:
Je vous remercie, madame la présidente.
Je m’appelle Kathleen Owens et je suis contrôleur général adjoint, Actifs et services acquis au Secrétariat du Conseil du Trésor.
C'est un honneur pour moi d'être ici aujourd'hui pour vous parler de la politique du Conseil du Trésor en ce qui concerne la dimension patrimoniale de la gestion des propriétés immobilières fédérales.
Comme vous le savez peut-être déjà, le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada est la branche administrative du Conseil du Trésor, un comité de cabinet statutaire qui agit en tant que conseil de gestion du gouvernement, offrant de l'encadrement aux organisations fédérales par l’approbation des politiques et des directives administratives à l'échelle du gouvernement.
[Français]
Un domaine de la politique administrative a trait à la gestion des biens tout au long de leur cycle de vie, à partir de leur acquisition, en passant par leur usage et leur entretien, jusqu'à leur élimination. Je viens aujourd'hui discuter des exigences de la politique entourant la gestion des biens immobiliers fédéraux.
Je vais commencer par parler un peu de contexte.
Les biens immobiliers fédéraux appartiennent à Sa Majesté et la gestion des ces propriétés est décentralisée, à l'exception des locaux à bureaux. Vingt-six ministères et agences administrent les biens immobiliers, qu'il s'agisse de petites organisations ou de grands ministères comme celui de la Défense nationale ou Parcs Canada.
Les Canadiens peuvent trouver des renseignements en ligne sur l'inventaire de plus de 20 000 propriétés fédérales dans le Répertoire des biens immobiliers fédéraux. Je vous ai donné l'adresse du site Web de ce répertoire.
[Traduction]
La politique sur la gestion des biens immobiliers du Conseil du Trésor est une politique fondée sur des principes qui a été approuvée en 2006, et qui s'applique à tous les ministères et les organismes apparaissant dans la liste des annexes 1, I.1, et II de la Loi sur la gestion des finances publiques. Étant donné que toutes ces entités ne gèrent pas des biens immobiliers, la politique s'applique, en effet, à seulement 26 gardiens. J'ajouterais que la politique ne s'applique pas aux sociétés d'État, sauf en ce qui concerne les rapports, et si empêchées par des législations précises.
Le principe de saine gestion souligne l'objectif de la politique, c'est-à-dire de s'assurer que les biens immobiliers fédéraux sont gérés de manière durable et responsable sur le plan financier, tout au long de leur cycle de vie, afin d'appuyer la prestation rentable et efficace des programmes du gouvernement.
Quant au patrimoine, la Politique sur la gestion des biens immobiliers du Conseil du Trésor demande aux administrateurs généraux de faire trois choses.
La première est de s'assurer que le caractère patrimonial des biens immobiliers est respecté et conservé tout au long de leur cycle de vie. Les édifices âgés de 40 ans ou plus, qu'ils appartiennent à la Couronne ou qu'un ministère planifie de les acheter, doivent être évalués par Parcs Canada pour leur caractère patrimonial.
Deuxièmement, dans l'administration de leur édifice patrimonial, les ministères doivent obtenir des conseils en matière de conservation pour les édifices patrimoniaux reconnus et prendre des conseils auprès de Parcs Canada avant de les démolir, les démanteler ou les vendre et avant d'engager toute action qui pourrait avoir un effet sur le caractère patrimonial d'un édifice classé.
Enfin, lorsque les ministères ont des édifices à valeur patrimoniale classée ou reconnue sous-utilisés ou excédentaires, ils doivent faire l’effort de prendre la disposition de trouver un usage alternatif, premièrement au sein du gouvernement fédéral et ensuite à l'extérieur du gouvernement fédéral.
À terme, les administrateurs généraux sont responsables de la conformité avec ces exigences et d'autres politiques de biens immobiliers du Conseil du Trésor. Le Secrétariat du Conseil du Trésor du Canada surveille le rendement ministériel dans la gestion des biens immobiliers et peut offrir des recommandations au Conseil du Trésor sur des changements de politique nécessaires et des transactions ministérielles précises.
[Français]
L'efficacité des exigences de ces politiques est actuellement examinée par le Secrétariat, alors que nous entreprenons un exercice de révision de politique afin de refléter une approche plus moderne en matière de contrôle, comme l'indique la lettre de mandat de notre président.
