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Bonjour à tous. La séance est ouverte.
Bienvenue à la 21e réunion du Comité permanent des ressources naturelles de la Chambre des communes.
Conformément au paragraphe 108(2) du Règlement, le Comité poursuit son étude sur la transformation juste et équitable du secteur de l'énergie du Canada. Nous en sommes à notre cinquième réunion avec des témoins dans le cadre de cette étude. Je vais faire le point à la fin de la réunion concernant le groupe de témoins autochtones qui devait comparaître mercredi passé et les mesures proposées pour corriger la situation.
La réunion se déroulera selon une formule hybride, suivant l'ordre pris par la Chambre le 25 novembre 2021. Les députés siègent en personne ou à distance. Je rappelle aux participants que les délibérations ont commencé et qu'il est donc interdit de faire des captures d'écran ou de prendre des photos. La séance est télévisée et diffusée sur le site Web de la Chambre des communes. Conformément à la directive du Bureau de régie interne, toutes les personnes présentes dans la salle doivent porter un masque. Si vous quittez votre siège pour circuler dans la salle durant la réunion, vous devez porter votre masque.
J'ai maintenant quelques consignes à donner aux témoins. Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Si vous participez à la réunion par vidéoconférence, cliquez sur l'icône du microphone pour l'activer, et cliquez à nouveau pour le désactiver si vous n'intervenez pas. L'application Zoom vous donne accès aux services d'interprétation; vous pouvez sélectionner le parquet, l'anglais ou le français au bas de votre écran. Nous vous prions de parler sur un ton normal pour permettre aux interprètes de suivre la conversation. De cette façon, les autres participants pourront comprendre ce que vous dites et donc participer pleinement à la réunion. Si vous vous trouvez dans la salle, utilisez votre oreillette et sélectionnez le canal de votre choix. Vous devez vous adresser en tout temps à la présidence.
De même, si vous êtes dans la salle, levez la main. Les personnes qui participent à la réunion à distance peuvent utiliser la fonction de main levée. Avec la greffière, nous ferons de notre mieux pour respecter l'ordre d'intervention. Je tiens à préciser aux personnes qui n'ont jamais témoigné devant le Comité que durant la période des questions et des réponses, je laisse volontiers les députés décider du genre de questions qu'ils posent et gérer le temps qui leur est alloué. Même si vous levez la main, il se peut qu'une question s'adresse à un témoin en particulier, et c'est aux députés qu'il reviendra de vous donner la parole ou non. Nous essayons de ne laisser personne de côté, mais les députés auront tout le loisir de choisir leurs interlocuteurs.
Je souhaite la bienvenue aux députés Desjarlais, Lalonde et Sorbara, qui se joignent au Comité pour un petit moment.
J'accueille maintenant nos témoins. Représentant l'Association canadienne des producteurs pétroliers, nous recevons Mme Shannon Joseph, la vice-présidente, Relations gouvernementales et affaires autochtones. L'honorable Dan McTeague témoignera au nom de l'organisme Les Canadiens pour une Énergie Abordable, dont il est le président, et Mme Merran Smith sera la porte-parole de Clean Energy Canada, à titre de dirigeante principale de l'innovation. M. Francis Bradley, le président et directeur général d'Électricité Canada, comparaîtra conjointement avec Mme Michelle Branigan, la directrice générale de Ressources humaines, industrie électrique du Canada. Enfin, nous accueillons la directrice générale d'Energy NL, Mme Charlene Johnson, et Mme Luisa Da Silva, la directrice exécutive d'Iron & Earth, qui comparaîtra en personne.
Soyez les bienvenus. Nous vous remercions sincèrement de témoigner devant le Comité et d'alimenter notre réflexion sur la transformation juste et équitable du secteur de l'énergie du Canada.
Nous allons tout d'abord écouter vos remarques liminaires. Vous disposez chacun de cinq minutes.
Oui, monsieur Angus.
Je remercie les membres du Comité de me donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui.
Le secteur du pétrole et du gaz d'amont s'est engagé à faire preuve de leadership dans le domaine de l'environnement. Notre industrie peut contribuer pour beaucoup à la réponse à la demande mondiale croissante d'énergie fiable, abordable et produite de façon responsable, tout en offrant des solutions proactives pour aider le Canada à contribuer à la lutte contre les changements climatiques.
Accroître les exportations et la part de marché du secteur canadien du pétrole et du gaz offre une solution très efficace au double défi de la réduction des émissions et du renforcement de la sécurité énergétique mondiale. Il est important pour l'industrie canadienne du pétrole et du gaz naturel d'amont, nos travailleurs et nos innovateurs de collaborer avec le gouvernement du Canada pour exploiter pleinement ce potentiel. Notre industrie emploie directement et indirectement plus de 500 000 Canadiens compétents dans chaque province. Leur travail acharné et leur esprit d'innovation permettent de produire du pétrole et du gaz naturel qui, selon les rapports sur les marchés des capitaux de la Banque de Montréal, classent le Canada au premier rang parmi les 10 principaux exportateurs d'énergie dans le monde pour ce qui concerne le profil environnemental, social et de gouvernance.
Il faut par ailleurs reconnaître le rôle important et grandissant de nos partenaires autochtones dans le développement énergétique responsable au Canada. Ce domaine offre aux communautés autochtones des possibilités durables d'accroître leur prospérité et d'accéder à l'autodétermination. Un secteur du pétrole et du gaz naturel vigoureux et innovateur fait partie intégrante des efforts de réconciliation, et particulièrement de la réconciliation économique.
Notre industrie continuera à innover en matière technologique pour contribuer à la réduction des émissions pour l'ensemble du pays et de la planète, entre autres objectifs. Il est par conséquent primordial que le Canada établisse la portée, l'envergure et le rythme de sa transition équitable en tenant compte des transformations opérées ailleurs dans le monde dans le secteur de l'énergie, sans quoi il risque d'écarter trop rapidement des possibilités, ici et à l'étranger, de contribuer à la sécurité énergétique mondiale et à la réduction des émissions.
L'Agence internationale de l'énergie estime que les besoins et la demande de pétrole et de gaz naturel se maintiendront pendant des décennies encore dans le monde. Ce constat reste le même dans ses scénarios axés sur la durabilité et la carboneutralité. La croissance de la population mondiale et l'aspiration de tous les humains à une qualité de vie meilleure ne laissent aucun doute quant à la nécessité des sources d'énergie sûres, fiables et abordables. L'un des rôles les plus importants du Canada dans la lutte mondiale contre les changements climatiques sera donc d'exporter du gaz naturel liquéfié pour remplacer le charbon dans l'approvisionnement énergétique mondial.
Une des approches possibles pour gérer efficacement les répercussions de la transition vers une économie mondiale à faible intensité de carbone sera de saisir la chance unique qui s'offre au Canada de satisfaire à la hausse actuelle et future de demande mondiale de pétrole et de gaz naturel produits de manière responsable. Cette approche devra assurer la protection et le renforcement de la sécurité énergétique canadienne et mondiale, et la gestion des répercussions sur l'abordabilité de l'énergie.
Nous proposons à cet escient d'intégrer trois principes à l'approche qui sera adoptée pour le Canada pour soutenir une transition équitable. Premièrement, il faudra renforcer la capacité du Canada à jouer un rôle de premier plan dans la production responsable d'énergie peu polluante. C'est essentiel pour qu'il puisse répondre à la demande croissante en gaz naturel et en pétrole, et contribuer à la sécurité énergétique mondiale. Deuxièmement, il faudra reconnaître le rôle des travailleurs qualifiés de classe mondiale et leur offrir l'aide nécessaire pour qu'ils continuent de faire un travail essentiel et, le cas échéant, qu'ils puissent occuper d'autres fonctions liées notamment à la production d'hydrogène et au captage, à l'utilisation et au stockage du carbone afin de nous aider à atteindre notre objectif complémentaire de réduire de manière importante les émissions du Canada. Troisièmement, il faudra insister sur le fait que la stratégie du Canada en matière de lutte contre les changements climatiques vise à réduire les émissions de gaz à effet de serre, et que tous les secteurs doivent y participer.
Les politiques adoptées ailleurs relativement au gaz naturel liquéfié ont de quoi nous faire réfléchir. Ce qui se passe en Europe actuellement met en évidence le risque associé à une transition énergétique incohérente. Même avant l'invasion russe en Ukraine, les prix du pétrole et du gaz naturel avaient augmenté en raison des ruptures d'approvisionnement et du ralentissement du développement énergétique, attribuable en bonne partie au défaut des politiques des gouvernements et des investisseurs de tenir compte de la demande énergétique mondiale.
