:
Merci, madame la présidente.
[Français]
Madame la présidente et honorables députés, je suis heureux de témoigner aujourd'hui devant le Comité au sujet du projet de loi .
Le Canada a la chance d'être bordé par les océans Pacifique, Arctique et Atlantique, et il compte également d'innombrables lacs et rivières. J'ai eu le plaisir de voyager d'un océan à l'autre afin d'observer moi-même ces étendues d'eau. De plus, j'ai été particulièrement heureux de constater, depuis l'espace, le vaste réseau de lacs, de rivières, de canaux et d'océans qui forment notre grand pays. Je peux affirmer que, même depuis l'espace, il est possible de bien voir que les lacs, les rivières et les autres étendues d'eau constituent des éléments clés de notre réseau de transport.
J'ai également eu le plaisir d'écouter les Canadiens parler de leur passion pour la navigation, que ce soit en canot, en kayak, en voilier, en bateau à moteur ou sur un plus gros navires.
Il ne fait aucun doute que le Canada compte sur l'ensemble de ses voies navigables pour des usages récréatifs et pour la circulation des biens et des services. Les peuples autochtones exercent également leurs droits dans ces eaux.
[Traduction]
Les Canadiens veulent s'assurer que la navigation sur ces voies d'eau peut être protégée maintenant, mais aussi dans le futur, y compris sur les rivières patrimoniales et les rivières sauvages et sans aménagement les plus longues. Ils s'attendent à ce que leur droit public à la navigation soit protégé.
Lorsque j'ai été nommé ministre des Transports en 2015, le m'a confié le mandat d'examiner la Loi sur la protection de la navigation, en vue de restaurer les mesures de protection perdues et d'y intégrer des mécanismes de protection modernes. Après un long processus d'examen et de consultation, nous proposons maintenant de modifier la Loi sur la protection de la navigation et de créer la nouvelle Loi sur les eaux navigables canadiennes afin de respecter cet engagement et de mieux protéger le droit de voyager sur toutes les eaux navigables du Canada.
La nouvelle Loi sur les eaux navigables canadiennes est le fruit de plus de 14 mois de consultation avec les Canadiens. Cette période de consultation a débuté par une étude des modifications apportées par le gouvernement précédent réalisée par le Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités.
Madame la présidente, j'aimerais profiter de cette occasion pour remercier le comité permanent du temps qu'il a consacré à cette étude ainsi que de ses recommandations. Le travail du comité permanent a jeté des bases solides pour la nouvelle Loi sur les eaux navigables canadiennes.
Le projet de loi sur les eaux navigables canadiennes a aussi été éclairé par les opinions des peuples autochtones, des provinces et des territoires, de l'industrie, des groupes récréatifs et environnementaux et du grand public. Les usagers des voies d'eau nous ont bien dit vouloir une surveillance sur toutes les voies navigables au Canada, des décisions et des processus plus clairs et transparents, ainsi que de meilleures possibilités de partenariat pour les peuples autochtones relativement à l'application des mesures de protection de la navigation. Ils ont également manifesté le besoin que les processus demeurent efficaces et prévisibles.
Le projet de loi sur les eaux navigables canadiennes répond à ces préoccupations. La Loi contiendra une nouvelle exigence pour l'approbation d'ouvrages majeurs qui ont d'importantes incidences sur la navigation sur toutes les eaux navigables, tels que de grands barrages ou d'autres ouvrages, et elle conférera des pouvoirs au ministre des Transports en ce qui concerne la réglementation d'obstacles sur toutes les eaux navigables.
[Français]
Madame la présidente, le gouvernement tient à ce que le processus soit ouvert, accessible et transparent. Il en va de la confiance du public.
La Loi sur la protection des eaux navigables du Canada prévoirait de meilleures règles offrant une plus grande transparence au sujet des propositions de projets pouvant avoir une incidence sur la navigation. Il serait alors plus facile pour les Canadiens de se prononcer sur les projets qui les concernent.
Nous reconnaissons que, pour participer aux décisions, les Canadiens doivent connaître leurs projets avant qu'ils soient créés. La Loi sur la protection des eaux navigables du Canada exige que les promoteurs de projets préviennent et consultent les collectivités et les usagers des voies maritimes navigables susceptibles d'être touchées avant la construction d'un projet situé sur toutes les eaux navigables.
Si cette mobilisation précoce laissait en suspens des préoccupations liées à la navigation pour les ouvrages, le gouvernement aurait alors la capacité d'examiner ces préoccupations et d'exiger que le promoteur cherche à obtenir une autorisation, le cas échéant. Ce nouveau processus de résolution permettrait aux Canadiens de soulever leurs préoccupations liées à la navigation au sujet d'un projet proposé dans un lac ou une rivière navigable de façon plus efficace, rapide et moderne.
La loi exigerait aussi que le ministère établisse un nouveau registre public pour consigner les renseignements sur les projets et les décisions. Ce registre aiderait les collectivités à rester informées, à participer au processus de prise de décisions et à accéder aux renseignements à long terme.
La Loi sur les eaux navigables canadiennes prévoit aussi une annexe améliorée et plus inclusive permettant ainsi d'offrir un niveau de surveillance supplémentaire des eaux navigables qui en ont le plus besoin, y compris celles qui sont d'une importance particulière pour les Canadiens et les peuples autochtones.
[Traduction]
Je dois reconnaître le rôle essentiel que jouent les eaux navigables pour soutenir les peuples autochtones du Canada ainsi que leur capacité à exercer leurs droits. Selon ce qu'on nous a dit, l'eau est fondamentale à leur mode de vie. Le projet de loi sur les eaux navigables canadiennes vise à concrétiser nos objectifs en matière de réconciliation à plusieurs égards, mais surtout à faciliter les partenariats entre le Canada et les peuples autochtones dans l'application de la Loi sur leurs territoires traditionnels.
La Loi favorise une relation plus étroite avec les peuples autochtones reposant sur la reconnaissance des droits, le respect, la coopération ainsi qu'un partenariat adapté aux peuples autochtones et visant à obtenir leur consentement libre, préalable et éclairé. La Loi exigerait la considération et la protection des connaissances traditionnelles autochtones, ainsi que la considération de tout effet indésirable que les décisions pourraient avoir sur les droits des Autochtones.
Nous reconnaissons également que des mesures de protection de la navigation plus rigoureuses n'auront de sens pour les Canadiens que si elles sont rigoureusement appliquées. C'est pourquoi la Loi sur les eaux navigables canadiennes inclurait des pouvoirs d'application nouveaux et modernes ainsi que des peines plus sévères.
[Français]
Madame la présidente, la nouvelle Loi sur les eaux navigables canadiennes est un élément important du nouveau système d'évaluation des répercussions proposé qui protégera notre environnement, nos poissons et nos voies d'eau, tout en rétablissant la confiance du public et en respectant les droits des Autochtones. Ce nouveau système exigera l'évaluation rigoureuse de nombreuses répercussions pour les projets susceptibles de poser un risque important pour l'environnement dans les domaines de compétence fédérale.
En outre, les modifications qu'on propose d'apporter à la Loi sur les pêches restaureront les mesures de protection pour tous les poissons et leur habitat, en plus de créer de nouveaux outils de gestion des pêches visant à renforcer la protection des espèces et des écosystèmes. Ce nouveau système général tiendra compte d'une variété de répercussions potentielles pour tout projet désigné aux fins d'examen, et ce, non seulement sur l'environnement, mais aussi sur les collectivités, la santé, les peuples autochtones et les emplois. Les décisions prises dans le cadre de la Loi sur les eaux navigables canadiennes seront entièrement intégrées à ce nouveau système d'évaluation des répercussions.
