:
Merci beaucoup, madame la présidente, membres du comité.
[Français]
C'est vraiment un plaisir d'être ici avec vous.
[Traduction]
Je suis Marla Israel, directrice générale par intérim — j'occupe ce poste depuis sept jours — du Centre pour la promotion de la santé à L'Agence de la santé publique du Canada. Mme Cathy Bennett est directrice intérimaire. Nous répondrons toutes deux à vos questions aujourd'hui.
C'est avec grand plaisir que j'aborderai ici un problème qui retient de plus en plus l'attention depuis quelques années et le fera encore vraisemblablement à mesure que le nombre d'aînés dans la population canadienne ira croissant.
Je sais que pour vous aussi, la violence envers les personnes, sous quelque forme que ce soit, est inacceptable dans la société canadienne. Je pense particulièrement à celle qui touche les femmes âgées que leur âge, une incapacité ou leur situation financière ou familiale rendent vulnérables. Malheureusement, la violence envers les aînés est un problème social qui reste caché et touche de nombreuses personnes âgées. Elle entraîne, pour ceux qui en sont victimes et leur famille, des coûts sociaux intangibles, notamment des effets nocifs pour la santé qui peuvent menacer, voire anéantir, le bien-être de la personne.
L'Agence de la santé publique a manifestement un rôle de premier plan à jouer dans la lutte contre la violence envers les aînés. Nous nous employons à favoriser l'amélioration de l'état de santé de toutes les populations, mais en s'intéressant particulièrement aux plus vulnérables.
La société ne connaît peut-être pas bien les vulnérabilités propres aux divers segments de la population, mais à cet égard, les aînés sont particulièrement vulnérables sur le plan des mauvais traitements physiques ou psychologiques, surtout en raison des effets physiques d'une santé faiblissante ou de maladie, et des défis associés à la vie en établissement.
La définition que l'Agence de la santé publique emploie pour décrire la violence envers les aînés renvoie à celle de l'Organisation mondiale de la Santé: « La maltraitance des personnes âgées consiste en un acte unique ou répété, ou en l'absence d'intervention appropriée, dans le cadre d'une relation censée être une relation de confiance, qui entraîne des blessures ou une détresse morale pour la personne âgée qui en est victime. »
Cette violence envers les aînés prend plusieurs formes — violence physique, violence psychologique, exploitation financière et négligence. Il est plutôt difficile de connaître l'ampleur réelle de ce problème au Canada, car les données ne sont pas toujours communiquées. Celles de Statistique Canada indiquent que de 1994 à 1999, il a touché 8 p. 100 des personnes âgées au pays.
Ce pourcentage équivaudrait aujourd'hui, compte tenu du nombre actuel d'aînés, à 300 000 personnes âgées.
De plus, seul un incident sur cinq serait porté à l'attention des personnes en mesure d'intervenir. Une donnée particulièrement intéressante pour le comité est que, quatre fois sur dix, la violence infligée aux femmes âgées était le fait d'un membre de leur famille.
La violence peut s'exercer en bousculant la personne, en la giflant ou en la menaçant de recourir à la force, entre autres gestes. Plus troublant encore, parmi les homicides résolus de 1994 à 2003, les femmes âgées avaient été tuées par un membre de leur famille dans plus de deux tiers des cas.
L'évolution démographique rapide complique la lutte contre la violence envers les aînés. Les taux ne bougeront peut-être pas, mais en chiffre absolu, nul doute que le nombre de victimes augmentera.
[Français]
Le gouvernement du Canada entend résolument s'attaquer à ces problèmes urgents et complexes, et il agit en ce sens depuis plusieurs années, dans le cadre de l'Initiative de lutte contre la violence familiale et, plus récemment, de l'Initiative fédérale de lutte contre les mauvais traitements envers les aînés.
C'est l'Agence de la santé publique du Canada qui dirige et coordonne l'Initiative de lutte contre la violence familiale. Par le biais de cette initiative, les investissements ciblés et les efforts concertés de 15 ministères, organismes et sociétés d'État de l'administration fédérale sont utilisés pour attirer l'attention sur le problème de la violence familiale au Canada. Voici les principaux axes du travail de direction et de coordination de l'agence.
D'abord, la coordination à l'échelle fédérale, provinciale et territoriale, qui permet d'adopter une approche stratégique commune en matière de lutte contre la violence familiale fait en sorte que nos efforts aillent dans le même sens. Par exemple, en collaboration avec Condition féminine Canada, nous avons rédigé un document de politique sur la mobilisation des hommes et des garçons pour la réduction et la prévention de la violence basée sur le sexe.
