:
Merci beaucoup, monsieur le président, et merci aussi aux membres du comité de me donner l'occasion de parler du Programme du travail et de vous dire pourquoi je considère qu'il joue un rôle essentiel au sein de notre économie.
Comme vous l'avez entendu, en ce qui a trait à cette récession, le Canada continue de faire des progrès vers la reprise économique. Nous avons des principes fondamentaux solides. Notre gouvernement gère l'économie avec prudence. À l'échelle internationale, nous sommes perçus comme un bon endroit pour faire des affaires et nous ne voulons certainement pas changer cette perception.
Au Programme du travail, notre rôle consiste à appuyer les objectifs de notre gouvernement en ce qui a trait à la rationalisation des activités, la réduction du fardeau administratif et la réalisation d'économies, mais en même temps, nous voulons maintenir les services que nous offrons aux Canadiens. Nous faisons deux ou trois choses. Nous travaillons à renforcer la Loi sur l'indemnisation des agents de l'État, aussi appelée LIAE, afin d'améliorer l'efficience et l'efficacité internes.
La LIAE assure des prestations d'invalidité aux employés de la fonction publique fédérale, ou à leurs personnes à charge, qui souffrent de blessures ou de maladies liées au travail. Au cours de la dernière année financière, environ 120 millions de dollars ont été versés à des particuliers. Le Programme du travail a également mis en oeuvre la première étape du projet d'accessibilité en ligne aux formulaires du Programme du travail, qui simplifie l'ancien système de production de rapports sur papier, ce qui a permis de réduire le fardeau des entreprises et d'augmenter de 300 p. 100 la production de rapports par voie électronique par les employeurs.
Toutefois, en général — et dans une perspective globale — en tant que ministre du Travail, je tiens à ce que le Canada continue d'être un endroit où il fait bon vivre et travailler. Notre programme favorise l'établissement de milieux de travail sécuritaires, sains, inclusifs et productifs au sein des entreprises du secteur privé réglementées par le gouvernement fédéral. Près de 10 p. 100 des Canadiens travaillent dans des secteurs économiques réglementés par le gouvernement fédéral, notamment les services bancaires, les télécommunications, la radiodiffusion, le transport aérien, le transport ferroviaire international, le transport routier, le transport par pipeline, le transport maritime et les services connexes, l'extraction d'uranium et, bien entendu, les sociétés d'État. Il ne s'agit que d'une petite partie des industries du Canada, mais elles fournissent l'infrastructure qui forme la base de notre économie nationale. Elles sont très importantes et les Canadiens sont en droit d'être traités équitablement au travail. À l'aide de lois, de programmes et de services, nous essayons de favoriser de bonnes conditions de travail, des milieux de travail sans discrimination et aussi l'établissement de relations solides entre travailleurs et employeurs en milieu de travail, car nous savons que pour avoir une économie prospère, nous devons assurer de manière continue la paix sociale et la stabilité de la main-d'oeuvre.
Le Programme du travail favorise des relations de travail fondées sur la collaboration au sein d'entreprises sous réglementation fédérale, ce que nous faisons par l'intermédiaire du Service fédéral de médiation et de conciliation, que l'on appelle aussi le SFMC. Ce service est offert pour aider les travailleurs et les employeurs à régler leurs conflits sans avoir recours à une grève ou à un lock-out. Simplement pour vous donner une idée, l'an dernier, nos conciliateurs et nos médiateurs ont contribué à la ratification de plus de 300 conventions collectives qui relèvent de notre compétence. Au cours des cinq dernières années, ils ont obtenu le taux de réussite de 94 p. 100. Donc, 94 p. 100 des négociations de conventions collectives ont été réglées sans arrêt de travail lorsque le SFMC est intervenu. C'est un très bon bilan et nous en sommes très fiers.
Nous travaillons également avec les parties afin de les aider à résoudre leurs problèmes et à bâtir des relations fondées sur la collaboration avant d'entreprendre des négociations collectives. À cet égard, le SFMC a fourni des services de médiation préventive dans le cadre de 68 ateliers en milieu de travail et de deux ateliers donnés lors de conférences, et il a traité 50 cas de médiation de griefs au cours de la dernière année.
Toutefois, favoriser la stabilité économique demande beaucoup plus que le simple maintien de la paix sociale. Offrir de bonnes conditions de travail est une des façons d'attirer les travailleurs qualifiés, de les retenir et d'optimiser la productivité. La santé et la sécurité au travail représentent un élément important du mandat qui m'est confié en tant que ministre du Travail. Nous tenons à collaborer avec les syndicats. Nous tenons à collaborer avec les employeurs, les provinces, les partenaires internationaux et les experts du domaine, non seulement pour sensibiliser davantage les gens, mais aussi pour améliorer les mesures de santé et sécurité au travail. Nous croyons que les gens sont en droit de travailler dans un environnement sain et sécuritaire. Tous les Canadiens, quel que soit l'endroit où ils travaillent ou leur domaine de spécialisation, devraient être en mesure de rentrer chez eux sains et saufs après leur journée de travail.
Ces derniers mois, j'ai participé à plusieurs événements, auxquels ont assisté un certain nombre de députés que je connais, pour discuter d'enjeux importants liés à la sécurité au travail, surtout étant donné que le 28 avril est le jour de deuil national. Le Programme du travail a également mis en place d'importantes initiatives en vue de protéger nos travailleurs les plus vulnérables. Nous veillons à ce que les employeurs du secteur privé assujettis à la réglementation fédérale soient tenus d'assurer tout régime d'invalidité à long terme offert à leurs employés pour que ces derniers puissent profiter des avantages promis au moment où ils en ont le plus besoin. Nous protégeons aussi des travailleurs canadiens dont les employeurs ont fait faillite, ont fermé leurs portes et n'ont pas versé à leurs employés l'argent qui leur était dû.
