:
Merci beaucoup, madame la présidente.
Je vous suis reconnaissante de l'occasion que vous m'offrez de parler aujourd'hui de cet important projet de loi et je salue le travail acharné de tous les membres du Comité.
Les lois que nous avons adoptées depuis le début de l'année visent à restaurer la confiance du public dans la prise de décisions du gouvernement fédéral relativement à des projets majeurs comme ceux d'exploitation de mines, de construction de pipelines et d'érection de barrages hydroélectriques. Leurs dispositions améliorées visent à protéger notre environnement, à augmenter la confiance des investisseurs, à renforcer notre économie et à créer de bons emplois pour la classe moyenne. Elles rendront aussi les secteurs canadiens de l'énergie et des ressources plus concurrentiels.
[Français]
Grâce à ces règles améliorées, nous travaillons à nous appuyer sur une croissance économique forte et sur un nombre record d'emplois dans l'histoire du Canada.
[Traduction]
Avec mes collègues ministres, j'ai trimé dur pour réaliser la promesse du gouvernement de regagner la confiance du public dans les processus d'évaluation environnementale et de réglementation de l'environnement, pour favoriser la commercialisation soutenable des ressources et mettre en place de nouveaux processus équitables. Dans un premier temps, en janvier 2016, nous avons mis en vigueur une façon de faire et des principes provisoires pour guider les décisions concernant les projets qui se trouvaient déjà dans le système.
[Français]
Ces principes provisoires démontrent clairement ce qui suit.
Premièrement, les décisions seront basées sur des données scientifiques et probantes ainsi que sur des connaissances traditionnelles autochtones solides.
Deuxièmement, nous allons écouter le point de vue des Canadiens et des Canadiennes ainsi que celui des communautés.
Troisièmement, les peuples autochtones seront consultés de façon notable et respectueuse.
Quatrièmement, les décisions prendront en compte les effets des différents projets sur le climat.
Cinquièmement, aucun projet faisant déjà l'objet d'une évaluation ne devra recommencer le processus à nouveau.
[Traduction]
Le gouvernement ne s'est pas arrêté à des principes provisoires. En juin 2016, nous avons lancé un processus global d'examen des lois en vigueur et cherché à obtenir l'apport des Canadiens sur la façon d'améliorer notre environnement et notre système réglementaire. Cet examen était piloté par deux groupes experts, deux comités parlementaires, et s'accompagnait de vastes consultations des peuples autochtones, de l'industrie, des provinces et des territoires ainsi que du public.
[Français]
Le comité d'experts mis en place en août 2016 et chargé d'examiner les processus d'évaluation environnementale a voyagé pendant quatre mois pour consulter les Canadiens et les Canadiennes de partout au pays. Par la suite, ce comité m'a présenté un rapport qui comprenait un résumé des commentaires reçus et la façon dont ils ont été examinés ainsi que des recommandations visant à améliorer les processus d'évaluation environnementale fédéraux.
[Traduction]
Le gouvernement a ensuite accordé au public une période pendant laquelle il a pu communiquer ses observations sur ce rapport et dialoguer avec les parties prenantes et les peuples autochtones. Il a reçu plus de 1 000 commentaires en ligne et 160 mémoires et il a organisé plus de 100 réunions en personne avec des milliers de Canadiens de partout dans le pays.
Nous avons ensuite rassemblé l'information et les observations que nous avions entendues et avons publié un document de travail qui exposait le parcours que le gouvernement se proposait désormais de suivre, d'après les réactions suscitées par le rapport du groupe d'experts et les mémoires. Ce document a aussi fait l'objet de vastes consultations, tant en ligne qu'en personne.
Le 8 février, je déposais le projet de loi , qui couronne tout cet exercice de consultation. Il répond aux observations des provinces et territoires, des peuples autochtones, des joueurs de l'industrie, des groupes écologistes et du public, répondant à ce qui importait aux Canadiens. Le projet de loi C-69 propose un processus moderne d'évaluation qui protège l'environnement, favorise la réconciliation avec les peuples autochtones, attire les investissements et assure la réalisation en temps opportun des bons projets pour créer des emplois et des occasions économiques.
