:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Je suis heureuse de comparaître devant le comité pour parler du travail que mon ministère accomplit. Comme vous le savez, RHDCC a une mission très vaste puisqu'il intervient auprès des Canadiens et des Canadiennes à toutes les étapes de leur vie.
[Traduction]
Nous jouons aussi un rôle clé pour assurer la réussite économique continue du Canada, ainsi que sa compétitivité et sa prospérité à long terme.
Depuis juillet 2009, plus de 820 000 nouveaux emplois ont été créés au Canada. Les chiffres sont déjà éloquents, mais de surcroît, quelque 390 000 Canadiens de plus sont au travail comparativement aux mois affichant les meilleurs taux d'emploi avant la récession. C'est extraordinaire. et on ne peut en faire abstraction.
[Français]
Comme je l'ai dit plusieurs fois, nous ne pouvons cependant pas nous reposer sur nos lauriers.
[Traduction]
Cependant, le chômage continue de sévir dans certaines régions, alors que dans d'autres, il y a des pénuries de main-d'oeuvre, parfois même dans les régions où le taux de chômage est élevé. Le problème, c'est le décalage entre les besoins des employeurs et les compétences des travailleurs à leur disposition.
La Chambre de commerce du Canada a récemment décrit ces pénuries comme « un enjeu socioéconomique majeur pour notre pays ». Mesdames et messieurs, la Chambre de commerce a raison.
Nous devons donc trouver une façon de progresser alors que nous sommes confrontés à la réalité des travailleurs vieillissants qui commencent à quitter le marché du travail et à la concurrence livrée par les autres pays pour s'attirer les personnes les plus qualifiées.
[Français]
Les choses ne feront que s'aggraver si nous ne faisons rien pour remédier aux lacunes et permettre à nos travailleurs d'accroître leurs compétences.
[Traduction]
Soyons clairs. Bien que nous nous entendions tous sur le fait que le Canada est aux prises avec un problème de taille, je ne crois pas que ce soit au gouvernement à lui seul que revient la responsabilité de tout régler. Ce n'est guère possible ni souhaitable. Notre succès dépendra de notre esprit d'innovation et de notre souplesse, ainsi que de notre volonté de changer les choses.
Que fait donc notre ministère pour aider? Tout d'abord, nous modifions le régime d'assurance-emploi afin d'aider les chômeurs canadiens à chercher et à trouver plus facilement un emploi. Pour l'essentiel, l'assurance-emploi n'est rien d'autre que ce que son nom l'indique: un régime d'assurance dont le rôle est de fournir une aide financière aux Canadiens qui se retrouvent, bien involontairement, sans emploi.
[Français]
Mais cette aide financière a un prix: celui d'être toujours disponible pour travailler et de chercher activement un emploi.
[Traduction]
J'ai eu l'occasion d'expliquer ces changements aux Canadiens dans toutes les régions de notre beau pays. Lorsqu'une telle occasion se présente, à moi-même ou à mes collègues, il est clair que les Canadiens comprennent bien que notre gouvernement veut faire en sorte qu'il soit plus avantageux de travailler. Ils comprennent que nous voulons faire en sorte que les employeurs embauchent les travailleurs dont ils ont besoin pour poursuivre leurs activités. Ils comprennent l'importance de faire en sorte que les Canadiens ici au Canada soient toujours les premiers à avoir accès aux emplois disponibles avant de permettre à une entreprise d'embaucher des travailleurs étrangers temporaires.
Les changements apportés au régime d'assurance-emploi contribueront à l'atteinte de ces objectifs. Il suffit de penser à la mesure qui entrera en vigueur au début de l'année prochaine, laquelle permettra de mieux jumeler les Canadiens et les emplois disponibles dans leur région.
[Français]
On peut penser aussi au projet-pilote Travail pendant une période de prestations. Grâce à ce dernier, les prestataires peuvent garder une plus grande part de leur rémunération quand ils acceptent de travailler davantage pendant qu'ils touchent des prestations. Nous avons la conviction que ces changements seront bénéfiques et que le régime continuera, comme il l'a toujours fait, d'aider les Canadiens et les Canadiennes quand ils en ont besoin.
