Nous sommes heureux de recevoir de nouveau la commissaire, son équipe et tous les fonctionnaires ici présents.
Au cours de la séance d'aujourd'hui, la commissaire doit parler de ses plus récents rapports, qui sont au nombre de quatre, il me semble. Nous l'entendrons d'abord faire un exposé de 10 minutes.
Même si nous avions demandé aux ministères de faire également des exposés, je pense, si cela vous convient, que nous ne les entendrons pas et que nous passerons immédiatement aux questions. Nous disposons d'une heure pour cette partie de la séance, et je voudrais vraiment que nous ayons des interactions et des échanges.
Sur ce, madame la commissaire, nous vous accordons la parole pour que vous fassiez votre exposé.
:
Je vous remercie beaucoup.
[Français]
Monsieur le président, je suis très heureuse d'être ici aujourd'hui pour parler de nos rapports du printemps 2019, qui ont été déposés à la Chambre des communes en avril dernier. Je suis accompagnée de Mmes Kimberley Leach, Sharon Clark et Heather Miller. Elles sont toutes trois directrices principales et elles étaient responsables de nos audits.
Je vais vous parler de trois audits. Le premier porte sur les espèces aquatiques envahissantes, notamment la moule zébrée, la carpe asiatique et le crabe vert. Ces espèces sont introduites dans les eaux canadiennes par des navires et des bateaux de plaisance ainsi que par le commerce. Elles font concurrence aux espèces indigènes pour ce qui est de la nourriture et de l'habitat. Elles ont des effets négatifs sur les écosystèmes et sur les activités économiques comme la pêche et le tourisme. Elles peuvent aussi endommager les plages et les quais, s'accumuler dans les prises d'eau et causer des problèmes dans les installations hydroélectriques.
[Traduction]
Nous avons constaté que, malgré des engagements de longue date, Pêches et Océans Canada et l'Agence des services frontaliers du Canada n'avaient pas pris les mesures nécessaires pour empêcher les espèces envahissantes de s'établir dans les eaux canadiennes.
Pêches et Océans Canada ne savait pas quelles espèces ou quelles voies d'entrée posaient les plus grandes menaces pour l'environnement et l'économie du Canada. Le ministère ne savait pas quelles espèces ou quelles voies surveiller. Il n'avait pas de portrait d'ensemble des espèces déjà établies au Canada ou de leur emplacement.
Pêches et Océans Canada a élaboré seulement un plan pour réagir rapidement à une invasion. Il porte sur quatre espèces de carpe asiatique, une espèce très importante dont il faut se préoccuper. Nous sommes donc prêts à réagir à une invasion de cette espèce.
[Français]
De plus, Pêches et Océans Canada et l'Agence des services frontaliers du Canada n'ont pas adéquatement appliqué le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes. Cette lacune était due en partie au fait que les deux organismes n'appuyaient pas suffisamment les agents des pêches et des services frontaliers.
Passons maintenant à notre deuxième audit. Cet audit a examiné le rôle que joue le gouvernement fédéral pour protéger le poisson et son habitat contre les déchets et les effluents rejetés dans l'eau par des sites miniers en activité.
Il appartient à Environnement et Changement climatique Canada ainsi qu'à Pêches et Océans Canada de décider si un plan d'eau naturel peut être utilisé pour stocker les déchets provenant des mines. Nous avons constaté que les ministères avaient correctement examiné les options de stockage et consulté les collectivités locales et autochtones. Les ministères ont autorisé le dépôt de résidus seulement quand les sociétés minières remplissaient toutes les conditions requises.
Les mines de métaux, par exemple les mines de zinc, de cuivre, de nickel et, maintenant, les mines de diamants, sont autorisées à libérer des concentrations de certaines substances dangereuses dans leurs effluents. Nous avons constaté qu'Environnement et Changement climatique Canada avait surveillé les effets environnementaux des effluents sur le poisson, avait fourni des conseils techniques, avait collecté et vérifié des données et utilisé ces données pour resserrer les limites de rejet d'effluents.
