:
Merci beaucoup, madame la présidente.
[Français]
Bonjour, tout le monde. Je suis très heureuse d'être ici.
[Traduction]
Je veux d'abord souligner que nous sommes sur le territoire traditionnel des Algonquins et des Anishinabes. C'est une considération qui est toujours au coeur de mes préoccupations. Les peuples autochtones — Premières Nations, Inuits et Métis — ont été les premiers intendants de nos terres, de nos eaux et de notre air, et les protecteurs de notre faune.
Madame la présidente, membres du Comité, chers collègues, je suis ravie de me joindre à vous aujourd'hui pour discuter du Budget principal des dépenses pour 2017-2018 d'Environnement et Changement climatique Canada, de l'Agence Parcs Canada et de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale. J'ai la chance d'être accompagnée de Jonathan Wilkinson, mon fantastique secrétaire parlementaire que vous connaissez très bien; Stephen Lucas, sous-ministre d'Environnement et Changement climatique Canada; Daniel Watson, directeur général de l'Agence Parcs Canada; et Ron Hallman, président de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale.
[Français]
Je tiens à profiter de cette tribune aujourd'hui pour passer en revue certaines de nos réalisations de la dernière année. Je souhaite également présenter certains de nos plans pour l'avenir.
[Traduction]
Ma principale priorité demeure de veiller à ce que notre gouvernement assure un leadership à l'échelle nationale aux fins de la réduction des émissions, de la lutte contre les changements climatiques, et des efforts déployés pour assurer le maintien de la capacité concurrentielle du Canada dans une nouvelle économie planétaire à faibles émissions de carbone. Comme je le dis toujours, l'environnement et l'économie vont de pair. Nous savons que le monde et les marchés sont en pleine évolution et qu'il nous faut appuyer l'innovation, la création d'emplois intéressants et la croissance propre au bénéfice de tous les Canadiens.
[Français]
La planification d'une économie à faibles émissions de carbone dès aujourd'hui est une sage décision stratégique qui permettra d'assurer la prospérité économique actuelle et future du Canada.
[Traduction]
Les Canadiens le comprennent bien. Ils savent qu'en réduisant nos émissions de gaz à effet de serre, nous rendrons notre économie plus concurrentielle et nous lui permettrons de croître de façon durable.
La transition est déjà commencée. Le 9 décembre 2016, les premiers ministres du Canada et les dirigeants autochtones ont mis la dernière main au Cadre pancanadien sur la croissance propre et les changements climatiques. Ce plan permettra à notre pays d'atteindre la cible qu'il s'est fixée en réduisant ses émissions de 30 % par rapport aux niveaux de 2005 d'ici 2030.
[Français]
L'approche sera la suivante: donner au Canada un avantage dans l'établissement d'une économie axée sur une croissance propre. Cette approche aidera les entreprises canadiennes à être plus innovatrices et plus compétitives. Elle favorisera la création de nouveaux emplois stimulants pour les Canadiens de la classe moyenne. Elle réduira également la pollution qui menace notre air propre, nos océans et la santé des Canadiens.
[Traduction]
Nous appuyons le cadre au moyen d'une série de mesures réglementaires qui joueront un rôle clé dans l'atteinte de notre cible de Paris. Ces mesures visent notamment le méthane, les hydrofluorocarbures, les véhicules lourds, l'élimination progressive de la production traditionnelle d'électricité à partir du charbon d'ici 2030 et les normes de rendement pour la production d'électricité à partir du gaz naturel. Nous travaillons également à l'élaboration d'une norme fédérale sur les carburants propres.
Nous aidons les entreprises canadiennes à se tourner vers de l'équipement et des processus à faibles émissions de carbone et à haut rendement énergétique. Nous faisons la promotion de l'innovation canadienne et nous soutenons les entreprises de technologies propres à mesure qu'elles se développent, afin qu'elles soient concurrentielles sur le marché mondial.
Le budget de 2017 prévoit des investissements importants dans l'innovation écologique qui vont mener à la création de bons emplois pour la classe moyenne et à la réduction des émissions canadiennes de gaz à effet de serre. En plus des fonds prévus pour les infrastructures vertes et les énergies renouvelables, le budget de 2017 offre plus de 2,2 milliards de dollars à l'appui des technologies propres.
[Français]
Je vais maintenant discuter du Budget principal des dépenses 2017-2018.
