:
Je déclare la séance ouverte.
Bienvenue à la 87e réunion du Comité permanent de la citoyenneté et de l'immigration de la Chambre des communes.
Aujourd'hui, nous étudions l'objet du budget supplémentaire des dépenses (B) pour Immigration, Réfugiés et Citoyenneté Canada.
Pour la première heure, je suis ravi d'accueillir l', ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté. Plusieurs hauts fonctionnaires du ministère se joignent à lui: la sous‑ministre Fox ainsi que Mmes Manseau, Dorion, Baird et Park.
Je vous souhaite la bienvenue au Comité.
Avant de passer à l'exposé du ministre, je demanderais aux députés de s'abstenir de parler en même temps — je sais, monsieur Brunelle-Duceppe, que vous aimez entendre les témoins qui s'expriment en français — et de s'adresser à la présidence. Si le ministre prend un peu plus de temps, vous n'avez qu'à lever la main; je vais l'interrompre et tenir compte du temps qu'il reste pour que tous les députés aient assez de temps pour lui poser des questions.
Sur ce, monsieur Miller, vous avez la parole pendant cinq minutes.
:
Je vous remercie, monsieur le président. C'était une belle façon de me dire de ne pas m'emporter. Je vous suis reconnaissant de l'avoir dit indirectement.
Je tiens tout d'abord à reconnaître que nous nous réunissons sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin.
Je suis ici aujourd'hui avec les hautes fonctionnaires que vous avez nommées pour discuter de l'important travail effectué pour améliorer notre système d'immigration et réduire les retards, ainsi que pour gérer la demande accrue pour venir au Canada qui atteint des niveaux historiques et la nécessité d'avoir des travailleurs qualifiés.
[Français]
En novembre, comme vous le savez très bien, j'ai déposé le Plan des niveaux d'immigration 2024‑2026, qui stabilise nos niveaux annuels dans le cadre de notre démarche responsable en matière d'immigration.
Ce plan aidera les entreprises à trouver les travailleurs dont elles ont besoin, maintiendra le Canada sur la voie de la réussite économique à long terme et nous permettra de demeurer fidèles à nos engagements humanitaires.
[Traduction]
En même temps, nous prenons des mesures pour nous assurer que nos niveaux d'immigration tiennent compte des pressions relatives au logement, notamment, et aux infrastructures. Nous continuons de travailler avec tous les ordres de gouvernement à cet objectif et agissons pour répondre aux défis urgents en matière de logement pour les demandeurs d'asile. Par l'entremise du Programme d'aide au logement provisoire, en particulier, le Canada verse 212 millions de dollars pour rembourser aux provinces et aux municipalités les frais encourus pour fournir des abris sûrs aux demandeurs d'asile et alléger les pressions en matière de logement pour les municipalités. Ce montant comprend 97 millions de dollars seulement pour la Ville de Toronto, afin d'alléger la pression pour toute la région du Grand Toronto.
Plus récemment, nous avons annoncé un financement de 7 millions de dollars pour l'ouverture d'un nouveau centre d'accueil à Peel afin de fournir un abri temporaire aux demandeurs d'asile et de les détourner du système de refuges, ce qui permettra d'alléger la pression pour Peel et la région avoisinante. Le centre d'accueil de Peel fournira aux demandeurs d'asile des abris chauds pour les mois d'hiver et les mettra également en contact avec des services et des soutiens essentiels. Nous prenons également des mesures pour améliorer les délais de traitement afin que nous puissions accueillir les nouveaux arrivants qualifiés plus rapidement et plus efficacement au Canada.
[Français]
Grâce aux changements apportés à nos programmes d'immigration pour la résidence permanente, nous amenons les travailleurs nécessaires pour combler les pénuries de main-d'œuvre et de compétences dans tout le pays.
[Traduction]
Ce mois‑ci, mes homologues provinciaux et territoriaux et moi nous sommes réunis pour discuter du besoin d'attirer des travailleurs qualifiés pour remédier aux graves pénuries de main‑d'œuvre de manière plus coordonnée.
[Français]
Par exemple, les entreprises du secteur de la construction cherchent à embaucher des milliers de travailleurs pour aider à construire de nouvelles maisons et des infrastructures.
Le financement contribuera également au renforcement des capacités et à l'amélioration globale du système et du processus de traitement qui appuient les niveaux d'immigration pour cette année, l'année prochaine et 2025.
[Traduction]
Il permettra également de rendre le traitement des demandes de résidence temporaire plus efficace en rationalisant les processus d'immigration afin d'aider les employeurs dans les secteurs vitaux comme l'agriculture, les soins de santé, la construction et la technologie à faire venir les travailleurs étrangers plus efficacement.
[Français]
Les investissements dans les technologies et dans la capacité de transformation sont essentiels, car nous faisons face à un nombre sans précédent de demandes d'entrée au Canada pour de nombreuses catégories de nouveaux arrivants.
[Traduction]
Grâce à de nouvelles solutions numériques, à l'automatisation de certaines tâches administratives et à la rationalisation des processus, le ministère réduit les temps d'attente et les inventaires de demandes afin de faire entrer plus efficacement les travailleurs, les étudiants et les visiteurs. Le financement pour améliorer le traitement de nos résidents temporaires nous aidera à accélérer les décisions concernant les demandes de visa de visiteur, ainsi que les permis de travail et d'études.
