:
Je déclare la séance ouverte, si vous me le permettez.
Avant de présenter la ministre et son groupe de témoins, je tiens à dire que suis très heureuse que la ministre soit revenue. C’est la deuxième fois qu’elle comparaît devant le Comité au sujet du projet de loi , et c’est inhabituel. C'est très généreux de sa part.
Je veux m’assurer que le Comité comprend qu’il est inhabituel qu’un ministre revienne parler d'un même projet de loi. La raison pour laquelle elle est de retour, c’est que l'on a soulevé des inquiétudes exigeant qu'on lui pose des questions précises à l'issue des témoignages que nous avons entendus ces dernières semaines au sujet du projet de loi , car de nouveaux amendements pourraient être proposés. Nous en avons vu beaucoup. Je pense que nous en avons plusieurs centaines à examiner.
Je suis habituellement très généreuse, mais aujourd’hui, je vais être très sévère. Je veux m’assurer que nous nous en tenons aux questions sur le projet de loi , car c’est pour cela qu’elle est ici.
Pour commencer, j’aimerais vous présenter la ministre.
Merci beaucoup d’être revenue témoigner devant nous.
Nous accueillons également Jonathan Wilkinson, député, North Vancouver, et secrétaire parlementaire. Ron Hallman, président, Agence canadienne d’évaluation environnementale; et Stephen Lucas, sous-ministre, ministère de l’Environnement.
Je vous souhaite la bienvenue et je vous cède la parole.
Merci.
:
Merci, madame la présidente
Je remercie également les membres du Comité.
[Traduction]
Merci à notre présidente extraordinaire et aux membres du Comité. J’apprécie vraiment tout le travail que vous faites.
Bien sûr, je suis ravie d’être ici avec Jonathan Wilkinson qui, comme vous le savez, est mon secrétaire parlementaire; Stephen Lucas, sous-ministre de l’Environnement et du Changement climatique; et Ron Hallman, président de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale.
Je vous remercie encore une fois de m’avoir invitée à revenir vous parler du projet de loi . Je sais que nous nous soucions tous beaucoup de la façon dont nous effectuons les évaluations environnementales et que nous tenons à rétablir la confiance à leur égard.
Avant de commencer, j'aimerais souligner que nous sommes actuellement sur le territoire traditionnel des Algonquins et des Anishinabés. Dans le cadre de mon travail, il est extrêmement important que nous établissions des partenariats avec les peuples autochtones — les Premières Nations, les Métis et les Inuits — qui se soucient énormément de nos terres, de nos eaux et de la qualité de notre air. Je crois que le projet de loi en tient bon compte.
[Français]
Tout d'abord, laissez-moi vous dire que j'apprécie réellement les efforts déployés par tous les membres du Comité.
L'examen d'un projet de loi auquel s'intéressent beaucoup de Canadiens n'est pas une mince affaire. Je tiens également à réaffirmer, en cette occasion, les valeurs qui ont orienté notre travail pour en arriver à cette étape-ci et vous faire part de certains points de vue de Canadiens depuis ma dernière comparution.
[Traduction]
Le projet de loi que nous avons présenté plus tôt cette année vise à rétablir la confiance du public dans la façon dont le gouvernement fédéral prend des décisions concernant les grands projets, comme les mines, les pipelines et les barrages hydroélectriques.
Ces meilleures règles visent à protéger notre environnement, à améliorer la confiance des investisseurs, à favoriser notre économie et à créer de bons emplois pour la classe moyenne. Elles rendront également les secteurs canadiens de l’énergie et des ressources plus concurrentiels. En définitive, elles nous permettent de poursuivre la forte croissance économique du Canada et de continuer à afficher des statistiques historiques en matière d'emploi.
Le gouvernement du Canada s’est engagé à veiller à ce que les grands projets du Canada soient élaborés en fonction de données scientifiques, de données probantes et de connaissances autochtones rigoureuses. Ils doivent également être conformes au plan climatique du Canada, protéger notre riche environnement naturel, respecter les droits des peuples autochtones et soutenir notre économie.
Notre priorité demeure la promotion efficace de l'essor économique du Canada et de nos responsabilités environnementales. Ces valeurs sont au coeur du projet de loi .
