Il y a une question à régler concernant les travaux du comité. Comme vous le savez tous, le budget sera déposé jeudi. Cela tombe donc le jour de notre réunion. Normalement, nous aurions discuté de l'étude sur le programme d'apprentis, qui est aussi au programme pour la réunion du mardi suivant. Ayant consulté de façon générale les membres, je crois qu'il y a consentement unanime pour annuler la réunion de jeudi et nous réunir plutôt mardi, de midi à 13 heures, pour traiter du rapport.
À moins qu'il n'y ait une objection, je demanderai à la greffière de prendre les dispositions nécessaires.
Il n'y a pas d'objection, donc c'est ce que nous ferons.
Nous passons maintenant à l'étude d'aujourd'hui. Nous voulons accueillir tous les témoins qui ont pu se présenter malgré la neige. Demain, c'est le printemps, mais aujourd'hui, c'est incertain.
Nous avons avec nous Maureen Haan et Elizabeth Smith du Conseil canadien de la réhabilitation et du travail.
Nous avons Johanne Curodeau, vice-présidente, conseil d'administration, de l'Association pour l'intégration sociale d'Ottawa.
Nous avons Deepak Soni de Corbrook.
Vous témoignerez à tour de rôle. Nous commençons par Mme Haan.
:
Merci beaucoup d'avoir invité le CCRT aujourd'hui.
Je m'appelle Maureen Haan. Je suis la présidente-directrice générale du Conseil canadien de la réhabilitation et du travail. Voici ma collègue, Elizabeth Smith. Elle gère le Programme ontarien d'intégration en milieu de travail.
Vous nous avez invitées aujourd'hui car vous reconnaissez que le CCRT est le seul organisme national sans but lucratif qui appuie les personnes ayant des incapacités dans l'atteinte de leurs objectifs professionnels et de l'entrée dans la population active. Nous croyons à l'emploi valable et équitable pour les personnes ayant des incapacités.
Carla s'est tournée vers le CCRT après une perte de vision soudaine qui l'a empêchée de continuer de travailler à son entreprise basée à la maison. Elle a intégré notre programme à Toronto en 2010 sur les conseils de l'INCA. Elle avait les questions suivantes: Qui va m'embaucher? Comment puis-je contribuer à mon milieu en tant que personne aveugle? Comment vais-je pouvoir me rendre au travail?
Grâce à sa participation à notre programme de Toronto, Carla a pu dire: « J'ai appris comment gérer la divulgation de mon incapacité et j'ai appris à comprendre les accommodements nécessaires pour moi. Je suis maintenant plus confiante et j'ai pu me concentrer sur mes capacités et ma perspective uniques ». Grâce aux services d'un conseiller en emploi du CCRT de Toronto, Carla a obtenu un stage stimulant à temps plein à la Banque Scotia qui s'est poursuivi en emploi à temps plein par la suite. En fait, Carla travaille dans l'équipe de la diversité et de l'intégration à la Banque Scotia, ouvrant ainsi la voie à d'autres personnes.
Nous vous racontons cette réussite afin de souligner quelques domaines d'engagement du CCRT. D'abord il s'agit de susciter la participation d'entreprises privées pour qu'elles deviennent des champions de questions liées à la diversité sans perdre de vue qu'il y a une composante d'incapacité dans la notion de diversité. Ensuite, il y a la collaboration avec les organismes sans but lucratif dans l'intérêt des clients servis par le CCRT: les chercheurs d'emploi handicapés et les employeurs. Les prospecteurs d'emplois sont essentiels pour assurer que les employeurs obtiennent une main-d'oeuvre d'employés qualifiés qui ont des incapacités. Enfin, la formation en matière d'employabilité ou de compétences générales ainsi que l'accommodement pour les chercheurs d'emploi handicapés sont essentiels pour assurer la réussite.
Le gouvernement doit absolument continuer d'engager et d'habiliter les organisations comme le CCRT. Nous souhaitons féliciter le gouvernement fédéral dans les domaines suivants: le financement provincial et fédéral continu pour les personnes ayant des incapacités avec une attention particulière accordée à l'emploi; la reconnaissance du talent dans cette main-d'oeuvre largement inexploitée; la reconnaissance graduelle du besoin de réformer les appuis financiers comme l'AE, le POSPH, et le PPIRPC; et l'acceptation de l'entente sur le marché du travail visant les personnes handicapées.
Tous les programmes et services du CCRT ont deux volets: l'employeur et le demandeur d'emploi handicapé. Nous reconnaissons que ces deux intervenants doivent participer pour permettre l'avancement de cette main-d'oeuvre. La structure du service nous permet d'avoir un point de vue unique quant aux besoins des deux groupes.
Lorsque nous travaillons avec le secteur privé, nous aidons les employeurs à comprendre comment embaucher et accommoder les personnes handicapées, ce qui permet au secteur privé de devenir des champions en la matière. Ce travail est essentiel pour changer la situation actuelle et éliminer les obstacles à l'embauche de personnes ayant une incapacité.
Pour susciter l'intérêt du secteur privé, il est impératif que les employeurs trouvent qu'il est facile d'embaucher une personne handicapée, ou à tout le moins que ce ne soit pas compliqué. Notons parmi les obstacles dissuadant les entreprises de recruter des chercheurs d'emploi handicapés qualifiés: les subventions salariales complexes, le fait d'avoir recours à de nombreux fournisseurs de services, la compréhension d'accommodements appropriés en milieu de travail. Il faut simplifier le système actuel et sensibiliser les employeurs afin de transformer la situation.
L'élément le plus important pour assurer de bonnes relations avec le secteur privé est bien sûr de recruter la personne qui convient le mieux au poste offert. Les employeurs disent que le domaine dans lequel ils sont incapables de fournir une formation est celui des compétences générales ou quotient émotionnel. Pourtant, en raison de leur exclusion sociale, les personnes handicapées ne comprennent souvent pas les normes en milieu de travail.
Le CCRT appuie les chercheurs d'emploi en s'assurant que la préparation à l'emploi comporte un volet hygiène, étiquette en milieu de travail, divulgation de l'incapacité, et financement pour une tenue appropriée au travail. Cela peut inclure des bottes de travail, des cravates et des vêtements en bon état sans trou. Ces petites mesures renforcent la confiance des clients, ce qui leur ouvre un peu la porte. Ensuite, on peut mesurer le caractère approprié d'un emploi et assurer une transition vers l'emploi.
Le CCRT reconnaît aussi que le retour au travail va au-delà des subventions salariales. Chez nous, nous considérons les subventions salariales comme une forme de formation et d'accommodement pour les employeurs. Nous croyons que ces subventions devraient être nommées ainsi car il ne s'agit pas de travail subventionné.
À la lumière de ce nouveau mode de penser, les attentes de la formation professionnelle en milieu de travail deviendra la responsabilité de l'employeur, favorisant ainsi la reddition de comptes et l'adhésion de toutes les parties. Nous suggérons fortement un changement de pensée similaire dans les ordres de gouvernement chargés du financement et des politiques.
À maintes reprises les employeurs ont indiqué que la création d'un seul point d'entrée permettrait d'apaiser la confusion que crée le fait d'avoir plusieurs fournisseurs de service. Les organismes sans but lucratif constituent la meilleure approche pour ce type de prestation de services étant donné que nos agences sont fondées sur leur clientèle et ne cherchent pas à réaliser de profits. En fait, le CCRT a été contacté par des partenaires du gouvernement américain, des entreprises privées et des organismes sans but lucratif afin d'établir un partenariat canado-américain autour d'une équipe d'emploi nationale, c'est-à-dire une équipe nationale d'experts-conseils en affaires collaborant directement avec les employeurs.