Dans ce document, nous avons examiné ce qui avait été fait auparavant pour contrer la violence et s'attaquer aux causes profondes de l'adoption d'un comportement violent chez les hommes. Nous avons aussi cerné les lacunes et les défis à cet égard, et présenté des pratiques exemplaires pouvant être appliquées à l'élaboration de programmes dans les provinces et territoires.
[Traduction]
Ensuite, par l'entremise du Centre national d'information sur la violence dans la famille, l'Agence de la santé publique du Canada joue, pour le compte de ses partenaires, un rôle de courtier du savoir auprès de fournisseurs de services sociaux et sanitaires, du grand public, du milieu universitaire et des ONG.
En dernier lieu, grâce à ses travaux d'évaluation, de recherche et de collectes de données, l'Agence de la santé publique du Canada est plus à même d'appuyer les efforts visant à mettre les politiques en pratique.
En 2006, le gouvernement fédéral a mis sur pied le Conseil national des aînés. C'est ainsi qu'il a commencé à examiner de plus près le problème complexe qu'est la violence envers les aînés. Je comprends que le Conseil national des aînés comparaîtra plus tard au comité et je m'en remets à celui-ci pour les descriptions détaillées. J'aimerais mentionner qu'en 2008, le gouvernement fédéral a lancé une initiative de 13 millions de dollars sur trois ans, l'Initiative fédérale de lutte contre les mauvais traitements envers les aînés, afin de sensibiliser les aînés, leurs familles et certains groupes de professionnels aux problèmes de la violence envers les aînés et d'élaborer des outils et des ressources pour les aider à intervenir.
Notre intervention en santé publique a pris comme point de départ des données scientifiques relatives aux facteurs de risque pouvant conduire à de mauvais traitements envers les aînés pour établir quelles mesures sont les plus efficaces pour prévenir les mauvais traitements et en atténuer les conséquences.
Comme je l'ai mentionné un peu plus tôt, nous disposions de très peu d'information fiable sur le sujet. Une partie de la solution consistait donc à élaborer de meilleurs lignes directrices et documents d'information pour les professionnels de la santé publique, afin de les aider à reconnaître la violence dès ses premières manifestations. Pour faire le suivi des statistiques sur la violence, les professionnels de la santé doivent d'abord consigner les signes révélateurs de violence et déterminer si de mauvais traitements sont en fait infligés.
C'est pourquoi l'agence a examiné la qualité et la quantité des ressources mises à la disposition des médecins et d'autres professionnels de la santé pour les aider à établir si de mauvais traitements sont infligés et à intervenir s'ils ont des soupçons. Elle a aussi amélioré les directives aux professionnels de la santé à ce sujet. J'aimerais signaler que le travail n'est pas terminé et je pourrai vous donner de plus amples détails. À la lumière de cet exercice, nous avons conclu que l'acquisition de connaissances cliniques approfondies est une condition préalable à la qualité du dépistage et de l'évaluation. Des travaux similaires effectués dans des communautés des Premières nations ont mené à l'élaboration et à l'adaptation de ressources et d'outils d'apprentissage pour les travailleurs de la santé s'occupant de cette clientèle.
L'Agence de la santé publique du Canada a aussi élaboré d'autres outils et ressources destinés aux professionnels de première ligne, comme les médecins, les pharmaciens et les travailleurs sociaux, qui travaillent auprès d'aînés et les aident au quotidien. Par ailleurs, l'agence a fait un examen approfondi d'autres facettes de la question. Par exemple, elle a étudié la violence envers les aînés dans l'optique de l'analyse différenciée selon les sexes. Cette perspective tient compte du fait que le traitement identique des deux sexes, bien que souhaitable à certains égards, peut parfois s'avérer inefficace voire nuisible. Par exemple, si on les compare aux femmes, les hommes âgés sont plus réticents à demander de l'aide; les interventions de proximité à domicile, sur leur propre territoire, sont particulièrement efficaces auprès d'eux.
L'initiative de lutte contre les mauvais traitements envers les aînés est arrivée à terme en mars 2011. Cependant, nous continuons de nous intéresser à la prévention de la violence envers les aînés dans le cadre de nos travaux visant à favoriser la création de collectivités intégratrices et accessibles, où les aînés ont leur place. De nombreuses communautés améliorent l'offre d'information aux aînés sur les services communautaires à leur disposition, par exemple, le transport pour les rendez-vous médicaux.