[Traduction]
En résumé, ce projet de loi contribuera grandement au nouveau système d'évaluation des répercussions en offrant des mesures de protection de la navigation pour toutes les eaux navigables. Il permettra également de créer des processus plus accessibles et transparents. Ainsi, il sera plus facile pour les peuples autochtones et le public de participer aux projets qui touchent leurs collectivités et de régler les problèmes de navigation qui les concernent. Nos voies navigables sont le patrimoine commun de tous les Canadiens, et le droit de voyager sur ces voies doit être protégé. Le nouveau projet de loi sur les eaux navigables canadiennes s'en occupera.
Merci.
:
Pardonnez-moi, madame la présidente. Je crois que je vais y aller d'une question rapide et laisser le reste de mon temps à mon collègue.
Monsieur le ministre, merci d'être là.
Je faisais partie du comité sur les transports qui a étudié ceci — pas sous votre supervision, mais peut-être, à votre invitation —, et l'une des choses qui m'ont beaucoup tenu à coeur durant la dernière campagne avait trait à certaines des modifications qui ont été apportées en 2012, et avant cela, en 2008, sans supervision adéquate du Parlement.
L'une des choses que nous avons constatées quand nous avons commencé à exercer certaines fonctions parlementaires, c'est que le passage à une annexe des cours d'eau avait certains avantages, mais aussi, selon moi, d'importants inconvénients.
Par exemple, des fossés de drainage qui se remplissaient au gré des saisons pouvaient se retrouver sur la liste alors qu'ils n'avaient pas besoin d'y être, mais d'un autre côté, de nombreux lacs et de nombreuses rivières qui étaient protégés auparavant ont tout simplement cessé de l'être, malgré l'existence d'un droit à la navigation issu de la common law. Les citoyens ne disposaient d'aucun moyen efficace de protéger ce droit.
En particulier, pour revenir à un exemple qu'évoquait l'un de mes collègues conservateurs, je me souviens distinctement d'un témoin de la Fédération des chasseurs et pêcheurs de l’Ontario qui se plaignait que les sociétés qui essayaient de faire passer des tyroliennes par-dessus les rivières empêchaient les membres de la fédération de profiter des avantages de la nature qu'ils fréquentaient de façon assidue.
J'aimerais savoir comment ce projet de loi veillera à ce que ces fossés de drainage saisonniers ne mobilisent pas l'attention au détriment de la protection des lacs et des rivières que la Fédération des chasseurs et pêcheurs de l’Ontario souhaitaient voir protéger.
Bienvenue à tous nos invités.
Pendant que tout le monde finit de se préparer, permettez-moi de vous informer que nous accueillons des représentants de quatre secteurs. Nous vous remercions de vous être déplacés. Malheureusement, les votes à la Chambre nous ont fait prendre du retard, et nous allons devoir participer à une autre série de votes tout à l'heure.
Nous avons amorcé une discussion afin de décider si nous allons prolonger la séance. Je ne sais pas si c'est quelque chose que vous seriez disposés à faire. Je sais que nous sommes censés finir à 18 h 30, mais s'il nous faut un peu plus de temps, cela vous pose-t-il problème?
Je vois des gens qui opinent du chef, alors j'espère que... De notre côté, nous allons tenter de voir si les membres sont en mesure de faire tout ce qu'il faut pour que cela fonctionne.
Je vais présenter tout le monde. De l'Association canadienne des producteurs pétroliers, nous accueillons Terry Abel, vice-président exécutif, Paul Barnes, directeur, Canada atlantique et arctique, et Patrick McDonald, directeur, Climat et innovation.
De l'Association canadienne de pipelines d'énergie, nous avons Chris Bloomer, président et chef de la direction.
De l'Association canadienne de l'hydroélectricité, nous avons Eduard Wojczynski, président, Geneviève Martin, présidente de la réglementation et Pierre Lundahl, consultant principal.
Enfin, de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs, nous recevons Lisa McDonald, directrice exécutive intérimaire et Lesley Williams, qui est la directrice des politiques et des programmes.
Merci à tous.
Chaque groupe dispose de 7 à 10 minutes pour livrer sa déclaration préliminaire, puis nous allons passer à la période des questions.
Terry, voulez-vous commencer?
:
Oui, avec plaisir. Merci.
Bonjour, madame la présidente, distingués membres du Comité. Je m'appelle Terry Abel, et je suis le vice-président exécutif de l'Association canadienne des producteurs pétroliers. Je suis accompagné aujourd'hui de M. Paul Barnes, directeur de la division du Canada atlantique et arctique, ainsi que de Patrick McDonald, directeur de la division du climat et de l'innovation.
Nous sommes très heureux d'avoir l'occasion de comparaître devant le Comité aujourd'hui pour vous faire part de certaines de nos expériences et réflexions qui pourraient aider à éclairer votre examen du projet de loi .
Comme beaucoup d'entre vous le savent, espérons-le, l'Association canadienne des producteurs pétroliers et ses membres sont à l'origine d'environ 80 % de toute la production de gaz naturel, de liquides extraits du gaz naturel, de pétrole brut et de sables bitumineux partout au Canada, y compris en zone extracôtière. Notre industrie est le plus grand investisseur du secteur privé au Canada. En 2014, elle a investi un montant record de 81 milliards de dollars et, en 2017, tout au plus 45 milliards de dollars. Ensemble, nous employons bien plus de 500 000 Canadiens d'un océan à l'autre.
Nos projets extracôtiers d'exploitation du pétrole et du gaz, ainsi que du gaz naturel, qui se situent généralement assez loin des côtes — à une distance de 200 à 500 kilomètres au large de Terre-Neuve et de la Nouvelle-Écosse — ont procuré d'énormes avantages aux deux provinces au fil des ans et continueront de le faire pour un bon bout de temps.
Comme vous le savez, l'Agence internationale de l'énergie prévoit toujours que la demande mondiale d'énergie augmentera de plus de 30 % d'ici 2040, et ce, dans les secteurs du pétrole et du gaz naturel; les ressources en hydrocarbures continueront de représenter la part du lion de la demande d'énergie dans l'ensemble du pays, même si les ressources renouvelables connaissent une forte croissance.
L'Association canadienne des producteurs pétroliers croit que le Canada est bien placé pour devenir le fournisseur de choix des ressources en pétrole et en gaz naturel, compte tenu de ses pratiques de développement durable de calibre mondial et étant donné qu'il compte certaines des réserves les plus abondantes et de la plus haute qualité en pétrole et en gaz dans le monde entier. Il est donc impératif que le Canada demeure concurrentiel par rapport aux autres pays producteurs de pétrole et de gaz; à défaut de quoi, le Canada perdra l'occasion non seulement de générer une valeur économique à partir de cette industrie, mais aussi de contribuer aux réductions mondiales consécutives des émissions de gaz à effet de serre grâce à sa position de producteur responsable de ces ressources.
Dans mon exposé d'aujourd'hui, je vais m'attarder sur la compétitivité de notre industrie et sur certains aspects du projet de loi qui risquent de créer de l'incertitude et de saper davantage la compétitivité mondiale de l'industrie. J'aborderai des questions comme les dispositions transitoires, les délais, la planification en amont, les commissions et les évaluations stratégiques régionales.