[Français]
Même si nous demeurons concentrés sur l'immigration économique, qui appuie les employeurs et les collectivités, nous continuons de respecter nos engagements pour ce qui est de réunir les familles et de gérer les crises humanitaires.
[Traduction]
C'est pourquoi nous avons apporté notre soutien à ceux qui sont touchés par l'invasion illégale de l'Ukraine par la Russie, en offrant un refuge temporaire à plus de 200 000 ressortissants ukrainiens et à leurs proches.
[Français]
Le financement reflète donc le fait que l'Autorisation de voyage d'urgence Canada‑Ukraine a été prolongée de mars à juillet de cette année et que les mesures de soutien nécessaires après l'arrivée de ces nouveaux arrivants vulnérables ont été prolongées jusqu'en mars 2024.
Le gouvernement du Canada a alloué 53 millions de dollars dans le cadre de l'Autorisation de voyage d'urgence Canada‑Ukraine pour soutenir les ressortissants ukrainiens au Québec, notamment en 2022‑2023 et en 2023‑2024.
[Traduction]
Dans l'ensemble, ces mesures s'inscrivent dans notre plan visant à stabiliser l'immigration, tout en aidant les entreprises à trouver rapidement et efficacement les travailleurs dont elles ont besoin.
Nous continuons à tirer parti de notre système d'immigration pour mettre le Canada sur la voie de la réussite à long terme, tout en restant fidèles à nos traditions humanitaires en tant que pays.
[Français]
Je vous remercie.
Je suis impatient de répondre à vos questions.
:
Je vous remercie, monsieur le ministre. Vous avez terminé pile à temps.
Avant de passer au premier tour de questions, je signale que deux députés nous rendent visite et qu'ils poseront des questions.
Messieurs Godin et Morrice, bienvenue au Comité.
Des membres du Comité ont posé des questions sur le personnel. Nous avons réservé des ressources jusqu'à 19 heures, mais cela ne signifie pas que la séance doit se rendre jusque‑là. Vous pouvez me dire de lever la séance à tout moment, et je me plierai à votre volonté.
Monsieur Brunelle‑Duceppe, c'est à vous.
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Monsieur le ministre, vous avez parlé des travailleurs de la construction dans votre exposé. Je suis content que vous les ayez mentionnés. Vous avez ensuite parlé de diverses politiques pour vous attaquer au manque de travailleurs. Cependant, vous n'avez pas parlé des pénuries de travailleurs dans le domaine de la santé. On entend des histoires de médecins du Royaume‑Uni, de l'Afrique du Sud et d'autres pays qui ont suivi une formation comparable à celle qu'on donne ici et qui attendent la résidence permanente.
Je veux parler en particulier du cas d'une femme médecin de la région d'Ottawa, la Dre Carmen Bilcea. Elle a demandé la résidence permanente et a essuyé un refus de votre ministère.
Pourquoi en est‑il ainsi? Avez‑vous entendu parler de cette histoire?
:
Je vous remercie, monsieur le président.
Je vous remercie, monsieur le ministre, de comparaître devant notre comité.
Monsieur le ministre, je sais que nous sommes tous profondément touchés et préoccupés par la crise humanitaire qui sévit présentement à Gaza. Je sais que vos collègues d'Affaires mondiales travaillent fort pour que tous les Canadiens, les résidents permanents et les membres de leur famille immédiate quittent Gaza. Bien sûr, ce n'est pas de notre ressort, mais de celui des autorités locales de déterminer quand et comment les Canadiens peuvent partir.
Cela soulève un enjeu qu'on voit souvent en immigration: la définition de « famille immédiate ». Dans le contexte canadien, pour IRCC, cela signifie le conjoint ou la conjointe et les enfants à charge de moins de 22 ans. Dans ma culture et, bien honnêtement, dans la plupart des cultures à l'exception de celle des États‑Unis, cette définition est bien plus large et englobe les frères et soeurs ainsi que les grands‑parents.
À l'heure actuelle, le Canada n'aide pas ces gens à quitter Gaza, sauf les membres de la famille immédiate. J'ai entendu parler de grands‑parents dont les petits‑enfants ont perdu leurs parents et qui n'ont personne pour s'occuper d'eux. Des gens ont des frères et soeurs qui n'ont personne d'autre là‑bas. Ils veulent venir au Canada pour être entourés de leur famille qui prendrait soin d'eux.
Allez‑vous saisir cette occasion pour redéfinir la « famille immédiate » et ainsi aider plus de gens qui ont des liens solides avec des proches au Canada à venir ici en toute sécurité?
:
Je vous remercie, madame Zahid, de cette question et de vos efforts.
Tout d'abord, alors que nous continuons de constater avec consternation et horreur la catastrophe humanitaire à Gaza, je pense que nos politiques doivent évoluer. Néanmoins, malgré nos bonnes intentions, la réalité sur le terrain est très difficile pour ce qui est de faire sortir les gens au point de passage de Rafah. C'est une des conséquences de la guerre. Cela montre les préoccupations de nos partenaires en matière de sécurité sur le terrain. C'est très difficile de faire sortir même les gens des catégories restreintes existantes pour les mettre en sécurité. J'entends par là les Canadiens, les résidents permanents et les gens des catégories que vous avez énumérées.