L'an dernier, un montant annuel de 1,4 million de dollars a été ajouté au fonds d'exploitation afin de veiller à ce que les demandeurs qui ont recours à ce programme, le Programme de protection des salariés, reçoivent des prestations auxquelles ils ont droit en temps opportun.
Cette somme supplémentaire a permis d'améliorer l'administration du programme et le traitement des demandes. En fait, ces derniers mois, Service Canada a dépassé ses normes de service en ce qui a trait au traitement de sa demande. Plus de 90 p. 100 des demandes ont été traitées dans le délai prévu de 42 jours, au lieu de 80 p. 100. Entre le 7 juillet 2008 et le 31 mars 2013, il y a eu plus de 58 000 demandeurs, qui ont reçu des paiements totalisant plus de 133 millions de dollars dans le cadre du PPS. Près de la moitié de ces demandeurs ont été intégralement dédommagés et les autres ont reçu le paiement maximal auquel ils avaient droit.
D'un autre côté, nous nous assurons également que les parents d'enfants gravement malades, assassinés ou disparus ne perdent pas leur emploi pendant qu'ils prennent le temps de s'occuper de leur famille et d'eux-mêmes dans des situations aussi dévastatrices.
L'an dernier, nous avons éliminé la retraite obligatoire dans les secteurs de compétence fédérale afin de permettre aux travailleurs âgés de continuer à travailler aussi longtemps qu'ils le voudront.
Les relations commerciales de plus en plus étroites qu'entretient le Canada avec ses partenaires internationaux offrent aux entreprises canadiennes des possibilités économiques intéressantes. Le Programme du travail y contribue en négociant des accords de coopération dans le domaine du travail ou des chapitres liés au travail dans le contexte des accords de libre-échange avec l'Union européenne, le Maroc, l'Ukraine, la Corée, le Japon et les 11 pays du Partenariat transpacifique.
L'an dernier, nous avons signé l'accord de coopération dans le domaine du travail avec le Honduras. Ces accords de coopération dans le domaine du travail sont vraiment importants parce qu'ils protègent les droits des travailleurs pendant que nous développons nos relations commerciales, ce qui permet à nos entreprises de profiter de conditions équitables et d'une position concurrentielle.
Le gouvernement du Canada favorise aussi une saine gouvernance à l'échelle internationale grâce au Programme de financement du travail. Ce programme soutient des projets nationaux et internationaux afin de promouvoir les droits des travailleurs et d'améliorer la santé et la sécurité au travail partout dans le monde. J'ai personnellement vu un certain nombre de ces projets dans d'autres pays.
Notre gouvernement s'est engagé à veiller à ce que les milieux de travail soient sécuritaires, sains et libres de tout obstacle à l'emploi, car nos milieux de travail sont le véritable moteur de notre économie et chaque personne doit avoir la possibilité de contribuer à l'économie et de réaliser son plein potentiel. Tout le monde — les employeurs, les employés et les gouvernements — a un rôle à jouer lorsqu'il apparaît évident qu'il faut promouvoir des milieux de travail inclusifs, sans discrimination.
En tant que ministre responsable de l'équité en matière d'emploi, cette question me tient beaucoup à coeur. Le mois dernier, j'ai déposé le document intitulé Loi sur l'équité en matière d'emploi: Rapport annuel 2011, qui décrit les progrès que les employeurs sous réglementation fédérale ont accomplis dans leurs efforts pour établir des milieux de travail équitables et représentatifs de la diversité de la population canadienne. Ce rapport examine la question de l'embauche, du maintien en poste et de l'avancement des femmes, des Autochtones, des personnes handicapées et des membres des minorités visibles.
Nous savons que pour favoriser la diversité, il faut notamment être ouvert à l'idée d'embaucher des femmes dans des rôles non traditionnels et nous devons prôner la diversité afin de conserver notre avantage concurrentiel dans l'économie mondiale étant donné que nous sommes confrontés à des pénuries de main-d'oeuvre. Personne au Canada ne devrait se voir refuser un emploi pour une raison qui n'a aucun lien avec ses compétences.
Pour conclure, monsieur le président, notre gouvernement n'a jamais dérogé de son engagement envers les Canadiens de renforcer l'économie. Le Programme du travail continue de travailler avec diligence pour soutenir cet engagement tout en veillant à ce que les milieux de travail sous réglementation fédérale au Canada soient équitables, sécuritaires, inclusifs et productifs.
Sur ce, je vous invite à poser des questions concernant le travail qu'accomplit le Programme du travail.
Merci.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie, madame la ministre, d'être parmi nous aujourd'hui. Votre présence est appréciée. Nous partageons tous vos préoccupations sur la santé et la sécurité en milieu de travail. Le NPD espère que l'ensemble des travailleurs et travailleuses du Canada ne risqueront pas leur vie en la gagnant et pourront continuer à jouir de la possibilité de s'associer et de s'organiser pour négocier leurs conditions de travail, des conditions de travail sécuritaires.
Je veux vous poser des questions sur un sujet qui nous préoccupe énormément. Comme vous êtes ministre du Travail, donc responsable des relations de travail, je veux profiter de votre présence pour vous poser des questions sur la section 17 du projet de loi . Dans cette section, le Conseil du Trésor se donne des pouvoirs sans précédent pour intervenir dans les négociations collectives des sociétés d'État. Celles-ci ont des missions et des mandats bien particuliers et elles doivent justement être indépendantes et autonomes face au gouvernement.
Je viens de siéger au Comité permanent des finances où un professeur de l'Université Queen's, M. George Smith, nous a dit que cette ingérence contrevenait à l'esprit du Code canadien du travail. Selon le code, les négociations doivent se faire entre l'employeur, soit la société d'État et ses employés. Le gouvernement fédéral ne doit pas s'immiscer dans ces négociations.
Ne trouvez-vous pas que cette ingérence est inutile et qu'elle risque, comme le soulignait M. Smith, de rendre les relations de travail et les négociations collectives complètement dysfonctionnelles?