[Traduction]
Environnement et Changement climatique Canada a rapporté un niveau élevé de respect des limites de rejets d'effluents par les mines de métaux. Nous étions toutefois préoccupés par le fait que les rapports du ministère étaient incomplets parce qu'il y manquait de l'information pour environ le tiers des mines. Nous avons recommandé d'autres améliorations, par exemple que les rapports publics sur les effets environnementaux précisent l'emplacement des mines et que des mesures soient envisagées lorsque la surveillance environnementale révèle des effets sur le poisson, par exemple des modifications des taux de croissance.
Nous avons également examiné la surveillance des mines de minerais non métalliques, comme les mines de potasse, de charbon et de sables bitumineux. Environnement et Changement climatique Canada ne tenait pas compte des risques associés à ces mines pour déterminer lesquelles inspecter ou à quelle fréquence le faire. Nous avons constaté que les mines de minerais non métalliques étaient inspectées moins souvent que les mines de métaux. À notre avis, il est important d'inspecter régulièrement les mines de minerais non métalliques, car elles ne devraient rejeter aucun effluent qui pourrait être nuisible aux poissons et à leur habitat.
Je vais maintenant passer à nos deux derniers rapports, qui portent sur les subventions au secteur des combustibles fossiles.
Le premier examine les subventions fiscales et le second, les subventions non fiscales, comme les prêts à des taux avantageux. Cette question est importante, car le Canada et d'autres pays se sont engagés, par l'intermédiaire des Nations unies et du G20, à éliminer progressivement les subventions inefficaces dans le domaine des combustibles fossiles.
[Français]
Nous avons constaté que la définition du terme « inefficace », autant à Environnement et Changement climatique Canada qu'au ministère des Finances, était si vaste qu'elle ne pouvait guider leur travail.
Nous avons constaté que les évaluations du ministère des Finances portant sur l'inefficacité des subventions fiscales étaient axées presque exclusivement sur des considérations fiscales et économiques et qu'elles ne tenaient pas suffisamment compte des enjeux sociaux et environnementaux.
[Traduction]
En ce qui concerne les subventions non fiscales, nous avons constaté que les travaux d'Environnement et Changement climatique Canada visant à détecter les subventions inefficaces dans le domaine des combustibles fossiles étaient incomplets. Le ministère n'a considéré que 23 organisations fédérales sur 200 pour dresser un inventaire des éventuelles subventions non fiscales. Cet inventaire excluait certains organismes de réglementation dont le mandat touche le secteur des combustibles fossiles. Il excluait aussi certains organismes subventionnant la recherche. Il ne tenait pas compte non plus des projets financés par des fonds publics visant, par exemple, à stimuler la production de combustibles fossiles.
Ces quatre rapports marquent la fin de mon mandat à titre de commissaire à l'environnement et au développement durable, car je compte quitter mon poste à l'automne. Ce fut un grand honneur pour moi de vous servir dans ce rôle.
[Français]
J'espère que les parlementaires ainsi que les Canadiennes et les Canadiens trouveront nos rapports et nos recommandations utiles et dignes d'un suivi, maintenant et à l'avenir.
[Traduction]
Monsieur le président, je termine ainsi ma déclaration d'ouverture. Nous serons heureuses de répondre à vos questions.
Merci beaucoup.
:
Merci. C'est juste que nous recevons beaucoup de monde.
Je tiens à souhaiter la bienvenue à tous.
Je vous remercie de cet excellent exposé. Vous nous manquerez cet automne. Merci beaucoup du travail formidable que vous avez accompli.
Dans ma circonscription de Davenport, je tiens beaucoup trop de séances de discussion ouverte sur la lutte aux changements climatiques. Sachez que le thème des subventions aux combustibles fossiles revient constamment et que les gens se demandent si nous pourrions aller plus vite. Comme je ne dispose que de six minutes, je poserai mes questions sur ce sujet, si vous le voulez bien.
J'ai une question pour Mme Gelfand, après quoi je voudrais m'adresser au ministère des Finances.
Vous avez indiqué que « Nous avons constaté que les évaluations sur l'inefficacité des subventions fiscales faites par le ministère des Finances étaient axées presque exclusivement sur des considérations fiscales et économiques », mais ne tenaient pas suffisamment compte « des enjeux sociaux et environnementaux ». Pouvez-vous m'expliquer cette déclaration pour je puisse mieux orienter mes questions par la suite?
