:
Monsieur le président, nous vous remercions d'avoir invité Ressources humaines et Développement des compétences Canada aux audiences d'aujourd'hui afin de nous pencher sur la situation du marché du travail des travailleurs âgés.
[Traduction]
Les Canadiens âgés, c'est-à-dire les personnes de 55 ans et plus, sont une source importante de main-d'oeuvre partout au pays. En 2012, près d'une personne active sur cinq était âgée de 55 ans et plus, ce qui représente une hausse par rapport à une personne sur neuf en 2002. Statistique Canada prévoit que d'ici 2021, près d'une personne active sur quatre sera âgée de 55 ans et plus.
Le rendement des Canadiens âgés sur le marché du travail a été relativement bon au cours de la dernière décennie, car ils ont connu des taux de chômage faibles et les hausses les plus importantes liées aux taux de participation et d'emploi, comparativement aux autres groupes d'âge. Par exemple, le taux de chômage des personnes âgées de 55 à 64 ans se situait à 6,3 p. 100 en 2012, ce qui soutient la comparaison avec le taux de 14,3 p. 100 observé chez les jeunes de 15 à 24 ans. Il est aussi comparable au taux de 6,0 p. 100 observé chez les travailleurs d'âge intermédiaire de 25 à 54 ans.
Le taux d'emploi des personnes âgées de 55 à 64 ans a augmenté de presque 10 points de pourcentage entre 2002 et 2012, et celui des personnes âgées de 65 ans et plus a presque doublé, passant de 6,5 p. 100 en 2002 à 12,0 p. 100 en 2012. Entre 2002 et 2012, l'âge moyen de départ à la retraite au Canada est passé de 61 à 63 ans. Cette tendance devrait se poursuivre, car les Canadiens reportent leur départ à la retraite pour différentes raisons: une meilleure santé, une intégration tardive au marché du travail après avoir suivi des études postsecondaires et un manque d'épargne-retraite.
Certains Canadiens âgés sont confrontés à des obstacles lorsqu'ils tentent de trouver un emploi. Par exemple, une fois qu'elles sont en chômage, les personnes plus âgées sont plus susceptibles d'être des chômeurs de longue durée. De nombreux travailleurs âgés déclarent gagner jusqu'à 25 p. 100 de moins dans leur nouveau poste par rapport à leur ancien poste s'ils trouvent un nouvel emploi après avoir subi une suppression d'emploi, comme un licenciement, une réduction de l'effectif au sein d'une entreprise ou la fermeture d'une usine. Les chômeurs âgés vivant dans de petites collectivités rencontrent souvent d'importants obstacles au réemploi, surtout ceux qui habitent dans des régions éloignées où il y a peu d'infrastructure économique qui appuie les transitions de carrière ou dans les régions qui dépendent fortement des secteurs d'activité traditionnels.
Il est de plus en plus important de promouvoir la participation continue des Canadiens âgés afin d'assurer l'offre de main-d'oeuvre, d'autant plus que les employeurs de certains secteurs signalent déjà des pénuries de main-d'oeuvre spécialisée et que le rythme de croissance de la population active du Canada ralentira et se fixera à moins de 1 p. 100 au cours de la prochaine décennie.
[Français]
Le gouvernement du Canada reconnaît l'importance que revêtent les compétences et l'expérience des travailleurs âgés pour l'économie. C'est pourquoi il s'est engagé à réduire les obstacles à l'emploi de ces Canadiens.
[Traduction]
Plusieurs programmes ont été mis en oeuvre pour apporter une aide directe aux Canadiens âgés qui cherchent un emploi. Par exemple, l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés aide les travailleurs âgés en chômage qui vivent dans de petites collectivités vulnérables touchées par un taux de chômage élevé ou une réduction d'effectif importante à demeurer sur le marché du travail en offrant une gamme d'activités axées sur l'emploi, y compris la formation. Depuis le lancement de l'ICTA en 2007, 270 millions de dollars y ont été investis et plus de 27 800 clients dans des collectivités partout au pays ont été ciblés pour y participer.
Outre l'ICTA, le projet ThirdQuarter offre un forum sur l'emploi en ligne qui permet aux travailleurs âgés de trouver plus facilement un emploi correspondant à leurs compétences et aide les entreprises à trouver les travailleurs ayant les compétences recherchées.
