:
Merci beaucoup, monsieur le président, et je vous félicite pour votre élection à la présidence de ce comité.
[Traduction]
Merci, monsieur le président, merci mesdames et messieurs les membres du comité.
Le 6 mars 2012, le Président avait décidé de mettre un terme à l'affaire des Vikileaks, ne trouvant aucune raison de poursuivre l'enquête. Cependant, en dépit de la décision du Président et à l'encontre des procédures de la Chambre, certains membres du comité ont insisté pour que je comparaisse.
En effet, monsieur le président, votre prédécesseur s'était prononcé à juste titre contre la motion conservatrice à l'origine de la présente enquête mais ces membres du comité vous ont témoigné, à vous et à votre prédécesseur, le même genre de déférence avec laquelle ils ont traité le Président, usurpant son autorité aussi bien que la vôtre. Ce faisant, ils ont montré leur mépris à l'égard du mandat du comité et des nombreuses responsabilités clairement indiquées dans l'ordre permanent 108(3)h) où il n'est nullement fait état de l'usage des ressources de la Chambre des communes.
En outre, on peut lire dans
La procédure et les usages de la Chambre des communes, page 1048, les règles qui s'appliquent aux pouvoirs des comités:
les comités n'ont pas d'existence indépendante qui les autoriserait à faire usage de leur autorité à n'importe quelle fin et de n'importe quelle façon.
Le Président de la Chambre a pris une décision, la présidente du comité aussi, le guide sur La procédure et les usages de la Chambre des communes précise lui aussi les limites imposées à la liberté des comités. Par conséquent, je me permets de rappeler à tous que dans des circonstances normales, nous ne devrions pas nous trouver ici aujourd'hui.
Cependant, j'ai accepté de comparaître de plein gré pour deux simples raisons. Tout d'abord par respect pour le Parlement et ensuite, pour mettre un terme à cette affaire.
Je vais vous présenter brièvement ma démarche et les raisons qui l'ont motivée. Je me tiendrai ensuite à la disposition du comité pour répondre aux questions liées à la raison supposée de la présente réunion, soit mon usage des ressources de la Chambre des communes. Cependant, je veux être très clair sur certains points. Vikileaks30, c'est moi et moi seul. Je suis la seule personne à l'origine du site Vikileaks. J'ai agi de mon propre gré. Personne ne m'a demandé de le faire. Je n'ai jamais parlé de mes gestes à aucun député, ni au chef intérimaire du Parti libéral. J'ai agi seul. Toutes les informations affichées étaient déjà publiques et on pouvait se les procurer à partir de sources accessibles.
Afin d'établir le contexte, permettez-moi de rappeler quelques éléments chronologiques. Le 13 février 2012, le ministre Vic Toews, en présentant son projet de loi sur la cybersurveillance, a de manière infâme proposé à tous les Canadiens de « faire leur choix entre nous et les pédophiles ». Comme la plupart des Canadiens, j'ai été profondément outré par le ton agressif et le langage inutilement polarisant du ministre.
Le jour suivant, le 14 février 2012, M. Toews a présenté le projet de loi , mais pas avant d'avoir changé son titre à la dernière minute, puisqu'il s'intitule désormais Loi sur la protection des enfants contre les cyberprédateurs.
Je ne suis pas le seul à penser que le projet de loi est un texte législatif d'une portée considérable qui permettra au gouvernement canadien d'envahir facilement l'espace privé des Canadiens en surveillant leurs activités sur Internet. De nombreux Canadiens considèrent comme moi que la vie privée est un droit civique et humain fondamental. Ce droit constitue l'essence même de notre dignité et de notre identité personnelle.
J'ai été élevé dans une culture qui met à l'honneur les droits et libertés, un peuple qui a pris connaissance lui-même et de haute lutte des risques que l'on encourt à ne pas défendre nos droits et libertés.
Compte tenu de la hâte avec laquelle le gouvernement actuel adopte les projets de loi et vu sa réticence à accepter des amendements, il semble que ce projet de loi soit quasiment adopté. J'ai ressenti le besoin urgent d'attirer l'attention du public sur les menaces que le projet de loi poserait au respect de nos droits et de notre vie privée.
