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Merci, madame la présidente.
Je vous remercie de m'avoir invitée à parler du Budget principal des dépenses du Commissariat à l'information du Canada, ce matin. Je suis accompagnée aujourd'hui de Layla Michaud, directrice générale par intérim des services organisationnels.
Votre invitation arrive au bon moment pour me permettre de vous parler de certains de nos principaux défis, de nos réalisations et de nos priorités au début de la troisième année de mon mandat qui débutera en juin 2012.
Comme le montrent en détail les documents que vous avez sous les yeux, le budget salarial et de fonctionnement du commissariat en 2012-2013 est de 10,348 millions de dollars approximativement, sans compter les régimes d'avantages sociaux des employés. J'ai 106 équivalents temps plein. Près de 75 p. 100 de mon budget est affecté aux salaires. Un tiers des 25 p. 100 de dépenses de fonctionnement et d'entretien correspond à des dépenses fixes.
[Traduction]
Madame la présidente, je peux vous assurer que depuis ma nomination au poste de commissaire, je me suis employée à faire mieux avec moins dans toutes nos activités.
Du côté des programmes, nous avons commencé, il y a trois ans, à instituer une nouvelle façon de faire les choses. Nous avons été guidés dans cette voie par l'orientation et l'articulation claires découlant du plan stratégique que nous avons adopté au début de mon mandat. Je suis encouragée par les résultats obtenus jusqu'ici.
Nous avons réduit considérablement l'inventaire des plaintes accumulées au fil des ans. Nous l'avons ramené de 2 500 plaintes à la fin de 2008-2009 à 1 800 en 2011-2012. De 1 600 cas, nous avons ramené à 61 le nombre de plaintes d'avant 2008.
Il y a eu une réduction importante du volume de plaintes sur des questions administratives dans notre inventaire de fin d'année.
Il y a six mois, nous avons commencé à appliquer une nouvelle stratégie pour les enquêtes plus complexes sur les questions très névralgiques de sécurité nationale. Par conséquent, nous prévoyons fermer une centaine de cas. Cela représente une augmentation de 33 p. 100 sur l'année dernière.
Au cours de l'année écoulée, j'ai raffermi notre capacité juridique pour faciliter les enquêtes formelles et les poursuites. Cela a aussi permis de réduire nos coûts de sous-traitance pour l'expertise juridique et les services professionnels. Ce sont là les résultats que nous attendions et nous avons travaillé fort pour les obtenir. Ils confirment que notre modèle d'activité est sain et que nous allons dans la bonne direction.
Nos services internes comptent pour beaucoup dans ces succès opérationnels. Les conseils et l'assurance donnés par notre fonction de vérification interne, de même que l'élaboration d'un nouveau système de gestion des cas, ont contribué à améliorer notre rendement global.
Mais il reste encore du travail à faire. Pour mener nos tâches à bien, nous avons d'importants risques et défis à affronter.
[Français]
Nous devons raffiner encore nos stratégies pour traiter un pourcentage plus élevé de plaintes plus complexes pour refus. La proportion n'a pas cessé d'augmenter, passant de 73 p. 100 de l'inventaire à la fin de 2008-2009 à 88 p. 100 à ce jour. Environ 55 p. 100 peuvent être caractérisées comme suit: elles concernent des questions de sécurité nationale, c'est-à-dire 385 dossiers; elles mettent en cause de volumineux dossiers très techniques avec l'Agence de revenu du Canada, soit environ 253 dossiers; ou elles découlent de la Loi fédérale sur la responsabilité, qui assujettit, entre autres, la Société Radio-Canada à la Loi sur l'accès à l'information. Nous avons encore en inventaire 253 cas, dont 135 se rapportent à l'article 68.1 de la loi, lequel a fait l'objet d'une étude précédente de ce comité.
Le pourcentage plus élevé de plaintes pour refus augmente la possibilité de longs processus formels. Il augmente aussi le risque de coûteuses poursuites.
[Traduction]
Selon les statistiques de 2010-2011 du Secrétariat du Conseil du Trésor — qui ont été publiées tout récemment —, les demandes d'accès présentées auprès des institutions ont augmenté de 18 p. 100 au cours de la dernière année. Historiquement, 5 ou 6 p. 100 des demandes donnent lieu à des plaintes au commissariat. Si la tendance se confirme, nous pourrions avoir à composer avec un afflux de 2 000 à 2 500 nouvelles plaintes dans le prochain exercice.