D'abord, les évaluations ne porteront pas seulement sur les impacts des projets sur l'environnement, mais elles s'étendront aussi aux éventuelles répercussions de ces projets sur la société, l'économie et la santé. Dans la prise des décisions, nous tiendrons compte de l'emploi, par les entreprises, de techniques et de pratiques exemplaires pour réduire les impacts, tandis qu'une analyse comparative entre les genres permettra de reconnaître et de réagir à tout impact susceptible de toucher de façon particulière soit les femmes, soit les hommes soit les personnes de diverses identités de genre.
Dans le système proposé, les décisions se fonderont sur les éventuels effets contraires à l'intérêt public d'un projet. On déterminera l'intérêt public selon plusieurs critères, notamment l'apport du projet à la soutenabilité, ses impacts sur les peuples autochtones et leurs droits et les mesures d'atténuation proposées pour réduire ces impacts sur la capacité du Canada de répondre à ses obligations en matière d'environnement et à ses engagements relativement aux changements climatiques.
[Français]
Les évaluations stratégiques et régionales proactives permettront d'évaluer les effets cumulatifs potentiels des projets de développement. De plus, ils permettront d'éclairer la prise de décision.
[Traduction]
Nous avons aussi appris que l'examen des projets devait avoir une issue prévisible, assurer une certitude sur le plan réglementaire et s'appliquer à plusieurs provinces et territoires. Le projet de loi propose un organisme, l'Agence canadienne d'évaluation d'impact, pour diriger l'examen de tous les projets majeurs et établir une coordination avec les peuples autochtones. Un projet, une évaluation, tel est le principe directeur qui animera les examens faits en coopération et éviter le dédoublement des efforts.
Pour assurer le respect de ce principe, on offre de nouveaux moyens à l'Agence pour collaborer avec les provinces et les territoires ainsi qu'avec les organismes de réglementation des cycles de vie comme la Commission canadienne de sûreté nucléaire et la Régie canadienne de l'énergie dont on projette la création.
Une nouvelle étape de planification permettra, au début du cycle d'un projet, de mobiliser les provinces et les territoires ainsi que les peuples et les communautés autochtones susceptibles d'être touchées, pour soulever tôt les grands enjeux de manière à informer dès le début les promoteurs de ce qu'on attend d'eux.
[Français]
Grâce à cette étape de planification et de participation en amont, nous pourrons aussi encourager le public à participer au dialogue sur le terrain. Cette étape permettra aussi de simplifier le processus, ce qui est positif pour tout le monde.
[Traduction]
Pour la première fois, la loi prévoira un échéancier pour la prise de décisions pour l'évaluation, qui permettra, en fin de compte, d'écourter l'évaluation d'un projet et qui accordera aux promoteurs plus de temps pour l'élaboration d'autres projets de construction de l'économie canadienne.
Les peuples autochtones sont les chefs de file de la conservation. Ils ont longtemps été les intendants de l'environnement et ils possèdent des droits qui découlent de leur gestion des terres, des eaux et de la vie sauvage. Au fil des générations, ils ont accumulé des connaissances sur le territoire. Nous honorerons plus vite l'engagement du Canada à l'égard de la réconciliation et nous prendrons de meilleures décisions sur les projets en reconnaissant les droits des Autochtones et en formant avec eux, dès le départ, des partenariats de travail.
[Français]
Nous rendrons obligatoires la prise en compte du savoir traditionnel autochtone de même que la science et les autres données disponibles.
Les instances dirigeantes autochtones auront plus d'occasions d'exercer leurs pouvoirs et responsabilités en vertu du projet de loi proposé édictant la Loi sur l'évaluation d'impact.
De plus, nous augmenterons le financement du Programme d'aide financière aux participants pour appuyer la participation des Autochtones et le renforcement des capacités en lien avec l'évaluation des impacts.