La politique de transition équitable du Canada devra prendre ces réalités en compte. Elle devra prévoir des indicateurs régionaux et nationaux de rendement économique et en matière d'emploi. Cette politique devra aussi prendre en considération les disparités régionales à l'échelle du Canada. Elle devra viser à améliorer la situation économique des industries canadiennes et à soutenir leurs efforts de réduction des émissions. Enfin, elle devra faire en sorte que la portée, l'envergure et le rythme de notre transition vers une économie sobre en carbone soient établis en fonction des efforts de transformation du secteur de l'énergie ailleurs dans le monde.
La collaboration sera un ingrédient essentiel de la réussite dans tous ces aspects. Nous vivons un moment charnière, et l'Association canadienne des producteurs pétroliers est prête à travailler en partenariat avec le Parlement et le gouvernement pour trouver des solutions et favoriser une transformation juste et équitable du secteur de l'énergie.
Merci.
:
Monsieur le président, je suis ravi de témoigner devant le Comité.
[Français]
Je suis honoré d'être ici et d'avoir été invité par les députés des divers partis.
Le contexte de ma comparution exige quelques commentaires sur la question de la transformation juste et équitable du secteur de l'énergie du Canada.
[Traduction]
De toute évidence, l'étude entreprise par le Comité arrive à point nommé. Cela dit, je pense qu'il faut absolument envisager la question à l'étude en tenant compte de la réalité de bon nombre de Canadiens. Pour ceux comme moi dont le travail suppose de suivre la situation des prix de l'énergie, il est clair que le débat fait trop souvent abstraction d'une variable pourtant très importante de l'équation. Je fais référence ici aux difficultés réelles que beaucoup de Canadiens rencontrent, et à l'abordabilité au premier chef, dont on parle trop peu. Pourtant, la question de l'abordabilité de l'énergie doit être au cœur du débat.
Cela n'étonnera certainement pas plusieurs de mes collègues et anciens collègues — je suis ravi de voir que quelques-uns d'entre eux siègent toujours au Comité, y compris certains que je connais très bien — de m'entendre dire que je trouve la situation pour le moins étrange. Nous cherchons les meilleures façons de faire une transition équitable alors que nous savons pertinemment que cette transition est hors de portée pour beaucoup de Canadiens en cette période où les prix atteignent des sommets historiques. Je ne parle pas seulement des prix du pétrole, même si c'était plus simple. Les prix du diesel, du gaz naturel, de l'électricité dans plusieurs provinces atteignent des niveaux qui rendent la vie extrêmement compliquée pour la plupart des consommateurs. C'est en tenant compte de ce contexte que le Comité devra à mon avis formuler toutes ses conclusions et toutes ses recommandations.
Nous avons des signaux qui sont peut-être l'occasion pour les Canadiens et nos représentants de réfléchir aux répercussions que pourrait avoir une transition trop rapide. Nous voulons protéger l'environnement, mais devons aussi protéger les consommateurs. Nous devons tenir compte des moyens de notre pays. Il peut y avoir des conséquences imprévues à l'adoption d'énergies qui n'ont pas fait leurs preuves à titre d'options évolutives et fiables en Europe et ailleurs, ni même abordables. Nous voyons ces conséquences à l'œuvre en Europe, qui depuis 30 ans est engagée dans la quête d'une solution équitable.
Notre économie est énergivore. Il fait froid chez nous. Notre pays a une consommation d'énergie disproportionnée par rapport à d'autres. Quand j'étais député, je représentais une circonscription qui avait été un chef de file en matière de technologie énergétique. Il s'y est notamment construit les premiers réacteurs nucléaires commerciaux en Amérique du Nord. Non seulement elle a été à l'avant-garde de l'adoption de nouvelles technologies réalistes et réalisables, mais elle a été à l'origine d'une période de prospérité sans précédent dans ma province, l'Ontario. L'électricité et d'autres formes d'énergie à faible coût, indépendamment de l'aide publique, ont permis à l'Ontario d'attirer sur son territoire des entreprises manufacturières et de maintenir une vigueur économique enviable par rapport à bien d'autres États et provinces de l'Amérique du Nord.
Si nous allons trop vite, en étant convaincus que la transition et le changement peuvent se faire du jour au lendemain parce que c'est ce qu'il faut faire ou parce que c'est dans l'air du temps, les résultats risquent d'être décevants. D'ailleurs, c'est ce que nous observons actuellement quand des gouvernements, y compris celui de ma province, adoptent des politiques axées sur l'énergie propre, mais doivent par ailleurs s'endetter à hauteur de 6,5 milliards de dollars dans certains cas pour protéger les consommateurs contre les contrecoups de l'adoption trop rapide de certaines technologies qui n'ont pas fait leurs preuves, qui ne sont pas fiables et qui par surcroît, comme je l'ai déjà dit, sont inabordables.
[Français]
Je suis maintenant prêt à répondre à vos questions.
[Traduction]
J'ai très hâte d'entendre ce que vous avez à dire. Un débat dialectique nous aidera peut-être à mieux nous connaître et à mieux comprendre vos intérêts. L'essentiel est que quelqu'un vous donne le point de vue des Canadiens qui se demandent actuellement si l'abordabilité est possible dans ce pays.
J'ai bien peur qu'il soit difficile d'obtenir la faveur du public si cela n'est pas pris en considération.
Merci, monsieur le président.
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Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
[Traduction]
Bonjour, monsieur le président, et bonjour, distingués membres du Comité.
Il y a cinq ans, le principal message que j'ai retenu à l'issue d'une réunion à laquelle participaient plusieurs des élus ici présents était qu'en matière d'action climatique, les gains l'emportent sur la souffrance, et que la transition énergétique serait une source d'emplois et de prospérité économique.
Ce qui était alors une simple idée est aujourd'hui une réalité. Plus de 430 000 Canadiens travaillent dans le secteur de l'énergie propre, et on s'attend à ce que leur nombre double ou presque d'ici à 2030. Selon une modélisation réalisée à partir des estimations de Navius Research, la perte de 126 000 emplois dans le secteur des combustibles fossiles, en raison de l'abandon du pétrole et du gaz dans les marchés mondiaux, sera compensée par la création de 209 000 emplois dans le secteur de l'énergie propre d'ici à 2030.
Nous avons également constaté que c'est en Alberta que la croissance relative des emplois liés à l'énergie propre sera la plus forte. Cette province possède la meilleure capacité du pays sur le plan de l'énergie éolienne et de l'énergie solaire. Par exemple, la centrale Travers Solar, située dans le Sud de l'Alberta, est le plus important projet de panneaux solaires au Canada. Plus de 1 000 emplois y sont rattachés durant la période de pointe de la construction. À Edmonton, Air Products Canada a actuellement un projet d'exploitation de l'hydrogène bleu. L'investissement de 1,3 milliard de dollars créera 2 500 emplois dans les domaines de la construction et du génie à court terme, et d'autres emplois seront créés dans l'industrie du transport de l'hydrogène à long terme.
La transition ne touche pas seulement le secteur de l'énergie. Des constructeurs de véhicules automobiles veulent se repositionner dans le marché. J'ai remarqué que les annonces publicitaires portaient surtout sur les véhicules électriques durant le Super Bowl. C'est un signe des changements en cours. En mars, le Canada a décroché l'investissement le plus important au Canada depuis les années 1980, sinon de tous les temps, dans le secteur automobile. Une méga-usine sera construite à Windsor au coût de 5 milliards de dollars et créera 2 500 emplois. Cette usine non seulement contribuera à sauver ce secteur, mais elle offrira aussi un nouveau moyen d'en assurer la croissance.
C'est seulement un des engagements pris récemment relativement à la chaîne d'approvisionnement en batteries au Canada. En très peu de temps, le Canada s'est donné les moyens de devenir un joueur important dans l'électrification de l'industrie nord-américaine de l'automobile. Le gouvernement fédéral a travaillé d'arrache-pied avec les provinces pour conclure ces ententes majeures.
Cet été, Clean Energy Canada et Trillium Network publieront les résultats de recherches récentes sur le nombre d'emplois qui pourraient être créés en lien avec la chaîne d'approvisionnement en batteries du Canada. Je n'ai pas le rapport complet aujourd'hui, mais je peux vous donner un avant-goût. Des emplois seront créés un peu partout au Canada, autant dans les régions rurales que suburbaines et dans les secteurs des mines, de la fabrication et des composants. Nous aurons besoin d'une stratégie judicieuse sur les solutions industrielles propres pour attirer ce genre d'emplois et d'autres investissements à l'échelle du pays. Nous observons déjà les résultats de la transition énergétique en matière de création d'emplois au Canada.
J'aimerais ajouter quelque chose qui me semble très important pour compléter ce que M. McTeague vient de dire. Cela concerne un aspect tout aussi déterminant que l'aspect économique. La question de l'heure au Canada est le coût de la vie, et la transition vers des énergies propres offre aussi une solution à ce problème.