Nous savons que le gouvernement se donne comme objectif de rétablir la confiance du public dans ses processus d'examen environnemental et réglementaire, un objectif que nous partageons entièrement. Toutefois, nous voulons nous assurer que tout changement rétablira aussi la confiance des investisseurs.
Notre industrie éprouve beaucoup de difficultés par les temps qui courent. Les ressources en capital sont très convoitées à l'échelle mondiale, et le Canada doit demeurer concurrentiel si nous tenons à attirer des capitaux au pays. Malheureusement, aujourd'hui, le climat d'incertitude au Canada ne permet pas d'attirer des capitaux, et nous continuerons de perdre des investissements et des emplois si nous n'instaurons pas un système de règles claires et de décisions qui sont définitives et fiables.
J'aimerais signaler qu'une étude menée en 2016 par WorleyParsons sur les pratiques d'évaluation environnementale à l'échelle mondiale révèle que, même si le Canada dispose de l'un des processus les plus rigoureux et les plus complets en la matière, il a aussi actuellement l'un des processus d'évaluation environnementale les plus coûteux en temps et en ressources au monde.
Malheureusement, l'Association canadienne des producteurs pétroliers et les investisseurs estiment aujourd'hui que le projet de loi ne prévoit pas grand-chose pour améliorer cette situation. On trouve un exemple simple de cette incertitude croissante dans les dispositions transitoires du projet de loi sur l'évaluation d'impact. Selon les dispositions actuelles, les évaluations qui ont commencé sous le régime de la Loi canadienne sur l'évaluation environnementale de 2012, mais qui ne sont pas encore terminées, devraient généralement se poursuivre et être complétées en vertu des nouvelles mesures législatives et réglementaires. Plus précisément, en ce qui concerne la possibilité de mener à bien une évaluation aux termes de la loi actuelle, soit la LCEE de 2012, le projet de loi emploie un libellé très subjectif qui ne donne pas d'indication claire ni de certitude quant au processus applicable. Si ces dispositions avaient pour objet d'assurer la continuité des évaluations commencées en 2012, nous vous demanderions d'indiquer cela de façon beaucoup plus claire et plus certaine dans le libellé actuel.
En obligeant les nouveaux promoteurs, si telle est l'intention, à suivre le nouveau processus réglementaire à mi-parcours, on risque essentiellement de ramener les projets à la case de départ. Prenons l'exemple des programmes de forage de puits exploratoires en haute mer. On en compte quatre actuellement à Terre-Neuve. Selon nous, il y a un risque notable que tout le travail entrepris jusqu'ici soit jugé incomplet. Par conséquent, les promoteurs pourraient devoir reprendre leurs démarches et suivre un processus tout à fait différent, ce qui prolongerait les délais et augmenterait l'incertitude pour nos investisseurs.
Nous proposons simplement que le gouvernement confirme que tous les projets en cours dans le cadre de processus fédéraux, provinciaux ou territoriaux ne seront pas réévalués aux termes de la nouvelle loi.
Madame la présidente, l'Association canadienne des producteurs pétroliers appuie le maintien des délais prescrits par la LCEE de 2012 et le projet de loi . Cependant, rien ne garantit que, dans l'ensemble, les délais d'exécution des examens réglementaires seront plus courts que ceux en vigueur sous le régime actuel. Avec l'ajout de la planification en amont et étant donné l'absence de clarté quant aux échéances relatives aux demandes de révision et de renseignements, sans oublier les diverses dispositions, ici et là dans le projet de loi, qui permettent de proroger ces délais, l'Association canadienne des producteurs pétroliers et les investisseurs concluent généralement que les délais ne feront que s'allonger, tout compte fait.
Nous appuyons sans réserve le concept de la planification en amont. Je vous ferai d'ailleurs remarquer qu'il est pratique courante pour les membres de l'Association canadienne des producteurs pétroliers, et notre industrie en général, de mobiliser dès le début les intervenants qui pourraient être touchés par les projets proposés. Nous sommes favorables à l'intervention du gouvernement dans un processus plus officiel de mobilisation en amont, car cela donne l'occasion de comprendre les problèmes tôt dans le processus et de clarifier les choses pour tout le monde. Cela permet également aux intervenants de régler les problèmes qui, d'après notre expérience, surgissent souvent à l'étape de l'examen et qui ont très peu à voir avec le projet. Ce sont des questions de nature beaucoup plus générale.
Cependant, pour que la mobilisation en amont soit efficace, toutes les parties doivent s'investir dans le processus et rendre des comptes, c'est-à-dire participer pleinement, respecter les délais et remplir leurs rôles respectifs. À notre avis, en l'absence d'attentes claires pour les intervenants, l'industrie et le gouvernement, le processus de mobilisation ou de planification en amont risque de se poursuivre indéfiniment, sans contribuer à l'amélioration des délais.
Par ailleurs, l'Association canadienne des producteurs pétroliers estime que, si jamais le promoteur et l'Agence ne peuvent pas s'entendre sur la portée d'une évaluation environnementale à la fin du processus, il faut un mécanisme permettant de rétablir la discipline et de clore le processus, voire de poursuivre l'étude d'impact environnemental.
Pour terminer, permettez-moi d'attirer votre attention sur une question qui concerne très précisément nos activités extracôtières. Selon le libellé actuel, tous les projets extracôtiers désignés auraient besoin d'être soumis à un examen par une commission. Autrement dit, les délais seraient au moins deux fois plus longs que ceux applicables à l'examen mené par l'Agence. Nous ne croyons pas qu'il soit justifié d'instaurer un processus qui prendrait le double du temps — au moins quatre ans, d'après nous —, surtout lorsque les effets éventuels des projets pétroliers et gaziers extracôtiers sont bien compris.
De nombreuses évaluations environnementales ont déjà été réalisées et examinées au Canada, aussi bien par l'Agence canadienne d'évaluation environnementale que par les offices des hydrocarbures extracôtiers. À cela s'ajoute la surveillance des répercussions environnementales depuis des décennies, au Canada et à l'étranger. Voilà autant de pratiques qui constituent aujourd'hui pratiquement la norme et qui sont adoptées partout dans le monde.
À notre avis, l'établissement d'une commission qui allie l'expérience et l'expertise de l'Agence d'évaluation d'impact et d'un organisme de réglementation spécialisé, comme les offices des hydrocarbures extracôtiers, devrait pouvoir réduire le temps requis pour effectuer l'examen réglementaire, au lieu de le doubler, comme semble le prévoir le projet de loi, dans sa forme actuelle. L'Association canadienne des producteurs pétroliers vous recommande donc de supprimer l'exigence selon laquelle les activités extracôtières doivent faire l'objet d'un examen mené par des commissions.
Notre industrie voit également d'un très bon oeil les évaluations d'impact régionales prévues dans le projet de loi, et en reconnaît les avantages. Elles permettraient notamment d'améliorer l'évaluation des effets environnementaux et des effets cumulatifs. Elles aideraient beaucoup à réduire l'épuisement des intervenants, qui n'auraient plus à refaire sans cesse les mêmes choses, en plus d'assurer l'uniformité et l'efficacité de la réglementation.
Il s'agit d'une approche qui est utilisée à l'échelle internationale. Sachez que des pays comme la Norvège y ont déjà eu recours.