Cependant, madame la présidente, je dois dire que cette année, le volume de plaintes est en déclin. Il n'y a pas eu d'augmentation. Jusqu'à présent, nous prévoyons en recevoir environ 1 500 cette année.
En outre, selon les statistiques du Conseil du Trésor, plusieurs des 10 principales institutions à recevoir des demandes d'accès sont aussi parmi les 10 principales institutions qui génèrent des plaintes. Il y a donc risque d'accroissement de la charge de travail. Un très bon exemple est celui de l'Agence du revenu du Canada qui, semble-t-il, a une augmentation de 44 p. 100 au chapitre des demandes d'accès à l'information. Selon les statistiques du Conseil du Trésor, il s'agit d'une des principales institutions à générer des plaintes au commissariat.
À ce risque s'ajoute le fait que les institutions, en période de contraintes, ont tendance à réduire leurs services internes, qui comprennent les programmes d'accès à l'information et de protection des renseignements personnels. Les risques découlant de ces compressions pourraient comprendre l'incapacité de respecter les exigences de la loi, une baisse de rendement et la multiplication des plaintes au commissariat. Voilà qui est inquiétant, dans la mesure où cela pourrait avoir des effets négatifs sur le droit fondamental des Canadiens d'accéder à l'information.
[Français]
Les ressources humaines présentent aussi un autre important élément de risque. Les caractéristiques de la main-d'oeuvre ont un impact disproportionné sur les petits organismes comme le commissariat. Par exemple, selon nos statistiques, 31 p. 100 de nos enquêteurs pourront faire valoir leurs droits à la retraite d'ici trois ans. Il y en a d'ailleurs trois qui ont pris leur retraite cette année.
Nous sommes aussi confrontés à l'incertitude du fait que nous devons réinstaller nos bureaux en 2013. Selon les estimations préliminaires de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada, cela pourrait coûter jusqu'à 3 millions de dollars. Nous n'avons pas encore obtenu le financement nécessaire. La réinstallation entraîne aussi d'autres risques sur le plan du maintien de la productivité et de la fidélisation des ressources humaines.
Compte tenu de ces risques et de ces défis, voici certaines de mes principales priorités pour 2012-2013.
Tout d'abord, au chapitre de la gouvernance, il y a deux postes clés que je dois stabiliser au commissariat. Il y a déjà un processus de sélection en cours pour nommer le commissaire adjoint, qui sera responsable de toutes les enquêtes et de la résolution des plaintes. Le processus est engagé avec le Bureau du Conseil privé. Je dois aussi pourvoir de façon permanente le poste de directeur général des services organisationnels.
[Traduction]
Du côté des programmes, je continuerai de rationaliser nos opérations en vue d'accroître l'efficacité et la rapidité de nos enquêtes. Pour ce qui est des plaintes portant sur des questions administratives, mon objectif est de nous rapprocher de notre cible de 85 p. 100 de fermeture des cas dans les 90 jours. Le traitement rapide des plaintes portant sur des questions administratives nous permet de travailler de façon plus intensive à la résolution rapide des nouveaux cas de refus.
En ce qui a trait aux plaintes pour refus, mon objectif est de traiter les cas prioritaires dans les six mois. Nous poursuivrons notre stratégie pour les cas de sécurité nationale en nous appuyant sur les succès obtenus jusqu'ici. Dans l'esprit d'une gestion axée sur les résultats, j'établirai des processus et des noms de services pour tous les types d'enquêtes. C'est ce que nous avons fait pour les plaintes administratives. Nous devons maintenant passer aux plaintes pour refus.
Quant aux services internes, la mise en oeuvre de la gestion des talents est une grande priorité sur le plan de la mémoire institutionnelle. Notre programme de gestion des talents nous aidera à développer, attirer et conserver les talents et ainsi atténuer certains de nos risques liés aux ressources humaines. Cela contribuera aussi à notre objectif stratégique de créer et de maintenir un milieu travail de choix.
Nous continuerons de rationaliser les services internes pour garder les risques au minimum et améliorer notre prestation de services. Par exemple, nous explorons actuellement différentes possibilités de services partagés avec d'autres institutions, y compris des agents du Parlement. Au départ, nous avons engagé des discussions pour acheter nos services de rémunération et de surveillance de la dotation à l'Unité des services partagés de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.