[Traduction]
En plus de ces changements, nous prenons des mesures qui misent sur la formation. Les gouvernements jouent un rôle important dans le développement des compétences et la formation, il n'y a aucun doute là-dessus. En fait, notre gouvernement verse aux provinces et territoires 2,7 milliards de dollars par année destinés précisément aux programmes sur le marché du travail et le développement des compétences. Mais tous les ordres de gouvernement réunis ne peuvent tout faire.
Le partenariat est la solution. Les ordres de gouvernement, le secteur privé, ainsi que les établissements d'enseignement et de formation, ont tous un rôle à jouer pour remettre les Canadiens au travail, diversifier et renforcer la main-d'oeuvre, et ainsi remédier aux pénuries de travailleurs qualifiés.
Le monde a changé. Aujourd'hui il n'existe plus vraiment d'emplois non spécialisés. Voilà pourquoi mon ministère offre une vaste gamme de programmes, allant du développement des compétences à l'alphabétisation en milieu de travail, des subventions aux apprentis aux programmes d'aide financière, lesquelles ont grandement amélioré l'accès aux études postsecondaires.
Cela m'amène à parler de l'un de mes sujets favoris, à savoir les jeunes Canadiens, puisqu'ils sont de loin notre ressource la plus précieuse au Canada. Après tout, ils représentent notre avenir.
La situation de l'emploi chez les jeunes est bien meilleure au Canada que dans la plupart des pays développés, mais il n'en reste pas moins que le taux de chômage des jeunes est deux fois plus élevé que celui de l'ensemble de la population. Pourquoi? Parce qu'ils ne possèdent pas les compétences que recherchent les employeurs. Trop de jeunes sont pris dans le cercle vicieux bien connu, à savoir pas d'emploi, pas d'expérience. Pas d'expérience, pas d'emploi.
Voilà pourquoi nous avons injecté encore plus d'argent dans la Stratégie emploi-jeunesse.
[Français]
Dans le cadre du Plan d'action économique de 2012, nous avons investi 50 millions de dollars de plus dans cette stratégie afin d'aider les jeunes à trouver un emploi dans un secteur où la demande est forte.
[Traduction]
Cette stratégie permettra à environ 3 000 jeunes Canadiens à trouver des emplois dans des secteurs qui ont un grand besoin de travailleurs. Il est important que nous assumions tous la responsabilité de guider nos jeunes et notre future main-d'oeuvre.
Qu'il s'agisse de métiers spécialisés ou de tout autre type d'emploi dans d'autres secteurs en demande, il est évident que les Canadiens de tous âges doivent savoir où se trouvent les emplois et quelles sont les compétences requises.
C'est pourquoi j'ai officiellement lancé, en août dernier, le nouveau Programme d'appui aux initiatives sectorielles. Ce programme permettra de recueillir des renseignements essentiels sur le marché du travail et de les afficher dans le portail en ligne Travailler au Canada. En ayant accès à de l'information de meilleure qualité, les employeurs, les travailleurs et les chercheurs d'emploi seront en mesure de prendre des décisions plus éclairées.
[Français]
Somme toute, il s'agit de faire les choses différemment.
[Traduction]
Cela m'amène à un sujet passionnant, la finance sociale.
Il s'agit d'un nouveau domaine pour le Canada. Plus tôt ce mois-ci, j'ai lancé un appel à l'intention des particuliers et des organismes pour solliciter des idées en matière de finance sociale. J'étais à la recherche d'idées qui pourraient façonner les futures politiques sociales du Canada ou permettre de trouver de nouveaux partenaires, des idées qui nous permettraient de faire un meilleur usage de l'argent des contribuables et d'obtenir davantage de résultats.
Soyons clairs. Il ne s'agit pas de tout changer. Nous n'en sommes qu'au stade de l'exploration, mais nos progrès illustrent exactement ce dont je parlais au début: la nécessité d'innover, de faire preuve de souplesse, et d'être ouverts à l'idée de faire les choses différemment si nous voulons obtenir de meilleurs résultats pour les Canadiens.
[Français]
Pour terminer, je tiens à préciser qu'il ne s'agit là que de quelques-unes des initiatives en cours. Mais elles sont liées au rôle important que joue mon ministère dans la prestation de services aux Canadiens.
