:
La séance est ouverte. Bienvenue à tous.
La séance est ouverte. Bienvenue à tous. La réunion sera diffusée sur le Web.
[Français]
Je vous souhaite la bienvenue à la 12e réunion du Comité permanent de la science et de la recherche.
[Traduction]
Nous sommes heureux d'accueillir ce soir Mme Vignola et Mme Lapointe.
Le Bureau de régie interne exige que les comités appliquent les protocoles sanitaires suivants, qui seront en vigueur jusqu'au 23 juin 2022: toutes les personnes qui souhaitent entrer dans la Cité parlementaire doivent être entièrement vaccinées contre la COVID-19 et toutes celles qui assistent en personne à la réunion d'un comité doivent porter un masque, sauf les membres du comité quand ils sont assis à leur place.
Pour en savoir davantage sur les mesures préventives concernant la santé et la sécurité, je vous invite à communiquer avec le greffier.
Je vous remercie à l'avance de vous conformer à ces consignes, que j'ai l'intention, en tant que de présidente, de faire respecter.
[Français]
La réunion d'aujourd'hui se déroule selon une formule hybride, conformément à l'ordre de la Chambre du 25 novembre 2021.
[Traduction]
J'ai quelques rappels à faire.
Des services d'interprétation sont disponibles pendant la réunion. Vous pouvez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix. Au bas de votre écran, vous pouvez choisir, comme canal audio, le parquet, l'anglais ou le français.
[Français]
Je vous rappelle que vous devez vous adresser à la présidence à chaque intervention.
[Traduction]
Lorsque vous n'avez pas la parole, assurez-vous de mettre votre micro en sourdine. Le greffier et moi-même veillerons à maintenir l'ordre d'intervention des membres.
Je souhaite la bienvenue à tous nos témoins.
Notre étude porte sur les meilleurs talents, la recherche et l'innovation. Nous sommes très heureux d'accueillir ce soir David Robinson, directeur général de l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université, Robert Myers, directeur de l'Institut Périmètre de physique théorique, ainsi que Sarah Watts-Rynard, directrice générale, et Devon Blaskevitch, analyste des politiques, tous deux de Polytechnics Canada. Soyez les bienvenus.
Chaque témoin disposera de cinq minutes pour sa déclaration liminaire. Au bout de quatre minutes et demie, je ferai voir un carton jaune pour indiquer qu'il ne vous reste 30 secondes.
Nous allons commencer. Encore une fois, bienvenue à nos témoins.
Nous débuterons avec l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université. Monsieur Robinson, vous avez la parole pour cinq minutes.
Je tiens d'abord à dire que je me joins à vous ce soir depuis le territoire traditionnel non cédé du peuple algonquin.
Je vous suis très reconnaissant de m'avoir invité à comparaître ce soir au nom de l'Association canadienne des enseignantes et des enseignants d'université. L'Association représente 72 000 professeurs, bibliothécaires universitaires et membres du personnel professionnel de plus de 120 établissements d'enseignement postsecondaire dans toutes les provinces du pays.
En tant qu'organisation, nous sommes particulièrement bien placés discuter de la question du recrutement et de la rétention de chercheurs et de scientifiques au Canada parce que nos membres sont eux-mêmes des scientifiques et des chercheurs. Ce sont aussi les enseignants et les instructeurs qui forment la prochaine génération de chercheurs et de scientifiques.
Comme tous les membres du Comité le savent, c'est le secteur de l'enseignement supérieur qui reçoit la part du lion des dépenses intérieures brutes du Canada en recherche et développement, et c'est une force sur laquelle nous pouvons miser.
Les investissements faits dans la recherche universitaire et collégiale nous permettent de mieux comprendre le monde social et naturel dans lequel nous vivons afin de pouvoir relever les nombreux défis sociaux, environnementaux, économiques et sanitaires auxquels nous sommes confrontés. Nous pouvons stimuler l'innovation et améliorer la qualité de vie de tous les Canadiens.
Dans le budget de 2018, le gouvernement a fait d'importants investissements pour accroître le financement de la recherche fondamentale, mais il reste encore beaucoup à faire pour combler l'écart relevé par le groupe d'experts du gouvernement sur la recherche scientifique fondamentale. Pour continuer d'attirer et de retenir des chercheurs de talent, nous devons continuer d'investir dans la recherche fondamentale universitaire, car c'est essentiel au progrès scientifique qui mène à l'innovation.
Bien que la commercialisation rapide des découvertes scientifiques soit attrayante à court terme, les percées révolutionnaires en innovation et en sciences sont rarement prévisibles et découlent le plus souvent de recherches fondamentales à long terme, motivées par la curiosité scientifique.
Prenons le cas de John Tyndall, physicien irlandais du XIXe siècle, qui a posé la question: « Pourquoi le ciel est-il bleu? » Cette question simple a mené Tyndall à la découverte des propriétés fondamentales de la lumière qui, au fil du temps, ont ouvert la voie à l'invention du laser et à d'autres innovations. Pensons, plus récemment, aux travaux de recherche fondamentale qui ont mené aux vaccins à ARNm ou à la découverte des propriétés du magnétisme qui était nécessaire au développement des imageurs par résonance magnétique.
Nous avons une base solide dans le secteur de l'enseignement supérieur, mais il y a des failles qui apparaissent sur lesquelles je veux m'attarder. L'une des plus importantes est liés à la tendance actuelle à la précarité de l'emploi dans nos établissements d'enseignement postsecondaire.
Comme d'autres vous l'ont dit, les emplois universitaires à temps plein menant à la permanence procurent la stabilité nécessaire à la recherche universitaire à long terme. Cependant, d'après nos estimations, plus du tiers des universitaires, qui sont aussi des chercheurs très bien formés, travaillent actuellement comme enseignants contractuels à court terme. Comme ils ne font que de l'enseignement, leurs capacités en recherche sont largement inexploitées et, même s'ils voulaient faire de la recherche pendant leur temps libre, ils auraient des obstacles à surmonter. Faute d'avoir obtenu leur permanence ou un poste menant à la permanence, il est difficile, voire impossible, pour les universitaires contractuels d'obtenir des subventions de recherche auprès des organismes fédéraux de financement. Devant cette incertitude, beaucoup d'employés contractuels risquent de perdre complètement leur intérêt pour la recherche et les étudiants diplômés risquent de se sentir moins attirés par la profession qu'ils ont choisie.
En dernier lieu, je veux signaler que nous avons besoin de données de bonne qualité sur l'ensemble du personnel universitaire pour bien comprendre sa composition et ses difficultés. L'enquête en cours de Statistique Canada sur le personnel des universités et collèges, qui recueille des données sur les enseignants et les chercheurs canadiens de talent dans les universités canadiennes, ne saisit aucune information sur les contractuels universitaires ou sur ceux des collèges, ni aucune donnée, à part le sexe, concernant l'équité en matière d'emploi. Sans ces données, nous ne savons tout simplement pas quelle est la composition complète de notre communauté de chercheurs universitaires, ni quels obstacles il pourrait y avoir à la pleine participation de tous. L'élargissement de cette enquête nous aiderait grandement à comprendre le personnel de la recherche universitaire, comment mieux soutenir nos chercheurs et comment mieux mettre à profit leurs capacités.
En conclusion, je tiens à répéter que le secteur de l'enseignement supérieur est essentiel à l'avenir de la recherche au Canada. Par rapport aux autres pays de l'OCDE, c'est sur cette force que nous devons miser. Nous devons veiller à ce que les chercheurs universitaires, ceux en début de carrière ou ceux déjà bien en place, bénéficient de conditions de travail décentes, d'une sécurité d'emploi et de possibilités équitables. Ces éléments sont essentiels pour attirer et retenir des chercheurs de talent. Le gouvernement fédéral peut jouer un rôle important en misant sur cette force et ce fondement par des mesures claires et un soutien aux chercheurs universitaires et à la recherche scientifique fondamentale.