[Français]
En terminant, je remercie le comité de l'intérêt et de l'appui qu'il continue de nous témoigner. Je tiens aussi à reconnaître l'engagement et le dévouement soutenus de mon personnel dans ce processus d'amélioration continue qui nous incite à assurer un service exemplaire aux Canadiennes et aux Canadiens.
Je vous remercie, madame la présidente. Je suis prête à répondre à vos questions.
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Eh bien, comme je l’ai dit, le nombre de demandes est à la hausse cette année, et cette augmentation est considérable par rapport aux années précédentes. Donc, nous verrons quel genre d’incidence cette hausse aura.
En ce qui concerne les plaintes que nous recevons, il est probable qu’elles se chiffreront à environ 1 500 d’ici la fin de l’année, ce qui représente un recul par rapport à l’année dernière. Je pense que l’année dernière, nous en avons reçu à peu près 1 600. Toutefois, cette année-là, nous avons observé, en juillet, un énorme pic de 200 plaintes déposées par une seule personne au sujet d’une seule organisation. Si nous ne tenons pas compte de celles-ci, le nombre est à peu près égal à celui de l’année dernière. Les deux années précédentes, la Société Radio-Canada avait fait l’objet de nombreuses plaintes. Nous avons certainement remarqué un énorme accroissement du nombre de plaintes après l’adoption de la Loi fédérale sur la responsabilité. Les choses semblent se stabiliser en ce moment.
Nous avons également remarqué une diminution du nombre de plaintes administrative. Selon moi, c’est un signe extrêmement positif. Vous savez qu’au cours des deux ou trois dernières années, nous avons travaillé très dur. Nous avons visité les ministères, nous avons parlé aux sous-ministres et nous leur avons demandé expressément d’éviter de provoquer des plaintes administratives et, essentiellement, de répondre aux demandes dans les délais prescrits, parce que les plaintes administratives représentent un peu une perte de temps, d’argent et de ressources pour tous les acteurs du système. Elles ne permettent pas aux demandeurs d’obtenir une quantité plus substantielle de renseignements ou de les obtenir plus rapidement. À mon sens, les plaintes administratives représentent un énorme gaspillage des ressources du système. Plus on peut réduire leur nombre, plus le système en bénéficiera en général, et c’est ce qui semble se produire. Je pense que c’est très encourageant.
De plus, les statistiques de cette année — et je crois que cela vaut la peine d’être mentionné, car je fais valoir cet argument depuis longtemps — révèlent que l’un des principaux indicateurs du rendement du régime est le nombre de cas où tous les renseignements demandés sont divulgués. Chaque fois que je comparais devant le comité, je mentionne que cette statistique diminue constamment. Eh bien, l’année dernière, nous avons observé une amélioration et, à mon avis, il est nécessaire d’en informer le comité. C’est là un très bon signe, selon moi. Avant, seulement 16 p. 100 des demandes se soldaient par une divulgation complète. D’après les derniers chiffres rendus publics, cette statistique est passée à 20 p. 100. C’est une hausse non négligeable. J’espère que la notion de gouvernement ouvert a donné naissance à un mouvement, que les organisations saisissent le message et que nous observons un changement.
Cela pourrait avoir trait à la sécurité nationale et aux affaires internationales. Il est clair que notre situation évolue dans ces domaines. Par conséquent, il se peut que moins de renseignements ou de demandes donnent lieu à des exemptions. Il est trop tôt pour l’affirmer. J’espère que le gouvernement va s’assurer que cette tendance se maintient. C’est essentiel, à mon avis.
Enfin, madame la présidente, en ce qui concerne le fait que d’autres organisations affirment ne pas être en mesure de réduire leur budget, je signalerais qu’au cours des deux dernières années, 0,1 et 0,2 p. 100 du budget global de mon commissariat sont demeurés inutilisés, dont 400 000 $ supplémentaires. À mon avis, très peu d’organisations fédérales utilisent tous leurs fonds, comme mon commissariat. Je pense que, lorsque l’on examine le budget de mon commissariat, on constate que, d’une année à l’autre, il reste très peu d’argent. Mon comité de vérification interne nous demande constamment de mettre à jour notre budget, parce que nous sommes toujours très près d’épuiser nos fonds.