Nous continuons d'appuyer l'idée des évaluations d'impact régionales. Si nous allons emprunter cette voie, nous recommandons qu'une liste des évaluations terminées et acceptées soit dressée et, au bout du compte, qu'elle fasse partie des critères d'exclusion applicables à la liste de projets qui sera également élaborée.
Nous estimons que cela peut être un outil puissant, à condition que le Canada, les provinces et les territoires travaillent ensemble pour mener à bien les évaluations. Toutefois, dans le libellé actuel du projet de loi , nous ne voyons vraiment aucune mention de délais prescrits, aucune confirmation de l'inclusion des provinces ou des organismes de réglementation du cycle de vie, ni même aucune garantie que le processus donnera de bons résultats ou qu'il sera effectivement utilisé dans le cadre du régime d'évaluation prévu aux termes du projet de loi C-69.
Je vais conclure rapidement, madame la présidente.
L'Association canadienne des producteurs pétroliers vous remercie encore une fois de lui avoir donné l'occasion de prendre la parole aujourd'hui. Nous vous prions d'examiner attentivement certaines des observations que nous avons formulées aujourd'hui, et nous recommandons des changements qui permettront de rétablir la confiance des investisseurs, d'aider le Canada à profiter pleinement de la valeur économique importante de notre industrie et de reconnaître les avantages environnementaux qui se concrétisent à l'échelle mondiale lorsque le Canada est le fournisseur de choix.
Merci encore.
:
Merci beaucoup de me donner l'occasion de témoigner devant le Comité.
L'instant présent est l'aboutissement d'un long processus de consultations, d'échanges, etc., et d'un processus que la CEPA, soit l'Association canadienne des pipelines d'énergie... Ses membres représentent également 97 % du volume transporté de la production canadienne jusqu'aux États-Unis. Nous avons hâte d'entendre ce que vous avez à dire.
Je serai assez direct dans mes propos, et je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
Nous demeurons pleinement engagés. Nous vous avons déjà remis un mémoire, et nous continuerons de faire un suivi dans le cadre d'autres consultations. J'aimerais commencer par vous présenter un bref état des lieux en ce qui concerne le secteur de l'énergie. Les nouvelles ne sont pas bonnes.
Voici ce qui s'est passé au cours des deux années ayant précédé le projet de loi, et à vous de choisir votre poison: l'imposition de politiques, notamment un moratoire relatif aux pétroliers sur la côte nord de la Colombie-Britannique; la proposition de règlements pour la réduction des émissions de méthane; l'adoption de normes sur les carburants propres; la réglementation provinciale sur les émissions de gaz à effet de serre; les restrictions imposées par la Colombie-Britannique quant au transport du bitume; un manque de clarté concernant la position du gouvernement sur la mise en oeuvre de la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones et le principe du consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause; la concurrence féroce livrée par les États-Unis grâce à leurs politiques favorables au secteur de l'énergie, et j'en passe. L'effet cumulatif de ces politiques a ébranlé la confiance des investisseurs au Canada. Voilà qui nuit gravement à la compétitivité du secteur de l'énergie.
Nous traversons déjà une période de profonde incertitude. De nouveaux projets sont pratiquement interrompus, et nous éprouvons de graves problèmes, à l'échelle de notre secteur et de notre pays, pour ce qui est d'ouvrir de nouveaux marchés pour nos produits énergétiques dans le monde entier. La réalité, c'est que les entreprises membres de la CEPA, qui possèdent des actifs matériels dans d'autres pays, cherchent activement à saisir des occasions dans ces États. Résultat: les capitaux d'investissement dans l'industrie pétrolière et gazière du Canada vont à l'étranger. Cette situation est attribuable, en grande partie, à l'incertitude créée par la politique de réglementation actuelle et aux répercussions possibles d'autres changements réglementaires radicaux qui touchent directement le secteur des pipelines au Canada. Les conséquences sont bien réelles, et le secteur est en train de suffoquer à cause de cela.
Nous croyons qu'une majorité de Canadiens reconnaissent encore la contribution importante du secteur pétrolier et gazier à l'économie canadienne, et nous sommes fermement convaincus que la croissance continue du secteur pétrolier et gazier est tout à fait conforme aux cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre du Canada pour 2030. Au cours des consultations qui ont mené au dépôt du projet de loi, la CEPA s'est sentie rassurée d'entendre le gouvernement donner l'assurance que toute nouvelle loi tiendra compte des valeurs communes axées sur un régime de réglementation solide, l'établissement de relations, la sécurité, la gérance de l'environnement, la confiance du public, la compétitivité ainsi que la certitude et la clarté nécessaires pour qu'il y ait une possibilité réelle de faire construire un nouveau pipeline majeur au Canada. Or, dans sa forme actuelle, le projet de loi ne peut pas offrir plus de certitude, de clarté et de prévisibilité dans le cas des projets qui s'étendent sur des centaines, voire des milliers de kilomètres et qui traversent plusieurs provinces, collectivités et communautés autochtones. En fait, il est difficile d'imaginer qu'on puisse construire un nouveau pipeline majeur au Canada en vertu de la Loi sur l'évaluation d'impact, et encore moins attirer des investissements dans le secteur canadien de l'énergie.
Tout ce que fait ce projet de loi, nous le craignons bien, c'est contrecarrer la réforme de la réglementation dans le but de faire avancer le programme du gouvernement actuel en matière de lutte contre les changements climatiques, tout en insérant une foule de politiques trop générales dans un processus décisionnel qui est, au demeurant, très technique.
En ce qui a trait aux détails du projet de loi, cette démarche a commencé par la lettre de mandat du à l'intention de la . Ainsi, la ministre a reçu le mandat d'examiner les processus d'évaluation environnementale pour atteindre trois objectifs: rétablir la confiance du public; instaurer de nouveaux processus équitables; et acheminer les ressources vers les marchés. En tout respect, la CEPA ne croit pas que le projet de loi sur l'évaluation d'impact permettra d'atteindre l'un ou l'autre de ces objectifs. Au terme d'un an et demi de consultations, la CEPA a présenté plus de 200 pages de mémoires qui visaient à fournir des recommandations judicieuses et pratiques pour réussir à atteindre les trois objectifs du gouvernement. Nos recommandations étaient fondées sur la nécessité sous-jacente d'empêcher l'érosion de la compétitivité du Canada dans le secteur des ressources naturelles. Elles étaient guidées par de grands principes qui, selon nous, auraient établi le cadre nécessaire pour remplir tous ces objectifs.
D'abord, il s'agit d'instaurer un processus qui veille à ce que les grandes questions de politique publique soient abordées dans des cadres plus appropriés, en dehors des examens de projets; il faut aussi un processus qui repose sur les preuves scientifiques et les faits, qui est coordonné et efficace et qui apporte clarté et certitude. L'Office national de l'énergie est l'organisme de réglementation le mieux placé, puisqu'il possède une expertise technique et assume une responsabilité à l'égard du cycle complet des projets, c'est-à-dire l'examen, l'exploitation et l'entretien. Malheureusement, l'évaluation d'impact ne répond pas à ces préoccupations. La CEPA est déçue de constater que le processus proposé semble renforcer les facteurs mêmes qui ont créé le cadre réglementaire toxique relatif aux grands projets, ce que le processus d'examen réglementaire était justement censé régler. L'évaluation d'impact n'apaise pas non plus la préoccupation la plus fondamentale du secteur des pipelines: un processus qui est coûteux, qui exige beaucoup de temps, qui polarise l'opinion et qui se termine par une décision politique discrétionnaire.