[Français]
En fin de compte, nous voulons rétablir la confiance des Canadiens dans la façon dont les grands projets sont examinés. Il y aura toujours des points divergents sur le résultat d'une décision concernant un projet, mais du moment que le processus et le fondement sur lesquels s'appuient ces décisions sont rigoureux, la confiance dans les résultats le sera aussi.
[Traduction]
Le projet de loi s'est inspiré des commentaires et des suggestions des Canadiens. Pendant plus de 14 mois, les Canadiens d’un océan à l’autre nous ont fait part des meilleurs moyens d’améliorer les processus environnementaux et réglementaires en cours.
Je suis très fière que nous ayons pu convenir d'un libellé équilibré dans le projet de loi. J’ose espérer que cet équilibre vous guidera dans votre travail lorsque vous examinerez les nombreux mémoires que vous avez reçus et les déclarations des témoins qui ont comparu devant vous, chacun ayant un point de vue différent sur ce qui fonctionnera et sur les améliorations nécessaires.
Depuis la présentation du projet de loi en février dernier, j’ai poursuivi le dialogue avec les intervenants, les provinces, les peuples autochtones, les groupes environnementaux et les citoyens de toutes les régions du pays. Je voulais connaître le point de vue des personnes directement touchées par le projet de loi et leur expliquer comment fonctionnerait le nouveau processus.
Comme vous le savez, tous les éléments du nouveau système ne sont pas présentés de façon détaillée dans la loi. Des règlements et des politiques sont nécessaires pour soutenir et adopter la loi. Nous consultons actuellement les Canadiens au sujet de la liste des projets et du règlement sur la gestion de l’information et du temps. J’encourage tous les Canadiens, des peuples autochtones à l’industrie, en passant par les groupes environnementaux, à fournir leurs commentaires pour contribuer à l'élaboration de ces règlements.
Je voudrais maintenant vous faire part de certains points de vue que j’ai recueillis.
La majorité des Canadiens souhaitent que nous rétablissions la confiance du public dans la façon dont le gouvernement fédéral prend des décisions au sujet de grands projets comme les projets miniers, les pipelines et les barrages hydroélectriques. En ce qui concerne la mise en valeur des ressources, on ne peut pas aller très loin si les gens ne font pas confiance aux règles et à la façon dont les gouvernements prennent leurs décisions. Il en est de même pour les entreprises. Elles doivent savoir ce qu’on attend d’elles dès le départ et que le processus sera prévisible, opportun et fondé sur des données probantes.
C’est pourquoi notre principale priorité, avec les changements que nous proposons, est d’accroître la transparence et de rétablir la confiance.
Pour rétablir cette confiance, nous mettons en place de meilleures règles. Le projet de loi comprend un certain nombre de mesures relatives à la transparence, à savoir mieux renseigner le public, préciser les facteurs à prendre en compte avant la prise des décisions et communiquer clairement les motifs de telles décisions. Les Canadiens ont souligné l’importance de la participation du public et d'une information accessible et transparente. Le projet de loi aide tout le monde à comprendre le processus et à y participer de plus près.
[Français]
Les intervenants nous on fait remarquer que pour rétablir la confiance, il faut expliquer clairement ce qui sera pris en compte dans les évaluations et dans le processus décisionnel.
Le projet de loi rétablit un régime de surveillance rigoureux et des évaluations d'impact approfondies qui tiennent compte non seulement des effets environnementaux négatifs d'un projet, mais également des impacts sur l'environnement, l'économie, la santé et la société.
Les évaluations d'impact tiendront compte également de la manière dont les projets respectent nos obligations en matière d'environnement ainsi que de nos engagements en matière de changement climatique, y compris l'Accord de Paris, tout cela pour arriver à mieux comprendre le contexte plus large en dehors de l'examen des projets individuels. Certains intervenants se demandaient si jamais le gouvernement réaliserait des évaluations stratégiques ou régionales, étant donné que cela est possible dans le cadre de la loi actuellement en vigueur.
Nous lancerons bientôt un processus de consultation du public sur notre toute première évaluation stratégique concernant les changements climatiques. Cette consultation devrait nous permettre d'envisager la façon dont les émissions de gaz à effet de serre seront prises en compte dans les examens de projets individuels.
Les entreprises nous ont également fait savoir qu'elles recherchaient, de la part du gouvernement, une plus grande certitude et une plus grande clarté au sujet du processus.
