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Merci, madame la présidente.
Membres du Comité, chers collègues, je suis heureuse d'être ici avec vous aujourd'hui pour discuter du Budget principal des dépenses 2018-2019 d'Environnement et Changement climatique Canada, de l'Agence Parcs Canada et de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale.
Je crois que c'est ma sixième comparution devant ce comité depuis que je suis ministre, et ma troisième comparution au cours des 11 dernières semaines. C'est un plaisir d'être de retour.
[Traduction]
Comme l'a indiqué la présidente, je suis accompagnée aujourd'hui par Jonathan Wilkinson, mon formidable secrétaire parlementaire. M'accompagnent également Stephen Lucas, le sous-ministre d'Environnement et Changement climatique Canada, Daniel Watson, directeur général de l'Agence Parcs Canada et Ron Hallman, qui est le président de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale.
Pour commencer, je tiens à souligner que nous nous trouvons sur les terres ancestrales des peuples algonquin et anishinabe.
[Français]
Comme vous le savez tous, nous célébrons aujourd'hui la Journée mondiale de l'environnement.
[Traduction]
Joyeuse Journée mondiale de l'environnement.
[Français]
C'est aussi la Semaine canadienne de l'environnement. En outre, c'est la journée idéale pour être ici. Je suis heureuse d'y être, malgré des conflits d'horaire.
Cette année, le thème de la Journée mondiale de l'environnement et de la Semaine canadienne de l'environnement est la lutte contre la pollution par le plastique. Les événements et les activités de cette année sont inspirés des enjeux qui seront discutés au sommet du G7, les 8 et 9 juin, dans la région de Charlevoix, au Québec.
[Traduction]
Je veux aussi vous signaler que j'ai été ravie de voir le projet de loi franchir l'étape de la troisième lecture, hier, avec un vote unanime de la Chambre des communes, et ce, malgré la tentative des conservateurs de retarder l'adoption en supprimant, à l'étape du rapport, un article que M. Fast avait déjà convaincu le Comité d'amender. Cela dit, je suis heureuse de voir que le projet de loi avance et qu'il tient compte des recommandations unanimes de votre comité.
[Français]
Je félicite également ce comité pour son examen approfondi du projet de loi et les nombreux amendements réfléchis qui ont été adoptés par les membres de ce comité. Vous avez entendu 80 témoins et revu plus de 150 mémoires sur une période de deux mois. La qualité et l'envergure des amendements démontrent la rigueur de votre examen du projet de loi, et je suis heureuse de pouvoir dire que notre gouvernement appuiera ces amendements.
[Traduction]
Nous amorçons maintenant le débat à l'étape du rapport et, étonnamment, les conservateurs cherchent à nouveau à retarder les choses en proposant la suppression de tous les articles, sans toutefois proposer le moindre amendement substantiel.
Malgré ces tactiques, notre gouvernement poursuivra ses efforts pour restaurer la confiance du public, protéger l'environnement, instaurer des mesures de protection modernes, faire avancer la réconciliation avec les peuples autochtones et veiller à ce que les bons projets puissent aller de l'avant et que les ressources puissent avoir accès aux marchés, conformément aux attentes des Canadiens.
[Français]
Le 16 avril, le président du Conseil du Trésor a déposé le Budget des dépenses et les plans ministériels pour 2018-2019. Par suite de ce dépôt, notre gouvernement marque une étape importante dans la réforme du Budget des dépenses.
Le Budget des dépenses comprend 100 % des mesures annoncées dans le budget et offre aux parlementaires de l'information importante pour qu'il y ait une meilleure reddition de comptes du gouvernement.
[Traduction]
Puisque nous sommes sur la question de la reddition de compte, je m'attends à ce que les députés conservateurs qui sont ici à cette table prennent le temps d'expliquer aux Canadiens pourquoi, il y a à peine 11 petites semaines, ils ont essayé de purger ce portefeuille de ses crédits pour l'année financière en cours en réduisant le budget par plus de 625 millions de dollars — plus précisément, de 627 365 749 $. Cela comprenait une compression de plus de 320 millions de dollars pour Environnement et Changement climatique Canada, une compression de plus de 15 millions de dollars pour l'Agence canadienne d'évaluation environnementale, et une compression de près de 320 millions de dollars pour Parcs Canada. Cela aurait entraîné des mises à pied chez nos fonctionnaires et la fermeture de nos parcs nationaux. C'était le comble de l'irresponsabilité, et je veux le souligner pour que cela soit porté au compte rendu de la séance d'aujourd'hui, qui porte justement sur le Budget principal des dépenses. Les crédits ne sont pas des jouets et les députés conservateurs devraient le savoir. Les décisions qui sont prises ici ont une incidence bien réelle sur la vie des gens, sur notre pays et sur notre environnement.