Nous avons de nombreuses idées sur la façon dont cela peut être réalisé à la lumière de systèmes progressistes mis en place aux États-Unis et au Royaume-Uni. Nous savons que tout d'abord, les employeurs sont confus et appréhendent le fait d'avoir à embaucher des personnes handicapées mais ils sont rapidement convaincus lorsqu'ils embauchent un membre de leur personnel qualifié et motivé et que cela se solde par une réussite.
La création d'un seul point d'entrée permettra d'apaiser leur crainte car il y aura quelqu'un, un représentant des entreprises, qui les aidera au cours du processus. Nous recommandons la formation d'un sous-comité pour examiner la faisabilité de la création d'un système à point d'entrée unique fondé sur les renseignements provenant des États-Unis et du Royaume-Uni et modifié en fonction de la spécificité des besoins canadiens.
Afin de faciliter les accommodements, le CCRT recommande fortement la création d'un fonds pour l'accommodement des personnes handicapées destiné aux petites et moyennes entreprises. Ce type de fonds permettrait aux petites et moyennes entreprises dont les ressources sont relativement limitées d'embaucher de nouveaux employés qualifiés atteints d'un handicap, ce qui leur donnerait la souplesse nécessaire pour répondre à leurs besoins. Ce fonds peut être administré par RHDCC directement ou par l'entremise d'un contrat avec un organisme sans but lucratif oeuvrant dans le secteur de l'emploi des personnes handicapées.
Afin de solliciter davantage la participation du secteur privé, le CCRT organise des repas où l'on remet des prix aux entreprises qui embauchent des personnes handicapées par l'entremise du CCRT. Dans le cadre de ce modèle, on souligne les pratiques exemplaires de ces entreprises à l'occasion d'un déjeuner annuel. Les intervenants du secteur privé qui participent à ces déjeuners nous ont fait savoir que la reconnaissance qu'ils reçoivent les motive, mais aussi qu'il est extrêmement utile de pouvoir rencontrer d'autres employeurs ayant la même philosophie et de constituer des réseaux. Ce forum permet aux différents intervenants de se parler d'égal à égal tout en permettant la reconnaissance des champions. À l'occasion de ces déjeuners, on demande aux entreprises de participer à des comités consultatifs d'entreprise, ce qui permet d'établir une ligne de communication directe entre les employeurs locaux et les programmes du CCRT qui est aussi en mesure de réagir rapidement et avec précision aux problèmes que rencontrent les entreprises pour embaucher des travailleurs handicapés.
Bien que la collecte de fonds, le parrainage, les dons et les partenariats de financement soient essentiels, un grand nombre de problèmes surviennent lorsque le financement est fragmenté et les organismes sans but lucratif sont encouragés à compter sur le secteur privé pour obtenir des fonds. Cette dynamique devient beaucoup plus complexe lorsque le secteur privé entre en jeu.
Afin de favoriser la création d'un cercle d'aide, des liens de confiance doivent être tissés entre les entreprises et les agences qui desservent ce secteur. Le fait de demander du financement à un stade précoce dans ce type de partenariat ne favorise pas la confiance. Par conséquent, le financement du gouvernement est essentiel pour permettre aux organismes sans but lucratif de s'assurer de la participation continue du secteur privé dans le domaine de l'emploi de personnes handicapées.
Le gouvernement et les parties prenantes doivent effectuer une analyse de rentabilité de l'embauche de personnes handicapées et la publiciser. Comme le rapport nous l'indique, il est bien connu que les travailleurs handicapés sont caractérisés par un faible taux de roulement et le coût des accommodements nécessaires est bien moindre que le coût associé à l'embauche d'un nouvel employé. Il faut sensibiliser le secteur privé à cela ainsi qu'à d'autres réalités importantes sur l'embauche de personnes handicapées au moyen de campagnes publicitaires à grande échelle, en favorisant la participation des employeurs à des groupes de travail, au moyen de la sensibilisation d'égal à égal et en reconnaissant les champions. On doit s'efforcer de centrer les renseignements sur le secteur des personnes handicapées qui ne doit pas être perdu de vue dans le contexte des questions de diversité.
Ma conclusion s'articule autour de la collaboration au sein du secteur des organisations sans but lucratif. La structure actuelle de concurrence pour obtenir du financement entre les organismes sans but lucratif doit cesser. Bien que ce processus fonctionne bien pour le secteur privé, le fait de les opposer les uns aux autres nuit à nos deux clientèles: les chercheurs d'emploi handicapés et les employeurs. Il est difficile de s'attendre par la suite à ce que des organismes en concurrence établissent ensuite des partenariats afin de collaborer. Il n'y a pas de fondement de confiance.
Les organismes sans but lucratif sont préoccupés du fait d'avoir à partager leurs pratiques exemplaires de peur de perdre les contrats et d'autres sources de financement, et les clients ne sont pas en mesure d'avoir accès à tous les services disponibles en raison des contraintes financières des projets. Une méthode collaborative est recommandée pour les contrats de financement du gouvernement avec l'aide des agences communautaires.
Nous sommes tous d'accord sur le fait que les partenariats fonctionnent et sont de la plus grande importance pour éliminer les obstacles à l'emploi des personnes handicapées. C'est avec cette vision en tête que les partenariats doivent être favorisés le plus tôt possible et intégrer dans les attentes, de la prestation des services au financement des contrats.
Merci.
:
Bonjour à tous. Je m'appelle Deepak Soni. Je suis le directeur général de Corbrook. Nous sommes une agence basée à Toronto et financée par la province de l'Ontario.
Depuis plus de 62 ans Corbrook vient en aide aux personnes atteintes de déficiences physiques et développementales pour les aider à devenir autonomes et à participer pleinement à la société. Notre vision est simple: épanouir les aptitudes des gens.
Corbrook est très fier d'être un centre d'apprentissage. Nous offrons un grand nombre de programmes et de services aux personnes handicapées afin de les autonomiser, de leur permettre de faire des choix et de profiter des occasions qui s'offrent à elles. Depuis plus de 25 ans, nous aidons les gens à trouver des emplois et à les conserver. Nous offrons un certain nombre de programmes destinés à favoriser l'emploi, ce qui comprend l'aide à l'emploi et au placement, la transition professionnelle, l'alphabétisation ainsi que notre nouveau partenariat avec le Centennial College en emballage et en transformation alimentaires.
Aujourd'hui, j'aimerais souligner trois éléments qui permettent de cerner certains des défis et des réussites de la façon dont on peut favoriser l'emploi des personnes handicapées et le rôle que le gouvernement fédéral peut jouer dans ce domaine.
Tout d'abord, l'un des plus grands obstacles auxquels nous sommes confrontés, et je pense que Maureen en a fait mention, est le modèle de financement contraignant. Corbrook offre un programme efficace d'intégration sur le marché du travail qui permet aux gens d'acquérir les compétences nécessaires pour trouver un emploi. Le programme vise non seulement à enseigner les compétences techniques liées à l'emploi mais aussi d'autres compétences plus générales ayant trait par exemple aux questions d'hygiène, de tenue vestimentaire, d'assiduité, de sexualité, etc., qui sont essentielles à la conservation d'un emploi. Dans le cadre de ce programme, nous aidons les gens à trouver un emploi en les encadrant et en les formant directement sur le tas.