:
Je remercie le député de la question.
À la suite de l'élaboration de la politique, il était tout à fait logique d'instaurer ce programme, et je suis d'accord avec le député. Le gouvernement fédéral se met à la place de l'employé à qui l'on doit des arrérages de salaire, des indemnités de départ et de cessation d'emploi. Nous avons commencé avec un programme plus petit, mais nous l'avons élargi à deux reprises. Ces expansions sont importantes, car elles indiquent que nous sommes conscients de ce qui se passe partout au pays.
Nous avions une formule selon laquelle les salaires étaient couverts, et nous l'avons ensuite élargie afin d'inclure les indemnités de départ et de cessation d'emploi, car tant les syndicats que les travailleurs de partout au pays nous disaient que c'était nécessaire. Et nous l'avons fait.
Puis, nous avons entendu dire que dans certains cas, des travailleurs voyaient leur entreprise tenter une réorganisation, une restructuration ou une mise sous séquestre; elle ne réussissait pas au bout du compte, mais selon l'échéancier du programme, ces gens n'auraient pas été admissibles au PPS. Nous l'avons donc encore une fois élargi afin d'inclure ces personnes.
C'est l'un de ces programmes pour lequel on doit constamment être à l'écoute afin de s'assurer de faire les choses correctement, et ce qui est bien, c'est que nous en gérons très bien les fonds. En investissant ces fonds supplémentaires dans l'administration du programme, nous pouvons régler les questions plus rapidement. À la suite de l'expansion du programme, il y a eu une augmentation du nombre de demandes, mais j'espère qu'il y aura moins de faillites au pays, afin que nous puissions recourir moins souvent au programme.
Le programme est géré de façon efficace, en ce sens qu'il permet de donner de l'argent aux gens qui en ont grandement besoin, mais c'est un programme qu'on ne veut pas nécessairement avoir, car on est aux prises avec une situation dans laquelle les employeurs ferment leur entreprise et ne paient pas leurs employés. Or, selon nous, ces employés ne devraient pas en subir les conséquences; c'est pourquoi nous intervenons et nous leur versons de l'argent afin que durant cette période, ils aient une couverture et une aide.
C'est l'un des programmes les plus simples que nous ayons mis en place pour aider les gens, et vous pouvez le voir partout au pays. Avec le temps, étant donné que nous travaillons avec plus de syndics et de participants et qu'ils comprennent comment le programme fonctionne, notre ministère travaille beaucoup mieux, et nous pouvons améliorer les normes de service. Mais notre objectif, bien honnêtement, c'est que les gens n'aient pas besoin de ce programme.
:
Je vais répondre aux questions.
Dans le Code canadien du travail, sous la réglementation fédérale, il est prévu que si un membre du syndicat demande les états financiers à la direction du syndicat, il doit les obtenir sans frais. C'est ce que prévoit le Code canadien du travail.
Le projet de loi ne se limite pas uniquement au Code canadien du travail. Comme vous le savez, cela se fera par l'intermédiaire d'une autre loi pancanadienne qui s'applique dans toutes les provinces. Il y a trois provinces au Canada — l'Alberta, l'île-du-Prince-Édouard et la Saskatchewan — qui n'ont aucune exigence en matière de déclaration dans leurs lois provinciales. Il y a donc trois provinces où, lorsqu'on demande les états financiers, on ne les obtient pas nécessairement; on ne peut obtenir aucune information. Il y a un écart au pays en ce qui a trait à ce que l'on peut demander en vertu des dispositions relatives aux rapports.
Pour ce qui est du fardeau, je vous dirai que nous parlons ici d'un montant qui n'est pas négligeable. Nous avons jeté un coup d'oeil aux calculs d'ordre très général que l'on peut glaner en ce qui concerne les entreprises privées relevant de la compétence fédérale. On parle d'environ un demi-milliard de dollars de cotisations qui sont payées dans le secteur privé de compétence fédérale. Cela ne représente que 10 p. 100 de toute la main-d'oeuvre au Canada, et c'est un nombre important. Si l'on extrapole, on parle d'environ 5 milliards de dollars de cotisations syndicales, et peut-être même davantage.
Donc, lorsque vous parlez du fardeau imposé aux syndicats, je pense qu'ils ont les ressources nécessaires pour fournir les informations demandées par leurs membres, et j'approuve le projet de loi .
:
Merci, monsieur le président.
J'aimerais d'abord mentionner que le sous-ministre Shugart s'excuse de ne pouvoir être présent aujourd'hui. Il avait un autre engagement qu'il ne pouvait reporter.
[Français]
Je suis heureux d'être ici aujourd'hui en ma qualité de sous-ministre du ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences.
Je vais d'abord vous présenter les collègues qui m'accompagnent aujourd'hui: Karen Jackson, qui est sous-ministre déléguée principale au ministère des Ressources humaines et du Développement des compétences et administratrice générale à Service Canada; Alain Séguin, qui est dirigeant principal des finances; Douglas Stewart, qui est vice-président des activités régionales et de l'aide au logement à la Société canadienne d'hypothèques et de logement, et qui prendra la parole un peu plus tard; et Michel Tremblay, qui est directeur de la planification financière et du budget à la Société canadienne d'hypothèques et de logement.
Le ministère que je représente vient en aide aux Canadiens et aux Canadiennes à des points tournants de leur vie, qu'ils soient aux études, occupés à élever une famille, à la recherche d'un emploi ou sur le point de prendre leur retraite. Le ministère est chargé de fournir en temps opportun des services de haute qualité accessibles par l'entremise de Service Canada.
[Traduction]
J'aimerais donner au comité un aperçu de la partie du Budget principal des dépenses de 2013-2014, déposé le 25 février dernier, qui concerne RHDCC.