Afin de jumeler les Canadiens aux emplois disponibles, y compris les Canadiens âgés, le gouvernement du Canada investit annuellement 2,7 milliards de dollars par l'entremise des ententes sur le développement du marché du travail, des ententes sur le marché du travail et des ententes sur le marché du travail visant les personnes handicapées. Ces transferts fédéraux appuient les programmes relatifs au marché du travail offerts par les provinces et les territoires.
Dans son Plan d'action économique de 2013, le gouvernement fédéral a annoncé qu'il transformera le régime de formation axée sur les compétences en ajoutant la Subvention canadienne pour l'emploi lors du renouvellement des EMT avec les provinces et les territoires en 2014-2015.
Les EMT seront modifiées en vue d'établir un lien direct entre la formation axée sur les compétences et les employeurs et les emplois pour les Canadiens au moyen de cette subvention. Elles seront également renégociées pour réorienter la formation en fonction de la demande sur le marché du travail.
Enfin, le Plan d'action économique de 2013 a également annoncé que les EMTPH seront modifiées afin de satisfaire davantage aux besoins des entreprises canadiennes en matière d'emploi et d'améliorer les perspectives d'emploi des personnes handicapées.
Afin que les Canadiens âgés qui choisissent de continuer à travailler plus longtemps soient en mesure de le faire, le gouvernement du Canada a supprimé la retraite obligatoire pour les employés relevant de la compétence fédérale en 2011. Il a également supprimé les contre-incitations à travailler et accordé une marge de manoeuvre pour tenir compte des différences dans les transitions du monde du travail à la retraite par l'entremise du régime de pensions.
En 2008, le gouvernement a fait passer de 500 à 3 500 $ l'exemption annuelle sur le revenu gagné pour les bénéficiaires du Supplément de revenu garanti (SRG), ce qui permet aux aînés à faible revenu qui travaillent de conserver une plus grande partie de leurs prestations du SRG avant que la réduction des prestations ne s'applique.
Les modifications récentes au Programme de la sécurité de la vieillesse (SV) annoncées dans le budget de 2012 donneront aux travailleurs le choix de reporter jusqu'à cinq ans le versement de leur pension de la SV afin de recevoir une prestation de pension annuelle plus élevée. De plus, en 2009, le gouvernement a modifié le Régime de pensions du Canada afin de mieux tenir compte de la façon dont les Canadiens choisissent de vivre, de travailler et de prendre leur retraite.
Quelques modifications sont mises en oeuvre graduellement afin d'accorder une plus grande souplesse aux travailleurs âgés, surtout ceux qui essayent de jumeler revenu d'emploi et pensions. Ainsi, ils n'auront plus à réduire leurs gains ou à cesser de travailler pour commencer à recevoir leur pension de retraite anticipée du RPC. Ceux qui reportent le versement de leur pension du RPC après 65 ans bénéficieront d'une augmentation plus importante de leurs prestations. La prestation après-retraite a été créée, permettant aux travailleurs de moins de 70 ans qui touchent une pension de retraite du RPC de continuer de verser des cotisations au RPC afin d'augmenter leur revenu de retraite.
Enfin, le gouvernement du Canada a modifié les règles fiscales pour permettre l'adoption de modalités de retraite progressive dans le cadre de certains régimes de retraite en milieu de travail.
[Français]
Les consultations récentes du gouvernement du Canada ont révélé que les travailleurs âgés étaient valorisés par les employeurs.
RHDCC continue à se pencher sur les mesures qui contribueraient à relever les défis du marché du travail auxquels font face les Canadiens âgés et à accroître leur participation au marché du travail et à l'emploi.
Le gouvernement fédéral ne peut agir seul, car il partage avec les provinces et les territoires la responsabilité liée aux programmes de formation relatifs au marché du travail.
Les employeurs ont également un rôle à jouer. Par exemple, l'Enquête sur les travailleurs âgés de 2008 a révélé que les méthodes de travail flexibles pourraient inciter les travailleurs âgés à continuer à travailler plus longtemps.
En outre, le Conseil national des aînés, conseil consultatif créé par le gouvernement fédéral, a mené des consultations à ce sujet. Depuis 2011, le conseil a consulté plusieurs intervenants en vue de définir les meilleurs moyens de favoriser la participation au marché du travail et l'emploi continu des Canadiens âgés. Ces consultations ont souligné l'importance de mobiliser les employeurs afin de promouvoir la conception de politiques et de pratiques sur le milieu de travail qui répondent aux besoins de la population active vieillissante.
