:
Bonjour à tous. Je vous souhaite la bienvenue à la 64
e séance du Comité permanent de l'accès à l'information, de la protection des renseignements personnels et de l'éthique.
Aujourd'hui, nous recevons trois représentantes du Commissariat aux conflits d'intérêt et à l'éthique, soit la commissaire, Mme Dawson, et ses deux adjointes, Mme Robinson-Dalpé et Mme Bélanger. Nous les remercions de leur présence. Comme vous le savez, nous n'avons pas pu les rencontrer lors d'une réunion antérieure. Nous sommes heureux de les recevoir aujourd'hui.
Comme d'habitude, il y aura une présentation de 10 minutes. Par la suite, on passera aux questions et aux commentaires des membres du comité. Nous continuons donc l'examen de la Loi sur les conflits d'intérêts.
Sans plus tarder, je cède la parole à Mme Dawson qui dispose de 10 minutes.
Monsieur le président, je tiens tout d'abord à remercier le comité de m'avoir invitée à comparaître aujourd'hui. Lyne Robinson-Dalpé, commissaire adjointe, Conseils et conformité, et Nancy Bélanger, avocate générale, m'accompagnent cet après-midi.
Je suis ravie d'apporter ma contribution à l'examen quinquennal de la Loi sur les conflits d'intérêts. C'est un excellent moyen d'en évaluer l'efficacité et d'y proposer des améliorations.
Comme le sait le comité, ma comparution était prévue pour le 30 janvier. J'avais donc remis au comité mon mémoire écrit détaillant les recommandations relatives à diverses modifications à la loi. Bien que ma comparution ait été reportée, le mémoire a été rendu public sur le site Web du commissariat avec l'approbation du président.
[Traduction]
Le comité a déjà entendu des témoins qui ont commenté mes recommandations. Je suis heureuse d'avoir l'occasion d'en discuter moi-même avec vous.
Mon mémoire illustre les cinq dernières années que j'ai consacrées à l'application de la loi et du code régissant les conflits d'intérêts des députés; il est donc exhaustif et relativement détaillé. Il comprend plusieurs recommandations fondées sur une analyse rigoureuse de la loi et de son application. Toutefois, je ne veux pas insinuer, par le nombre de mes recommandations, que le régime en place n'est pas fondamentalement efficace.
Mon mémoire suit la structure de la loi, mais mon exposé d'aujourd'hui sera plus thématique. Je veux aborder huit grands domaines prioritaires qui sont appuyés par nombre de mes recommandations.
J'estime tout d'abord prioritaire d'accroître la transparence entourant les cadeaux et autres avantages en prévoyant de nouvelles obligations en matière de déclaration et de déclaration publique. On semble croire à tort que c'est la valeur du cadeau qui détermine son acceptabilité en vertu de la loi. En fait, un critère d'acceptabilité s'applique dans tous les cas, peu importe la valeur du cadeau: il est interdit aux titulaires de charge publique d'accepter un cadeau qui peut donner à penser qu'il a été donné dans le but de les influencer. En vertu de la loi, la valeur du cadeau ne sert que de seuil de déclaration publique pour les titulaires de charge publique principaux: les cadeaux jugés acceptables de valeur égale ou supérieur à 200 $ doivent être divulgués au commissariat et déclarés publiquement. Je recommande d'abaisser le seuil de divulgation au commissaire de 200 $ à un montant minimal, et d'exiger que tous les cadeaux divulgués et ayant trait aux fonctions du titulaire de charge publique fassent l'objet d'une déclaration publique.
Un second domaine que j'estime prioritaire concerne le renforcement des dispositions de la loi relatives à l'après-mandat. Pour ce faire, je recommande que les ex-titulaires de charge publique soient soumis à des obligations de déclaration pendant leur période de restriction. Je recommande également que les ex-titulaires de charge publique soient tenus de déclarer au commissaire toute offre d'emploi ferme reçue durant leur période de restriction, y compris les offres de contrats de travail, les nominations à un conseil d'administration et les partenariats — ce qui est plus exigeant que le règlement actuel — de même que leurs fonctions et responsabilités dans le cadre de leur nouvel emploi.
Les troisième et quatrième domaines prioritaires visent la restriction des interdictions trop larges prévues par la loi concernant la participation à des activités extérieures et la détention de biens contrôlés. À de rares exceptions près, la loi interdit à tout titulaire de charge publique de participer à diverses activités extérieures. J'ai remarqué que dans certains cas, la restriction de certaines activités va au-delà de l'objet de la loi. Je suggère que dans de tels cas, le commissaire ait le pouvoir d'accorder des exceptions à cette interdiction générale, et ce, lorsqu'il n'y a aucune incompatibilité entre l'activité même et les fonctions officielles du titulaire de charge publique.