[Traduction]
Nous continuerons de concentrer nos efforts sur l'atteinte de ces objectifs tout en restant prudents sur le plan financier et de faire en sorte que tous les Canadiens puissent profiter de nos résultats tangibles, soit la création d'emplois, la croissance économique et la prospérité à long terme.
Je vous remercie.
Je céderai maintenant la parole à ma collègue.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur le président, membres du comité, il n'y a pas si longtemps, la ministre Finley et moi étions ici pour vous parler du projet de loi , Loi visant à aider les familles dans le besoin. Je suis très heureuse de me retrouver parmi vous aujourd'hui.
La loi démontre l'engagement de notre gouvernement envers le bien-être des travailleurs canadiens et des membres de leurs familles. Nous croyons que les Canadiens et les Canadiennes ont le droit d'être traités équitablement au travail.
C'est pour cette raison que nous encourageons la mise en place de bonnes conditions de travail, de relations syndicales-patronales harmonieuses et de milieux de travail sains, sécuritaires et exempts de discrimination. Nous contribuons ainsi à la prospérité du Canada et à notre qualité de vie globale.
Cela dit, nous ne pouvons pas ignorer l'instabilité de l'économie dans laquelle nous travaillons.
Certains travailleurs au pays sont encore vulnérables et s'inquiètent de leur capacité à faire vivre leurs familles. Nous savons tous que les travailleurs canadiens ont été durement touchés par le ralentissement économique, en particulier ceux dont l'employeur a fait faillite, a cessé ses activités ou n'a pas payé les sommes dues aux employés. Les travailleurs canadiens ont bel et bien souffert.
C'est pourquoi, en 2008, notre gouvernement a mis en place le Programme de protection des salariés, le PPS. Nous voulions nous assurer que ces travailleurs recevaient rapidement les payes et les indemnités de vacance qui leur étaient dues.
Nous avons renforcé le PPS en 2009, pour qu'il couvre les indemnités de départ ou de cessation d'emploi.
En 2011, nous l'avons augmenté encore une fois, pour que les travailleurs soient mieux protégés lorsque leur employeur déclare faillite après avoir tenté en vain de restructurer l'entreprise.
Depuis le lancement du programme en 2008, plus de 120 millions de dollars ont été versés à quelque 53 000 travailleurs. Pour donner suite aux mesures de renforcement prises, nous ajoutons maintenant 1,4 million de dollars par année en fonds de fonctionnement afin que les personnes qui ont recours au PPS reçoivent les prestations auxquelles ils ont droit lorsqu'ils en ont le plus besoin. Pour respecter cet engagement, nous demandons donc que des fonds supplémentaires soient alloués au PPS dans le Budget supplémentaire des dépenses.
Nous savons que pendant les périodes d'instabilité économique, les travailleurs comme les entreprises souffrent, et tout le pays en pâtit. C'est pourquoi notre gouvernement garde le cap sur la création d'emplois, la croissance et la prospérité à long terme. Et c'est aussi la raison pour laquelle la paix sociale est si importante. En effet, les bonnes relations de travail contribuent à créer un environnement stable et fiable où les entreprises peuvent prospérer. Elles procurent également aux travailleurs la sécurité dont ils ont besoin pour être productifs et subvenir aux besoins de leurs familles.
Le Service fédéral de médiation et de conciliation, le SFMC, fait un travail remarquable pour favoriser la création de milieux de travail stables et pacifiques qui reposent sur la collaboration.
Par exemple, le Service de médiation préventive de cette organisation aide les syndicats et les employeurs à établir et à maintenir des relations de travail positives et à régler les problèmes difficiles en milieu de travail à mesure qu'ils se produisent, et pas forcément au moment de la négociation d'une nouvelle convention collective. Pour qu'un plus grand nombre de clients puissent avoir accès à ce service, nous avons engagé un demi-million de dollars en fonds courants annuels.
J'aimerais maintenant apporter quelques précisions. Malgré l'impression créée par les médias, la collaboration dans les relations de travail constitue la norme au Canada. Les grèves et les lockouts sont l'exception et non la règle. En fait, au cours des quatre dernières années, 94 p. 100 des négociations collectives dans les entreprises privées sous réglementation fédérale ont été conclues sans arrêt de travail lorsque le SFMC est intervenu.