Merci de votre attention.
Bonsoir, madame la présidente et membres du Comité. Je suis heureuse d'avoir l'occasion de m'adresser à vous dans le cadre de cette importante étude sur la meilleure façon d'attirer et de retenir les talents en sciences et en recherche dans les établissements d'enseignement postsecondaire du Canada.
Je suis la directrice générale de Polytechnics Canada, une association sans but lucratif qui regroupe 13 établissements — écoles polytechniques et instituts de technologie —, financés par l'État et ayant une forte activité en recherche. Pris ensemble, nos membres assurent l'éducation et la formation de plus de 370 000 apprenants chaque année. Les établissements polytechniques de partout au Canada ont recours à des installations, à de l'équipement et à des compétences à la fine pointe de la technologie pour offrir des solutions à des partenaires des secteurs industriel et social, toujours en partenariat et souvent avec l'aide de talents étudiants. De ce fait, les établissements disposent d'une infrastructure de recherche appliquée, souple et adaptable aux besoins particuliers du partenaire et de son projet.
Pour tout mettre en contexte, l'an dernier, les établissements polytechniques ont mené plus de 3 700 projets de recherche appliquée avec 2 600 partenaires de l'industrie. Plus de 23 000 étudiants ont participé à ces projets, qui ont abouti au développement de plus de 3 300 prototypes. Les établissements membres ont bénéficié de près de 39 millions de dollars en fonds fédéraux et ont obtenu 61,9 millions de dollars d'autres sources. Cela signifie, essentiellement, qu'ils ont pu obtenir 1,58 $ pour chaque dollar investi par le gouvernement fédéral.
Lorsqu'il s'agit d'attirer et de retenir des chercheurs de talent, il importe de comprendre en quoi les écoles polytechniques et les collèges diffèrent des universités. La recherche est menée en grande partie par des enseignants spécialistes qui apportent leur expérience dans l'industrie à leur fonction d'enseignement. La recherche n'entre pas dans la formule de calcul du temps de l'enseignant; elle est complètement parascolaire. Cela peut poser de réelles difficultés, car les universitaires qui participent à un projet de recherche appliquée doivent être remplacés dans leur salle de cours.
Attirer et retenir des chercheurs de talent comporte certaines difficultés fondamentales. Moins de 5 % de tous les investissements fédéraux en recherche dans les établissements postsecondaires sont alloués à ce secteur. Pour un chercheur, cette répartition du financement envoie un message assez clair qu'il devrait regarder ailleurs. Cependant, le genre de recherche dont le secteur privé du Canada a besoin — des projets pour soutenir le développement de prototypes, la commercialisation, l'amélioration de la productivité et la création d'emplois — est désespérément nécessaire. Un rééquilibrage des formules de financement s'impose.
Les projets de recherche appliquée nécessitent des talents d'un genre particulier. On les trouve chez des gens qui comprennent les défis de l'industrie et qui élaborent des solutions pragmatiques en partenariat. Or, les polytechniques font ce travail dans une structure de financement qui les désavantage. Par exemple, bien que le secteur collégial soit techniquement admissible au Programme des chaires de recherche du Canada, les affectations de fonds sont basées sur le financement reçu des trois conseils au cours de l'année précédente. Le Programme d'innovation dans les collèges et la communauté, qui est la principale, et souvent la seule source de financement fédéral de la recherche, est exclu de ce calcul.
L'évaluation des demandes de chaire de recherche du Canada s'articule autour des antécédents de publication de travaux et de participation à des comités d'examen par les pairs, deux critères qui ne sont pas associés à la recherche appliquée dans les collèges. De plus, le processus d'examen par les pairs favorise intrinsèquement les chercheurs universitaires. Ayant examiné les raisons de la réussite de nos membres à des concours, nous avons constaté que, dans ces cas, au moins un des membres du comité d'évaluation des demandes était affilié à un collège. Il est donc essentiel, pour assurer une participation équitable, d'assurer la présence, dans ces comités d'évaluation, de personnes qui connaissent le secteur des écoles polytechniques et des collèges.
Étant donné les défis de ce genre, j'ai trois grandes recommandations à vous présenter.
Premièrement, un financement approprié doit être disponible pour soutenir la recherche appliquée des écoles polytechniques. Dans ce domaine, il y a de graves pressions financières. Par exemple, la subvention de réponse rapide à la COVID-19 pour les collèges n'a pu bénéficier qu'à 71 % des projets admissibles, laissant 164 partenaires de côté. Bien que le nombre de partenaires ayant présenté une demande dans le cadre du Programme d'innovation dans les collèges et la communauté ait augmenté de façon constante depuis 2016, le financement n'a pas suivi. En 2020, 715 partenaires n'ont pas pu être retenus en raison de contraintes liées aux subventions.
Deuxièmement, le processus d'examen par les pairs doit être modifié de façon à assurer l'inclusion de personnes qui ont une solide compréhension de la recherche appliquée dans les écoles polytechniques et les collèges.
Troisièmement, il est temps de mettre fin à l'exception prévue dans les formules de financement des trois conseils du Programme d'innovation dans les collèges et la communauté. Sorti de sa phase pilote depuis longtemps, ce programme est devenu partie intégrante des moyens de promotion de l'innovation dans le secteur privé, et leur exclusion a poussé les écoles polytechniques et les collèges à la périphérie du secteur de la recherche appliquée. Je dirais que ce n'est pas une situation idéale pour attirer les meilleurs talents…
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Toutes mes excuses pour les ennuis survenus plus tôt. Je ne sais pas ce qui s'est passé.
Quoi qu'il en soit, je m'appelle Rob Myers. Je suis le directeur de l'Institut Périmètre de physique théorique, ici à Waterloo, en Ontario.
Tout d'abord, je veux remercier le Comité pour l'important travail qu'il accomplit pour aider à façonner l'avenir du Canada.
Voici quelques renseignements sur l'Institut Périmètre. L'Institut est un centre de recherche indépendant et sans but lucratif qui repose sur un partenariat public-privé. Nous ne sommes pas financés comme les universités. Nous ne sommes pas admissibles à la plupart des programmes des conseils subventionnaires.
Bien que je n'aie rien de particulier à demander aujourd'hui, j'appuie ce que les témoins précédents ont dit au sujet de la nécessité d'un soutien stable et continu pour le milieu de la recherche au Canada et, en particulier, pour nos sources de talents.
L'Institut Périmètre a un seul objectif, qui est de poursuivre les percées dans notre compréhension de l'univers. De telles percées sont essentielles. Une découverte majeure en physique peut avoir, mais à long terme, de profondes ramifications dans l'ensemble de la science et de la technologie.
À l'heure actuelle, l'Institut Périmètre compte 25 professeurs permanents, 22 professeurs à temps partiel attachés à des universités voisines, plus de 50 chercheurs postdoctoraux et environ 80 étudiants diplômés inscrits dans les universités voisines. Quand il est question de recrutement, c'est à tous ces niveaux que nous pensons. Comme vous l'avez entendu, il est de plus en plus difficile pour les organismes de recherche canadiens de recruter des talents, et je voudrais donc vous faire part de quelques réflexions sur notre approche.