Au cours des derniers mois, nous avons mené des consultations auprès des ministères et entendu de quelle façon de nombreuses organisations sont mises au défi dans le domaine de la conservation des édifices du patrimoine. Étant donné les problèmes importants de détérioration auxquels font face les gardiens à cause de la sous-recapitalisation des biens immobiliers, l'investissement dans les édifices du patrimoine peut être coûteux. Il s'agit d'un coût supplémentaire qui ne s'inscrit pas dans les mandats du programme principal des gardiens. Il peut être difficile de trouver une autre utilisation à un édifice patrimonial qui n'est plus requis à des fins de programme, surtout lorsque le bien se trouve dans une petite communauté.
[Traduction]
Tandis que nous formulons nos recommandations à l'intention du Conseil du Trésor sur les changements à apporter à la politique, le secrétariat cherche à déterminer comment il peut inciter les gardiens de biens immobiliers à prendre des décisions de gestion prudentes qui cadrent à la fois avec une saine intendance et avec les priorités du gouvernement. Outre que nous examinons comment protéger nos biens patrimoniaux fédéraux les plus précieux, nous cherchons à déterminer en quoi les règles de gestion immobilière peuvent miser sur les biens immobiliers pour améliorer la disponibilité de logements abordables, respecter les engagements du gouvernement quant à la pérennisation de ses activités, favoriser la réconciliation avec les peuples autochtones du Canada — en veillant à ce que l'obligation de consulter soit respectée — et améliorer l'accessibilité de nos édifices pour tous les Canadiens.
J'aimerais aussi souligner qu'un examen horizontal est en cours qui pourrait influencer la gestion des édifices du patrimoine fédéraux. L'Examen horizontal des immobilisations, mené par le président du Conseil du Trésor, a été annoncé dans le budget de 2017. Il abordera la gestion des biens immobiliers gouvernementale. On prévoit des enjeux horizontaux, y compris des considérations liées au patrimoine dans le rapport final et dans les recommandations de l’examen.
J'aimerais terminer en notant que l'étude du Comité et le rapport sont très à propos. Ils devraient contribuer de manière importante à notre travail de renouvellement de l'ensemble des politiques et de l'examen horizontal des immobilisations en cours.
Je serai heureuse de répondre à vos questions. Je vous remercie.
:
Merci, madame la présidente.
Je vous remercie de me donner l'occasion d'être ici devant vous pour vous expliquer en quoi SPAC gère efficacement les édifices du patrimoine de notre portefeuille.
Je suis heureux de vous faire part du travail important que nous avons accompli à ce jour et que nous poursuivons à SPAC dans l'optique d'assurer la conservation, l’utilisation et la réutilisation adaptative des édifices patrimoniaux reconnus et classés pour lesquels nous sommes responsables.
Le patrimoine hérité du passé occupe une place importante dans notre culture nationale. Notre rôle fondamental est donc de protéger et de conserver notre patrimoine naturel et culturel pour les générations actuelles et futures, afin de contribuer au développement durable de notre société et de notre pays.
Notre ministère assure l'intendance de divers travaux publics, tels ceux touchant aux édifices, aux ponts et aux barrages, et à des trésors nationaux comme la Cité parlementaire ainsi que d'autres biens patrimoniaux répartis sur l'ensemble du territoire canadien. Bien entendu, je laisserai mon collègue Rob Wright, sous-ministre adjoint, de la Direction générale de la Cité parlementaire, le soin de vous présenter l’excellent travail réalisé par son équipe sur la Colline du Parlement.
Tout d'abord, je tiens à préciser que les critères utilisés pour déterminer le patrimoine sont certainement plus vastes que ce que vous pourriez penser dans le cadre fédéral. En effet, tous les édifices de plus de 40 ans peuvent être évalués pour déterminer leur caractère patrimonial potentiel. Dans le portefeuille de SPAC, plusieurs de nos grands complexes appartenant à l'État ont été construits il y a plus de 40 ans. Ainsi, dans un proche avenir, un grand nombre de ces édifices seront soumis à une évaluation par le Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine de Parcs Canada. Cela représente de nombreuses propriétés et infrastructures.
[Français]
Le portefeuille immobilier de notre ministère est l'un des plus importants au Canada, couvrant près de 7 millions de mètres carrés. Le patrimoine bâti du gouvernement fédéral comprend les lieux, les structures et les monuments ayant une valeur historique reconnue, tels que des édifices, des maisons, des champs de bataille, des forts, des sites archéologiques, des paysages culturels, des canaux et des quartiers historiques. L'inventaire de base du patrimoine bâti du gouvernement fédéral est constitué d'environ 1 300 édifices fédéraux du patrimoine et de 206 lieux historiques nationaux, dont 148 biens désignés sont sous la garde de notre ministère.