Je demande très souvent aux fonctionnaires où nous en sommes sur le plan des subventions aux combustibles fossiles et de leur élimination. On me répond qu'on a éliminé sept subventions inefficaces sur huit dans ce domaine. C'est sept sur huit. On tente également de définir ce que sont les subventions non fiscales aux combustibles fossiles inefficaces. C'est la réponse que j'obtiens.
J'ai tenu une discussion avec un groupe de travail. J'ai demandé à ces experts de l'industrie, des professeurs et des avocats qui travaillent beaucoup dans ce domaine, si nous pouvions éliminer plus rapidement les subventions aux combustibles fossiles, et ils m'ont répondu que nous le pouvions. Nous pouvons notamment éliminer plus rapidement les subventions aux combustibles fossiles, qu'elles soient fiscales et non fiscales, qui appuient directement l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre. Je suis désolée: nous pouvons éliminer plus rapidement les subventions aux combustibles fossiles qui, oui, subventionnent l'augmentation des émissions de gaz à effet de serre.
Je suppose que c'est l'objet de ma question. Dans ma circonscription, les gens veulent seulement entendre que nous avons éliminé 100 % de ces subventions et pas 80 %. Je veux pouvoir leur expliquer pourquoi nous ne pouvons pas les éliminer plus rapidement.
Je ne sais pas à qui poser cette question. Je sais que nous recevons de nombreux témoins. Qui représente le ministère des Finances ici?
Merci.
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Merci beaucoup de me poser la question. Je traiterai de l'aspect fiscal. Mes collègues d'Environnement Canada voudront peut-être parler des subventions non fiscales.
Au cours de la dernière décennie, les gouvernements ont éliminé, retiré graduellement ou rationalisé huit subventions aux combustibles fossiles accordées au titre de l'impôt sur le revenu.
Mme Julie Dzerowicz: D'accord.
M. Andrew Marsland: Selon notre évaluation, il existe neuf subventions. Nous définissons une subvention selon qu'elle constitue ou non une dépense fiscale. Chaque année, nous publions un rapport traitant de toutes les dépenses fiscales, que nous déposons au Parlement. Il énumère les subventions qui concernent précisément le secteur des combustibles fossiles, dont huit sur neuf ont été éliminées.
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Merci, monsieur le président.
Il ne s'agit pas ici du carton rouge qu'on utilise au soccer. Notre président est quand même très flexible.
Madame la commissaire, c'est avec beaucoup d'émotion que je m'adresse à vous aujourd'hui. C'est probablement la dernière fois que nous aurons l'occasion de travailler avec vous, en tant que commissaire. Dans votre présentation, vous avez dit espérer que les parlementaires ainsi que les Canadiens et les Canadiennes trouveraient ces rapports et ces recommandations utiles et dignes d'un suivi, maintenant et à l'avenir.
Nous nous sommes connus au Comité permanent des comptes publics. Vous avez été témoin de mes sorties concernant le fait que la responsabilisation, la reddition de comptes, le suivi et l'application des recommandations ne se faisaient pas automatiquement. Je pense qu'il faut développer un système pour responsabiliser les parlementaires, les fonctionnaires et tous les gens impliqués dans les décisions et les suggestions que vous nous soumettez. Je m'engage devant vous et devant tout le monde à faire ce suivi si je suis encore là à la 43e législature. Ce fut un plaisir pour moi de travailler avec vous.
Je vais maintenant passer au rapport sur les espèces aquatiques envahissantes. Au paragraphe 1.44, vous parlez un peu de ce qui a été fait depuis 2015. Vous mentionnez le Règlement sur les espèces aquatiques envahissantes, qui a été mis en vigueur en 2015. On dit dans ce paragraphe qu'« [e]n 2018, le Ministère n’avait toujours pas instauré de processus pour sélectionner les espèces à inscrire dans le Règlement lors de sa prochaine modification. »
Étant donné que mon temps de parole est compté, je vais passer tout de suite à la fin du paragraphe 1.46, où l'on dit ceci:
[...] le Ministère avait rédigé des ébauches de plans de travail pour son Programme national sur les espèces aquatiques envahissantes, mais il n’avait pas peaufiné les orientations stratégiques du Programme en vue de guider ses activités de planification et l’affectation des ressources.