Le projet de loi n'aborde pas la nécessité de trouver une façon appropriée de débattre et de résoudre les grands enjeux de politique publique. Tout au long du projet de loi, on retrouve l'engagement du gouvernement à atteindre ses objectifs en matière de changement climatique, d'analyses comparatives entre les sexes et de réconciliation avec les Autochtones, ainsi que des analyses de durabilité subjectives et intrinsèquement imprévisibles.
Même si la CEPA a fermement recommandé de retirer les grandes politiques publiques des examens propres à certains projets, ces enjeux sont maintenant expressément inclus dans le processus d'examen à titre de facteurs dont il faut tenir compte.
La Loi sur l'évaluation d'impact ne permettra pas d'accroître la certitude, la précision et la prévisibilité. Elle introduit plutôt un nouvel organisme de réglementation, de nouveaux processus uniques et des exigences en matière de renseignements qui n'ont jamais été mis à l'essai.
Le critère lié à la participation du public a été éliminé. Les évaluations fondées sur la science et les faits seront maintenant masqués par une abondance d'autres évaluations fondées sur les politiques qui sont mal définies, fluides et ouvertes aux stratégies dilatoires et obstructionnistes qui pourraient être utilisées par des groupes qui s'opposent à tous les projets. En résumé, nous ne pensons pas que les délais s'amélioreront, mais qu'ils seront plus longs.
L'Office national de l'énergie, maintenant l'Organisme canadien de réglementation de l'énergie, a été mis de côté dans les principaux examens de projets de pipeline. La CEPA a toujours soutenu que l'ONE est l'organisme de réglementation le mieux placé pour superviser le cycle complet d'un pipeline. Mais le projet de loi confie plutôt l'examen des principaux projets de pipeline à la nouvelle Agence canadienne d’évaluation d’impact. Ce nouvel organisme n'a pas le riche historique en matière de prise de décisions administratives et l'expertise technique de l'ONE, maintenant l’Organisme canadien de réglementation de l’énergie.
La nouvelle Agence a plutôt le mandat de jouer un rôle élargi et d'intervenir dans un plus large éventail d'enjeux, et on s'attend à ce qu'elle mette en oeuvre le programme politique du gouvernement en matière de changement climatique et de réconciliation et les objectifs en matière d'analyse comparative entre les sexes. Ce n'est pas un organisme de réglementation expert et indépendant. La CEPA n'est pas convaincue qu'il aura la capacité de mener ces vastes examens politiques, même avec le milliard de dollars en nouveau financement annoncé pour appuyer la mise en oeuvre de l'évaluation d'impact.
Étant donné ces préoccupations, il est difficile d'imaginer qu'un promoteur de projet de pipeline soit prêt à mettre ce nouveau processus à l'essai ou qu'il s'attende à des résultats raisonnablement positifs. En raison des essais liés au changement climatique intégrés qui visent les émissions en amont et en aval, il est ridicule de s'attendre à ce qu'un promoteur de pipeline dépense plus d'un milliard de dollars pour que son projet soit simplement refusé au bout du compte, car ce projet doit tenir compte des émissions liées au produit, de sa production à sa consommation dans une autre région du monde.
Si l'objectif est de suspendre la production pétrolière et gazière et d'arrêter la construction de pipelines, ce projet de loi pourrait bien avoir atteint son objectif.
En terminant, aujourd'hui, la CEPA a communiqué les points de vue d'entreprises membres qui se fondent sur leur expérience directe en matière d'investissement, de construction et d'exploitation sécuritaire d'infrastructures énergétiques qui appuient l'économie canadienne et la vie quotidienne des Canadiens. Les promoteurs de projets et leurs investisseurs continueront de comparer la faisabilité de projets de mise en valeur des ressources au Canada à d'autres options d'investissement.
Le document de travail publié par le gouvernement en juin 2017 suggérait une approche plus équilibrée entre les points de vue des éléments environnementaux les plus radicaux et ceux de l'industrie. Ce projet de loi fait pencher la balance complètement du côté de la perspective environnementale, et l'objectif de certains de ces intervenants est de laisser les carburants fossiles dans le sol et empêcher la construction de nouveaux pipelines.
Ce projet de loi accroîtra le risque et l'incertitude. L'effet net de l'évaluation d'impact est un processus inefficace et irréalisable qui créera une incertitude ingérable et un cadre de prise de décisions qui intégrera des enjeux de politiques plus vastes dans un processus qui n'est pas équipé pour les résoudre.
Enfin, ce projet de loi n'offre pas de vision sur la façon dont il aidera le Canada à atteindre ses objectifs à long terme en matière d'énergie. Il ne reflète pas l'importance que l'industrie gazière et pétrolière continuera de jouer dans le panier énergétique mondial au cours des prochaines décennies. Ainsi, il n'aide pas le Canada à obtenir la pleine valeur de ses ressources sur les marchés mondiaux.
Je vous remercie d'avoir écouté nos commentaires. J'ai hâte de répondre à vos questions.
Je suis Lisa McDonald, et je suis directrice exécutive par intérim de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs du Canada. Aujourd'hui, je suis accompagnée de ma collègue, Lesley Williams, notre directrice, Politique et programmes.
J'aimerais vous remercier de me donner l'occasion de comparaître devant vous aujourd'hui pour offrir la contribution de l'industrie des minéraux sur le projet de loi . Notre exposé se concentrera sur les éléments liés aux évaluations d'impact.
L'ACPE est la voix nationale de l’exploration et de la mise en valeur des minéraux au Canada. Nous représentons plus de 7 500 membres au Canada et à l'échelle mondiale. À titre de représentante du secteur, l'ACPE encourage les pratiques de pointe qui optimisent le rendement technique, opérationnel, environnemental et social ainsi qu'en matière de sécurité.
Pour vous donner un aperçu de l'industrie de l'exploration minière, il s'agit d'un processus par étapes de collecte de renseignements en vue de découvrir un gisement minéral économiquement viable, ce qui revient un peu à chercher une aiguille dans une botte de foin, bien honnêtement. Au Canada, ce sont les petites sociétés d'exploration qui font la plus grosse partie de ce travail. Comme ce sont de petites sociétés, leurs budgets et leurs délais sont limités. La plupart d'entre elles ne génèrent pas de revenus et financent leurs activités en émettant des actions. Même si certaines sociétés d'exploration peuvent vendre des projets prometteurs à des moyennes ou grandes sociétés minières afin de les faire passer par le processus d'évaluation et d'ouvrir une mine, plusieurs petites sociétés lancent elles-mêmes le processus d'évaluation.
Aujourd'hui, notre exposé vous offrira un aperçu de l'industrie des minéraux, deux propositions d'amendements au projet de loi , et des commentaires sur certaines dispositions importantes du projet de loi.
On ne saurait surévaluer la valeur de l'industrie des minéraux au Canada. En effet, l'exploration minérale et l'industrie minière fournissent de vastes contributions au Canada. Des collectivités autochtones et éloignées aux régions rurales, en passant par des grandes villes de partout au Canada, cette industrie génère d'importantes retombées économiques et sociales pour les Canadiens.
Notre industrie représente plus de 3 % du PIB. Les exportations de minéraux, évaluées à 89 milliards de dollars en 2016, ont représenté 19 % des exportations nationales totales du Canada. L'industrie emploie près de 600 000 travailleurs partout au Canada, et c'est également le plus grand employeur d'Autochtones du secteur privé au Canada, ainsi qu'un partenaire important des entreprises autochtones.