[Traduction]
Depuis des décennies, SPAC fournit aux ministères et aux organismes fédéraux des services qui visent à les appuyer dans la gestion et dans la protection des édifices, des paysages et des ouvrages techniques patrimoniaux appartenant au gouvernement fédéral. Nous utilisons notre expertise et nos connaissances uniques des technologies traditionnelles et novatrices pour fournir une expertise professionnelle et technique spécialisée et multidisciplinaire en vue d'aider les gardiens et de préserver le patrimoine de notre pays.
Dans le cadre de notre mandat, nous avons acquis une riche expérience en gestion du patrimoine bâti et je suis convaincu que SPAC a un rôle important à jouer dans le partage de nos connaissances en matière de services de conservation du patrimoine avec la collectivité du gouvernement fédéral. Notre expérience à ce jour a également eu une incidence sur notre préparation quant à la gestion de nos activités futures reliées au patrimoine. Nous adoptons une approche proactive et avons déjà intégré nos services environnementaux et de conservation du patrimoine, lesquels doivent collaborer étroitement afin de s'assurer de l'efficacité et de l'efficience du valet patrimonial du portefeuille de SPAC.
À cet égard, nous fournissons trois grands services.
D’abord, nous offrons des services consultatifs dans les domaines de l'architecture, de l'ingénierie des structures, de l'architecture paysagère et de la conservation des matériaux. Nous déterminons les qualifications exigées de la part des experts-conseils et des entrepreneurs chargés d'exécuter des travaux de conservation et contribuer aux processus de présélection, gérer des offres à commandes, ainsi qu'incorporer les éléments pertinents au patrimoine dans des documents contractuels. Nous contribuons aussi aux présentations destinées aux organismes de réglementation, comme le Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine de Parcs Canada et la Commission de la capitale nationale, en offrant des conseils stratégiques.
Deuxièmement, nous archivons tout ce qui touche au patrimoine, à savoir les dessins électroniques mesurables, les photographies et les maquettes qui permettent de comprendre l'état et la construction d'un lieu historique. Nous créons un ensemble de documents d'orientation expliquant la désignation patrimoniale d'un bien, y compris des fiches sur la conservation du patrimoine, des lignes directrices sur la conservation, des inventaires des sites historiques et des plans directeurs. Nous effectuons des évaluations de l'état des biens afin de comprendre en détail les aspects techniques reliés à leur intégrité physique et historique.
Troisièmement, nous aidons les ministères et les organismes fédéraux à assumer les responsabilités qui leur incombent en matière de conservation du patrimoine en vertu de la Politique sur la gestion des biens immobiliers du Conseil du Trésor. Nous rédigeons des rapports d'examen de conformité présentant l'analyse des interventions particulières afin de déterminer dans quelle mesure elles sont conformes aux politiques, aux normes et aux lignes directrices établies en matière de conservation. Cela s'entend des examens d'intervention en soutien au rôle réglementaire de Parcs Canada, des examens de projets de propositions en ce qui a trait à la conservation du patrimoine, pour le compte de gardiens d'édifices fédéraux du patrimoine ou de lieux historiques nationaux, des examens par le responsable technique de travaux proposés sur des biens historiques afin de s'assurer de la conformité avec les exigences du contrat de Biens immobiliers.
[Français]
Il est important de mentionner qu'au sein de notre ministère, nous avons pris des mesures supplémentaires pour nous assurer que les considérations sur la durabilité environnementale et sur la conservation du patrimoine sont intégrées tant à nos processus qu'à notre approche globale en matière de prise de décisions.
[Traduction]
Par ailleurs, en créant un solide cadre stratégique sur les édifices patrimoniaux, nous avons clairement défini les rôles et les responsabilités, et établi les processus de mise en oeuvre requis pour veiller à la conformité de SPAC avec les exigences des instruments de politique du Conseil du Trésor sur le patrimoine.
Ces exigences, mises en place afin de protéger le caractère patrimonial des édifices fédéraux, doivent être satisfaites tout en respectant les autres objectifs du gouvernement fédéral comme l'accessibilité, le développement durable et la gestion du cycle de vie. Ces éléments comprennent la Politique sur la gouvernance des édifices fédéraux du patrimoine et la procédure relative au système national de gestion de projet pour tout ce qui est bien patrimonial.
Nous allons même plus loin en élaborant des indices de référence et des mesures de rendement pour l'état de nos édifices patrimoniaux. Nous commencerons à produire des rapports pour le Parlement et pour la population canadienne en 2018 sur l'état des édifices patrimoniaux et sur les améliorations à leur état découlant des activités de gestion. Cette information permettra d'éclairer nos décisions en matière d'investissement afin d'appuyer l’amélioration continue et l'intendance efficace de notre patrimoine.