Attirer des talents, ce n'est pas seulement une affaire de salaire concurrentiel, bien que ce soit important. Une partie de notre stratégie consiste à prendre des risques calculés sur des penseurs qui sortent de l'ordinaire. Nous sommes à l'affût de chercheurs audacieux, qui sont brillants, ambitieux et hardis. La plupart d'entre eux auront reçu plusieurs offres, et nous devons donc leur proposer quelque chose de spécial. Pour les attirer, nous leur offrons des possibilités et des expériences propres à tirer le maximum de leurs capacités: aucune charge d'enseignement, une atmosphère de collaboration, la dispense de l'obligation de « publier ou périr », d'excellents services administratifs et la souplesse nécessaire pour exploiter de nouvelles possibilités de recherche. Je dois ajouter que les gens brillants veulent travailler avec leurs semblables. Il y a une forte dynamique d'agrégation ici à l'Institut et partout dans la région de Waterloo, la « vallée du quantum ».
Voyons quelques exemples. Sur la première diapositive, nous voyons l'image dévoilée ce matin de Sagittarius A*, le trou noir au centre de notre propre galaxie. Il a été très difficile de saisir cette image, et Avery Broderick, de l'Institut Périmètre, a joué un rôle déterminant dans cet effort. Avery, qui est en détachement de l'Université de Waterloo, a été attiré ici en raison du soutien que nous pouvions offrir sous forme d'une communauté de chercheurs, de ressources informatiques et de ressources pour les étudiants et les chercheurs postdoctoraux. En retour, Avery a permis une participation canadienne à des réalisations scientifiques historiques. Cela contribue à attirer de nouveaux talents.
Sur la deuxième diapositive, nous voyons Kendrick Smith. Kendrick ne tombe pas dans les catégories de gens qui intéresseraient habituellement une université; cependant, à l'Institut Périmètre, il a trouvé la liberté de combiner ses talents en recherche théorique, en génie logiciel et en analyse de données. Ses innovations logicielles ont transformé le télescope géant du Canada en un chef de file mondial en radioastronomie. Fait intéressant, le même logiciel que Kendrick a mis au point est maintenant utilisé pour effectuer des tests de résistance des puces informatiques d'un grand fabricant.
L'emblème que vous voyez dans le coin inférieur est là pour me rappeler de dire également que, pendant la pandémie, Kendrick a collaboré avec le milieu médical pour développer un progiciel qui aide à pister les mutations du coronavirus.
Passons à la troisième diapositive. Nous voyons Estelle Inack, originaire du Cameroun. Elle a choisi de venir au Canada plutôt qu'accepter un emploi très rémunérateur chez un géant américain de la technologie. Elle est venue ici parce qu'elle voulait approfondir ses idées avec Roger Melko, un Canadien qui dirige le laboratoire d'intelligence quantique de l'Institut Périmètre. Aujourd'hui, elle est non seulement une chercheuse de premier plan qui produit de nouveaux algorithmes d'apprentissage automatique novateurs, mais elle a aussi fondé une nouvelle entreprise à Toronto pour exploiter le fruit de ses recherches.
Ce ne sont que trois exemples de personnes que nous avons réussi à recruter.
En terminant, je tiens à souligner que, même si j'ai commencé en parlant d'une stratégie à long terme, il est intéressant de voir à quel point cette stratégie a des retombées à court terme, que j'ai essayé d'illustrer avec ces exemples.
Merci de votre attention.
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C'est un vaste sujet. C'est une orientation stratégique que nous essayons de promouvoir.
Nous avons réussi à sensibiliser les élèves de niveau secondaire. Au niveau de la maîtrise, nous avons atteint la parité hommes-femmes dans tous nos programmes. Il reste toutefois encore beaucoup de travail à faire au niveau du corps professoral en matière de parité.
Nous avons aussi divers programmes, comme le programme de boursiers Emmy Noether. Nous l'avons conçu pour appuyer les membres du corps professoral et les chercheurs en début de carrière. Ce programme a aussi des retombées. Nous avons récemment recruté Katie Mack, une cosmologue et communicatrice scientifique exceptionnelle des États-Unis. Elle est venue ici et occupe maintenant la chaire Hawking à l'Institut Périmètre.
En fait, nous menons une initiative locale appelée la plateforme inclusive de l'Institut Périmètre, qui vise à faire progresser l'inclusion, la diversité, l'équité et l'accessibilité dans l'ensemble de nos efforts et de nos activités.
Enfin, cinq des sept membres de notre conseil d'administration sont des femmes. Notre conseil d'administration a une bonne longueur d'avance et constitue un bon modèle pour nos professeurs.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Mes premières questions s'adresseront à M. Robinson.
Monsieur Robinson, dans le dernier rapport de l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université, ou ACPPU, en parlant de la relance postpandémique, vous dites ceci:
Si la « normalité » signifie un retour à une érosion croissante des emplois universitaires en faveur de contrats précaires assortis de peu d’avantages sociaux, voire aucun, nous devons envisager une nouvelle normalité.
Si je comprends bien, le phénomène que vous décrivez là est une précarité qui a des répercussions sur les gens. Quelles sont les répercussions de cette précarité sur l'attraction et la rétention de la main-d'œuvre dans le milieu universitaire? Comment les universités, en général, pallient-elles cette précarité?
Enfin, comment le fédéral peut-il faire en sorte qu'il y ait moins de précarité, ou comment peut-il augmenter l'attraction et la rétention de la main-d'œuvre?
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Je vous remercie de la question.
C'est un problème complexe qui, à mon avis, exigera une plus grande collaboration entre le gouvernement fédéral et les provinces. Évidemment, les problèmes de main-d'oeuvre et le droit du travail sont de compétence provinciale, et l'enseignement est de compétence provinciale.
Il est particulièrement important d'examiner les causes profondes de la précarisation accrue de l'emploi. Comme je l'ai dit plus tôt, il s'agit d'une ressource largement inexploitée. Un très grand nombre de personnes sont hautement qualifiées et formées pour être des chercheurs, mais elles ne peuvent pas décrocher un emploi qui tient compte de leur capacité de recherche. Je pense que c'est comme laisser un trésor enfoui dans le sol. Nous ne pouvons tout simplement pas nous le permettre.
Dans d'autres pays, l'Union européenne a élaboré une directive à durée déterminée sur les travaux contractuels qui a été appliquée dans les secteurs universitaire, collégial et postsecondaire. Celle-ci a permis d'assurer une certaine sécurité souvent nécessaire pour la recherche à long terme.
Au bout du compte, c'est aussi une question de financement. L'une des raisons pour lesquelles nous avons constaté une augmentation de la précarité, c'est que les établissements sont coincés sur le plan du financement global. Je pense qu'il est possible de renouveler le partenariat fédéral avec les provinces pour fournir un financement suffisant aux établissements d'enseignement.
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Je vais justement parler du financement.
Les montants des bourses n'ont pas été modifiés depuis plus de deux décennies. D'ailleurs, dans votre mémoire prébudgétaire, vous recommandez d'augmenter les montants des bourses, voire de les doubler, de passer à un modèle de financement constitué moitié-moitié de prêts et de bourses et de mettre en œuvre un programme de subventions permettant de développer des ressources pédagogiques libres.
Comment les étudiants sont-ils affectés, actuellement, par le fait que les montants des prêts et bourses n'ont pas été augmentés?
J'aimerais aussi que vous nous parliez un peu plus de la pédagogie libre. Étant une ancienne enseignante, je suis curieuse.