Contribuer à l'établissement de relations de travail harmonieuses et, du même coup, à la stabilité de la main-d'oeuvre ne constitue que l'un des objectifs du Programme du travail pour les milieux de travail sous réglementation fédérale. Comme ministre du Travail, je crois fermement que la création de milieux de travail sains, sécuritaires et équitables est un facteur clé de la réussite du Canada. À mon avis, le milieu de travail est le moteur de l'économie.
Le milieu de travail regonfle le moral, stimule l'ingéniosité et accroît la productivité, ce qui aide les entreprises canadiennes à rivaliser avec les meilleures de ce monde. Nous favorisons la création de milieux de travail sécuritaires et sains grâce à la formation préventive et aux stratégies correctives. De plus, nous incitons les travailleurs et les employeurs à s'impliquer activement pour assurer la santé et la sécurité dans leurs milieux de travail.
Cet automne, je suis allée en Chine et je suis fière de dire que le Canada est reconnu sur la scène internationale pour son expertise dans le domaine de la santé et sécurité au travail.
Plus récemment, nous avons également concentré nos efforts sur un autre aspect de la santé et sécurité au travail, à savoir la santé mentale.
Il s'agit d'une question qui préoccupe grandement les entreprises ainsi que les travailleurs et leurs familles. En effet, un demi-million de personnes s'absentent du travail un jour ou l'autre en raison de problèmes de santé mentale. Cela représente une perte de productivité estimée à entre 33 et 50 milliards de dollars chaque année. Bien franchement, c'est un problème que nous devons résoudre.
C'est pourquoi le gouvernement du Canada a accordé 367 000 $ à la Commission de la santé mentale du Canada pour qu'elle élabore une norme nationale volontaire sur la santé et la sécurité psychologiques en milieu de travail. Le Programme du travail a d'ailleurs fourni une expertise technique à la commission pour ce projet. Bel exemple de partenariat, le projet a également reçu des fonds de Bell Canada et du Centre pour la santé mentale en milieu de travail de la Great-West Life.
Soulignons que ce sera la première norme du genre dans le monde. C'est un exemple de la façon dont les gouvernements et les organisations peuvent collaborer afin de moderniser les pratiques de santé et sécurité au travail. Nous collaborons à la fois avec les entreprises et les syndicats. Ces deux groupes d'acteurs participent à la création de la norme psychologique. Avec l'appui des employeurs, des syndicats et des responsables gouvernementaux, nous créons des milieux de travail dynamiques où la collaboration et l'équité sont la règle, des milieux de travail où la santé et la sécurité font partie intégrante de la culture, où les travailleurs et les employeurs s'investissent, innovent et contribuent à accroître la productivité au profit de tous, y compris la population canadienne.
Ce ne sont là que quelques-unes des façons dont le Programme du travail aide les entreprises et les familles canadiennes et renforce notre économie.
Monsieur le président, j'espère que cet aperçu vous a été utile et je serai heureuse de répondre maintenant à vos questions.
Merci beaucoup.
:
Nous sommes très heureux de constater que les résultats de certains des nouveaux programmes que nous avons mis sur pied sont mis en valeur.
Comme vous le savez probablement déjà, il y a une importante pénurie de gens de métier spécialisés au Canada. D'ailleurs, il y a quelques années, j'ai été invitée à l'inauguration d'un nouveau collège de métiers spécialisés. La cérémonie a été remise à plus tard, car on ne pouvait pas trouver assez de gens de métiers pour terminer la construction du collège.
C'est à ce moment-là que nous avons constaté que nous devions vraiment faire quelque chose à ce sujet. Nous avions déjà commencé à octroyer une subvention incitative aux apprentis qui choisissaient les métiers spécialisés, mais aussi aux employeurs. Jusqu'ici, environ 265 000 Canadiens ont profité du programme. Quelques années plus tard, nous avons lancé un programme pour aider les apprentis à réussir leur formation, et plus de 80 000 personnes y ont eu accès. C'est un bon départ.
Nous savons pourtant que plusieurs jeunes font face à des défis importants. Par exemple, j'ai mentionné le cycle selon lequel sans expérience, on n'obtient pas d'emploi, mais sans emploi, on n'acquiert pas d'expérience. C'est pourquoi nous avons des programmes comme Objectif Carrière et Connexion compétences. En fait, dans le budget de 2012, nous avons investi 50 millions de dollars supplémentaires pour aider les jeunes à franchir l'obstacle du manque d'expérience, et surtout pour les aider à obtenir de l'expérience dans les domaines où la demande est élevée, afin qu'ils aient la chance d'avoir une carrière plus stable et satisfaisante.