Cela dit, l'industrie canadienne des minéraux fait face à une concurrence féroce, à l'échelle mondiale, pour attirer des investissements. En fait, le Canada commence à prendre du retard sur ses concurrents dans plusieurs domaines, ce qui diminue son attrait à titre de destination pour les investissements dans les minéraux. De 2012 à 2016, un ralentissement prolongé a grandement diminué les investissements dans le secteur à l'échelle mondiale. Les investissements ont commencé à reprendre et à se renforcer à l'échelle mondiale, mais au Canada, les investissements dans les minéraux sont demeurés stagnants et n'ont pas repris à un rythme aussi rapide que dans d'autres pays.
Plusieurs facteurs influencent les décisions des investisseurs au sujet des endroits où ils investiront et les décisions des sociétés au sujet des endroits où elles exploreront et mèneront des activités minières. Les investissements, qu'ils soient étrangers ou nationaux, sont particulièrement sensibles aux changements législatifs et stratégiques. En effet, ces changements produisent de l'incertitude et de l'imprévisibilité. Un régime de réglementation imprévisible, complexe et inefficace qui n'est pas bien mis en oeuvre accroîtra le risque et découragera les investissements et, par conséquent, diminuera la compétitivité de l'industrie canadienne des minéraux.
Afin de renforcer le secteur canadien des minéraux, nous proposons deux amendements au projet de loi; ces amendements sont extrêmement importants pour notre industrie.
Tout d'abord, nous proposons que le Comité envisage d'apporter des amendements à la transition. En effet, selon le projet de loi , lorsque la Loi sur l'évaluation d'impact entrera en vigueur, l'évaluation des projets qui sont actuellement évalués en vertu de la LCEE 2012 se poursuivrait en vertu de la nouvelle Loi, à moins que ces projets aient atteint la dernière étape du processus. L'industrie recommande que les dispositions liées à cette transition soient modifiées, afin que les projets qui sont évalués en vertu de la LCEE 2012, ou ceux qui entameront le processus d'évaluation avant l'entrée en vigueur de la nouvelle Loi, soient autorisés à poursuivre leur évaluation en vertu de la LCEE 2012, à moins que les promoteurs demandent expressément la transition. Cet amendement à la transition est essentiel. Autrement, cette situation sera extrêmement perturbante pour l'industrie et causera de l'incertitude, ce qui entraînera des répercussions négatives sur les investissements.
Le deuxième amendement que nous proposons concerne l'évaluation des mines et des usines de concentration d'uranium en vertu de la nouvelle Loi. Nous recommandons que, tout comme les autres projets miniers désignés, les projets désignés liés aux mines et aux usines de concentration d'uranium soient assujettis aux évaluations de l'Agence tout en ayant plein accès aux dispositions sur la coopération avec les provinces et les groupes autochtones.
Dans sa forme actuelle, le projet de loi empêcherait la coopération et l'évaluation par l'Agence de tous les projets désignés réglementés par la CCSN.
En ce qui concerne les dispositions, nous comprenons qu'il reste à prendre des décisions fondamentales en matière de politiques réglementaires à l'égard de la mise en oeuvre de la nouvelle Loi, et ces décisions pourraient avoir une influence concrète sur le processus d'évaluation s'appliquant aux promoteurs de projets.
Nous aimerions formuler de brefs commentaires sur certains autres éléments clés proposés dans le projet de loi . En général, nous appuyons l'élargissement de la portée des facteurs et des effets qui seront évalués, mais il faut également tenir compte de certaines répercussions potentielles. Cet élargissement de la portée augmentera de façon importante la quantité et les types de renseignements exigés et étudiés dans les évaluations de projets. Cela pourrait accroître le temps nécessaire, ainsi que les coûts. Les répercussions qu'auront ces dispositions sur la capacité des sociétés d'exploration de faire progresser de bons projets sont particulièrement préoccupantes.
De plus, la collecte, l'analyse et l'évaluation des impacts sur ces divers domaines peuvent également poser des défis. En effet, il pourrait être difficile de déterminer si un impact économique ou social est positif ou négatif, car c'est un processus suggestif et difficile à quantifier. De plus, l'évaluation des divers impacts n'est pas simple, surtout en l'absence de plan ou de lignes directrices sur la façon de tenir compte de ces divers facteurs. Le nouveau processus exigera l'élaboration de lignes directrices très précises et transparentes pour indiquer les impacts qui seront évalués, les méthodes par lesquelles ces éléments seront étudiés et les comparaisons qui seront établies.
L'ACPE exhorte à la prudence dans la mise en oeuvre des mesures de recouvrement des coûts. En effet, les frais exigés devraient être transparents et prévisibles, et les promoteurs ne devraient pas devoir assumer le fardeau indu des coûts liés au processus d'évaluation. Certains pays ont déjà des mécanismes de recouvrement des coûts pour les permis et les évaluations. L'imposition de frais supplémentaires pour le processus fédéral entraînerait une multiplication des coûts pour ce qui devrait idéalement être un processus, une évaluation. C'est extrêmement important pour les petites sociétés d'exploration et de développement, car comme on l'a mentionné plus tôt, leurs fonds sont très limités et elles ne génèrent aucun revenu.
Au minimum, le recouvrement des coûts devrait entraîner des frais fixes raisonnables, précis et prévisibles pour chaque évaluation, il devrait offrir diverses garanties, y compris des délais liés au processus, et il devrait exclure des coûts non connexes tels l'élaboration de politiques et les évaluations régionales.
En ce qui concerne les délais, le projet de loi propose des délais fixés par la loi pour les évaluations de projets, une disposition que l'ACPE appuie fortement. En effet, des délais clairement établis sont essentiels pour créer la certitude exigée par les promoteurs et les investisseurs, ce qui permet d'avoir un processus prévisible et rapide. L'ACPE recommande que les échéances permettent l'uniformisation avec le processus d'évaluation d'autres pays, ainsi que la coopération, tout en fixant l'objectif d'une évaluation par projet. Nous recommandons également que les facteurs de suspension des délais soient clairement définis, et qu'ils se limitent à des circonstances précises pour éviter des retards interminables et pour éviter de nuire à la prévisibilité.
L'étape obligatoire de la planification et de l'engagement précoce, si elle est bien conçue et bien mise en oeuvre, pourrait éclaircir plusieurs choses pour les promoteurs et rendre le processus plus prévisible. Cela dit, il est important que les représentants du gouvernement aient les ressources humaines et financières nécessaires pour fournir aux promoteurs un plan à long terme en matière d'autorisations. En effet, la planification précoce pourrait avoir des répercussions négatives sur les promoteurs, et surtout sur les sociétés d'exploration minière, car ces processus pourraient exiger qu'on mène plusieurs études plus tôt dans le processus que ce qui est prévu dans la LCEE 2012.
Les promoteurs doivent avoir la capacité de modifier un projet pendant la phase de planification en réponse aux commentaires des Autochtones et des collectivités sans devoir recommencer le processus au complet.