[Traduction]
Le projet de loi prévoit un processus clair et opportun pour que les promoteurs sachent ce que l’on attend d’eux et quand. Un processus prévisible et opportun est essentiel à la réalisation de bons projets et à la promotion de l’investissement au Canada.
Les entreprises m'ont également fait savoir qu'elles ont besoin d'être informées sur la façon dont la transition vers le nouveau système sera assurée. Les associations industrielles et les entreprises ayant des projets dans le système souhaitent qu'il y ait des règles claires indiquant les évaluations en cours qui seraient poursuivies en vertu de la loi antérieure et celles qui seraient assujetties à la nouvelle Loi sur l’évaluation d’impact.
Les délais prévus par la loi procureront également une certitude réglementaire et feront en sorte que le processus soit à la fois plus rapide et plus efficace. L’industrie, les peuples autochtones et les groupes environnementaux nous ont dit qu’il est important d’avoir suffisamment de temps pour examiner attentivement les données scientifiques, les preuves et les connaissances traditionnelles autochtones. C’est pourquoi le projet de loi prévoit un processus prévisible assorti de délais, de la planification en amont à la prise de décisions, pour s’assurer que les entreprises savent à quoi s’attendre et quand, et qu'elles ne se voient pas bloquées dans un processus d’évaluation d'impact.
L'objectif d'une seule évaluation par projet nous permettra d'assurer la coordination avec les provinces, les territoires et les administrations autochtones afin de réduire les formalités administratives pour les entreprises et d’éviter le double emploi dans le cadre de l’examen des projets proposés. La nouvelle Agence canadienne d'évaluation d'impact collaborera avec d’autres organismes, comme la Régie canadienne de l'énergie, la Commission canadienne de sûreté nucléaire et les Offices des hydrocarbures extracôtiers, pour effectuer des évaluations qui intégreront à la fois le processus d’évaluation des impacts et les exigences relatives aux examens réglementaires.
La nouvelle loi confère également aux Offices des hydrocarbures extracôtiers un plus grand rôle dans l’examen des projets, qui s'inscrit dans la logique des autres organismes de réglementation du cycle de vie.
[Français]
De nombreuses organisations autochtones m'ont fait savoir également qu'il est important que leurs droits soient reconnus et respectés et de travailler en partenariat, dès le départ.
C'est précisément ce à quoi servira le projet de loi .
[Traduction]
Je tiens à souligner que le projet de loi rend obligatoire la prise en compte des connaissances autochtones, lorsqu’elles sont fournies, parallèlement aux données scientifiques et autres. Il protège également ces connaissances pour créer la confiance nécessaire pour qu'on veuille bien partager ces informations. Nous augmenterons également le financement disponible pour appuyer la participation des Autochtones et le renforcement des capacités en ce qui a trait à l’évaluation et à la surveillance des impacts des projets.
Autre percée significative, les administrations autochtones auront plus de possibilités d’exercer leurs attributions en vertu de la nouvelle Loi sur l’évaluation d'impact. Mes discussions avec les peuples autochtones m’ont confirmé à quel point c’est important, tout comme notre engagement envers la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
[Français]
J'attends avec intérêt les résultats définitifs du travail de ce comité afin d'examiner les moyens de consolider davantage le projet de loi. De meilleures règles rétabliront la confiance sur le fait que de bons projets peuvent être mis en oeuvre de manière responsable, opportune et transparente, tout en protégeant notre environnement et en dynamisant l'économie pour les Canadiens.
[Traduction]
Je vous remercie encore une fois de m’avoir invitée et de l’important travail que vous accomplissez.
Je vous remercie de votre travail acharné au Comité des ressources naturelles.
Il est important de rétablir un climat de confiance, notamment en rassurant les promoteurs. Nous savons que nous devons prendre des décisions fondées sur de bonnes données scientifiques, des données probantes et des connaissances traditionnelles. Nous savons également que nous devons fournir aux promoteurs des assurances sur le fonctionnement du système.
Pour ce qui est des délais, qui me semble être un point très important — j’ai entendu le commentaire selon lequel il importe de prévoir des délais avec certitude —, nous avons fait deux choses. Premièrement, nous avons déterminé qu’il nous fallait une meilleure planification et plus de participation en amont, car pour pouvoir travailler avec les provinces à l'harmonisation des échéanciers, il faut commencer par pouvoir répondre aux préoccupations et aux problèmes et entendre les communautés et les peuples autochtones. Nous nous sommes fondés sur le principe d’une seule évaluation par projet, et pour peu que vous compreniez le fonctionnement du processus de délivrance de permis, vous aurez moins de mal à maîtriser les formalités une fois vous entrerez dans le système. La planification et la mobilisation précoces sont les démarches les plus efficaces pour obtenir des résultats satisfaisants.