Mon raisonnement a tout simplement été que si le ministre était convaincu qu'il devait tout savoir à notre sujet, nous devrions de notre côté peut-être en savoir un peu plus au sujet de cet homme qui réclame un accès illimité aux informations qui nous concernent. Permettez-moi de préciser d'ailleurs que tout ce que j'ai affiché sur Internet provenait de documents publics. Si des informations considérées comme publiques peuvent créer un tel malaise lorsqu'elles sont exposées, imaginez ce que cela serait avec des informations privées.
En effet, aucune des informations publiées n'était secrète ni privée. En fait, la plupart de ces informations avaient déjà été publiées dans divers médias. Par exemple, les détails du divorce avaient été publiés des dizaines de fois. On en avait parlé en particulier en 2008 lorsque la rumeur voulait que le ministre cherche à obtenir des appuis en vue d'une nomination judiciaire.
Le jour même où le projet de loi fut déposé, le 14 février 2012, j'ai rassemblé des affidavits accessibles au public, une liste de citations intéressantes, des documents judiciaires concernant des dépenses d'élection excessives et des données sur la divulgation proactive. De chez moi, j'ai créé un compte Twitter que j'ai intitulé Vikileaks, à l'adresse @vikileaks30, en référence directe au projet de loi . J'ai transcrit certains passages des affidavits et d'autres documents. Ces brefs extraits m'ont permis d'afficher cinq messages ce soir-là. L'enregistrement de ces messages montre qu'ils ont été effectués le soir, après les heures de travail.
Le 15 février 2012, j'ai rapidement et aisément coupé et collé une douzaine d'autres messages prélevés dans ma liste. Je reconnais avoir fait cela au travail. Ce soir-là, à la maison cette fois, j'ai créé une feuille de calcul électronique détaillant les dépenses de M. Toews, ainsi que d'autres détails provenant de sa condamnation pour avoir dépassé les limites des dépenses électorales autorisées. Là encore, il s'agissait d'informations accessibles au public.
Le 16 février 2012, j'ai affiché environ 24 messages sur Vikileaks.
C'est également ce jour-là que j'ai reçu un courriel dont j'ai su plus tard qu'il provenait de l'Ottawa Citizen cherchant à obtenir mon adresse IP. Le lendemain, 17 février 2012, l'Ottawa Citizen publiait son article sur les adresses IP. Il était clair qu'une chasse aux sorcières avait commencé.
Des personnes innocentes ont été inutilement et injustement accusées, y compris le NPD et un certain employé de la Chambre des communes. Pour éviter que ces personnes ainsi que d'autres subissent plus de préjudices, j'ai fermé le compte, mais pas avant d'avoir précisé que les personnes qui avaient été ciblées n'étaient pas les bonnes.
C'est ce jour-là également que le bureau du Président a lancé une enquête, bien qu'aucune loi n'ait été violée et sans aucune preuve d'infraction aux politiques. De fait, il arrive très souvent que des adresses IP de la Chambre des communes soient utilisées pour modifier des pages Wikipedia, aussi bien pour les vandaliser que pour les blanchir. Il arrive souvent également que les ressources de la Chambre des communes soient utilisées pour dénigrer les actions d'autres députés, mais, à ma connaissance, le bureau du Président n'a jamais fait enquête sur de telles activités.
Lorsque le Président de la Chambre a utilisé ses pouvoirs pour retracer mon adresse personnelle IP ainsi que mes activités personnelles en ligne, j'ai très bien perçu l'ironie de la situation. C'est précisément ce que le projet de loi sur la cybersurveillance permettra de faire à propos de tous les citoyens.
Avant de conclure, j'aimerais remercier ma famille, mes amis, mon avocat Paul Champ et les nombreux Canadiens qui m'ont témoigné leur soutien. J'ai traversé une période très difficile sur le plan personnel, pour des raisons à la fois connues et inconnues. Cependant, je tiens à souligner encore une fois que tous les renseignements que j'ai publiés provenaient de documents accessibles au public. Tout ce que j'ai fait était parfaitement légal. Je prends l'entière responsabilité de mes actions.
