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Merci, monsieur le président.
Nous vous remercions d'avoir invité Ressources humaines et Développement des compétences Canada à participer à la séance d'aujourd'hui. Nous sommes très heureux d'être ici pour discuter des possibilités d’emploi pour les personnes ayant une incapacité.
Je présenterai d'abord la situation actuelle des personnes handicapées ainsi que les conditions actuelles du marché du travail au Canada. Je présenterai ensuite un survol des programmes de RHDCC.
[Traduction]
On estime que plus de trois millions de Canadiens en âge de travailler ont une invalidité. L'invalidité est beaucoup plus répandue chez les personnes âgées. Comme la population du Canada vieillit, nous pouvons nous attendre à ce que le nombre de personnes handicapées dans les milieux de travail s'accroisse. Les changements démographiques continueront de ralentir la croissance de la main-d’oeuvre au cours des prochaines années. Par conséquent, les efforts investis pour aider les personnes handicapées à trouver et à conserver un emploi contribueront à pallier le manque de main-d’oeuvre et à soutenir la croissance économique.
Actuellement, environ un tiers des employeurs déclarent avoir de la difficulté à trouver des employés possédant les compétences voulues, et la pénurie de main-d'oeuvre dans certaines régions et certains secteurs est déjà une réalité. On comptait plus de 240 000 emplois vacants en novembre 2012. Leur nombre ne cesse d'augmenter depuis l'an dernier, car les employeurs ont déclaré 10 000 emplois vacants de plus en novembre 2012 par rapport à l’année précédente. Il n'est donc pas étonnant que la croissance des emplois qui demeurent vacants était plus élevée dans les Prairies.
Les personnes handicapées constituent une mine inexploitée de travailleurs qualifiés et, même si leur situation s'est améliorée au fil du temps, leur taux d'emplois demeure faible en comparaison avec le reste de la population canadienne. Par exemple, en 2010, ce taux se chiffrait à 51 % chez les personnes handicapées, alors qu'il s'élevait à 75 % chez les personnes non handicapées. Le Canada compte environ 800 000 personnes handicapées sans emploi et qui sont pourtant en mesure de travailler. Près de la moitié de ces personnes ont fait des études postsecondaires.
De surcroît, le revenu moyen total des personnes handicapées est de 27 000 $ par rapport à presque 38 000 $ pour les personnes non handicapées. Les femmes handicapées gagnent encore moins, soit environ 22 000 $ par rapport à 31 000 $ pour les hommes handicapés.
L'éducation a une énorme incidence sur l’équité des chances, mais bien que le pourcentage de personnes handicapées poursuivant des études soit en hausse, il reste encore inférieur à celui des personnes non handicapées. Environ 14 % des adultes handicapés en âge de travailler ont obtenu un diplôme universitaire comparativement à 24 % pour les adultes non handicapés.
L'amélioration des résultats sur le marché du travail des personnes handicapées est une priorité pour le gouvernement. Cependant, le gouvernement fédéral est seulement un joueur parmi de nombreux partenaires ayant une incidence sur les résultats du marché du travail. Les employeurs du secteur privé ont un important rôle à jouer en ce qui concerne l'embauche des Canadiennes et des Canadiens handicapés.
[Français]
Le récent rapport du Groupe de travail spécial sur les possibilités d'emploi des personnes handicapées a permis de constater que même si plusieurs succès ont été constatés dans le secteur privé en ce qui concerne l'emploi des personnes handicapées, bon nombre d'entreprises ont des idées erronées sur la façon d'embaucher des personnes handicapées et sur le coût des mesures d'adaptation pour répondre à leurs besoins en milieu de travail.
Le groupe de travail a relevé des arguments valables pour embaucher des personnes handicapées. Bien souvent, le coût des mesures d'adaptation est faible. Le rendement de ces petits investissements peut donc être très élevé. Le rapport invite les employeurs à exercer un leadership de même qu'à créer des initiatives susceptibles d'améliorer les résultats sur le marché du travail.