Avant de commencer, je tiens à souligner que le Budget principal des dépenses dont il est question aujourd'hui ne comprend pas les nouveaux fonds annoncés dans le budget de 2017. Les montants ne sont qu'une partie du financement que le ministère et les organismes relevant de mon portefeuille demanderont au cours de l'exercice financier.
[Traduction]
Dans le cadre du Budget principal des dépenses pour 2017-2018 d'Environnement et Changement climatique Canada, les dépenses prévues s'élèvent à 987,3 millions de dollars. Ce montant représente une hausse de 85,2 millions de dollars par rapport au Budget principal des dépenses pour 2016-2017.
Depuis le dépôt de ce Budget principal des dépenses, des mesures ont été prévues dans le budget de 2017 à l'égard des polluants climatiques de courte durée de vie; de la décarbonisation du réseau de transport; de l'accélération de l'élimination progressive de la production d'électricité à partir du charbon; de l'établissement de normes de rendement pour la production d'électricité à partir du gaz naturel; de l'élaboration d'un cadre pour les projets extracôtiers d'énergie renouvelable; et de l'établissement d'un nouveau Centre canadien des services climatologiques.
[Français]
Le budget de 2017 fournit également des fonds en vue de mieux protéger les ressources d'eau douce du Canada, notamment dans les bassins des Grands Lacs et du lac Winnipeg. De plus, il affecte des fonds visant à appuyer une lutte rigoureuse contre la pollution de l'air.
[Traduction]
Madame la présidente, j'aimerais maintenant attirer votre attention sur l'important travail qu'effectue l'Agence Parcs Canada pour préserver nos parcs nationaux, élargir le réseau des aires protégées et contribuer au rétablissement des espèces en péril.
[Français]
Les parcs nationaux, les lieux historiques nationaux et les aires marines nationales de conservation représentent les plus beaux fleurons du Canada. Ils révèlent des facettes de notre identité collective, notamment l'histoire, les cultures et les contributions des peuples autochtones.
[Traduction]
L'année 2017 marque le 150e anniversaire de la Confédération, et c'est l'occasion pour toutes les familles canadiennes d'explorer le riche patrimoine naturel que le Canada a à offrir. Comme vous le savez tous, l'entrée à tous les parcs nationaux, les lieux historiques nationaux et les aires marines nationales de conservation gérés par Parcs Canada est gratuite cette année. Je suis très heureuse de vous annoncer que nous avons déjà reçu plus de 5,5 millions de commandes pour la Carte d'entrée Découverte 2017.
Nous avons présenté des modifications à la Loi sur le parc urbain national de la Rouge, afin de protéger les importants écosystèmes de la rivière Rouge et de veiller à ce que l'intégrité écologique soit la première priorité dans le cadre de la gestion du parc.
[Français]
Nous continuons d'investir dans les travaux d'infrastructure afin d'apporter des améliorations aux biens patrimoniaux, aux biens mis à la disposition des visiteurs, aux voies navigables et aux routes, y compris dans des projets d'autoroutes et de sentiers. Ces investissements assureront la qualité et la fiabilité des installations destinées aux visiteurs, permettront à la population canadienne de continuer à se rapprocher de la nature et favoriseront la création d'emplois ainsi que la croissance économique grâce au tourisme.
[Traduction]
Le budget de 2017 prévoit jusqu'à 364 millions de dollars sur deux ans, à compter de 2018-2019, pour continuer de gérer les parcs nationaux, les aires marines nationales de conservation et les lieux historiques nationaux dans l'ensemble du pays. Les investissements dans les infrastructures assurent la sécurité des visiteurs et la préservation de notre patrimoine culturel, tout en permettant de soutenir les collectivités locales.
Les dépenses prévues dans le Budget principal des dépenses pour 2017-2018 de l'Agence Parcs Canada se chiffrent à environ 1,4 milliard de dollars. II s'agit d'une augmentation de 215 millions de dollars comparativement à l'an dernier. Le budget de 2017 prévoit également l'élargissement du réseau des aires protégées.
