:
Merci, madame la présidente.
J'aimerais vous présenter mes collègues du CRTC, soit Mme Christianne Laizner, avocate générale en télécommunications, et M. Graham Sheppard, vérificateur principal des rapports annuels.
Je crois comprendre que vous m'avez invité afin que je puisse vous parler de la façon dont le CRTC gère les demandes d'accès à l'information. Je vous donnerai un aperçu de l'approche que nous utilisons. Je vous parlerai du Fonds pour l'amélioration de la programmation locale, un programme qui semble vous intéresser particulièrement et, par la suite, à titre d'exemple, de la manière dont nous appliquons la loi.
[Traduction]
Sous ma gouverne, quatre grands principes orientent le CRTC: la transparence, la prévisibilité, l’équité et la diligence. Vous remarquerez que j'ai mis la transparence en haut de la liste. Le CRTC est un organisme public et le grand public doit avoir une idée très claire de notre fonctionnement, ainsi que de la manière dont il peut communiquer avec nous. Aussi, en tant qu’organisme gouvernemental, nous sommes tenus de respecter la Loi sur l’accès à l’information depuis son entrée en vigueur. Nous traitons avec sérieux les demandes d'accès à l'information, et nous nous assurons qu'elles sont traitées de manière opportune. L'application de cette loi entraîne des coûts, mais nous estimons qu'ils sont nécessaires afin de faire en sorte que le Conseil soit le plus transparent possible.
Si j'ai bien compris, vous voulez savoir comment nous traitons l'information fournie par de tierces parties, en particulier l'information relative aux diffuseurs. Notre règle d'or est simple: en cas de doute, il faut rendre l'information publique.
[Français]
Afin de pouvoir accomplir notre travail en tant qu'organisme de réglementation, il arrive souvent que nous demandions aux parties de soumettre des renseignements d'ordre financier, commercial, technique ou, à d'autres titres, des preuves dans le cadre de nos audiences.
La partie concernée peut invoquer le caractère confidentiel de ces renseignements, ou d'une partie de ceux-ci si, à son avis, la divulgation publique peut nuire à ses intérêts concurrentiels. Si la partie elle-même ne divulgue pas cette information, nous respectons la confidentialité.
Si nous recevons une demande d'accès à l'information visant des renseignements de nature confidentielle, après avoir consulté la partie visée, nous divulguons la partie non confidentielle mais non la partie pour laquelle la confidentialité a été reconnue.
[Traduction]
Si le demandeur porte le dossier devant la Cour fédérale, nous transmettrons à cette dernière les documents requis sous scellés, mais nous ne prenons pas position. Après avoir écouté les arguments du demandeur et les contre-arguments de la partie affirmant la confidentialité de l’information, la cour détermine quelle information peut être communiquée, s’il y a lieu. Nous respectons ensuite la décision de la cour.
Tel est notre mode de fonctionnement et rien ne montre qu'il faut fonctionner autrement. Pour nous, le respect des exigences entourant l’accès à l’information n’est pas un problème et il ne l’a jamais été.
Permettez-moi maintenant de dire quelques mots sur le Fonds pour l’amélioration de la programmation locale.
[Français]
Le Fonds pour l'amélioration de la programmation locale constitue un bon exemple de notre insistance à faire de la transparence un principe fondamental. Une mise en contexte serait utile.
Le fonds constitue notre réponse à un problème important qui touche les consommateurs vivant à l'extérieur des grandes villes. Dans les petits marchés, les stations de télévision conventionnelle se trouvent dans une situation financière précaire, en particulier depuis que la crise financière mondiale a frappé en 2008.
Il est de plus en plus difficile pour ces stations d'assumer les coûts associés à la production de leurs propres émissions locales.
[Traduction]
Or, la programmation locale est importante aux yeux des Canadiens. Elle est le reflet de leurs collectivités, de leurs intérêts et de leurs préoccupations. Ils attachent une importance toute particulière à leurs nouvelles locales. Mais malheureusement, dans les petits marchés, ce contenu ne s’autofinance pas. En conséquence, afin de maintenir et d’améliorer la qualité de la programmation locale, nous avons mis sur pied le Fonds pour l’amélioration de la programmation locale en 2008 et nous l'avons mis en oeuvre en 2009.