[Traduction]
Notre ministère appuie aussi l’inclusion des personnes handicapées dans l’économie au moyen de divers programmes ciblés.
Les ententes sur le marché du travail visant les personnes handicapées constituent la plus grande source unique du gouvernement visant à aider les personnes handicapées à entrer sur le marché sur travail et à y rester. Grâce à ces ententes, le gouvernement transfère 218 millions de dollars par an aux provinces et réalise près de 300 000 interventions annuellement.
Le Fonds d’intégration pour les personnes handicapées fournit 30 millions de dollars chaque année pour aider les personnes qui ont peu ou pas d’expérience du marché du travail à se préparer à exercer un emploi, à obtenir un emploi et à le conserver ou à devenir travailleurs autonomes. En 2011-2012, environ 5 400 clients ont été servis, 1 400 ont trouvé un emploi, 300 sont retournés aux études et 3 300 ont amélioré leur niveau d’employabilité.
Dans le cadre du Plan d’action économique de 2012, le gouvernement a investi 30 millions de dollars supplémentaires sur une période de trois ans dans le fonds afin d’aider un nombre accru de personnes handicapées à acquérir de l’expérience de travail dans de petites et moyennes entreprises et de faire en sorte que les employeurs prennent conscience de la contribution inestimable que peuvent apporter les personnes handicapées.
En plus d’offrir ces programmes ciblés, nous aidons aussi les personnes handicapées à intégrer le marché du travail au moyen des ententes sur le marché du travail et de la Stratégie emploi jeunesse.
Par l’entremise des ententes sur le marché du travail, le gouvernement transfère annuellement 500 millions de dollars aux provinces et aux territoires, ce qui a permis d’effectuer environ 400 000 interventions en 2009-2010. Ces interventions aident les Canadiens sous-représentés au sein de la population active, dont font partie les personnes handicapées, à améliorer leur niveau d’employabilité et leurs compétences.
La Stratégie emploi jeunesse fournit par ailleurs plus de 300 millions de dollars par an et, en 2011-2012, ces fonds ont permis d’offrir du soutien à quelque 60 000 jeunes canadiens, y compris des jeunes handicapés. Plus particulièrement, le volet Connexion compétences cible les jeunes qui se heurtent à des obstacles pour trouver un emploi, notamment les jeunes handicapés.
Le Programme de prestations d’invalidité du Régime de pensions du Canada (PPIRPC) est le principal programme fédéral de la sécurité du revenu pour les personnes handicapées en âge de travailler appuyant le retour au travail en offrant aux bénéficiaires du PPIRPC du soutien pour se trouver un emploi rémunéré au moyen de diverses mesures de programmes et de politiques.
[Français]
Le gouvernement a aussi déployé des efforts sur d'autres plans. Il y a, par exemple, la ratification, en 2010, de la Convention de l'ONU relative aux droits des personnes handicapées, la mise en place du Programme canadien de bourses aux étudiants et d'autres mesures de soutien destinées aux étudiants ayant une invalidité chronique, le financement de la Commission de la santé mentale du Canada pour créer la première norme nationale du Canada en matière de santé et de sécurité psychologiques en milieu de travail, le financement d'initiatives de divers intervenants destinées à améliorer l'inclusion des Canadiennes et Canadiens handicapés au moyen du Programme de partenariats pour le développement social et le financement de l'amélioration du milieu bâti grâce au Fonds pour l'accessibilité. Plus de 800 projets ont été financés à ce jour.
En conclusion, les personnes handicapées représentent une précieuse source de main-d'oeuvre et nous voulons leur offrir toutes les occasions possibles de bénéficier du perfectionnement et de la formation dont elles ont besoin pour se joindre à la population active. Notre ministère est très conscient de la nécessité de résoudre les difficultés auxquelles sont confrontées les personnes handicapées sur le marché du travail. Nous sommes impatients de constater le fruit de vos efforts et de connaître vos recommandations éventuelles quant aux orientations stratégiques futures.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je suis très heureuse que les représentants du ministère soient ici et je suis très heureuse de participer à cette discussion.