Enfin, j'espère que mon expérience permettra de prendre conscience des menaces à notre vie privée et de l'importance absolue de défendre nos droits et libertés. Le projet de loi est toujours là. La réaction des Canadiens a forcé le gouvernement à reculer, mais le projet de loi existe toujours et sera vraisemblablement présenté à nouveau. Ce jour-là, je presse les Canadiennes et les Canadiens de résister au gouvernement et de lutter pour la protection de leur droit collectif à la vie privée.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Pour commencer, je tiens à vous féliciter d'avoir été élu. Je pense que vous ferez un excellent président pour notre comité. Malheureusement, maintenant que vous n'êtes plus de ce côté, je vais avoir beaucoup plus de travail, puisque vous en abattiez beaucoup lorsque vous étiez membre du comité. Malgré tout, je tiens à vous féliciter d'avoir été nommé président.
Monsieur Carroll, je vous remercie d'être venu.
Je dirai d'entrée de jeu qu'il y a beaucoup de gouvernements dans notre monde qui font usage du pouvoir que leur confère leur majorité pour attaquer leurs ennemis politiques. Cela n'est pas conforme à la tradition de Westminster, mais le gouvernement actuel ne s'en soucie guère, et nous avons vu qu'il a abusé de notre comité à plusieurs reprises. Selon moi, il n'est pas approprié que vous soyez ici, mais le gouvernement a le pouvoir d'user de sa majorité et d'abuser de la procédure parlementaire — si bien que nous nous penchons à nouveau sur cette histoire alors que le Président de la Chambre avait conclu que l'affaire était close, de même que la présidente de notre comité.
Du point de vue néo-démocrate, la seule chose qui nous intéresse c'est d'apprendre certains faits et de les inscrire au procès-verbal afin que nous puissions une fois pour toutes nous débarrasser de cette affaire douteuse.
L'adresse IP qui a été retracée était-elle une adresse personnelle ou professionnelle, ou l'adresse d'un BlackBerry?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Monsieur Champ et monsieur Carroll, merci d'être venus aujourd'hui.
Avant de vous poser mes questions, j'aimerais d'abord parler des hypothèses énoncées par le secrétaire parlementaire du premier ministre dans ses commentaires. Il feint de prétendre que les partis politiques ne font pas de recherches sur leurs opposants politiques et ne disposent pas dans leurs bureaux de renseignements sur eux.
Je suggère au secrétaire parlementaire du premier ministre de se présenter 15 minutes environ avant la période des questions et d'écouter certains députés de son propre parti s'exprimer à la Chambre des communes pendant la période des questions. Il se rendrait compte clairement alors que les partis effectuent des recherches sur les autres députés et n'ont pas peur d'utiliser ces informations à la Chambre des communes. Par conséquent, il ne faut pas croire qu'il s'agit d'une pratique sombre et secrète qui n'a pas cours ici.
Monsieur Carroll, merci d'être venu témoigner. J'ai maintenant la chance de siéger à la Chambre des communes, mais j'ai moi-même fait partie du personnel ministériel et je peux comprendre que l'on puisse parfois se laisser emporter par l'intensité du moment, tout simplement parce qu'on veut faire son travail le mieux possible.
Vous avez dit entre autres choses que vous avez un grand respect pour le Parlement. Je me demande si vous accepteriez d'en parler un peu plus.
Par ailleurs, estimez-vous que les attaques personnelles continues lancées sur Twitter ne contenaient aucun renseignement d'ordre privé?
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Merci beaucoup de votre question.
Vous avez posé deux questions. La première me demandant d'élaborer sur le respect que j'éprouve pour le Parlement et l'autre portant sur l'éventualité que les renseignements que j'ai publiés soient de nature privée.