Nous serons heureux d'examiner les constatations de l'étude qui sera réalisée par le comité ainsi que les recommandations stratégiques qui en découleront.
Je vous remercie.
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Merci. Je remercie beaucoup les témoins d'avoir accepté notre invitation.
J'aurais plusieurs questions à poser sur toutes sortes de sujets, mais je vais d'abord faire une observation.
Je crois qu'il faudrait séparer les travailleurs âgés en deux groupes: ceux âgés de 55 à 64 ans qui, s'ils perdent leur emploi, ont beaucoup plus de difficulté à s'en trouver un autre ou à obtenir une formation professionnelle, et ceux âgés de 65 ans et plus qui aimeraient se trouver un emploi, simplement parce que leurs prestations de retraite sont insuffisantes, qu'elles proviennent d'un régime public, privé ou de l'employeur.
J'aimerais d'abord vous poser une question relativement à votre exposé. À la page quatre de votre document que nous avons sous les yeux, vous dites: « Le gouvernement implante également des mesures qui contribuent à promouvoir la participation continue des Canadiens âgés au marché du travail en supprimant les contre-incitations à travailler... ».
Quelles sont ces contre-invitations à travailler?
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Merci, monsieur le président.
Merci, madame, messieurs.
J'ai des questions au sujet de l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés. C'est un programme qui devait se terminer en 2012, mais qui a été prolongé jusqu'en 2014. A-t-on l'intention de le reconduire plus tard, d'une part?
D'autre part, c'est un programme qui vise les petites collectivités, et particulièrement celles où il y a un taux de chômage élevé ou une réduction d'effectifs importante. Toutefois, on sait que les réductions d'effectifs importantes ont souvent lieu dans les grandes villes. Le secteur manufacturier souffre beaucoup et il y a parfois des mises à pied massives.
Premièrement, ce programme va-t-il être renouvelé? Deuxièmement, des modifications pourraient-elles s'appliquer aux plus grandes villes et dans d'autres conditions?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Daniel, je vous remercie de me céder votre temps de parole. J'ai deux ou trois questions à poser.
Je suis d'accord avec Mme Charlton. Dans le cadre de notre étude, nous examinons deux types de travailleurs âgés. Nous nous penchons sur les gens de 55 à 64 ans qui ont perdu leur emploi et qui veulent et doivent continuer à travailler. Quelles sont les difficultés à cet égard et que pouvons-nous faire pour eux?
Ma deuxième question est la suivante: qu'en est-il des gens qui veulent continuer à travailler après avoir atteint 65 ans, et après avoir passé l'âge de 70 ans? Je vais vous donner l'exemple de l'un des citoyens de mon comté dans un instant.
Je veux commencer par vous donner l'exemple suivant. Supposons qu'une personne de 55 ans perd son emploi. Elle se rend à un bureau de Service Canada pour présenter sa demande d'AE. Au-delà du traitement de la demande... La personne peut avoir travaillé dans une entreprise pendant 25 ans, mais quelque chose s'est produit — l'entreprise a fermé ou a réduit sa taille, peu importe —, et elle a perdu son emploi et ce n'est pas de sa faute.
Quelles autres mesures prenons-nous à l'heure actuelle pour aider cette personne à se trouver un emploi, à faire une transition, à se recycler, soit à Service Canada directement ou en collaboration avec les provinces, si nous versons des fonds aux provinces, pour gérer des centres d'emploi qui aident des travailleurs âgés, surtout ceux qui ont entre 55 et 65 ans?
Ce sont des gens qui veulent et doivent travailler encore 10 ans, et qui devront changer d'emploi en fin de carrière. Expliquez-moi ce que nous faisons pour le Canadien de 55 ans qui présente une demande à nos bureaux. Que pouvons-nous faire de plus pour l'aider à se trouver un autre emploi?
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D'accord. C'est très bien. C'est ce que je voulais savoir. Lorsque les gens viennent à mon bureau à ce sujet, je veux bien sûr pouvoir leur dire ce que nous faisons. Je suis certain que nous pouvons faire plus, et cela fera partie de notre étude, mais il est bon de savoir que des programmes sont en place et que ce groupe de travailleurs a des choix qui s'offrent à eux. Je vous remercie donc de cette réponse.