En même temps, nous sommes flexibles et défendons les gens qui n'entrent pas dans ces catégories pour qu'ils puissent partir aussi, mais c'est loin d'être gagné. J'examine présentement nos options au ministère pour élargir notre politique, mais il y a un certain nombre de considérations à prendre en compte, surtout la sécurité et notre capacité réelle d'extraire les gens de cette zone de guerre.
:
Merci, monsieur le ministre. J'espère que vous allez examiner cela de près.
Ma prochaine question porte sur les programmes pour les aides familiaux. Je représente une importante communauté philippine et je rencontre régulièrement des membres de cette communauté partout au Canada.
Je me suis récemment rendue à Saskatoon, et la principale question que j'ai entendue concernait les deux projets pilotes pour les aides familiaux. Ces programmes arrivent à échéance, et il y a beaucoup d'anxiété par rapport à la suite des choses. J'ai entendu des commentaires à la fois positifs et constructifs. Les gens sont heureux de pouvoir faire venir leur famille ici, mais les exigences linguistiques et les délais de traitement les inquiètent.
Allez-vous fournir des éclaircissements aux aides familiaux sur l'avenir de ces programmes et expliquer pourquoi ils sont si importants pour le Canada?
:
Merci, madame Zahid, et merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, comme vous le savez, j'ai rencontré votre équipe il y a quelques semaines pour discuter des préoccupations de ma collectivité à l'égard de l'augmentation exponentielle du nombre d'étudiants étrangers, qui mène à leur exploitation, ainsi que du fait que ma collectivité n'a pas l'infrastructure nécessaire pour accueillir autant d'étudiants, ce qui a toutes sortes de répercussions.
J'ai présenté une motion afin de vous proposer un train de 10 mesures constructives et raisonnables pour régler ce problème.
Je me demande si vous pouvez nous dire à quel point vous êtes ouvert à poursuivre la conversation avec célérité pour faire de ces mesures une réalité.
:
Merci, monsieur Morrice.
La réponse est oui, je suis ouvert. J'y ai jeté un coup d'oeil. Il y a différents éléments qui, à mon avis, sont très convaincants. Nous espérons faire des annonces au cours des prochains jours pour nous assurer de bien accueillir les étudiants étrangers et qu'ils ont, par exemple, suffisamment de fonds pour venir ici.
C'est une chose à laquelle nous devons continuer de travailler, tant à l'échelle fédérale que provinciale, pour que chacun assume vraiment sa part de responsabilités, selon ses propres champs de compétences.
C'est un programme qui a fini par ouvrir la porte à toutes sortes d'abus. Il faut immédiatement mettre un frein aux pires formes d'abus et il faut s'attaquer aux incitatifs pervers qui ont été créés.
Nous devrons procéder avec soin et minutie, mais je pense qu'il y a un certain nombre d'éléments dans votre motion auxquels nous allons travailler avec vous. J'espère pouvoir vous montrer les résultats de notre réflexion au cours des prochaines semaines, au moins en partie.
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, merci d'être présent aujourd'hui.
Vous avez parlé de l'Ukraine dans votre allocution d'ouverture. Dans un élan de solidarité avec le peuple ukrainien, le Québec a voulu aider les demandeurs d'asile, en échange, bien sûr, d'un remboursement du fédéral. Toutefois, le fédéral n'a toujours pas remboursé au Québec les sommes dépensées, qui s'élèveraient à peu près à 50 millions de dollars. À ma grande surprise, le fédéral soutient financièrement l'initiative dans les autres provinces, mais pas au Québec. Or, à ma connaissance, malheureusement pour moi, le Québec fait encore partie du Canada.
Comment se fait-il que vous payiez pour l'accueil de réfugiés ukrainiens dans les autres provinces, mais pas au Québec?
:
Parlons-en. Vous nous ressortez tout le temps l'Accord Canada‑Québec. Or, si vous donnez de l'argent au Québec, c'est parce qu'il a des responsabilités que les autres provinces n'ont pas. Il déleste le gouvernement fédéral de plusieurs responsabilités. C'est la raison pour laquelle vous payez. Quand les services que vous ne donnez pas sont offerts par quelqu'un d'autre, c'est normal que vous payiez. C'est pourquoi l'Accord Canada‑Québec existe, monsieur le ministre. C'est donc un peu fatigant d'entendre cela tout le temps.
Le poids démographique du Québec dans le Canada est de 22 %, et pourtant, entre 2021 et 2023, nous avons accueilli 55 % de l'entièreté des demandeurs d'asile au Canada. Monsieur le ministre, est-ce que vous savez que l'argent du fédéral est aussi l'argent des Québécois? Logiquement, quand le fédéral dépense un dollar, 22 ¢ proviennent du Québec. Cela devrait pourtant être simple. Pourquoi ne paieriez-vous pas la facture de 460 millions de dollars? Ce serait plus équitable. Le Québec en sortirait gagnant, puisque ses dépenses correspondraient exactement à son poids démographique dans le Canada.
Qu'est-ce qui vous empêche de faire cela? Visiblement, il y a une mésentente entre vous et le gouvernement du Québec là-dessus.
:
Malgré ce que vous avez dit, je vais de nouveau évoquer l'Accord Canada‑Québec.