Cependant, étant donné le financement qui provient de la province de l'Ontario par l'intermédiaire du ministère des Services sociaux et communautaires, le programme est uniquement destiné aux personnes qui ont une déficience développementale. La nature restrictive du financement signifie que beaucoup d'autres personnes avec d'autres handicaps ne peuvent pas bénéficier du programme sauf si elles en assument elles-mêmes le coût. Chaque année, nous devons refuser des centaines de personnes. Au cours du dernier exercice, ce sont 300 personnes atteintes de problèmes de santé mentale, de handicaps acquis et de déficiences physiques qui n'ont pas pu être admises dans le programme.
Corbrook offre aussi un programme d'apprentissage et d'alphabétisation centré sur l'alphabétisation des gens qui n'ont jamais eu la chance de recevoir une éducation formelle. Ce programme met l'accent sur les mathématiques, l'anglais, et les aptitudes à la vie quotidienne comme la gestion du budget. Les participants à ce programme bénéficient aussi d'un programme d'intégration au marché du travail, un programme très efficace qui leur permet de trouver un emploi et de le conserver. Cependant, ce programme est offert selon le même modèle de financement restrictif que notre programme d'intégration au marché du travail et n'est destiné qu'aux personnes souffrant de déficiences développementales.
J'espère que le gouvernement fédéral et RHDCC viendront en aide à des organismes comme Corbrook pour élargir notre base de financement afin que nous puissions aider davantage de personnes à trouver un emploi.
Je veux mettre le doigt sur un certain nombre de réussites et de partenariats uniques qui nous ont véritablement permis d'atteindre d'excellents résultats.
Le premier est notre partenariat avec Centennial College. Des recherches ont démontré qu'une personne atteinte d'un handicap parvient à trouver un emploi et à le conserver si elle a non seulement la formation ou l'éducation nécessaires, mais aussi l'expérience de travail qui les accompagne. Malheureusement, beaucoup de personnes handicapées n'ont pas cette chance. Corbrook, en collaboration avec le Centennial College de Toronto a mis sur pied un programme de certificat en emballage et transformation alimentaires qui permet de répondre à ce problème. Des personnes handicapées ont la possibilité d'effectuer des études collégiales. L'aspect le plus intéressant est que le programme est entièrement intégré. Les étudiants apprennent la théorie de la gestion et de la préparation alimentaire au collège tout en faisant l'acquisition d'une expérience pratique liée à la manutention des denrées alimentaires et à l'emballage alimentaire dans la salle blanche dernier cri de Corbrook. Au cours du deuxième semestre, Corbrook les aide à se placer dans des stages coop dans les secteurs alimentaire et de l'hôtellerie. Une fois le programme terminé, les étudiants reçoivent un certificat en transformation et emballage alimentaires.
Les étudiants payent 3 000 $ par an pour suivre le programme. Ces frais sont divisés entre Corbrook et Centennial et parviennent à peine à couvrir les dépenses du programme, mais nos conseils d'administration ont décidé d'un commun accord de travailler là-dessus.
Le programme peut recevoir 15 étudiants par an. Les besoins sont si criants, que la première année que nous avons offert ce programme, il y avait 10 étudiants en liste d'attente et 25 qui ne pouvaient pas se permettre de payer les frais du programme. Malheureusement, le programme n'est pas admissible à l'aide financière provinciale. Sur les 15 étudiants inscrits cette année, 13 ont trouvé un emploi auprès de leur employeur coop. C'est un exemple d'un programme unique qui, malheureusement, ne reçoit aucun financement de quelque palier de gouvernement que ce soit, mais qui pourtant parvient à éliminer efficacement les obstacles à l'emploi.
Le fait de financer des programmes comme celui-ci permettrait à davantage de personnes de trouver efficacement un emploi, étant donné que ce programme n'est accessible, pour le moment, qu'à ceux qui peuvent se le permettre. Un grand nombre de gens atteints de handicaps n'ont souvent pas les moyens d'assumer le coût de tels programmes.
Le deuxième partenariat que j'aimerais souligner est avec Starwood Hotels. Corbrook, par l'intermédiaire d'un processus de demande de proposition, a reçu de la province un petit montant d'argent afin de mettre sur pied un outil moderne et novateur de sensibilisation des employeurs. Cet outil, qui constitue un projet pilote, vise à fournir des scénarios réalistes, des idées et des stratégies destinées aux gestionnaires des ressources humaines et de services d'embauche qui emploient des personnes handicapées et qui travaillent avec elles.
Cette approche est unique en ce sens qu'elle s'éloigne de la sensibilisation générale offerte dans un environnement semblable à une salle de classe, ce qui peut être coûteux pour un grand nombre d'employeurs. Ce programme sera conçu pour être accessible en cliquant sur une icône sur le poste de travail d'un gestionnaire.
:
Mesdames, messieurs, messieurs et mesdames les députés, bonjour.
C'est avec grand plaisir que notre organisme, l'Association pour l'intégration sociale d'Ottawa, ou AISO, a accepté de participer aux travaux de votre comité.
À titre d'agence francophone oeuvrant auprès de personnes ayant une déficience intellectuelle et de leur famille, nous sommes à même d'observer les multiples possibilités et habiletés dont elles disposent. Je représente aujourd'hui l'AISO à titre de vice-présidente de son conseil d'administration, mais avant tout à titre de parent d'un adulte ayant une déficience intellectuelle, soit mon fils Louis-Philippe, qui vit une histoire à succès dans le domaine de l'emploi.
Je suis également accompagnée de Mme Gisèle Parisien, qui est superviseure du soutien à l'emploi à l'AISO.
Pour vous situer un peu, je dirai que l'AISO a été fondée en 1991 et offre des services diversifiés, dont des services en emploi à des francophones ayant une déficience intellectuelle. Notre organisme fait l’objet d’une désignation en vertu de la Loi sur les services en français de l'Ontario, et notre plus grand appui financier provient du ministère des Services sociaux et communautaires de l'Ontario. Notre organisme est aussi membre de la fédération provinciale Intégration communautaire Ontario, ou ICO, et collabore de très près avec l'Association canadienne pour l'intégration communautaire. Enfin, nous sommes membres fondateurs d'un organisme qui offrait des services en employabilité, services qui sont maintenant intégrés au sein de notre association depuis avril 2011.
Dans le cadre de ces services, nous soutenons activement 55 personnes, dont 22 sont en emploi et 14 sont en stage ou en activité de bénévolat. Des 22 personnes qui occupent un emploi ou profitent d'un stage, seulement 7 travaillent plus de 20 heures par semaine et seulement 2 d'entre elles gagnent un peu plus que le salaire minimum. Cependant, elles souhaitent, en grande majorité, occuper un emploi pendant plus de 20 heures par semaine, moyennant une contribution convenable, car elles sont prêtes, désireuses et capables de le faire. Près de 58 % des personnes que nous appuyons ne sont pas considérées comme étant concurrentielles sur le marché de l'emploi. Cela représente une proportion de 32 personnes sur 55 que nous desservons actuellement.