Madame la commissaire, j'ai le privilège de représenter la circonscription de Portneuf—Jacques-Cartier. On y trouve beaucoup de lacs et d'espèces envahissantes. On se doit d'agir maintenant. Il y avait un règlement en 2015, mais nous sommes en 2019 et pratiquement rien n'a été fait.
Je m'adresse à vous, madame la commissaire, mais également aux représentants des autres ministères qui voudront compléter votre réponse.
Que doit-on mettre en œuvre maintenant en vue de diminuer l'envahissement de ces espèces? Installer une station de nettoyage à l'entrée et à la sortie d'un lac limite la prolifération, mais on peut faire autre chose également. Pouvez-vous nous donner des pistes de solution de sorte que nous puissions régler le problème au cours des prochaines années?
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En 2017, le gouvernement a investi 43,8 millions de dollars dans le programme national relatif aux espèces envahissantes. C'est la première fois que nous avons un programme national, qui en est à sa deuxième année. Nous avons atteint notre niveau de dotation cette année et nous disposons, à l'échelle du pays, de 20 employés dévoués qui s'occupent des espèces aquatiques envahissantes. Ils travaillent avec les provinces.
Je pense que votre question sur l'établissement de priorités dans le cadre de la lutte aux espèces envahissantes est très importante, car les provinces gèrent les pêches dans leur territoire, alors que le gouvernement fédéral est responsable, par voie de règlement, de la prévention du transport, de la possession et de l'importation transfrontalière entre les provinces et les États.
Le rôle du gouvernement fédéral consiste en fait à appuyer la coordination avec les provinces, collaborant avec les États-Unis et l'Agence des services frontaliers du Canada pour prévenir le déplacement d'espèces aquatiques envahissantes. En 2017, pour faire complément au règlement adopté en 2013, nous avons pour la première fois eu la capacité de commencer ce travail.
Nous avons reçu le rapport de la commissaire à bras ouverts, car il cadre beaucoup avec l'orientation que nous empruntons. Quand elle a rédigé ce rapport, il n'existait manifestement pas suffisamment de données pour montrer que toutes ces mesures avaient été mises en place, mais nous acceptons entièrement les recommandations. Certains de nos employés s'emploient à les mettre en œuvre, et elles s'harmonisent fort bien avec les objectifs que nous avons établis en 2017. Nous avons interrompu les travaux pour étudier cet audit afin de reconfirmer que nous agissions adéquatement.
Je tiens particulièrement à souligner toute l'importance que revêt notre collaboration avec l'Agence des services frontaliers du Canada et les provinces et territoires. Nous collaborons avec eux au sein de comités nationaux, et ils souhaitent ardemment obtenir le soutien de Pêches et Océans Canada en ce qui concerne les questions frontalières et scientifiques afin de savoir quelles sont les menaces.
Je considère que nous avons un...
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Nous continuerons certainement d'exercer des pressions pour que les employés reviennent dans les Kootenays, car ils étaient très importants pour la protection de l'eau douce.
À cet égard, la Colombie-Britannique est maintenant dotée de stations de contrôle où doivent s'arrêter toutes les embarcations qui arrivent dans la province, qu'il s'agisse de canots ou de bateaux. Je m'y suis arrêté l'an dernier pour voir ce que les employés avaient trouvé au cours de l'été. À ce moment-là, ils avaient détecté trois ou quatre bateaux transportant des moules, lesquels venaient tous de l'Ontario.
Bien entendu, en pareil cas, les bateaux sont scellés et leurs propriétaires se voient interdire de les mettre à l'eau. Ils ont remorqué leurs bateaux depuis l'Ontario, et je ne veux certainement pas qu'ils les mettent à l'eau, mais comment un bateau peut-il faire le trajet entre l'Ontario et la Colombie-Britannique avant qu'on ne s'aperçoive qu'il transporte des moules? D'autres provinces n'ont-elles pas de stations de contrôle au pays? Ne devraient-elles pas avoir des dispositifs en place, peut-être en travaillant de concert avec le gouvernement fédéral?