Je suis fier de tout le travail accompli à ce jour pour trouver l'équilibre entre la conservation des aspects patrimoniaux de notre portefeuille et l'adaptation des édifices aux utilisations et aux exigences plus modernes. Toutefois, il est indéniable que ce processus est ponctué par de nombreux défis et occasions alors que nous composons avec le cadre législatif qui régit le patrimoine bâti.
[Français]
Il est important de mentionner que le mandat de protéger les exemples significatifs du patrimoine naturel et culturel du Canada dans les parcs nationaux, les lieux historiques nationaux, les aires marines de conservation nationales et les lieux patrimoniaux connexes est celui de l'Agence Parcs Canada, comme le stipule la Loi sur l'Agence Parcs Canada de 1998. Par conséquent, le mandat de notre ministère consiste à gérer et à protéger les édifices patrimoniaux faisant partie du portefeuille de notre ministère.
[Traduction]
Actuellement, pour remplir notre mandat et nous acquitter de nos responsabilités, nous utilisons un cadre qui est composé de plusieurs strates de politiques et appliquons une loi fédérale. Je prendrai le temps d'énumérer ce en quoi consiste ce cadre dans lequel nous évoluons.
En l’absence d'une loi fédérale spécifiquement destinée à établir la réglementation relative aux édifices patrimoniaux, nous sommes assujettis à la Loi sur les immeubles fédéraux et les biens immobiliers fédéraux. Nous sommes aussi soumis aux instruments de politique du Conseil du Trésor, y compris à la Politique sur la gestion des biens immobiliers, à la directive sur la vente ou le transfert des biens immobiliers excédentaires, et au guide de la gestion des biens immobiliers.
Cela signifie que SPAC se tourne vers Parcs Canada pour obtenir des conseils en matière de conservation sur des questions patrimoniales. Nous consultons également le Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine de Parcs Canada au sujet des édifices classés et reconnus. Enfin, nous faisons de notre mieux pour trouver d'autres utilisations appropriées aux édifices patrimoniaux de notre portefeuille qui sont sous-utilisés ou excédentaires.
Les critères d'évaluation du Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine de Parcs Canada sont fondés sur des principes de conservation reconnus internationalement, ainsi que sur des considérations relatives aux associations historiques, à l'architecture et à l'environnement. Finalement, la ministre de l'Environnement et du Changement climatique est responsable d'approuver la désignation patrimoniale des édifices fédéraux.
Comme vous pouvez le constater, il y a de nombreux facteurs dont SPAC doit tenir compte en tant qu'organisation dans la gestion du patrimoine bâti qui relève de notre responsabilité, et dans bien des cas, tous ces facteurs ont une incidence sur les calendriers des projets et font augmenter leurs coûts.
Nous avons probablement tous constaté qu'au fil des ans, la philosophie et les pratiques de conservation du patrimoine ont évolué pour favoriser une réutilisation adaptative des édifices patrimoniaux plutôt que simplement les conserver en état. Cela me donne l’occasion de vous dire que la gestion des édifices patrimoniaux de notre portefeuille est une entreprise très délicate et complexe, et que nous devons faire de notre mieux pour que les défis que nous devons relever se transforment en occasions au profit de la population canadienne.
Ces défis découlent souvent de conflits entre les exigences de conservation du patrimoine et les besoins des utilisateurs actuels, comme l'accessibilité, le confort thermique ou la sécurité, entre autres.
[Français]
En raison de contraintes de temps, je mentionnerai brièvement deux de ces défis.
[Traduction]
Le caractère interdisciplinaire de la gestion des édifices patrimoniaux nécessite une approche claire et solide en matière de gestion du portefeuille, reposant sur diverses compétences techniques et sur l’expertise d'architectes et d'ingénieurs spécialisés dans les édifices patrimoniaux, ainsi que sur la participation de spécialistes des sciences sociales comme des historiens, des sociologues et des ethnologues des cultures. Nous veillons à mettre en place des équipes au sein de notre organisation qui sont composées des plus grands experts en la matière afin d'assurer la conservation et la gestion de nos édifices patrimoniaux.
En fait de réduction des émissions des gaz à effet de serre, d'environnement et de développement durable, notre enjeu actuel consiste à déterminer les mesures les plus efficientes et efficaces pour obtenir des édifices patrimoniaux neutres en carbone. En même temps, cet enjeu nous offre une occasion unique d'intégrer la synergie de la conservation du patrimoine et du développement durable dans des objectifs et des résultats mutuellement avantageux.