En ce qui concerne les biens contrôlés, je recommande de limiter l'interdiction d'en détenir à ceux qui détiennent un important pouvoir décisionnel ou ont accès à des renseignements confidentiels, comme les ministres, les ministres d'État, les secrétaires parlementaires, les chefs de cabinet et les sous-ministres. L'interdiction, et son exigence de dessaisissement connexe, ne s'appliquerait qu'aux titulaires de charge publique principaux, si le fait de détenir les biens contrôlés risquait de créer un conflit d'intérêts.
Le cinquième domaine prioritaire vise à imposer aux titulaires de charge publique non principaux certaines obligations en matière de divulgation et de déclaration publique, en ce qui a trait aux activités extérieures, aux récusations et aux cadeaux et autres avantages. Cependant, je n'irai pas jusqu'à recommander qu'on les oblige à divulguer initialement leurs biens et leurs dettes. Selon moi, le fait de prévoir certaines obligations limitées en matière de déclaration les aiderait à demeurer en conformité avec la loi.
Un sixième domaine que je considère comme prioritaire: que l'on aborde des renseignements erronés dévoilés dans le domaine public concernant les travaux d'études. Je m'abstiens généralement de faire des commentaires publics sur une étude en cours, choisissant plutôt de rectifier les faits une fois mon étude terminée et le rapport publié. Toutefois, si je n'entreprends pas d'étude ou en interromps une sans publier de rapport, je n'ai pas nécessairement la possibilité de rectifier les faits. Je recommande donc que le commissaire soit expressément autorisé à commenter, le cas échéant, surtout pour rectifier des faits.
Comme septième domaine prioritaire, je recommande de prévoir des pénalités dans les cas de contraventions évidentes aux règles de fond de la loi. Actuellement, on ne peut imposer de pénalités qu'au cas de défaut de respecter certains délais de déclarations. Je note que de toutes mes recommandations, ce sont les pénalités qui ont reçu le plus d'attention à ce jour. J'aimerais préciser que je suggère qu'on élargisse le régime de pénalités afin que le processus accéléré pour traiter les contraventions de procédures s'applique à certaines contraventions de fond lorsqu'une étude ne s'impose pas en vertu de la loi, normalement parce que les faits sont clairs et incontestés. Je suggère également qu'on envisage la possibilité d'imposer des pénalités dans les cas où le commissaire entreprend une étude et conclut qu'il y a eu contravention à la loi. Je suis consciente du fait qu'il y a des opinions divergentes quant aux besoins ou à l'intérêt d'imposer des pénalités dans de tels cas. À mon sens, la publication d'un rapport public qui conclut qu'il y a eu contravention est en soi une importante conséquence et les pénalités ne sont pas nécessaires.
Pour la huitième et dernière priorité, je recommande que l'on harmonise la loi et le code des députés pour assurer l'uniformité des formulations et de leurs processus, le cas échéant. Bien que ces deux mécanismes aient des dispositions similaires, ils présentent des différences de fond et de procédures. Ces distinctions ont suscité une certaine confusion dans le cas des personnes assujetties aux deux régimes, à savoir les députés qui sont également ministres ou secrétaires parlementaires. Par exemple, je recommande l'harmonisation des processus qui permettent d'entreprendre des études. Contrairement au code des députés, qui prévoit la tenue d'un examen préliminaire avant l'ouverture d'une enquête, la loi m'oblige à entreprendre une étude immédiatement après avoir reçu une demande écrite d'un sénateur ou d'un député. Je propose donc que la loi permette au commissaire de faire un examen préliminaire d'une demande pour déterminer si oui ou non une étude s'impose avant d'aller de l'avant.
Comme le code des députés fait également l'objet d'un examen par le Comité permanent de la procédure et des affaires de la Chambre, je crois qu'il convient tout à fait d'étudier ces deux instruments pour déceler les possibilités d'harmoniser les deux régimes.
[Français]
Monsieur le président, ces recommandations et les autres que j'ai présentées aux fins d'examen par le comité visent à rendre la loi plus efficace quant à la prévention des conflits entre les intérêts publics et personnels.
Je crois que mes recommandations permettront de clarifier les règles, d'assurer la transparence et l'équité et, par-dessus tout, de renforcer les moyens de réaliser les objectifs énoncés dans la loi. J'espère que le comité estimera qu'il est approprié de recommander au Parlement d'adopter certaines de mes recommandations ou l'ensemble de celles-ci.