Comme mes collègues l'ont mentionné, la population active des personnes ayant une déficience intellectuelle est sous-représentée sur le marché de l'emploi, alors qu'elle pourrait y constituer une force. À cet égard, en novembre 2012, nous avons assisté au lancement de la stratégie nationale en employabilité de l'Association canadienne pour l'intégration communautaire, ici même, à Ottawa. Selon les données les plus récentes que l'association a produites, approximativement 500 000 personnes pourraient constituer une solution humaine viable et pourraient contribuer elles-mêmes à leur développement personnel en plus de celui de notre grand pays, de nos communautés et de nos municipalités. Pour ce faire, elles ont besoin d'un soutien approprié et doivent être les bénéficiaires d'un investissement de la part de la communauté, et tout cela en combinaison avec le leadership d'employeurs potentiels. Malheureusement, nous observons encore que plusieurs d'entre elles, voire la bonne majorité de ces personnes, continuent d'être exclues, vivent la ségrégation et sont isolées.
Lorsque nous parlons de soutenir ou d'appuyer une personne pour lui faire intégrer le marché de l'emploi, notre organisme, comme plusieurs autres partout au pays, amorce une démarche avec la personne. Cela comprend une évaluation initiale de ses compétences et de ses habiletés, et une préparation en vue d'une recherche d'emploi. Cette démarche vise aussi l'intégration et l'accompagnement de la personne dans le milieu de travail, mais aussi un appui qui prend la forme d'un mentorat pour l'employeur, comme le mentionnaient mes collègues. Comme les personnes ayant une déficience intellectuelle sont aussi souvent ciblées pour des emplois précaires et peu convoités, notre organisme se doit d'être toujours présent afin d'offrir un suivi et de fournir un appui en fonction des besoins de la personne et du milieu où elle travaille.
Bien que plusieurs barrières existent encore, l'accroissement de la contribution citoyenne et économique des personnes ayant une déficience intellectuelle est toujours possible grâce à certaines solutions, notamment en appuyant les employeurs.
Les recherches indiquent qu'une des principales raisons pour lesquelles les employeurs hésitent à embaucher une personne ayant une déficience intellectuelle est le manque de connaissances relativement à ces personnes, notamment en ce qui a trait à la compréhension de leurs besoins. Du coup, ils ne savent pas comment interagir avec elles. La sensibilisation des employeurs par l'entremise de campagnes promotionnelles nationales serait une bonne façon de s'attaquer à ce préjudice.
Par ailleurs, il faut faciliter la transition entre l'école secondaire et le marché du travail. Une grande majorité de personnes ayant une déficience intellectuelle se retrouvent devant le néant, à la fin des études secondaires. Elles sont sans services, elles ont très rarement accès à l'éducation postsecondaire, voire pas du tout, ou se trouvent sur de longues listes d'attente pour avoir accès à une ressource pour les appuyer. Elles peuvent donc se retrouver hors circuit, alors qu'elles pourraient participer et contribuer activement à l'essor économique de nos collectivités.
Il faut aussi assurer une éducation inclusive et postsecondaire. Cette expérience démontre que lorsqu'il y a présence d'une éducation postsecondaire inclusive et des programmes appropriés à leurs besoins, 80 % des personnes qui ont une déficience intellectuelle décrochent un emploi dans leur domaine d'études et le maintiennent. Encore faudrait-il que cet accès soit possible dans la langue de leur choix.
Citons Ottawa à titre d'exemple. Malgré l'importante communauté francophone de personnes ayant une déficience intellectuelle qui vivent à Ottawa, peu d'entre elles ont accès à un programme d'études postsecondaires en français, puisque aucun programme n'est offert actuellement. Nous combinons nos efforts à ceux de familles de la communauté afin de pallier la situation et de voir émerger, de concert avec divers partenaires, un programme francophone d'études postsecondaires qui leur permettrait d'acquérir des compétences et de développer leurs habiletés dans le but de pouvoir dénicher un emploi inclusif et rémunérateur. En plus de contribuer à l'essor et à la prospérité de nos communautés, ces personnes seraient à même d'améliorer leurs conditions et leur qualité de vie, et d'obtenir des revenus annuels acceptables et appropriés. Or présentement, seules les personnes qui maîtrisent suffisamment l'anglais peuvent profiter de l'éducation postsecondaire, mais elles doivent fréquenter une institution anglophone.
Il faut aussi développer le réseau des employeurs. Il est essentiel de sensibiliser les communautés et les employeurs aux possibilités d'emploi qu'offrent les personnes ayant une déficience intellectuelle. Des stratégies de communication doivent être mises en oeuvre dans les municipalités de manière à ce que nous puissions développer un grand nombre de partenariats, tout en sensibilisant les associations et groupes professionnels par l'entremise de la diffusion de messages ciblés afin de favoriser le plein emploi de ce groupe important de notre population. II nous faut bâtir sur les histoires à succès. II y a en beaucoup. Elles ne sont pas connues, alors qu'elles mériteraient qu'on en fasse la promotion.
Je vais maintenant vous parler à titre de parent. Je ne peux passer sous silence l'histoire du succès de mon fils Louis-Philippe qui, grâce aux services d'organismes comme l'AISO et à l'appui de ses conseillers, a d'abord occupé un emploi à temps partiel et finalement à temps complet. Il est polyvalent, il aime apprendre et a su développer diverses habiletés chez d'importants détaillants, dont Rona, Home Depot et Loblaws. II travaille maintenant chez Canadian Tire depuis très bientôt six ans et occupe un poste à temps complet de commis à l'avant du magasin. En tant qu'homme à tout faire, il dépanne ses collègues des divers rayons, il assemble des bicyclettes, il installe des présentoirs, il va chercher les paniers dans le stationnement et aide les clients en portant leurs achats à leur voiture. Louis-Philippe est toujours prêt à rendre service avec le sourire et il le fait de bon coeur — plus au travail qu'à la maison, je dois dire.
En plus de constituer un atout majeur pour tout employeur, les personnes ayant une déficience intellectuelle sont des travailleurs loyaux, ponctuels et assidus, et ils sont souvent une source d'inspiration pour leur environnement et, aux dires mêmes de leurs superviseurs, pour leurs collègues de travail.
Il faudrait aussi développer l'entreprenariat et soutenir l'émergence de petites entreprises. Le développement de l'entreprenariat à partir d'une idée unique représente une solution prometteuse pour les personnes ayant une déficience intellectuelle. Elles devraient avoir accès à tout programme d'appui à l'entreprenariat au même titre que tout autre citoyen, mais à partir d'une approche répondant aux besoins de la personne et en fonction des résultats attendus; il faut être réaliste. Par ailleurs, nombreuses sont les entreprises d'économie sociale qui se veulent une réponse innovatrice et créative dans de nouveaux créneaux d'emplois. À notre avis, il s'agit d'une des composantes clés auxquelles accorder la priorité dans la recherche de perspectives de pleine inclusion au marché de l'emploi.
Enfin, il faut moderniser les systèmes. De manière à assurer une perspective de plein emploi et d'inclusion professionnelle des personnes ayant une déficience intellectuelle, sans même parler de la contribution économique importante qu'elles pourraient apporter, il nous faut tous revoir nos façons de faire, raffiner notre vision afin d'y inclure les personnes ayant une déficience intellectuelle tout comme quiconque, en plus de viser leur participation active au marché de l'emploi. De fait, il faut repenser collectivement nos stratégies et notre approche de manière à encourager et favoriser des pratiques innovatrices.