Nous avons obtenu des résultats très positifs, et c'est sans compter nos autres réussites dans le cadre de la Stratégie emploi jeunesse, notamment le programme Emplois d'été Canada.
Le programme Passeport pour ma réussite Canada aide actuellement environ 10 000 étudiants à risque de décrocher à terminer leurs études secondaires et à entreprendre des études postsecondaires. Le programme leur offre tous les appuis nécessaires, parmi lesquels on trouve l'aide financière, mais aussi des services de mentorat, de guidance, etc. Nous croyons vraiment que les jeunes représentent la main-d'oeuvre de l'avenir, et qu'ils sont donc l'avenir de notre pays.
:
Merci, monsieur le président.
Madame la ministre, je vous remercie d'être ici aujourd'hui.
Le Budget supplémentaire des dépenses (B) demande un crédit de 3,5 millions de dollars de plus pour la Stratégie des partenariats de lutte contre l'itinérance, soit la SPLI. Pourtant, les Comptes publics montrent que 31 millions de dollars destinés à la lutte contre l'itinérance n'ont pas été dépensés avant la date d'expiration du financement, c'est-à-dire 2011-2012.
On sait pourtant qu'il y a au moins 300 000 personnes sans abri et que la situation s'aggrave. On le voit beaucoup dans ma circonscription, Hochelaga, où les refuges sont pleins, été comme hiver. De plus, à Montréal, il y a le RAPSIM, le Réseau d'aide aux personnes seules et itinérantes. C'est, dans cette ville, le plus grand réseau de lutte contre l'itinérance. Or, cet organisme s'est vu refuser son renouvellement pour la première fois cette année, malgré toutes les recommandations de l'Agence de la santé publique du Canada et du comité fédéral-provincial. C'est le seul organisme au Canada dont le financement n'a pas été renouvelé, malgré les recommandations.
Pourquoi, puisqu'on a un tel besoin, seulement 3,5 millions de dollars ont-ils été demandés dans le Budget supplémentaire des dépenses, plutôt que la somme globale de 31 millions de dollars du budget précédent qui n'a pas été dépensée? En fait, même les 31 millions de dollars ne seraient pas suffisants pour répondre à la demande, surtout que cela n'a jamais été indexé.
Pourquoi n'avez-vous pas apposé votre signature sur le projet du RAPSIM?
:
Bien sûr. Merci beaucoup.
Comme je l'ai souligné dans mon exposé, le PPS est un programme très important que nous avons mis sur pied pour résoudre des problèmes sur lesquels les employés n'avaient certainement aucune prise. Il arrive malheureusement que des entreprises ferment leurs portes, font faillite et ne paient pas leurs employés. C'est à ce moment-là que le gouvernement intervient.
Nous comblons l'écart de temps pour l'employé. L'employé a droit à son argent si la compagnie fait faillite; toutefois, il se peut que la demande de paiement qu'il a faite à l'entreprise prenne beaucoup de temps à être réglée. Nous intervenons en prenant la place de l'employé pour veiller à ce qu'il reçoive autant que possible, c'est-à-dire une somme maximale que nous avons établie en fonction du salaire impayé, de la paye de vacances et, comme je l'ai dit, de l'indemnité de départ.
Nous voulons veiller à ce que les gens qui sont déjà touchés par la perte d'un emploi n'aient pas à se préoccuper d'obtenir leur salaire impayé et qu'ils reçoivent quelque chose. Nous avons recours au processus approprié pour, nous l'espérons, faire payer l'entreprise et pour récupérer l'argent des contribuables.
Depuis 2008, ce programme a été utilisé. Nous avons dépensé, comme je l'ai dit, environ 120 millions de dollars pour 53 000 travailleurs. Ce sont 53 000 travailleurs qui n'ont pas eu à s'inquiéter de la façon dont ils allaient nourrir leurs enfants lorsqu'une entreprise fait soudainement faillite sans leur payer leur salaire. Nous intervenons par l'entremise du PPS.
