:
Nous commençons un peu tard, je suis désolée.
Merci à tous d'être parmi nous aujourd'hui.
Raj et Jati, bienvenue au Comité.
Je crois que nous aurons deux séries complètes de questions. J'aimerais réserver une quinzaine de minutes à la fin de la réunion pour régler quelques questions administratives. Nous devrons poursuivre notre discussion tout de suite après la réunion et nous verrons donc comment les choses se déroulent, mais je voudrais réserver ces 15 minutes pour le travail administratif que doit faire le Comité.
J'aimerais présenter les témoins. Nous avons tout d'abord, pour le ministère de l'Environnement, Vincent Ngan, qui est directeur général de la Politique horizontale et de la coordination.
Pour le ministère des Ressources naturelles, accueillons Sarah Stinson, directrice de la Division de l'industrie et bâtiments, Office de l'efficacité énergétique, Secteur de l'énergie, et Frank DesRosiers, sous-ministre adjoint, Secteur de l'innovation et de la technologie de l'énergie. Nous avons déjà eu l'occasion de recevoir M. DesRosiers.
Enfin, le Conseil national de recherches du Canada est représenté par Richard Tremblay, directeur général, Construction, et par Philip Rizcallah, directeur, Réglementation du bâtiment.
Bienvenue à vous tous. Merci d'être parmi nous aujourd'hui. Nous avons hâte de vous entendre.
Qui aimerait commencer?
Merci.
:
Nous avons un petit document de présentation qui pourrait intéresser les membres du Comité. Il s'intitule « Bâtiments éconergétiques » et vous donnera une idée du contexte et de nos intentions. Vous devriez en avoir un exemplaire à portée de la main. Je vais le parcourir rapidement, après quoi je serai heureux de répondre à vos questions dans les minutes qui suivront.
Au début, très rapidement pour donner un contexte général, parce que je crois que le Comité s'est sérieusement penché sur le sujet au cours des derniers mois, nous avons le cadre pancanadien et ses quatre volets principaux. Le message à communiquer ici est que nous nous intéressons résolument à l'application concrète.
[Français]
Nous voulons nous assurer, bien sûr, que la mise en oeuvre de ce plan se concrétise, mais aussi que cela se fasse de façon suffisamment rapide. À cette fin, nous travaillons tous très assidûment avec nos collègues des provinces et des territoires.
[Traduction]
La diapositive 3 vous donne une petite idée de l'importance de l'efficacité énergétique dans notre stratégie. Il y a à cela des raisons très simples. Premièrement, si l'on envisage les choses dans une perspective raisonnée, avant de produire une nouvelle unité de puissance ou d'énergie, ne pourrait-on pas commencer par utiliser l'énergie dont on dispose déjà dans le réseau? C'est généralement le moyen le moins coûteux de la produire ou de l'utiliser. Nous avons ajouté quelques chiffres qui vous indiquent les économies que les Canadiens pourraient faire en utilisant plus efficacement l'énergie qu'ils ont à leur disposition.
La deuxième raison pour laquelle nous nous intéressons à l'efficacité énergétique dans le secteur du bâtiment est que cela représente une bonne part de notre consommation d'énergie et une bonne part de nos émissions de GES. La proportion de 17 % est employée largement dans notre pays pour décrire l'ampleur des possibilités qui s'offrent dans cet espace.
À l'aide de ce petit document, je vais brièvement décrire la stratégie. Elle s'intitule « Une construction intelligente » et comporte cinq volets. Je rappelle que le a récemment annoncé, avec ses collègues ministres au cours des dernières semaines, une enveloppe budgétaire de 182 millions de dollars précisément réservée au secteur du bâtiment. Elle s'ajoute à d'autres enveloppes que certains de nos collègues, y compris de l'Environnement, auront peut-être le loisir de décrire brièvement plus tard.
La diapositive 4 décrit la nature du défi à relever. Ces choses vous sont familières, mais j'ai pensé qu'il serait utile de vous rappeler le caractère unique de notre pays et du contexte de la construction au Canada. Premièrement, il faut dire que nous sommes assez énergivores. Il y a une bonne raison à cela. Notre climat est froid, comme on peut le constater ces jours-ci. Notre pays est vaste. Nous nous attendons par ailleurs, dans nos bâtiments, dans nos maisons, à jouir d'un espace assez grand pour vivre. C'est le mode de vie nord-américain, je suppose, mais il faut chauffer ces grandes surfaces. Et c'est à coup sûr un défi.