[Français]
En dépit de cela, notre ministère a connu de nombreuses réussites, et j'ai aujourd'hui le plaisir de vous faire part de quelques-unes d'entre elles.
[Traduction]
L'édifice commémoratif de l'Ouest est un édifice fédéral classé du patrimoine et un monument commémoratif de la Seconde Guerre mondiale. Les spécialistes de SPAC s'emploient activement à planifier l'amélioration du rendement thermique de l'édifice tout en protégeant son importante valeur patrimoniale en vue de sa restauration.
L'édifice Lester B. Pearson été construit entre 1970 et 1973 pour être le siège de l'administration centrale du ministère des Affaires étrangères, aujourd'hui Affaires mondiales Canada. Conçu dans le style architectural inspiré du modernisme tardif, il est désigné édifice fédéral « classé » du patrimoine. L'édifice fera l'objet d'une réhabilitation majeure et a été identifié comme un projet de démonstration afin de montrer des solutions novatrices et du leadership sur le plan de la durabilité.
Enfin, mentionnons l’écluse et le barrage St. Andrews qui comporte le pont-barrage à rideaux Caméré de 270 mètres de longueur pour enjamber la rivière Rouge à Lockport, au Manitoba. Construit de 1907 à 1910 par le ministère des Travaux publics, il a été désigné comme lieu historique national du Canada et lieu historique national de génie civil par la Société canadienne d'ingénieurs en 1990. La valeur patrimoniale de ce lieu réside en la conception et les matériaux de la structure, et cet ouvrage d'ingénierie est probablement le seul exemple préservé de barrage mobile de ce genre au monde.
[Français]
Il est important de souligner que ces réussites sont principalement les fruits de notre collaboration interministérielle avec Parcs Canada, le Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine de Parcs Canada, le Conseil national de recherches du Canada, Environnement et Changement climatique Canada, Ressources naturelles Canada et un grand nombre d'autres organismes fédéraux.
[Traduction]
Je conclurai en disant que, malgré quelques défis reliés aux objectifs portant sur l'utilisation et la réutilisation des édifices patrimoniaux qui figurent au mandat du ministère, SPAC s'engage: premièrement, à gérer et à protéger les édifices patrimoniaux faisant partie de notre portefeuille conformément aux normes nationales et internationales les plus élevées; deuxièmement à servir d'exemple au fédéral pour les ministères fédéraux du secteur; troisièmement à préserver notre patrimoine culturel bâti au profit des générations actuelles et futures et, enfin, à intégrer une approche adaptative de réutilisation qui permettra aux édifices patrimoniaux d'appuyer les mesures prises par le gouvernement.
Merci et je serai heureux de répondre à vos questions.
:
Je vous remercie, madame la présidente. Je suis heureux d'être ici aujourd'hui.
Mon nom est Robert Wright. Je suis sous-ministre adjoint à la Cité parlementaire, à Services publics et Approvisionnement Canada.
[Traduction]
La Cité parlementaire du Canada abrite l'une des plus grandes concentrations de bâtiments patrimoniaux du pays. Sur les 34 édifices de la Cité appartenant à la Couronne, 28 font l'objet d'une désignation patrimoniale fédérale: 18 sont reconnus et 10 sont classés. Ceux-ci comprennent les édifices de la Colline du Parlement, qui figurent parmi les meilleurs exemples d'architecture néo-gothique au monde, ainsi que plusieurs autres édifices du patrimoine sur la rue Sparks et la rue Wellington, y compris celui dans lequel nous nous trouvons.
Services publics et Approvisionnement Canada a une importante responsabilité en matière d'intendance en ce qui a trait à la conservation de ces édifices emblématiques qui appartiennent à tous les Canadiens. L'importance de ces édifices est à la fois historique et culturelle, mais ils assurent également une fonction cruciale dans les opérations quotidiennes du Parlement. Prendre soin d'eux n'est donc pas seulement un impératif culturel, mais aussi une nécessité opérationnelle. Pour que le Parlement puisse continuer à s'acquitter de ses fonctions, ces édifices doivent être restaurés et modernisés conformément aux normes de la construction du XXIe siècle, qui comprennent des dispositions concernant la durabilité, l'accessibilité et la technologie moderne.
L'un des principaux défis à relever pour effectuer ce type de travail consiste à concilier l'intégration du nouveau avec l'ancien. Pour relever ce défi de front, nous avons déployé beaucoup d'efforts pour apprendre à bien connaître nos édifices et pour acquérir une compréhension approfondie des méthodes de construction, des matériaux et du savoir-faire qui ont servi à les construire. Avec l'aide d'experts en patrimoine du gouvernement et de l'extérieur, comme le Bureau d'examen des édifices fédéraux du patrimoine de Parcs Canada, nous effectuons des relevés détaillés des richesses du patrimoine afin de déterminer les éléments qui définissent le caractère patrimonial avant tout travail important.
