciplines n'est guère mieux dans les collèges techniques.
J'aimerais formuler trois recommandations visant à combler l'écart entre les sexes qui persiste en sciences, en ingénierie et dans les métiers, des domaines qui, selon moi, sont essentiels à l'avenir de notre pays. Tout d'abord, il faut favoriser les partenariats entre l'industrie et les écoles. L'industrie doit déployer plus d'efforts à l'établissement de partenariats avec les écoles afin d'aider les filles à mieux comprendre comment l'étude des sciences, de l'ingénierie et des métiers leur permettra de décrocher un emploi bien rémunéré. Les alliances sont une solution et permettent aux filles d'apprendre de quelles façons le travail scientifique peut améliorer le bien-être tant au Canada qu'à l'échelle mondiale.
GE contribue depuis déjà plusieurs années au financement d'Actua, un organisme national de sensibilisation à l'enseignement des sciences. Actua offre des programmes axés sur les sciences, l'ingénierie et la technologie s'adressant aux jeunes Canadiens, y compris un programme national pour les filles. Cette association a été formidable pour nous, mais pour eux aussi.
Nous avons pu constater directement les avantages de travailler auprès de fillettes en bas âge. Grâce à l'expérience de nos employés qui les encadrent, nous avons appris que ces fillettes relèveront le défi si on leur offre un environnement positif et favorable tel que celui conçu par Actua.
En fait, peu de fillettes ont la chance de rencontrer des femmes scientifiques et ingénieures qui démystifient leur travail, qui leur permettent d'envisager ce choix de carrière et qui les inspirent à poursuivre leurs études et à continuer d'apprendre. Actua contribue grandement à changer la donne. Par conséquent, nous recommandons fortement au gouvernement fédéral d'appuyer des programmes, comme ceux d'Actua, qui inspireront les fillettes et les aideront à développer leur plein potentiel en sciences et en technologie.
Le milieu des affaires doit naturellement montrer aux fillettes les occasions de travail qui se présentent aux gens de métier au sein d'usines et d'entreprises. Les usines de GE produisent ici même des pièces de moteur d'aéronef, du matériel de traitement de l'eau et des réseaux intelligents, et elles comptent parmi les plus modernisées au monde. Ces installations utilisent la robotique et une machinerie informatisée. L'environnement de travail et les compétences requises n'ont donc rien à voir avec notre vision rétrograde de ce à quoi ces installations ressemblaient.
Pourquoi les filles ne devraient-elles pas envisager une carrière en sciences, en ingénierie, ou dans un métier spécialisé? En fait, les filles doivent avoir une meilleure idée des occasions qu'elles pourront saisir.
La prochaine recommandation porte sur les collectivités éloignées. En janvier 2011, nous avons noué un partenariat avec la Chambre de commerce du Canada visant à envisager les collectivités éloignées selon la perspective des entreprises. Comme vous le savez, ces collectivités sont en première ligne du développement des ressources, mais leurs habitants ne peuvent souvent pas y prendre part faute de compétences, de formation et d'infrastructure de base.
À la suite de 11 tables rondes partout au pays et d'un sondage en ligne, nous avons recueilli les commentaires de plus de 500 entreprises. Les exploitants ont notamment signalé un problème de pénurie de main-d'oeuvre d'aujourd'hui et de demain au sein des collectivités éloignées. Ils ont aussi indiqué un taux de décrochage scolaire élevé là où il y a pénurie de main-d'oeuvre. Au Nunavut, par exemple, à peine 25 p. 100 des jeunes terminent leurs études secondaires.
Au cours des 10 prochaines années, il y aura 400 000 Autochtones de plus en âge de travailler. Le temps presse si le Canada veut améliorer son taux d'obtention de diplôme et former une main-d'oeuvre hautement qualifiée qui vient d'ici. Il faut porter une attention particulière au taux d'obtention de diplôme des filles et à la poursuite de leurs études en sciences, en technologie et en mathématiques, ou à leur apprentissage d'un métier spécialisé.