Premièrement, cet accord contient un multiplicateur qui augmente d'année en année, peu importe les niveaux d'immigration fixés par Québec. Or, ceux-ci sont demeurés stables. Vous m'avez parlé de déséquilibre, alors je vous en nomme un.
Deuxièmement, en vertu de ce même accord, la formule consentie durant plusieurs années a fait que des sommes excédentaires ont été versées au Québec. C'est une discussion que nous n'avons pas encore eue très publiquement avec le Québec, mais ce sont d'importantes sommes qui lui ont été versées, des sommes bien plus grandes que celles qui auraient dû lui être attribuées. À mon avis, quand on parle d'échange de factures, c'est une discussion qu'on doit avoir avec les gouvernements responsables, en l'occurrence le gouvernement du Québec.
:
Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci au ministre et à ses fonctionnaires d'être ici aujourd'hui.
J'aimerais consacrer mes premières questions à la population de Gaza, et plus particulièrement aux Canadiens et aux personnes, au Canada, qui cherchent désespérément à mettre leurs proches en sécurité. Il a été question des membres de la famille élargie et de la définition de la famille.
Le ministre peut‑il nous dire s'il compte modifier la définition de « famille immédiate » pour y inclure les membres de la famille élargie, comme les frères et soeurs, les parents, les grands-parents, les nièces et les neveux, dont bon nombre, soit dit en passant, sont maintenant orphelins?
:
Je dirais ceci: je comprends qu'il y a d'autres facteurs avec lesquels il faut composer pour mettre les gens en sécurité. D'abord et avant tout, pour lever le premier obstacle, le gouvernement canadien est‑il prêt à accepter ces personnes et, par conséquent, à adopter une politique juste et systématique qui leur permette de venir ici, plutôt que de prendre des mesures ponctuelles? Si nous ne modifions pas notre politique, ces personnes ne pourront même pas franchir la porte d'entrée.
Je demande au ministre d'agir de toute urgence, parce qu'il y a des gens qui meurent, littéralement. La directrice générale de l'UNICEF qualifie maintenant la bande de Gaza d'« endroit le plus dangereux au monde pour être un enfant ». C'est la réalité à laquelle les gens sont confrontés. Je pense qu'il n'y a pas de temps à perdre. Je ne pense pas que ce soit une politique bien difficile à changer.
Je demanderais également au ministre de prévoir une mesure d'immigration spéciale pour les gens qui ont de la famille à Gaza, afin qu'ils puissent faire venir leurs proches ici, en toute sécurité. Encore une fois, sans voie d'accès, les gens n'ont nulle part où aller. Ils ne peuvent pas enclencher le processus pour leur offrir la sécurité.
Le ministre y travaillera‑t‑il également?
:
Il ne faut pas oublier que je ne suis pas le seul décideur dans ce... Nous y travaillons avec nos collègues des Affaires étrangères et nos partenaires de la région. Comme vous l'avez dit, c'est de la plus haute importance.
Encore une fois, cette politique ne contiendra peut-être pas tout ce que vous réclamez. Nous y travaillons, toutefois. Notre politique doit être réaliste, elle doit être à la mesure de notre capacité d'extraire les gens de la région, qui, je le répète pour ce groupe, est encore extrêmement limitée, même pour les personnes entrant dans les catégories de personnes que nous essayons déjà de faire sortir. Vous avez laissé entendre que c'était encore trop peu, mais dans les cas où les faits, les circonstances et les moyens convergent pour faire sortir les gens de la région de façon sécuritaire, nous le faisons, avec des résultats modestes, j'en conviens.
:
Ce que j'essaie d'éviter au gouvernement, en fait, c'est de se retrouver dans la situation où, comme cela a été le cas de l'Afghanistan, il y a eu cette approche d'« essais et erreurs ». Certaines personnes ont pu sortir du pays, d'autres non. Il y a même eu des lettres d'autorisation non officielles qui ont été distribuées. Nous ne voulons pas de ce genre de controverse. Nous devrions tirer des leçons de ce qui s'est passé. Il est vraiment important que nous fassions les choses correctement.
J'invite le ministre à prendre immédiatement des mesures spéciales en matière d'immigration. Il faut en premier lieu que la définition de la famille immédiate soit reformulée afin d'inclure la famille élargie. Ensuite, il faut permettre aux personnes qui sont au Canada d'emmener leurs proches en lieu sûr. Cela inclut les membres de la famille élargie. Je vais m'arrêter là. Je ne veux pas y consacrer plus de mon précieux temps, car il y a une autre question que j'aimerais aborder.
En ce qui a trait à l'Afghanistan, j'ai remis une pile de dossiers au gouvernement. Je comprends que vous ne vouliez pas entrer dans des cas individuels, mais il y a des cas où les personnes à charge de fait font partie de la demande. Par exemple, toutes les autres personnes ont été approuvées dans le cadre de la demande, sauf une sœur célibataire, qui devra rester derrière. Il s'agit de personnes à charge de fait, conformément à la définition donnée par le ministère. On ne peut pas permettre que cela se produise. Le ministre doit comprendre le grave danger que cette femme courra si elle est laissée derrière. La famille est maintenant coincée dans cette situation, essayant de prendre une décision. Doivent-ils partir? Doivent-ils rester? Ce n'est pas un choix.