Le budget des dépenses totalise 50,5 milliards de dollars. Les Canadiens profiteront directement d'une tranche de 48,1 milliards de dollars, soit plus de 95 p. 100 du montant total, sous forme de programmes législatifs de paiements de transfert, comme la Sécurité de la vieillesse, le Régime de pensions du Canada, la Prestation universelle pour la garde d'enfants, les programmes canadiens de prêts et bourses et la Subvention canadienne pour l'épargne-études.
Les postes législatifs figurent dans le budget des dépenses à titre informatif seulement, puisque le Parlement a déjà approuvé l'objet de ces dépenses et les modalités qui les régissent en vertu d'autres mesures législatives.
Vous remarquerez que les dépenses prévues pour le Programme de la sécurité de la vieillesse augmentent d'une année à l'autre en raison du vieillissement de la population et de la hausse prévue du montant de la prestation mensuelle moyenne. On estime qu'entre 2009 et 2016, il y aura une augmentation de plus d'un million de bénéficiaires pour le Régime de pensions du Canada et le Programme de la sécurité de la vieillesse.
Outre les postes législatifs, le Budget principal des dépenses de 2013-2014 comprend deux crédits votés dans le cas de RHDCC: le crédit 1, Dépenses de fonctionnement, et le crédit 5, Subventions et contributions.
À propos du crédit 1, Dépenses de fonctionnement, le ministère a dépensé 769 millions de dollars en 2011-2012. Il a prévu dépenser 654 millions en 2012-2013, soit 115 millions de moins, et 627 millions en 2013-2014, ce qui représente une nouvelle diminution de 27 millions de dollars.
Cette diminution totale de 142 millions de dollars est principalement attribuable au transfert d'activités à Services partagés Canada; à l'examen stratégique de 2010; aux économies dégagées dans le cadre de l'examen stratégique et fonctionnel du budget de 2012 ou du plan d'action pour la réduction du déficit; et à l'affectation provenant des crédits centraux du Conseil du Trésor en 2011-2012 pour couvrir des dépenses, comme les paiements de règlement immédiats au titre des indemnités de départ à la suite de la révision de certaines conventions collectives.
[Français]
Dans le cadre du crédit 5, Subventions et contributions, le Budget principal des dépenses de 2013-2014 prévoit 1,76 million de dollars, soit un million de dollars de plus que le montant indiqué dans le Budget principal des dépenses de 2012-2013. Cet écart est surtout attribuable aux mesures annoncées dans le Plan d'action économique de 2012, comme la Stratégie emploi jeunesse, qui est conçue pour aider un plus grand nombre de jeunes à acquérir des compétences et une expérience concrètes. Ces hausses sont compensées par des réductions attribuables à l'échéance de certains programmes et à l'Examen stratégique de 2010.
Au moyen des subventions et des contributions, le ministre accorde du financement à d'autres administrations et organisations du secteur bénévole et du secteur privé pour appuyer les projets qui répondent aux besoins des Canadiens au chapitre du marché du travail et du développement social. Veuillez noter que le financement de certains de ces programmes est d'une durée limitée, ce qui peut engendrer des écarts entre les exercices dans le cas d'un programme qui n'a pas encore été prolongé.
Par exemple, le budget de 2010 a consacré 45 millions de dollars sur trois ans à la prolongation du Fonds pour l'adaptation, qui finance le coût des capitaux touchant les travaux de construction et de rénovation visant à rendre les installations plus accessibles aux personnes handicapées. Le fonds est venu à échéance le 31 mars 2013. Le Plan d'action économique de 2013 propose de rendre le Fonds pour l'adaptation permanent et d'y affecter 15 millions de dollars par année.
[Traduction]
L'information financière présentée dans le Budget principal des dépenses traduit l'impact de l'examen stratégique indiqué dans le budget de 2011 et des compressions annoncées dans le budget de 2012, qui ont engendré des économies de 273,9 millions et de 40,5 millions de dollars respectivement en 2013-2014. D'ici 2014-2015, les économies issues de l'examen stratégique atteindront 294 millions de dollars, et celles provenant de l'examen des dépenses du budget de 2012 atteindront 184 millions de dollars.
Dans le budget de 2011, le gouvernement a réitéré son engagement à dégager des économies permanentes en rendant les opérations plus efficientes et plus productives et il a annoncé un examen des dépenses ministérielles. RHDCC a procédé à un examen exhaustif, et les économies dégagées dans le budget de 2012 nous permettront de nous concentrer davantage sur les programmes et les services de base et de rationaliser nos opérations internes.
Par ailleurs, nous ne réduisons pas la qualité de nos services aux Canadiens. La mise en oeuvre des mesures d'économie du ministère se poursuit comme prévu, et les objectifs liés aux économies seront atteints. Ces initiatives contribuent à l'engagement du ministère à réduire les dépenses de l'État et à optimiser l'utilisation des deniers publics.
Les initiatives en matière d'économies prévues dans le plan d'action pour la réduction du déficit entraîneront l'élimination de 1 885 postes à temps plein. RHDCC a mis en place une stratégie de gestion de l'effectif afin de veiller à ce que tous les employés soient traités selon les valeurs de la fonction publique et de faciliter la gestion des changements relatifs à la dotation au cours des trois prochaines années.
[Français]
Comme il s'agit d'une question plus technique, je crois qu'il est important de souligner que plusieurs changements ont été apportés à la présentation du Budget principal des dépenses de 2013-2014 afin d'accroître le volume de renseignements fournis et l'utilité globale de cette publication. Par exemple, l'information sur les dépenses réelles de 2011-2012 et les estimations à ce jour pour 2012-2013 sont fournies pour mettre en contexte les chiffres de 2013-2014.
Dans le cas de Ressources humaines et Développement des compétences Canada, vous noterez que les prestations d'assurance-emploi et celles du Régime de pensions du Canada sont exclues du Budget principal des dépenses du ministère. Le Compte des opérations de l'assurance-emploi et du Régime de pensions du Canada sont deux comptes à fins déterminées. Le Compte des opérations de l'assurance-emploi est inclus dans les données consolidées du gouvernement du Canada. Le Régime de pensions du Canada n'est pas consolidé dans les états financiers du gouvernement puisque...