Passons maintenant à la prochaine question. Dans ma circonscription, j'ai le cas d'un homme de 70 ans qui voulait, bien sûr, prendre sa retraite et qui pouvait, bien sûr, le faire, mais l'entreprise pour laquelle il travaillait lui a demandé de continuer à travailler deux jours par semaine. L'homme est expert-métreur et l'entreprise a besoin de son expertise. Comme les travailleurs qui possèdent ces compétences à Mississauga sont rares, l'entreprise éprouve de la difficulté à le remplacer.
En continuant à travailler, il considère que cela le pénalise. Lorsqu'il additionne les prestations du RPC, de la SV et ses autres prestations, en plus de son salaire pour ses deux jours de travail — comme il s'agit d'un métier spécialisé, il est très bien payé, même à deux jours par semaine —, il considère que cela ne vaut vraiment pas la peine pour lui de continuer à travailler. L'employeur veut le garder à son emploi parce qu'il a besoin de lui, et il adorerait continuer à travailler deux jours par semaine. Il ne veut pas travailler à temps plein, mais le faire deux jours par semaine lui plaît bien. Il veut pouvoir jouer au golf le jeudi, mais il ne voit pas d'inconvénient à travailler les lundis et mardis.
Son argument était donc que le système fait en sorte qu'il n'est pas intéressant pour lui de continuer à travailler à 70 ans.
Avez-vous examiné des cas comme celui-là? Je suis bien conscient que cela concerne aussi le ministère des Finances et que cela tient à la façon dont l'impôt est calculé. Je suis bien conscient de tout cela. Les Canadiens seront sans doute de plus en plus nombreux à vouloir faire cela, à vouloir continuer à travailler quelques journées par semaine, pour diverses raisons. Ils pourraient le faire pour des raisons financières, mais aussi simplement parce que c'est ce qu'ils souhaitent.
Je crains que dans le système actuel, cela ne soit pas intéressant pour les travailleurs âgés de le faire. Avons-nous examiné la situation pour nous assurer qu'il n'est pas désavantageux pour les travailleurs âgés de continuer à travailler, ne serait-ce qu'à temps partiel?
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Ce que je peux dire, c'est que les travailleurs aimeraient trouver un emploi au même salaire. Les employeurs offriront le salaire en vigueur sur le marché. Si quelqu'un est mis à pied et qu'il doit mettre ses compétences à niveau — c'est simplement une situation que l'on observe —, il ne pourra pas obtenir le même salaire.
Le point que vous soulevez, je crois, porte sur le rôle du gouvernement. Dans quelle mesure le gouvernement doit-il intervenir? Le marché du travail répartit les travailleurs en fonction des besoins. On met beaucoup l'accent maintenant sur la diffusion de l'information aux travailleurs pour qu'ils puissent repérer rapidement les emplois qui correspondent à leurs compétences.
Le système Alerte-Emploi, que le ministère a amélioré, envoie des messages tous les jours aux travailleurs au début du processus, afin qu'ils puissent rapidement réintégrer le marché du travail. Nous savons que plus la période de chômage se prolonge, plus il sera difficile pour eux de réintégrer le marché du travail, car ils perdent leurs compétences. Il faut éviter que cela se produise et s'assurer...
Ce que je peux vous dire, c'est qu'une façon d'atténuer la perte de compétences et la diminution de salaire, c'est d'aider les gens à se trouver rapidement un emploi. Si les gens réussissent à se trouver rapidement un emploi, les employeurs peuvent continuer à faire croître leur entreprise et les travailleurs peuvent continuer à exercer leur profession. Ils peuvent donc mettre à profit leurs compétences au lieu de les voir diminuer.
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Je sens que nous en arrivons au sujet sur lequel j'ai formulé des commentaires tout à l'heure.
Je vais vous lire la motion se rapportant à notre étude:
Que le Comité commence ensuite une nouvelle étude nommée : « Mobiliser l’expérience : Possibilités pour les personnes âgées sur le marché du travail »;
Que cette étude soit axée sur les possibilités d’emploi pour les personnes âgées et sur le soutien qui leur est offert par l’intermédiaire du gouvernement fédéral...