Son financement provient d’un pourcentage des revenus bruts des distributeurs obtenus grâce à la diffusion par câble et par satellite. Ce pourcentage a été fixé à 1,5 %. Les stations qui se trouvent dans les petits marchés, partout au pays, et qui diffusent en français ou en anglais sont admissibles au soutien du fonds.
Comment nous assurons-nous de la transparence et de la reddition de comptes en ce qui concerne l’utilisation du soutien offert par le fonds? Nous avons fixé des exigences précises en matière de production de rapports. Tout d’abord, les stations doivent fournir un Rapport annuel d’exploitation au Conseil. Ce rapport démontre de quelle manière l’argent provenant du fonds a été utilisé pour améliorer la programmation locale destinée à leurs marchés. Il faut qu’il y ait eu amélioration à la fois sur les plans quantitatif et qualitatif.
Voici certains des indicateurs qui doivent être documentés pour démontrer que les fonds ont été bien utilisés: la preuve que la station a obtenu du succès auprès de l’auditoire et que celui-ci se montre satisfait; une augmentation des revenus tirés de la publicité locale; une augmentation du nombre de reportages originaux sur l’actualité locale; le nombre de nouvelles locales qui sont reprises à l’échelle nationale; l’agrandissement des bureaux journalistiques; et une augmentation du nombre d’émissions locales qui sont diffusées.
[Français]
Deuxièmement, les stations doivent soumettre tous les ans un état des dépenses directes relatives à la programmation locale. Pour l'année de radiodiffusion 2009-2010, le montant total qui a été déboursé s'est élevé tout juste au-dessus de 100 millions de dollars.
Troisièmement, nous avons mis sur pied un groupe de surveillance, composé de trois conseillers, qui fera enquête sur toute allégation de non-conformité aux conditions du fonds. Comme le rapport annuel d'exploitation et l'état des dépenses directes de programmation locale sont soumis en confidentialité, nous ne pouvons pas les afficher sur notre site Internet. Cependant, nous rendons publique l'information suivante afin d'assurer une transparence maximale pour le grand public.
[Traduction]
Donc, nous rendons publique l’information suivante sur notre site Internet: des états financiers vérifiés précisant le montant total dépensé au cours de l’année de diffusion se terminant le 31 août 2010; une liste des stations admissibles en 2009-2010; la distribution des fonds par région; et le rendement annuel total donnant les montants respectifs que les principaux distributeurs et les grands diffuseurs ont versé dans le fonds et qu'ils ont reçus. Toutes les informations sont affichées sur notre site et elles figurent à l’annexe A de ma déclaration préliminaire.
Vous voudrez peut-être savoir que nous avons reçu une demande d’accès à l’information relative au montant reçu par chaque station de petits marchés au titre du fonds. Nous avons consulté les diffuseurs. La SRC et Rogers n’avaient aucune objection, mais les autres diffuseurs exigeaient la confidentialité. Nous avons donc rendu les données publiques, jointes en annexe B.
Si le demandeur s’adresse à la Cour fédérale pour obtenir de l’information similaire sur d’autres stations, comme CTV ou Global, nous appliquons la procédure que j’ai décrite plus tôt: nous ne prenons pas position, nous remettons les documents sous scellés à la cour, nous laissons l’autre partie tenter de convaincre la cour et nous respectons la décision de la cour.
Et maintenant, c’est avec plaisir que nous répondrons aux questions des membres du comité.
Je vous remercie.
:
Merci, madame la présidente.
Merci, messieurs von Finckerstein et Sheppard et madame Laizner de comparaître aujourd'hui. Merci beaucoup de votre présence.
Monsieur von Finckerstein, vous avez énoncé les quatre grands principes qui orientent le CRTC durant votre mandat. Vous avez choisi de mettre la transparence en premier et vous avez dit que c'était le principe fondamental qui oriente votre direction du CRTC; je vous en félicite. Vous avez dit que, puisque le CRTC est un organisme public, la population a le droit de très bien connaître votre façon de fonctionner et de savoir comment elle peut communiquer avec vous. Vous avez dit que votre règle d'or était simple et qu'en cas de doute, il fallait rendre l'information publique.