Tout comme un certain nombre d'organismes, nous croyons que le financement fédéral des écoles de Premières nations devrait être à la hauteur du financement provincial. De plus, il est avantageux d'offrir des programmes de mentorat en entreprise permettant aux jeunes filles du secondaire de rencontrer des femmes du domaine des sciences et de la technologie.
En outre, les filles des collectivités éloignées qui veulent poursuivre des études postsecondaires doivent souvent quitter la maison, ce qui peut être coûteux, stressant, et avoir un effet dissuasif important. Nous recommandons donc fortement au gouvernement d'appuyer les collectivités et les programmes postsecondaires qui aident les filles à quitter le foyer familial, y compris les dispositions sur la garde des enfants.
En dernier lieu, je recommande au gouvernement d'adopter une stratégie scientifique nationale ciblant l'enseignement des sciences dans la période déterminante située entre la maternelle et la fin du secondaire. L'implantation de stratégies nationales dès que le Canada est aux prises avec un problème soulève parfois un scepticisme profond. Je suis également consciente que, trop souvent, les stratégies sont à peine mieux que de bonnes intentions, mais la stratégie fédérale actuelle en matière de sciences et de technologie constitue un excellent point de départ. Elle présente des recommandations utiles sur la façon dont les entreprises et les établissements de recherche financés par le gouvernement pourraient améliorer leur collaboration afin de stimuler l'innovation au sein de l'économie et de la population active. La promotion d'une culture des sciences et de la technologie au Canada fait partie de la stratégie.
Le pays pourrait en faire plus pour encourager les jeunes, surtout les filles, à étudier les sciences et les mathématiques dans la période déterminante située entre la maternelle et la fin du secondaire. Les provinces auront naturellement un rôle prépondérant à jouer en la matière, mais l'aide fédérale aux études postsecondaires peut aussi être utile. Par exemple, il faudrait améliorer la relation entre les universités, les écoles techniques et les écoles secondaires.
:
Merci, madame la présidente.
J'aimerais tout d'abord remercier Nancy et Elyse de témoigner cet après-midi. Leurs exposés étaient fort intéressant et des plus instructifs.
J'ai trouvé particulièrement intéressant les quatre points que Nancy nous a initialement présentés. Ils étaient certainement tous très pertinents. Comme j'ai déjà été enseignante, je tiens à dire à quel point je suis d'accord avec vous au sujet du besoin d'éducation. Le rôle de l'éducation à cet égard ne commence pas seulement dans le réseau scolaire, mais immédiatement à la maison. En effet, nous avons constaté, dans les autres études que nous avons effectuées, que dès la deuxième ou la troisième année, les filles ont parfois déjà une idée de ce qu'elles veulent faire et ont décidé que ces autres formes d'emplois ne leur conviennent pas. Elles ont déjà été orientées vers une carrière traditionnellement féminine.
Je tiens à souligner que c'est au cours de ces premières années d'apprentissage que ce type d'enseignement doit se faire d'une manière ou d'une autre, s'il ne se fait pas déjà à la maison. C'est donc très important, pas seulement pour les filles, mais aussi pour les garçons, car ils apprennent beaucoup de ce qu'ils voient et entendent autour d'eux au cours de ces années d'apprentissage.
Comme vous le savez, l'étude du comité porte sur les perspectives des filles au chapitre de la prospérité, de la participation et du leadership économiques, et sur les changements que Condition féminine Canada peut apporter à son approche afin d'améliorer la situation. Un témoin a cependant souligné l'importance d'avoir des mentors pour les filles. Les jeunes adultes ou les adolescents peuvent avoir une plus grande influence sur ces dernières que leurs aînées. Est-ce que votre expérience ou vos travaux corroborent ce fait?
Ma question s'adresse à Nancy.
Je crois que le mentorat joue un rôle crucial dans le développement de l'estime de soi et de la confiance. Il aide en outre les jeunes femmes à planifier leur cheminement de carrière. Le problème, si l'on veut intervenir à un stade précoce dans le développement des jeunes femmes et des jeunes en général, ce qui, comme vous l'avez indiqué, est absolument crucial, c'est qu'il est difficile de rompre le cercle. Si la mère est pauvre et relativement peu instruite, la jeune fille ne dispose pas vraiment de modèle à suivre. Je considère donc qu'il faut offrir du mentorat à un très jeune âge. Cela s'inscrit dans le processus d'éducation, à mon avis.