Je serai heureuse de répondre à vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Bienvenue à nos témoins d'aujourd'hui.
Pour poursuivre la conversation au sujet de vos recommandations concernant 6-2, 6-3 et 6-4, vous venez de parler d'un député qui doit s'abstenir de faire des commentaires publics sur une enquête pour permettre un examen préliminaire des demandes de votre part, etc.
C'est valable dans les deux sens. Évidemment, une partie du travail de communication est de faire savoir aux gens qu'il y a une enquête en cours, et pour ce faire, vous devez le dire publiquement. Comment conciliez-vous ces deux aspects? Les accusations se font souvent dans les médias ou ailleurs, et si aucune des parties ne fait de commentaire, cela disparaîtra. Croyez-vous que c'est un problème?
:
Merci, monsieur le président.
Madame la commissaire, bonjour à vous et à vos collègues.
Pour faire suite à ce que vous avez dit, je suis d'accord avec vous, contrairement à mon collègue, sur le fait que cela peut avoir un effet important sur la réputation des gens. Dans notre métier, notre réputation, ce que nous sommes, ce que nous faisons et les raisons pour lesquelles nous le faisons, c'est-à-dire pour représenter nos électeurs, tout cela est très important. Pour ma part, j'estime qu'un jugement de cette nature peut avoir de fortes répercussions sur la réputation de quelqu'un, je suis donc d'accord avec vous sur ce point.
Je voudrais aborder certains sujets différents. Je ne veux pas tant m'attacher aux chiffres, mais en ce qui a trait aux cadeaux, entre autres, je me souviens que lors d'une vos visites antérieures au comité, vous aviez dit que cela constituait un fardeau pour les ressources de votre organisation. Quand j'ai lu certaines de ces recommandations, je me suis dit que j'étais d'accord avec vous pour ce qui était de combler certaines lacunes et de préciser des définitions... avez-vous quantifié les répercussions financières pour votre organisation?
:
J'applique un délai de deux ans. Ce serait une solution envisageable. Ce n'est pas l'une de mes recommandations, mais ce n'est pas une proposition inacceptable.
C'est intéressant. J'ai toujours fait remarquer que deux des objectifs de la Loi sur les conflits d'intérêts sont, premièrement, « encourager les personnes qui possèdent l'expérience et les compétences requises à solliciter et à accepter une charge publique » — cela se trouve à l'alinéa 3d) — et, deuxièmement, « faciliter les échanges entre les secteurs privé et public ». Les règles de l'après-mandat vont à l'encontre de ces deux objectifs, mais par contre, ils visent à protéger l'intégrité en matière de renseignement et d'influence.
C'est un juste milieu. Généralement, la période n'est que d'un an. Elle est de deux ans pour les secrétaires parlementaires et les ministres, et on pourrait donc dire que d'une certain façon, il existe déjà une échelle progressive. Je ne sais pas si vous souhaitez que le délai soit bien inférieur à un an, mais la proposition ne me semble pas d'emblée inacceptable.
:
À mon avis, c'est exagéré.
Dans mon rapport, j'explique que le conflit d'intérêts apparent et le conflit d'intérêts potentiel relèvent dans une certaine mesure de la définition du « conflit d'intérêts » et de certaines autres dispositions. J'explique en détail les dispositions que je donne en exemple.
Je remarque que dans un certain nombre de provinces, quelques-unes du moins, on a adopté des dispositions spéciales à l'égard des conflits d'intérêts apparents — c'est le cas de la Colombie-Britannique, par exemple —, mais la disposition principale relative aux conflits d'intérêts n'est pas identique à la nôtre. Si je peux faire une mise en garde, on ne peut pas ajouter des mots dans la loi parce qu'ils se trouvent dans les lois de quelqu'un d'autre. Il faut tenir compte des dispositions auxquelles on les ajoute et voir s'ils sont vraiment nécessaires.
Peu m'importe que vous ajoutiez une disposition supplémentaire au sujet des conflits d'intérêts apparents, puisque je pense que la loi en traite déjà. Cela créera toutefois une certaine confusion dans les dispositions où ces conflits « apparents » sont déjà couverts, et cela fait fond sur le concept du conflit d'intérêts.
Ce que je dis, c'est que si vous apportez un amendement pour ajouter le mot « apparent », il faudra examiner soigneusement toutes les dispositions qui seront touchées et vérifier qu'elles demeurent logiques.
Je ne crois pas que ce soit nécessaire, mais je ne m'y oppose pas.
:
Merci beaucoup, le président.
Madame la commissaire, merci beaucoup à vous et aux personnes qui vous accompagnent de venir nous rencontrer aujourd'hui.