J'ai dit que notre climat est froid, mais nous avons aussi des climats distincts. Nous avons six zones climatiques au Canada. Cela va de la zone relativement tempérée et humide de la Colombie-Britannique, à l'ouest, à l'environnement plus sec des Prairies. Vers le nord, le climat est évidemment caractérisé par un froid arctique sec. Ces zones climatiques appellent des solutions différentes pour que votre condo, votre maison et vos bâtiments soient bien desservis.
Nous avons aussi affaire à toutes sortes de sources d'énergie, de l'hydroélectricité au gaz naturel et au nucléaire, sans oublier les énergies renouvelables, qui occupent une part grandissante de l'éventail des sources énergétiques. Chaque source d'énergie ajoute un certain degré de complexité au tout.
Enfin, et ce n'est pas la moindre chose, nous avons affaire à toutes sortes de types de bâtiments: des maisons individuelles, des immeubles résidentiels à appartements multiples comme les condos ou les logements locatifs, les immeubles de bureaux, et les entrepôts. Il y a les bâtiments anciens et les nouvelles constructions. Vous voyez ce que je veux dire. C'est un univers très varié.
Dans la diapositive suivante, nous abordons certains thèmes communs, parce qu'on se demande, compte tenu d'un ensemble aussi disparate, comment il est possible de trouver une solution. La bonne nouvelle, c'est que certains défis et enjeux communs ressortent. Le premier sur lequel je voudrais m'arrêter est la gestion de la chaleur. Grosso modo, environ 80 % de l'énergie sert au chauffage. Qu'il s'agisse de chauffer l'espace, ce qui représente 65 % du tout, ou de chauffer l'eau, c'est une partie importante de l'enjeu.
Je l'envisagerais de deux points de vue généraux. Il y a d'abord la production de chaleur. Emploie-t-on du gaz naturel, du diesel, de l'électricité? Y a-t-il des moyens plus efficaces de la produire? Pourrait-on utiliser des sources d'énergie renouvelable? Toutes ces questions donnent lieu à toutes sortes d'innovations et soulèvent toutes sortes de défis et d'enjeux.
Il y a ensuite la question de la gestion de la chaleur. Comment s'assurer que l'enveloppe du bâtiment permet de ne pas perdre de chaleur à l'extérieur? Comment s'assurer que les fenêtres sont éconergétiques ou très efficaces sur le plan énergétique? Là encore, qu'en est-il du matériel du point de vue de l'utilisation de l'énergie à l'intérieur? Comment le rendre plus efficace et plus efficient? Selon moi, ces deux dimensions méritent certainement qu'on s'y attarde.
Les appareils électroménagers et l'éclairage sont les autres grandes sources d'utilisation d'énergie. Le Canada aussi bien que nos partenaires étrangers ont d'excellentes occasions d'adopter une technologie de pointe à cet égard pour s'assurer de consommer moins d'énergie. Comme je vais l'expliquer dans un instant, nous avons fait des progrès intéressants à l'égard de toute une gamme de matériels et d'appareils au Canada.
La diapositive 6 décrit les plans dont je vous ai brièvement parlé, où nous avons investi ces 182 millions de dollars. Permettez-moi de vous décrire tout cela succinctement. Nos collègues du CNRC pourront vous donner des détails sur les deux premières mesures, qui visent à tirer parti de ces codes énergétiques, c'est-à-dire des codes applicables aux nouveaux bâtiments et des codes applicables aux bâtiments existants.
Globalement, si on se projette jusqu'en 2030, on voit qu'environ 25 % des bâtiments seront neufs. Le Canada aurait intérêt à s'assurer que ces nouvelles constructions soient dotées de technologies de pointe en matière d'efficacité énergétique. Les 75 % qui restent sont ce que vous voyez aujourd'hui autour de vous. Si vous déambulez dans les rues du Canada, en milieu urbain comme en milieu rural, eh bien, toutes les constructions que vous voyez seront encore là en 2030 et probablement bien au-delà. Comment s'assurer que les codes applicables à ces bâtiments seront ambitieux tout en étant rentables? Nous voulons élaborer des codes qui soient à la fois applicables et abordables pour les Canadiens — et pour les entreprises également.