Je ne crois pas que l'on puisse faire abstraction des hommes ou des garçons. Je déploie des efforts considérables à cet égard. Plusieurs de nos entreprises emploient de nombreux ingénieurs. Or, si le nombre de femmes inscrites à des programmes de génie a considérablement augmenté, les entreprises continuent secrètement de considérer que c'est un domaine d'homme, une chasse gardée masculine.
Je me bats donc bec et ongles pour tenter de changer cette mentalité. Tout ce que je peux proposer, c'est de montrer aux filles, dès le plus jeune âge, ce que les femmes peuvent accomplir et la grande fierté qu'elles en retirent. Or, je ne suis pas certaine que nous donnions vraiment à nos enfants des exemples de femmes accomplies, qu'elles soient jeunes, d'âge moyen ou plus âgées. À mon avis, nous pouvons apprendre beaucoup de l'héritage des cultures des Premières nations, car, comme Paige l'a fait remarquer avec beaucoup de justesse, il s'agit d'une société matriarcale où les femmes dictent les règles et les hommes les appliquent.
Les femmes doivent savoir qu'elles sont fortes et qu'elles peuvent faire tout ce qu'elles veulent. Elles peuvent être charpentières, conductrices de gros camions à benne basculante ou scientifiques, comme Elyse l'a indiqué.
Il faut cependant intervenir quand les filles sont toutes jeunes, sans oublier que nous devons également éduquer les hommes et les jeunes garçons.
[Traduction]
Merci beaucoup, mesdames Southern et Allan, de vos exposés. Je tiens à vous remercier d'avoir formulé ce que je considère comme un éventail de recommandations très sincères, et aussi d'avoir imprégné vos propos de l'inspiration issue, peut-être, de vos expériences personnelles. Notre discussion n'en a que plus de poids.
Madame Southern, dans votre dernière réponse, vous avez indiqué à quel point la situation est difficile pour les filles qui grandissent dans le cercle de la pauvreté. Nous savons avec certitude que les enfants qui grandissent dans la pauvreté, notamment dans des familles monoparentales, sont plus susceptibles de continuer de vivre dans l'indigence et dans une situation monoparentale.
Comme on sait que la situation des mères contribue évidemment à façonner l'avenir de leurs filles dans le cas dont nous parlons aujourd'hui'hui, que pourrions-nous faire, selon vous, pour rompre ce cercle de pauvreté et permettre aux femmes qui élèvent des enfants de jouir de la stabilité économique nécessaire pour mieux prendre soin de leurs filles?
Bonjour. Je vous remercie de me donner l'occasion d'exprimer notre point de vue sur l'amélioration des perspectives économiques des filles au Canada.
Je m'appelle Bertha Mo, et je suis la directrice du Programme de counselling à l'OCISO, l'Organisme communautaire des services aux immigrants d'Ottawa.
Le Canada est une terre d'accueil pour les immigrants et les réfugiés. Tous les Canadiens sont des immigrants, à l'exception de nos frères et de nos soeurs autochtones. Mes propos ne surprendront donc personne. Au cours des 20 dernières années, la provenance des immigrants et des réfugiés a changé. Auparavant, la plupart venaient d'Europe et parlaient français ou anglais. Les choses ont changé car, depuis les 20 dernières années, la plupart des immigrants et des réfugiés ne parlent ni l'anglais ni le français.
Au cours des 34 dernières années, l'OCISO a fourni des services d'établissement et d'intégration à Ottawa. Notre mission consiste à guider les immigrants qui ont adopté le Canada comme terre d'accueil. Nous leur offrons des services novateurs répondant à leurs besoins culturels et linguistiques pour forger des liens communautaires respectueux et des partenariats ainsi que pour susciter un dialogue ouvert et une entente harmonieuse.