[Traduction]
Nous avons aussi appris que les Canadiens veulent des évaluations scientifiques, transparentes et accessibles. Le projet de loi propose un certain nombre de mesures en ce sens. Le public aura plus d'occasions de participer, notamment aux premières étapes de la planification et pendant l'évaluation d'impact. Tous les Canadiens seront assurés de pouvoir participer.
[Français]
Un registre en ligne donnera accès aux renseignements liés à des évaluations environnementales précises de projets, y compris les données scientifiques utilisées lors de l'évaluation des impacts.
Des résumés en langage clair des faits à l'appui des évaluations seront rendus accessibles pour assurer une forte participation.
[Traduction]
Les évaluations et les décisions se fonderont sur les meilleures connaissances scientifiques, les meilleurs faits et les meilleures connaissances traditionnelles des Autochtones. On éprouvera les constatations scientifiques et, en cas d'incertitude, des examens par des tiers permettront de trancher.
Le projet de loi propose aussi une plus grande transparence en exigeant la publication des décisions, motivées en détail, pour que les Canadiens puissent mieux en comprendre la logique.
Comme vous le savez, le projet de loi sur l'évaluation d'impact s'est fondé sur une vaste consultation, et je suis déterminée à poursuivre le dialogue.
[Français]
Depuis que le projet de loi a été déposé à la Chambre des communes, j'ai rencontré des intervenants provenant du secteur industriel et de groupes environnementaux, des représentants des peuples autochtones ainsi que mes homologues provinciaux afin d'obtenir leurs réactions sur ce qui a été proposé dans le projet de loi.
[Traduction]
Les règles améliorées que nous avons annoncées cette année traduisent l'opinion constamment exprimée depuis un an et demi par une majorité écrasante de Canadiens.
Ils veulent un système environnemental et réglementaire moderne qui protège l'environnement, favorise la réconciliation avec les peuples autochtones, attire les investissements et assure la réalisation des bons projets créateurs de bons emplois pour la classe moyenne et stimulants pour notre économie. Comme nous le disons toujours, environnement et économie vont de pair.
Merci, madame la présidente, de l'occasion. Je tiens d'ailleurs à remercier votre comité pour sa démarche jusqu'ici axée sur la collaboration et j'ai bien hâte de connaître le résultat de votre examen de ce projet de loi important.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour à tous.
Permettez-moi d'abord de vous remercier pour votre travail. Le travail des comités est vraiment au coeur de notre démocratie. Le lieu choisi pour cette séance, en plein milieu de cet immeuble, symbolise bien son importance.
Je tiens à dire que la comparution simultanée de deux ministres qui viennent rendre des comptes aux députés de tous les partis est l'une de nos tâches les plus importantes. Il me tarde de dialoguer avec vous, malgré le risque certain que le ton monte parfois. Mais c'est ainsi que ça devrait se passer.
Je tiens aussi à partir d'une affirmation énoncée par ma collègue à la fin de sa déclaration, sur l'importance du projet de loi , pour qu'économie et environnement continuent d'aller de pair.
Il nous semble logique de comparaître ensemble. Je suis sûr que les députés conservateurs et libéraux se souviendront qu'il n'en n'a pas toujours été ainsi. À une certaine époque, les ministres chargés de l'environnement et des ressources naturelles ne se seraient peut-être pas présentés à la même table. Même quand ils se trouvaient devant leurs propres partisans, il y avait toujours un peu de tension. En 2018, nous croyons parler d'une seule voix.
De plus, ma collègue et moi sommes allés ensemble à Vancouver, la semaine dernière, à la conférence GLOBE, pour prononcer des discours-programmes et participer à des tables rondes avec les Autochtones, les économistes, les ténors de l'industrie et des technologies propres. Quel qu'ait été l'auditoire, notre message n'a pas varié et c'est lui que nous livrons ce matin.
Notre présence à la même table, qui démontre que l'économie et l'environnement ne sont pas des intérêts concurrents, mais, plutôt, les parties égales d'un même moteur de l'innovation, de la création d'emplois et de la croissance économique, adresse un message convaincant aux Canadiens. Telle a été, depuis le premier jour, la vision de notre gouvernement, et les résultats parlent d'eux-mêmes.