[Français]
Nous utilisons l'information recueillie dans le cadre d'évaluations indépendantes de la condition des meubles et d'inspections régulières afin de prendre des décisions financières informées et de planifier nos travaux sous trois principales catégories.
[Traduction]
Le premier est la réparation et l'entretien qui comprennent les travaux qui sont généralement des travaux de routine qui visent à maintenir les édifices en activité et à effectuer des évaluations régulières de l'état des édifices et des éléments qui définissent le caractère patrimonial. Parmi les exemples de travaux de réparation, mentionnons la réparation de la pierre, la réparation des plâtres intérieurs, la réparation de sculptures et la réparation des vitraux patrimoniaux.
Le second volet est la réfection qui est effectuée pour remédier à des problèmes de santé et de sécurité avant les travaux importants. Ces interventions essentielles sont entreprises sur nos plus importants édifices du patrimoine pendant qu'ils demeurent occupés et opérationnels. Elles consistent entre autres à stabiliser les tours, les cheminées, les entrées de porte et les fenêtres. II ne s'agit pas de mesures provisoires, mais d'investissements permanents qui aident à réduire le coût et la complexité des travaux futurs tout en protégeant leur valeur patrimoniale intrinsèque.
Le troisième et dernier volet est la réhabilitation qui est réalisée sur des édifices qui présentent des signes de détérioration importante et généralisée. Ces projets portent sur la totalité de l'édifice et mettent en évidence le travail difficile qui consiste à concilier la conservation du patrimoine, la réutilisation adaptative et la modernisation.
Les grands projets de réhabilitation terminés et en cours comprennent la Bibliothèque du Parlement, les édifices Sir-John-A.-Macdonald et Wellington, la succursale postale B, l'édifice Canada's Four Corners, le Centre de conférences du gouvernement et l'édifice de l'Ouest.
[Français]
L'achèvement des travaux au Centre de conférences du gouvernement et à l'édifice de l'Ouest, l'an prochain, nous permettra de commencer ce qui est sans doute le projet le plus important à ce jour, celui de l'édifice du Centre.
[Traduction]
Parallèlement au lancement du projet de l'édifice du Centre, nous travaillerons avec le ministère des Relations Couronne-Autochtones et des Affaires du Nord, ainsi qu'avec les dirigeants des Premières Nations, des Inuits et des Métis de même qu'avec les intervenants locaux en vue d'élaborer la vision pour la création d'un lieu national consacré aux peuples autochtones au 100, rue Wellington, l'ancienne ambassade des États-Unis.
Il s’agit d’un plan de gestion de portefeuille clair et flexible qui nous aide à savoir où nous allons à long terme et ce qu'il faut faire ensuite. Notre travail est guidé par la vision et le plan à long terme, une stratégie globale pour l'ensemble du portefeuille qui vise à améliorer la santé et la sécurité dans les édifices du Parlement du XIXe siècle, à moderniser les édifices pour répondre aux besoins d'un parlement du XXIe siècle et bien sûr, à préserver notre patrimoine bâti.
Ce cadre est essentiel pour nous aider à établir des priorités claires fondées sur un ensemble complet de données probantes qui sont examinées et validées. Cette approche du portefeuille et de l'établissement des priorités est essentielle à notre travail visant à restaurer et à améliorer le caractère original de ces édifices, tout en créant un environnement sécuritaire, fonctionnel et moderne pour tous ceux qui les utilisent.
[Français]
Il est également important de travailler avec les bonnes personnes. Il faut collaborer avec les gens qui utilisent les immeubles et travailler en équipe, afin de trouver des solutions créatives en vue de les améliorer, et ce, sans toucher au patrimoine. Le tout doit être fait de manière efficace et efficiente.
[Traduction]
Nous travaillons main dans la main avec nos partenaires à la Chambre des communes, ainsi qu'avec le Sénat, la Bibliothèque du Parlement et le Service de protection parlementaire afin de réaliser la vision et le plan à long terme. Nous mettons également à contribution le savoir d'un vaste éventail d'experts en patrimoine, en architecture, en ingénierie et en gestion de projets pour préparer, remettre en question et valider les conceptions, les coûts et les échéanciers.