:
Merci, monsieur le président.
Je suis très heureux de comparaître aujourd'hui au nom de la Société canadienne d'hypothèques et de logement, la SCHL.
À titre d'organisme national responsable de l'habitation au Canada, la SCHL a pour mandat d'améliorer la qualité, le choix et l'abordabilité en matière de logement pour tous les Canadiens.
[Traduction]
En 2013-2014, la SCHL prévoit des dépenses budgétaires de 2,1 milliards de dollars. Un peu plus de 2 milliards de dollars de ce montant serviront à venir en aide aux Canadiens qui sont dans le besoin en matière de logement, notamment les familles à faible revenu, les aînés, les personnes handicapées, les Autochtones, et les victimes de violence familiale. Le reste servira à appuyer les travaux d'analyse du marché de l'habitation et les activités d'élaboration de politiques, de recherche et de diffusion d'information que mène à bien la SCHL.
Les dépenses budgétaires estimatives de la SCHL pour 2013-2014 représentent une diminution nette de 39,2 millions de dollars par rapport au budget principal des dépenses de l’an dernier. La différence est principalement imputable à des économies découlant des réductions du budget de 2012, une diminution des dépenses attribuables à l'arrivée à échéance des accords d'exploitation de projets d’habitation à long terme, des changements dans le calendrier des besoins de financement pour les nouveaux engagements dans le cadre des initiatives concernant le logement abordable. Ces réductions sont partiellement contrebalancées par une hausse des dépenses d'exploitation et du financement des travaux de construction et de remise en état des logements dans les réserves.
Le budget principal des dépenses indique également des dépenses non budgétaires pour la SCHL. Le chiffre présenté est négatif, puisque le montant que nous rembourserons sera supérieur au montant que nous avons emprunté au Trésor en 2013-2014. La SCHL prévoit des remboursements non budgétaires de 41,9 milliards de dollars au cours de cet exercice, en raison surtout des variations touchant les remboursements de prêts aux termes du Programme d'achat de prêts hypothécaires assurés.
Merci, monsieur le président, de l’occasion qui m’est donnée d’être ici.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie tous d'être présents parmi nous aujourd'hui.
Compte tenu de tout ce qui a été dit dans les médias ces jours-ci au sujet de problèmes reliés à l'assurance-emploi et au Programme des travailleurs étrangers temporaires, une période de sept minutes pour vous poser des questions n'est pas suffisante. J'aimerais vous demander des réponses précises et concises, de vraies réponses. Je vais partager mon temps avec Mme Charlton.
Ma question porte sur le logement. En fait, elle concerne la Stratégie des partenariats de lutte contre l’itinérance, la SPLI. Nous sommes bien heureux que ce programme ait été renouvelé pour cinq ans. Cependant, les budgets ont été réduits et n'ont jamais été indexés, ce qui est un problème.
La nouvelle orientation Housing First est un autre aspect que nous trouvons inquiétant. Les groupes concernés partagent aussi cette inquiétude. Il n'y a pas de détails à ce sujet.
Est-ce que les intervenants vont continuer à être financés? Est-ce que tout ce qui est relié à la prévention va continuer à être financé? Nous n'avons pas de détails à ce sujet et nous aimerions en savoir plus. Quand ces détails vont-ils être publiés? Comment les groupes concernés vont-ils être affectés? Si ces détails mettent un certain temps à être publiés, que va-t-il advenir entretemps des appels d'offres? Va-t-on renouveler ce qui existe en ce moment en attendant que les nouvelles directives soient rendues publiques?
Pourriez-vous me répondre brièvement, s'il vous plaît?
:
Monsieur le président, les critères de sélection pour ces postes ont été publiés dans le cadre du processus de recrutement. Il s’agissait d’un processus très public. Les candidats ont été évalués en fonction des critères de sélection, afin de veiller à ce qu’ils soient en mesure de trancher les appels de manière professionnelle et objective et de présenter par écrit les motifs de leurs décisions.
Les candidats qui, au cours de la première étape de la présélection, satisfaisaient aux exigences essentielles en matière d’éducation et d’expérience étaient ensuite appelés à remplir une évaluation écrite, qui comprenait un examen de connaissances et un examen de rédaction de décisions.
L’examen de connaissances porte sur bon nombre des critères de sélection. Il contrôle la mesure dans laquelle les candidats connaissent les mesures législatives liées au mandat et aux activités du nouveau tribunal, et notamment leur connaissance du droit administratif, des principes de justice naturelle, des pratiques adoptées par les tribunaux administratifs du Canada, du processus d’appel et du fonctionnement d’un tribunal administratif.
Dans la partie de l’examen qui contrôlait leur capacité de prendre des décisions, un scénario était présenté aux candidats dans le cadre duquel on leur demandait de préparer une décision, qui devait comprendre un énoncé du problème et des éléments du scénario, une analyse et une conclusion. Cet examen a été noté par les avocats du ministère de la Justice affectés à RHDCC.
La prochaine étape consistait à mener des entrevues qui permettaient d’évaluer les autres compétences recherchées, y compris la capacité de travailler efficacement et de manière autonome, la capacité de réfléchir de façon conceptuelle, une excellente capacité de communiquer de vive voix et certaines qualités personnelles.
Sept cent seize personnes ont posé leur candidature dans le cadre du processus de dotation. Cinq cent soixante-dix d’entre elles ont franchi l’étape de la présélection, étant donné qu’elles remplissaient les critères essentiels. Après l’examen de connaissances, il restait 490 candidats et, après l’épreuve décisionnelle, il en restait 254. Cent soixante-deux candidats ont été jugés aptes à faire partie du bassin de candidats recommandés à la ministre en vue de leur nomination au tribunal. On a retenu seulement 162 des 716 candidatures reçues, et on les a ajoutées au bassin constitué pour pourvoir 70 postes.