Pourquoi les personnes à charge de fait sont-elles exclues des demandes? Qu'est‑ce qui cloche avec le système?
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, mesdames les fonctionnaires, soyez les bienvenus.
Je vais commencer par votre Budget supplémentaire des dépenses. Vous nous demandez de donner notre avis sur les 671 millions de dollars de crédits supplémentaires que vous demandez pour cette année. Dans votre dernier budget annuel des dépenses, la plus grande augmentation concernait les services professionnels et spéciaux. Il y a trois ans, 600 millions de dollars ont été dépensés à cet égard, et l'année dernière, c'était 1,4 milliard de dollars.
Combien dépensez-vous en services professionnels et spéciaux cette année?
:
Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, encore une fois, soyez le bienvenu à notre comité.
Monsieur le ministre, comme vous le savez, le Canada est confronté à d'importants défis économiques liés au vieillissement de la population et à la pénurie de main-d'œuvre dans des secteurs clés tels que les transports, la construction de logements et les soins de santé.
Pouvez-vous expliquer au Comité comment le Plan des niveaux d'immigration que vous avez déposé le 1er novembre dernier contribuera à la croissance de notre économie et au soutien de nos collectivités ?
Si le Comité en décidait ainsi, je pense qu'il lui serait très utile d'examiner la courbe démographique du Canada. Je ne parle pas de la courbe générale pour l'ensemble du Canada, mais bien d'une courbe ventilée par province et, parfois, par région. Si je fais cette suggestion, c'est parce que je pense que les gens devraient se préoccuper au plus haut point de la tendance que ce graphique permet de dégager.
Si nous ne nous attaquons pas à la partie inférieure du graphique — la portion qui concerne les jeunes — par l'intermédiaire de l'immigration, le pays se retrouvera à brève échéance — dans les prochaines décennies — avec une situation catastrophique, car les gens exigeront plus de services de santé et toutes sortes d'autres services qu'ils s'attendent à voir faire partie du tissu social de notre pays. Aucune région du pays n'est à l'abri de ce phénomène.
Vous pouvez interroger tous les experts que vous voulez sur ces efforts, et ils vous diront que le Canada a fait du bon travail ces dernières années pour faire face à cette éventualité.
Ce que les Canadiens nous disent également, c'est que cela ne s'est pas fait sans difficulté et sans une prévoyance appropriée, notamment en ce qui concerne la pression exercée sur le système de santé, et ce, des deux côtés de l'équation. Cela signifie que des personnes — des dentistes, des médecins, des professionnels de la santé — travaillent à cela et occupent ces postes, mais aussi que la pression exercée sur le système est due non seulement au vieillissement de la population, mais aussi à l'arrivée de nouveaux arrivants. On peut appliquer la même grille d'analyse à la question du logement.
Il y a des défis à relever. L'examen stratégique de l'immigration auquel j'ai fait référence plus tôt a permis de les cerner, mais ce qui est certain, c'est que nous avons besoin de volumes élevés et constants pour atténuer la tendance qui se dégage de la courbe démographique.
La question de la courbe démographique n'est pas résolue lentement par l'immigration, mais l'immigration est un élément indispensable de la solution, et je pense qu'elle devrait être au centre des préoccupations de ce comité et de toute personne qui se préoccupe de l'avenir du pays. Je ne pense pas qu'il s'agit nécessairement d'un enjeu électoral cyclique, mais c'est assurément une considération générationnelle.
:
Un grand nombre de personnes veulent entrer au Canada. Je dirais que la plupart de ces demandes sont légitimes, mais tous n'ont pas le droit de venir dans ce pays. C'est la réalité d'un pays comme le Canada, aussi accueillant soit‑il.
Il y a aussi des gens qui cherchent à contourner le système, et nous ne pouvons les laisser faire. Au‑delà des efforts extraordinaires déployés par notre propre ministère et par l'Agence des services frontaliers du Canada, il existe des personnes sans scrupules qui, dans une perspective nationale, cibleront les personnes les plus vulnérables.
C'est quelque chose que nous avons vu à maintes reprises avec les étudiants étrangers. On crée de faux espoirs pour des établissements d'enseignement factices, de sorte que la personne se retrouve à conduire un Uber. Il y a aussi ceux qui se contentent de prendre l'argent des gens, laissant ces derniers avec une fausse lettre d'offre d'une université reconnue.
Ces dernières semaines, nous avons pris des mesures pour vérifier les lettres d'offre. Nous cherchons à renforcer le système par de nombreuses mesures, notamment en collaborant avec les provinces pour réglementer les établissements d'enseignement désignés. Nous cherchons à faire en sorte que cela ne porte pas atteinte à l'intégrité d'un système qui est très important pour le Canada et pour certains jeunes esprits très brillants. Tout ce qu'ils veulent, c'est venir ici pour étudier et peut-être obtenir un bon emploi. Il s'agit parfois pour eux d'une façon d'accéder à la résidence permanente et à la citoyenneté canadienne.
:
Merci, monsieur le président.