[Français]
L'année dernière, il s'est créé plus de 420 000 emplois au Canada, essentiellement des postes à temps plein, et bon nombre d'entre eux étaient dans le secteur des ressources.
L'Alberta, une province durement touchée par les prix peu élevés du pétrole et du gaz — une situation qui a duré trois ans —, fait partie des provinces qui affichent d'importants gains d'emplois: 55 000 postes y ont été créés. Son rendement économique par habitant demeure le meilleur au pays.
[Traduction]
Comme l'a déclaré un professeur de l'Université de Calgary, à la presse canadienne, le mois dernier, l'économie albertaine récupère plus vite que ce à quoi presque tout le monde s'attendait. À l'autre bout du pays, le Québec est essentiellement en situation de plein emploi, des pénuries de main-d'oeuvre ayant été signalées dans certaines parties de la province.
Il n'est donc pas surprenant que le Canada ait été en tête des pays du G7, l'année dernière, avec une croissance de 3 % et que notre taux de chômage avoisine son niveau le plus bas en 40 ans. Une croissance aussi robuste est difficile à reproduire année après année. Nous le savons. Nous savons aussi que les gouvernements y participent; la création d'emplois est vraiment due aux initiatives prises par des Canadiens.
Les économies ont leurs cycles. Mais le message est clair: nous pouvons créer de bons emplois pour la classe moyenne et ceux qui travaillent fort pour en faire partie. Un avenir qui repose sur les trois piliers que sont la prospérité économique, la protection de l'environnement et la participation des Autochtones.
Le occupe une part importante de notre vision. Il est susceptible de transformer nos secteurs des ressources naturelles, en donnant aux promoteurs des règles claires et une certitude accrue, aux collectivités locales plus d'occasions d'avoir voix au chapitre et aux peuples autochtones plus de possibilités de participer au développement et au contrôle des nombreuses ressources de notre pays.
Cela concerne aussi notre secteur de l'énergie, et c'est la raison pour laquelle nous proposons une nouvelle Régie canadienne de l'énergie, la RCE, pour remplacer l'Office national de l'énergie. Nous voulons créer un organisme fédéral de réglementation doté de l'indépendance nécessaire et de la responsabilité adéquate pour superviser un secteur canadien de l'énergie fort, sûr et durable, en phase avec le XXIe siècle.
Ce serait un organisme fédéral de réglementation doté d'une structure de gouvernance moderne et efficace, qui comprendrait un chef des opérations et un président chargés chacun de ses fonctions. Cet organisme serait aussi doté d'un conseil d'administration qui lui donnerait une orientation stratégique et qui serait distinct d'un groupe de commissaires indépendants chargés du processus décisionnel. En outre, au moins un administrateur et un commissaire serait amérindien, inuit ou métis.
Voilà ce que propose la Loi sur la Régie canadienne de l'énergie.
Nous prévoyons des échéanciers plus courts, plus prévisibles et mieux gérés pour les examens. La durée d'examen des nouveaux grands projets ne dépasserait pas deux ans; celle des petits, 300 jours. Et, pendant ce temps, nous continuerions à reconnaître l'expertise des offices extracôtiers et de la Commission canadienne de sûreté nucléaire.
En même temps, la Loi sur la Régie canadienne de l'énergie rendrait la participation du public plus inclusive. Par exemple, la « qualité pour agir » de l'Office national de l'énergie serait éliminée afin d'assurer à tous les Canadiens une chance d'exprimer leur opinion pendant l'examen des projets. Et les programmes d'aide financière aux participants seraient élargis de manière à soutenir de nouvelles activités.
Nous voulons par ailleurs accélérer la réconciliation en renforçant et en finançant la capacité des peuples autochtones de participer de manière plus significative aux examens de projets, en reconnaissant dès le départ leurs droits ancestraux, en confirmant l'obligation de consulter du gouvernement, en exigeant la prise en compte des connaissances autochtones traditionnelles et en essayant d'obtenir le consentement préalable, donné librement et en connaissance de cause.