Nous avons aussi conclu des partenariats très utiles avec un certain nombre d'universités qui nous aident à relever les défis techniques et à renforcer ces édifices du patrimoine du XIXe siècle afin de respecter les codes du bâtiment du XXIe siècle en mettant à contribution une capacité de recherche et des compétences uniques. Ceci consiste entre autres à utiliser l'imagerie tridimensionnelle pour améliorer la conception, la construction et l'exploitation des édifices du Parlement du Canada.
Ensemble, ces relations nous aident à exécuter efficacement le programme et à concilier la conservation du patrimoine et la modernisation.
La combinaison d'un plan à long terme clair, de priorités à court terme précises et d'un vaste réseau d'experts nous permet de mener à bien ce travail et de veiller à conserver ces structures patrimoniales emblématiques tout en les rendant plus sécuritaires, plus accessibles, plus durables du point de vue de l'environnement et en les équipant de la toute dernière technologie pour contribuer à rapprocher les Canadiens de tout le pays de leur Parlement.
[Français]
La réhabilitation et la modernisation des édifices parlementaires du Canada est un travail très exigeant. C'est un processus tout aussi historique que leur construction d'origine. Nous pavons le chemin afin qu'ils servent les Canadiens encore 150 ans.
[Traduction]
Merci. Je répondrai volontiers à vos questions.
:
Merci beaucoup, madame la présidente, et merci à tous nos témoins. Certains d'entre vous commencent vraiment à être des visages familiers.
Je commencerai par vous, Geneviève, si vous me le permettez.
Dernièrement, j'ai eu l'occasion de passer une demi-journée sur l'île McNabs, en plein coeur du port de Halifax. On y trouve un groupe incroyable de bénévoles, une société appelée la Friends of McNabs, qui s'occupent du site. Ils consacrent toute l'année à amasser des fonds. Chaque cent est consacré au maintien de l'endroit dans l'état où il se trouve actuellement. L'île est prise en charge par la société, trois propriétaires fonciers privés, la province et Parcs Canada. On trouve au milieu de l'île le fort McNab, un lieu historique national du Canada.
Plusieurs propriétés patrimoniales qui tombent essentiellement en ruines sont reliées à ce site. Trois maisons historiques sont riches en possibilités, mais elles sont fondamentalement abandonnées et en train de pourrir. Il s'agit d'une occasion unique ratée. Encore une fois, cette île se trouve en plein cœur du port de Halifax. Elle relève du gouvernement provincial et du gouvernement fédéral et je suppose que la plupart des problèmes sont dus au coût de la réhabilitation de l'installation.
On y trouve un ancien pavillon de thé qui constitue une occasion unique de produire des revenus, mais aussi comme centre d'interprétation. Il faisait bon d'être là, mais il était tellement attristant de voir ce lieu historique national du Canada en état de décrépitude. Au sein de notre comité, nous avons tous parlé de partenariats, que ce soit des municipalités avec le gouvernement fédéral, des provinces avec le gouvernement fédéral, ou de sociétés — par exemple, Friends of McNabs — travaillant de concert avec notre gouvernement fédéral.
Geneviève, que peut faire Parcs Canada pour mieux collaborer avec les provinces et des groupes patrimoniaux indépendants comme Friends of McNabs pour s'assurer que le patrimoine bâti du Canada est pris en charge et que nous nous y associons de façon à tirer parti des perspectives économiques pour assurer la durabilité à long terme de ces propriétés?
Malgré tout le plaisir que je ressentais à me retrouver là — il était fantastique de voyager dans le temps et d'avoir un interprète qui me disait ce qui était survenu sur cette île et ce à quoi elle ressemblait autrefois —, la voir dans cet état maintenant m'attristait beaucoup.
:
Je vous remercie de votre question.
Selon moi, dans toutes les situations, quelque chose agit comme un principe qu'on peut utiliser pour améliorer la condition de chaque édifice, par exemple, ceux situés dans l'île McNabs.
On peut adopter un concept de planification du portefeuille. Mon collègue M. Wright dit qu'il a une vision à long terme et qu'il planifie à long terme, cela vaut pour tout le portefeuille dont il s'occupe. Les portefeuilles ne comprennent pas seulement les édifices.
[Traduction]
Il y a aussi des choses comme le fait que, dans le budget de 2016, le gouvernement a indiqué qu'il affectait des fonds à la remise en état des centrales de chauffage et de refroidissement qui desservent de nombreux édifices de la Cité parlementaire et de nombreux autres. Il s'agit d'avoir un plan sous l'angle du portefeuille.