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Eh bien, notre enveloppe a déjà rétréci, parce qu’au cours de la dernière législature, on nous a demandé d’absorber les augmentations salariales découlant des conventions collectives. Étant donné que notre budget comprend surtout des salaires et que nous bénéficions d’une marge de manoeuvre très mince pour réduire nos dépenses de fonctionnement et d’entretien, une décision comme celle-ci a entraîné une réduction de notre enveloppe de 320 000 $, je crois.
En ce qui nous concerne, cette réduction est substantielle. Il nous a déjà fallu gérer cette restriction budgétaire. Pendant l’exercice en cours, nous avons éliminé trois postes, et certaines des personnes qui ont quitté le commissariat n’ont pas été remplacées. Donc, ces réductions ont déjà été intégrées, si vous voulez, dans notre budget. Je fais déjà plus avec moins.
Donc, où en sommes-nous en ce moment? En toute franchise, il nous faudra plus de temps pour régler les cas, mais les choses ne s’arrêteront pas là. Nos services internes risquent d’être touchés. Nous devons satisfaire à de nombreuses exigences en matière de reddition de comptes, exigences qui ressemblent énormément à celles de toute autre organisation. Nous sommes forcés d’avoir un service de vérification interne.
Contrairement aux petits organismes, nous sommes obligés d’assurer un service complet de vérification interne, parce que le commissaire est un mandataire du gouvernement. Dans ses rapports de vérification des cinq dernières années, la vérificatrice générale a exprimé une opinion non modifiée, alors je crois vraiment que nous devons maintenir ces résultats. Nous envisageons de partager nos services de ressources humaines, parce que les risques en matière de compétences sont simplement trop élevés. Les petites organisations doivent être conscientes de ces choses.
Quant aux employés de mon commissariat, ils travaillent tellement dur que, pour être franche, je ne crois pas pouvoir leur demander d’en faire plus à ce stade. Si notre budget est réduit, il va falloir qu’ils échelonnent leur travail sur une plus longue période.
Je pense que cela anéantirait tous les efforts que nous déployons pour réduire notre inventaire et, à mon avis, ce serait dommage. Je dois vraiment éliminer cet arriéré. Il me reste encore 1 800 cas dans mon inventaire, et il faut que je réduise ce nombre. Mon but est de reporter seulement 500 cas d’une année à l’autre, afin que les droits des demandeurs soient vraiment respectés. Les retards qu’occasionne mon commissariat ont également des répercussions négatives sur les droits des demandeurs.
Il m’incombe donc d’éliminer cet arriéré. Nous réalisons des progrès, mais je suis persuadée que des réductions budgétaires importantes… Vous savez, tôt ou tard, il n’y aura plus beaucoup de secteurs où je pourrai réduire les dépenses. Par conséquent…
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Conformément à ce que j'ai déposé devant le comité et à ce que j'ai suggéré au ministre de la Justice, je suis d'avis qu'il n'est pas possible maintenant de sabrer les ressources du Commissariat à l'information du Canada.
Si nous faisons des réductions de 5 p. 100, par exemple, à partir de l'an prochain, ce sera 587 000 $; si nous faisons des réductions de 10 p. 100, ce sera 1,174 millions de dollars. Nous sommes dans un contexte où, sérieusement, à la fin de la dernière année financière, il ne me restait plus que 148 000 $, et cela inclut 400 000 $ de financement d'urgence; l'année d'avant, c'était 182 000 $.
Il est clair pour moi que je suis entre les mains du gouvernement; c'est sa décision. Si on m'impose des réductions supplémentaires, je devrai les respecter, et en tant que gestionnaire du commissariat, je devrai les mettre en application. À mon avis, ça va sérieusement mettre à risque le commissariat, autant sur le plan du programme que sur le plan des services internes.
Nous sommes une organisation extrêmement mince. Je n'ai qu'une personne aux relations parlementaires. Je n'ai plus d'argent à la fin de l'année financière. Je vous invite sérieusement à regarder en détail le document que nous avons déposé et à nous comparer avec d'autres institutions.