À mon avis, bien des gens diraient qu'en cas de doute, les responsables de Radio-Canada ont invoqué l'article 68.1 et qu'ils ont forcé ceux qui voulaient accéder à l'information à s'adresser aux tribunaux. La commissaire à l'information est allée en cour et le jugement était en sa faveur. Vous avez indiqué que, si la cour décidait que l'information devait être communiquée, vous alliez la rendre publique. À la suite du jugement, Radio-Canada a interjeté appel non pas pour savoir si les données devaient être communiquées, mais pour savoir si la commissaire à l'information avait le droit de consulter les données. Je pense qu'il importe de le souligner.
M. Angus a parlé de la population par rapport aux diffuseurs privés et de nos attentes envers ces diffuseurs, qui vous remettent les déclarations financières que vous demandez et ce genre de choses. Les diffuseurs privés tendent-ils à respecter vos demandes et rencontrez-vous des problèmes à ce propos?
:
Ce sont des renseignements de tiers dont il est question ici, c'est-à-dire d'information qui ne nous appartient pas, mais qui nous a été confiée par des gens qui affirment qu'elle est confidentielle pour des raisons commerciales.
C'est très délicat. D'un côté, on veut divulguer le plus d'information possible, mais de l'autre, on souhaite que les gens déposent l'information en toute confiance. Il ne faut pas que ces personnes hésitent à déposer l'information parce qu'elles craignent que l'information soit divulguée et leur cause ainsi des torts financiers ou que l'on divulgue des renseignements qu'elles considèrent comme étant de nature extrêmement délicate.
Je considère que le régime actuel est adéquat. Vous pourriez l'améliorer. Vous pourriez décider de confier les décisions au commissaire à l'information plutôt qu'aux tribunaux. Vous pourriez également imposer des délais, comme cela s'est déjà fait dans d'autres lois; ainsi, si quelqu'un affirme que l'information est confidentielle et que l'affaire prend le chemin des tribunaux, les intéressés disposeraient d'un nombre limité de jours pour agir et la décision devrait être rendue dans les 30 jours. Voilà qui éliminerait les retards.
Mais le principe fondamental laissant à un tiers neutre le soin de déterminer le bien-fondé de l'affirmation de confidentialité est, à mon avis, correct. Advenant que la CTV affirme que certaines informations sont confidentielles et que je ne sois pas d'accord, je ne voudrais pas en arriver à décider de divulguer l'information et ainsi causer des torts commerciaux à la société.
Par définition, comme nous sommes un organisme de réglementation, nous adoptons un certain point de vue, une certaine attitude par rapport à ces questions. Nous n'avons pas la neutralité nécessaire pour trancher.
:
Le fonds existe depuis maintenant trois ans. Comme je l'ai indiqué, les Canadiens tiennent vraiment à la programmation locale, car, comme son nom d'indique, elle fait état de ce qui se passe à l'échelle locale. On nous l'a répété continuellement pendant les audiences. Cependant, l'exploitation d'un réseau de télévision est très onéreuse et ne s'autofinance pas. Les diffuseurs tentent donc d'uniformiser l'information en donnant des nouvelles générales pour l'ensemble d'une région ou d'un pays au lieu de se contenter des nouvelles locales.
Comme il s'agit d'une facette essentielle de la télévision locale qui, à l'évidence, ne s'autofinance pas, nous avons décidé que nous devions en assurer l'amélioration et prévoir des fonds suffisants à cette fin. Il faut tout d'abord disposer de matériel convenable et d'un nombre suffisant de journalistes, qui vont sur place pour effectuer un travail professionnel, équipés avec autre chose qu'une caméra vidéo plus ou moins amateur.