Je pense que le processus a été extrêmement rigoureux et qu’il a reposé sur tous les critères publiés, qui englobaient de nombreux niveaux de connaissances et une capacité de travailler efficacement.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci de mettre l’accent sur les stratégies en vue de maintenir en poste et de recruter des travailleurs âgés; merci également de nous donner l’occasion de venir témoigner devant vous aujourd’hui.
L'Association canadienne des individus retraités est une organisation nationale apolitique sans but lucratif regroupant environ 300 000 membres partout au pays répartis en 56 chapitres. Nous préconisons des changements sociaux susceptibles d'améliorer notre qualité de vie à mesure que les Canadiens vieillissent.
La question des travailleurs âgés touche en fait aux principaux piliers que nous défendons: notre sécurité financière, nos droits et notre santé, dans une large mesure.
Les Canadiens continuent de travailler, parce qu’ils le veulent et qu’ils le doivent. Les travailleurs âgés représentent une part croissante de la population active, en partie en raison de la taille de la génération des baby-boomers, mais aussi parce que ces gens demeurent plus longtemps au sein de la population active.
En dépit des gains réalisés en matière d’équité en milieu de travail et d’une présence accrue, les travailleurs âgés sont encore aux prises avec des obstacles en vue de conserver leur emploi, de trouver un nouvel emploi ou de retourner sur le marché du travail après l’avoir quitté pour prendre soin d’un proche ou se remettre de la perte de leurs économies à la suite du récent krach boursier.
En vue d’aborder certains de ces obstacles et de ces inquiétudes, l'Association canadienne des individus retraités recommande que le gouvernement fédéral collabore avec les provinces en vue d’élaborer, de financer et de soutenir diverses mesures: la retraite progressive et les horaires de travail flexibles; le prolongement du régime de soins de santé et de soins dentaires au travail; le jumelage d’emploi, l’acquisition de compétences et des programmes d’aide à la transition; l’aide aux aidants, le congé pour les aidants et une assurance pour les soins de longue durée; et des stratégies de gestion novatrices en vue de créer un rôle émérite pour les travailleurs âgés, d’avoir une sensibilisation intergénérationnelle et de mettre en place une politique de tolérance zéro concernant la discrimination fondée sur l’âge en milieu de travail.
Premièrement, nous devrions bien entendu établir de qui il est question lorsque nous parlons de « travailleurs âgés ».
Si cela signifie les Canadiens de plus de 55 ans, il est question d’environ 3,5 millions de Canadiens actuellement dans la population active, soit pratiquement 20 p. 100 de la main-d’oeuvre au Canada.
Si nous incluons ceux qui ont plus de 45 ans — dans certains secteurs, ils sont considérés comme des travailleurs âgés —, il est question de pratiquement 8 millions de Canadiens, soit environ 44 p. 100 de la main-d’oeuvre au Canada. Cela représente un vaste groupe qui peut être touché par les idées qui émaneront de votre comité.
Le groupe qui surprend concerne les gens de plus de 65 ans; ce ne sont pas des travailleurs que nous considérons comme une priorité du point de vue du recrutement et du maintien dans la population active. Il y a plus de 600 000 aînés dans la population active au Canada. C’est deux fois plus qu’en 2006; nous avions alors à peine plus de 300 000 aînés dans la population active.
Cela reflète certaines tendances positives. Les Canadiens vivent plus vieux, sont plus en santé et continuent de contribuer à l’économie grâce à l’élimination de la retraite obligatoire.
Le rythme de la hausse nous en dit également beaucoup. Non seulement le nombre d’aînés dans la population active a doublé depuis 2006, mais les gens âgés de 60 à 64 ans ont accru leur participation de 46 p. 100. Cette augmentation survient à une période de leur vie où nous serions en droit de nous attendre à ce que leur participation diminue.
La majorité de la hausse est survenue en 2008, lorsque l’économie a piqué du nez et que l’épargne-retraite a été dévastée.
Voilà qui m’amène à l’autre raison principale qui explique pourquoi les Canadiens continuent de travailler: ils le doivent.
En fait, lorsque nous avons sondé nos membres la fin de semaine dernière en préparation de notre exposé, nous avons constaté que, parmi les gens qui travaillent encore, les réponses étaient pratiquement égales entre ceux qui disent continuer de travailler, parce qu’ils le veulent et ceux qui disent le faire, parce qu’ils le doivent.
Des sondages ont mis l’accent sur les gens qui nous disent repousser le moment de leur retraite. Selon notre sondage, nous avons constaté que ceux qui avaient déjà pris leur retraite l’avaient prise avant d’avoir 60 ans. Pour ce qui est de ceux qui ne l’ont pas encore prise, ils ne s’attendent pas à la prendre avant d’avoir 71 ans. Ces données proviennent seulement de nos membres.
Selon nous, votre défi — de déterminer les stratégies pour les employeurs en vue d’embaucher et de maintenir en poste des travailleurs âgés — se veut certainement une caractérisation très positive de l’enjeu. En fait, nous devons d’abord établir qu’il y a une tendance parmi les employeurs qui veulent embaucher et maintenir en poste des travailleurs âgés. Les travaux de votre comité pourront certainement susciter une telle tendance, mais ce n’est pas la réalité sur le terrain.
Des sondages réalisés par Statistique Canada et des maisons de sondage du secteur privé ont dévoilé que les travailleurs âgés se sentent sous-estimés, discriminés en raison de leur âge et qu’ils se disent pessimistes au sujet de leurs possibilités d’emploi. Lors de notre sondage de décembre 2011, le quart des répondants ont dit avoir eux-mêmes été victimes de discrimination en raison de leur âge ou connaître quelqu’un qui l’a été. Près de la moitié des répondants ont dit croire que c’était une situation très répandue en milieu de travail.