Deuxièmement, notre projet de loi propose une gestion plus rigoureuse des délais et moins d’arrêts de l’horloge législative. Je pense qu’il est important de souligner que nous réduisons de 365 à 300 jours les délais prévus par la loi pour l’évaluation des répercussions. Les délais pour les évaluations dirigées par une commission seraient réduits de 720 à 600 jours, soit de 24 à 20 mois. Quant aux projets non désignés examinés par les organismes de réglementation du cycle de vie, les délais passeraient de 450 à 300 jours.
Permettez-moi d’insister sur le fait que la raison pour laquelle nous sommes en mesure de le faire, c’est qu’une bonne partie du travail et de la mobilisation se fera dès le départ, ce qui mènera à une plus grande certitude et à des échéanciers plus structurés à la fin, et nous pourrons ainsi prendre de meilleures décisions.
Merci.
Madame la ministre, lorsque vous avez donné votre liste de groupes d’intérêts et de personnes que vous consultez, j'ai remarqué que vous avez parlé des communautés autochtones, des environnementalistes, des différents paliers de gouvernement, mais jamais des municipalités, des collectivités rurales ou des collectivités agricoles. C’est comme si ces gens n’existaient tout simplement pas pour ce gouvernement.
Je le répète sans cesse au Comité: ces groupes sont toujours exclus. J’en ai vraiment assez. En outre, parlant de savoir traditionnel, je représente une grande circonscription rurale qui compte des agriculteurs, des éleveurs, des chasseurs, des trappeurs, etc. Eux aussi possèdent un riche savoir traditionnel, et j’espère qu'il aura le même poids.
Dans votre déclaration préliminaire, vous avez parlé de compétitivité. Je n’ai jamais entendu autant d’absurdités. Ce gouvernement a privé l'économie canadienne de toute compétitivité. L’Association canadienne de pipelines d’énergie estime que, si l’objectif était de réduire la production de pétrole et de gaz et de mettre fin à la construction de nouveaux pipelines, ce projet de loi a peut-être bien atteint son but.
Ce que je dis met certains mal à l’aise, mais le fait est que notre secteur de l'exploitation des ressources est en train de s’effondrer. C’est la vérité. L’investissement étranger direct est tombé à 31,5 milliards de dollars en 2017, soit 56 % de moins qu'à notre époque, où il s'élevait à 71,5 milliards de dollars. C’est pertinent, madame la présidente, parce que la ministre a parlé de compétitivité dès le départ.
Merci beaucoup à tous les représentants de ministères qui se sont joints à nous cet après-midi et jusqu’à 13 heures pour répondre à nos questions. Je rappelle que les questions doivent porter précisément sur le projet de loi et peut-être sur les amendements que les gens ont proposés. Ce serait bien.
Je tiens également à rappeler — parce que je ne suis pas certaine que tout le monde soit au courant — que le projet de loi a été mis à jour, de sorte que les numéros de page sont différents. À l’étape de l’étude article par article, la semaine prochaine, vous aurez en principe une nouvelle version parce que les pages et le projet de loi ne correspondent plus à la version préliminaire que nous avions. Merci.
J’aimerais vous présenter, du ministère des Ressources naturelles, Jeff Labonté, sous-ministre adjoint chargé du Bureau de gestion des grands projets, et Terence Hubbard, directeur général de la Direction des ressources pétrolières. Accueillons également, de l’Agence canadienne d’évaluation environnementale, Christine Loth-Bown, vice-présidente chargée du Secteur de l’élaboration des politiques, et Brent Parker, directeur de la Division des affaires législatives et réglementaires. Nous avons aussi, du ministère des Transports, Catherine Higgens, sous-ministre adjointe chargée des Programmes, et Nancy Harris, directrice exécutive de la Gouvernance réglementaire et des affaires autochtones.
Merci à vous tous d’être parmi nous. Je crois savoir que vous n'avez pas d'exposés à présenter, et nous allons donc passer directement aux questions.