Nous avons tenu une audience pour examiner le pourcentage qui conviendrait. Nous l'avons tout d'abord établi à 1 p. 100, pour ensuite le faire passer à 1,5 p. 100. Nous avons décidé qu'il ne s'appliquerait qu'aux petits marchés, soit ceux dont la taille ne leur permet pas de diffuser de façon rentable en français et en anglais. Nous avons instauré une formule pour que les titulaires démontrent leur admissibilité en fonction du nombre d'heures accordées aux nouvelles locales sur la région, puis rediffusées. Le fonds est géré par un cabinet d'avocats.
Il faut maintenant se demander s'il a atteint ses objectifs. Nous y injectons 100 millions de dollars par année depuis trois ans. Avons-nous eu l'effet escompté? La programmation locale s'est-elle stabilisée? A-t-elle obtenu du succès auprès de l'auditoire? Ce dernier a-t-il augmenté? Le contenu plaît-il? Les médias nationaux ont-ils diffusé certaines nouvelles locales qui passeraient autrement sous silence?
Comme l'a souligné M. Del Maestro, il y a deux camps dans ce dossier. Certains considèrent que l'on n'investit pas assez et qu'il faut augmenter le financement, alors que d'autres affirment que le fonds est inutile et devrait disparaître. Nous avons donc proposé de réaliser un examen du fonds au printemps 2012 après trois années d'expérience. Nous organiserons une audience publique à laquelle participeront les deux parties. Ensuite, selon l'information que nous aurons recueillie et les preuves qui auront été présentées, nous déciderons de la voie à prendre.
:
Je vais essayer d'utiliser ce temps à bon escient.
J'aimerais passer en revue quelques-unes des annexes qui nous ont été présentées. Monsieur Sheppard, vous pourriez peut-être me donner quelques détails à ce sujet.
Je viens de la région de Red Deer, dont la population est de 92 000 habitants. Nous avons perdu notre station à la SRC il y a de nombreuses années, et le réseau CTV a également plié bagage. Une des choses dont il est évidemment question aujourd'hui, c'est le transfert d'une partie des fonds. Je reviens à l'annexe A(3), qui montre l'allocation des fonds par région aux différents radiodiffuseurs. Tout d'abord, j'aimerais savoir sur quoi s'appuie la répartition du financement. Je vois aussi que ces données sont pour la période 2006-2010.
Ensuite, je voudrais simplement relever un détail d'ordre technique concernant le Fonds pour l'amélioration de la programmation locale. Il est indiqué que Portage la Prairie se trouve en Alberta, ce qui n'est évidemment pas le cas. J'étais donc curieux de savoir si cela se trouvait dans la liste que vous avez et si le financement avait été versé au bon endroit.
Ma dernière question porte sur l'annexe A(4). La CBC/SRC a bénéficié d'environ 45 p. 100 de l'ensemble du financement offert par le FAPL. J'aimerais encore une fois connaître les raisons justifiant cette répartition.
:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je m'appelle Gregory Thomas. Je représente la Fédération canadienne des contribuables, pour laquelle je suis directeur fédéral et directeur de l'Ontario.
Nous sommes un organisme non partisan et sans but lucratif, voué à la défense d'intérêts politiques. Nous comptons environ 70 000 personnes qui nous appuient un peu partout au pays. Nous existons depuis 20 ans, et notre mission est d'amener tous les gouvernements à réduire les impôts et le gaspillage et à rendre davantage de comptes à la population.
Je tiens à vous dire en commençant que nous faisons parfois l'objet de caricatures pour les positions que nous prenons. Nous ne sommes pas hostiles à la Société Radio-Canada et nous ne menons aucune campagne de dénigrement contre elle. Nous n'exerçons aucune pression pour que des changements soient apportés à la société, hormis le fait que le budget de l'organisation devrait, selon nous, être équilibré.
Nous avons soumis un plan au Comité des finances de la Chambre pour équilibrer le budget en deux ans, un plan que le a qualifié de draconien. Si le ministre Flaherty estime que les coupes budgétaires sont des mesures draconiennes, cela explique probablement notre position sur la situation financière. Nous croyons que le budget peut être équilibré, mais nous ne voulons pas la disparition de la SRC ou quoi que ce soit du genre. Tel n'est pas notre objectif.