Mon collègue Richard Tremblay vous donnera plus de détails dans son exposé.
La troisième mesure concerne la sensibilisation. Il est heureux que les Canadiens soient très renseignés et instruits, mais ils ont besoin de connaître les données et les faits qui leur permettront de prendre des décisions éclairées, et il est donc très important que l'étiquetage soit bien fait et que les renseignements soient divulgués. Nous collaborons très étroitement avec nos collègues des provinces et territoires pour veiller à ce que l'information soit accessible et facile à comprendre afin que les gens qui achètent une maison et prennent cette décision sachent exactement à quoi s'en tenir et ce qu'il en coûtera en consommation d'énergie.
Ensuite, il y a le matériel. Je viens de parler brièvement de l'adoption de normes de pointe concernant les réfrigérateurs classiques. Comparez votre frigidaire actuel ou celui que vous pourriez acheter avec ce qui se faisait il y a 20 ans, c'est-à-dire il n'y a pas si longtemps. Ces appareils ont une efficacité de 60 % supérieure à ce qu'elle était à l'époque. Ils fournissent le même rendement, mais leur exploitation coûte beaucoup moins cher. C'est la même chose pour les lave-vaisselle. Ils sont 70 % plus efficaces. Les machines à laver sont 75 % plus efficaces et utilisent 70 % moins d'eau.
On peut voir que les progrès en matière d'efficacité énergétique sont énormes, compte tenu du fait qu'il y en a des millions au pays et qu'ils sont remplacés en moyenne tous les 10 ou 15 ans ou peu importe. Le potentiel d'économies d'énergie pour les Canadiens et de réduction des GES est considérable. Et c'est évidemment l'objectif que nous poursuivrons.
[Français]
La dernière dimension, qu'il ne faut pas négliger, est tout l'univers de la recherche-développement et de la démonstration. On parle des technologies existantes, mais, bien sûr, cet univers change constamment.
Comment pouvons-nous nous assurer que le Canada est à l'avant-garde à cet égard, tout en tenant compte des particularités qui sont les nôtres, entre autres un climat nordique et des attentes de la part de nos consommateurs, de nos clients?
Le défi est double. D'une part, il faut développer de nouvelles technologies, ce secteur étant en effet foisonnant pour ce qui est du développement de nouvelles technologies visant à répondre à ces besoins divers, et, d'autre part, il faut réduire les coûts.
[Traduction]
Le coût est évidemment un élément crucial si l'on veut que les gens aient les moyens d'adopter ces nouvelles technologies. Nous y avons consacré beaucoup d'efforts.
Pour les diapositives 7 et 8, monsieur le président, je suis conscient du temps et je vais aller assez vite. Je m'en tiendrai peut-être à parler de l'objectif que nous poursuivons en matière de codes énergétiques pour les nouvelles constructions et les bâtiments existants. Il s'agit de collaborer très étroitement, compte tenu de la vision du cadre pancanadien, avec nos collègues des provinces et territoires dans le but de publier, d'ici 2022, un nouvel ensemble de codes du bâtiment pour les nouvelles constructions et les bâtiments existants, et cela suppose de vastes consultations auprès de tous les protagonistes, afin que le tout soit adopté et mis en oeuvre dans les provinces et territoires d'ici 2030.
En matière de réglementation des produits et du matériel, c'est la même chose. Nous travaillons avec nos partenaires en vue de l'adoption de normes de pointe aussi bien pour les produits fabriqués au Canada que pour les produits fabriqués à l'étranger. Nous disposons pour cela d'un budget de 58,7 millions de dollars sur huit ans.
La diapositive 8 porte sur les étiquettes et l'étalonnage, et je vais vous parler du défi que cela représente. Ces étiquettes devraient être prêtes dès l'année prochaine, en 2019, grâce, encore une fois, à une étroite collaboration avec nos collègues des provinces et territoires.