En conclusion, on ne saurait trop insister sur les répercussions dévastatrices de la violence sur nos aînés canadiens. Il faut que tous les secteurs du gouvernement et de la société poursuivent la lutte. Grâce à nos efforts conjugués, nous avons une meilleure idée des outils dont les professionnels de la santé ont besoin pour mieux dépister et évaluer la violence envers les aînés et intervenir, le cas échéant.
Des données exhaustives et à jour sur le sujet sont aussi nécessaires, surtout en ce qui a trait aux femmes âgées. Des données exactes et fiables constituent la pierre angulaire des grandes orientations dans l'élaboration de programmes et de politiques de santé publique destinées à améliorer l'état de santé et de bien-être des aînés.
Je vous remercie de votre attention, et nous répondrons avec plaisir à toutes vos questions.
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Je vous remercie de cette question. Elle fait vraiment ressortir un bon nombre des défis associés à la collecte de statistiques de façon générale. Je dis cela du point de vue de l'information sur la santé publique.
Pour ce qui est des professionnels de la santé publique, comme je l'ai signalé, ils doivent d'abord et avant tout être en mesure de dépister les mauvais traitements et évaluer la situation. Quant aux types de rapports qui ont été élaborés, nous avons effectué une étude de la violence envers les aînés dans l'optique de l'analyse différenciée selon les sexes, ce qui a permis de formuler plusieurs recommandations, et répartir les données sur les tendances selon la culture, l'appartenance aux Premières nations, le statut d'immigrant ou le statut socioéconomique.
À l'Agence de la santé publique du Canada, nous devons entre autres travailler de très près avec les professionnels de la santé afin d'obtenir les données qu'ils recueillent sur leurs patients. Lorsque nous pourrons faire ce genre de travail, les renseignements ainsi obtenus nous permettront d'améliorer les conseils offerts aux professionnels de la santé et la qualité des rapports présentés.
Ces connaissances et ces statistiques s'imposent si nous voulons vraiment comprendre les victimes de mauvais traitements. Évidemment, toutes les victimes ne seront pas disposées à donner des renseignements personnels sur leurs mauvais traitements. Par exemple, les femmes de certaines collectivités particulières hésiteront à remettre en question ou à défier l'autorité de quelque façon que ce soit pour des raisons culturelles. C'est un facteur qu'il ne faut pas oublier non seulement dans nos contacts avec les professionnels du secteur de la santé publique mais également lorsque nous travaillons auprès d'autres organisations communautaires, car elles doivent être conscientes du fait qu'il est très très important d'obtenir ces renseignements.
L'analyse que nous avons entreprise nous a également permis de comprendre — et nous avons appliqué ces connaissances dans nos politiques — que l'invalidité est un facteur de risque pour les femmes âgées. Cela semble peut-être évident, mais je crois qu'il faut rappeler que nous faisons plusieurs généralisations à l'égard des aînés, qu'il s'agisse des femmes âgées ou des aînés en général, et il faut cesser de le faire pour mieux comprendre l'impact que les mauvais traitements peuvent avoir, selon la situation de la victime.
Par exemple, les femmes vivent plus longtemps que les hommes et avec des affections plus incapacitantes comme l'arthrite et l'ostéoporose, et les femmes invalides ont plus de chances d'être victimes de mauvais traitements par un facteur de 1,5 à 10. La communication de ces nouveaux renseignements nous aidera à changer la politique publique et nous serons donc mieux en mesure d'intervenir dans ce dossier.
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C'est une bonne question.
Dans le cadre du volet santé publique de cette Initiative fédérale de lutte contre les mauvais traitements envers les aînés, nous avons développé un certain nombre de ressources que je vais diviser en deux catégories.
Premièrement, ce sont des outils ou des ressources qui pourraient aider un intervenant de première ligne, tel qu'un médecin ou un travailleur social, à mieux identifier les risques d'abus et savoir à quoi cela ressemble. Mais une fois qu'ils savent qu'il s'agit d'abus, que doivent-ils faire? Comment diriger les victimes d'abus vers les services et le soutien qui existent dans la collectivité, et comment aborder cette question avec eux. Alors, nous avons créé des ressources pour ces gens-là.
Nous avons également créé des ressources destinées à la collectivité dans son ensemble, telles que le fait de voir la violence envers les aînés comme une responsabilité de la société. Par exemple, que ferait un voisin qui craint que Mme Jones soit une victime d'abus ou de négligence? Qu'est-ce que je pourrais faire, si j'étais son voisin, pour faire face à cette situation? Quel genre de renseignements me faut-il? C'est très intimidant, cela fait peur. Vous craignez les conséquences. Qu'est-ce que je pourrais faire pour aider ma voisine de la meilleure façon possible? Au bout du compte, vous essayez d'aider l'aîné qui pourrait vivre une telle situation. Nous avons créé des ressources pour aider les gens à composer avec une telle situation.