Le projet de loi prévoit un rôle plus important et officiel pour les peuples autochtones et le savoir traditionnel dans le processus d'évaluation. L'ACPE appuie la participation effective des collectivités autochtones dans les projets de développement et dans tout le cycle de vie d'un projet. L'industrie des minéraux a l'habitude d'établir de solides partenariats et de chercher à obtenir des commentaires sur des éléments liés à ses projets, tout en garantissant des occasions économiques aux collectivités autochtones. Ainsi, la plus grande partie du contenu du projet de loi C-69 reflète la réalité des pratiques actuelles de l'industrie de l'exploration minière.
De plus, le projet de loi propose que la nouvelle Agence coordonne les consultations menées par la Couronne et qu'elle exige, en vertu de la loi, de tenir compte des impacts potentiels sur les droits autochtones. L'ACPE appuie le fait que la Couronne ou son autorité déléguée soit responsable de s'acquitter de ses obligations.
Nous recommandons vivement au gouvernement d'évaluer et de préciser ses exigences en matière de consultations et d'accommodement des peuples autochtones, d'élaborer un plan de consultation transparent et conforme aux principes de consultation énoncés par les tribunaux, et d'assumer la responsabilité du processus, y compris les coûts connexes.
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Merci, madame la présidente.
Je m'appelle Ed Wojczynski, et je suis président de l'Association canadienne de l'hydroélectricité. Je suis accompagné de Geneviève Martin, de B.C. Hydro; elle est présidente de notre groupe de travail sur les processus réglementaires. Je suis également accompagné de Pierre Lundahl, consultant principal de l'Association canadienne de l'hydroélectricité.
L'ACH est la voix nationale de l'industrie de l'énergie hydroélectrique. Notre organisme représente les générateurs, les fabricants et les sociétés d'ingénierie, ainsi que les entreprises de construction. L'énergie hydroélectrique, comme vous le savez probablement déjà, représente plus de 60 % de l'électricité du Canada. C'est notre principale source de production d'énergie, et c'est grâce à l'énergie hydroélectrique que le système électrique du Canada est l'un des plus propres, des plus renouvelables et des plus fiables dans le monde.
L'énergie hydroélectrique ne produit virtuellement pas d'émissions de gaz à effet de serre, et elle joue un rôle essentiel dans l'atteinte des objectifs du Canada en matière de changement climatique. Des études indiquent qu'en vue de remplir ses engagements d'ici 2030 et 2050, le Canada doit notamment électrifier l'économie et réduire davantage les émissions de gaz à effet de serre du secteur de l'électricité. Cela signifie qu'il faut doubler ou même tripler la production d'électricité d'ici 2050 par l'entremise d'une augmentation importante de l'énergie hydroélectrique, ainsi que de l'énergie éolienne, solaire, maritime et géothermique.
Notre industrie est prête à relever le défi. Le Canada a toujours de grandes quantités de ressources hydroélectriques qui peuvent être mises en valeur. Toutefois, pour y arriver, le Canada doit se doter d'un processus d'évaluation des projets prévisible et rapide qui obtient la participation de toutes les parties intéressées et des peuples autochtones et qui réussit à gagner la confiance de la population. Selon l'ACH, le projet de loi nous permettra de nous rapprocher de cet objectif.
L'ACH appuie le projet de loi en général, mais ses membres sont d'avis qu'on peut y apporter des améliorations importantes. Nous sommes heureux de constater que plusieurs suggestions que nous avons formulées en réponse au document de travail publié par le gouvernement en 2017 se retrouvent dans le projet de loi.
Le projet de loi contient un grand nombre de bons éléments, mais aujourd'hui, nous nous concentrerons sur d'autres suggestions visant à améliorer le processus. Plus tard, nous ferons parvenir au Comité un mémoire écrit renfermant des commentaires sur plusieurs éléments du projet de loi, et nous suggérerons des amendements précis. Nous formulerons aussi des commentaires sur les révisions à la Loi sur la protection de la navigation, car elles nous préoccupent également. Cet après-midi, nous aimerions formuler cinq recommandations liées à la Loi sur l'évaluation d'impact.
Tout d'abord, il faut axer la Loi sur des projets d'importance nationale. Deuxièmement, il faut fournir au ministre des lignes directrices sur la façon d'appliquer la Loi à un projet non désigné. Troisièmement, il faut guider la capacité de prolonger les échéances. Quatrièmement, il faut fixer une limite de temps pour la création de groupes de travail. Enfin, il faut fournir au ministre ou à l'organisme responsable un pouvoir plus explicite de délivrer un avis de lancement lorsqu'une partie prend un temps déraisonnable pour répondre, ou qu'elle refuse de répondre ou de participer à l'étape de planification.
J'aimerais maintenant aborder la première de ces cinq recommandations. Le processus d'évaluation d'impact proposé, avec sa portée élargie, son approche à deux volets et un grand nombre de points de décision, sera plus difficile à gérer et plus complexe que celui que nous avons aujourd'hui. Il fera aussi intervenir des spécialistes de nombreux domaines différents. Il devra coordonner les travaux d'un grand nombre de ministères et d'organismes. Il devra accommoder un grand nombre d'intervenants différents.
La complexité et l'effort global requis par les gouvernements, les peuples autochtones, les parties intéressées et les promoteurs représentent un argument de poids pour faire en sorte que la Loi soit axée seulement sur les grands projets d'importance nationale. Nous suggérons d'ajouter cela à l’énoncé de l’objet de la Loi, afin de faciliter l'interprétation du projet de loi. Cela aiderait également à guider l'élaboration d'une liste de projets désignés.
Les grands projets d'importance nationale ont tendance à avoir un impact plus important que les petits projets. Ils préoccupent davantage les citoyens, qui s'attendent donc davantage à ce qu'ils fassent l'objet d'un examen majeur. Leurs promoteurs sont plus susceptibles d'être en mesure de gérer la complexité et les exigences rigoureuses engendrées par le processus. La conception de projets de cette taille prend déjà beaucoup de temps et ces projets sont gérés par des équipes qui ont beaucoup d'expérience et qui ont accès à une vaste expertise.
Des règlements désignant les activités physiques qui ont une portée trop large posent deux risques. Tout d'abord, les petits et moyens projets qui engendrent des retombées importantes et de faibles répercussions pourraient ne pas être mis en oeuvre. En effet, si les coûts liés à la réglementation sont imprévisibles et potentiellement trop élevés, et que le résultat de l'évaluation est incertain, la viabilité financière de certaines catégories de projets pourrait être comprise.
L'autre risque, c'est que le projet de loi pourrait mener le gouvernement à utiliser ses ressources réglementaires de façon inefficace. Ces petits projets aux faibles répercussions sont probablement déjà assujettis à des mécanismes d'évaluation environnementale provinciaux. Il existe également des lois fédérales qui protègent divers éléments de l'environnement, par exemple la Loi sur la Convention concernant les oiseaux migrateurs, la Loi sur les espèces en péril, la Loi sur la protection de la navigation et la Loi sur les pêches, qu'on s'emploie actuellement à rendre plus rigoureuse.
En ce qui concerne la deuxième recommandation, la Loi sur l'évaluation d'impact donnerait également au ministre le pouvoir discrétionnaire d'évaluer un projet qui n'est pas sur la liste des projets désignés et qui ne se qualifie donc pas autrement pour une évaluation. Il est nécessaire de prévoir une disposition à cet égard, et l'ACH appuie cela, mais à l'exception de l'impact sur les droits autochtones, le projet de loi n'énonce aucun critère pour guider le pouvoir discrétionnaire du ministre.