Je n'étais pas député lorsque cette mesure législative a été présentée, mais je suis très fier de faire partie d'un gouvernement qui a décidé, il y a cinq ans ou plus, que nous avions besoin d'une loi sur la responsabilité et d'un poste comme le vôtre. Je me souviens que durant mon orientation, peu après l'élection de mai 2011, vous et votre personnel étiez venus nous rencontrer. Vous nous aviez donné un aperçu très complet de la loi afin que nous, les nouveaux députés, puissions comprendre les règles, et ce, même si les simples députés n'étaient pas nécessairement directement assujettis à la loi — et c'est l'une de mes questions.
Ma première question porte sur la définition de titulaire d'une charge publique désignée. Cette définition est-elle suffisamment générale? S'applique-t-elle à suffisamment de gens? Vous avez dit que vous êtes responsable de 3 000 personnes. La définition s'applique-t-elle à suffisamment d'entre eux? Devrait-elle s'appliquer à des gens comme moi, aux députés de l'opposition ou à d'autres personnes qui peuvent exercer ici une influence sur l'élaboration des politiques publiques? La définition actuelle contenue dans la loi est-elle suffisamment précise pour imposer des obligations aux ministres, aux secrétaires parlementaires, aux sous-ministres et aux autres personnes à qui s'applique la définition actuelle?
:
Je vais poursuivre dans le même ordre d'idées que M. Angus.
Nous posons notre candidature, en vue des élections, pour représenter notre collectivité. Nous sommes élus et nous ne savons pas si nous allons représenter le parti ministériel ou l'opposition avant que les résultats des élections soient connus, et qu'on sache qui formera le gouvernement. Et puis un jour, certains d'entre nous recevront un appel du premier ministre qui nous dit félicitations, vous allez être membre du cabinet. Mais on ne reste pas moins un député qui représente sa collectivité locale.
Je sais que vous avez pris certaines décisions. Vous avez donné l'exemple de quelqu'un qui peut être ministre ou secrétaire parlementaire mais qui peut envoyer une lettre de soutien à une activité quelconque en qualité de député. J'écris tout le temps des lettres de soutien pour mes électeurs qui ont un problème avec un ministère, ou quelque chose du genre. J'essaye de les aider et de les appuyer, en tant que leur représentant au Parlement. Je ne voudrais certainement pas penser que parce que le premier ministre du moment décide que je suis désormais secrétaire parlementaire ou ministre, je ne peux plus jouir de la même indépendance en tant que député pour représenter ma collectivité.
Comment peut-on trouver cet équilibre, si un tel équilibre existe. Est-ce qu'à votre avis, du moment qu'on est au cabinet, on ne peut plus rien faire de ce genre pour représenter nos propres électeurs? Je peux le comprendre dans le cas d'un ministre de l'Industrie qui écrit une lettre au CRTC pour appuyer une demande. Ça je le comprends. Je peux voir qu'il y a un conflit très net si c'est le ministre dont la société relève. Mais pour un ministre qui n'a rien à voir avec ce domaine ou ce portefeuille, je trouverais que c'est difficile. Il me serait difficile, en tant que député, de ne pas pouvoir représenter mes électeurs dans un dossier qui leur tient à coeur, et de leur dire désolé, je ne peux pas vous aider parce qu'il se trouve que je suis ministre.
Comment peut-on faire la distinction? Où tire-t-on un trait pour que ce soit plus clair?
:
Tout d'abord, vous pouvez faire encore bien des choses. Vous pouvez fournir des renseignements factuels ou dire aux électeurs où ils peuvent s'adresser s'ils ont besoin d'aide et leur fournir beaucoup de renseignements et de conseils. Mais je ne pense pas que vous puissiez avoir le beurre et l'argent du beurre. Dès que vous accédez au pouvoir exécutif, votre rôle change et il faut bien qu'il y ait certaines distinctions.
Je peux très bien comprendre qu'il soit difficile pour un ministre de voir son voisin faire des recommandations qui font le bonheur des électeurs, quand ceux-ci n'ont que des reproches à adresser à ce ministre.
Je m'interroge d'ailleurs sur l'utilité de ces lettres aux tribunaux. Je ne pense pas que les tribunaux y accordent beaucoup de poids. Ce n'est guère plus qu'une lettre de député qui dit appuyer un électeur de sa circonscription.
Quoi qu'il en soit, un ministre, en qualité de député, peut encore faire beaucoup de choses, et son personnel peut certainement aider à bien des égards.