Le risque, ultimement, est qu'il y ait un délai supplémentaire. Comme je l'ai expliqué, mes enquêtes prennent déjà beaucoup trop de temps, or si elles me demandent encore plus de temps et que je ne les fais pas, on peut m'emmener en révision judiciaire devant la cour fédérale. Allons-nous y gagner quelque chose en tant que contribuables? Je ne le pense pas.
Nous sommes en train de regarder en détail la possibilité de faire des services partagés avec les autres agents du Parlement. Comme je le mentionnais aussi, nous allons examiner les services partagés des ressources humaines, parce que Travaux publics et Services gouvernementaux Canada a déjà un système en place qui peut être efficace.
Ce n'est pas comme si j'avais beaucoup de personnel associé à ces aspects. Même si je fais des services partagés au chapitre des ressources humaines, il faut que je garde certaines ressources à l'interne pour assurer une liaison avec ce groupe.
Pour ce qui est de l'efficience fiscale, de l'argent, il y a très peu de gains financiers quand nous faisons des services partagés. Ce n'est pas comme un grand ministère. Ce que nous gagnons, en tant que petite organisation, c'est que nous minimisons nos risques. De fait, nous avons accès à une plus grande compétence dans les services partagés, puisque nous faisons affaire avec des groupes qui ont une expertise approfondie dans ces domaines. C'est là que se trouve le gain principal.
Cependant, pour ce qui est des gains financiers, ils sont très minces pour les services partagés. Nous sommes censés partager les locaux avec d'autres agents du Parlement en 2013, et nous sommes en train d'étudier la possibilité de faire plus de services partagés avec eux.
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Madame la présidente, honorables membres du comité, merci de m'avoir invitée à comparaître devant vous dans le cadre de votre examen de notre soumission budgétaire pour le Budget principal des dépenses de 2012-2013.
Je suis accompagnée aujourd'hui de Lyne Robinson-Dalpé, commissaire adjointe, Conseils et conformité, et de Denise Benoit, directrice de la Gestion corporative.
J'aimerais présenter brièvement les activités de fonctionnement et de gestion interne qui seront appuyées par l'enveloppe de 7,1 millions de dollars que nous demandons dans le budget de 2012-2013.
Le Commissariat administre deux régimes: la Loi sur les conflits d'intérêts, pour les titulaires de charge publique, ainsi que le Code régissant les conflits d'intérêts des députés, qui, ensemble, servent à veiller à ce que les personnes visées, qu'elles soient élues ou nommées, ne soient pas en situation de conflit d'intérêts.
[Traduction]
Les règles générales de la loi s'appliquent à environ 3 100 titulaires de charge publique nommés à temps plein ou à temps partiel par le gouvernement du Canada. De ce groupe, environ 1 100 personnes sont qualifiées de titulaires de charge publique principaux. Ces titulaires sont assujettis aux dispositions de la loi portant sur les rapports et la communication publique, et n'ont pas le droit de détenir des biens contrôlés et de prendre part à certaines activités extérieures. Il s'agit notamment des ministres, des secrétaires parlementaires, du personnel ministériel ainsi que des hauts fonctionnaires nommés par le gouvernement, comme les sous-ministres, les chefs de sociétés d'État et les membres d'office fédéraux. Les ministres et les secrétaires parlementaires sont aussi assujettis à d'autres obligations, pour veiller à ce qu'ils ne soient pas en situation de conflit d'intérêts.
Le code s'applique à l'ensemble des 308 députés de la Chambre des communes, y compris aux ministres et aux secrétaires parlementaires. Le Comité de la procédure et des affaires de la Chambre supervise l'administration du code.
Conformément à la Loi sur le Parlement du Canada, je suis tenue de présenter deux rapports annuels au Parlement au plus tard le 30 juin de chaque année: l'un sur mes activités relatives à la loi, et l'autre sur mes activités relatives au code. En plus de faire état de mes activités, je me suis servie de ces rapports pour soulever certaines questions qui me préoccupent à l'égard de la loi et du code.
Je présente aussi au Président de la Chambre des communes, au plus tard le 31 mars de chaque année, une liste des déplacements des députés. En fait, je pense qu'on vient juste de la présenter. Avec ses 50 employés, les effectifs du Commissariat sont maintenant complets, et nous avons considérablement réduit le roulement de personnel que nous avions connu par le passé. En fait, une seule personne a quitté le commissariat au cours des 12 derniers mois; elle se joignait au secteur privé.