Cela dit, pour Environnement et Changement climatique Canada, le Budget principal des dépenses se chiffre à 1,5 milliard de dollars, soit une augmentation de 528,6 millions de dollars, ou 54 %, par rapport au Budget principal des dépenses de l'exercice précédent. Cela comprend en outre un nouveau crédit central de 71,4 millions de dollars prévu par le Secrétariat du Conseil du Trésor pour la mise en oeuvre du budget.
En ce qui concerne l'Agence canadienne d'évaluation environnementale, pour l'exercice 2018-2019, le Budget principal des dépenses assure un financement total à hauteur de 33,6 millions de dollars.
Maintenant, pour Parcs Canada, le Budget principal des dépenses pour l'année financière 2018-2019 est de plus de 1,4 milliard de dollars, une augmentation de 83 millions de dollars ou 6 %, par rapport à l'exercice précédent. Pour l'Agence Parcs Canada, le crédit central comprend deux éléments: 23,6 millions de dollars pour protéger la nature, les parcs et les espaces sauvages du Canada, et 1,25 million de dollars pour appuyer l'histoire et le patrimoine autochtones.
En tant que ministre, ma grande priorité est de continuer de veiller à ce que notre gouvernement exerce un leadership en ce qui a trait aux mesures de lutte aux changements climatiques. Nous sommes absolument déterminés à atteindre notre cible de 2030 en matière de changements climatiques et nous posons les gestes nécessaires pour y arriver, dont l'accélération de l'élimination progressive du charbon, des investissements sans précédent dans les infrastructures propres et l'instauration d'une tarification de la pollution afin de favoriser la croissance écologique de l'économie.
[Français]
Les Canadiens savent que la pollution entraîne des coûts, qui sont liés aux sécheresses, aux inondations et aux phénomènes météorologiques extrêmes, ainsi que des effets sur notre santé.
On s'attend à ce que les changements climatiques coûtent 5 milliards de dollars par année au chapitre de l'économie d'ici 2020. Le fait de ne pas agir n'est pas une option.
Nous avons un plan qui réduira la pollution et qui nous permettra d'atteindre nos objectifs, tout en faisant croître notre économie et en créant de bons emplois pour la classe moyenne.
[Traduction]
Les conservateurs n'ont pas de plan pour le climat. Ils ne semblent pas croire que les changements climatiques sont un problème — ou même réels, pour certains d'entre eux — et ils boudent les milliers de milliards de dollars en débouchés économiques qu'occasionnera la croissance verte à l'échelle mondiale. Selon la Banque mondiale, l'Accord de Paris générera d'ici 2030 de nouvelles perspectives économiques à hauteur de 23 mille milliards de dollars — j'ai bien dit 23 mille milliards de dollars de nouveaux débouchés —, sous la forme d'investissements écoresponsables dans les marchés émergents. Notre plan en matière de climat vise à faire en sorte que le Canada soit parmi les États phares qui profiteront de ces débouchés.
Le secteur des technologies propres du Canada se classe quatrième au rang mondial et en première position des pays du G20. Cela rend compte de l'ingéniosité des Canadiens, mais aussi des choix qu'a faits notre gouvernement, comme de tarifier la pollution et d'appuyer l'innovation propre de manière réfléchie. Les conservateurs n'ont malheureusement aucun plan pour soutenir ce pan essentiel de notre économie.
En décembre, nous allons saisir l'occasion de faire avancer la mise en oeuvre de l'Accord de Paris en prenant part à la Conférence des Parties, la CdP-24. La CdP-24 sera un événement déterminant pour soutenir le mouvement amorcé par l'Accord de Paris quant à la lutte aux changements climatiques. Pourquoi? Si la Conférence des Parties de cette année arrive comme elle le devrait à mettre au monde le corpus de règles d'application de l'Accord de Paris — ces règles sur la reddition de comptes, la transparence, les marchés et sur tout ce qui est susceptible de traduire nos ambitions par des gestes concrets —, elle aidera les pays à maintenir les efforts qu'ils déploient pour la mise en oeuvre de l'Accord de Paris et elle alimentera les ambitions de chacun pendant des décennies à venir.
[Français]
Nous continuerons de protéger les Canadiens et l'environnement des substances nocives en effectuant des évaluations environnementales au sujet de celles-ci, en élaborant et en mettant en vigueur des mesures de contrôle, par exemple des règlements, et en effectuant des examens continus de la réforme relative à la Loi canadienne sur la protection de l'environnement, y compris des recommandations faites par ce comité.
