:
Cette séparation forcée a été difficile sur nous tous.
Depuis que j'ai déposé ma motion il y a deux semaines, Radio-Canada a collaboré avec le comité en lui fournissant les documents exigés. Nous remercions la société d'État.
Nous avons également reçu des conseils du juriste qui indiquaient clairement que même si ma motion... Ma motion comprenait des conditions pour que tous les documents soient examinés à huis clos. Le juriste a indiqué que le Comité de l'éthique éviterait de contrevenir à la convention relative aux affaires en instance si nous procédions de cette façon. Et je lui en suis reconnaissant.
Pendant ce temps, Radio-Canada a publié certaines des informations visées par ma motion. Cette information avait été préalablement jugée comme étant visée par l'article 68.1 de la Loi sur l'accès à l'information plus particulièrement. J'ai la liste de leur parc de véhicules, qui a été divulguée publiquement. Nous remercions également la société d'État.
Cela démontre que les préoccupations portant sur l'application de l'article 68.1 et les allégations portées par la commissaire à l'information à cet égard étaient en fait valables. C'est la raison pour laquelle j'avais d'abord déposé cette motion.
Deuxièmement, dans un processus parallèle aux travaux du comité, la Cour d'appel fédérale a signalé dans sa décision d'hier, au paragraphe 13, que
...pour 13 des 16 dossiers, aucun examen de document n'a été effectué pour justifier le refus, la SRC ayant déterminé que l'exclusion de l'article 68.1 de la loi s'appliquait à la face même des demandes d'accès.
Cela valide encore une fois le témoignage fait par la commissaire à l'information devant notre comité.
Tout cela pour dire, madame la présidente, que je ne vois pas l'utilité à ce moment-ci d'ouvrir des documents sous scellé qui ont été fournis au comité. Je veux m'assurer que les préoccupations soulevées par la SRC et d'autres à cet égard soient respectées. Cela étant dit, le reste de l'information sera examiné à huis clos par notre comité pour renseigner les membres, et les membres du Parti conservateur tiendront l'information contenue dans ces documents strictement confidentielle.
Merci.
:
Madame la présidente, bonjour.
[Français]
Membres du comité, je vous remercie.
[Traduction]
J'essaierai d'être aussi bref que possible.
[Français]
Vous nous avez invités à venir vous expliquer pourquoi la commissaire à l'information et nous étions devant les tribunaux.
Comme vous le savez, la Cour d'appel fédérale a rendu sa décision hier. Elle a statué que la commissaire à l'information a le droit d'examiner les documents de CBC/Radio-Canada qui touchent les activités de journalisme, de création ou de programmation, sauf pour certaines exceptions, notamment les sources journalistiques, dont l'importance pour nous est sans équivoque. La cour a déclaré que « dans l'éventualité d'une demande visant le dévoilement d'une source journalistique, un document — ou la partie d'un document — qui révèle ce type de renseignement échapperait au pouvoir d'examen de la Commissaire ».
Nous sommes toujours à étudier le jugement. À la suite d'une première lecture, il nous semble que le jugement clarifie la décision du juge de première instance, le juge Boivin, d'une manière qui pourrait satisfaire la plupart de nos préoccupations.
Dans notre décision d'aller devant les tribunaux, la protection de nos sources journalistiques représentait l'un des enjeux les plus importants. Cette conclusion est donc extrêmement importante pour nous.
Comme nous le disons depuis le début, les tribunaux sont l'endroit approprié pour trancher cette question.
[Traduction]
Ce processus judiciaire a déclenché toute une série de mesures sans précédent. Par contre, à travers tout cela, je crois que ce qui a été déformé ou perdu dans la confusion générale, c'est notre dossier en matière de responsabilisation et en matière d'accès à l'information, et quelle était la nature de l'enjeu devant la cour.
Cette cause portait uniquement sur le pouvoir de la commissaire. Il n'a jamais porté et ne porte pas sur l'information que nous rendons publique en vertu de l'accès à l'information. La décision de la Cour d'appel fédérale n'accroît pas et ne diminue pas la capacité d'un demandeur d'avoir accès à nos activités de journalisme, de création ou de programmation, pas plus qu'elle accroît ou diminue l'information que nous allons divulguer.
Permettez-moi maintenant de parler de notre rendement réel, parce que la responsabilisation et la transparence sont essentielles pour que nous puissions jouer notre rôle de radiodiffuseur public. Elles sont absolument essentielles pour notre crédibilité, tout comme notre relation d'indépendance vis-à-vis du gouvernement.
Nous avons un conseil d'administration indépendant qui comprend un comité de vérification et un comité de gouvernance. Tous les membres du conseil et de ces comités sont nommés par le gouvernement. Ils ont pour tâche de surveiller nos budgets et nos activités pour s'assurer que les sommes consacrées à notre programmation et à nos activités journalistiques sont dépensées de façon judicieuse.
Nous fournissons aussi de l'information financière détaillée et rendons des comptes au CRTC. De cette manière, nous rendons des comptes au public sur nos conditions de licence.