Ici, nous avons quelques infopublicités, si j'ose dire, au sujet des instruments mis à notre disposition. Vous êtes nombreux à connaître l'ÉnerGuide, qui vous donne une idée de la consommation d'énergie de votre maison. C'est ce que vous voulez savoir avant d'acheter, parce que vous finirez par payer la facture chaque mois. Il y a aussi le PortfolioManager: si vous êtes responsable de la gestion d'un immeuble, d'un centre commercial ou d'une tour de bureaux, vous voudrez savoir ce que consomment vos locaux comparativement aux bâtiments voisins. Ce genre d'instrument vous donne une idée de la situation et vous propose des mesures.
:
Merci, madame la présidente.
Concernant l'innovation, j'ai parlé du double défi de l'élaboration de nouvelles solutions et de la réduction des coûts. Je vais simplement vous donner une idée du travail en cours, aussi bien à notre laboratoire national, CanmetÉNERGIE, que grâce au financement que nous octroyons à des innovateurs et des entrepreneurs susceptibles d'avoir d'excellentes idées pour améliorer nos résultats à cet égard.
Nous travaillons sur les logiciels et des solutions de simulation pour essayer de circonscrire les possibilités et faciliter le processus décisionnel des consommateurs, des entreprises et des investisseurs.
Nous nous intéressons également aux possibilités de modernisation à peu de frais. Il est question, entre autres, de l'application de panneaux préfabriqués sur le toit d'un bâtiment. Il est possible de le faire sans déranger les gens qui vivent là. On peut employer toutes sortes de technologies au laser ou de technologie d'imagerie pour installer le tout très rapidement. Cela peut être intégré à une usine, être ajusté à une maison et rendre le bâtiment plus beau et plus confortable. C'est très peu coûteux et cela améliore considérablement l'efficacité énergétique de la maison. C'est dans cette perspective que nous travaillons. En termes simples, il s'agit de mettre un manteau sur une maison. C'est la même idée, tout en la rendant très belle et confortable, et c'est très économique. C'est le genre de solutions qu'essaient d'élaborer ces brillants chercheurs.
Au final, pour l'ensemble de ces projets de recherche, de développement et de démonstrations à l'échelle du pays, nous disposons d'un budget d'environ 60 millions de dollars.
Je peux passer par-dessus la diapositive 10, mais vous pouvez constater qu'il existe d'autres instruments et que nous travaillons notamment avec les collectivités nordiques. Les solutions adaptées à leurs besoins soulèvent des questions uniques dont nous tenons compte.
En terminant, je veux rappeler que nous sommes résolument tournés vers l'application concrète.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
:
Merci, madame la présidente.
Je m'appelle Richard Tremblay et je suis le directeur général du Centre de recherche en construction du Conseil national de recherches du Canada. Je suis accompagné aujourd'hui de Philip Rizcallah, directeur de notre programme de réglementation du bâtiment et d'accès aux marchés. Il travaille à l'élaboration de codes depuis 19 ans, et c'est la raison de sa présence ici aujourd'hui.
Nous sommes heureux d'avoir l'occasion de discuter avec vous aujourd'hui. Nous aimerions souligner certaines initiatives et contributions récentes du CNRC pour aider le gouvernement à concrétiser ses objectifs en matière d'économie à faibles émissions de carbone et de réduction des gaz à effet de serre.
[Français]
Tout d'abord, j'aimerais vous donner un aperçu de l'ampleur des activités du Conseil national de recherches du Canada, ou CNRC. Le travail que nous effectuons, qui couvre un large éventail de disciplines scientifiques et techniques, a contribué à changer la vie de nombreuses personnes au pays et partout dans le monde. Les 14 centres de recherche du CNRC ont été mobilisés pour exécuter 37 programmes de recherche-développement, qui sont actuellement en cours au CNRC.
[Traduction]
Nous sommes un organisme national comptant quelque 3 700 chercheurs très compétents et novateurs dans l'ensemble du pays. Nos 14 centres de recherche sont répartis dans 22 localités du Canada. Notre centre de recherche en génie océanique, côtier et fluvial se trouve à St. John's, tandis que notre centre d'astronomie et d'astrophysique se trouve en Colombie-Britannique, avec d'autres centres entre les deux.