La transition vers des énergies propres diminue la facture énergétique. C'est clair et net. C'est ce que nous dit l'Agence internationale de l'énergie, qui a établi que les politiques gouvernementales actuelles diminueront la facture énergétique des ménages moyens d'ici à 2050 dans les économies avancées. Plus les politiques seront nombreuses, plus l'effet sur la facture sera important. Les constats de l'Institut climatique du Canada sont les mêmes: les Canadiens consacreront une proportion de moins en moins élevée de leurs revenus à l'énergie à mesure que la transition progressera.
Bien entendu, la facture d'électricité augmentera parce que nous en utiliserons davantage, mais l'abandon des combustibles fossiles et l'efficacité énergétique accrue se traduiront par des économies. Je ne sais pas si vous avez vu le rapport récent intitulé The True Cost , qui conclut qu'un véhicule électrique permet d'économiser des milliers de dollars après huit ans par rapport à un véhicule comparable à essence. Encore là, utiliser moins d'énergie, ou gaspiller moins d'énergie, permet d'économiser. Il y a en effet une énorme perte de chaleur avec les combustibles fossiles.
Il existe toutefois un obstacle de taille, et c'est le prix élevé à l'achat des solutions qui permettent d'économiser à long terme. Le soutien du gouvernement est nécessaire pour surmonter cet obstacle. Il faut offrir aux Canadiens moins fortunés des mesures comme les remboursements sur le prix d'un véhicule électrique d'occasion, par exemple.
Je vais conclure en parlant des progrès réels de la transition énergétique mondiale. Nos principaux partenaires commerciaux investissent des milliards de dollars pour repenser leur économie. La course que mène actuellement l'Union européenne pour réduire sa dépendance aux combustibles fossiles importés présage de ce que sera l'économie mondiale de demain.
Un des moyens les plus efficaces qui s'offrent au Canada pour favoriser une transition juste et équitable sera d'investir dans la transition énergétique. Il doit investir en s'appuyant sur des politiques et des règlements éclairés pour accélérer la décarbonisation, offrir des crédits d'impôt, faire des investissements stratégiques et donner un signal clair de stabilité en matière de politiques pour que le secteur privé sache à l'avance qu'il devra prévoir ses investissements en fonction de ces plans en matière d'énergie propre.
[Français]
Je vous remercie beaucoup.
:
Je vous remercie beaucoup, monsieur le président.
Bonjour à tous.
Je m'appelle Francis Bradley et je suis président-directeur général d'Électricité Canada. Comme vous l'avez compris, je vais partager mon temps de parole avec ma collègue Mme Branigan, de Ressources humaines, industrie électrique du Canada.
Électricité Canada est la voie nationale de l'électricité au pays. Nos membres produisent, transportent et distribuent de l'électricité à des clients industriels, commerciaux et résidentiels d'un océan à l'autre.
[Traduction]
L'avenir énergétique du Canada passe par l'électricité, un rouage très important en matière économique, environnementale et sociale qui joue un rôle déterminant dans la prospérité du Canada. Le secteur emploie plus de 100 000 personnes et compte pour plus de 30 milliards de dollars de notre PIB. De plus, parce qu'elle est produite dans une proportion supérieure à 80 % à partir de sources non émettrices, l'électricité canadienne est l'une des moins polluantes dans le monde.
Le secteur de l'électricité joue un rôle de premier plan dans la transition énergétique. Cela dit, il faudra décarboniser et délaisser progressivement les installations de production les plus polluantes à l'échelle du secteur, ce qui signifie qu'une partie des effectifs devra faire une transition. Et pour que la transition soit équitable, il sera primordial d'offrir le soutien voulu aux communautés et aux travailleurs touchés.
Le secteur de l'électricité connaît une forte croissance. Pour atteindre ses objectifs climatiques, le Canada tablera sur l'électrification pour soutenir la décarbonisation d'autres secteurs de l'économie. Il en résultera des changements majeurs dans notre marché du travail. De nouveaux emplois seront créés, mais il faudra offrir aux travailleurs des possibilités d'acquérir de nouvelles compétences pour qu'ils puissent occuper ces emplois. Le recrutement au sein des groupes sous-représentés et l'élargissement des possibilités qui leur seront offertes figurent aussi parmi les priorités de notre secteur.
Enfin, la décarbonisation du secteur ne devra pas se faire au détriment de l'abordabilité. Le gouvernement fédéral estime qu'il faudra doubler, voire tripler notre production d'électricité propre d'ici à 2050. Nous devons aussi réfléchir à la façon dont le secteur s'y prendra pour atteindre l'objectif du gouvernement de construire un réseau électrique carboneutre avant 2035.
Aujourd'hui, le 9 mai 2022, il nous reste seulement 4 985 jours pour y arriver. Pour réaliser ces objectifs, il faudra investir massivement dans l'infrastructure électrique et planifier soigneusement chaque étape. Nous devons unir nos efforts et prendre le temps nécessaire pour réussir une transition énergétique qui n'aura pas de trop lourdes conséquences sur l'abordabilité pour les Canadiens.
[Français]
Notre secteur sera au centre de la transition juste.
Nous vous remercions de nous avoir offert l'occasion de participer à cette importante étude.
Je voudrais maintenant céder la parole à Mme Branigan.
:
Merci, monsieur Bradley.
Je remercie également le Comité de me donner l'occasion de témoigner devant lui.
Je m'appelle Michelle Branigan. Je suis directrice générale de Ressources humaines, industrie électrique du Canada. Notre rôle est d'assurer le fonctionnement continu du réseau en soutenant la préparation d'une main-d'œuvre de classe mondiale et en renforçant ses capacités dans l'ensemble du secteur de l'électricité. Nous sommes un organisme national sans but lucratif dont le but est de favoriser, sans parti-pris, la collaboration entre les différentes parties prenantes pour que le secteur soit assuré de pouvoir compter sur une main-d'œuvre qui a toujours la sécurité en tête et qui est hautement qualifiée, diversifiée et productive.
Nous menons des recherches sur le marché du travail pour mieux comprendre l'offre et la demande de main-d'œuvre dans le secteur. Les résultats servent ensuite à concevoir des programmes efficaces pour combler les pénuries relevées dans le marché du travail.
Le secteur de l'électricité et le Canada dépendent de leurs travailleurs essentiels 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, mais le principe juste à temps ne s'y applique pas. Plus de 80 % des travailleurs occupent des emplois de haute technicité dans le secteur des métiers spécialisés ou du génie, notamment, et il leur faut souvent de 5 à 10 ans pour parvenir à la pleine compétence. C'est particulièrement le cas dans le domaine du nucléaire. Il faut pouvoir planifier longtemps à l'avance pour combler les besoins du marché du travail. La concertation des employeurs, des travailleurs, des décideurs et des éducateurs sera essentielle pour que le réseau électrique puisse répondre aux nouvelles demandes de charge associées à l'électrification et, bien entendu, aux nouvelles technologies et aux nouveaux processus opérationnels tels que les petits réacteurs modulaires et les systèmes de stockage d'énergie.
L'abandon des combustibles fossiles et la transition vers le recours accru aux énergies renouvelables et l'électrification devront profiter à tous. Il faudra faire bien attention de n'oublier personne. Certains travailleurs devront perfectionner leurs compétences ou se requalifier parce que des emplois disparaîtront ou évolueront, et il sera impératif de leur offrir toutes les possibilités et tout le soutien nécessaires. Par ailleurs, la transition vers des énergies propres exigera l'adoption de politiques d'inclusivité. Nous avons une obligation morale de permettre à tous les membres de notre société de choisir une voie professionnelle sans que leur genre, leurs antécédents ou une dimension quelconque de leur identité entrent en ligne de compte.
En conclusion, le secteur peut devenir un rouage important d'une transition équitable, et nous sommes fort heureux d'avoir été invités à participer à ce débat.
Merci de nous accorder votre temps.
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Merci, monsieur le président.
Merci au Comité de me permettre de témoigner aujourd'hui.
Pour commencer, je vais vous donner quelques renseignements sur Energy NL, une association qui représente quelque 460 entreprises ou organismes du secteur de l'énergie. Notre association défend les intérêts de ses membres depuis 45 ans et, tout récemment, sa vision, son mandat et son nom ont été revus pour mieux refléter les intérêts des membres et l'évolution du secteur de l'énergie.
Nous vivons une période de changement alors que nous nous apprêtons en vue de l'adoption de nouvelles sources d'énergie. Plus que jamais, l'évolution énergétique est guidée par notre compréhension des avancées dans le domaine de l'énergie et des technologies, de même que par nos compétences et notre expertise. Le pétrole et le gaz vont faire partie de notre approvisionnement énergétique pendant des décennies encore, et nous devons chercher des façons de réduire les émissions au minimum et de positionner notre industrie au premier plan des efforts collectifs vers la carboneutralité.