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En ce qui concerne les bourses et les subventions, il est absolument essentiel de fournir un financement suffisant, surtout pour les personnes en situation critique de niveau postdoctoral et qui sont à la recherche de nominations postdoctorales. L'une des conséquences de l'insuffisance du financement, c'est que les bourses et les subventions n'ont pas suivi le rythme de l'inflation. Dans certains cas, les moyens de subsistance de nos chercheurs sont inférieurs au seuil de la pauvreté, et les diplômés sont lourdement endettés. Est-ce que je fonde tous mes espoirs dans le cercle de l'emploi universitaire, où je n'aurai peut-être pas d'emploi à temps plein et où je devrai peut-être travailler pendant plusieurs années, sans compter que j'aurai une lourde dette à rembourser? Il est certainement important d'examiner l'incidence de l'endettement sur les choix de carrière.
En fin de compte, si on veut rendre la carrière intéressante, il faut fournir les conditions nécessaires pour que les gens puissent faire leur travail, et c'est là qu'ils iront. Je pense que M. Myers en a parlé. Ce n'est pas seulement une question d'argent; il faut aussi offrir tout l'éventail des conditions de travail qui sont essentielles. Fondamentalement, si vous voulez entreprendre un projet de recherche à long terme, vous avez besoin d'une stabilité d'emploi. C'est dans ce cercle vicieux que beaucoup de professeurs contractuels se retrouvent coincés. Ils s'enfoncent dans une routine qui consiste à simplement accepter des contrats d'enseignement, et ils mettent alors la recherche de côté. Lorsque des postes à temps plein sont créés, ils sont en quelque sorte exclus, parce qu'ils n'ont pas été actifs dans le domaine de la recherche depuis un certain nombre d'années.
Surtout en début de carrière, il serait extrêmement utile de trouver une façon d'aider les gens à éviter cette ornière.
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D'accord. Merci beaucoup. Je voulais seulement y voir clair.
Je voudrais revenir à M. Robinson, si j'ai une minute ou deux.
Encore une fois, par mon travail à l'Université de la Colombie-Britannique, j'ai vu le début de l'érosion du corps professoral œuvrant en recherche à temps plein. Ces professeurs donnaient des cours de premier cycle comme Biologie 101, Chimie 100 et ce genre de choses. Aujourd'hui, tous ces cours de première année — ou un grand nombre d'entre eux — se donnent par des contractuels qui sont pleinement qualifiés pour faire de la recherche mais, comme vous l'avez dit, n'en font pas.
Pourriez-vous, monsieur Robinson, nous parler de l'effet que cela peut avoir sur l'inspiration des jeunes scientifiques de première ou de deuxième année d'université qui, selon moi, auraient avantage à suivre les cours de chercheurs qui font des choses passionnantes.
Je vais changer de vitesse et m'adresser à M. Myers sur l'Institut Périmètre.
Je suis très intrigué par la façon dont cela a commencé. Bien souvent, vous parlez des grandes sociétés de technologie, qui commencent quand même comme de petites entreprises de technologie. Bien souvent, ce sont les entreprises en démarrage innovatrices qui se mesurent, tout au moins en technologie, à certains géants de la technologie. Ces gens-là ne font pas tout le temps les choses comme tout le monde.
Cela ressemble beaucoup à votre histoire, mais j'aimerais bien savoir comment cela a débuté.
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L'Institut Périmètre est vraiment l'idée de Mike Lazaridis, que vous connaissez peut-être comme l'inventeur du BlackBerry. Mike Lazaridis est l'inventeur du premier téléphone cellulaire, dont nous sommes tous tributaires aujourd'hui. Il a compris que ce qu'il avait là, le BlackBerry, dépendait vraiment d'une recherche libre d'il y a 100 ans. Il a vraiment compris l'intérêt d'investir là-dedans.
C'est maintenant dans notre ADN. C'est de ce long terme dont j'ai parlé. Nous cherchons ces percées transformatrices qui vont changer la vie de notre progéniture, mais comme j'essayais de l'illustrer, en cours de route, il y a toutes ces...
Prenez des gens brillants, et donnez-leur des problèmes difficiles, et vous recueillerez toutes ces retombées inattendues, comme une image de trou noir, une nouvelle entreprise en démarrage qui utilise l'apprentissage automatique pour optimiser les portefeuilles financiers. C'est tout un investissement que Mike Lazaridis a fait là, toute une vision qu'il avait, pour nous faire avancer.
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Nous avons beaucoup de chance de travailler avec des tableaux noirs comme celui qui se trouve derrière moi. Je n'ai pas de laboratoire expérimental. Il était très facile pour moi et mes collègues ici d'apporter notre travail à la maison et d'interagir par Zoom.
Cela nous a ralentis, c'est sûr. Nous avons réussi, cependant, à recruter à tous les niveaux. Je dois dire que c'est à notre programme de maîtrise que la pandémie a fait le plus mal. Chaque année, nous avons une classe de 20 à 25 étudiants de maîtrise pour un cours d'un an. C'est essentiellement une cohorte internationale. Malheureusement, à cause de la pandémie, nous n'avons pas pu les faire venir à Waterloo. Ce fut très difficile pour eux.
Nous nous sommes organisés pour travailler en ligne, mais nous avons fait un effort spécial pour faire venir les étudiants ici. Nous les avons tous accueillis ici en septembre dernier. Cela a vraiment apporté beaucoup d'énergie à l'institut. Ce fut un point tournant pour le rétablissement de l'énergie et de la présence qu'ils avaient ici à l'institut.
Eh bien, je m'arrête là. C'est ce que je pense de la pandémie.
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Bienvenue à nos témoins. Nous sommes ravis que vous puissiez vous joindre à nous ce soir dans le cadre de cette étude sur les meilleurs talents, la recherche et l’innovation.
Nous avons la chance d’accueillir, à titre personnel, M. Kevin Smith, président-directeur général du Réseau universitaire de santé.
Nous vous souhaitons la bienvenue. Puisque vous représentez le secteur de la santé, nous tenons à souligner tout ce que vous avez fait pendant la pandémie et votre service qui a sauvé des vies.
De l’Alliance canadienne des associations étudiantes, nous accueillons Christian Fotang, président du conseil d’administration. Bienvenue.
Du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, nous accueillons Alejandro Adem, président, et Danika Goosney, vice-présidente, Direction des subventions de recherche et bourses.
Bienvenue à tous. Nous avons hâte d’entendre votre témoignage. Vous aurez chacun cinq minutes. Au bout de quatre minutes et demie, je lèverai cette carte pour vous faire savoir qu’il vous reste 30 secondes.
Nous tenons à ce que ce soit équitable. Sur ce, monsieur Smith, c'est vous qui allez commencer. La parole est à vous. Bienvenue.
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Merci, madame la présidente, et merci aux membres de ce distingué comité.
Tout d’abord, j’aimerais féliciter le Comité de centrer son attention sur la meilleure façon de soutenir la recherche et l’innovation au Canada et d’attirer et de retenir les meilleurs talents. C’est une question dont nous sommes quotidiennement saisis au Réseau universitaire de santé.
Je m’appelle Kevin Smith. J’ai le privilège d’être le président-directeur général d’UHN, l’hôpital de recherche et de formation le plus important et le plus prolifique du Canada. UHN a récemment été reconnu comme l’un des cinq meilleurs hôpitaux au monde par Newsweek. Je tiens à souligner, avec une certaine fierté, que nous sommes le seul hôpital, parmi les 10 meilleurs hôpitaux identifiés par cet organisme, avec un système de financement universel, grâce auquel tous ont un accès égal à des soins exceptionnels, qui sont éclairés et améliorés par la recherche.