Outre les solutions que je viens de vous présenter, qui pourraient être sans contredit des éléments d'action et de changements sociaux durables et favorables, il faut maintenir le cap sur la sensibilisation du grand public et, de manière plus ciblée, des communautés éducatives et de l'emploi. II faudra aussi travailler en partenariat avec les réseaux existants afin de revoir nos modèles de services et nos approches visant l'inclusion pleine et entière des personnes ayant une déficience intellectuelle au marché de l'emploi. Nous devons toujours nous demander comment nous pouvons inclure sur les plans social et économique les personnes ayant une déficience intellectuelle qui sont prêtes, désireuses et capables, les aider à réussir et les appuyer dans leurs efforts.
Je vous remercie de votre écoute. Je demeure disponible pour répondre à vos questions, en français ou en anglais.
Merci.
:
Merci à tous nos témoins de leur présence. Nous avons encore une fois un groupe de personnes qui s'intéressent beaucoup à leur clients pour reprendre le terme que vous employez, mais il s'agit en fait de personnes.
L'un des sujets que vous avez abordé était la nécessité de réformer l'aide financière. Un certain nombre d'organisations nous ont indiqué que certaines personnes bénéficiant du POSPH, et j'imagine qu'il y a des programmes similaires dans chaque province, lorsqu'elles ont une possibilité d'emploi qui n'offre pas d'avantages, doivent faire un choix très difficile. Souvent, elles choisissent de refuser l'emploi car il n'y a pas d'autre mécanisme pour répondre à leur besoin d'aide médicale.
Le système d'assurance-emploi n'est pas non plus très favorable aux personnes handicapées, plus particulièrement pour celles qui ont des déficiences passagères, comme une personne atteinte de SP, par exemple — je ne suis pas certain pour ce qui est des personnes ayant des retards de développement dont vous vous occupez — qui connaît des périodes difficiles et d'autres moins difficiles, mais le régime d'assurance-emploi ne tient pas compte de cela.
Je pense que je suis en désaccord avec vous sur la plupart de ces aspects. Si vous souhaitez faire des commentaires, ce serait très apprécié. Je suis très content de la réussite de Corbrook dans le système d'éducation. C'est dommage qu'il n'y ait pas d'aide provinciale pour cela, mais peut-être que le fédéral pourrait faire sa part.
Je suis aussi très curieux concernant l'application que vous avez créée et la demande, qui est une demande relativement simple au gouvernement fédéral, de permettre à cette application d'être disponible sur le site Web de Service Canada afin que les employeurs puissent avoir accès à de la formation en matière d'accessibilité ou d'accommodement en ligne. C'est vraiment très simple.
Pouvez-vous nous donner davantage de détails?
:
Merci, monsieur Cuzner.
Le programme représente une initiative unique. Je crois qu'il s'agit d'une des premières en son genre au pays. Nous avons conclu un partenariat avec le collège communautaire parce que nous croyons que beaucoup de gens avaient soit une expérience de travail mais pas de diplôme, ou un diplôme mais pas d'expérience de travail; nous avons donc décidé de collaborer.
Nous avons demandé du financement à la province mais n'en avons pas obtenu pour cette initiative. Nous avons convenu avec le collège d'offrir... Le coût du programme était beaucoup plus élevé que ce que nous avions demandé, mais nous voulions qu'il soit disponible à tous les intéressés; le prix fixé correspond à ce qu'il en coûterait normalement pour un programme de collège communautaire qui est, de toute façon, bien souvent financé par la province, soit 3 000 $ pour l'année.
Les gens qui ont les sous défraient les coûts. Corbrook reçoit 1 500 $ par année, ce qui ne défraie pas vraiment nos dépenses, et le Centennial College reçoit 1 500 $. Ils sont dotés d'un corps enseignant complet pour enseigner le programme, soit le volet théorique de l'emballage alimentaire et les questions d'hygiène. Par la suite, notre conseil d'administration a décidé d'investir une somme considérable pour bâtir une salle blanche. Notre demande de financement auprès de la Fondation Trillium pour bâtir cette formidable installation pour enseigner aux étudiants a été rejetée.
À l'heure actuelle, ce projet ne reçoit aucun financement. Nous avons demandé au RAFEO si certains étudiants pourraient recevoir du financement, mais la demande a été refusée. C'est dommage. Nous...
:
Merci beaucoup de nous donner l'occasion de comparaître devant vous.
Je m'appelle Jackie Rankine. Je suis la gestionnaire de programme pour Houselink Community Homes.
Houselink a été créée en 1977 par des membres d'une famille et des professionnels de la santé mentale dans le but de répondre à des besoins en logements supervisés dans des collectivités. Grâce à l'appui de tous les ordres de gouvernement et de tous les grands partis politiques, Houselink a crû en importance au cours des 35 dernières années. Tous les intervenants de Houselink s'entendent pour dire que les personnes ayant de graves problèmes de santé mentale à long terme ont besoin d'un logement, d'un emploi et d'un ami.
De nos jours, Houselink exploite ou gère des logements pour plus de 450 personnes. Nous faisons aussi la prestation de programmes à 100 autres membres non résidents. Nous appelons nos résidents et clients des membres parce que Houselink est une organisation composée de membres, et la moitié des gens siégeant à notre conseil d'administration sont des clients qui se servent de nos programmes et services. Nous avons pignon sur rue à 22 endroits différents un peu partout au centre-ville de Toronto.
Il y a plus de 10 ans, nous avons commencé à concerter et à déployer nos efforts pour offrir du travail à nos membres. À l'heure actuelle, nous offrons 100 employés temporaires à temps partiel à nos membres dans des domaines tels que l'entretien d'immeubles, l'aménagement du paysage, la cuisine, la programmation et la réception. Tous ces postes à temps partiel sont gérés par du personnel à temps plein qui organise, programme, supervise, forme et appuie des postes temporaires. Certaines personnes qui occupaient des postes temporaires sont devenues des employés permanents.
Parallèlement, Houselink a adopté des procédures d'embauche équitables. Par conséquent, le tiers de nos employés permanents ont des similitudes avec notre clientèle — et j'aimerais dire que nous comptons environ 75 employés permanents — ainsi, le tiers de notre personnel a eu des problèmes de santé mentale et/ou de dépendance et/ou d'itinérance. Notre rapport Travailler pour se remettre sur pied, qui a été remis au comité et qui vient d'être distribué, fait état de ces deux stratégies, soit le programme d'employés-membres et la politique d'embauche équitable.
Nous vous avons également remis trois cas de réussite en emploi de nos employés qui sont sortis de la pauvreté et de l'itinérance pour occuper un emploi à temps plein: il s'agit de Judy, de Robert et de Keith. Il a été difficile de choisir quel récit nous voulions mettre en valeur parce que nous comptons des dizaines d'exemples de gens qui ont réussi. Nous croyons que la combinaison de logements, d'appui à l'emploi et d'une communauté présente constitue la recette unique permettant de percer le marché du travail ou de le réintégrer.
Nous aimerions recommander trois moyens pour que le gouvernement fédéral renforce et appuie le retour au travail pour les personnes frappées de maladie mentale. Tout d'abord, nous recommandons que vous renforciez et élaboriez des programmes de débouchés chapeautés par Service Canada. Deuxièmement, nous recommandons que vous créiez une voix de financement pour l'emploi assisté en misant sur les programmes de supplément de salaire déjà offert par l'entremise de Service Canada. En troisième lieu, nous recommandons que vous appuyiez les programmes de sensibilisation du public qui atténuent la stigmatisation et la discrimination des personnes ayant une maladie mentale.