Commençons par M. Fisher, qui n’a pas eu l’occasion de prendre la parole à la dernière séance.
:
Je n'ai entendu dans vos paroles que des aspirations. Il y a un vieux dicton qui dit « Avec des si, on pourrait mettre Paris en bouteille ». Vous avez dit que c’était notre volonté et que c'était le cap que nous voulions suivre.
C’est bien beau, mais les promoteurs de projets et les organisations qui ont comparu devant nous sont tout à fait en désaccord avec cette affirmation. Je reviens à l’Association canadienne de pipelines d’énergie, qui a dit que l'environnement réglementaire du Canada était toxique et qu’elle considère que ce projet de loi n'a pas réglé le problème. Les chiffres des investissements au Canada sont éloquents, passant de 71 milliards de dollars sous le gouvernement Harper à 31 milliards de dollars sous le gouvernement Trudeau. De toute évidence, les choses ont changé.
J’aimerais maintenant parler de la Loi sur la protection des eaux navigables. Il s’agit de définir ce qu’est une eau navigable. Vous pouvez dire et écrire ce que vous voulez au sujet de la loi, mais le noeud du problème, c’est la définition de ce qu’est une eau navigable.
Lorsque nous avons modifié la Loi sur la protection des eaux navigables pour en faire la Loi sur la protection de la navigation, c’est parce qu’il y avait trop d’exemples flagrants de voies qui n'étaient navigables qu'un jour par an, mais qui étaient considérées comme des eaux navigables.
J'ai évoqué tout à l’heure un exemple précis concernant ma petite municipalité. Un ponceau a été emporté par une crue printanière. Ce petit ravin est en eau pendant peut-être deux semaines par an, mais bien sûr, la Garde côtière canadienne est arrivée et a dit à ma petite municipalité qu’il fallait remplacer le ponceau par un pont.
Bien sûr, il y a des maisons de l’autre côté, alors il y a des questions de sécurité publique et enjeux liés aux premiers intervenants dont la Garde côtière n’a absolument pas tenu compte. Le coût du pont était de 750 000 $ et le budget total de la petite municipalité était de 1 million de dollars. C’était clairement ridicule.
J’ai lu la définition de ce qu’est une eau navigable. Il s’agit d'un plan d'eau, lit-on, « [...] utilisé, ou qui est raisonnablement susceptible d’être utilisé par les navires , en tout ou en partie, pendant une partie de l’année, comme moyen de transport ou de déplacement à des fins commerciales ou récréatives ».
Cela signifie que vous êtes revenu à l’ancienne définition, selon laquelle si un canot peut flotter pendant trois ou quatre jours sur ce plan d'eau, il devient soudainement une eau navigable. Bien sûr, les effets de l’ancienne loi sur les municipalités, tant sur le plan de la sécurité publique que sur le plan des coûts, étaient extrêmement importants.
Est-ce que les représentants du ministère des Transports partagent mes préoccupations?
Madame Higgens.
:
Bonjour. Je vais poser mes questions en français, ma langue maternelle.
[Français]
Bonjour et merci à tous.
J'aimerais d'abord dire que je remplace un collègue aujourd'hui. Le sujet dont nous traitons me semble intéressant, mais cela est en dehors de ma zone de confort. Je siège habituellement au Comité permanent des langues officielles, où les membres travaillent main dans la main et où nous avons le droit de poser toutes les questions.
Je suis restée sur mon appétit, et je vais vous dire pourquoi. Il est question de l'évaluation d'impact effectuée par l'Agence. À l'alinéa 22(1)s) du projet de loi proposé, on parle de « l'interaction du sexe et du genre avec d'autres facteurs identitaires ». Vous avez beaucoup parlé, de même que la ministre, des peuples autochtones.
Quand vous rédigez un projet de loi de cette envergure, prenez-vous en compte l'analyse portant sur l'identité de genre?
Si oui, quel impact aura ce projet de loi sur les femmes et les enfants? C'est que nous avons beaucoup parlé des peuples autochtones.
J'ai aussi une autre question. Je vais poser mes deux questions, et je laisse les témoins y répondre à leur convenance.
Le projet de loi pourrait-il freiner le développement économique de certaines régions éloignées, par exemple de régions qui n'abritent pas de peuples autochtones, compte tenu de toutes les analyses que vous allez faire? Dans ma région, il n'y a pas de peuples autochtones, ou il y en a peu.