Au cours du dernier exercice, nous avons aidé 30 335 personnes. Nos employés et nos bénévoles parlent plus de 50 langues. Plus particulièrement, l'OCISO offre des services d'intégration communautaire; aide les immigrants à trouver un emploi; donne du soutien social aux immigrantes, aux jeunes et aux aînés; accorde de l'aide au logement et de l'aide juridique; parraine des réfugiés. L'un de nos principaux programmes est le cours d'anglais aux adultes. Nous avons également un programme de counselling clinique pour aider les personnes, les familles et les couples. Nous accordons une attention particulière aux victimes de la torture et de la guerre. Notre programme de liaison multiculturelle s'adresse aux étudiants, aux familles et aux écoles. Il y également notre réputé programme de mentorat professionnel. Enfin, nous offrons aux nouveaux arrivants, aux Canadiens et aux étudiants l'occasion de faire du bénévolat.
Voici quelques statistiques nationales sur les immigrants et les réfugiés. En 2010, le Canada a accueilli 280 636 immigrants, dont 25 000 étaient des réfugiés. Abordons maintenant les problèmes auxquels font face les enfants et les adolescents des immigrants et des réfugiés. Allons-y de quelques généralités dans un premier temps.
Les immigrants de 18 ans et moins font face à d'énormes pressions. Ils doivent rapidement s'intégrer à la nouvelle culture, mais nous ne leur offrons pas le soutien dont eux et leurs familles ont besoin. Ils doivent reprendre leurs études très rapidement dans un système scolaire différent. Souvent, ils doivent apprendre une nouvelle langue. En outre, les adolescents doivent composer avec l'influence des camarades tout en essayant de trouver leur identité entre deux cultures. Nous savons tous que les adolescents, particulièrement les adolescents immigrants, éprouvent beaucoup de difficulté à faire la transition entre l'école et le travail.
Plus que les autres Canadiens de souche, les immigrants doivent franchir davantage d'obstacles pour acquérir les compétences et les connaissances dont ils ont besoin afin de faire face à la concurrence sur le marché du travail. En 2006, le taux de chômage des immigrants récents de 15 à 24 ans s'élevait à 18 p. 100, comparativement à 13,8 p. 100 pour les jeunes Canadiens d'origine. En outre, les jeunes immigrants des familles à faible revenu peuvent se sentir obligés de travailler pour augmenter le revenu familial, ce qui crée beaucoup de stress et nuit aux études. De nombreux jeunes immigrants et réfugiés travaillent à temps partiel ou à temps plein en plus de suivre des cours. Leur taux de décrochage est plus élevé. À Ottawa, 14 p. 100 des jeunes de 15 à 24 ans n'ayant pas terminé leur cours secondaire étaient des immigrants et des réfugiés, en 2006.
Il existe plusieurs façons d'aider les jeunes immigrants à poursuivre leurs études et à se trouver un emploi: offrir de l'encadrement et du tutorat à l'école; aider les parents à se trouver un emploi pour que leurs enfants puissent poursuivre leurs études; accorder des mesures de soutien du revenu aux familles de travailleurs à faible revenu; faciliter l'accès aux programmes de loisir afin que les jeunes puissent se détendre, rencontrer d'autres jeunes Canadiens, se sentir à l'aise dans la société canadienne et avoir le sentiment qu'ils en font partie. Il est tout aussi important de leur offrir de la formation, des renseignements sur le marché du travail et des programmes d'emploi.
J'ai passé beaucoup de temps dans les écoles secondaires d'Ottawa. J'ai remarqué notamment que l'accès aux orienteurs laisse vraiment à désirer. Les orienteurs sont censés non seulement aider les étudiants à bien se comporter et à réussir, mais également les renseigner sur les perspectives qui les attendent après leur cours secondaire. Si tout cela est beaucoup pour un jeune d'Ottawa, imaginez ce que vit un immigrant ou un réfugié dont la langue maternelle est ni l'anglais ni le français.