En plus de nos effectifs, nous comptons sur nos installations scientifiques pour repousser sans cesse plus loin les limites du savoir et de la technologie. Au cours du dernier siècle, nous avons acquis une réputation d'excellence à coups d'innovations marquantes comme le radar, le stimulateur cardiaque, l'enregistreur de vol, le canola, le bras canadien, un vaccin contre la méningite, la conception d'un ciment ayant une vie utile de 100 ans pour la construction d'infrastructures, et le tout premier vol d'avion à réaction propulsé au biocarburant. Nous voulons également souligner le prix Nobel décerné à feu Gerhard Herzberg, un de nos chercheurs émérites, pour son travail en spectroscopie moléculaire.
[Français]
Chaque année, le CNRC travaille en étroite collaboration avec l'industrie pour réaliser des projets de recherche-développement qui mobilisent plus d'un millier d'entreprises. Nous offrons des services-conseils techniques à quelque 11 000 PME et nous collaborons avec près de 152 hôpitaux de recherche, 72 universités et collèges, 34 ministères fédéraux et 35 partenaires internationaux.
Le modèle de notre organisation repose largement sur la collaboration. À ce sujet, je tiens à souligner la collaboration exceptionnelle de Ressources naturelles Canada en ce qui a trait au sujet dont nous traitons aujourd'hui. Nos activités suivent le programme des priorités du gouvernement fédéral. À l'heure actuelle, nous nous concentrons sur trois aspects principaux: le soutien à l'innovation industrielle, le soutien à la réalisation des mandats des ministères et organismes fédéraux ainsi que l'avancement de la science et de l'innovation grâce à la recherche exploratoire.
[Traduction]
En droite ligne avec le sujet qui nous réunit aujourd'hui, je vous rappelle que le CNRC coordonne et supervise les codes modèles nationaux, dont ceux du bâtiment et de l'énergie. Nous fournissons un soutien administratif à la Commission canadienne des codes du bâtiment et de prévention des incendies, la CCCBPI, et nous effectuons des recherches pour financer les travaux de ses comités techniques. Nous favorisons l'adoption par l'industrie des codes modèles et des nouvelles technologies qui les appuient. Nous établissons aussi des normes pour le secteur de la construction, nous produisons des guides et des outils de mise en oeuvre des pratiques exemplaires, et nous réalisons également des projets pilotes et des évaluations techno-économiques.
Le CNRC exploite un réseau d'établissements et de centres voués à évaluer et à approfondir notre base de connaissances, ainsi qu'à contribuer à une économie sobre en carbone et à la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Le Centre canadien des technologies résidentielles est l'un de ces établissements. Le Centre, qui se compose de maisons-témoins, est exploité conjointement par le CNRC, Ressources naturelles Canada et la Société canadienne d'hypothèques et de logement. L'objectif est de donner aux fabricants et aux concepteurs de produits un banc d'essai en conditions réelles pour éprouver les innovations technologiques qu'ils conçoivent avant les essais complets sur le terrain dans des résidences habitées.
Comme exemple récent d'une initiative du Centre concernant le marché des constructions multirésidentielles, nous venons de terminer la construction d'une installation offrant une diversité de plateformes d'essai technologique. Les entreprises peuvent y évaluer des systèmes d'isolation extérieurs, des matériaux renouvelables, des systèmes de stockage d'énergie, des véhicules électriques, des applications en micro-réseaux et des systèmes de domotique, ainsi que l'intégration de ces technologies.
Autre initiative du CNRC, le Centre canadien de matériaux de construction oeuvre en étroite collaboration avec les fabricants et les fournisseurs de l'industrie du bâtiment. Il procède à des essais de matériaux pour confirmer s'ils offrent les caractéristiques techniques annoncées et prouver qu'ils respectent les exigences des codes du bâtiment, de l'énergie et de prévention des incendies.
Les codes en question évoluent en fonction de l'expérience accumulée sur le terrain et des innovations lancées sur le marché. À l'heure actuelle, de concert avec la Commission canadienne des codes du bâtiment et de prévention des incendies, nous procédons tous les cinq ans à une révision consensuelle en profondeur de ces ouvrages, en concertation avec tous les secteurs de la construction et le public. Cette façon de procéder permet de concilier de manière viable les impératifs de stabilité, de flexibilité et d'économie.