[Traduction]
Plus tard ce mois-ci, nous allons déposer notre réponse aux recommandations du rapport de votre comité sur la Loi canadienne sur la protection de l'environnement. Nous allons également mettre en oeuvre les règlements visant à interdire l'amiante au Canada, à limiter les émissions toxiques émanant des raffineries et des usines pétrochimiques, et à limiter la présence de contaminants dans les effluents des mines. Notre gouvernement s'est aussi engagé à protéger et à conserver la nature et la faune. Après une décennie d'inaction de la part des conservateurs, nous faisons des progrès tangibles en écoutant les scientifiques et en agissant avec diligence pour aider les espèces à prendre du mieux. Nous avons pris l'initiative en prévoyant dans le budget de 2018 un montant sans précédent de 1,3 milliard de dollars pour la nature et la conservation.
Le Canada s'est engagé à conserver au moins 17 % de ses terres et de ses eaux intérieures d'ici 2020, et sachez que nous faisons des progrès bien concrets à cet égard. À l'heure actuelle, environ 10,5 % des terres et des eaux douces du Canada, et près de 8 % de nos zones marines et côtières sont ciblés par quelque forme de protection dans chacune des 10 provinces, dans chacun des trois territoires et pour chacun des trois océans. En appui à cet engagement, nous continuons à travailler à l'aménagement de nouveaux parcs nationaux et de nouvelles aires marines nationales de conservation, dont le projet de réserve de parc national Thaidene Nëné, dans les Territoires du Nord-Ouest, le projet de réserve de parc national dans le sud de l’Okanagan et de Similkameen, en Colombie-Britannique, et le projet d'aire marine nationale de conservation dans Tallurutiup Imanga, au Nunavut.
[Français]
Pour faire en sorte que ce progrès se poursuive, le crédit d'exécution du budget comprend 52,9 millions de dollars pour la protection de la nature, des parcs et des espaces du Canada. Ce financement nous appuiera au fur et à mesure que le gouvernement fédéral protégera et récupérera les espèces à risque. Nous nous concentrons sur les lieux, les espèces et les secteurs prioritaires afin d'obtenir des résultats durables pour plusieurs espèces.
Je me réjouis du fait que le Fonds de la nature va s'ajouter au financement des partenaires, des entreprises, des organisations à but non lucratif provinciales et territoriales ainsi qu'à d'autres entités pour protéger plus de terres privées, appuyer les efforts provinciaux et territoriaux visant à protéger des espèces et augmenter la capacité des Autochtones de conserver les terres et les espèces.
[Traduction]
Ensemble, le Budget principal des dépenses et les nouveaux montants prévus aux termes du budget de 2018 aideront à créer l'économie à croissance écoresponsable dont nous avons besoin pour garantir la santé, la prospérité et la sécurité des Canadiens d'aujourd'hui et de demain.
En cette Journée mondiale de l'environnement, je vous remercie d'avoir pris le temps de m'écouter. Je serai heureuse de répondre à vos questions.
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Merci, madame la présidente.
C'est la première fois que j'assiste à un comité au cours duquel la ministre et les membres du Parti libéral font preuve d'une grande partisanerie.
Je trouve très malheureux que la ministre dise que les conservateurs n'ont rien fait, qu'ils ont perdu leur temps et qu'ils ont été de mauvaise foi. Je n'accepte pas ce commentaire. De plus, comme la ministre a eu plusieurs problèmes à gérer son emploi du temps, nous avons dû nous acharner et insister pour qu'elle vienne témoigner. Elle nous a fait perdre notre temps.
Dire que les conservateurs se lèvent le matin pour détruire la planète, c'est totalement faux. Les libéraux et la s'acharnent à dire que nous n'avons rien fait. Cela est totalement faux. D'ailleurs, je vais vous en donner la preuve: c'est nous qui avons établi les cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre, ou GES, mais les libéraux les ont reprises. C'est cela qu'ils ont déposé à Paris. Où est la cohérence du gouvernement? Cela n'est pas sécurisant, madame la présidente.
Aujourd'hui, c'est la Journée mondiale de l'environnement, et je m'en réjouis. Travaillons ensemble pour l'environnement. D'ailleurs, c'est ce que les membres du Comité ont toujours fait.
Puisque nous parlons du projet de loi , je dirai ceci: 100 amendements provenant du Parti libéral ont été déposés. Vous pensez avoir bien fait votre travail, mais je pense que c'est le Comité qui a fait un travail rigoureux. Pour ce qui est du vôtre, c'est une autre question.
Vous dites que des coûts sont associés à la pollution, soit cinq milliards de dollars par année. À mon avis, c'est important de vous rencontrer et de vous poser des questions sur le budget. Ma question est donc la suivante: Environnement et Changement climatique Canada a obtenu 528,6 millions de dollars de plus dans le budget. Est-ce que ce montant est suffisant pour vous permettre d'atteindre vos objectifs?