Néanmoins, nos membres ont tendance à préférer mettre l’accent sur les stratégies et les solutions, comme le démontre leur soutien à l’égard de l’élimination par le gouvernement de l’âge de la retraite obligatoire, mesure qui est entrée en vigueur en décembre 2012. C’était un aspect que notre association prônait depuis des années. Cette mesure a permis d’éliminer une discrimination fondée sur l’âge qui se trouvait dans la loi, de même que les modifications précédentes dans les lois provinciales, mais elle n’a pas nécessairement éliminé de manière générale la discrimination fondée sur l’âge en milieu de travail.
Pour renforcer l’idée qu’il y a encore aujourd’hui un réel besoin de continuer d’aborder cet enjeu, le gouvernement de l’Ontario a adopté en catimini une mesure législative en 2011 en vue de rétablir l’âge obligatoire de la retraite pour les pompiers; sa décision s’est fondée sur les mêmes arguments rétrogrades que j’ai entendus lorsque je suis venue témoigner devant votre comité et d’autres en vue de demander l’élimination de l’âge de la retraite obligatoire dans les secteurs sous réglementation fédérale. Vous ne serez pas surpris d’apprendre que des gens ont dit qu’ils n’avaient pas les mêmes possibilités d’avancement, qu’ils étaient plus susceptibles d’être congédiés et qu’on leur attribuait des tâches indésirables, et tout cela en raison de leur âge. Voilà ce qui explique leur soutien tenace à l’égard d’un milieu de travail qui garantit des possibilités et un salaire égaux, indépendamment de l’âge.
On peut demander aux employeurs de prouver qu’ils considèrent comme importants les travailleurs âgés en prenant des mesures dans le milieu de travail: aborder les besoins de ces travailleurs; prolonger la protection de soins de santé et de soins dentaires au-delà de la limite fixée normalement à 65 ans; permettre une retraite progressive ou des horaires de travail flexibles en vue de s’adapter à leur besoin de diminuer progressivement leur temps de travail ou de prendre soin d’un proche; et créer des programmes proactifs en vue d’embaucher activement des travailleurs âgés ou de les faire participer à des projets précis pour leur donner un but précis au sein de l’entreprise.
Peu de poids a été accordé dans notre sondage aux programmes et aux prix de reconnaissance pour longs états de service. Ces gens doivent faire des choix difficiles dans leur vie et ont besoin d’un vrai travail, d’un traitement équitable, d’une rémunération et d’avantages sociaux dont ils peuvent en fait se servir.
De telles stratégies aideraient certainement les employeurs à maintenir en poste des travailleurs âgés, parce que cela leur démontrerait principalement que les employeurs souhaitent en fait qu’ils restent.
Il faut également élaborer des stratégies pour aider les travailleurs âgés à trouver des emplois. Des travailleurs âgés ont mentionné aux sondeurs qu’ils estiment que les employeurs ne leur offrent pas d’emplois en raison de leur âge, et les employeurs prévoyants, qui choisissent de cibler les travailleurs âgés dans leurs processus d’embauche, sont très susceptibles d’avoir une très forte réponse. Voilà pourquoi notre association est très favorable à l’initiative ThirdQuarter, qui a reçu 6 millions de dollars sur trois ans dans le budget 2012 en vue de jumeler des employeurs éventuels avec des employés qualifiés.
Il est important de noter que cela permet en fait de surmonter l’un des principaux obstacles que vivent les travailleurs et les postulants âgés. Les gens ont remarqué qu’il y a des employeurs non réceptifs qui considèrent leur âge comme un désavantage. Si nous examinons les emplois disponibles, nous constatons qu’il y a plus d’emplois à temps plein que d’emplois occasionnels et plus précaires.
Enfin, j’aimerais mettre l’accent sur l’occasion d’innover en milieu de travail. Je crois que les employeurs doivent anticiper la nécessité d’une sensibilisation intergénérationnelle et les tensions. Ils doivent définir des rôles clairs pour les employés âgés, comme le recrutement, la communication, les projets spéciaux ou le mentorat. Les horaires de travail doivent être adaptés en vue de permettre le travail à temps partiel pendant les périodes occupées, des transitions saisonnières, une semaine de travail réduite, etc.
En guise de conclusion, les travailleurs âgés veulent continuer de contribuer à la main-d’oeuvre du Canada. Les gouvernements doivent apporter leur soutien et faire preuve de leadership, et il nous faut des employeurs avant-gardistes en vue de nous assurer de tirer profit de cette contribution.
Merci beaucoup.
:
Monsieur le président, messieurs et mesdames les députés, au nom du président de la Fédération des aînés et aînées francophones du Canada, M. Michel Vézina, qui ne pouvait pas être présent aujourd'hui, je tiens à vous remercier d'avoir invité la fédération à comparaître devant le Comité permanent des ressources humaines, du développement des compétences, du développement social et de la condition des personnes handicapées.
La Fédération des aînées et aînés francophones du Canada parle au nom de 400 000 personnes francophones de 50 ans et plus qui vivent en milieu minoritaire au Canada. Nous représentons 27 000 aînés membres francophones qui cotisent au sein de notre réseau. Notre organisme a pour mission de défendre les droits et les intérêts des aînés francophones du Canada et de faire valoir leurs besoins de façon à leur permettre de s'épanouir pleinement dans leur langue et leur culture.
Notre fédération compte 11 fédérations membres dans chacune des provinces canadiennes. Nous sommes très heureux de cela. Au cours des dernières années, nous avons remarqué que la question de l'emploi chez les aînés et les retraités devient de plus en plus un sujet de préoccupation. Les aînés et les retraités sont de plus en plus nombreux à nous dire que leurs revenus sont insuffisants et qu'ils doivent continuer à travailler ou retourner sur le marché de l'emploi.