L'OCISO dispose d'un outil très efficace: le programme destiné aux jeunes immigrants et réfugiés très vulnérables. À Ottawa, environ 18 p. 100 des jeunes de 15 à 24 ans sont des nouveaux arrivants. De ce nombre, les deux tiers sont des immigrants. Avant et après leur arrivée au Canada, les immigrants vivent des expériences très stressantes, ce qui se répercute directement sur la santé et le bien-être de leurs enfants, qui ont souvent de la difficulté à s'intégrer à notre société en raison des écarts sur le plan de l'éducation, des possibilités d'emploi restreintes, de la perte de repères, des perturbations dans la vie familiale, de la pauvreté et de la discrimination. Lorsqu'ils arrivent au Canada, ces jeunes immigrants et réfugiés sont parfois l'objet de discrimination raciale, d'intimidation et de harcèlement sexuel, ce qui leur font revivre les traumatismes que leurs familles et eux peuvent avoir subits dans leurs pays d'origine déchirés par la guerre ou les conflits.
Environ 20 p. 100 des clients des programmes de counseling sont des jeunes. La même proportion d'entre eux sont des survivants de la torture ou de traumatismes causés par la guerre. Selon les agents de liaison multiculturelle de l'OCISO qui travaillent dans les écoles d'Ottawa, les jeunes immigrants et réfugiés ont le plus fort taux de suspension de l'école. Les écoles et les conseillers estiment qu'ils n'ont ni les ressources, ni les moyens, ni le mandat pour répondre correctement aux besoins complexes de ces jeunes: on ne parle pas la même langue, on manque d'expérience à cet égard et on ne possède pas le temps nécessaire pour s'attaquer à ce problème. Les directeurs, les enseignants, les orienteurs et les agents de liaison multiculturelle confirment qu'il faut appuyer le projet s'adressant à ces jeunes.
L'objectif consiste à aider les écoles et les fournisseurs de services à mieux protéger ces jeunes très vulnérables en leur offrant les moyens de s'intégrer sans heurt à la société canadienne et d'étudier à temps plein.
Bonjour. Kwe.
[Traduction]
Wela'lin d'inviter l'Assemblée des Premières nations à comparaître.
[Le témoin s'exprime dans sa langue maternelle.]
Je m'appelle Ashley Julian et je suis une Micmac de la collectivité de la Première nation d'Indian Brook, en Nouvelle-Écosse. Je m'adresse à vous au nom du représentant, pour la Nouvelle-Écosse et Terre-Neuve, du Conseil national des jeunes de l'Assemblée des Premières nations.
L'Assemblée est une organisation politique nationale représentant les citoyens des Premières nations au Canada. Son rôle est de promouvoir les priorités et les objectifs fixés par les chefs des Premières nations.
Le Conseil national des jeunes de l'Assemblée des Premières nations a été créé en vertu d'une charte. Son rôle est de représenter les perspectives des jeunes des Premières nations dans tous les domaines politiques, sociaux, économiques, culturels et traditionnels.
Je commencerai mon exposé en vous disant combien j'apprécie l'étude que le comité a entreprise. Trop souvent, l'élaboration de politiques néglige les premières étapes de la vie et se concentre sur les problèmes après qu'ils se manifestent au lieu d'en comprendre les causes et d'en planifier des issues plus heureuses.
J'ai recensé trois grandes priorités en vue de renforcer la prospérité économique des filles des Premières nations; ce sont l'éducation, l'emploi et la sécurité.
Tout d'abord, les enfants des Premières nations méritent une éducation de qualité. Or, depuis 1996, on constate une baisse de 2 p. 100 dans les budgets annuels des programmes, y compris les programmes d'éducation, du ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien. Le financement n'a donc suivi ni l'inflation ni la croissance démographique. Selon l'Assemblée des Premières nations, l'écart de financement entre les écoles des Premières nations et celles des autres enfants serait de 3 800 $ par enfant.
Du seul fait de leur naissance, les enfants des Premières nations doivent s'attendre à une éducation de moindre qualité que celle des autres Canadiens. Cela est inacceptable. L'amélioration des perspectives économiques des filles des Premières nations exige un financement juste et équitable de leurs écoles. Les filles des Premières nations ont des cheminements d'apprentissage différents de ceux de leurs consoeurs au Canada. Chez elles, la principale raison de l'abandon scolaire sont les soins familiaux qu'elles doivent assumer, que ce soit pour leurs propres enfants ou d'autres membres de la famille, et les difficultés que connaissent les ménages.