[Français]
En effet, dans un quartier, compte tenu de l'énergie demandée pour les édifices, il est nécessaire de prévoir ce genre de chose. À mon avis, au sein du gouvernement, il est difficile de trouver une planification étalée sur 10, 20 ou 30 ans. Habituellement, les grandes restaurations des édifices se font pour une période de 100 ans — comme c'est le cas à la Cité parlementaire —, et dans le cas des biens immobiliers dont je suis responsable, les grands édifices à bureaux, les rénovations sont prévues se faire tous les 40 ans. Il faut donc planifier différemment. Nous pouvons le faire.
Ma collègue Mme Owens a parlé de 26 gardiens. Chaque année, nous recevons presque 2 milliards de dollars pour assurer les services d'autres gardiens. Habituellement, nous nous occupons d'un projet à la fois. Il n'y a pas vraiment de vue d'ensemble du portefeuille au complet.
[Traduction]
Treize des gardiens sont des ministères à vocation scientifique de sorte que s'ils ont des locaux pour un laboratoire spécial, mais qu'ils examinent chaque laboratoire un à un, il est plus difficile d'élaborer une stratégie d'investissement à plus grande échelle. Voilà pourquoi je pense que le Conseil du Trésor examine les choses sous l'angle de l'examen horizontal des biens fixes. Existe-t-il une meilleure stratégie d'investissement lorsque vous pouvez intégrer patrimoine, accessibilité, écologisation, etc.?
Ma réponse est longue, mais c'est ce que je pense quand il s'agit de faire les choses un peu différemment.
:
Merci, madame la présidente. Je vous remercie tout d'abord de m'accueillir au Comité.
Ce sont des sujets qui sont extrêmement pertinents, surtout en cette année du cent cinquantenaire de la Confédération canadienne. Je vous félicite de votre initiative de rendre gratuit l'accès aux parcs. En fait, c'est l'initiative de la , si j'ai bien compris, ce qui sème toute une confusion parce que cela aurait dû être annoncé par la , mais ce l'a été par Mme Joly. On ne comprend plus. Les édifices patrimoniaux relèvent de Parcs Canada, mais c'est le ministère du Patrimoine canadien qui en a fait l'annonce. Enfin.
Je peux vous dire que j'en ai profité. J'ai visité le parc de Banff. Je suis aussi allé à l'île du Havre aux maisons, j'ai vu les nouveaux aménagements du site de pique-nique sur la plage. C'était magnifique. J'ai également visité l'île du Cap-Breton, la maison d'Alexander Graham Bell, à Baddeck qui, à mon avis, sont de parfaits exemples du mandat qui vous est donné.
Par contre, je suis aussi allé visiter le Lieu historique national Louis-S.-St-Laurent, à Compton. Cela m'a semblé très intéressant, mais aussi très suranné, très vieillot et très désuet, lorsqu'on le compare avec l'univers des iPad dans lequel vivent nos jeunes. Je voyais déjà ronfler mon petit neveu.
Je ne vous parlerai pas de l'ambiance qui doit régner au parc national Churchill, parce qu'à Churchill, cela doit être extrêmement difficile. C'était une belle initiative. Je pense que les jeunes de Kingston seraient heureux que l'initiative de Churchill soit reprise dans la vieille gare. À Churchill, la gare était un bon choix, je crois. C'était l'endroit le plus important à récupérer. Actuellement, c'est difficile, mais je crois que l'installation est très belle et très représentative, mais c'était évidemment un peu vieillot.
Selon les notes que je lis dans les documents préparés par M. Ménard, plusieurs témoins ont évoqué le fait que vous n'étiez peut-être pas les mieux placés — je parle de Parcs Canada et du ministère de l'Environnement — pour assumer la responsabilité fédérale des édifices patrimoniaux.
Croyez-vous que nous devrions étudier une nouvelle manière de répartir les responsabilités? Je vous pose la question parce que les Kingston, c'est un exemple, mais du côté de Montréal, par exemple, il y a la création du nouveau CHUM.
D'ailleurs, je vous félicite de ce que vous gérez avec la CCN et le Parlement et de tous les travaux que vous effectuez. C'est spectaculaire. C'est une grande responsabilité. À Montréal, il y a vraiment des édifices phares, comme l'Hôpital Royal Victoria, l'Hôpital de Montréal pour enfants et l'Hôpital Shriners pour enfants. Il y a de nombreux immeubles qui deviennent soudainement, certains diront « abandonnés », d'autres diront « vacants » et d'autres diront avec enthousiasme qu'il y a de beaux projets de condos à y réaliser.
Alors, quand des organismes comme Héritage Montréal, dont fait partie Dinu Bumbaru, disent qu'il faut faire attention et se demandent ce qu'on peut faire de ces installations, à qui doivent-ils s'adresser?