[Français]
La démarche garantit en outre que les changements apportés reposent sur les connaissances les plus avancées actuellement disponibles. Il s'agit de fournir aux professionnels de la construction l'assurance nécessaire pour que ces derniers puissent innover en toute sécurité, réduire les risques et maintenir au plus bas niveau possible les coûts liés à l'obligation de conformité. Pour ce faire, nous adoptons des règlements uniformes et dignes de confiance, qui suivent l'évolution de l'industrie.
[Traduction]
Cela m'amène à la contribution du CNRC au Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. Ce cadre renferme la vision du gouvernement canadien sur la lutte contre les changements climatiques.
Dans le contexte de cette initiative, le CNRC, en association étroite avec Ressources naturelles Canada, collabore avec l'industrie pour l'aider à développer de manière économique les technologies dont elle a besoin.
Un des objectifs de cette collaboration, qui découle directement du Cadre, est la mise en oeuvre par les provinces et les territoires de codes de l'énergie de plus en plus exigeants. Ces codes visent plus particulièrement les constructions neuves à partir de 2020, l'objectif à long terme étant d'implanter des codes modèles à « consommation énergétique nette zéro » d'ici 2030. Par ailleurs, un code modèle ou un guide pour les bâtiments existants devrait voir le jour d'ici 2022.
Le CNRC est appelé à jouer deux rôles distincts de premier plan dans la réalisation du Cadre pancanadien. Le CNRC effectuera et surveillera les travaux de recherche, et consolidera les résultats et les connaissances.
Le CNRC travaillera également en étroite collaboration avec la Commission canadienne des codes du bâtiment et de prévention des incendies et ses comités techniques pour respecter l'échéancier établi dans le Cadre pancanadien. Nous y parviendrons en déterminant les besoins en matière de recherche et de ressources nécessaires pour accélérer l'élaboration des codes.
[Français]
Comme le processus est en constante évolution, les provinces et les territoires pourront fixer la date à laquelle elles adopteront des niveaux de rendement particuliers, pour progresser graduellement vers l'adoption du code de consommation énergétique nette zéro au plus tard en 2030.
[Traduction]
Ce qu'il en coûtera pour parvenir à la « consommation énergétique nette zéro » dépend des bâtiments et de leur emplacement. Il n'y aura donc pas de prescriptions simples, applicables à l'ensemble des constructions et des lieux au pays. Face à cela, on a mis sur pied des comités permanents sur le code de l'énergie. Ces comités effectuent des analyses de rentabilité minutieuses qui tiennent compte du type de construction, résidentielle, commerciale ou institutionnelle, de la situation géographique, des corps de métier et des technologies disponibles, et ainsi de suite.
Les évaluations en laboratoire et les recherches se poursuivent et le CNRC s'efforce d'atteindre les objectifs relatifs aux GES ainsi que d'identifier les possibilités d'économie. En travaillant en étroite collaboration avec Ressources naturelles Canada, qui est aussi son partenaire, le CNRC souhaite rendre les bâtiments neufs plus performants sur le plan de l'énergie, moderniser les constructions existantes et proposer des codes du bâtiment ainsi que des habitations écoénergétiques aux collectivités autochtones.
Le but est de mettre en place un nouveau code modèle de l'énergie d'ici 2022-2023 pour les bâtiments neufs. Le nouveau code comportera plusieurs régimes de rendement, dont le plus ambitieux sera l'objectif de « consommation énergétique nette zéro ».
[Français]
La Commission a élaboré sa politique à long terme sur l'énergie en fonction du Cadre pancanadien, avec lequel les codes envisagés s'harmonisent autant que faire se peut.
[Traduction]
On prévoit une réduction graduelle de la consommation d'énergie jusqu'à une consommation nette zéro avec l'adoption des codes de 2030. On vise ainsi à accélérer le processus d'adoption par la publication, d'ici 2022-2023, des exigences du code applicables aux bâtiments et aux habitations à « consommation nette zéro », ce qui laisserait amplement le temps à l'industrie de s'y préparer, donc d'adopter plus vite les exigences du futur code.
Pour préserver la qualité du code, de même que la transparence et l'équité du processus d'élaboration, le CNRC continuera de travailler main dans la main avec l'ensemble des parties intéressées pour respecter les objectifs du Cadre pancanadien durant le processus d'élaboration des codes.