Comme vous le savez, l’un des plus grands défis auxquels font face les hôpitaux est la pénurie de fournisseurs. Le Réseau universitaire de santé est aussi le seul hôpital du Canada qui a intégré une école de formation des professionnels de la santé, le Michener Institute of Education.
La recherche devrait comprendre la recherche pédagogique ou éducative, un élément extrêmement important pour l’avenir des programmes de formation au Canada. Un tel modèle, à notre avis, offre une opportunité d'envergure nationale pour le développement de nouvelles professions, y compris des professions d’appoint, qui pourraient aider à répondre aux besoins et aux exigences incroyables imposées aux cliniciens pour la prestation rapide de soins cliniques afin de rattraper le retard causé par la pandémie et de faire face à la croissance et au vieillissement de la population.
Au Canada, 80 % de la recherche en santé est effectuée par des hôpitaux de recherche. C’est 80 %. Bien des gens ne le voient pas, et c’est un fait très important pour le Comité. Bien sûr, nos partenaires universitaires sont essentiels à la recherche et à l’érudition, mais ce sont les hôpitaux de recherche en environnement clinique, et surtout ceux qui ont d’importants programmes de recherche et des écosystèmes, qui sont vraiment le moteur de cette machine.
À l’UHN, nous sommes très fiers et chanceux d’avoir réalisé des travaux de recherche d’une valeur de près de 500 millions de dollars au cours de la dernière année. Cet argent a été principalement dépensé pour les salaires du personnel de recherche, des techniciens, des technologues, du personnel de soutien et, bien sûr, des scientifiques eux-mêmes. Cet investissement crée des milliers d’emplois de haute qualité et une qualité de vie professionnelle élevée.
Chaque jour, nous nous efforçons de retenir et d’attirer les meilleurs cerveaux dans la recherche en soins cliniques. Parce que nous sommes une organisation de premier plan, nous voyons tous les jours d’autres organisations de calibre mondial tenter de recruter nos meilleurs éléments. Grâce au gouvernement du Canada, nous avons pu tenir bon pendant un certain temps. Nous avons réussi à garder les talents qui sont le plus en demande au Canada. Nous avons été en mesure d’attirer des vedettes et nous avons été en mesure de voir les organisations de premier plan du monde venir au Canada, cherchant aussi à attirer ces vedettes.
Cependant, la COVID et les investissements importants d’autres pays ont tout changé. Nous avons de plus en plus de difficulté à le faire, surtout à un moment où les chercheurs se soucient de la qualité de vie au travail et de l’accès aux ressources nécessaires.
À l’heure actuelle, le Canada consacre environ 1,5 % de son budget total pour la santé à la recherche en santé. C’est un très petit montant par rapport aux grandes économies du monde. Si nous voulons maintenir notre position dans un écosystème de recherche dynamique, nous devons envisager des investissements supplémentaires. N’oubliez pas qu'un investissement limité est vraiment payant. Le secteur de la recherche emploie 482 000 Canadiens et contribue pour plus de 7,8 milliards de dollars au PIB du Canada.
Le paysage actuel de la recherche, à l’aide des trois conseils et de la FCI, a bien servi le Canada pendant de nombreuses années. Cela dit, de nombreux rapports et suggestions ont été présentés sur la façon dont nous pourrions mieux structurer le système.
Je ne vais pas consacrer le peu de temps dont je dispose aujourd’hui à vous parler de structure, car je crois que la structure à elle seule ne fera pas beaucoup progresser la compétitivité du Canada. Il faut vraiment investir. Cet investissement, que ce soit dans l’infrastructure physique ou cybernétique, des subventions directes de fonctionnement pour les chercheurs, ou des initiatives ciblées, incite les chercheurs à poser les questions les plus importantes. Les chercheurs sont aux prises, dans les laboratoires, avec des pressions inflationnistes qui augmentent d’environ 10 % par année, alors que le budget des IRSC pour la formation et les bourses accordées à l'initiative des chercheurs n’a pas augmenté du tout.
Le Canada a joué un rôle sur la scène mondiale et doit demeurer fort. Cela signifie qu’il faut évaluer nos estimations des investissements en recherche par rapport à celles d’autres administrations de pointe. Malheureusement, le Canada a pris du retard. Le budget des IRSC est environ 45 fois inférieur à celui des National Institutes of Health des États-Unis.
Cela donne, par habitant, un investissement dans la recherche en santé quatre à cinq fois moindre. Cela signifie que la rétention des meilleurs talents est plus à risque que jamais.
La science canadienne est de calibre mondial. Elle est abordable. Elle est concurrentielle. Les Canadiens en bénéficient directement. Elle attire des investissements industriels et des emplois hautement qualifiés.
Investir dans les talents canadiens en recherche...
Bonsoir, madame la présidente, distingués membres du Comité et autres témoins. J’aimerais commencer ma déclaration en reconnaissant que je m’adresse à vous aujourd’hui depuis Amiskwaciwâskahikan, ou Beaver Hills House, maintenant appelée Edmonton, dans le territoire du Traité no 6.
Je m’appelle Christian Fotang. Je suis président de l’Alliance canadienne des associations étudiantes et vice-président des affaires extérieures de la University of Alberta Students’ Union.
L’ACAE est un organisme non partisan sans but lucratif qui représente plus de 275 000 étudiants dans les collèges, les écoles polytechniques et les universités d’un océan à l’autre. Grâce à un partenariat officiel avec l’Union étudiante du Québec, nous sommes une voix étudiante nationale digne de confiance, et ensemble, nous représentons 365 000 étudiants à tous les niveaux au Canada.
Tout d’abord, je tiens à remercier le Comité d’avoir reconnu l’importance du point de vue des étudiants à l'égard du financement fédéral de la recherche et de l’innovation.
L’innovation, selon le Conseil des sciences, de la technologie et de l’innovation, va au-delà de la recherche et du développement. Elle transforme le savoir en produits et services que les Canadiens et d’autres dans le marché mondial d’aujourd’hui requièrent, veulent et paieront.
Comme je poursuis mes études en biologie à l’Université de l’Alberta, je connais bien l’importance de la recherche et de l’innovation. Les installations de recherche à la fine pointe de la technologie de l’Université de l’Alberta m’ont permis d’utiliser les théories et les compétences que j’ai apprises en classe et de les appliquer à la recherche pratique dans le monde réel. Je le dois aux bourses et aux subventions offertes aux étudiants qui ont rendu la recherche de calibre mondial dans un établissement du groupe U15 accessible à un jeune comme moi issu d'une famille monoparentale.
Beaucoup d’autres chercheurs comme moi comptent sur les subventions pour faire des études postsecondaires. Plus précisément, le Programme des bourses d’études supérieures du Canada offre des subventions de recherche financées par le gouvernement aux étudiants diplômés qui aident le Canada à demeurer à l’avant-garde de l’industrie. Même si je ne suis pas moi-même un étudiant de deuxième cycle, des étudiants de deuxième cycle m’ont dit à quel point ce financement est important. Les trois conseils qui distribuent les bourses d’études supérieures du Canada fournissent à plus de 3 000 diplômés et étudiants postdoctoraux des subventions de 17 500 $ par année pour mener des recherches dans des dizaines d’établissements partout au Canada.
Ce financement est précieux, mais en réalité, compte tenu de l’augmentation du coût du loyer, de la nourriture et de l’éducation postsecondaire dans de nombreuses provinces, 17 500 $ sur 12 mois, ce n’est tout simplement pas suffisant. Les étudiants continuent de se soucier de la façon dont ils peuvent payer leurs études. Cette insécurité financière peut rendre les opportunités de recherche inaccessibles pour de nombreux étudiants. Au lieu de se concentrer sur la recherche universitaire et l’innovation, ils se préoccupent surtout de trouver les moyens de poursuivre leurs études. En fait, au cours des dernières années, les subventions accordées à ces chercheurs étudiants ont représenté une part décroissante du budget des trois conseils.