Avant de venir ici, j'ai lu sur toutes les études qui ont été faites. J'ai eu un peu de difficulté à savoir s'il y a eu un suivi en ce qui a trait à ces études. On peut quand même voir qu'il y a eu une légère amélioration. Je souhaite de tout coeur que ce qui va se passer ici va permettre de faire un grand pas.
Un peu plus tôt, vous avez parlé du Fonds d'intégration pour les personnes handicapées. Il s'agit d'un fonds qui permet à des employeurs ou à des organismes de créer un programme pour aider les personnes handicapées à intégrer le marché de l'emploi.
Y a-t-il un suivi auprès des personnes qui ont suivi le programme? Le but de tous ces programmes est de les aider. Cependant, après qu'ils ont terminé le programme, y a-t-il un suivi?
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Merci, monsieur le président.
Merci aux témoins d'avoir accepté notre invitation.
C'est une journée importante pour moi, car, comme vous le savez peut-être, hier, dans le cadre des initiatives parlementaires, j'ai présenté une motion portant sur ce sujet. C'est un dossier important, non seulement pour la collectivité des personnes handicapées, mais aussi pour toutes les collectivités.
Comme vous l'avez souligné, c'est un secteur où il y a beaucoup de développement. Je crois aussi que ce secteur pourrait bénéficier d'un effort non partisan afin de passer au prochain niveau. Il faut, notamment, aider les sociétés à reconnaître les avantages que pourraient leur procurer les personnes handicapées. L'analyse de rentabilité comprise dans le rapport confirme: l'emploi des personnes handicapées constitue une option avantageuse pour les employeurs. Pour ceux qui n'auraient pas encore consulté le rapport, il offre de très bons exemples d'un peu partout au pays. Je voulais d'abord faire ce commentaire.
Afin que tous les députés puissent s'entendre, pourriez-vous nous dire, depuis que vous travaillez à ce dossier, ce que vous avez remarqué en matière d'innovation? Que se passe-t-il dans le secteur privé? Comme vous l'avez dit dans votre exposé, des progrès ont été réalisés, mais qu'avez-vous constaté personnellement?
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Le groupe de travail a consulté un vaste éventail d'employeurs: des entreprises de toutes les tailles à l'échelle du pays, et dans tous les secteurs. Mais nous pouvons certainement préciser les divers thèmes.
Il y avait des questions correspondant à ce que Monika a mentionné. Il y en avait d'autres, aussi. Que signifie l'intégration dans la culture de l'entreprise? Est-ce que la productivité de l'entreprise s'en trouvera ralentie? À qui faut-il s'adresser pour embaucher une personne handicapée? Quels sont les outils qui sont offerts pour aider la personne, que ce soit physiquement ou sur le plan de l'encadrement? Toutes ces questions ont été posées.
Ce qui est intéressant, c'est que les consultations ont révélé que la plupart des employeurs souhaitaient en apprendre davantage et faire ce qu'il fallait en raison des pénuries au sein de leur entreprise ou de leur secteur d'activités. Ils voyaient aussi les avantages d'avoir des employés handicapés, d'en compter dans leur effectif et de les intégrer dans l'entreprise. Ce sont certaines des questions qui sont ressorties, et certaines des préoccupations auxquelles on a répondu.
Ils ont aussi pu faire ressortir les pratiques exemplaires de certaines entreprises. Certaines sont à l'avant-garde, et on a beaucoup discuté de l'entreprise et du leadership qui doit venir des dirigeants. Certaines des entreprises, dans le secteur privé, ont besoin d'un champion parmi les cadres supérieurs. Tout découle alors de là.
Il y a beaucoup d'obstacles, mais il y a aussi beaucoup de pratiques exemplaires.
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Merci beaucoup, monsieur le président. Je vais partager mon temps avec Mme Boutin-Sweet.