C'est pour cette raison que la production extracôtière de Terre-Neuve-et-Labrador est si importante. Les émissions liées à l'extraction de notre pétrole se situent à 30 % sous la moyenne mondiale et, à ce titre, il doit absolument devenir un produit phare de nos efforts diligents pour atteindre la carboneutralité.
Dans les discussions autour de l'objectif du gouvernement fédéral d'opérer une transition équitable pour les travailleurs, nous devons garder à l'esprit que notre production extracôtière est moins émissive et qu'il existe des disparités régionales à l'échelle du pays et entre les différentes sources d'énergie. Il ne faut pas tout mettre dans le même panier.
Il faut en venir à l'évidence que la transition équitable prendra une allure différente pour les travailleurs de l'est, du centre, de l'ouest ou du nord du Canada. Comme il est énoncé dans le mémoire soumis par Energy NL relativement au document de travail sur la transition équitable pour les travailleurs, notre industrie extracôtière emploie une main-d'œuvre très scolarisée et très spécialisée.
En 2021, pour un seul projet de production extracôtière de Terre-Neuve-et-Labrador, le projet Hebron, 82 % au moins des titulaires d'emplois directs équivalents temps plein pouvaient être considérés comme des travailleurs qualifiés. Ces travailleurs sont hautement spécialisés, très bien rémunérés et très motivés.
La manière dont les gouvernements parlent de la transition est importante. Si leurs messages donnent à penser que la transition se fera du jour au lendemain, ils peuvent créer un climat d'incertitude, décourager les investissements essentiels à court et à moyen terme, priver des personnes de leur gagne-pain et nuire à la santé mentale des travailleurs et des entrepreneurs. Il faut également se rendre compte que le développement dans le secteur des énergies renouvelables n'offrira pas forcément les mêmes niveaux d'emploi ou de revenu que l'industrie du pétrole et du gaz, et qu'il ne se fera pas forcément de la même manière dans toutes les régions. Les retombées économiques ne seront donc pas équivalentes pour tout le monde et toutes les communautés.
Dans ce contexte, il faudra que le groupe consultatif suggéré dans le document de travail sur la transition équitable reconnaisse le rôle et la voix des gouvernements, des organismes de réglementation et de toutes les parties prenantes de l'industrie, y compris le secteur privé, des associations industrielles, des syndicats, des établissements d'enseignement, de formation et de recherche, de même que des organismes qui militent pour la diversité au sein de la main-d'œuvre. De plus, toutes les provinces devraient avoir leur propre groupe consultatif.
Une transition équitable exigera une planification et de vastes consultations de l'industrie. Le Canada devra aussi favoriser le développement et l'adaptation technologiques pour atteindre la carboneutralité, et nous aurons besoin de programmes publics de soutien pour y arriver. En parallèle, il faudra offrir des possibilités de formation de la main-d'œuvre pour qu'elle puisse travailler dans un environnement numérique et faire en sorte qu'elle contribue à la réduction des émissions et à la transition.
Les gouvernements et les entreprises devront aussi faire en sorte que tous les secteurs canadiens se préparent en vue d'une économie sobre en carbone et cherchent des solutions pour abaisser leurs émissions. C'est un enjeu qui touche tous les secteurs et nous devons tous participer à cette lutte.
Je tiens à dire qu'Energy NL fait entièrement confiance au ministre fédéral du Travail, le , qui vient de chez nous et qui est parfaitement conscient des enjeux pour les travailleurs du secteur des ressources naturelles.
Pour conclure mon exposé, je vais vous soumettre les recommandations d'Energy NL.
Il faut tenir compte des disparités régionales, pour ce qui concerne entre autres les produits énergétiques et les lieux de travail des travailleurs. Une approche unique ne sera pas efficace.
Energy NL recommande que chaque province ait son propre groupe consultatif, formé de représentants du gouvernement, de l'industrie, des syndicats et d'autres parties concernées. Il faudra également faire une évaluation du marché du travail dans chaque province, qui comprendra une analyse des répercussions sur les communautés.
Nous recommandons au gouvernement du Canada de financer la recherche, le développement, la mise à l'essai, la mise en place et l'adaptation de technologies pour aider les différents secteurs à réaliser l'objectif de carboneutralité et à assurer le perfectionnement des compétences de la main-d'œuvre afin qu'elle puisse travailler dans un environnement numérique.
Les gouvernements doivent être conscients des répercussions que leurs déclarations sur la transition peuvent avoir sur les travailleurs, les communautés et les entreprises. Toutes les industries, pas seulement l'industrie du pétrole et du gaz, doivent participer à l'atteinte de la carboneutralité et à la transition équitable pour les travailleurs.
Energy NL recommande également que le gouvernement adopte une approche globale, qui mettra à contribution tous les ministères et organismes concernés, pas uniquement Ressources naturelles Canada.
Je vous remercie de nouveau de nous accorder votre temps. Je me réjouis de poursuivre la discussion sur cette question.
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Merci, monsieur le président, et merci, distingués membres du Comité.
Je tiens tout d'abord à souligner que je travaille, vis et me divertis sur les terres traditionnelles et visées par un traité de la Première Nation des Mississaugas de Credit.
Partout au Canada, les communautés doivent affronter des conditions de plus en plus difficiles, qui accentuent la situation de précarité des plus vulnérables. L'économie canadienne se trouve actuellement devant trois grands défis: le rétablissement après la pandémie de COVID‑19; la décarbonisation de ses activités et l'élimination des inégalités pour que tous puissent bénéficier d'une transition prospère.
Iron and Earth représente des travailleurs, des amis et des familles du secteur des combustibles fossiles. Nos travailleurs apportent au secteur de l'énergie une expérience technique qui devra être mise à profit pour que la transition énergétique soit juste et équitable. Toutefois, cette transition énergétique soulève plusieurs défis pour nos travailleurs. L'accès restreint à diverses possibilités préoccupe beaucoup de travailleurs qui craignent que le manque de formation ou de soutien professionnel les laisse en plan dans cette transition, même s'ils souhaitent ardemment participer à une économie sobre en carbone.
Le Canada devra investir dans le perfectionnement de la main-d'œuvre, dans les entreprises et les infrastructures, ainsi que dans la revitalisation de l'environnement. En réponse à la proposition de transition équitable, Iron and Earth a établi un plan de transition prospère en quatre points qui met l'accent sur les Autochtones, les travailleurs du secteur des combustibles fossiles et les communautés énergétiques, qui doivent occuper une place centrale dans ce débat. En premier lieu, notre plan prévoit la mise en œuvre de projets de perfectionnement intégrant des expériences de travail pratiques et réelles, et l'accès prioritaire des travailleurs autochtones ou qui se heurtent à des obstacles à l'emploi dans l'industrie. Deuxièmement, le plan prévoit des projets de repositionnement pour aider les entreprises manufacturières à se réoutiller et à revoir leur offre de services afin de l'adapter à la nouvelle demande de produits issus d'industries sobres en carbone. Le troisième point vise des projets de modernisation et de conversion afin de réduire l'intensité carbonique des infrastructures à long terme, ainsi que des projets de conversion d'anciennes infrastructures. Le quatrième et dernier point du plan propose la mise en œuvre de solutions de lutte contre les changements climatiques dirigées par des Autochtones, qui comprendront des mesures d'atténuation des effets, d'adaptation et de remise en état.
Iron and Earth a aussi conçu un programme de mise en œuvre d'une transition équitable qui tient compte des points de vue des travailleurs de l'industrie des combustibles fossiles et de leurs communautés, ainsi que des Autochtones de différentes communautés et nations. Le programme répond aux besoins de tous ces gens, et particulièrement les plus vulnérables et ceux qui sont historiquement laissés pour compte dans le débat public, c'est-à-dire les personnes discriminées en raison de leur race ou de leur identité sexuelle, qui vivent dans la précarité sur le plan du logement ou qui sont sous-employées. Nous tenons compte des points de vue non favorables à la transition ou à tout nouveau développement dans les communautés. Il faut aller au‑delà de la consultation et écouter sincèrement ce que les communautés et les travailleurs ont à dire dans le cadre d'un dialogue continu.
Le programme devrait servir de modèle pour la mise en œuvre d'une transition équitable dans toutes les communautés énergétiques du Canada. Il fera comprendre aux travailleurs et à leur communauté ce que représentera une transition équitable pour eux, en mettant l'accent sur l'économie locale, les possibilités d'emplois et les ressources offertes, y compris les programmes de perfectionnement et le portail sur les carrières liées aux changements climatiques.