Au sujet du respect que j'éprouve pour le Parlement, tout ce que je peux dire, c'est que j'ai grandi dans cette ville et que, pour l'enfant que j'étais, il n'y avait rien de plus majestueux que le Parlement. Chaque fois que l'on sortait de la maison, qu'on allait en ville, on passait inévitablement devant le Parlement qui, chaque fois, nous coupait le souffle. C'était le cas lorsque j'étais enfant et c'est toujours le cas aujourd'hui.
Ce n'est pas parce que je suis un amateur d'architecture, mais parce que je comprends le rôle du Parlement et que je ressens un profond respect pour cette institution. C'est pourquoi, après avoir obtenu mon diplôme universitaire et après avoir été pendant quelque temps un homme d'affaires indépendant, j'ai eu l'occasion de venir travailler sur la Colline parlementaire. J'ai abandonné tout pour ce travail et je ne l'ai jamais regretté. Pour moi, travailler sur la Colline est un véritable honneur et c'est probablement la meilleure vocation que j'aurais pu choisir.
Quant au caractère privé des micromessages, je peux affirmer que les renseignements que j'ai publiés sont, comme je l'ai répété à plusieurs reprises, des renseignements accessibles au public.
Savez-vous qu'il existe une politique que je peux d'ailleurs vous citer, si les renseignements dont vous parlez concernent ceux qui proviennent des affidavits. La politique d'accès aux dossiers du tribunal au Manitoba précise:
Le principe voulant que le tribunal soit ouvert et permette l'accès aux instances judiciaires et aux dossiers est d'une importance cruciale dans une société libre et démocratique. C'est une garantie que, non seulement il y ait justice, mais qu'il soit aussi perçu qu'il y a eu justice.
Compte tenu de sa formation d'avocat, M. Toews savait certainement que tous les documents présentés lors de sa procédure de divorce seraient accessibles au public. Il n'y avait aucune interdiction de publication. Aucune circonstance extérieure ne pouvait s'opposer à ce que ces documents soient mis à la disposition du public.
Dans ce cas précis, ils étaient aussi publics que n'importe quel document que l'on a à portée de la main. Le simple fait qu'il faille se déplacer pour aller chercher une copie de ces documents ne signifie pas qu'ils ne sont pas aussi accessibles au public qu'une encyclopédie dans une bibliothèque.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais commencer mes remarques en disant que, comme mon collègue, je dénonce le fait qu'on soit en train d'étudier cette question. On est en train d'utiliser ce comité, qui est censé étudier des questions utiles à la société canadienne, pour étudier une question partisane. Pour moi, c'est un autre exemple des tactiques déplorables des conservateurs.
De plus, j'aimerais corriger les propos du secrétaire parlementaire qui a suggéré que le NPD avait peut-être joué un rôle dans cette affaire puisqu'on avait envoyé une personne consulter les documents à Winnipeg. J'aimerais seulement dire qu'on a été blâmés dans cette affaire pour absolument rien.
D'ailleurs, quand j'ai posé une question au ministre de la Sécurité publique sur le projet de loi C-30 — je voulais des informations pour les Canadiens —, j'ai été personnellement accusée par le ministre des Affaires étrangères d'avoir une part de responsabilité ou d'avoir joué un rôle dans cette situation.
Monsieur Carroll, j'aimerais donc vous demander si, oui ou non, le NPD a joué un rôle dans cette affaire.
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Pourtant, les points existent. Vous avez dit que vous avez publié vos micromessages. M. Trudeau les a repris. Pourtant, vous ne savez absolument pas comment cela s'est produit.
Je pense que vous aviez au total deux abonnés à votre compte @vikileaks30 et pourtant, vos messages ont été repérés par l'écran radar du député libéral le plus populaire qui les a repris sur son propre compte Twitter. Je pense que cela soulève un certain nombre de points d'interrogation.
Aujourd'hui, vous avez choisi de jouer à la victime. Je comprends. Je sais ce que vous ressentez. Mais lorsque vous appuyez sur la touche envoi et que votre message s'en va dans le cyberespace, dans l'univers de Twitter ou dans quelqu'autre univers, alors les masques tombent. Vous prétendez que personne ne devrait avoir à s'identifier, que chacun devrait être totalement libre de faire ce qu'il veut de façon totalement anonyme sur Internet. Je pense que c'était votre point de vue au sujet du projet de loi . Mais, je m'écarte du sujet.