Bien sûr, une fois que tous ces problèmes sont réglés ou que le travailleur nous demande d'être le syndic de faillite, il doit, s'il est admissible, faire une demande de prestations d'assurance-emploi. C'est la façon dont les deux ministères collaborent, et c'est pourquoi il s'agit d'un très bon programme.
Nous voulons établir une norme de service selon laquelle les demandes seront traitées dans un délai de 42 jours. Par conséquent, nous avons demandé du financement supplémentaire, en tenant compte des ajouts que nous avions apportés au programme depuis 2008.
Vous savez, j'ai eu la chance d'être nommée la ministre de ce dossier en janvier 2010. J'ai participé à une réunion avec mes homologues de partout au pays 11 jours plus tard, si je me souviens bien. Nous avons intégré cela à nos discussions avec les provinces et les territoires, car il s'agit d'un problème de plus en plus préoccupant.
Dans mon emploi précédent, j'ai très bien compris les effets que les problèmes de santé mentale pouvaient avoir en milieu de travail. Lorsque vous travaillez dans une entreprise qui emploie moins de 100 personnes, il suffit d'une seule personne malade, pour une raison quelconque, ou d'une personne qui souffre précisément de problèmes mentaux, pour qu'on en ressente les effets en milieu de travail. Cela a des répercussions sur tous ceux qui travaillent à ses côtés et sur la productivité. En tant qu'employeur, je me suis rendu compte que je n'avais pas vraiment les outils nécessaires pour gérer cette situation en milieu de travail.
Les Canadiens veulent toujours aider. Nous sommes de bonnes personnes. Toutefois, nous devons savoir ce qu'il faut faire, surtout dans certaines circonstances, où nous n'avons absolument aucune idée de ce que nous sommes censés faire. C'est pourquoi c'est devenu un dossier très important pour moi.
Je suis très heureuse des progrès que nous avons réalisés à cet égard. Nous avons tenu des consultations un peu partout au pays. Nous avons organisé des tables rondes à l'échelle nationale. Nous avons participé à de très bonnes campagnes organisées par le secteur privé pour tenter d'éliminer la stigmatisation en milieu de travail, pour en arriver à cette norme psychologique, mais j'aimerais aussi préciser qu'il y a encore du travail. Les efforts se poursuivent. Cette norme volontaire nous aidera à fournir des outils aux travailleurs et aux employeurs, mais nous devons continuer de la perfectionner.
En 2009, Don Drummond, l'ancien économiste en chef de la Banque TD, a dit que ce problème représentait 35 millions de journées de travail perdues chaque année. Les coûts liés aux déficiences représentent environ 12 p. 100 de la masse salariale d'une entreprise. Nous savons ces choses. À l'aide des politiques appropriées et des bons outils en milieu de travail, nous pouvons améliorer la situation. Nous pouvons veiller à augmenter la productivité le plus possible, mais surtout, nous pouvons veiller à prendre soin de nos travailleurs et de leur famille.
Il y a deux choses sur lesquelles j'aimerais connaître votre avis.
Premièrement, je voudrais revenir sur ce que M. Cuzner disait. L'ancien calcul pour les bas salariés était plus avantageux, tout le monde nous l'a dit. Avec le nouveau calcul, les gens perdent 20 $, 30 $ ou 40 $ par semaine.
On a évoqué, dans une réponse, la question des trois jours. Or, dans le domaine du tourisme dans l'Est du Canada, les gens, en hiver, n'ont pas trois jours. Ils rentrent travailler peut-être le samedi pour faire le ménage dans l'hôtel, c'est tout. Alors, on ne peut pas s'appuyer là-dessus; ça fait mal.
Peut-on enfin admettre que c'est le cas, que ces 100 000 Canadiens ne mentent pas en disant qu'ils perdent de l'argent avec le nouveau système? Chez nous, ceux qui ont demandé de retourner à l'ancien calcul, on ne les reçoit plus à Service Canada. On leur donne un formulaire qu'ils doivent remplir à la mitaine et ils doivent passer par le système téléphonique. Il leur faut de 20 à 30 heures par semaine pour justifier qu'ils sont passés à l'ancien système, à 40 %.
Alors, de quelle façon peut-on expliquer que ces gens soient devenus des citoyens de deuxième ordre parce qu'ils ont décidé de fonctionner selon l'ancien système de calcul?
:
Merci beaucoup de votre question.