Le fait que les Canadiens sont de moins en moins préparés financièrement à prendre leur retraite et la fluctuation des marchés financiers des dernières années font en sorte qu'un grand nombre de personnes de 50 ans et plus doivent continuer à travailler, et ce, même au-delà de l'âge de 65 ans.
La situation risque de continuer à s'intensifier au cours des prochaines années. C'est pourquoi il est important de s'assurer de bien encadrer ce phénomène, tant au niveau des aînés et des retraités qui désirent continuer à travailler ou retourner sur le marché de l'emploi, que du point de vue des employeurs.
Avec le vieillissement prévu de la population canadienne et les pénuries de main-d'oeuvre qui risquent de s'ensuivre, le Canada n'a pas le choix et il se doit de réagir et d'être proactif dans la mise en valeur, le recrutement et la rétention des travailleurs âgés.
Cet aspect est d'autant plus important pour nos communautés francophones en situation minoritaire. Dans un marché de l'emploi où l'absence de personnel bilingue qualifié est déjà vécu comme une grave problématique sociale, on peut alors imaginer qu'avec le vieillissement accéléré de la population active francophone, la situation n'ira qu'en s'empirant d'ici les prochaines années, d'autant plus que nos communautés francophones sont très vieillissantes en milieu minoritaire. II faut donc favoriser des conditions qui vont inciter les travailleurs âgés francophones et bilingues à demeurer ou à retourner sur le marché de l'emploi et maintenir ainsi la capacité du marché de la main-d'oeuvre à offrir des services dans les deux langues officielles.
Une étude réalisée vers la fin des années 2000 par une de nos fédérations membres, soit la Fédération des aînés et retraités francophones de l'Ontario, nous a permis de constater que les défis demeurent grands dans le domaine de l'emploi pour les personnes de 50 ans et plus.
Commençons d'abord par les obstacles à l'emploi. L'étude a démontré qu'il y avait un manque de sensibilisation des employeurs. Au total, on a interviewé 287 employeurs en Ontario. Même si 69 % d'entre eux étaient favorables à mettre en place certaines mesures pour répondre aux besoins des travailleurs âgées, la grande majorité d'entre eux n'avaient jamais eu l'occasion de réfléchir à ce sujet avant l'enquête et aucune mesure n'avait été mise en place dans les entreprises ou les agences pour répondre aux besoins des travailleurs âgés.
L'étude a également démontré qu'il y avait parfois un manque de souplesse de la part de certains employeurs. L'étude réalisée démontrait clairement que certains employeurs demeurent réfractaires à l'idée de mettre en place des mesures pour encourager les employés âgés à demeurer en emploi.
Il faut dire aussi — et ma collègue le mentionnait plus tôt — qu'il y a encore beaucoup de préjugés face aux travailleurs âgés et que ces préjugés demeurent tenaces. Ces préjugés sont souvent en lien avec l'absentéisme au travail, l'incapacité à s'adapter à des contextes changeants, l'incapacité à tolérer la pression et le stress ou encore l'incapacité à s'adapter aux nouvelles technologies. Or, toutes les études montrent que les personnes âgées s'absentent moins du travail que les autres employés, qu'elles sont très fidèles à leur employeur, qu'elles ont acquis l'expérience et l'expertise qui leur permettent de s'adapter à des situations changeantes et que de plus en plus de retraités sont très à la page sur le plan technologique. À preuve, quand j'éprouve moi-même des difficultés avec mon ordinateur, c'est à des personnes de 65 à 70 ans que je m'adresse pour régler mes problèmes.
Les aînés ou retraités rencontrent un autre obstacle, soit les programmes de pension parfois mal adaptés aux besoins des travailleurs âgés. Le fait que les aînés doivent rembourser une partie des prestations du Programme de la sécurité de la vieillesse ne favorise en rien leur retour au travail. Plusieurs sont ainsi moins encouragés à retourner travailler et à mettre un peu plus d'heures de travail s'ils doivent rembourser une partie de leur prestations.
Par contre, nous aimerions souligner que les changements apportés en 2012 au Régime de pensions du Canada constituent un encouragement important pour les personnes de 50 ans et plus qui désirent continuer à travailler.
En termes de besoins exprimés par les travailleurs âgés, les aînés et les retraités, l'étude réalisée par l'une de nos fédérations membres a démontré que ceux qui désirent rester en emploi ou retourner sur le marché de l'emploi veulent des horaires moins longs et la possibilité de travailler à temps partiel. Ils sont aussi très ouverts au partage de poste non seulement avec des pairs, c'est-à-dire des gens en situation de semi-retraite, mais également avec des plus jeunes dans le cadre de programmes de mentorat. Il y a donc une très grande ouverture à cet égard. En fait, les aînés et les retraités interviewés voyaient d'un très bon oeil l'idée de pouvoir transmettre à la génération montante leur savoir-faire et leur expertise.
Un autre besoin exprimé est celui du choix du temps de travail. On parle de la possibilité de travailler des demi-journées ou dans des blocs de temps très concis et le privilège d'avoir accès à des congés sans solde ou à un horaire flexible. Plusieurs de ces personnes aiment beaucoup voyager. Elles aimeraient donc prendre du temps de repos prolongé, souvent en dehors des temps de vacances qui pourraient leur être accordés. Elles aimeraient également avoir la possibilité de faire du télétravail. Travailler à contrat devient très alléchant pour un grand nombre de retraités et de travailleurs âgés.
En termes de services d'appui, les aînés et les retraités de nos communautés nous ont dit que pour ce qui est des services d'orientation et de recherche d'emploi, ils aimeraient avoir des services mieux adaptés aux besoins des 50 ans et plus.
Notre expérience sur le terrain montre qu'il n'est pas toujours facile pour les services d'aide à l'emploi déjà existants de s'adapter aux besoins et aux réalités des personnes de 50 ans et plus. L'approche auprès d'une personne de 50 ans et plus est très différente que celle auprès d'une clientèle plus jeune et nouvellement arrivée.