Je suis d'accord avec vous, monsieur Carroll: vous êtes une victime. Votre parti, votre chef qui a déclaré que la diffusion de ces renseignements était absolument intolérable, vous ont carrément poussé sous le rouleau compresseur.
Dites-moi simplement si quelqu'un a communiqué avec vous pour vous dire que les affidavits sur la vie privée de certaines personnes devraient se trouver dans un classeur non fermé à clé du bureau où, je suppose, les membres du personnel s'affairent avec empressement? Vous avez travaillé à ce bureau seulement du mois d'août au mois de février. Je suppose que vous n'étiez pas la première ni la dernière personne de ce bureau à avoir accès à ces renseignements. Je ne sais pas qui aurait en sa possession un registre de tous ces renseignements ou de quelle manière vous êtes tombé comme par magie sur ces affidavits.
Je suis troublé de constater que l'on puisse se pencher sur les renseignements personnels d'un député avec autant de précision. Vous avez tenté de minimiser cet aspect en déclarant que les citations que nous prenons dans les médias afin de les reproduire dans les déclarations des députés représentent l'équivalent d'une démarche consistant à se rendre à un tribunal du Manitoba pour obtenir un affidavit concernant le jugement de quelqu'un.
C'est légèrement différent, monsieur Carroll.
Est-ce que j'ai utilisé tout mon temps, monsieur le président?
Monsieur Carroll, vous avez beaucoup appris au cours de vos décennies d'expérience politique... Je crois que vous avez travaillé pour plusieurs députés — Bonnie Crombie, comme vous l'avez mentionné, et Joe Volpe, celui qui avait fait voter des morts pendant sa campagne à la direction du parti...
Nombreux sont les Canadiens menant une vie publique qui ont vécu un éclatement de leur famille. Je suis fier que mon parti, le Parti conservateur, ait maintenu une norme éthique élevée à cet égard. Nous n'avons jamais tenté de publier les jugements de divorce de nos opposants politiques — jamais — et pourtant les cas ont été nombreux.
Si votre campagne de salissage a été d'une utilité quelconque, j'espère qu'elle amènera le Parti libéral à se sentir honteux et à exiger une meilleure conduite de son personnel et surtout à réfléchir sur sa propre culture interne nauséabonde qui produit des militants capables de poser des gestes comme celui que vous avez mis en oeuvre.
Je vous remercie d'avoir comparu aujourd'hui. Je pense que nous avons obtenu un certain nombre de réponses. Mais il me reste également énormément de questions, car il est très clair pour moi que vous avez indiqué, par exemple, que tout le monde, dans le bureau libéral — vous avez dit tout le monde — avait accès à ces dossiers. Je ne comprends pas quelle était l'utilité d'un tel dossier pour le bureau de recherche du Parti libéral si ce n'est pour l'usage que vous en avez fait. Je pense que la direction du Parti libéral savait pertinemment que son personnel constituait des dossiers comme celui-là dans l'intention qu'une personne comme vous puisse un jour les utiliser de la manière dont vous l'avez fait. Je suggère également au Parti libéral, s'il veut vraiment faire la démonstration...
Vous savez, j'ai lu un article de journal datant de 2002, l'époque où Kevin Bosch est arrivé pour la première fois sur la Colline. On y raconte que M. Bosch est arrivé avec des dossiers complets de renseignements personnels, des munitions et des informations pour attaquer les députés de l'opposition.
Je pense que c'est la culture qui anime le Parti libéral depuis quelque temps. Je crois que vous avez assimilé cette culture. Je pense que vous avez utilisé des documents dont vous ne connaissiez même pas la provenance, comme vous l'avez signalé, mais qui étaient à la disposition de tous les membres du personnel du bureau libéral.
Je ne peux m'empêcher de penser, et ce point de vue est sans doute partagé par tous ceux ici qui ont une vision impartiale, que ces dossiers ont été constitués par le bureau de recherche du Parti libéral pour nulle autre raison que celle qui vous a amené à entreprendre votre démarche.