Bien que ce genre de sensibilisation doive se faire dans la société en général, il est particulièrement important de cibler les employeurs. On estime que le taux de chômage chez les personnes ayant une maladie mentale se situe entre 70 et 90 p. 100.
J'aimerais parler de chacun de ces points. Premièrement, nous sommes très reconnaissants de recevoir du financement annuel du Fonds d'intégration. Nous aimerions que ce fonds soit bonifié. Nous aimerions que ce fonds soit reconnu puisque les personnes qui ont des problèmes de santé mentale ont bien souvent subi d'énormes revers, par exemple la perte d'un emploi et d'une carrière, d'un logement, d'une famille et d'amis. Les gens qui ont connu ce genre de difficultés trouvent souvent qu'il est difficile de suivre un programme qui implique de respecter un horaire, de garder le cap et de respecter les exigences des réglementations gouvernementales. Malgré ces obstacles, bon nombre d'entre eux peuvent réussir et parvenir au succès. Les organismes de financement doivent établir des exigences souples et doivent reconnaître que les résultats positifs généraux, comme une estime de soi et une confiance accrue, sont des étapes pertinentes et importantes pour assurer des changements à long terme.
Nous aimerions que nos programmes de financement reconnaissent le besoin en emploi assisté. Un programme amélioré pourrait s'inspirer des programmes de supplément de salaire qui existent déjà. Nous sommes d'avis qu'un programme en emploi assisté doit durer au moins un an et doit pouvoir protéger les prestations médicales et de santé offertes par des programmes d'aide sociale provinciaux.
Nous aimerions porter à votre attention un programme d'emploi de suppléments actuellement offert aux gens bénéficiaires du bien-être social à Toronto. Le programme s'appelle Investing in Neighbourhoods et fonctionne à merveille.
Finalement, nous encourageons le gouvernement fédéral à appuyer les initiatives de sensibilisation publique pour réduire la stigmatisation et la discrimination à l'égard des personnes ayant des problèmes de santé mentale. Mettez-vous à la place d'une personne ayant des problèmes de santé mentale qui réussit à surmonter tous les obstacles liés à la recherche d'emploi, mais qui doit composer avec une attitude discriminatoire lors de l'entrevue.
La Commission de la santé mentale du Canada a entrepris un examen des initiatives de sensibilisation publiques au Canada dans le cadre de son étude « Changer les mentalités ». L'examen abordait entre autres l'équipe de rêve. L'équipe de rêve est composée de survivants qui racontent leur récit. Il s'adresse surtout aux écoles secondaires, aux collèges et aux universités, et je devrais mentionner qu'ils sont commandités par Houselink. Dans le cadre du plan de l'an prochain, ils espèrent mobiliser les professionnels de la santé. Le fait d'appuyer l'équipe de rêve et d'autres initiatives similaires aiderait grandement à débouter certains des mythes et craintes associés aux maladies mentales.
Finalement, j'ai remis au comité quelques rapports annuels, y compris des exemplaires de Travailler pour se remettre sur pied que vous avez devant vous et deux rapports connexes qui pourraient vous intéresser, soit What stops us from working? de John Stapleton. Ce dernier rapport porte sur les mesures provinciales tendant à décourager l'embauche. Nous vous avons également remis le rapport DREEM concernant la possibilité de créer un environnement de meilleure remise sur pied en nous inspirant de nos logements supervisés.
Merci beaucoup.
:
Merci de nous avoir invités à votre comité permanent. Nous représentons L'Arche Ottawa et nous désirons participer à cette discussion sur l'emploi du point de vue des personnes ayant une déficience intellectuelle.
L'Arche est un organisme international fondé par le Canadien Jean Vanier. Nous comptons plus de 130 communautés partout dans le monde. Chaque communauté aide des gens avec ou sans déficience intellectuelle qui vivent dans des logements offrant de l'aide aux résidants. Bien entendu, cela signifie également qu'elle offre un appui aux personnes qui participent à des programmes de jour et en milieu de travail.
À L’Arche, nous avons la conviction que chaque personne ayant une déficience intellectuelle qui souhaite travailler devrait avoir accès à un travail valorisant. Les personnes ayant une déficience intellectuelle ont démontré qu'elles peuvent être de précieux employés lorsqu'on leur en donne la chance. Les récits qui suivent illustrent comment les personnes ayant une déficience intellectuelle contribuent au marché du travail partout au Canada.
Le premier exemple en est un d'Ottawa. Il démontre en quoi le gouvernement fédéral joue un rôle direct dans la création d'emplois pour les personnes ayant une déficience intellectuelle. L'Association d'Ottawa-Carleton pour personnes ayant une déficience intellectuelle, l'AOCPDI, est un organisme local. Une partie de son approche holistique vise à trouver du travail valorisant aux gens.
Il y a 10 ans, une entente tripartite a été conclue entre le gouvernement fédéral, le gouvernement ontarien par l'entremise du ministère des Services sociaux et communautaires et l'AOCPDI dans le but de maintenir et de soutenir un programme d'emploi créé il y a plus de 30 ans aux Archives nationales. Le programme d'emploi aux Archives nationales consiste à détruire des documents officiels confidentiels devenus inutiles. Soixante personnes ayant une déficience intellectuelle travaillent à temps plein ou à temps partiel et sont rémunérés grâce à une allocation de formation horaire en vertu du contrat avec le gouvernement fédéral, et les salaires des trois employés à temps plein sont financés par le gouvernement provincial.
Regardons maintenant la vue d'ensemble des possibilités d'emploi dans les grandes collectivités canadiennes.
Allons faire un tour à Winnipeg. L'Arche y exploite le Tova Café. Ce café s'inspire d'un modèle d'entreprise sociale qui offre des possibilités d'emploi de jour. Le café offre à sa clientèle un menu de style bistro ainsi que des services de traiteur et de plats à emporter. Ce modèle inclusif d'emploi offre non seulement une ambiance agréable, mais donne aussi de l'espoir tant aux personnes ayant une déficience intellectuelle qu'à leurs parents qui se sentent isolés et en marge de la société.
Allons maintenant à Toronto, où L'Arche Daybreak exploite un atelier de travail du bois dans une grange rénovée. Les personnes ayant une déficience intellectuelle y produisent des piquets d'arpentage et d'horticulture ainsi que d'autres produits en bois pouvant être utilisés à des fins commerciales, industrielles et résidentielles.
Au Québec, de l'autre côté de la rivière, L'Arche offre à Gatineau un programme d'emploi de jour qui s'appelle Jouets d'arc-en-ciel. Les employés ayant une déficience intellectuelle recueillent, lavent et désinfectent des jouets d'une garderie de la région. Tous les aspects du programme, du travail lui-même aux décisions prises, sont confiés aux personnes touchées par la déficience intellectuelle.
Jim Cassidy nous accompagne aujourd'hui. Il est membre de L'Arche Ottawa et travaille au Centre Loeb. Jim, parlez-nous de ce que vous faites au Centre Loeb.
:
Comme vous nous l'avez demandé lorsque vous nous avez invités, nous proposons plusieurs recommandations pour améliorer l'employabilité des personnes ayant une déficience intellectuelle.