Il y a certaines distinctions à établir, et celle-ci me paraît très claire.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie Mme Dawson et ses collaborateurs d'être des nôtres aujourd'hui.
J'ai deux ou trois questions à poser. Tout d'abord, il est évidemment très important de procéder à cet examen.
À titre d'observation, je pense que l'un des critères les plus importants est que les règles doivent être fermes, claires et bien comprises, et moins elles sont ambiguës, mieux cela vaut. Vous avez un peu parlé de votre pouvoir discrétionnaire. Je ne sais pas combien de dossiers vous avez déjà traités, mais vous devez avoir une bonne idée de ce que pensent les députés, les titulaires de charge publique et même le public de ce processus.
À votre avis, est-ce que les titulaires de charge publique et les députés comprennent bien ce processus? Est-ce qu'ils s'en font une idée juste?
:
Je l'espère bien. Vous savez, je fais de mon mieux pour l'expliquer. Mes rapports annuels sont très exhaustifs. Je m'efforce à la plus grande transparence, en ce qui concerne ce qui s'est passé pendant la dernière année.
Maintenant, ce ne sont pas tous les députés ou ministres, ou qui que ce soit... je parle de la loi, bien entendu, qui ne vise que les ministres et secrétaires parlementaires — je ne sais pas s'il y en a beaucoup ici — mais il en va de même pour le code.
Je m'efforce à la plus grande transparence, dans mes rapports. Mes rapports d'enquête sont aussi exhaustifs qu'il se peut. Nous y intégrons certains avis et lignes directrices, relativement à certains domaines, pour la loi.
Le code nous pose quelques difficultés, parce que nous ne pouvons pas intégrer de lignes directrices sans qu'elles aient été approuvées par le Comité de la procédure, ce qui ralentit considérablement le processus. C'est d'ailleurs l'une des recommandations que j'ai faites au Comité de la procédure, c'est-à-dire qu'il n'est pas nécessaire qu'il approuve l'intégration de lignes directrices.
Nous faisons aussi un travail d'éducation. Chaque année, nous tenons des réunions d'information pour chaque caucus, pour que les gens soient libres de s'exprimer parmi leurs pairs.
Je ne vois pas vraiment ce qu'on pourrait faire d'autre.
:
La raison pour laquelle je vous pose cette question, c'est que je me rappelle d'un cas particulier où cette affaire de cadeaux et des 30 $ avait suscité beaucoup de questions et semé la confusion. Je pense que c'était au Comité de la procédure et des affaires de la Chambre. Quel que soit le parti qu'on représentait à la Chambre, la confusion régnait.
C'est pourquoi il me semble que pour ce qui est du protocole de dépôt de plainte — qu'est-ce qui arrive quand une plainte a été déposée, quelles sont nos responsabilités selon le code — il est très important que les règles soient rigoureuses, claires et bien comprises.
Cela m'amène à une autre question. Je sais qu'il existe en Colombie-Britannique un système lié à la Loi sur les conflits d'intérêts. Puisqu'on parle d'harmonisation du code et de la loi, je sais qu'en Colombie-Britannique, le code... en fait, c'est dans le code régi par la loi, et il me semble qu'ils ont un certain succès, en ce qui concerne les pénalités, et pour ce qui est de la clarté des règles.
Quand vous parlez d'harmonisation, vous ne proposez pas d'intégrer le code à la loi, pourquoi pas? Avez-vous étudié la situation de la Colombie-Britannique? Est-ce que vous pensez que ce pourrait être un modèle à suivre à l'échelle fédérale?
:
Je voulais seulement qu'il soit clair que je pense encore bien agir.
Vous disiez qu'environ 3 000 personnes relèvent de vous. Bien entendu, les députés font des déclarations et suivent tous ces procédures.
Je me souviens des séances d'orientation que nous avons eues après avoir été élus, en 2008. Il y avait tellement d'informations à absorber qu'on était un peu dépassé.
Vous avez parlé de l'aspect de l'éducation. J'aimerais bien savoir si vous avez versé des documents en ligne à la lumière desquels les gens peuvent faire le point sur leur situation. Il y a eu des changements de ce genre, et vous pouvez vous attendre à ce que votre bureau reçoive des appels à ce sujet, mais cela ne change pas vraiment grand-chose parce que cela fait encore partie de votre façon de procéder habituelle.
Avez-vous de tels documents? Avez-vous des exemples à donner? Je pense que le véritable problème, c'est que bien des gens ne savent absolument pas s'ils enfreignent les règles quand ils font certaines choses d'apparence anodine, et avant qu'ils commettent des erreurs graves, il serait bon de savoir si vous proposez des outils qui peuvent être utiles.