La nouvelle régie aurait plus de pouvoirs pour appliquer des mesures de protection plus sévères en matière d'environnement et de sécurité, notamment de nouveaux pouvoirs pour les agents d'inspection fédéraux.
Toutes ces améliorations permettraient de s'assurer que les bons projets peuvent aller de l'avant sans compromettre l'environnement ou la consultation, en permettant à nos ressources énergétiques d'être commercialisées rapidement, de manière responsable et en toute transparence.
Le Canadiens ont brossé un tableau semblable pour notre pays en ce siècle axé sur la croissance propre. Ce tableau a pris forme grâce à la collaboration des centaines de milliers de personnes qui ont participé à la discussion du forum Génération Énergie pour imaginer l'avenir énergétique du Canada. Des centaines de personnes se sont aussi rendues à Winnipeg, l'année dernière, pour assister au forum de deux jours Génération Énergie. Sans oublier les milliers de personnes qui ont participé aux consultations publiques qui ont duré 14 mois et permis de rédiger le projet de loi dont il est question aujourd'hui. Les Canadiens nous ont dit qu'ils voulaient une économie prospère et sobre en carbone. Ils veulent que nous soyons des chefs de file de la technologie propre et ils veulent une filière énergétique qui offre des possibilités égales à tous les Canadiens, tout en réduisant au minimum les torts causés à l'environnement. Ils comprennent aussi que nous n'en sommes pas encore là. Nous devons nous préparer pour l'avenir, mais nous devons également nous occuper du présent en fournissant une énergie sur laquelle chacun peut compter, que ce soit pour s'éclairer ou faire le plein d'essence.
Un organisme de réglementation moderne est essentiel à cette fin, et, pour assurer à tous les Canadiens un accès continu à un approvisionnement énergétique sûr, abordable et fiable. C'est le rôle de l'Office national de l'énergie depuis 1959. Pendant son mandat de près de 60 ans, il a été responsable des recommandations et des décisions concernant les projets, tout en supervisant la sûreté et le rendement environnemental des installations et en assurant la participation des Canadiens.
Aujourd'hui, l'Office réglemente environ 73 000 kilomètres de pipelines internationaux et interprovinciaux, 1 400 kilomètres de lignes de transport d'énergie internationales, ainsi que l'ensemble des importations et des exportations de produits énergétiques canadiens.
[Français]
Malheureusement, la structure, le rôle et le mandat de l'Office national de l'énergie, ou ONE, sont demeurés relativement les mêmes depuis l'introduction de la Loi sur l'Office national de l'énergie en 1959.
[Traduction]
Cette situation a engendré certains problèmes à une époque où les règlements en matière d'énergie devraient évoluer et s'adapter à des temps nouveaux, et à une époque où un organisme de réglementation de l’énergie moderne se doit d’être au coeur de l’intégration des objectifs du Canada en matière d’énergie, d’économie et de climat. La nouvelle régie canadienne de l’énergie nous aiderait à aborder tous ces problèmes.
Par exemple, elle introduirait une approche plus inclusive sur le plan de l’examen des projets d’énergie en incorporant une étude d'impact complète des principaux facteurs. Par ailleurs, le mandat de la RCE couvrirait la réglementation associée au développement de nouvelles énergies telles que l'énergie renouvelable en mer. Et grâce aux délais prévus par la loi, la nouvelle RCE consoliderait considérablement la certitude en matière d’investissement. D’autres aspects seraient également facilitants, notamment la nouvelle période de transition qui repose sur des règles claires; la participation dès le début du processus pour définir les priorités publiques; l'orientation plus claire relativement aux consultations auprès des Autochtones; les activités coordonnées entre la RCE et la nouvelle Agence canadienne d'évaluation des impacts; et la responsabilité continue du gouvernement en ce qui a trait aux décisions définitives.