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Ce que j'ai toujours apprécié chez vous, c'est votre volonté d'authenticité. Vous ne passez pas par quatre chemins. Je remarque que même quand vous êtes entourée de fonctionnaires, vous êtes toujours très franche dans vos observations.
Des voix: Oh, oh!
L'honorable Ed Fast: Je veux creuser cela davantage.
La première question que je souhaite aborder avec vous est celle des espèces envahissantes. Ce n'est rien de nouveau au Canada. Nous en parlons depuis des dizaines d'années, et pourtant, d'après ce que je lis dans votre rapport, à première vue, votre affirmation est assez accablante.
Vous écrivez que le MPO et l'ASFC « n'avaient pas pris les mesures requises pour empêcher des espèces [...] envahissantes [...] de s'établir dans les eaux canadiennes ». Vraiment? Ce n'est pas comme si ce problème était nouveau. De même, vous écrivez que ces ministères n'avaient pas déterminé « les espèces ni les voies d'entrée qui posaient les plus grands risques pour l'environnement du pays ». Honnêtement, c'est assez scandaleux.
Je n'ai pas entendu de mea culpa des représentants du MPO ici. Je suis outré. Est-ce un problème de ressources? Avez-vous réussi à déterminer à quoi ces manques sont attribuables?
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Je ne peux me prononcer sur l'affectation de crédits parlementaires au ministère, mais je peux vous dire qu'en 2017, nous avons reçu des ressources exclusivement pour la gestion des espèces aquatiques envahissantes, pour la première fois. Nous disposons maintenant de ressources permanentes. Ce n'est pas un financement pour cinq ans seulement, mais un financement permanent.
Je pense que ce rapport... Nous avons accepté toutes les recommandations qu'il contient, parce que nous voyons bien le besoin, mais je pense qu'il donne l'impression que le ministère ne fait rien pour lutter contre les espèces envahissantes, alors que c'est faux. La portée de ce rapport était étroite, puisqu'il ne portait que sur les mesures de gestion et de contrôle des espèces prioritaires.
Il y a le programme de contrôle de la lamproie de mer, qui est en vigueur en Ontario depuis 1955. Nous avons également eu un programme de lutte contre la carpe asiatique pendant cinq ans, qui a depuis été renouvelé de façon permanente. Nous avons aussi un programme de contrôle de l'eau de ballast dans le fleuve Saint-Laurent, pour empêcher que des espèces ne pénètrent dans nos eaux par l'eau de ballast rejetée de bateaux.
Les principaux vecteurs d'espèces envahissantes sont le trafic maritime et la navigation de plaisance. Nous avons des rapports scientifiques qui montrent où ces vecteurs sont présents et quelles sont les menaces. Je pense que l'observation de la commissaire, c'est plutôt que cela n'a pas été officialisé, normalisé et intégré à l'ADN du ministère, si l'on veut, et c'est là où nous en sommes rendus. Le but est de reconnaître qu'à l'ère du changement climatique, où les espèces et leurs déplacements changent avec l'intensification du commerce, nous devons contrôler nos frontières et les déplacements des navires. Nous savons tout cela, et nous avons désormais du personnel pour s'en occuper à temps plein.
Je ne peux vous parler que de la façon dont nous affectons nos ressources actuellement. Nous prenons très bonne note de vos observations pour ce qui est des craintes du public et de la rapidité croissante à laquelle change la situation concernant les espèces envahissantes. Nous convenons qu'il est absolument essentiel de collaborer avec les provinces et l'ASFC, mais nous consacrons nos ressources à la gestion des menaces, et nous essayons de prévoir avec quelle rapidité elles peuvent arriver ici.
Nous faisons de notre mieux, compte tenu des ressources dont nous disposons, et s'il apparaît que nous devons en faire plus, nous en ferons plus, c'est certain.
:
Je suis content que vous soyez confiante.