[Français]
De plus, le vérificateur général du Canada examine et approuve nos états financiers tous les ans. Il effectue également une vérification spéciale exhaustive tous les cinq ou dix ans et dépose son rapport au Parlement.
Nous rendons également des comptes à notre ministre et aux députés sur la façon dont nous remplissons notre mandat et atteignons nos objectifs. Nous le faisons par l'entremise de notre plan d'entreprise, notre assemblée publique annuelle et notre rapport annuel. Nous présentons même aux Canadiens des rapports financiers et une analyse de notre rendement à chaque trimestre.
Et puis, oui, en vertu de la Loi sur l'accès à l'information, nous rendons aussi des comptes sur l'administration générale de notre société.
[Traduction]
Voilà comment nous rendons des comptes. Mais nous allons encore plus loin. Nous avons pris des mesures pour démontrer notre transparence de manière proactive. Vous voudrez peut-être savoir combien, à titre de président-directeur général, je demande à la société pour mes repas de travail et mes déplacements d'affaires. Cette information est déjà publique et j'aimerais vous montrer comment vous y avez accès.
Veuillez ouvrir vos cahiers à anneaux à l'onglet 1-A. Vous trouverez un document qui vous montre ce que vous verrez si vous allez sur notre site Internet. Vous cliquez sur « transparence et responsabilisation » puis sur « divulgation proactive. » Vous verrez une liste de noms dont le mien. Prenez-en un, n'importe lequel, et vous verrez les frais que chacun de nous a réclamés tous les trois mois depuis 2007, l'année où nous avons été assujettis à la loi.
Prenez le mien, et vous verrez notamment, si vous parcourez ces pages, que ma visite à Québec et à Rimouski l'été dernier a coûté 1 608,73 $ à la société. J'ai également dépensé 5 472,29 $ pour me rendre à Calgary et à Saskatoon pour rencontrer des employés et des syndicats, prendre la parole à l'Université de la Saskatchewan et rencontrer divers leaders d'opinion locaux.
Mais ce n'est pas tout. Peut-être voulez-vous savoir comment Radio-Canada décide ce qu'elle divulgue en vertu de l'accès à l'information. Vous voulez peut-être savoir quel type d'information a déjà été demandée et divulguée. Nous avons déjà rendu publique cette information. Et, soit dit en passant, aucune autre organisation ne l'a fait jusqu'à maintenant.
Mercredi dernier, Tony Clement, le président du Conseil du Trésor, a annoncé qu'à compter du 1er janvier, tous les ministères et tous les organismes assujettis à la Loi sur l'accès à l'information afficheront sur leur site Web des résumés des demandes d'accès à l'information complétées. Nous affichons plus que les résumés. En fait, nous affichons les documents complets pour les demandes d'intérêt public et nous le faisons depuis un an.
Veuillez reprendre vos dossiers s'il vous plaît.
[Français]
À l'onglet 1B, vous trouverez le document intitulé « Accès à l'information ». Ce document vous montre ce que vous trouverez si vous allez sur notre site Internet. La section « Accès à l'information » contient plus de 27 000 pages d'informations qui nous ont été demandées en vertu de la Loi sur l'accès à l'information. N'importe qui peut consulter cette information.
Si vous cliquez pour consulter de l'information sur mes déplacements à Ottawa, vous verrez également que je suis resté régulièrement au Château Laurier. Pour les journaux de Quebecor, cette information serait la preuve que j'« aime les belles chambres d'hôtel et les lunchs coûteux ». Ces journaux ont bien évidemment le droit de se servir, dans leurs publications, de cette information que nous avons rendue publique, et de l'amplifier. Quant à nous, nous avons la responsabilité de rendre cette information publique, et nous en avons pris l'engagement en matière de reddition de comptes et de transparence. Ils peuvent la tordre, la déformer comme ils le veulent, nous maintiendrons notre engagement.
Vous trouverez également sur notre site Internet une copie des lignes directrices que nous utilisons pour appliquer l'article 68.1 de la Loi sur l'accès à l'information.
[Traduction]
Veuillez vous rendre à l'onglet 4-A.
[Français]
La commissaire a dit qu'elle était préoccupée par ces lignes directrices. Elle était préoccupée que nous décidions quelle information était exclue en nous fondant simplement sur la nature de la demande. Notre approche avait pour but de ne pas facturer inutilement des frais pour rassembler des documents qui sont clairement exclus en vertu de l'article 68.1.
Quoi qu'il en soit, nous avons déjà modifié notre façon de procéder.
[Traduction]
Nous avons également fait beaucoup de progrès pour réduire le nombre de présomptions de refus, ces demandes auxquelles nous n'avons pas répondu assez rapidement et qui expliquent pourquoi la commissaire nous a donné un F l'année dernière.