Voici donc le genre de ressources et la clientèle — si vous voulez — que nous avons visées. Nous avons également travaillé avec des professionnels de la santé et, plus précisément, des chercheurs qui sont les experts clés en la matière, comme le Dr Mark Yaffe de l'Université McGill, dans le but de créer des outils de dépistage plus efficaces afin d'aider nos intervenants de première ligne, surtout les médecins, à reconnaître les possibilités d'abus. Il a créé un outil de dépistage très astucieux de six questions qui permet d'établir l'indice de suspicion d'abus envers les aînés. Vous en avez peut-être entendu parler.
C'est une série de six ou sept questions que pourra poser un médecin aux patients, tout doucement et très rapidement, pour déterminer si cette personne est à risque. Nous avons cet outil et, comme Marla vous l'a expliqué, nous avons fait également une analyse fondée sur le sexe, parce qu'il faut connaître davantage la population cible si vous avez l'intention de lui consacrer des ressources. Une telle démarche est extrêmement importante, parce que selon le type d'abus et le sexe de la personne qui en est victime, les mesures peuvent varier. Elles peuvent prendre des formes très différentes.
Je vous ai donné un aperçu général des enjeux qui ont fait l'objet de notre étude. Dans un très court délai, nous avons essayé de nous concentrer sur certaines cibles clés et, encore une fois, sur les professionnels de la santé et d'autres intervenants de première ligne — c'est de cette façon que je le décrirais —, c'est-à-dire les gens qui seraient en mesure de voir l'abus se produire. Nous avons également examiné le rôle et la responsabilité de la société.
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C'est une excellente question. À titre de fonctionnaires responsables, nous sommes heureuses de pouvoir en parler, parce que plus on en parle, plus les gens sont sensibilisés au problème — à tous les niveaux.
D'après notre expérience, il faut faire attention lorsqu'il s'agit de reconnaître les signes de mauvais traitements, parce que les gens peuvent montrer de signes qui ne sont pas liés aux mauvais traitements. Bien souvent les gens sont à l'affût de signes physiques — une blessure ou une cicatrice —, mais les choses ne se produisent pas toujours de cette façon. En fait, nous avons découvert que la violence psychologique est quelques fois aussi destructrice, sinon plus, que la violence physique chez les personnes âgées. Ces personnes sont tellement plus vulnérables aux abus en raison de leurs limites physiques, surtout lorsqu'elles sont des octogénaires.
Nous devons faire attention, et c'est pour cette raison que nous travaillons avec les professionnels de la santé publique pour qu'ils puissent reconnaître les signes précoces de l'abus, de sorte qu'ils puissent discuter avec la victime d'une manière très respectueuse qui permette d'établir une relation de confiance. Une victime de violence peut s'enfermer dans le silence et devenir très isolée. Soudainement, une personne qui était plutôt sociable ne l'est plus autant. Soudainement, une personne qui pouvait sortir ne peut plus le faire. Soudainement, cette personne est accompagnée d'un aidant et la relation entre les deux peut sembler quelque peu suspecte. Il y a des analogies à faire entre la violence faite aux enfants et la violence faite aux aînés, parce que bien souvent, cette violence est perpétrée par quelqu'un qu'ils connaissent.
Il est important pour nous, à l'Agence de la santé publique du Canada, de travailler avec nos partenaires au sein même de la famille fédérale — c'est-à-dire Anciens Combattants Canada et la GRC, entre autres... Le fait que les organismes fédéraux peuvent avoir des liens directs avec les particuliers — quelques fois, il ne s'agit pas d'un rôle aussi direct, mais dans ce cas-ci, c'est ce qui se passe — nous permet d'avoir recours à des mécanismes de partage d'information dans le cadre de réseaux afin d'informer les gens pour qu'ils ne se disent pas tout simplement que cette personne est simplement âgée, ou qu'elle souffre tout simplement de démence, ou que c'est normal de présenter ce genre de signes. Ce n'est pas vrai. Une personne peut être très productive même à un âge très avancé et c'est ce qu'il faut cultiver.
Il faut promouvoir la qualité de vie même chez les gens qui ont plus de 90 ans. Voilà sur quoi ont porté nos efforts.
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S'il y a du temps et si c'est utile, je peux vous énumérer certains des signaux d'avertissement que le document mentionne de façon très claire.
Premièrement, et c'est assez simple, si une personne âgée vous dit qu'elle est victime d'abus, il faut la croire. Si elle ose se manifester, c'est fort probablement vrai.