Le gouvernement doit s'assurer de la cohérence de ses messages. Il peut être confondant d'apprendre que le grand projet extracôtier de combustibles fossiles Bay du Nord a été approuvé peu de temps après l'annonce d'un budget très axé sur l'environnement et la recommandation d'un organisme comme le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat de ne pas démarrer de nouveaux projets dans ce secteur. Il devient difficile pour les travailleurs, les familles et les communautés de savoir qui et quoi croire. La transition juste et équitable du secteur de l'énergie doit commencer par un message clair et cohérent de l'ensemble des secteurs du gouvernement.
Cela m'amène au point suivant de mon exposé, soit la coordination nécessaire entre les municipalités, les provinces et le fédéral. Actuellement, le démarrage de projets axés sur les énergies propres est compliqué en raison des lois et des règlements contradictoires des différents ordres de gouvernement. Plusieurs ministères fédéraux participent à la transition équitable, mais aucun ministère, groupe ou comité n'a reçu le mandat de superviser l'élaboration, la gestion et la mise en œuvre de politiques axées sur cette transition. Il faut un organisme central, qui ne sera pas un groupe consultatif puisque les conseils peuvent toujours être ignorés. Cet organisme devra disposer des pouvoirs requis pour veiller à ce que la législation soit centrée sur les besoins des travailleurs et pensée en conséquence.
En résumé, pour favoriser une transition juste et équitable du secteur de l'énergie, il faut mettre les communautés au premier plan, permettre à tous ceux qui le veulent d'y participer et être à l'écoute. Il faudra octroyer du financement et des ressources pour le perfectionnement des compétences à l'échelle nationale, créer des possibilités de carrière en favorisant le repositionnement des entreprises, la modernisation et la conversion des infrastructures, et soutenir les solutions de lutte aux changements climatiques conçues par des Autochtones. Il faudra en outre charger une autorité centrale de superviser l'élaboration, l'administration et l'application d'une législation sur la transition équitable. Et, dernier point mais non le moindre, il faudra veiller à ce que les messages soient simples et cohérents.
Merci.
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Je vous remercie. C'est une excellente question.
Il y aura des emplois dans la production d'énergie, qu'il s'agisse d'hydrogène propre, de transmission d'électricité ou d'autres choses du genre. Ce sont des emplois hautement spécialisés et bien rémunérés. Il y aura également des emplois dans le secteur des transports. J'ai parlé de la transition vers les véhicules électriques dans le secteur de l'automobile, et nous constatons déjà un grand nombre d'emplois dans ce secteur, qui devrait continuer à croître.
Un autre domaine est celui du bâtiment, dans la modernisation et l'installation de systèmes CVCA. Il existe en fait un potentiel énorme d'emplois pour les électriciens, les travailleurs de la construction et autres au fur et à mesure que nous modernisons et rénovons notre parc immobilier pour le rendre plus efficace et le faire passer à des sources d'énergie plus propres, comme les pompes à chaleur électriques et les systèmes de refroidissement.
Il y a ensuite quelques autres domaines de croissance de l'emploi, comme je l'ai mentionné, sur le plan des piles. Je ne suis pas en mesure de vous fournir des chiffres exacts concernant le secteur minier pour les métaux et les minéraux essentiels, jusqu'au raffinage. Le Canada pourrait faire davantage de raffinage afin d'alimenter la production des cathodes, des anodes et des cellules et la mise en place de l'ensemble de l'approvisionnement en piles, en lien avec le secteur automobile. Au cours des six derniers mois, nous avons constaté que le Canada a vraiment commencé à décrocher certains de ces grands projets et les emplois qui les accompagnent.
Comme c'est le cas dans le secteur des combustibles fossiles ou dans n'importe quel secteur, lorsque l'on construit des projets d'énergie propre, ceux‑ci créent des milliers d'emplois dans la phase de construction, puis ils se poursuivent avec des emplois permanents. Un rapport publié par Iron and Earth aux États-Unis — et j'aimerais beaucoup qu'Iron and Earth en produise un aussi au Canada — montre qu'il y a une transition de compétences d'environ 90 % entre nos travailleurs actuels du secteur de l'énergie et les travailleurs de l'énergie propre de demain.
Cependant, j'appuie tout ce qui a été dit au sujet de l'amélioration des compétences et de l'aide au positionnement des gens pour ces emplois.
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Comme Mme Smith l'a dit, si l'on considère l'augmentation du nombre de véhicules électriques sur nos routes, il faudra plus d'installateurs de VE, par exemple. Il faudra également des personnes travaillant dans le domaine de la vente et du marketing pour faire connaître la valeur des véhicules électriques aux consommateurs, afin de s'assurer que ces derniers sont prêts à s'adapter. C'est quelque chose d'important dans ce domaine.
Quant aux bâtiments, là encore, si l'on prend en compte les travaux d'accroissement de l'efficacité énergétique et autres, il s'en créera de nouveaux tout au long de la chaîne d'approvisionnement. En rétrospective, on peut voir comment notre génération a évolué pour inclure l'énergie éolienne et l'énergie solaire; notre main-d'oeuvre comprend maintenant des techniciens en énergie éolienne et en énergie solaire, ce qui n'était pas le cas il y a dix ans.
Les emplois dans le domaine de la recherche et du développement seront importants, en particulier si l'on considère le stockage de l'énergie qui est nécessaire pour faire face au climat canadien. Prenons l'exemple des petits réacteurs modulaires et les aptitudes et compétences qui seront nécessaires pour en gérer l'adoption à grande échelle. En 2027 et 2028, l'Ontario et la Saskatchewan déploieront nos premiers PRM.
Tous ces emplois nécessiteront des capacités et des compétences assez particulières pour que nous disposions de la main-d'oeuvre dont nous avons besoin. Pour donner un exemple, nous avons mis au point il y a environ un mois...
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Madame Joseph, prenons la moyenne des ours. Chez moi, au Saguenay‑Lac‑Saint‑Jean, je dis à mes concitoyens que les compagnies pétrolières ne veulent pas se contenter de crédits d'impôt de 50 % et qu'elles veulent des crédits d'impôt de 75 %.
Quand je regarde les profits de ces compagnies, je constate, par exemple, que MEG Energy a vu une augmentation de 68 % de ses profits au cours de la dernière année. L'Impériale, pour sa part, fera des profits supplémentaires de 1,2 milliard de dollars pour l'année qui vient. Il en va de même pour l'entreprise Canadian Natural Resources, dont les profits ont quasiment doublé, et qui engrangera 3,1 milliards de dollars. Malgré cela, on demande au gouvernement fédéral de payer la note pour les stratégies de captation de carbone.
Dans l'expression « transition juste », il y a le mot « juste ». Je pense que cette situation est profondément injuste pour les autres secteurs d'activité.
Êtes-vous d'accord avec moi à ce sujet?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Merci à tous les témoins qui se sont joints à nous aujourd'hui. J'ai beaucoup aimé ce que vous avez dit, mais j'ai des questions très préoccupantes. En préambule à mes questions, je vais décrire mon expérience.
Je tiens à remercier mon collègue, l'intervenant précédent, qui a vraiment souligné la gravité des problèmes auxquels le Canada est confronté, en particulier en ce qui a trait à notre économie, tandis que nous envisageons d'injecter des sommes considérables pour renflouer ces entreprises, notamment celles que Mme Joseph représente et avec qui j'ai eu l'occasion de communiquer. J'ai travaillé pour plusieurs de ces entreprises, en fait. Je viens des sables bitumineux de Cold Lake. J'ai travaillé dans les sables bitumineux. Je veux vous parler un peu des entreprises qui demandent un partenariat avec le Canada et de la façon dont elles ont traité ma collectivité.
Je suis originaire de l'Établissement métis de Fishing Lake, une collectivité autochtone qui, à l'heure actuelle, demande encore aux sociétés pétrolières de payer leurs impôts, au même titre que de nombreuses municipalités rurales de l'Alberta. Selon le président de l'association des municipalités rurales de l'Alberta, il y a 253 millions de dollars d'impôts impayés qui sont dus aux collectivités rurales de l'Alberta. Ces collectivités sont majoritairement autochtones et elles ont besoin de cet argent. Elles doivent être en mesure de payer les routes, les services et les choses de base, mais ces entreprises imposent cette dette — ce fardeau fiscal impayé — aux gens ordinaires, aux gens de tous les jours. Cela tue les collectivités.
Je veux aller plus loin. Ces projets ne tuent pas seulement les collectivités. Ils causent un préjudice aux familles. Je tiens à remercier la témoin de Iron and Earth d'avoir parlé des familles et des travailleurs. Mon père et moi étions des travailleurs de l'énergie. Mon père est mort sur un chantier énergétique. Savez-vous ce que CNRL a dit? Ils nous ont envoyés paître. C'est ça le sort des travailleurs aujourd'hui.
Maintenant, ils demandent un partenariat avec le gouvernement. Depuis quand s'associe‑t‑on avec des criminels?