Conformément au libellé actuel, la ministre peut ordonner une évaluation sur la base de son opinion relativement aux effets néfastes ou sur la base des préoccupations du public concernant ces effets — ce qui est logique — mais on n'explique aucunement la procédure ou les considérations qui contribuent à une telle opinion. Cela va à l'encontre de l'objectif visant à accroître la transparence du processus.
L'Association recommande d'établir dans la loi des critères pour guider la ministre dans sa décision. Dans notre mémoire, nous proposons des critères précis, similaires à ceux que le gouvernement utilise déjà pour élaborer la liste des projets désignés. Si ces critères sont satisfaisants pour établir cette liste, ils sont assez bons pour être inclus dans la loi.
Genevière Martin, ma collègue de B.C. Hydro, va continuer l'exposé.
Les prochaines recommandations que je vais formuler font écho à ce qu'a expliqué de façon très éloquente ma collègue de l'Association canadienne des prospecteurs et entrepreneurs, Lisa McDonald. Je vous remercie.
Je vais passer à notre troisième recommandation. La loi comporte des délais pour les différentes étapes du processus d'évaluation. La ministre pourrait stopper le processus si le promoteur ne fournit pas l'information nécessaire dans le délai prescrit par le règlement ou si des activités prescrites ne sont pas effectuées. C'est raisonnable, mais nous estimons que la Loi sur l'évaluation d'impact devrait fournir une meilleure orientation à la ministre quant aux circonstances qui pourraient justifier de suspendre les délais prévus dans la loi.
La ministre peut également donner avis du prolongement d'un délai pouvant aller jusqu'à 90 jours, et le gouverneur en conseil peut prolonger ce report autant de fois qu'il le souhaite. Il est bien sûr possible que des circonstances imprévues surviennent et justifient de prolonger le délai, cependant, nous recommandons qu'à l'instar de la ministre, le gouverneur en conseil fournisse lui aussi des raisons pour expliquer le report du délai, afin de s'assurer que cela s'effectue d'une manière rigoureuse et transparente.
Je vais maintenant vous faire part de notre quatrième recommandation. La loi prévoit que la ministre dispose de 45 jours au plus pour décider de soumettre un projet à un comité d'examen, mais aucun délai n'est fixé pour l'étape suivante, à savoir celle où la ministre doit constituer le comité et établir son mandat. Nous recommandons d'inclure un tel délai dans la loi.
Je vais maintenant passer à notre cinquième et dernière recommandation. La loi prévoit 180 jours pour l'étape de la planification, et il est possible de prolonger cette période. Il y a de nombreux intervenants à cette étape: d'autres organismes de réglementation, ministères et organismes fédéraux, des gouvernements provinciaux, des gouvernements et des entités autochtones, des parties prenantes et le public. Le promoteur doit fournir l'information avant l'expiration du délai de 180 jours, mais si les autres intervenants ne respectent pas ce délai, il est possible que la ministre décide de prolonger le délai.
L'Association convient que la ministre doit avoir l'autorisation de suspendre des délais, lorsque c'est nécessaire, pour faciliter la contribution des divers groupes ou pour d'autres raisons appropriées, toutefois, nous sommes d'avis que, si un intervenant tarde de façon déraisonnable à agir, ou même qu'il refuse de participer, la ministre devrait être explicitement autorisée à publier un avis relatif au début de l'évaluation environnementale. Cette mesure fera en sorte que tous les intervenants participent de bonne foi.
Pour conclure, j'aimerais réitérer le soutien de l'industrie de l'hydroélectricité à l'égard des objectifs du gouvernement concernant la Loi sur l'évaluation d'impact. Nous sommes en faveur d'un processus d'évaluation rigoureux, transparent et respectueux des droits des peuples autochtones qui s'appuie sur une analyse approfondie et fondée sur des données probantes en vue d'assurer le développement durable au Canada.
Un processus rigoureux qui inspire la confiance du public est essentiel pour obtenir l'approbation sociale.
Encore une fois, nous vous remercions de nous donner l'occasion de nous adresser à vous cet après-midi.
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Je vous remercie. Je vais essayer de répondre aux questions.
Quant à savoir si le projet de loi reconnaît le rôle des offices des hydrocarbures extracôtiers, je dirais qu'on reconnaît le rôle des deux offices en ce qui a trait au comité d'examen, mais pour d'autres aspects, ce n'est pas le cas. Par exemple, la loi porte notamment sur les évaluations environnementales régionales, mais on ne fait aucunement mention du rôle de l'Office dans ce processus.
Même en ce qui concerne le comité d'examen, au sein duquel les offices peuvent jouer un rôle, car ils peuvent potentiellement occuper deux sièges, il s'agit seulement de deux sièges sur cinq. Leur rôle potentiel est reconnu, mais ce n'est pas un rôle à part entière, de toute évidence. Les offices doivent travailler en collaboration avec l'agence et d'autres intervenants qui font partie du comité d'examen.
En ce qui a trait à votre deuxième question, qui concerne le forage de puits exploratoires, je vous répondrai que le processus ne sera pas plus rapide.
Les forages de puits exploratoires et les projets d'exploration, s'ils figurent sur la liste des projets désignés, doivent être étudiés par un comité d'examen, comme c'est prévu dans le libellé actuel. Cette étude pourrait s'étirer sur une période pouvant aller jusqu'à quatre ans, ce qui est extrêmement long pour une activité telle que le forage de puits exploratoires. Ailleurs dans le monde et dans d'autres régions extracôtières, le processus d'évaluation environnementale prend en moyenne entre six et neuf mois environ. C'est le temps qu'il aurait fallu à l'Office pour effectuer ce processus s'il s'en était occupé dans le passé.
En ce qui concerne le projet de loi, je peux vous répondre que le processus sera relativement plus long que si l'Office s'en occupait.
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Merci, madame la présidente. Merci, monsieur Bossio.
Mesdames et messieurs, je vous remercie de vos exposés.
Je ne suis pas un membre régulier du Comité, bien que j’aie rencontré bon nombre d’entre vous auparavant. Je suis président du Comité des ressources naturelles, et c’est à ce titre que je suis ici pour m’entretenir avec vous.
Notre comité tente collectivement — en fait, tous nos membres s’emploient en quelque sorte à pousser dans la même direction — de trouver des moyens d’aider le secteur des ressources. Ma conversation, malgré certains des commentaires que j’ai entendus de la part des gens assis à cette table… Nous n’entendons pas ces genres de commentaires au cours des séances de notre comité. Pour être franc, je trouve cette approche tout à fait rafraîchissante.
Monsieur Bloomer, ma question vous est destinée.
J’ai été très étonné d’entendre votre degré de pessimisme, en particulier lorsque vous avez dit que vous ne voyiez pas comment un autre pipeline pourrait être construit un jour. Je pense que vous vous êtes rétracté un peu lorsque vous pensiez à votre mère, et j’ai été heureux d’apprendre que votre mère était plus optimiste.
Ma question est la suivante. Vous dites que le projet de loi est la raison pour laquelle vous avez fait cette déclaration, mais le gouvernement a approuvé trois pipelines depuis que nous sommes arrivés au pouvoir il y a deux ans. Le gouvernement l’a fait en vertu des dispositions provisoires qui ont été mises en oeuvre en janvier 2016 et qui forment la base du projet de loi C-69.
Je me demande comment vous arrivez à concilier votre position avec ces approbations, étant donné que c’est le gouvernement actuel qui a approuvé ces projets et qui a, en fait, préconisé l’approbation de ces trois pipelines.