Cela dit, nous avons eu de nombreux démêlés avec le gouvernement pour l'accès à l'information. Nous avons eu des démêlés avec les gouvernements Mulroney, Chrétien et Martin et nous continuons d'avoir des démêlés avec le gouvernement Harper.
Nous avons été menacés dernièrement de poursuites judiciaires par un ancien membre du personnel politique du gouvernement Harper pour une plainte que nous avons formulée conjointement avec Newspapers Canada et la B.C. Freedom of Information and Privacy Association au sujet de l'obstruction faite à une demande d'accès à l'information.
Notre organisme consomme de l'information, demande de l'information et croit à l'accès à l'information et à la liberté de l'information. Nous avons un monsieur très curieux dans notre bureau, qui consacre une bonne partie de sa semaine à envoyer des demandes d'accès à l'information. En fait, il vient de m'envoyer un courriel pour me dire que l'Agence du revenu du Canada compte 41 432 employés. C'est un renseignement obtenu aujourd'hui au moyen d'une demande d'accès à l'information.
Cette personne a présenté environ une demi-douzaine de demandes de renseignements sur les activités de la SRC, qui ont été essentiellement rejetées. Elle a interjeté appel auprès de la commissaire de l'information qui a tranché en sa faveur. La SRC a refusé de respecter les souhaits formulés par la commissaire.
Nos demandes ne visent en rien les intérêts commerciaux de la SRC, ses émissions, ses sources journalistiques, ou quoi que ce soit du genre. La SRC fait simplement montre d'entêtement et d'antagonisme en refusant d'honorer l'esprit de la Loi sur l'accès à l'information.
Il nous semble que la SRC, par son attitude, n'incite pas le reste du gouvernement à honorer ses obligations à l'égard de la Loi sur l'accès à l'information. Nous croyons qu'elle donne un très mauvais exemple.
Je crois que ce qui irrite beaucoup nos supporters, ce sont les batailles menées par les ministères du gouvernement contre le Commissariat à l'information; c'est l'idée qu'on dépense l'argent des contribuables pour aller en cour, qu'on monopolise les ressources de la Cour fédérale du Canada et du Commissariat à l'information et qu'on dépense des fonds publics pour des batailles internes entre des organismes gouvernementaux.
Idéalement, la loi devrait être assez claire pour que chacun au gouvernement fédéral puisse la suivre, et les organismes financés par les fonds publics devraient être capables de... La loi devrait prévoir un processus au moyen duquel ces décisions seraient prises sans qu'on ait à recourir aux avocats et aux tribunaux. La situation actuelle donne lieu à un gros gaspillage.
:
Si vous me permettez de continuer, madame la présidente, je dois dire que je suis au Parlement depuis maintenant sept ans et que je n'ai jamais vu un comité aborder une étude de cette manière. C'est toute une surprise pour moi, en fait. J'ai eu une vague idée de la chose dans les reportages des journaux, mais c'est une réelle surprise pour moi de me retrouver dans une dynamique où un témoin fait un commentaire et qu'un député n'est pas autorisé à y donner suite.
Nous avons ici un témoin qui a parlé de démêlés qu'il a eus avec le gouvernement. C'est tout à fait approprié, madame la présidente, de faire un lien entre les préoccupations soulevées par un témoin sur la façon dont le gouvernement traite l'accès à l'information et les préoccupations exprimées au sujet de la SRC, auxquelles, clairement, la SRC a répondu.Tant dans les témoignages présentés auparavant que dans les témoignages plus récents, il est clair que la SRC a donné suite de façon efficace à un nombre sans précédent de demandes d'accès à l'information présentées par Sun Média.
Nous avons maintenant un témoin qui parle de démêlés qu'il a eus avec le gouvernement pour l'accès à l'information. Dans trois secteurs particuliers — le cabinet du premier ministre, Industrie Canada et Environnement Canada — on fait systématiquement traîner les choses et on refuse, souvent, de donner accès à l'information demandée.