Les services de médiation préventive existent depuis environ le milieu des années 1990 et nous avons constaté qu'ils donnent de très bons résultats.
Je peux vous donner de bons exemples partout au pays. Dans l'Est, Bell Aliant travaille en collaboration avec le syndicat. La situation était jadis très difficile. Il y a eu une grève éprouvante et beaucoup de ressentiment, alors que les relations de travail sont excellentes aujourd'hui et qu'on traite les problèmes à mesure qu'ils se présentent. Les négociations collectives ne posent pas problème et les relations de travail sont harmonieuses.
Nous le devons en grande partie aux agents du Service fédéral de médiation et de conciliation qui travaillent avec les responsables presque à chaque mois, qui les aident à régler les points de discussion et à garder le dialogue ouvert.
Nous avons vu les bons résultats que cela a donnés. Alors qu'on était sur le point de déclencher un arrêt de travail, d'assister à d'éventuels actes de violence et de faire face à des sentiments acrimonieux, on négocie maintenant une convention collective avant même son échéance; l'argent des contribuables est donc bien dépensé. C'est un bon investissement.
Forts de cette expérience, nous avons décidé que la situation était propice pour offrir ce service à d'autres, partout au pays. Le ministère a été beaucoup plus ouvert à l'idée d'annoncer la disponibilité des services. À Burlington, il y a quelques semaines, nous avons tenu un atelier auquel nous avons invité beaucoup d'employés fédéraux et d'autres intervenants dont le milieu de travail n'est pas nécessairement contrôlé par le gouvernement fédéral pour décrire la médiation préventive et expliquer son fonctionnement.
La clé du succès de la médiation préventive, c'est que les deux parties doivent accepter de s'y soumettre et d'y travailler. Nous disons que lorsque vous faites des choses, tout d'abord, cela vaut bien l'investissement que nous y faisons, mais lorsque les partenaires de travail s'y mettent, c'est extrêmement avantageux pour l'entreprise et pour les travailleurs.
Je m'attends à d'autres résultats. J'espère que nous aurons du succès, parce que plus nous consacrons du temps à la médiation préventive, moins nous devons passer du temps à essayer de conclure des conventions collectives dans un climat acrimonieux et inutilement conflictuel.
:
C'est une autre question. Nous y viendrons quand j'examinerai votre motion.
Attendons que tous les députés soient revenus, après quoi nous parlerons de votre motion.
Bon, je pense que tous les députés sont de retour.
Nous avons plusieurs choses à faire, y compris mettre le Budget supplémentaire des dépenses aux voix.
Avant, nous avons la motion de Mme Boutin-Sweet. D'abord, je tiens à dire que la motion qu'elle a présentée peut être déposée à n'importe quel moment, avec le préavis nécessaire. Nous savons qu'il s'agit d'un préavis de 2 jours, 48 heures, 2 nuits. Si vous vouliez la présenter à nouveau, vous le pourriez.
Au sujet de votre avis, vous pouvez présenter une motion liée au sujet à l'étude. Nous pouvons l'examiner si elle répond à ce critère.
D'abord, je remercie la greffière et l'analyste d'avoir fait des recherches et trouvé les renseignements pour moi. Merci de nous avoir donné le temps d'examiner votre motion afin de prendre une décision raisonnée.
La motion est la suivante:
Que le comité demande à la ministre des Ressources humaines et Développement des compétences Canada de lui fournir l'information qui lui a été demandée par le directeur parlementaire du budget au sujet des compressions dans son ministère.
C'est le fond de la motion.
La motion ne se rapporte pas au Budget supplémentaire des dépenses (B). Ce n'est pas la même chose que le Budget principal des dépenses, qui touche un très grand nombre de domaines. Le Budget supplémentaire ne porte pas sur le Budget principal. Il porte précisément sur des choses qui y sont ajoutées, dans ce cas-ci, le besoin d'augmenter le financement.
Elle pourrait aussi toucher le rapport ministériel sur le rendement. Ce rapport vise la période se finissant le 31 mars 2012. La demande d'information du directeur parlementaire du budget est liée au budget de 2012, qui commence le 1er avril 2012. Ce n'est donc pas la même période. Pour cette raison, je juge la motion irrecevable. C'est ma décision.
Monsieur Lapointe.