En résumé, monsieur le ministre, vous nous dites que les responsabilités envers les demandeurs d'asile et les réfugiés sont de compétence partagée. Or, nous savons que 55 % des demandeurs d'asile au Canada sont accueillis au Québec. Nous savons aussi que le Québec a une facture de 460 millions de dollars pour des services sociaux qu'il a offerts, par exemple en matière de logement et de francisation. Le Québec vous demande de payer la facture. Pour sa part, le fédéral n'offre aucun service et ne veut pas payer la facture. Après tous les faits que je viens de vous énumérer, monsieur le ministre, votre conclusion est que l'entente Canada‑Québec est un mauvais accord et que c'est Québec qui doit de l'argent à Ottawa.
Donc, ma question est assez simple. Vendredi, quand vous irez voir la ministre et qu'elle vous demandera de payer les 460 millions de dollars, lui répondrez-vous que l'entente Canada‑Québec est mauvaise pour Ottawa, que c'est un mauvais accord et qu'en plus, c'est Québec qui doit de l'argent à Ottawa?
:
En tout respect, je ne vais pas vous dévoiler les résultats d'une conversation qui n'a pas encore eu lieu. En fait, c'est vous qui tirez des conclusions qui sont, selon moi, assez erronées et qui vont induire en erreur les Québécois et les Canadiens.
En ce qui a trait aux 55 %, il est très important de souligner que Québec a fourni au-delà de sa juste part d'efforts. Je demande, sur quelques plans, de faire des efforts supplémentaires. Aussi, je pense qu'il faut scruter ce chiffre à la loupe. Nous avons déplacé un bon nombre de demandeurs d'asile dans les provinces de l'Atlantique. Nous payons leur hébergement dans les hôtels, autant dans les provinces de l'Atlantique qu'au Québec. Beaucoup de gens sont effectivement passés par le chemin Roxham. Beaucoup d'entre eux parlaient français, d'ailleurs. D'autres se sont ensuite déplacés de Montréal vers Toronto. Alors, il faut vraiment scruter à la loupe cette proportion de 55 %.
Il y a deux provinces qui portent le fardeau en matière d'accueil de réfugiés, mais qui en retireront peut-être des bénéfices quand ces gens seront des citoyens canadiens. Il s'agit de l'Ontario et du Québec, étant donné leur proximité avec les États‑Unis et la présence des aéroports Pearson et Trudeau sur leur territoire.
Je voudrais juste revenir sur la question des parents et des grands-parents pendant une minute.
Le fait est que le bassin de candidats est fermé depuis 2020 pour ce qui est des nouvelles demandes. En janvier 2024, cela fera quatre ans que les gens ne peuvent même pas présenter une demande. Comme le dit le proverbe, on ne peut pas gagner à la loterie, si l'on n'achète pas de billet. Pour de nombreuses familles canadiennes, c'est ce qui passe à l'heure actuelle en ce qui concerne la réunification avec les parents et les grands-parents.
Je voudrais revenir sur la question de Gaza. Le ministre a déclaré qu'ils faisaient preuve d'autant de souplesse que possible, ce dont je leur sais gré.
Le ministre peut‑il préciser les conditions pour lesquelles le ministère envisagera de faire preuve d'une certaine souplesse?
:
J'aimerais tout d'abord répondre au commentaire de M. Godin.
Nous avons augmenté nos cibles à 8 %. Les conservateurs, quant à eux, n'ont rien fait pendant tout le temps qu'ils étaient au pouvoir. À l'époque des conservateurs, les cibles frisaient les 2 ou 3 %. Je trouve donc un peu ridicule qu'on me fasse la leçon à cet égard.
[Traduction]
La réponse que j'adresse au député Kmiec est la suivante.
Nous devrons discuter de la voie vers la résidence permanente pour les Ukrainiens qui souhaitent rester au Canada. Actuellement, comme vous le savez, il y a des considérations géopolitiques, en ce qui concerne la permanence de ces personnes qui sont en sol canadien — et dont le nombre dépasse largement 200 000. Comme vous l'avez mentionné, il existe une voie d'accès pour les personnes qui cherche à obtenir la résidence permanente, mais en général, on s'attend à ce que ces personnes retournent là‑bas pour reconstruire l'Ukraine une fois que la guerre aura été gagnée. C'est une réalité, qui n'est pas sans conséquence géopolitique si nous décidons d'élargir l'accès à la résidence permanente à l'heure actuelle. Il existe des voies d'accès, mais sont-elles suffisantes? Je pense que le temps nous le dira. Il y a un moment où le Canada devra prendre en compte des considérations supplémentaires, mais le Canada n'est pas prêt à le faire maintenant.
:
Merci, monsieur le président.
Je souhaite la bienvenue au ministre et à son extraordinaire équipe.
Monsieur le ministre, le Canada connaît une augmentation du nombre de demandes d'asile. Cette situation a exercé une pression considérable sur le système d'hébergement du Canada. À l'approche de l'hiver, les besoins deviennent de plus en plus urgents.
Il y a moins de deux semaines, notre gouvernement a annoncé l'octroi d'un financement supplémentaire à la région de Peel pour l'ouverture d'un nouveau centre d'accueil qui hébergera temporairement les demandeurs d'asile.
Pouvez-vous nous en dire plus sur les avantages de ce financement, sur la réaction des parties prenantes et sur la façon dont cela peut aider à répondre aux besoins de ces gens?
:
Je vous remercie de votre question, monsieur El‑Khoury.