Pour appuyer les objectifs de biodiversité du Canada qui consistent à protéger 17 % de nos terres et 10 % de nos eaux côtières, nous accentuons nos efforts afin de créer de nouveaux parcs nationaux et de nouvelles aires marines nationales de conservation, notamment dans la région de Thaidene Nene, aux Territoires du Nord-Ouest, aux Îles-de-la-Madeleine, dans la baie de Lancaster et dans le sud du détroit de Georgie
[Français]
De concert avec les gouvernements provinciaux et les organismes autochtones pertinents, nous travaillerons également à la possible création de nouvelles aires protégées. Il est question notamment d'une proposition de parc national dans les basses terres du Manitoba et d'une nouvelle aire marine nationale de conservation à la baie James.
[Traduction]
Des fonds sont alloués pour achever et entretenir le Sentier transcanadien, qui établit des liens entre les gens à l'échelle du pays en passant par les capitales provinciales et territoriales et en reliant 15 000 collectivités. Près de 29 millions de Canadiens habiteront à moins de 30 minutes du Sentier lorsqu'il sera terminé.
Je dois souligner que je suis très fière de notre soutien au Programme pilote de gardiens autochtones. C'est un programme qui suscite beaucoup d'enthousiasme, car la collaboration avec les Autochtones est essentielle pour la protection de ces sites bien particuliers.
Madame la présidente, j'aimerais maintenant porter votre attention sur l'Agence canadienne d'évaluation environnementale. À cet égard, la priorité principale de notre gouvernement est de rétablir la confiance du public à l'égard des processus fédéraux d'évaluation environnementale pour que nos ressources soient commercialisées de façon durable au XXle siècle. Nous voulons mettre en place de nouveaux processus qui sont justes et solides; sont fondés sur des données scientifiques et des faits probants; servent l'intérêt public; respectent les droits des peuples autochtones; et obligent les promoteurs de projet à choisir les meilleures technologies disponibles pour réduire les répercussions environnementales.
[Français]
Lors de notre dernière rencontre, j'ai annoncé une approche et des principes provisoires pour orienter l'évaluation des grands projets. Depuis, nous avons annoncé, en juin dernier, le lancement d'un examen des processus d'évaluation environnementale fédérale.
[Traduction]
Un comité d'experts a parcouru le Canada pour écouter les Canadiens, et notamment les peuples autochtones, quant à la façon de renforcer le processus d'évaluation environnementale. Le 5 avril dernier, le rapport du comité d'experts a été rendu public. Nous avons reçu les commentaires des Canadiens au sujet des recommandations du comité. Nous allons présenter des propositions pour atteindre nos objectifs en nous appuyant sur le rapport du comité d'experts et d'autres contributions, y compris celle des Autochtones avec lesquels nous discutons.
Le Budget principal des dépenses pour 2017-2018 de l'Agence canadienne d'évaluation environnementale atteint 34,1 millions de dollars. Cette somme représente une augmentation nette de 3,2 millions de dollars comparativement au Budget principal des dépenses pour 2016-2017.
Au total, le Budget principal des dépenses et les nouvelles dépenses prévues dans le budget de 2017 nous aideront à mettre sur pied l'économie axée sur une croissance propre qui est nécessaire à la santé, à la prospérité et à la sécurité collectives de la présente génération de Canadiens, et de celle qui la suivra.
[Français]
Avant de terminer, j'aimerais souligner le travail colossal que vous faites au sein de ce comité. La santé et la pérennité de l'environnement ne sont pas des enjeux politiques. Ils représentent plutôt d'énormes responsabilités envers les Canadiens et les futures générations.
[Traduction]
Comme en témoigne votre rapport unanime sur les aires protégées, votre Comité réussit toujours remarquablement bien à travailler de façon concertée afin de formuler des recommandations à notre gouvernement sur des enjeux importants. Soyez assurés que nous prenons ces recommandations très au sérieux.
J'aimerais vous remercier pour ce rapport et souligner que j'ai rencontré mes homologues provinciaux et territoriaux ainsi que les organisations autochtones nationales en février dernier. Un résultat important de cette rencontre est le processus de collaboration que nous avons entrepris. Ce processus, que nous appelons « En route vers l'objectif numéro 1 », mobilise tous nos partenaires afin de fournir des conseils et une orientation sur la manière d'atteindre nos objectifs d'Aichi 2020. Je compte bien faire le point avec vous à mesure que ces travaux progresseront, et soyez assurés que je donnerai suite au rapport de votre Comité.
[Français]
Je vous remercie également du travail de réflexion que vous avez effectué pour élaborer des recommandations afin de renforcer la Loi fédérale sur le développement durable. Il s'agit d'un autre rapport unanime, auquel nous espérons donner suite très rapidement.