Nous sommes organisés en plusieurs divisions, dont la plus grande, Conseils et conformité, compte pour environ le tiers du personnel. Ce groupe est chargé d'examiner les rapports confidentiels sur les actifs, les passifs et les activités, de préparer les dossiers sur les renseignements devant être déclarés et de tenir des registres publics. Pour répondre à ses besoins continus en dotation, cette division a mis sur pied un programme de perfectionnement du personnel. La commissaire adjointe de ce groupe est Lyne Robinson-Dalpé, qui est avec nous ce matin.
La division Rapports et enquêtes est chargée de diriger les enquêtes portant sur des manquements allégués à la loi et au code et de coordonner la préparation de nos rapports annuels. Les Services juridiques jouent un rôle crucial dans les enquêtes et fournissent également des conseils juridiques à toutes les divisions du Commissariat; je profite aussi de ce service.
Le travail du Commissariat est appuyé par des mesures proactives de recherche et de communication, qui sont coordonnées par la division Politiques, recherche et communications. Cette division coordonne nos interactions avec le Parlement, nos communications avec le public, ainsi que nos relations externes et avec les médias. Elle compile aussi les données des recherches nécessaires et contribue à l'élaboration des politiques.
Enfin, la Gestion corporative, dirigée par Denise Benoit — qui m'accompagne aussi aujourd'hui —, est chargée de nos procédures internes et de nos systèmes de gestion. Son équipe s'occupe des questions de personnel et de technologie de l'information, de notre budget, de l'approvisionnement et de la gestion de nos installations, y compris de la sécurité.
[Français]
Nous avons mis en place, et continuerons de mettre en place, des mesures d'efficacité pour améliorer notre fonctionnement et nous outiller pour mieux aider les titulaires de charge publique et les députés à respecter leurs obligations en vertu de la loi et du code.
Parmi ces mesures, nous prévoyons notamment lancer, dans les prochains jours, un nouveau système de gestion de cas intégré pour traiter encore plus efficacement les renseignements relatifs aux titulaires de charge publique et aux députés. Nous travaillons également à l'élaboration d'une norme pour le service à la clientèle et les communications avec le public. Cela nous aidera à optimiser notre façon de travailler et à répondre promptement aux demandes de renseignements et de conseils.
[Traduction]
Dans l'ensemble, le travail du commissariat est axé sur la prévention et non sur les sanctions. Selon ce que j'ai pu constater, les gens sont désireux de se conformer aux règles. L'objectif du commissariat consiste à les aider à respecter leurs obligations en vertu de la loi et du code.
L'éducation occupe une grande place dans mon travail, et j'exerce une vaste gamme d'activités dans le domaine des communications, de l'éducation et de la sensibilisation. L'automne dernier, par exemple, j'ai présenté des exposés sur le code et les articles pertinents de la loi aux caucus des partis ayant un statut officiel. Des représentants de mon bureau rencontrent des ministres et leur personnel, de même que d'autres organismes dont les membres sont assujettis à la loi, pour veiller à ce que ces personnes connaissent bien les exigences qu'elles doivent respecter en vertu de la loi et du code.
Nous menons également des enquêtes et présentons des rapports sur des allégations de non-conformité. Nos activités d'enquête peuvent être assez imprévisibles et complexes. Depuis la création du commissariat, en juillet 2007, j'ai publié 14 rapports d'enquête relevant de la loi ou du code, ou des deux à la fois.
Si j'entreprends une étude en vertu de la loi, je présente mon rapport au ; dans le cas d'une enquête entreprise en vertu du code, je dépose mon rapport à la Chambre des communes. Tous ces rapports sont accessibles au public et affichés sur le site Web du commissariat. Dans ces rapports, j'ai parfois formulé des observations qui débordaient du cadre strict des enquêtes et souligné certaines lacunes que j'avais constatées dans les régimes ou certaines difficultés que j'avais éprouvées dans l'application des règlements.
Nous menons actuellement un certain nombre d'enquêtes, dont plusieurs ont été entreprises de mon propre chef. Je suis des procédures fixées par rapport aux plaintes et aux enquêtes. D'autres cas sont en cours d'évaluation.