Comme vous avez pu le voir dans les journaux, l'augmentation fulgurante du nombre de demandeurs d'asile, surtout dans la région de Toronto, a rendu nécessaire l'intervention du fédéral. De concert avec les mairies de Brampton et de Mississauga notamment, ainsi qu'avec la mairie de Toronto, nous avons déployé plusieurs efforts pour nous assurer que les gens allaient avoir un toit au-dessus de la tête pour le temps des Fêtes.
L'annonce que nous avons faite concernait le financement d'un centre d'accueil près de l'aéroport Pearson. Le financement du gouvernement fédéral s'élève à 7 millions de dollars. Il y aura du financement supplémentaire de la part des autres ordres de gouvernement. Ce centre jouera un rôle important dans l'accueil des gens qui, à leur arrivée à l'aéroport Pearson, feront une demande d'asile. De plus, le centre servira à héberger les gens qui sont dans la rue.
Il s'agissait donc d'une très belle annonce. C'est ce que Mississauga et Brampton, dans la région de Peel, demandaient depuis fort longtemps.
Comme vous le savez sûrement, une personne sans abri est décédée, malheureusement. Évidemment, je ne sais pas s'il y a lieu de faire une distinction entre les Canadiens qui sont sans abri et les demandeurs d'asile qui sont sans abri. La mort est sans égard à la citoyenneté de la personne. Cela dit, il faut certainement faire un effort supplémentaire, et le fédéral vient en appui.
Il faut aussi que le gouvernement responsable de l'Ontario investisse les fonds nécessaires. Je sais qu'il a conclu une entente historique avec la Ville de Toronto. Cela dit, il faut assurément qu'il assume son rôle à l'égard des demandeurs d'asile sur son territoire. Cela se faisait il y a quelques décennies, mais le gouvernement ontarien a malheureusement reculé à ce sujet.
Une chose est claire: à l'international, les flux migratoires sont sans précédent. Ils touchent plus de 100 millions de personnes partout dans le monde. Le Canada n'est pas à l'abri de ce phénomène, quoiqu'il soit assez isolé géographiquement, comparativement à plusieurs pays d'Europe où cela sévit.
:
Nous avons eu l'occasion d'en parler. C'est vrai que nous faisons face à un nombre record de demandes de gens qui veulent venir s'établir au Canada. Je pense que nous avons atteint un pic historique au mois d'octobre, alors qu'il restait encore trois mois à l'année. Cela exerce une pression énorme sur le ministère.
C'est évident qu'il faut faire les choses d'une meilleure façon. À l'époque, on faisait tout à la mitaine. Ce système n'est pas adapté au XXIe siècle. La numérisation est un grand pas en avant. Le rapport du Bureau du vérificateur général, qui était mitigé, mais quand même positif, a noté entre autres l'amélioration des délais de traitement et des services offerts par IRCC. C'est une bonne chose. Il y a deux ans, au sortir de la pandémie de la COVID‑19, les délais étaient très longs. Depuis ce point de référence aux fins de l'examen mené par le Bureau du vérificateur général, nous avons apporté des améliorations supplémentaires. Alors, c'est positif. Nous allons dans la bonne direction.
Évidemment, il y a des facteurs qui sont indépendants de notre volonté. Pour le reste, mon ministère s'efforce, 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, d'améliorer ses points de service. Il en va de notre crédibilité.
:
Je vous remercie de vos réponses.
Permettez-moi d'évoquer le rapport Yeates, car il est lié à d'autres éléments. Le rapport Yeates indique que vous allez devoir procéder à une réorganisation à un moment donné dans les mois ou les années à venir. Vous avez, plus ou moins, une structure organisationnelle bancale, sans en être responsable. Le rapport indique que vos employés ont fait du bon travail pour maintenir la structure dans l'intervalle, mais que, de toute évidence, vous allez avoir besoin de fonds pour procéder à la réorganisation.
Vous allez également avoir besoin de fonds pour les changements numériques que vous devez apporter et pour le plan qui exige ces changements, mais votre plan d'action indique qu'il n'y a pas de fonds prévus à l'avenir.
Je regarde votre budget, vos budgets des dépenses et votre plan d'action qui figure dans votre plan ministériel, et il n'y a rien qui semble correspondre à la réalité de ce que vous allez affronter dans un avenir très proche, bien que votre plan indique que vous pensez réduire vos dépenses.
Pourriez-vous formuler des observations à ce sujet?
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie les témoins de s'être joints à nous aujourd'hui.
Je voudrais commencer par parler du plan des niveaux d'immigration. Il fait partie intégrante de notre plan d'immigration. Il fixe un objectif pour l'accueil des nouveaux résidents permanents et aide les provinces, les territoires et les organisations locales à planifier leurs activités pour les années à venir.
Pendant l'élaboration de ces niveaux, il est essentiel de mener des consultations pour garantir que notre plan d'immigration cadre avec les réalités actuelles du marché du travail, tout en veillant à ce que les nouveaux arrivants disposent des ressources et des outils dont ils ont besoin pour s'épanouir et contribuer de manière constructive aux nouvelles communautés.
Pouvez-vous donner au Comité une vue d'ensemble du processus de consultation qui a permis d'élaborer le plan des niveaux d'immigration?