Je donne suite aux observations du témoin sur les démêlés qu'il a eus avec le gouvernement. Je lui demanderai de nous dire si les préoccupations relatives à la SRC sont comparables à celles qu'il a soulevées concernant ses rapports avec le gouvernement par le passé, ce qui, comme vous le savez, madame la présidente, est tout à fait pertinent. Il pourrait nous dire en quoi les préoccupations relatives aux demandes d'accès à l'information présentées à la SRC — auxquelles la société accède — sont comparables au refus du gouvernement de répondre aux demandes d'accès à l'information ou aux situations où rien n'est fait pour fournir l'information demandée.
:
Vous ne pensez pas que les écrans plats sont plus économes sur le plan de l'énergie? C'est une blague.
L'une des choses qui me préoccupe vraiment à ce sujet, et je crois qu'elle préoccupe la Fédération canadienne des contribuables, est que c'est la SRC, et non la commissaire à l'information, qui actuellement... Selon la loi, c'est la commissaire à l'information qui devrait déterminer si l'article 68.I de la loi devrait ou non s'appliquer aux demandes d'accès à l'information présentées à la SRC. Or, la SRC fait valoir actuellement que c'est à elle de déterminer en premier lieu ce qu'elle doit donner à la commissaire de l'accès à l'information. Le tribunal a déterminé que c'est la commissaire à l'information qui a le droit de prendre cette décision et qui doit déterminer si l'article 68.1 s'applique.
C'est de cette façon que la loi est rédigée, c'est ce que dit la règle. Mais ce qui se passe actuellement, et ce qui préoccupe je crois la Fédération canadienne des contribuables, c'est de voir la SRC, un organisme financé par les fonds publics, se battre contre la commissaire à l'information, également financée par les fonds publics, à la Cour fédérale, financée par les fonds publics, et que ce sont les contribuables qui financent tout cela.
Les contribuables n'ont-ils pas raison de trouver cela scandaleux?
:
Ainsi, vous croyez que la CBC/Radio-Canada devrait remettre l'information à la commissaire à l'information, qui, elle, devra déterminer si l'article 68.1 s'applique.
Tout d'abord, que pensez-vous de l'article 68.1? Avez-vous une opinion là-dessus? Croyez-vous qu'un tel article devrait être inapplicable lorsque l'argent des contribuables entre en ligne de compte?
Nous ne parlons pas du Conseil privé, auquel M. Julian a fait référence. En fait, celui-ci aurait voulu que tous les renseignements que détient le Conseil privé soient accessibles, mais la cour en a décidé autrement. Je pense que nous comprenons tous qu'on ne peut tout simplement pas divulguer certains renseignements...
Mais c'est plutôt l'utilisation de l'argent des contribuables qui nous intéresse. À votre avis, comment devrions-nous appliquer l'article 68.1? Faut-il en supprimer une partie? Dans l'affirmative, devrions-nous en limiter la portée ou mieux le définir pour que les regroupements comme votre fédération qui ont présenté des demandes d'information sur les dépenses de la CBC/Radio-Canada... Si j'ai bien compris, vos demandes portent notamment sur les dépenses ayant trait aux repas, au parc de camions, aux salaires, et ainsi de suite. Elles n'ont rien à voir avec la programmation et ne menacent pas l'intégrité des journalistes. La CBC/Radio-Canada n'a pas à dévoiler ses sources, n'est-ce pas?
D'après vous, comment pourrions-nous mieux définir l'article?
À partir du moment où Radio-Canada a été soumise aux dispositions relatives à l'accès à l'information, si on considère le fait que, dans les deux premiers mois, il y a eu 434 demandes de la part d'un seul demandeur, est-ce qu'on ne peut pas présumer que Radio-Canada était submergée de demandes et que, dans sa bonne volonté, elle a essayé de faire ce qu'elle pouvait?
Aujourd'hui, on constate que le retard a été largement rattrapé et que des ressources supplémentaires ont été mises en place. Plus tôt, M. von Finckenstein nous a dit qu'il n'y avait aucun problème de collaboration avec les gens de Radio-Canada quand il voulait obtenir des informations.
Alors, selon vous, est-ce qu'on ne peut pas donner un peu la chance au coureur ou à Radio-Canada qui, semble-t-il, a été la cible d'un concurrent direct qui a voulu la submerger avec des centaines et des centaines de demandes?