Comme je l'ai signalé, le Parti libéral lui-même avait déposé, en 2005, un projet de loi analogue au visant à aider la police à repérer ce type de crime perpétré dans nos rues. Marlene Jennings avait deux fois parrainé un projet de loi d'initiative parlementaire et je crois que Francis Scarpaleggia avait demandé que le gouvernement appuie ce projet de loi et le dépose à l'époque.
Le président: Monsieur Del Mastro...
M. Dean Del Mastro: Je ne me souviens pas d'avoir noté que vous ayez utilisé cette information ou ce type d'attaque.
:
À l'ordre, s'il vous plaît. Nous reprenons nos travaux.
Comme vous le savez, nous avons tenu des discussions sur nos travaux futurs. Malheureusement, ce qui reste à faire à long terme n'est pas encore déterminé. Aujourd'hui, nous avons eu la comparution de M. Carroll.
[Traduction]
Jeudi, nous avons une rencontre avec Jennifer Stoddart au sujet du Budget principal des dépenses et de la LPRPDE.
[Français]
En français, c'est la LPRPDE. Il s'agit d'un rapport sur la Loi sur la protection des renseignements personnels et les documents électroniques. Il y aura par la suite l'étude du Budget principal des dépenses.
La semaine prochaine, nous avons prévu la comparution de Mme Karen Shepherd. Elle viendra parler du Budget principal des dépenses, soit mardi prochain, le 1er mai. Après cela, rien n'est planifié.
On a également suggéré de continuer la rédaction du rapport sur le lobbying qui est déjà en cours et pour lequel on avait accordé un délai de deux semaines pendant le congé de Pâques. Il est possible de faire cela après l'étude du Budget principal des dépenses avec Mme Karen Shepherd.
Je ne sais pas si les membres du comité s'entendent là-dessus. Cela se passerait au cours de la deuxième heure de la séance du 1er mai et au cours de la réunion du 3 mai, donc la semaine prochaine. Le comité est-il favorable à la poursuite de l'étude du rapport sur le lobbying?
Monsieur Del Mastro, je pense que vous voulez intervenir à ce sujet.
:
Merci, monsieur le président.
J'apprécie les commentaires de M. Angus.
Nous voulions avoir un débat à ce sujet et c'est la raison pour laquelle nous voulions l'inscrire au calendrier. Il me semble que nous devrions poursuivre un peu le débat sur ce sujet afin de savoir quelle direction nous souhaitons prendre et quels sont les résultats que nous voulons obtenir. Le président se souviendra que c'était un des éléments que j'avais indiqués. Ma réaction ou mon impression initiale était qu'il serait plus approprié pour le Comité des affaires étrangères de s'occuper de l'entente signée avec les États-Unis, étant donné que c'est dans ce comité qu'elle est actuellement étudiée ou qu'elle devrait l'être.
Plutôt que de procéder à la mise aux voix aujourd'hui, chose que nous pouvons exiger, je me demande si le NPD serait intéressé à poursuivre le débat à ce sujet afin de déterminer exactement quelle direction nous voulons prendre, afin que je puisse mieux comprendre ce que M. Angus propose comme amendement. Nous pouvons peut-être en discuter entre aujourd'hui et jeudi ou pourquoi pas mardi prochain. Nous avons de toute façon un calendrier qui nous occupera pendant quelque temps. Ce n'est pas urgent.
Comme je l'ai dit, ma réaction initiale à la motion, selon la lecture que j'en fais, a été de recommander son renvoi au Comité des affaires étrangères — ou peut-être à M. Masse, le critique de votre parti pour les affaires frontalières... Mais peut-être qu'en attendant nous pouvons en discuter. Je propose que nous mettions cela de côté pour le moment afin de permettre aux partis d'en discuter et de décider si notre comité est le bon ou le mauvais forum, puis de me donner, à moi et aux membres de ce côté, une idée de la façon dont vous entrevoyez la suite des choses.