Depuis 2015, le gouvernement a fait d’importants réinvestissements dans les budgets des trois conseils, ce qui a permis à leur financement global de rattraper et même de dépasser les compressions antérieures imposées au programme depuis 2010. Toutefois, le financement des bourses d’études supérieures n’a pas suivi le rythme des autres investissements consentis aux organismes subventionnaires de la recherche. À son apogée, le programme des bourses d’études représentait 16,9 % du financement du Conseil de recherches en sciences humaines. Avant l’année 2019-2020, les bourses d’études étaient tombées à 13 % du budget du CRSH. Cette tendance à la baisse s’est également manifestée dans les deux autres conseils. Le financement des bourses d’études du CRSNG est passé de son sommet de 13,3 % à 8,3 %, et les bourses d’études des IRSC sont passées de 6,3 % à 5,5 % du budget de cet organisme au cours de la même période.
L’ACAE estime que l’écart accumulé dans le financement des bourses d’études depuis 2011s'élève à 120 millions de dollars. Cela s'est fait au détriment des étudiants chercheurs, qui comptent sur ces subventions pour payer le loyer, se nourrir et se rendre à l’université et en revenir tout en effectuant la recherche susmentionnée. Les bourses ciblées pour les chercheurs étudiants noirs prometteurs dans le budget de 2022 sont un pas important dans la bonne direction; toutefois, les investissements proposés ne comblent toujours pas les lacunes du Programme de bourses d’études supérieures du Canada.
Le financement de la recherche pour les étudiants est une solution fondamentale en ce qui concerne l’étude que mène aujourd’hui le Comité sur les meilleurs talents en recherche et en innovation. C’est pourquoi l’ACAE a demandé au gouvernement du Canada d’augmenter de façon récurrente le financement des programmes de bourses d’études de 120 millions de dollars, en plus de rétablir l’importance des bourses d’études dans l’enveloppe globale des trois conseils.
En conclusion, alors que le Canada continue d’investir dans l’innovation, il est important que le Canada investisse également dans les chercheurs étudiants chargés de relever les plus grands défis scientifiques et de créer la technologie qui fera du Canada un chef de file en matière de recherche et d’innovation.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
:
Bonsoir, madame la présidente et membres du Comité. Je suis Alejandro Adem, président du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, que l'on appelle couramment le CRSNG.
Je vous remercie de me donner l’occasion de comparaître devant vous pour une deuxième fois. J'ai le plaisir d’être accompagné aujourd’hui de Mme Danika Goosney, vice-présidente de la Direction des subventions de recherche et bourses du CRSNG, avec qui je partagerai mon temps de parole.
Je tiens à reconnaître que je vis et que je travaille sur les terres ancestrales traditionnelles des Musqueam.
[Français]
Du point de vue d'un organisme de financement de la recherche, le talent est le fondement sur lequel reposent la santé, le bien-être et la réussite économique de notre pays.
Les chercheurs et les chercheuses formés en sciences naturelles et en génie alimentent les découvertes, stimulent l'innovation et fondent des entreprises qui créent des emplois bien rémunérés.
[Traduction]
Afin de surmonter des obstacles de taille tels que le changement climatique et de suivre le rythme des progrès technologiques dans des domaines comme ceux de l’intelligence artificielle et des technologies quantiques, le Canada doit concentrer ses efforts sur la formation ainsi que sur le recrutement des meilleurs et plus brillants chercheurs et leur maintien en poste.
J'ai étudié aux États-Unis avant de faire carrière au Canada. Je peux donc attester que le solide écosystème de recherche canadien est un précieux atout qui nous permet d'attirer de nouveaux talents. Cependant, d'autres pays doublent leurs investissement dans la science et la recherche et le Canada doit faire de même.
[Français]
Nous devons également rester fidèles à nos valeurs en éliminant les obstacles afin que la prochaine génération de talents soit inclusive et qu'elle reflète la diversité de notre pays.
Nous devons reconnaître le rôle que joue l'écosystème de la recherche dans la réconciliation avec les peuples autochtones et la création de possibilités concrètes et accessibles pour leurs étudiants.
[Traduction]
En tant que président actuel du Comité de coordination de la recherche au Canada, je suis heureux de vous dire que nous avons travaillé d'arrache-pied pour harmoniser et rationaliser notre approche en matière de développement des talents parmi les organismes de financement de la recherche.
Je cède maintenant la parole à ma collègue, Mme Goosney, qui nous parlera plus en détail de la stratégie de gestion des talents du Comité. Elle partagera également avec nous quelques réflexions concernant les moyens que prend le CRSNG pour appuyer les étudiants et les stagiaires postdoctoraux et s'attaquer aux difficultés rencontrées au sein de l’écosystème de la recherche.
Bonsoir, madame la présidente et membres du Comité.
En tant qu’ancienne chercheuse scientifique et bénéficiaire du soutien offert aux étudiants et stagiaires postdoctoraux par le gouvernement du Canada, je suis honorée de contribuer à cette importante étude.
Je tiens à reconnaître que je vis et que je travaille sur le territoire traditionnel et non cédé du peuple algonquin anishinabe.
[Français]
Le bassin de talents appuyé par le CRSNG et les autres organismes subventionnaires joue un rôle crucial dans la dynamisation de la recherche au Canada. Autrement dit, les étudiants et les stagiaires postdoctoraux sont le moteur des activités de recherche.
La participation à la recherche favorise l'adoption de principes clés de la mentalité de croissance qui sont essentiels pour réussir sur le marché du travail, comme la pensée critique, la curiosité, l'expérimentation et l'esprit d'équipe, pour ne nommer que ceux-là.
[Traduction]
Le CRSNG appuie ces étudiants et stagiaires postdoctoraux de deux façons, soit directement au moyen de bourse, soit indirectement par l'entremise de subventions aux chercheurs qui les embauchent.
Les titulaires d'une subvention à la découverte du CRSNG consacrent une part impressionnante —— 70 % — des fonds qu'ils reçoivent pour rémunérer les étudiants qui travaillent à leurs projets de recherche. Ce financement fédéral joue un rôle crucial dans le soutien aux étudiants et dans l'écosystème global de talents. Cependant, j’aimerais souligner l’importance de la valeur financière des bourses accordées par les organismes subventionnaires. Le fait est que le montant du financement offert par les trois organismes subventionnaires établit un point de référence pour la rémunération versée aux étudiants par les établissements postsecondaires sous la forme d’allocations de recherche grâce à des fonds provenant de diverses sources. D’une certaine façon, la valeur du financement offert par les organismes subventionnaires dicte la rémunération des étudiants et des postdoctorants dans tout le pays.
Par ailleurs, la valeur de ces bourses n’a pas beaucoup changé depuis une génération. Par exemple, la bourse de doctorat du CRSNG est demeurée à un montant presque constant depuis 2004, soit 21 000 $ par année. Si l'on considère que le taux d’inflation annuel a été de 1,85 % en moyenne au cours de cette période, cela signifie que la valeur réelle de la bourse a diminué de 42 %. Ce décalage représente un véritable problème pour les étudiants qui doivent subvenir à leurs besoins de base.
En outre, nous savons que les étudiants défavorisés sont plus susceptibles d’accumuler des dettes pendant leurs études de premier cycle. Ces mêmes étudiants peuvent trouver difficile de poursuivre leurs études à la maîtrise et au doctorat s'ils jugent que le soutien financier qui est mis à leur disposition n'est pas viable. On observe la même situation dans le recrutement d'étudiants étrangers talentueux, même si, à l’heure actuelle, les restrictions à l'admissibilité jouent aussi un rôle important.