Ces enquêtes exigent passablement de temps et de ressources. Je prends très au sérieux l'information qui est véhiculée dans les médias ou qui est portée à mon attention d'une façon ou d'une autre. Nous recevons de nombreuses demandes du grand public et nous surveillons les reportages des médias. Parmi les demandes qui ont mené à une enquête ou à une étude, environ la moitié ont été entreprises à la suite d'une demande, et l'autre moitié, de mon propre chef.
En ce qui concerne mon budget, le commissariat a prévu des dépenses de 7,1 millions de dollars pour l'exercice 2012-2013. Cette somme n'a pas changé au cours des cinq derniers exercices. J'aimerais préciser que cette année, c'est la première fois depuis la création du commissariat, en juillet 2007, que nous avons dépensé la totalité de notre budget salarial de 4,5 millions de dollars, étant donné que nous avons atteint nos pleins effectifs. Les premières années, les dépenses étaient moindres, car nous étions en phase de démarrage. Nous sommes maintenant entièrement installés et stables.
Le budget non salarial de 1,8 million de dollars sert principalement à couvrir le coût d'ententes de service dans les domaines des finances, de la technologie de l'information et de la rémunération, de même que les activités quotidiennes du commissariat. Je m'attends à terminer l'exercice avec environ 5 p. 100 de mon budget de fonctionnement en fonds non utilisés.
La liquidation des indemnités de départ accumulées par les employés pourrait exercer des pressions accrues sur l'enveloppe salariale du commissariat si nous décidions de suivre la tendance de la fonction publique. Étant donné que le commissariat n'a pas de marge de manoeuvre dans son budget pour gérer à même ses fonds le paiement des indemnités de départ, nous avons pensé nous servir du budget supplémentaire des dépenses ou demander au Conseil du Trésor de nous rembourser les dépenses salariales admissibles pour couvrir ces paiements uniques, le cas échéant.
Nous avons également investi dans notre infrastructure de technologie de l'information. Nous avons acheté des boîtes de codage pour protéger en permanence les renseignements que nous recueillons et conservons. Comme je l'ai mentionné plus tôt, nous avons conçu, au cours de la dernière année, un nouveau système de gestion de cas intégré pour remplacer une application devenue désuète. En outre, nous avons dû mettre à niveau l'infrastructure qui soutient les systèmes physiques de sécurité pour nous conformer aux normes de la Chambre des communes, qui assume la responsabilité du système de sécurité. Ces dépenses inhabituelles devraient entraîner des améliorations durables aux systèmes qu'utilise le commissariat.
Nous sommes conscients des contraintes budgétaires que subissent actuellement les organismes fédéraux. Nous surveillons régulièrement et soigneusement nos dépenses et nos pratiques financières pour nous assurer qu'elles sont conformes aux normes gouvernementales. Nous avons trouvé des moyens d'optimiser notre fonctionnement de façon à pouvoir concentrer les ressources disponibles sur les activités les plus essentielles à notre mandat.
Toutefois, nos activités contiennent tout de même une part d'imprévisible: par exemple, il nous est impossible de contrôler le nombre d'enquêtes que nous devons mener en vertu de la loi ou du code, ni leur degré de complexité. Nous pourrions être obligés de concentrer nos ressources dans ce domaine. Ces incertitudes peuvent avoir des répercussions sur les ressources dont nous avons besoin pour accomplir notre mandat en cours de route. Jusqu'à présent, toutefois, nous avons réussi à manoeuvrer dans les limites de l'enveloppe qui nous est allouée et nous prévoyons maintenir notre niveau de dépenses actuel.
Sur notre site Web, vous trouverez les rapports sur nos dépenses annuelles en déplacements, accueil et conférences, nos états financiers annuels ainsi que nos rapports financiers trimestriels. Même si le commissariat n'est pas tenu de dévoiler ces détails, j'ai décidé de le faire, parce que j'estime qu'il s'agit d'une saine pratique de gestion que de respecter les principes de transparence et de reddition de comptes.
[Français]
J'ai aussi le plaisir de vous informer que pour la première fois, en 2010-2011, les états financiers du commissariat ont été vérifiés par un tiers indépendant, la société KPMG, qui n'a soulevé aucune préoccupation quant à nos procédures et à nos renseignements.
Je vous remercie à nouveau de m'avoir invitée à comparaître devant le comité pour discuter du Budget principal des dépenses. Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions si vous en avez.