Le projet de loi est ambitieux, certes, mais faisable. C’est une mesure législative conçue pour le Canada qui existe aujourd'hui et que nous voulons pour demain, un Canada où il est possible de créer et de partager la prospérité à laquelle nous aspirons tous, tout en protégeant la planète que nous chérissons tant, et ce, pour les générations à venir.
Merci, madame la présidente.
Merci beaucoup. Je veux également remercier mon sous-ministre, Stephen Lucas, ainsi que Ron Hallman, le président de l'ACEE. Ils font un travail formidable.
Lorsque nous avons formé le gouvernement, nous savions qu'il fallait rétablir la confiance dans notre système d'évaluation environnementale. C'est ce que nous ont dit des environnementalistes, des peuples autochtones et des Canadiens. L'industrie nous a dit la même chose, car la confiance s'érodait, ce qui signifie qu'il était beaucoup plus difficile de donner suite aux bons projets. C'est donc précisément ce que nous voulons faire grâce à ce projet de loi: rétablir la confiance. Pour y parvenir, nous mentionnons clairement que l'opinion des Canadiens et des collectivités sera entendue. Il n'y aura pas de critère de sélection, ce qui signifie que les personnes qui ont des préoccupations pourront les exprimer.
La réconciliation est une des grandes priorités du gouvernement. Nous devons travailler en partenariat avec les peuples autochtones, et pour ce faire, il faut commencer par le commencement, c'est-à-dire une nouvelle phase d'engagement préliminaire qui se poursuivra jusqu'à la surveillance des projets. Il est nécessaire, pas seulement souhaitable, de tirer parti du savoir traditionnel autochtone.
Nous sommes passés de la seule évaluation des facteurs environnementaux à une évaluation d'impact plus vaste qui tient compte de facteurs comme les répercussions sociales, les effets sur la santé, l'incidence économique des projets ainsi que, bien entendu, les facteurs environnementaux. Nous savons que ce sera mieux, car nous serons ainsi en mesure d'établir un climat de confiance en prenant des décisions fondées sur de solides données scientifiques, en écoutant les collectivités, en travaillant en partenariat avec les peuples autochtones et en veillant en même temps à donner rapidement suite aux bons projets.
Dans ce contexte, nous nous sommes également demandé comment en faire davantage en amont, où nous renforcerons la certitude des entreprises en examinant notre façon de travailler avec les provinces, pour éviter de répéter inutilement des démarches et de compliquer la tâche des promoteurs, et en donnant des directives sur la consultation des peuples autochtones et le processus d'obtention de permis.
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Merci, madame la présidente.
Pouvez-vous m'aviser une minute avant la fin de la période qui m'est allouée? Je vais partager mon temps de parle avec Mme Stubbs.
Madame la ministre, monsieur le ministre ainsi que les hauts fonctionnaires, merci de vous prêter à cet exercice ce matin.
J'étais content d'entendre le ministre des Ressources naturelles dire qu'il était heureux de s'asseoir avec la ministre de l'Environnement et du Changement climatique. Je suis totalement d'accord à propos de cette attitude. Maintenant, au-delà de l'attitude et de l'image, il faut travailler ensemble et parvenir à des résultats concrets.
Madame la ministre, dans votre présentation, vous avez dit que le projet de loi vise à faire en sorte que les données scientifiques soient considérées, que l'on consulte les Autochtones pour connaître leurs intérêts et leurs opinions, que l'on permette à l'opinion publique d'être exprimée, que les groupes qui veulent donner de l'information dans le processus puissent le faire, et ainsi de suite.
Je vais prêcher par l'exemple. À la suite d'une demande du ministère de l'Environnement, j'ai mené une consultation dans ma circonscription de Portneuf—Jacques-Cartier. Je vous ai transmis cette information.
J'ai du mal à évaluer la cohérence de tout le processus. À la Chambre des communes, lors de la deuxième lecture, il y a une motion d'attribution de temps. Vous voulez mener des consultations et faire plaisir à tout le monde, mais dans les faits, vous limitez la participation des parlementaires au débat.
Madame la ministre, pouvons-nous entendre vos commentaires au sujet du paradoxe qui nous saute aux yeux?