Il est absolument injuste pour les hommes et les femmes qui travaillent dans ces collectivités et pour leurs familles d'être liés à des entreprises qui ne veulent pas payer leur juste part, payer leurs collectivités ou payer les programmes et avantages de base que mérite tout travailleur.
C'est en partie pour cela que je suis ici aujourd'hui. C'est pour parler de cela. Il s'agit d'une étude sur l'équité et l'égalité. Nous avons seulement parlé de distribuer de l'argent ici. Qu'en est‑il des familles qui ont besoin de cet argent?
Madame Joseph, ces entreprises ont gagné des milliards. L'intervenant précédent a mentionné 3,3 milliards de dollars et elles veulent toujours de l'argent. Ces entreprises ne paient même pas leurs impôts. Elles payent les actionnaires avec cet argent. Ce ne sont pas de bons partenariats.
Madame Joseph, lorsqu'il s'agit de s'assurer que ces collectivités ont ce dont elles ont besoin, allez-vous dire à ces membres de votre association de payer leur juste part en Alberta? Les gens n'avancent pas. Vont-ils payer leurs impôts?
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C'est mon temps de parole. Je suis désolé, madame Joseph.
Ces entreprises doivent démontrer qu'elles sont de bons partenaires financiers. Ces collectivités souffrent de déficits massifs en matière d'infrastructures.
J'étais directeur national des établissements métis dans le Nord de l'Alberta lorsque l'incendie de Chuckegg Creek a sévi. Presque tous les éléments d'actif de cette collectivité étaient en danger. Nous avons perdu 15 maisons. Savez-vous ce que les entreprises présentes dans cette collectivité sont allées défendre en premier? Leurs actifs pétroliers, pas les collectivités.
Nous parlons de l'argent public, de l'utilisation de la justice et de l'utilisation de l'équité dans cette étude. Nous devons tenir compte du fait que ces entreprises n'ont pas payé leur juste part et ont permis aux travailleurs, aux familles et aux municipalités rurales d'en payer littéralement le prix. Ces 253 millions de dollars auraient pu aller à des gens qui sont en difficulté en ce moment, et nous ne pouvons même pas obtenir une réponse claire pour savoir s'ils vont payer leurs impôts.
En quoi est‑ce équitable? En quoi est‑ce un avenir pour les Canadiens?
Merci beaucoup, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins ici aujourd'hui. J'ai trouvé ce que chacun d'entre vous avait à dire très instructif.
Étant originaire du Canada atlantique, du Nouveau-Brunswick, permettez-moi de commencer par dire que j'aimerais remercier les personnes qui travaillent dans le secteur de l'énergie au pays et les travailleurs qui ont travaillé dans ce secteur, dont un grand nombre ont voyagé du Canada atlantique jusqu'à l'Ouest pour travailler, puis sont revenus et ont pu aider à subvenir aux besoins de leur famille.
De plus, grâce aux paiements de transfert, nous avons pu maintenir les services de soins de santé dans notre province, nous avons continué à construire des écoles et nous avons pu avoir des infrastructures, en grande partie grâce aux travailleurs de nos secteurs énergétiques.
Je vous remercie. Merci d'avoir pris le temps de partager avec nous vos points de vue. Nous vous en sommes reconnaissants.
J'ai quelques questions rapides à poser à quelques-uns des témoins.
Je commencerai par vous, M. McTeague.
Le Canada a un potentiel incroyable dans le secteur des ressources. Nous avons certains des meilleurs règlements environnementaux au monde en ce qui concerne l'extraction de l'énergie et l'exploitation des ressources, et le monde veut plus d'énergie canadienne. Il demande plus d'énergie canadienne.
Ce que j'entends chez moi, dans ma région du Canada atlantique, c'est ceci: pourquoi ne fournissons-nous pas au monde plus d'énergie canadienne alors qu'ils en demandent? Pourquoi ne remplaçons-nous pas le pétrole des dictateurs par du bon pétrole et des ressources énergétiques démocratiques alors que le monde en a désespérément besoin, et pourquoi n'aidons-nous pas le monde à passer du charbon dans certaines régions, peut-être, au bon gaz naturel liquéfié canadien?
Je me demande si vous pouvez répondre à cette question et si Mme Johnson pourrait enchaîner avec la suite le plus rapidement possible, car j'ai plusieurs questions à poser.
Monsieur McTeague, à vous la parole.
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Je pense que les Canadiens ont pu, pendant un certain temps, tenir pour acquise une énergie bon marché et abordable, mais nous avons vu des politiques de ce Parlement qui ont constamment fait des dommages importants pour ce qui est de nous permettre non seulement de mettre notre produit sur les marchés internationaux, mais, surtout, d'aider les Canadiens.
Vous n'avez pas à aller beaucoup plus loin que de regarder la valeur du dollar canadien. La dernière fois que nous avons vu du pétrole à 100 dollars, le dollar canadien était à parité avec le dollar américain. Nous fixons le prix de tout en fonction de cette devise, et c'est pour cette raison que les Canadiens se retrouvent continuellement et constamment à la traîne.
Ne vous y trompez pas. Lorsque le monde dit: « Nous avons besoin de plus d'énergie », l'autre source étant la Russie, l'autre source étant l'Iran, l'autre source étant l'Arabie saoudite et l'autre source étant, dans une certaine mesure, le Venezuela, il incombe vraiment à tous les dirigeants de ce pays de reconnaître l'importance de notre énergie.
Bien qu'elle ne soit pas parfaite, nous ne faisons pas assez pour célébrer le fait que nous avons un menu assez important d'options énergétiques vertes. La dernière chose que nous devrions faire est de permettre à d'autres pays de menacer la sécurité du monde en utilisant du pétrole et du gaz naturel.
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Absolument. Merci, M. McTeague.
Je veux passer de cet aspect particulier aux types d'emplois que le secteur de l'énergie fournit et aux types de salaires qu'il offre. Lorsque nous parlons de la transition que nous envisageons, je crois comprendre que, par une froide journée d'hiver en Alberta, l'énergie solaire et l'énergie éolienne pourraient répondre à environ 1 % des besoins énergétiques élémentaires des Albertains.
Même si nous voulons aller dans ce sens — et c'est formidable qu'il y ait de l'énergie de remplacement en ligne — la réalité est qu'elle n'est pas encore prête pour remplacer l'énergie sur laquelle nous comptons. Je pense qu'il y a une grande histoire canadienne de l'énergie à raconter, et cela s'applique également à nous dans l'Est.
Je veux m'adresser à Mme Johnson.
Quelle est l'importance du secteur de l'énergie pour l'économie de notre région, en fournissant des emplois et en aidant nos régions à prospérer, qui ont eu la réputation d'être des régions pauvres? Il a aidé à faire de notre région une partie qui pourrait en fait contribuer faire croître et prospérer l'économie globale du Canada.
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Comme je l'ai dit, il y a un énorme potentiel d'emplois dans tout le pays, tant dans le secteur de l'énergie que dans les industries à faible émission de carbone, des choses comme une plus grande exploitation de notre secteur minier, l'augmentation de la fabrication de choses comme les batteries et de choses qui correspondent vraiment au Canada et à ce que le Canada possède, comme nos métaux et minéraux essentiels, par exemple, et notre électricité propre.
Je tiens à souligner une chose: le Canada ne contrôle pas la transition énergétique. En fait, c'est un mouvement mondial qui est en train de se produire. Ce que nous voyons actuellement avec la crise en Ukraine et en Russie est une crise à court terme concernant l'approvisionnement en énergie, principalement le pétrole et le gaz, mais cela a également incité l'Union européenne, qui a été le chef de file de la transition énergétique, à réduire sa dépendance à l'endroit des combustibles fossiles importés. Je crois vraiment que cela préfigure la direction que prendra l'économie mondiale. Pour les discussions de ce Comité, nous devons vraiment réfléchir à la direction que prend la rondelle.
Je vis ici, en Colombie-Britannique, où nous sommes en train de construire LNG Canada. Je pense que l'installation sera mise en service en 2025. Elle produira du gaz naturel liquéfié pour l'exportation. Ce projet est en gestation depuis des années et, selon les prévisions de l'Agence internationale de l'énergie, nous avons déjà atteint la pointe de la demande de pétrole et que, même si le gaz continue d'augmenter, nous atteindrons la pointe vers 2035.
Voyons dans quoi nous allons investir aujourd'hui pour nous préparer aux emplois de demain. Ces énergies sont l'électricité propre, le stockage — qu'il s'agisse de batteries ou d'autres formes de stockage — et l'hydrogène. Voici l'occasion de tirer parti des atouts du Canada dès maintenant. On investit actuellement, dans un certain nombre de cas, dans l'hydrogène bleu, qui utilise notre gaz naturel. Une fois que nous aurons augmenté notre approvisionnement en électricité propre, nous pourrons fabriquer de l'hydrogène à partir d'eau et d'électricité propre, et ce sera un produit d'exportation.