J'aimerais commencer par parler du financement de démarrage. L'entreprise sociale est un concept populaire ces derniers temps pour assurer la pérennité des services sociaux. La disponibilité de ce financement pour permettre le démarrage de ce type d'entreprises et racheter des entreprises existantes améliorerait les possibilités d'emplois pour les personnes ayant une déficience intellectuelle. Ce financement donnerait aussi aux organismes qui appuient ces personnes une source de revenu stable. On vous a donné l'exemple du café Tova à Winnipeg.
Deuxièmement, il y a le travail axé sur les tâches. La société d'aujourd'hui est très axée sur l'idée qu'il y a un emploi pour une personne, et que la personne la plus qualifiée doit être choisie pour combler le poste. Nous croyons qu'il faut revoir notre façon d'envisager le travail pour qu'un employeur puisse payer un salaire en fonction d'un travail accompli, mais qu'il pourrait peut-être y avoir plusieurs personnes ayant une déficience intellectuelle qui ont des compétences complémentaires, et qui travailleraient en équipe. Pour atteindre cet objectif, il est possible qu'on ait besoin de travailleurs sociaux précis qui pourraient faire le pont entre les employeurs et les personnes handicapées pour concrétiser cette vision.
Troisièmement, on pourrait recourir à des contrats ciblés. Une manière pour le gouvernement fédéral de participer directement à l'employabilité des personnes handicapées consiste à prévoir un pourcentage de contrats gouvernementaux qui seraient accordés aux organisations qui emploient des personnes ayant une déficience intellectuelle. Comme nous l'avons mentionné dans nos exemples, à savoir le programme aux Archives nationales et celui de l'AOCPDI, le gouvernement fédéral a joué un rôle clé à cet égard.
Enfin, il faudrait apporter des ajustements à la Loi sur l'équité en matière d'emploi. À l'heure actuelle, la loi prévoit que les personnes handicapées se retrouvent toutes dans une catégorie plutôt vaste, mais nous croyons que les besoins des personnes qui ont une déficience liée au développement ne sont pas les mêmes que ceux des personnes qui ont d'autres types de handicaps. Nous recommandons la création d'une disposition précise pour les personnes ayant des handicaps liés au développement dans la loi pour que l'on atteigne un pourcentage de travailleurs dans la fonction publique qui auraient des handicaps liés au développement semblable au pourcentage qui existe dans la population en âge de travailler.
Nous avons inclus quelques autres suggestions dans le mémoire que nous vous avons distribué, mais pour le moment, j'aimerais simplement vous inviter à y jeter un coup d'oeil quand vous en aurez la chance.
Nous vous remercions de cette occasion de venir participer à la réunion d'aujourd'hui. J'espère que nous vous avons démontré que les personnes ayant des handicaps liés au développement ont beaucoup à offrir au marché du travail lorsqu'on leur en donne l'occasion.
:
Je représente Vie autonome - Montréal, et nous sommes ici en tant qu'employées handicapées. Je suis la coordinatrice des programmes. Nous pensions vous faire part très brièvement de nos histoires qui, d'après nous, seraient utiles, ainsi que de ce que nous avons appris et de nos suggestions.
Pour ma part, il y a trois choses qui ont fait obstacle à ma réussite. D'abord, il y a l'accès à l'information. Par exemple, j'ai appris qu'il y avait un programme au Québec qui convertissait les prêts étudiants en bourses quatre ans après que j'étais admissible. Pour les gens qui avaient peu de soutien ou pour qui les finances étaient un grand problème, cela a peut-être pu les empêcher d'aller à l'école, à cause du manque d'emplois.
L'autre chose que je trouve très important de signaler, c'est comment les professionnels peuvent avoir une influence énorme dans la vie des personnes handicapées, surtout quand nous sommes jeunes et que nous ne savons pas vraiment quelles sont nos habiletés, parce que nous n'avons pas les mêmes expériences qu'un adolescent qui a travaillé à un camp d'été, par exemple, ou qui a travaillé ailleurs.
Il y a des gens formidables qui ont une influence positive, mais quand je suis allée m'inscrire et que j'ai présenté ma demande pour un programme collégial, on m'a dit: « Oh, avec votre handicap, ce programme serait quasiment impossible; essayez le commerce. » On m'a aussi dit deux ans plus tard, à l'âge de 18 ans, que c'est presque impossible d'obtenir un emploi avant d'avoir au moins un baccalauréat. Quand j'ai demandé si je pouvais avoir ZoomText si j'essayais de trouver un emploi dans ce domaine, si je pouvais avoir des services, il m'a essentiellement dit, après m'avoir vue pendant 15 minutes, qu'il ne pensait pas que ma personnalité était propice à cet emploi et qu'il ne pouvait pas appuyer ma demande.
La dernière chose que j'ai à dire, c'est que les expériences sont très importantes. Elles permettent de faire du réseautage et donnent de la confiance en soi et de l'estime de soi. Vous devez donc trouver différentes manières d'offrir ces expériences. Évidemment, l'emploi est crucial, et pour y arriver, on peut faire partie d'un conseil d'administration, faire du bénévolat et trouver des moyens innovateurs d'acquérir de l'expérience. Effectivement, on m'a dit à un emploi d'été et ici à Vie autonome - Montréal que c'était mes activités parascolaires et mes autres expériences non rémunérées qui les ont amenés à penser à m'embaucher.
Je vais donner la parole à Rose-Marie Wakil.
:
Bonjour. Je m'appelle Rose-Marie. Je vais parler français.
[Français]
Je travaille à Vie autonome-Montréal. J'ai un handicap de naissance. Je vais vous présenter mon cheminement scolaire et professionnel.
Vers la fin de mon secondaire, j'ai malheureusement reçu un mauvais conseil de la part du conseiller en orientation, qui s'est basé précisément sur mon handicap. Comme j'avais des talents en photographie, j'ai voulu aller au cégep en photo, mais il m'a dit que mon handicap ne me permettrait pas de travailler dans ce domaine plus tard. J'ai suivi son conseil et, malheureusement, j'ai abandonné mon cours au cégep. C'était par manque d'intérêt et de compétences, mais aussi par manque de financement.
À la suite de cet abandon, je suis restée quelques années sans emploi. Par hasard, j'ai rencontré des gens qui offraient un service spécialisé en emploi que je ne connaissais absolument pas avant. Je n'étais pas au courant de tous les services auxquels une personne handicapée pouvait recourir. À la suite de cette rencontre, j'ai pu définir de nouveaux objectifs scolaires et professionnels, ce qui m'a permis de recommencer des études, cette fois-ci en graphisme, dans une école de formation privée.
Quand j'ai fait ce choix, je faisais face aux mêmes embûches financières. Malheureusement, j'ai dû me battre. En effet, il a fallu que j'interjette appel pour prouver que j'étais bel et bien une personne handicapée. D'un ordre de gouvernement à un autre, on peut être considéré insuffisamment handicapé ou trop handicapé. Il a donc fallu que je me batte pour avoir droit aux bourses destinées aux personnes handicapées. Cela étant fait, j'ai réussi à obtenir mon diplôme en graphisme. Le temps était venu pour moi de trouver un emploi.
En graphisme, la productivité compte beaucoup. Les employeurs n'étaient pas certains de ma productivité, sans même me connaître. J'ai tout de même réussi à trouver un emploi. J'ai ensuite obtenu un emploi grâce à un stage dans le cadre d'un programme gouvernemental, soit le Programme de développement de l'employabilité à l'intention des personnes handicapées. Ça m'a permis de faire un stage de 18 mois. À la suite de ce stage, on a prolongé ma période d'emploi de quelques mois et on m'a ensuite donné la chance de devenir travailleuse autonome.