En 2006, 20 p. 100 des femmes des Premières nations âgées de plus de 15 ans étaient chefs de famille monoparentale, comparés à 8 p. 100 chez les autres Canadiennes. S'agissant des mères adolescentes, le pourcentage était respectivement d'environ 12 p. 100 chez les premières et de 1,3 p. 100 chez les secondes. La maternité précoce et les soins à donner expliquent les taux plus élevés d'abandon scolaire. Avec de l'aide, ces filles peuvent souvent réintégrer plus tard dans leur vie le système scolaire. Les collectivités des Premières nations ont donc besoin de programmes souples et de services de garde d'enfants.
La National Association of Indigenous Institutes of Higher Learning donne un excellent exemple de ces pratiques prometteuses. L'association a été créée ces dernières années pour répondre aux besoins de programmes postsecondaires mieux adaptés à une clientèle autochtone, et notamment de filles. Ces établissements d'enseignement supérieur sont une solution de rechange aux universités et aux collèges provinciaux. Leurs programmes s'inscrivent dans une perspective autochtone et portent notamment sur la connaissance de l'identité et de la langue. Nombre de ces instituts sont situés dans les collectivités des Premières nations, ce qui en facilite l'accès aux étudiants qui vivent dans les régions éloignées; mais on en trouve aussi dans les grands centres urbains.
Les filles des Premières nations doivent avoir les outils et les ressources nécessaires pour prendre une part active dans l'économie de marché. Mais on doit aussi les aider à apprendre et à comprendre les rôles, responsabilités, langues et cultures propres à leurs traditions.
D'importantes études menées par Chandler et Lalonde ont montré comment la continuité culturelle est un facteur de réduction du suicide chez les jeunes. Le fait de redynamiser ou d'appuyer activement l'apprentissage et les transferts culturels peut accroître la résilience et la confiance en soi, qui sont des facteurs de réussite économique et sociale.
Je vais maintenant parler de l'emploi.
Vous connaissez sans doute la Stratégie de formation pour les compétences et l'emploi destinée aux autochtones, ou SFCEA. Dans le cadre de la stratégie, on offre aux Premières nations des emplois, dont beaucoup visent particulièrement les jeunes, le rattrapage et l'appui à la transition.
Un exemple particulier de ce programme est offert par le Caldwell First Nation Employment and Training Office, qui est situé dans le sud de l'Ontario. Grâce à lui, une de nos jeunes clientes, Samantha, a pu trouver son premier emploi d'été. Le bureau l'a aidée à préparer son curriculum vitae et a offert la subvention qui a permis de créer des emplois au parc national de la Pointe-Pelée. Samantha a terminé l'université, repris des études et a maintenant obtenu un diplôme collégial. Elle vient juste de décrocher l'emploi de ses rêves: Ranger dans un parc de l'Alberta. Une fois de plus, le bureau a payé son voyage à Edmonton où elle a eu une entrevue, l'appuyant ainsi dans sa quête d'emploi.
La SFCEA souligne l'importance d'aider les jeunes gens et jeunes filles comme Samantha à créer des liens. Combiné au mentorat et aux rôles de modèles qui sont présentés, un tel appui est très utile aux filles des Premières nations. Malheureusement, ils ne sont pas toujours disponibles à cause des changements dans le financement.
J'aimerais parler finalement d'un obstacle crucial à la prospérité économique des filles des Premières nations, l'insécurité. La violence et l'insécurité auxquels font face les filles et les femmes des Premières nations sont bien connues dans ces collectivités, et elles sont d'ailleurs documentées par votre étude précédente. Il est extrêmement difficile pour elles de réaliser leur plein potentiel, économique ou autre, en étant aussi exposées à subir de la violence physique ou morale, ou à en être témoin.
Comme l'indique le rapport intérimaire de l'étude du comité sur la violence faite aux femmes autochtones, il faut mettre bien davantage l'accent sur la prévention de la violence familiale, la lutte contre l'intimidation et la réduction des activités des gangs.