J'ai une dernière question à vous poser sur les subventions aux combustibles fossiles, tant les subventions fiscales que non fiscales. Quand je fais du porte-à-porte, je n'entends pas de questions à ce sujet, bien franchement. C'est peut-être différent dans la circonscription de Mme Gelfand, mais dans ma circonscription, ce n'est pas... C'est quand même une question importante, puisque nous avons pris des engagements envers le G20 et l'ONU, des engagements que le Canada doit respecter.
J'aimerais revenir au concept de l'« inefficacité ». Je m'adresserai à M. Marsland, encore une fois. Comment définissez-vous l'« inefficacité »? Il est assez manifeste qu'il y a de la confusion sur la question de savoir si nous respectons nos engagements internationaux.
:
Monsieur le président, je vous remercie.
J'aimerais poursuivre dans la foulée des questions de M. Fast et de Mme Dzerowicz sur l'efficacité des subventions fiscales. Une chose est efficace si elle permet de produire plus avec moins, mais il y a deux objectifs possibles. Il y a l'essor économique dans certains secteurs, mais ce sera inefficace aussi d'une certaine façon, parce qu'il fera augmenter la pollution.
Comment composez-vous avec cette contradiction? Si une subvention est efficace dans le secteur pétrolier et gazier, elle permettra de produire plus de pétrole et de gaz avec moins, mais d'un point de vue environnemental, cette mesure efficace sera inefficace, parce qu'il faudrait en produire moins. Suis-je trop simpliste et trop binaire?
:
Merci, monsieur le président.
Ma question s'adresse au représentant du ministère des Pêches et des Océans.
Vous avez mentionné à mon collègue Darren Fisher que vous aviez l'autorité et les outils nécessaires pour répondre aux besoins. Vous avez également indiqué précédemment que vous aviez reçu 43,8 millions de dollars en 2017 afin de vous doter d'une équipe chargée des espèces aquatiques envahissantes. C'est ce que je comprends de votre témoignage.
Le problème concerne la répartition des responsabilités du gouvernement. Divers ministères mentionnent qu'il leur faut de l'argent supplémentaire pour rajouter à leur charge de travail, par exemple le traitement prioritaire des espèces aquatiques envahissantes, car les ressources qu'ils ont à leur disposition ne suffisent pas. Or, il faut comprendre que ces phénomènes ne cessent d'évoluer. Je pense que nos ministères et notre gouvernement devraient être capables de s'adapter à la situation en temps opportun. Il y a 20 ans, le phénomène des espèces aquatiques envahissantes existait déjà, mais dans une moindre mesure. Aujourd'hui, par contre, ces espèces sont devenues plus envahissantes et il est prioritaire d'agir.
J'étais dans le secteur privé avant de devenir député en 2015 et il y a peut-être des choses qui m'échappent. Cependant, selon moi, si l'on se retrouve face à un dossier prioritaire, il faut laisser de côté un élément moins pressant qu'on a déjà mis sur les rails et réaffecter le personnel au dossier prioritaire. Ma question est simple: les espèces aquatiques envahissantes sont-elles présentement une priorité? Ma lecture du rapport déposé par la commissaire ne me donne pas cette impression.
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D'accord. Cela ne me satisfait qu'à moitié, mais je comprends votre réponse.
Je vais poursuivre avec le troisième rapport, lequel porte sur les subventions fiscales aux combustibles fossiles. Encore une fois, j'ai une question existentielle. Je ne suis député que depuis peu, ce qui me permet de garder la foi et d'avoir confiance puisque je suis un éternel optimiste.
Lorsqu'on en vient aux normes internationales auxquelles le Canada a souscrit, pourquoi ne pas privilégier les subventions efficaces au lieu de s'attarder aux subventions inefficaces? Je propose d'inverser le concept et d'axer nos efforts sur les subventions efficaces, ce qui pourrait être simple. De plus, cela permettrait d'emblée d'éliminer les subventions inefficaces. Qu'en pensez-vous? Ce que je propose est existentiel et très simpliste, mais c'est peut-être plus efficace qu'on ne le pense.
Est-ce que l'un de vous voudrait tenter de répondre à ma question?