Je veux m'adresser à M. McTeague, étant donné le temps qui m'est imparti. J'ai aimé, dans votre exposé, vos remarques sur l'opportunité par rapport à la réalité des prix de l'énergie, et les niveaux élevés des prix par rapport à l'équilibre de ce que le consommateur peut absorber. Aussi, le fait que l'on nous ait donné l'occasion d'envisager les problèmes comme s'ils pouvaient être réglés par une solution rapide. J'aime vraiment la remarque sur le fait que de nombreuses sources ne sont pas extensibles. Vous pouvez prendre l'exemple de l'Allemagne.
Mme Smith, de Clean Energy, a dit que l'énergie propre était une solution. Je pense que c'était sa dernière remarque. Elle a également dit que les factures d'électricité seront plus élevées. Les jeunes familles se débattent aujourd'hui avec les prix élevés que nous constatons en raison de l'inflation et d'autres facteurs liés au logement. En dernier lieu, elle a dit que c'est bien, qu'on va payer maintenant et économiser plus tard.
Comment cela va‑t‑il se produire et est‑ce raisonnable, étant donné qu'ils ne peuvent même pas acheter une maison, sans parler d'une voiture maintenant?
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Ce sont les grandes questions du jour que vous, en tant que politiciens, devrez traiter, mais je peux vous dire, d'après mon expérience ici, en Ontario, une province qui a déjà produit une quantité importante d'énergie propre, que le coût a été important. L'Ontario a recueilli 6,5 milliards de dollars chaque année pour compenser le coût de l'énergie dite verte.
Soit dit en passant, l'énergie verte dans ma province n'a pas permis de créer des emplois transitoires. Bien au contraire, nous avons assisté à une disparition d'emplois dans le secteur de l'énergie. Cela mis à part, je crois que ce que nous faisons ici, c'est peut-être ignorer la situation dans son ensemble. Ces occasions existent si les subventions se poursuivent. Nous avons votre gouvernement ou un gouvernement au Parlement qui est assis sur certaines des plus grandes dettes record que j'ai vues de mon temps. J'ai été député dans un Parlement qui essayait de réduire ces déficits très importants qui sont devenus très compliqués à gérer.
Je pense que nous pouvons réaliser cette transition dont les gens parlent sans cesse, mais celle‑ci ne se produira pas parce que vous choisissez 2030 ou 2050. De nombreux pays hésitent à s'engager dans cette voie, car elle n'est pas seulement coûteuse. Cela a mis le monde dans une position beaucoup plus dangereuse en matière de sécurité, et de sécurité énergétique en particulier.
D'ailleurs, ce qui s'est passé en Europe en ce qui concerne la Russie — bien avant que la Russie ne rencontre les troupes à la frontière de l'Ukraine —, c'est que nous avions un très grave problème d'énergie et d'approvisionnement. Cela était dû en grande partie au fait qu'on a dit aux entreprises énergétiques de ne pas investir dans le pétrole et le gaz. Nous n'en voulons plus. L'année dernière, l'Agence internationale de l'énergie a déclaré que nous n'avions plus besoin de pétrole et que nous devrions arrêter complètement de produire des combustibles fossiles. Il faut s'en débarrasser. Deux semaines plus tard, ils se sont trompés dans leurs données et ont dit: « Attendez une minute. OPEP, s'il vous plaît, fournissez-nous un peu plus de pétrole. »
Nous ne pouvons pas avoir des politiques qui reposent sur des vœux pieux. Nous devons être pratiques et pragmatiques, et être pragmatique aujourd'hui signifie commencer à écouter les consommateurs qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts.
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Je pense simplement que nous devons être pragmatiques. L'idée, c'est que nous pouvons réaliser ces choses, mais nous allons le faire en comprenant les limites de la technologie actuelle. Nous pouvons tous souhaiter un avenir plus rose et prospère, mais nous n'y parviendrons pas si nous faisons simplement table rase sans discernement.
Afin de passer à cette prochaine étape dans les 10, 20, 50, 100 ou 150 prochaines années, je pense que nous devons reconnaître que le Canada, avec ses technologies, est la voie de l'avenir. Nous pouvons les fournir aussi à d'autres pays, mais nous ne pouvons pas le faire en disant simplement: « les compagnies pétrolières ont fait beaucoup d'argent cette année. » Bien sûr qu'elles ont fait de l'argent cette année, parce qu'on leur dit de ne pas réinvestir. Bien sûr, les compagnies de gaz naturel peuvent offrir une possibilité de remédier à la situation en Europe et en Asie, mais nous avons toujours dit non aux pipelines et non aux infrastructures, alors que nous nous concentrons uniquement sur une option qui n'est pas encore réalisable.
Je ne suis pas en désaccord avec la nécessité de faire ces choses. Je pense simplement que nous précipiter comme nous l'avons fait, et ne pas suivre ce qui s'est passé en Europe, c'est manquer de vision, pour le dire crûment.
Je suis désolé, je saute du coq à l'âne, mais je veux aborder beaucoup de sujets en peu de temps.
Certains témoins nous ont dit, ou du moins semblaient adopter l'approche suivante: soit vous êtes du côté de l'environnement, soit vous êtes du côté des emplois canadiens, et il n'y a pas de position de compromis. Je ne suis pas d'accord. Je pense qu'il y a certainement beaucoup d'avantages à soutenir les emplois canadiens et les industries canadiennes, surtout du point de vue environnemental. Je pense que nous parlons d'une partie de l'énergie qui provient de régimes comme celui de la Russie et d'autres, mais au‑delà du point de vue de la sécurité mondiale, je pense que nous devons aussi parler de l'environnement. J'ai eu l'occasion de faire des visites, notamment dans le Nord de l'Alberta, et je sais que notre secteur de l'énergie fait de l'excellent travail pour devenir plus efficace et écologique.
Je me demande si vous pouvez aussi commenter certains de ces efforts.
Oui, il y a des défis à relever dans tous les aspects de la question, certainement en ce qui concerne la production. Le fait est qu'il est plus difficile aujourd'hui qu'il y a 10 ans de construire des infrastructures. Les défis liés au choix de l'emplacement, à l'obtention des approbations, à la complexité de ce travail ont tout simplement augmenté. C'est la réalité avec laquelle nous devons composer et c'est un problème auquel tous les acteurs du secteur s'attaquent.
Oui, nous allons avoir besoin de deux à trois fois plus d'électricité propre. Il s'agira d'une combinaison de production à grande échelle sur le réseau, de ressources d'énergie distribuées à petite échelle et de ressources communautaires. Cependant, une grande partie de l'infrastructure devra aussi être construite aux fins de la distribution. Le défi à cet égard est que nous n'avons pas de fonction de coordination infranationale efficace pour planifier et construire la distribution à l'échelle régionale. Cela se fait exclusivement à l'échelle provinciale.
Nous avons récemment commandé des recherches sur d'autres administrations qui ont mieux réussi à construire des infrastructures de distribution et sur les leçons à retenir que nous pourrions appliquer au Canada et nous vous les transmettrons.
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Merci, monsieur Simard.
J'aimerais poser quelques questions à M. McTeague.
Tout à l'heure, vous nous avez mis en garde contre la tendance à aller trop vite parce que c'est la mode. J'ai l'impression que nous devons agir rapidement parce que les climatologues nous disent que c'est ce que nous devons faire pour notre survie en tant qu'espèce. Cependant, j'ai mieux compris votre commentaire lorsque j'ai pris connaissance d'une lettre que vous avez écrite sur votre blogue dans laquelle vous dites que le dernier rapport du GIEC tient d'un alarmisme contre les combustibles fossiles et que vous craignez la rhétorique, la bureaucratie verte et les programmes sans intérêt.
Dans le plus récent budget, le gouvernement a attribué 7,1 milliards de dollars d'ici à 2030 à la capture et au stockage du carbone. La représentante d'Iron and Earth nous a dit qu'une partie de son plan en quatre points consiste à s'assurer que les travailleurs acquièrent de nouvelles compétences. Ils ont proposé 10 milliards de dollars pour affecter les fonds à la formation des travailleurs.
Ne seriez-vous pas en faveur d'une réaffectation des fonds destinés à la capture du carbone au profit de la formation des travailleurs?
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Merci pour cette question, monsieur Morrice.
Écoutez, je pense que nous devons reconnaître que la soi-disant transition pour les travailleurs a été tentée ici en Ontario. Elle n'a pas donné de très bons résultats et beaucoup de ces travailleurs sont toujours à la recherche d'un emploi et sont retournés dans les secteurs traditionnels.