L'idée d'être travailleuse autonome me plaisait également. Je me disais que ça m'éviterait d'avoir à me déplacer et que j'aurais un horaire plus flexible, adapté à mes besoins. J'ai voulu faire une demande de bourse ou des arrangements financiers auprès de SPHERE-Québec, mais l'un des critères de cet organisme était que la personne devait ne pas avoir travaillé au cours des trois dernières années. C'est donc dire que je n'étais pas admissible. J'étais sur le marché du travail depuis trop longtemps.
Mais peu importe, j'ai fini par faire mon chemin. J'ai toujours réussi à avoir du travail, mais ce n'était malheureusement pas toujours relié à mes compétences. Il a donc fallu que je fasse des compromis: être secrétaire, adjointe de ceci ou de cela. Aujourd'hui, je suis un peu trop loin du marché du graphisme, mais je continue en quelque sorte à faire mon chemin, malgré tout. J'ai tout de même remporté de belles victoires, ce qui me permet de toujours continuer d'avancer.
Je vais laisser la parole à Rosie.
:
Ce que nous avons appris, c'est que l'orientation scolaire et professionnelle peut être dictée par le handicap. Il s'agit d'un manque d'information qui touche les professionnels, aussi bien à l'école que dans l'entourage des personnes handicapées.
Il y a aussi de l'incohérence et un manque d'information concernant ce qui est accessible. Ce serait bien qu'il y ait un endroit où les personnes handicapées pourraient dire qui elles sont et quels sont leurs handicaps, et voir quels services elles peuvent obtenir. Il y a beaucoup d'aide et de services, mais les personnes ne sont pas au courant, n'y ont pas accès ou ont de la difficulté à se rendre sur place. Il est très difficile de trouver un premier travail ou une première expérience.
Nous avons constaté que des organismes comme les SEMO étaient très utiles, qu'ils pouvaient aider les personnes à trouver un emploi. C'est important. Il y a aussi le bénévolat. Par contre, même si vous dites à des gens que vous êtes prêts à travailler bénévolement, que vous voulez vraiment les aider, si elles pensent que vous ne pouvez rien faire, elles ne voudront pas de vous. C'est aussi un aspect important.
Comme je l'ai mentionné, il y a énormément de préjugés. Il faut donc travailler avec les employeurs, mais aussi avec le public. Tout le monde peut connaître un employeur ou d'autres personnes. C'est une question de réseautage. Si personne ne vous croit capable d'accomplir le travail, il est clair qu'on ne va pas vous garder dans la compagnie. Là encore, c'est vraiment la responsabilité des employeurs. Il faut aussi laisser les personnes handicapées s'exprimer elles-mêmes. C'est bien de donner un textbook ou quelque chose comme ça, mais si les personnes handicapées ne sont pas mises à contribution, si ce ne sont pas elles qui s'expriment, c'est moins réel, moins proche de la vraie réalité.
Enfin, la personne elle-même doit avoir un rôle à jouer quant à l'intégration professionnelle. Elle doit connaître les lois, les services, etc. Elle doit aussi avoir confiance en elle-même. Des programmes comme le CAMO ou d'autres ressources communautaires peuvent l'aider dans son cheminement. C'est très utile. Une personne qui a vécu plusieurs expériences de travail a davantage la possibilité de trouver un nouvel emploi par elle-même ou avec moins d'aide.
:
Nous croyons que le gouvernement fédéral a plusieurs rôles à jouer dans les mesures de soutien aux personnes handicapées.
Le premier rôle est de conserver le financement de base de nos organismes, tels que Vie autonome-Montréal et, plus largement, Vie autonome Canada. Nous tenons à vous informer — vous le savez sûrement déjà — que le financement de base ira en diminuant, jusqu'à ce que nous ne recevions plus rien en 2015. À ce moment, nous serons en compétition avec les fondations, les hôpitaux et les institutions universitaires qui, eux, ont des ressources à l'interne pour faire des projets et des recherches de financement. Pour notre part, nous serons exclus de cela parce que nous n'avons pas assez de gens à l'interne ni assez de financement pour engager des personnes vraiment spécialisées dans le financement.
Le financement de base nous permet non seulement de mener un programme de soutien à l'emploi alternatif et complémentaire à ce qui existe déjà, mais également de donner des ressources et des ateliers sur les démarches extraprofessionnelles incontournables à l'obtention d'un emploi et au maintien en emploi, ou de faire du soutien entre pairs et du mentorat.
Le deuxième rôle du gouvernement serait de financer, au sein des organismes, des services de soutien à l'emploi.
Notre troisième recommandation serait de mettre en place des mesures financières pour faciliter la mobilisation, en tenant compte des employeurs, de la productivité et de la situation au travail. Pour tout ce qui touche l'adaptation pour le travail, il faut beaucoup trop de temps avant d'atteindre un minimum de productivité possible.
Par ailleurs, les employeurs ont des obligations de moyens, mais ils n'ont pas d'obligations de résultat. Alors, pour obtenir des résultats, le gouvernement pourrait proposer des mesures incitatives à tous les employeurs. Pour les encourager à engager les personnes handicapées, nous proposons de leur donner une mesure incitative d'ordre financier.
Également, en dernier lieu, pour qu'une personne en situation de handicap puisse travailler, on sait qu'elle doit avoir des services d'aide et de maintien à domicile, un transport adapté adéquat et un logement accessible et adapté. Si on n'a pas ces services, on ne peut pas continuer à travailler. On a besoin de tous ces services. On ne devrait pas réduire ces services.
Je vous remercie.
:
Merci, monsieur le président.
Merci beaucoup à nos témoins d'être là.
J'ai une soeur qui a un handicap. Je pense que les défis qu'elle a dû relever en tant qu'adulte étaient liés au logement, à la mobilité — elle était en fauteuil roulant — et à la possibilité de trouver de l'emploi.
Pour ce qui est du logement, le gouvernement a dépensé 13,1 milliards de dollars pour le logement au Canada et 1,7 milliard de dollars pour 605 000 unités. C'est un énorme défi. Les besoins sont grands, mais nous avons déjà fait les premiers pas et nous travaillons avec les provinces pour financer le logement dans une mesure plus importante qu'auparavant. En outre, dans le Plan d'action économique, nous avons affecté 2 milliards de dollars pour le logement.
Voilà pour la première étape.
Il est difficile de parler des possibilités d'emploi sans lier cette question à tout le reste. La mobilité est un problème qui, comme je l'ai dit, touchait ma soeur en particulier. Toutefois, elle avait la bonne fortune de pouvoir compter sur l'autobus de la Société du timbre de Pâques pour se rendre au travail et rentrer à la maison. Je ne sais pas trop ce qui existe dans d'autres provinces.
J'aimerais parler un peu de l'accessibilité, c'est-à-dire de la capacité de se rendre au travail et, une fois qu'on y est... Pour assurer sa mobilité, elle avait besoin de certains accessoires dans la salle de bain, et il faut aussi penser à combler d'autres besoins sur les lieux de travail.
J'aimerais donc savoir quel est le financement pour ce genre de mesures, c'est-à-dire pour aider l'employeur et, par conséquent, l'employé. Ce n'est pas tout le monde qui peut prendre l'autobus. Même si le lieu de travail est accessible en fauteuil roulant, il peut y avoir d'autres problèmes.
Je soulève donc cette question.