Outre ces retombées à long terme, l'avènement d'une économie à faible empreinte carbone engendrera de nombreux avantages à court terme. Les efforts que nous menons pour aider l'industrie à innover se traduiront rapidement par la création de richesse et d'emplois.
Dans le cadre des efforts qu'il déploie actuellement, le CNRC, en partenariat avec d'autres ministères à vocation scientifique, donnera l'impulsion à la recherche-développement collaborative. Nous validerons les hypothèses et les allégations, nous enrichirons les connaissances, nous poserons de nouvelles questions et offrirons en retour des réponses et des solutions validées, et nous améliorerons le continuum du savoir. La R-D sera un atout inestimable pour les entreprises qui voudront saisir les nouvelles occasions engendrées par l'économie à empreinte carbone allégée. De plus, ce travail d'innovation donnera naissance à des solutions économiques pouvant être utilisées partout et en tout temps.
[Français]
En réduisant l'empreinte carbone du parc bâti, le Canada pourra atteindre d'ici 2030 la cible de réduction des gaz à effet de serre de 30 % par rapport aux niveaux de 2005, tel qu'il est énoncé dans l'Accord de Paris. Le travail que nous effectuons au CNRC pour résoudre les problèmes actuels mènera immanquablement, dans un horizon plus éloigné, au développement de solutions et d'innovations que le Canada et le reste du monde attendent avec impatience.
[Traduction]
En terminant, je soulignerai que c'est la combinaison de l'étendue du savoir-faire du CNRC, de son infrastructure scientifique unique et de la portée nationale de son action qui explique sa capacité de réunir des acteurs de l'ensemble de l'écosystème du Canada et de l'étranger.
Nous demeurerons également bien positionnés pour réunir les principaux acteurs qui travailleront ensemble à la réalisation des découvertes et des inventions qui auront des effets réels sur la vie des citoyens, dès aujourd'hui et pendant les décennies à venir.
Je vous remercie de votre intérêt pour le CNRC. Mon collègue Philip et moi-même répondrons maintenant à vos questions, madame la présidente.
Les objectifs sont certes ambitieux. Nous avons rencontré des gens de 23 pays la semaine dernière, ici, à Ottawa. Nous avons parlé de nos défis collectifs. Chacun d'entre nous ressent la pression rattachée à l'atteinte des objectifs et reconnaît qu'il est impératif d'y arriver.
Le pari du gouvernement fédéral est de travailler en partenariat avec les provinces, car il reconnaît que nous devrons tous remplir nos engagements quand viendra le temps d'atteindre les cibles de 2030 et celles qui vont au-delà. En effet, nous avons aussi en tête les cibles qui suivront après cette date.
Le défi est très réel. Il y a des éléments incertains, tant à la hausse qu'à la baisse. On a donné plus tôt l'exemple de la chute des coûts de revient des unités photovoltaïques, ce résultat s'étant révélé bien au-delà des attentes au cours des dernières années. La même chose est vraie dans le secteur de l'énergie éolienne. Qui aurait dit, il y a 10 ans, que les coûts de revient seraient si bas, comme ce qui a été observé tout récemment en Alberta ou ailleurs au pays?
[Traduction]
Il y aura de bonnes surprises, ce qui est réjouissant, mais dans certains cas, nous devrons probablement travailler plus fort pour arriver à nos fins. En ce qui concerne l'efficacité énergétique, je dirais que c'est probablement l'une de nos solutions les moins coûteuses, voire la moins coûteuse de toutes. L'un des grands défis à relever, dans l'élaboration des technologies, c'est de faire en sorte qu'elles soient abordables pour que nous puissions passer de leur disponibilité à l'action concrète et à leur adoption. Notre défi commun, pour nous et nos collègues des provinces, consiste à offrir des encouragements, à amener les entreprises et les ménages à prendre les bonnes décisions dans la rénovation des logements. Bien souvent, même s'il est avantageux d'agir, les gens ne le font pas parce qu'ils atermoient ou n'ont pas les outils voulus. À mon humble avis, notre grand défi, dans les 10 ou 15 prochaines années, sera de trouver les bonnes solutions et de les appliquer.