En conclusion, si les filles des Premières nations restent désavantagées par rapport à leurs consoeurs canadiennes, les gains qu'elles ont acquis en quelques générations sont vraiment source d'espoir. Un exemple des débouchés éducatifs offerts aux jeunes filles des Premières nations se trouve au Coady Institute, de l'université Saint François-Xavier en Nouvelle-Écosse. Cette institution postsecondaire enseigne aux jeunes femmes autochtones les compétences, les rôles et les responsabilités en leadership.
L'éducation commence à donner d'excellents résultats pour les peuples des Premières nations, mais le taux et le rythme du changement doivent s'accélérer, car il est tout simplement inacceptable de laisser pour compte les enfants des Premières nations.
Certaines mesures peuvent améliorer concrètement les perspectives économiques des filles des Premières nations, notamment des services de garde d'enfant adaptés aux collectivités urbaines et rurales; le mentorat et les échanges dans les domaines des économies formelles, du perfectionnement professionnel, des langues indigènes et des pratiques traditionnelles; un meilleur soutien pour prévenir la violence et le recrutement au sein de gangs de rue, et pour mettre sur pied des programmes de réintégration et de lutte contre l'intimidation.
Je vous remercie de m'avoir donné la possibilité de témoigner.Wela'lin.
:
Probablement 75 p. 100 de votre financement provient du gouvernement fédéral, c'est intéressant.
Vous voyez, nous changeons en fait notre façon de faire les choses au Manitoba parce que, dans le système ontarien, je crois, et en fait dans les 10 provinces, le programme est structuré de façon très différente. Nous ne facturons pas à nos clients les services de counselling. En fait, nous aidons nos clients. Au Manitoba, nous avons une contribution de 36,5 millions de dollars du gouvernement fédéral, par rapport à environ un million de dollars, je crois, pour celle de la province. Je pourrais consulter ma collègue à ce sujet, mais je crois qu'elle n'est plus ici.
La province et le gouvernement fédéral oeuvrent en partenariat, même si nous assumons 97,5 p. 100 de la facture. Nous ne facturons pas les services de counselling aux réfugiés. Nous les leur offrons bien volontiers et le gouvernement fédéral subventionne diverses organisations. La province organisera un groupe scolaire. Lorsque je travaillais pour le conseil scolaire, nous aidions régulièrement les gens à programmer l'apprentissage de l'anglais. Je suis tout simplement très curieuse de savoir pourquoi vous facturez les gens pour des services qui leur sont offerts gratuitement dans d'autres provinces conformément d'ailleurs, je crois, à l'intention du gouvernement fédéral.
Lorsque nous accueillons des gens dans le pays, nous voulons leur donner les outils qui leur permettront de réussir, car leur réussite rejaillit sur nous. Je vous serais donc très reconnaissante de m'expliquer votre structure.
:
Oui, je peux parler et poser des questions durant deux minutes. Merci.
Je tiens aussi à remercier nos deux témoins.
Je vais adresser mes questions à Mme Mo.
Soit dit en passant, je siège également au Comité de la citoyenneté et de l'immigration, et j'ai bien aimé vos observations au sujet du paysage changeant de l'immigration au Canada, par rapport à il y a 20 ans.
À l'autre comité auquel je siège, dans toutes les études que nous avons réalisées, il y a des mots clés qui reviennent toujours: on dit que l'intégration à la société canadienne est le secret de la réussite pour les nouveaux immigrants.
Je crois que vous avez vous-même mentionné dans votre témoignage qu'une personne incapable de parler l'une des deux langues officielles du Canada, soit l'anglais ou le français, se trouve confrontée à un obstacle important. Cela correspond à ce que j'entends lorsque je siège à mon autre comité, c'est-à-dire que pour réussir au Canada, il est essentiel qu'une personne puisse s'intégrer très rapidement, trouver un emploi et remettre à la société canadienne ce qu'elle lui a donné. Je vous remercie de vos observations à ce sujet.
Puisque notre objectif est d'examiner ce que nous pouvons faire pour encourager les femmes à occuper des postes de responsabilité et pour assurer leur prospérité économique, entre autres, en ce qui concerne les enfants immigrants que votre organisation a aidés, voyez-vous une différence dans les taux de succès des enfants immigrants selon le sexe, donc des garçons par rapport aux filles?