Comme vous le verrez dans notre dossier sous l'onglet 1-C, les présomptions de refus représentent maintenant moins de 5 p. 100 de toutes les demandes. C'est un engagement que nous avions pris envers la commissaire en mars 2011. Vous verrez également sous l'onglet 1-D qu'au 22 novembre 2011, nous avions traité 1 449 demandes d'accès à l'information sur les 1 477 reçues. Et bien sûr, nous recevons constamment de nouvelles demandes.
Par contre, tout cela ne change rien au principe fondamental suivant: si vous ou un autre radiodiffuseur qui est en concurrence avec nous pour les auditoires, les producteurs, les talents et les émissions, vous voulez savoir combien gagne Peter Mansbridge ou combien Radio-Canada a dépensé pour préparé son émission vedette Les enfants de la télé, ou combien CBC a dépensé pour sa stratégie de promotion, y compris combien elle a dépensé pour la publicité de Stromboulopoulos sur les panneaux ou lors d'un lancement spécial de sa saison sur TIFF, cette information ne sera pas rendue publique. Parce que la loi établit les limites là où notre indépendance est en jeu ou pour ce qui se serait préjudiciable à notre position concurrentielle.
Le jugement d'hier ne change rien à ce principe fondamental. Sans les mécanismes qui protègent nos activités de journalisme, de programmation et de création, nous ne pourrions fonctionner comme un radiodiffuseur public indépendant.
En conclusion, vous avez invité Quebecor et d'autres à venir dire ce qu'ils pensaient de notre rendement. J'ai entendu et lu de leur part certaines déclarations renversantes. Vous allez donc trouver dans votre dossier un document intitulé « Rectifier les faits » sous l'onglet 2, qui aborde certaines affirmations faites devant votre comité au cours des dernières semaines.
Par exemple, je n'arrive tout simplement pas à croire que M. Drapeau ne vous a pas dit que le 7 septembre 2010, son bureau a soumis 72 demandes le même jour. La stratégie de Quebecor est claire. Les entreprises de ce groupe vont poursuivre leur campagne. Elles croient qu'en diminuant le rôle que joue le radiodiffuseur public, elles peuvent en tirer profit. Elles ont des intérêts purement commerciaux et continueront à utiliser l'accès à l'information et à faire leurs reportages dans leurs journaux et leurs stations de télévision pour servir leurs propres intérêts. Eh bien soit.
Qu'allons-nous faire maintenant? Le Parlement peut toujours modifier la loi, mais il doit le faire de façon à ce que le radiodiffuseur public indépendant ne devienne pas le radiodiffuseur d'État. Dans l'esprit de la décision de la Cour d'appel fédérale, nous croyons que le comité devrait maintenant s'assurer que le libellé de la loi protège clairement les activités journalistiques de l'accès à l'information.
Entre-temps, à Radio-Canada, nous allons continuer à mettre en oeuvre notre stratégie 2015 pour améliorer les services que nous offrons aux Canadiens. Nous allons continuer à produire de grandes émissions canadiennes et à les diffuser aux heures de grande écoute. Nous allons continuer à offrir une valeur ajoutée aux Canadiens dans les régions et sur toutes nos plateformes.
Nous serons ravis de répondre aux questions, madame la présidente.
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Je vous remercie, madame la présidente.
Je remercie nos témoins d'être ici aujourd'hui.
Je crois qu'on mélange deux questions différentes. Il y a la transparence et la responsabilité. Par transparence, on entend la volonté de fournir de l'information au public, et l'enjeu portait sur l'ampleur de la transparence. Mais la responsabilité est quelque peu différente. Le fait de simplement fournir des chiffres n'implique pas nécessairement qu'on est responsable. Je crois qu'il y a une différence, et je crois que c'est l'enjeu pertinent lorsqu'il est question d'attaques contre la SRC.
Évidemment, les diffuseurs publics sont tenus responsables par leurs actionnaires, les profits étant l'enjeu décisif. Vous gérez un diffuseur public qui affiche un déficit, une perte, de 1,1 milliard de dollars. Mais votre mandat est différent, et je sais que vous travaillez dans des conditions différentes. À titre d'ancien résidant du Nord ayant profité des services de la SRC dans le Nord, où d'autres diffuseurs n'offraient pas le service, je conviens que c'était extraordinaire.
L'enjeu dont il est question ici est la responsabilité sous votre leadership. Grâce aux mesures qui découleront de cette occasion, le public pourra avoir accès à de l'information plus transparente concernant le fonctionnement de la SRC. Vous allez avoir de la difficulté à rendre des comptes.
Vous travaillez dans le domaine des communications. Vous avez fait un bon travail ce matin pour ce qui est d'expliquer certaines questions de responsabilité liées aux dépenses et autres activités de la SRC. Mais vous ne devez pas oublier vos actionnaires, soit le public, et je ne crois pas que la SRC ait fait un bon travail de communication à l'égard de sa reddition de comptes. En fait, la demande d'accès à l'information nous a fait découvrir que les gens veulent que vous rendiez des comptes.
C'était ma question, monsieur. Envisagez-vous un programme ou des mesures que vous pourrez prendre à la société pour rendre davantage de comptes aux Canadiens et justifier vos opérations?