Dans l'introduction du document d'information préparé par la Bibliothèque du Parlement, il est dit:
... le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées (ci-après, le Comité) a décidé d’entreprendre une étude portant sur les possibilités économiques pour les personnes plus âgées qui font partie de la population active, les obstacles à une plus grande participation au marché du travail des personnes plus expérimentées et l’appui disponible de la part du gouvernement fédéral pour accroître ces possibilités.
Voilà les descriptions précises de l'étude. Je suppose que si vous faites passer l'âge de 65 à 67 ans, il est logique que, dans une certaine mesure, vous attiriez vers le marché du travail des travailleurs plus âgés qui ne s'y seraient peut-être pas trouvés autrement. Cependant, cela est accessoire à l'objet principal de notre étude. Pour ce qui est de hausser l'âge d'admissibilité à la pension de la vieillesse et de son incidence éventuelle sur la main-d'oeuvre, je ne pense pas qu'il y ait lieu de parler de planification future puisqu'elle peut ne s'appliquer que dans bien des années.
Voilà mon raisonnement à ce sujet. À moins que quelqu'un souhaite le contester, c'est dans ce sens que j'irais, alors nous ne demanderons pas de modèles, de statistiques ou d'information à cet égard.
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Merci, monsieur le président.
Après l'élection de 2011 dans mon comté, j'ai moi-même embauché des gens dont la moyenne d'âge dépassait 55 ans. Or je m'en porte très bien. De temps à autre, je fais face à de l'obstination, étant donné qu'ils ont beaucoup d'expérience, mais cette même expérience permet parfois de prendre de meilleures décisions.
Ce que je suis certain de ne pas avoir provoqué, c'est une perte globale de 25 % de leurs revenus en les amenant à changer d'emploi. Ce qui me trouble le plus, c'est que toutes les statistiques ressemblent beaucoup à ce que je vois sur le terrain. Par exemple, le fabricant de lits d'hôpitaux Stryker a fermé ses portes et des gens de 55 ans ou plus se sont retrouvés à travailler dans des entreprises de services, pour un salaire systématiquement moins élevé. C'est ce qu'on voit continuellement sur le terrain.
Disposez-vous de statistiques sur les répercussions concrètes de cette situation, à savoir la perte de revenus et du pouvoir d'achat ainsi que l'obligation de travailler plus longtemps encore pour avoir les moyens de prendre sa retraite?
Avez-vous des statistiques sur cette génération de gens qui ont perdu leur emploi dans le domaine manufacturier et qui sont maintenant moins bien rémunérés dans le secteur des services?
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Très bien. Je comprends. Je vois qu'aucune étude n'a porté précisément sur cet aspect. Ce sera donc moins intéressant, à mon avis.
Pour ce qui est de l'Initiative ciblée pour les travailleurs âgés, on dit qu'elle aide les travailleurs âgés de 55 à 64 ans qui sont au chômage en leur offrant une gamme d'activités axées sur l'emploi, par exemple de la formation adaptée à leurs besoins.
Dans mon comté, le Centre d'aide et de recherche d'emploi Montmagny-L'Islet a créé le programme Cible-55. Il est soutenu en grande partie par le fédéral. On n'y offre pas de formation spécialisée. Par exemple, on n'offre pas une formation à des soudeurs pour qu'ils apprennent à utiliser un nouvel appareil de soudure numérisé. Les personnes qui travaillent à cet organisme s'assoient avec les gens et leur proposent, étant donné que ceux-ci n'ont pas préparé de CV ou passé d'entrevue au cours des 25 dernières années, de retravailler cela avec eux pour tenter d'éviter que la suite soit difficile.
Ces personnes reçoivent un financement annuel, ne jouissent pas d'une indexation et risquent toujours de se faire dire que leur emploi n'existera plus l'année suivante. Je ne comprends pas cet aspect. Les gens qui perdent leur emploi après avoir travaillé 25 ou 30 ans au même endroit ont besoin qu'on leur fournisse un appui pour retourner sur le marché du travail, par exemple en leur montrant comment rédiger un CV et s'exprimer en entrevue.
Étant donné que ce besoin ne disparaîtra pas, pourquoi ne propose-t-on pas à cet organisme une entente portant sur trois ans, au minimum? Il serait alors assuré de pouvoir fonctionner convenablement.