[Traduction]
Enfin, au cours de la dernière année, vous avez également effectué un travail important lors de votre examen de la Loi canadienne sur la protection de l'environnement (1999). Cet été, mes représentants et moi examinerons de près les options qui s'offrent à nous pour améliorer cette Loi. Notre gouvernement est ouvert aux changements pertinents, et vos recommandations guideront nos efforts en ce sens.
[Français]
De plus, je sais que le Comité pourrait étudier les lieux patrimoniaux. J'ai hâte d'en apprendre davantage sur ces travaux.
Enfin, je remercie chacun et chacune d'entre vous de votre précieuse contribution à ce comité, qui profite à tous les Canadiens.
[Traduction]
Je suis prête à répondre avec plaisir à toutes vos questions.
[Français]
Merci.
:
Merci, madame la ministre, d'avoir bien voulu comparaître devant nous cet après-midi. Je vous souhaite la bienvenue en même temps qu'à Jonathan Wilkinson qu'il est bon de revoir à cette table.
Je vais passer directement au vif du sujet. Parlons des taxes sur le carbone ou, pour utiliser votre expression, de la tarification du carbone. Je crois toutefois que les Canadiens comprennent mieux lorsque l'on parle de taxes sur le carbone, car c'est de l'argent qui sort directement de leurs poches. Je crois que tous les députés ici présents conviennent de la nécessité pour le Canada de réduire ses émissions de gaz à effet de serre et de gérer les répercussions de telles émissions. Nous ne nous entendons toutefois pas sur les moyens à prendre pour y parvenir.
Au cours des 18 derniers mois, votre gouvernement a élaboré un plan relatif aux changements climatiques qui mise notamment sur l'imposition d'une lourde taxe sur le carbone qui coûtera aux Canadiens pas moins de 50 $ par tonne d'émissions en 2022. La plupart des provinces ont mis en place un régime semblable, mais aucune d'elle n'a fixé le prix à 50 $ la tonne. Il s'agit donc de toute évidence d'une politique qui émane directement de votre gouvernement.
Les Canadiens ont tout à fait le droit de s'interroger au sujet des répercussions pour eux-mêmes, pour leur famille et pour leur entreprise. Même si je présume qu'une partie du travail avait été entrepris avant votre arrivée au pouvoir, votre ministère a produit un rapport exposant les répercussions d'une taxe sur le carbone en date du 20 octobre 2015.
Je vais vous citer un bref extrait de ce rapport. C'est adressé de Paul Rochon à Jean-François Perrault. Dès la première page, on traite du contexte général et des principales conclusions. On peut y lire en parlant des taxes sur le carbone que ces frais supplémentaires se traduiraient par des prix plus élevés dans l'ensemble de l'économie, ce qui obligerait les entreprises et les consommateurs à payer davantage pour les biens et les services à haute teneur en carbone.
Si on veut approfondir la chose, on peut lire cette note de service qui aurait été rédigée par les gens de votre ministère. On y fournit une évaluation des répercussions économiques d'une tarification mondiale du carbone aux fins de la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Voici donc les principaux résultats de cette évaluation. Au point 1, tout est caviardé. Au point 2 qui est censé présenter les principales conclusions, tout est caviardé également. Le point 3 traite du prix qu'il convient de fixer pour limiter à deux degrés la hausse de la température planétaire moyenne. Le prix en question est caviardé. C'est la même chose pour le point 4 et pour l'ensemble de la note de service.
On néglige de dire aux Canadiens ce qu'ils doivent s'attendre à payer et quelles seront les répercussions pour eux-mêmes et pour leur famille. Nous avons pourtant en main ce rapport auquel les Canadiens devraient, selon moi, avoir accès dans sa totalité étant donné toutes les conséquences qui s'ensuivent pour eux. Il est indiqué dans votre lettre de mandat, madame la ministre, que votre gouvernement souhaite relever la barre en matière de transparence et d'ouverture envers les Canadiens. Dans la situation qui nous intéresse, j'estime que les Canadiens ont tout à fait le droit de savoir ce que signifiera pour eux l'imposition d'une taxe sur le carbone.
Pouvez-vous vous engager aujourd'hui à rendre accessible aux Canadiens une version non caviardée de ce rapport produit par votre gouvernement?