[Français]
Nous sommes conscients de ces problèmes.
Avec les autres organismes subventionnaires, nous nous efforçons de trouver des solutions adaptées.
Dans l'immédiat, nous nous réjouissons du nouveau financement annoncé dans le budget de 2022, qui nous permettra de mieux soutenir les étudiants chercheurs issus des communautés noires.
Nous procédons également à une importante évaluation des programmes de soutien aux talents, afin de renforcer notre base de connaissances actuelle.
[Traduction]
De plus, comme l’a mentionné M. Adem, nous travaillons sous la direction du Comité de coordination de la recherche au Canada à l'élaboration d'une stratégie de gestion des talents pour les trois organismes...
:
Je dirais que c’est la plupart des pays.
Lorsque je regarde ce qui se passe aux États-Unis, au Royaume-Uni et dans toutes les régions de l’Union européenne, je constate que toutes les économies avancées reconnaissent que le Canada offre une formation exceptionnelle en recherche et compte des étudiants exceptionnels. Par conséquent, nous voyons des publications, des citations et des résultats de très grande qualité dans des domaines comme les brevets.
Nous souffrons surtout de la concurrence des États-Unis. En plus des questions de rémunération, il y a les difficultés de démarrage. Comme notre président le sait, avec des organisations comme la FCI, un ingrédient essentiel pour nous permettre de retenir des chercheurs jeunes, en milieu de carrière et même plus tard dans leur carrière est de disposer de l’infrastructure nécessaire pour s’assurer qu’ils disposent des ressources nécessaires. Ce n’est pas seulement pour les étudiants, mais aussi pour que le laboratoire soit vraiment à la fine pointe.
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Merci, madame la présidente.
Je veux d'abord remercier les témoins qui sont présents, aujourd'hui, pour cette importante étude.
Je sais que nous allons cesser de recevoir des témoins très bientôt, mais j'aimerais souligner un élément important sur la santé mentale. On parle de retenir nos étudiants dans les centres. On sait que l'argent est un enjeu important, mais j'aimerais vous parler de la santé mentale.
Je vais donc m'adresser à M. Fotang.
En 2018, soit deux ans avant la COVID-19, l'Union étudiante du Québec a mené une large étude de 24 000 étudiants universitaires intitulée « Qu'est-ce qui se cache sous la façade ? ». Cette étude a révélé que 58 % de la population étudiante universitaire vivait un niveau élevé de détresse psychologique.
Croyez-vous que les contrats tirés de cette étude sur 24 000 étudiants s'appliquent aux étudiants de partout au Canada?
Avez-vous des données comparables?
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Merci beaucoup pour cette question très importante.
C’est l’une des principales questions sur lesquelles nous travaillons, tant avec les apprenants qu’avec le corps professoral. Nos collègues des soins infirmiers en particulier ont identifié l’épuisement professionnel et le stress comme un problème particulièrement risqué. En soins infirmiers universitaires, bien sûr, nous sommes à court de personnel. À l’heure actuelle, le University Health Network a la possibilité d’embaucher 600 infirmières. Elles ne sont tout simplement pas disponibles.
En outre, de plus en plus de gens dans les professions de la santé et de la recherche conseillent à leurs enfants de ne pas entreprendre d’études dans ces domaines, et je pense que c’est l’aspect le plus préoccupant de tout cela. Leurs préoccupations ont été particulièrement exacerbées par la pandémie.
Je dirais que toutes les universités et tous les hôpitaux universitaires ont des programmes en place pour appuyer le bien-être psychologique des apprenants et des membres du corps professoral, mais nous nous rendons compte que le système a été débordé. Nous avons donc un énorme retard à rattraper, et cela non seulement, comme nous l'entendons dans les médias, dans des domaines comme la chirurgie, mais aussi sur le plan de la santé mentale et de l’importance accordée à la santé mentale. Bien franchement, un investissement dans la recherche sur la santé mentale des fournisseurs de soins et des chercheurs serait également une initiative très bien accueillie.
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Merci, madame la présidente.
Je vais d'abord m'adresser à M. Smith.
Monsieur Smith, j'admire vraiment chacune des distinctions que vous avez accumulées et votre décision de rester et de travailler ici au Canada.
Cela ne doit pas être une décision très facile à prendre. Qu'est-ce qui vous garde ici au Canada? Vous avez sûrement eu des offres de l'extérieur qui ont été assez alléchantes. Comment vous maintenez-vous ici et comment pouvons-nous faire en sorte que des talents exceptionnels comme le vôtre demeurent au Canada et ne s'en aillent pas au Royaume‑Uni, dans un quelconque pays de l'Union européenne ou encore aux États‑Unis, notamment dans la Silicon Valley, où nous perdons plusieurs cerveaux en informatique.
Que pouvons-nous faire pour garder les gens comme nous avons réussi à vous garder ici?
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Vous êtes beaucoup trop généreuse au sujet de mes contributions limitées, mais je vous remercie. Je suis Canadien et je veux rester au Canada. Je veux bâtir le Canada. Je veux faire ma part pour que le Canada ait la meilleure qualité de vie au monde. Je pense que nous avons toutes ces choses devant nous et qu’il y a des possibilités auxquelles nous pouvons contribuer.
J’ai fait ce choix il y a de nombreuses années. L’un des avantages qu'ont les professeurs invités qui peuvent aller ailleurs pour faire l'expérience d'un autre environnement, c’est qu'ils apprennent aussi qu’il est possible de faire les choses de façon interdisciplinaire et transdisciplinaire d'une façon tout à fait unique au Canada. Les collaborations que nous avons ici sont vraiment remarquables. Cela dit, j’ai connu des périodes où les investissements étaient plus importants que récemment. Pour ce qui est de l’avenir, ce sera plus difficile, et nous voyons de nouvelles générations de jeunes Canadiens qui sont incités à prendre en considération la qualité de vie, la qualité de vie au travail et l’accès aux outils qui les aideront à réussir. Cependant, je crois que si nous pouvons les leur offrir, nous continuerons de garder les Canadiens au Canada.
De plus, il ne suffit pas de garder les Canadiens au Canada: nous devons recruter les éléments les meilleurs et les plus brillants. Nous avons la chance de le faire au UHN. Je peux vous dire que cette semaine, j’ai eu la chance d’interviewer des collègues d’établissements comme Memorial Sloan Kettering et MD Anderson aux États-Unis, l'Institut Karolinska en Suède et des institutions universitaires de premier plan à Londres. Je suis sûr que nous ne recruterons pas tous ces talents, mais que certains d'entre eux viendront au Canada, parce que c'est toujours un pays attirant.
Toutefois, pour que nous puissions continuer à réussir et à garder les éléments les meilleurs et les plus brillants, nous devons être concurrentiels en matière de financement, que ce soit pour les étudiants, les membres du corps professoral, l’infrastructure ou le soutien direct sous forme de subventions.
Madame, vous êtes prise avec moi pour le reste de ma carrière. Je suis heureux et chanceux d’être ici.
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C'est parfait. Nous en sommes bien contents. Merci.
Ma prochaine question s'adresse à vous trois. Vous pourrez me répondre à tour de rôle. Vu le peu de temps qu'il me reste, si vous n'avez pas le temps de répondre, vous pourrez me transmettre votre réponse par écrit. Je suis désolée que nous ayons si peu de temps.