Chaque année, pendant que nous réfléchissons à notre plan des niveaux d'immigration, le ministère entreprend des consultations très officielles avec les provinces et les territoires, ainsi qu'avec un certain nombre d'intervenants. Il peut s'agir de représentants d'entreprises, d'établissements d'enseignement, d'organisations religieuses, d'associations multiculturelles ou ethnoculturelles et de municipalités. La participation est très large.
Je pense qu'au cours de la dernière année, notre organisation a essayé de mettre l'accent sur la mobilisation des dirigeants autochtones de l'ensemble du pays et d'apporter certains changements en ce sens afin de les faire participer davantage à l'élaboration de notre plan d'action. Nous avons profité de notre examen stratégique de l'immigration, dans le cadre duquel nous avons parcouru le pays — Mme Blair, les membres de l'équipe et moi-même — pour parler aux gens de ce qu'ils attendaient en matière de changements et de la manière dont le Canada peut continuer d'accueillir des immigrants avec succès. Les consultations sont un processus assez vaste. C'est ce qui nous permet de mettre au point les conseils que nous donnerons au gouvernement au sujet du plan des niveaux d'immigration.
:
J'estime que le secteur responsable de l'Afghanistan au sein de notre ministère a pu obtenir, de concert avec les agences de sécurité et Affaires mondiales Canada, d'excellents résultats dont nous pouvons nous enorgueillir.
Ainsi, pas moins de 40 000 réfugiés afghans ont été réinstallés au Canada. Presque chaque semaine, on peut maintenant voir des vols nolisés quitter le Pakistan à destination de notre pays. Les départs se succèdent à un bon rythme. Nous entretenons avec les autorités pakistanaises d'excellentes relations nous permettant d'avoir accès à nos clients sur le terrain. Ce n'est pas toujours chose facile. La situation est surtout problématique avec nos clients qui sont toujours en Afghanistan étant donné l'assistance que nous devons pouvoir leur apporter. Nous redoublons d'efforts à cette fin.
Pas plus tard qu'hier, nous avons eu l'occasion de discuter avec certains de nos employés qui nous ont parlé de leurs expériences dans le cadre de cet effort de réinstallation des réfugiés afghans. Je pense notamment à l'un d'eux qui a permis à une fillette de trois ans de retrouver son père après l'évacuation générale du mois d'août. Un autre pour sa part a mené des entrevues avec plus de 3 500 personnes se trouvant dans une situation désespérée. Ce travail se poursuit et nous demeurons déterminés à respecter nos engagements. Cela ne se limite pas à IRCC, car d'autres ministères, y compris Affaires mondiales Canada, ont aussi un rôle à jouer.
:
Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de votre présence, chères témoins. C'est un plaisir de vous revoir.
Madame Fox, lors de votre dernier passage au Comité, je vous ai parlé d'un problème soulevé par le RATTMAQ, soit le Réseau d'aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec.
Dernièrement, nous avons entendu des représentants du RATTMAQ dans le cadre de notre étude sur les permis de travail fermés. Je leur ai parlé du problème qu'ils avaient observé, c'est-à-dire qu'un nombre important de demandes de permis de travail ouvert qu'ils avaient faites pour des travailleurs vulnérables avaient été refusées au début du mois de janvier 2023. Le RATTMAQ avait reçu huit décisions négatives. Pourtant, les dossiers ressemblaient beaucoup aux dossiers précédents, qui avaient toujours été acceptés.
À la suite d'une intervention faite conjointement par mon bureau et celui de , nous avions rencontré le cabinet du ministre de la Citoyenneté et de l'Immigration à ce moment. Il y avait ensuite eu un changement assez radical dans ce dossier. La situation était rentrée dans l'ordre peu de temps après notre intervention.
Par contre, nous n'avons pas su dans le détail ce qui s'était passé. Ce que j'ai appris, c'est que les refus provenaient du même fonctionnaire, puisqu'il s'agissait chaque fois du même numéro d'agent.
Quand je vous avais posé la question la dernière fois, j'avais l'impression que vous aviez des informations à ce sujet, à moins que je n'aie mal compris. Pourriez-vous nous en dire davantage?
:
Quand vous avez soulevé ce problème la dernière fois, je vous ai dit que j'avais effectivement rencontré les gens du Réseau d'aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec lors de nos consultations pour l'examen stratégique. Ils m'avaient alors parlé de certains cas qui avaient été refusés, sans me donner les détails, par contre.
Après que vous m'avez posé la question en comité, je suis retournée auprès de mon équipe pour connaître le taux d'acceptation des demandes. Comme vous l'aviez noté, ce taux était effectivement bas au Québec. C'était 47 % en 2022 et c'est maintenant 57 % en 2023.
Pour ma part, je regarde le programme dans son ensemble. Pour ce qui est de la preuve à démontrer, la barre est destinée à être plus basse, étant donné que ce sont des gens vulnérables. Nous avons délivré des permis ouverts aux travailleurs vulnérables, mais, selon moi, nous devons continuer la formation auprès de nos fonctionnaires qui prennent des décisions, afin qu'ils soient en mesure de prendre les bonnes décisions. À savoir s'il s'agissait d'un fonctionnaire en particulier, je n'ai pas ces détails aujourd'hui. Je vais poser la question à mon équipe. Je vous dirais cependant qu'il y a un besoin de formation continue pour nos agents qui prennent des décisions au sujet de cas très délicats.