Je remercie les témoins de leur présence.
J'ai deux questions brèves. Je vais les poser toutes les deux tout de suite, puis je vais vous laisser le temps d'y répondre.
Pour commencer, comme l'a dit mon collègue, nous étudions cela depuis 1981, officiellement, en tout cas. Sur cette question, tous les comités ont réussi, dans le passé, à laisser de côté la partisanerie. Ils ont fait de solides recommandations. Je pense qu'il serait dans notre intérêt de ne pas faire en sorte que le comité perde son temps à revenir sur du travail déjà accompli. Je me demande donc si vous pourriez nous faire part des résultats obtenus dans le sillage des recommandations qui ont été faites dans le passé et nous dire celles qui ont été mises en oeuvre, de sorte que nous ne revenions pas sur du travail déjà fait.
Deuxièmement... je suppose que c'est une question, mais je vais commencer par un commentaire. Si nous voulons vraiment nous doter d'une stratégie économique complète qui porterait sur les difficultés que les personnes handicapées rencontrent, je ne crois pas qu'il suffise de ne parler que de la formation et de l'aide que nous offrons. Il serait vraiment utile d'étendre la portée de la discussion aux obstacles systémiques à la participation. Je pense à des choses comme l'accès au logement, l'accès au transport, le soutien du revenu et tout l'éventail de facteurs qui, de toute évidence, produiraient des effets sur la participation d'une personne à l'économie et à la société. Je me demande s'il y a une personne, dans votre ministère ou à RHDCC, qui est désignée pour coordonner avec les autres ministères cette démarche complète et qui pourrait venir témoigner devant le comité.
Je m'arrête ici.
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En réponse à votre première question sur les résultats liés aux recommandations faites dans le passé et au point où nous en sommes, c'est une chose que nous devrons faire. Je serai heureux de voir ce que nous pouvons faire au ministère et de vous transmettre la réponse.
Pour ce qui est de la stratégie économique visant les obstacles systémiques, je dirais que nous avons certains programmes ciblés au sein du ministère, y compris des transferts qui visent précisément les besoins des personnes handicapées. Donc, nos programmes répondent à certains des besoins.
Les transferts aux provinces sont plutôt flexibles et leur laisse la latitude qui leur permet de concevoir une multitude de programmes gérés par les ministères chargés de la santé, de l'emploi et de l'éducation. Il existe de nombreuses démarches de soutien qui visent le logement, le transport et le revenu, entre autres. Ces aspects sont couverts par une gamme de programmes qui dépassent les compétences du gouvernement fédéral et qui relèvent des provinces. Nous répondons à divers besoins au moyen de programmes variés.
Je ne dis pas qu'il n'existe pas de lacunes, mais c'est un domaine complexe où les programmes sont très nombreux, notamment sur le plan de la subvention des salaires. La liste est très longue.
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Nous reprenons nos travaux.
Je voudrais que nous examinions les quelques documents qui vous ont été distribués.
Tout d'abord, il y a le calendrier proposé relativement à l'étude. Vous constaterez que le 28 mars tombe un jeudi, mais ce jeudi sera en fait un vendredi en raison de la pause de Pâques. Voici les possibilités qui s'offrent à nous: la période des questions se tiendra à 11 heures, heure à laquelle commencerait la séance de notre comité. Nous pourrions annuler la séance ou la tenir de 8 h 45 à 10 h 45.
Nous avons éprouvé quelques difficultés par rapport au groupe de témoins, et nous avons essayé de les convoquer le 28. C'est le seul problème dont la greffière m'a fait part. Étant donné que ce jeudi sera considéré comme un vendredi, la période de questions se tiendra à 11 heures, et la Chambre s'ajournera à 14 h 30. Je ne pense pas que vous souhaitiez que notre séance ait lieu plus tard, mais nous pourrions la tenir plus tôt par contre. Nous pouvons également l'annuler et la reporter.
Qu'en pensez-vous?