Nous avons parlé de santé mentale, et je sais pertinemment bien à quel point c'est difficile pour un étudiant de se concentrer le ventre vide, ou alors qu'il ne sait pas s'il sera capable de payer son loyer ou s'il devra le négocier.
Souvent, on demande de doubler les bourses, comme M. Fotang nous l'a proposé tout à l'heure, et d'augmenter le financement. Cela pourrait-il avoir un effet sur la qualité de la santé mentale de nos étudiants, au bout du compte?
Je vais poursuivre dans la même veine. Je dois dire que j’ai été sidéré d’apprendre, il y a quelques mois, que la valeur de ces subventions et bourses d’études qui soutiennent nos étudiants de deuxième cycle, et de plus, les meilleurs d'entre eux, ceux qui sont vraiment admissibles à ces subventions et bourses, n’avait pas changé depuis 2003. Je crois que j’ai rencontré l’ACAE ou peut-être un autre groupe.
Comment est-ce possible? Ce n’est pas seulement que le coût de la vie a augmenté depuis; les frais de scolarité ont monté en flèche. Nous avons maintenant des étudiants qui essaient de vivre avec 17 000 $ ou 20 000 $ par année, bien en deçà du seuil de la pauvreté et du salaire minimum. J’ai été un étudiant de deuxième cycle, et c’était un emploi à temps plein.
Je ne sais pas... Je suppose que je vais vous poser la question, madame Goosney. Pourquoi n’a-t-on pas signalé aux trois conseils que ces étudiants souffrent? Quant à savoir si c’est difficile pour leur santé mentale, je sais qu'il est déjà difficile pour eux d’avoir assez d’argent pour se nourrir. Ils doivent maintenant travailler à temps partiel ou s’endetter. Pourquoi cela s’est-il produit? Comment pouvons-nous régler le problème le plus rapidement possible?
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Merci beaucoup de votre question. Cela a certainement été porté à notre attention lors de nos consultations sur notre plan stratégique « CRSNG 2030 ».
L’un des principaux sujets dont on nous a parlé était l’augmentation de la valeur et de la durée de ces bourses. De nombreuses personnes ont fait remarquer que les montants accordés n’avaient pas été augmentés dans les délais que vous avez mentionnés. La recommandation était d’augmenter le nombre, la valeur et la durée des bourses. Je dirais que la raison pour laquelle cette situation n’a pas été corrigée au fil du temps, c’est qu’il y a eu une réévaluation constante de l’équilibre entre le nombre de bourses que nous offrons et leur valeur monétaire. Il y a une somme globale à ne pas dépasser.
En 2015, nous avons haussé la valeur des bourses postdoctorales de 40 000 $ à 45 000 $. L’an dernier, nous avons fait passer de 4 500 $ à 6 000 $ notre part des bourses de recherche des étudiants de premier cycle. Nous avons également porté la durée des bourses à trois ans au lieu de deux. À la suite du budget de 2019, nous avons reçu 600 nouvelles bourses d’études supérieures du Canada. Nous avons également investi dans le congé parental payé en faisant passer ce congé de six mois à 12 mois, ce qui était un investissement.
Cela dit, nous savons qu’en ce qui concerne les bourses d’études supérieures du CRSNG et les autres subventions des trois conseils, les étudiants sont confrontés à des difficultés financières croissantes et que la hausse du coût de la vie constitue un obstacle important pour ceux qui poursuivent des études supérieures grâce à une bourse. Nous sommes déterminés à travailler en étroite collaboration avec les deux autres conseils subventionnaires fédéraux et avec le milieu de la recherche pour trouver des façons de mieux soutenir les étudiants et chercheurs.
Je vous remercie de votre question.
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Merci, madame la présidente, et merci à tous les témoins de ce soir.
Monsieur Fotang, je crois que vous avez dit ne pas avoir lu le rapport de l’Alliance canadienne des associations étudiantes intitulé « Investir dans les innovateurs ». Je me demande si vous pourriez quand même répondre à une question.
Deux de ses recommandations visaient à « Améliorer les possibilités d’apprentissage par l’expérience » et à « Créer des occasions pour échanger des idées au niveau international ».
Selon vous, comment la situation a-t-elle pu changer entre 2017, lorsque le rapport a été rédigé, et maintenant, en 2022?
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La stratégie de gestion des talents de la CCETP vise à habiliter les étudiants. Il s’agit donc d’une stratégie axée sur les étudiants, fondée sur des données probantes. Elle s’articule autour des piliers de l’équité, de la diversité, de l’inclusion, de la réconciliation avec les Autochtones, de l’internationalisation et de la mobilité des étudiants, d’une meilleure harmonisation entre les trois organismes et de la préparation des étudiants à d’autres cheminements de carrière à l’extérieur du milieu universitaire et au-delà.
Cela dit, je crois que ce cadre global demeure pertinent tout au long de la pandémie et pour l’avenir.
Cela dit, des thèmes liés à l’adoption du réseautage et à l’amélioration des interactions virtuelles entrent en jeu, ainsi qu’un meilleur soutien aux étudiants, certainement. Les augmentations des allocations sont un thème pertinent qui se dégage, encore plus en raison des répercussions de la pandémie, en reconnaissant bien sûr que les questions d’équité, de diversité et d’inclusion dans nos salles d’enseignement, en particulier chez les étudiants, peuvent avoir été exacerbées. Nous savons, en fait, que cela a été exacerbé par la pandémie.
Bien que ces thèmes aient été abordés dès le début, ils ont pris de l’importance tout au long de la pandémie.
Merci beaucoup de votre question.
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Je vous remercie de la question. C’est toujours agréable de rencontrer un ancien étudiant de l’Université de l’Alberta.
Pour ce qui est de ce qui peut être fait pour aider les étudiants de premier cycle, comme je l’ai déjà mentionné, le doublement des bourses d’études canadiennes est formidable et correspond au taux moyen des frais de scolarité pour les étudiants canadiens, qui se situe actuellement à environ 6 180 $. Le doublement de la bourse de 3 000 $ à 6 000 $ a été formidable. J’ai entendu des étudiants dire qu’un membre de leur famille qui était leur principal soutien était décédé et que la bourse leur avait permis de poursuivre leurs études au lieu de devoir les abandonner, alors c’est une des solutions.
Nous avons eu d’excellentes conversations ici au sujet de l’importance du financement et du soutien de la santé mentale des étudiants, et je serais heureux de faire un suivi auprès du Comité au sujet de certaines de ces stratégies.
L’autre chose, c’est d’envisager des mesures de soutien pour les apprenants autochtones. Certaines des réussites que nous avons constatées ici, à l’Université de l’Alberta, sont attribuables aux programmes de transition pour les étudiants autochtones. Lorsqu’ils déménagent en ville, la transition peut être extrêmement difficile, et il est important d’avoir un financement qui peut les aider et les intégrer dans l’expérience postsecondaire.
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Merci, beaucoup, madame la présidente.
Monsieur Fotang je vais vous poser une question rapidement. Vous devrez sûrement y répondre par écrit et j'en suis désolée. J'aimerais avoir votre opinion sur deux sujets. Lors de sa comparution devant le Comité, l'Union étudiante du Québec a suggéré qu'un étudiant siège au conseil d'administration des organismes subventionnaires fédéraux. J'aimerais avoir votre opinion sur cette suggestion.
De plus, cette union a suggéré qu'il y ait moins de « super bourses », mais plus de bourses régulières pour couvrir et aider un plus grand nombre d'étudiants. J'aimerais également avoir votre opinion sur ce sujet.
Je vous remercie, chers témoins, de votre présence aujourd'hui. C'est précieux.