Il faut chercher des signes physiques de violence, comme des ecchymoses, des foulures, des fractures, bien sûr, et des égratignures, en particulier si l'explication de la blessure ne tient pas debout, par exemple, la personne vous dit comment elle s'est cassé le bras et, selon vous, cela n'a aucun sens.
Il faut aussi surveiller les changements de comportement, comme la dépression, le retrait ou la crainte.
Il faut chercher les changements dans les activités sociales régulières, par exemple si quelqu'un cesse d'aller à l'église ou de participer à d'autres événements sociaux. Si la personne commence à se retirer de la société, cela pourrait indiquer qu'elle est victime d'une forme quelconque d'abus.
Y a-t-il des changements liés aux conditions de logement, comme des parents qui n'étaient pas dans le décor et qui sont de plus en plus présents, en particulier en ce qui concerne les finances? C'est un signe, tout comme un changement de la situation financière, comme une annulation des services, par exemple la télévision, Internet ou le téléphone, parce que les factures ne sont pas payées, ou des choses qui disparaissent de la maison.
Ce sont des signes d'abus envers une personne âgée vivant dans sa maison, dans sa collectivité, mais pas dans un environnement institutionnel.
Il faut chercher des signes de négligence et c'est important. Par exemple, on ne trouve pas de nourriture dans la maison ou la nourriture est peu abondante. Le fait de rester seul pendant de longues périodes de temps, de ne pas avoir de lunettes ou d'appareil auditif lorsqu'ils sont nécessaires, de ne pas être vêtu adéquatement, de ne pas avoir de canne pour marcher ou de marchette en bon état sont tous des exemples de négligence.
On peut soupçonner une situation d'abus. Il y a aussi les comportements abusifs, et il existe toute une liste de signes pour cela aussi. C'est en donnant de tels exemples que nous essayons de sensibiliser la population à ces signes d'abus.
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Merci beaucoup, monsieur Holder, je vous en suis reconnaissante.
J'ai une question précise parce que ma mère a été victime d'exploitation financière et d'abus. En plus de l'exploitation financière, il y a eu de l'abus physique de la part de mon frère. C'est une situation très personnelle grave pour ma famille qui s'est produite il y a environ quatre ans, juste avant toutes les mesures de prévention dont nous entendons parler et avant le nouveau financement. Je l'ai amenée voir différentes agences, comme la santé publique et la police, parce que c'est devenu un cas pour les policiers. À chaque étape, on ne la croyait pas. Votre première étape quant à l'abus envers les personnes âgées — dans ma culture, une femme chinoise qui s'exprime à l'âge de 75 ans et qui dit: « Je suis victime de mauvais traitements de la part de mon fils », et qui n'est pas crue par tous ces agents publics que je l'ai amenée voir... Rencontre après rencontre, les policiers lui ont même dit que parce que c'était son fils, ils ne pouvaient pas l'accuser. S'il avait été un étranger, et pas quelqu'un de notre famille, ils auraient pu l'accuser. Mais puisque c'était un membre de la famille, ils nous ont dit qu'ils ne pouvaient pas le faire.
Je m'intéresse beaucoup à ce sujet, évidemment, et j'ai beaucoup de questions que nous pourrons examiner au cours des prochaines semaines et des mois à venir. Je crois que le travail que vous faites est fantastique. Le travail de coordination avec les 15 agences que vous faites correspond exactement à ce dont nous avons besoin, et je crois que ce type de réponse croîtra encore plus dans notre pays. Je suis particulièrement ravie que vous ayez dit que la santé publique se fait sur le plan local. C'est grâce aux réseaux locaux et à l'éducation et à l'information qui rejoint tout le monde que nous pourrons combattre cet énorme problème dans nos communautés.
Voici ma question. Maintenant que nous avons mis en place ce plan et adopté cette approche, et que le gouvernement a prévu des fonds et des efforts pour ce dossier qui est maintenant une priorité, quels critères d'évaluations et résultats utilisez-vous pour déterminer l'efficacité de tout cela? Que pouvons-nous faire de plus? De ce côté de la table, maintenant et dans trois ans, je veux m'assurer que ces mesures seront en place. Je ne veux pas que d'autres personnes âgées soient placées dans une situation où elles doivent aller frapper à des portes, sans qu'on les croie et sans qu'on leur donne de l'aide.
Je sais que vous avez décrit toute une série de mesures et d'actions. Je veux savoir ce que l'on prévoit faire et mettre en place pour mesurer les résultats, pour déterminer ce que nous devons faire de plus.