Nous devons reconnaître qu'il est préférable que les sommes d'argent engagées pour les subventions aient une fin, car si vous avez besoin de subventions pour encourager les gens à acheter quelque chose, pour qu'ils construisent quelque chose et pour qu'ils entretiennent quelque chose, tôt ou tard, quelque chose va céder. Avec l'essence à 2 $ le litre dans tout le Canada aujourd'hui, je peux vous dire que peu de gens sont prêts à accepter, à mon avis, que nous soyons allés un peu trop vite sur cette idée que nous pouvons soudainement souhaiter l'abandon des combustibles fossiles et, en même temps, offrir aux gens un niveau de vie qu'ils en sont venus à attendre.
Nous ne sommes pas parfaits, mais nous sommes meilleurs que la plupart des pays. Dans ce contexte, je pense qu'il faut faire très attention à la vitesse à laquelle nous avançons, parce que je pense qu'à ce stade, le fait d'accabler les gens du fardeau des coûts du chauffage, de l'électricité, du gaz naturel et d'autres facteurs importants dans notre société ne nuit pas seulement aux Canadiens. Cela nuit au monde et le prive de ce dont il a désespérément besoin et de ce que le Canada peut produire. Je pense que nous sommes tous gagnants sous ce rapport, mais comprenez que la capacité à faire cette transition ne peut pas se concrétiser simplement parce que certaines personnes disent que c'est la voie à suivre.
Quant à la science, je suis convaincu. Je me range du côté de gens comme Steven Koonin et son livre Unsettled et beaucoup d'autres personnes diront la même chose.
Il y a beaucoup de débats et de discussions à ce sujet. Je suis prêt à écouter, mais je suis aussi prêt à dire que nous ne pouvons pas faire table rase sans discernement. Nous devons défendre les Canadiens et nous assurer qu'ils font la bonne chose, la chose responsable, sans leur causer du tort.
Il a été formé par l'Organisation météorologique mondiale et les Nations unies. Vous avez qualifié le rapport d'alarmisme contre les combustibles fossiles. J'en parle parce que je me demande pourquoi vous êtes ici, monsieur McTeague.
Je vois que vous n'êtes pas un expert en transition équitable, mais en matière de déni des changements climatiques, vous êtes imbattable.
Sur Twitter, je vous vois dire que de nombreux Canadiens s'accrochent au faux récit d'une « urgence » climatique et vous dites aux Canadiens qu'il n'y a rien à voir ici, juste l'amère récolte de notre apaisement en matière d'alarmisme climatique. L'emploi du mot « apaisement » m'étonne. Puis, dans un autre blogue, vous dites, et vous y avez fait allusion ici, que la science des changements climatiques est loin d'être établie et que nous ne sommes pas en crise et que nous ne devrions pas anticiper une crise.
En fait, je n'ai pas été étonné de l'intervention des conservateurs, car ils ont toujours eu pour position ici de nier la science du climat, et ils ont donc un type dont le fil Twitter ne sert qu'à ridiculiser la crise et à la qualifier de capitalisme « woke ». Le fait qu'il affirme qu'il n'y a pas de science sur ce sujet est ridicule. C'est une affirmation que les conservateurs apprécieront. J'essayais en fait de comprendre d'où M. McTeague tenait sa science.
Il dit que les gens se réveillent. Il fait référence aux « gilets jaunes » en France. Mon souvenir était vague, alors j'ai fait des recherches. CNN dit que les gilets jaunes attisent les flammes de l'antisémitisme en France, ABC affirme que les gilets jaunes sont accablés par l'intolérance et l'extrémisme. France 24 dit que la violence est vue comme légitime par les gilets jaunes.
Je veux qu'on sache que la personne qu'ils ont déléguée ici pour représenter leurs intérêts en matière d'accessibilité financière dit que les personnes dont nous devons apprendre sont les extrémistes en France qui croient que la violence est acceptable. Il dit que la science est ridicule et que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat est un groupe d'extrémistes.
Assez parlé. Je vous remercie. Je n'ai plus besoin de temps.
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Eh bien, ce n'est pas le cas.
Bien sûr, nous devons reconnaître que lorsque nous comparons strictement certaines énergies renouvelables comme l'énergie solaire ou, dans ce cas‑ci, l'énergie éolienne, elles ne sont pas efficaces à moins d'être secondées, habituellement par du gaz naturel ou, comme je pense que Mme Smith l'a souligné, par d'autres sources d'électricité. Bien sûr, dans ma province, il s'agirait du nucléaire.
Je pense que pour beaucoup d'entre nous, l'enjeu tient toutefois au fait que nous voyons une situation où la réalité des énergies renouvelables à coût élevé fait augmenter les coûts pour les contribuables, non seulement pour le coût de l'électricité comme tel, mais aussi…
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Il est très important de faire participer l'ensemble de la collectivité, car il faut que tout le monde s'exprime. La transition ne se fera pas que sur une base individuelle. Cette transition énergétique va mobiliser tout le monde, et elle va se produire.
Si je peux me permettre une remarque, dans mon organisation, nous travaillons avec de nombreuses collectivités éloignées et autochtones et certaines personnes ont dit aujourd'hui que le Canada avait une énergie bon marché et abordable. C'est peut-être le cas si vous vivez dans une région métropolitaine, mais je parle avec des gens qui vivent dans des réserves et qui paient 500 à 700 $ par mois pour l'électricité. C'est fou ce qu'ils paient. L'énergie ne peut être considérée comme bon marché et abordable lorsqu'un quart de votre salaire est consacré à l'électricité.
C'est pour ce genre de situations qu'il est nécessaire de faire participer l'ensemble de la collectivité, car cela touche tout le monde. Si vous installez une ferme solaire ou des éoliennes, une centrale géothermique, des thermopompes ou si vous faites des rénovations... Les rénovations sont très importantes, surtout dans les collectivités citées, car les logements sont insuffisants. Ces maisons ont déjà besoin de plus d'énergie pour le chauffage, la climatisation et pour le fonctionnement de base.
C'est un problème communautaire. Nous ne le voyons peut-être pas parce que nous ne vivons pas dans ce genre de collectivités, mais c'est un problème communautaire.
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Sur ce, mesdames et messieurs, nous n'avons plus de temps.
J'aimerais remercier sincèrement tous les témoins de leur présence parmi nous. Vos témoignages ont été très utiles, même avec certains échanges stimulants. Nous disposons de très bons renseignements et je vous suis reconnaissant de l'information que vous nous avez fournie qui nous aidera à rédiger notre rapport, que nous espérons achever avant la fin de la session.
J'espère que les membres seront indulgents à mon endroit. Nous disposons des ressources nécessaires pour cinq minutes et j'aimerais aborder rapidement trois points.
Nous pouvons laisser partir les témoins, avec un énorme « merci » pour votre aide.
Le premier point dont je tenais à vous faire part concerne le point que M. Angus a soulevé. Le Congrès du travail du Canada doit comparaître le 16 mai, il est donc sur la liste.
Le deuxième point, c'est que quelques personnes ont demandé à assister au congrès sur l'exploration et l'exploitation minières de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs. Nous avons jusqu'à aujourd'hui pour approuver la participation de ces personnes et la demande doit être soumise d'ici demain pour être approuvée par le Comité de liaison vendredi au plus tard.
Nous n'avons pas eu l'occasion de sonder tous les membres du Comité. Nous avons établi un budget pour la participation de l'ensemble du Comité et il a été distribué aux membres pendant la période de questions aujourd'hui. Vous devriez avoir eu l'occasion de le consulter. Je me demande si je peux demander à quelqu'un de le proposer, puis nous voterons pour le présenter. Nous sonderons ensuite les membres et nous pourrons toujours le réduire. Il est plus facile de procéder ainsi, au lieu d'établir un budget plus petit et de l'approuver à la hausse.
Allez‑y, monsieur Angus.
Mon dernier point, et il est en suspens depuis un certain temps, il avait lui aussi été distribué, c'est que nous avons eu une réunion du sous-comité du programme et de la procédure du Comité permanent des ressources naturelles. Nous nous sommes réunis le 28 mars. Il y avait six points à l'ordre du jour.
Je ne sais pas si les gens en ont pris connaissance récemment. Un grand nombre de points ont déjà été adoptés. Le plus urgent est probablement de faire avancer notre étude sur le secteur des carburants à faible teneur en carbone et renouvelables au Canada. Pour que nous puissions l'examiner, je dois faire adopter le rapport du sous-comité.
Je me demande si quelqu'un est prêt à en faire la proposition ou s'il y a des interventions.
M. Charlie Angus: Je le propose.
Le président: Y a‑t‑il des interventions?
Est‑ce que tout le monde est prêt à voter sur la proposition? Il s'agit de l'adoption du rapport.
(La motion est adoptée. [Voir le Procès-verbal])
Le président: Merci à tous, nous vous reverrons mercredi.
La séance est levée.