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Je déclare la séance ouverte. Il s'agit de la 81
e réunion du Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément au Règlement. Par conséquent, tous les membres du Comité sont présents dans la salle, mais certains témoins participent à distance au moyen de l'application Zoom.
Pour ceux qui utilisent Zoom, vous pouvez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix. Vous pouvez sélectionner, au bas de votre écran, le parquet, l'anglais ou le français. Si vous n'entendez pas bien l'interprétation, veuillez nous en informer, et nous nous assurerons de régler le problème avant de reprendre nos délibérations.
Tout d'abord, veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Si vous êtes dans la salle, votre micro sera, comme d'habitude, contrôlé par l'agent des délibérations et de la vérification.
Bien que la salle soit équipée d'un puissant système audio, il peut y avoir de la rétroaction acoustique. Veuillez donc vous assurer que vos écouteurs sont éloignés de votre microphone pour garantir la sécurité de nos interprètes et de ceux qui utilisent des écouteurs.
Je vous rappelle que toutes les observations des députés doivent être adressées à la présidence. Veuillez parler lentement et clairement, et quand vous ne vous exprimez pas, votre microphone devrait être désactivé.
Nous avons une liste d'intervenants. Le greffier du Comité et moi-même ferons de notre mieux pour en suivre l'ordre.
Conformément à l'article 108(3)(i) du Règlement et aux motions adoptées par le Comité le mardi 30 janvier et le jeudi 15 février 2024, le Comité reprend son étude sur la répartition du financement du gouvernement fédéral entre les établissements postsecondaires du Canada.
Nous avons maintenant le plaisir d'accueillir, dans la salle, deux représentants de l'Association canadienne pour les études supérieures, soit M. Philippe-Edwin Bélanger, président, et M. Fahim Quadir, vice-président. Nous accueillons également Mme Robin Whitaker, de l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université, ainsi que M. Eric Weissman, du Groupe de recherche sur l'itinérance chez les étudiants de niveau postsecondaire, qui se joindront à nous par vidéoconférence.
Vous disposerez de cinq minutes chacun pour faire votre déclaration liminaire après quoi nous enchaînerons avec une période de questions.
Nous allons commencer par l'Association canadienne pour les études supérieures.
Bonjour. Je tiens à remercier le Comité de m'avoir invité à titre de représentant du Groupe de recherche sur l'itinérance chez les étudiants de niveau postsecondaire. J'aimerais également préciser que j'ai reçu le Prix de la thèse avec distinction de l'ACES en 2014, et je vous en remercie d'ailleurs.
Je suis professeur agrégé à l'Université du Nouveau-Brunswick, à Saint John. Mon expertise s'appuie sur mon parcours et mes expériences de vie. Il y a 28 ans, j'ai eu des problèmes de dépendance et des épisodes d'itinérance. Mes travaux portent principalement sur ces enjeux et sur les façons d'intégrer les expériences de vie à la recherche qualitative et sur l'importance de reconnaître les parcours de vie des étudiants ou d'autres chercheurs potentiels comme des compétences et des qualifications qui méritent d'être financées. J'y reviendrai plus tard.
Nous étudions l'itinérance chez les étudiants de niveau postsecondaire depuis 2016. Nous avons entrepris nos travaux à divers endroits au Canada. En 2021, notre projet, mené à l'Université du Nouveau-Brunswick à Saint John, s'est étendu à huit emplacements et a reçu du financement du réseau Changer de direction, qui fait partie des Réseaux de centres d'excellence du Canada. Nos recherches portent sur le rôle que devraient jouer les établissements et le gouvernement, selon les étudiants, les professeurs, les administrateurs et les chercheurs, pour aider les étudiants à faire face aux coûts du logement, entre autres.
On peut se demander en quoi la recherche sur le logement étudiant peut avoir une incidence sur les innovations en matière de financement de la recherche au Canada. Le logement est un élément clé de la réussite des étudiants à tous les niveaux de l'expérience postsecondaire. Je suis d'accord avec ce qu'a dit M. Vaugeois le 21 mars dernier et de nombreux autres intervenants au sujet de ce que j'appellerais un parti pris implicite pour ce qui est de financer des chercheurs et des établissements qui ont déjà reçu du financement. Cela entraîne des disparités manifestes, une grande frustration et une démoralisation parmi les chercheurs, en particulier dans les établissements plus petits. Je vais expliquer en quoi le fait de repenser le soutien au logement pourrait contribuer à soutenir les chercheurs et, par le fait même, la recherche.
Au Canada, 5 % des 2,2 millions d'étudiants de niveau postsecondaire vivent une forme quelconque d'itinérance. On parle d'environ 110 000 étudiants. Sachez que 64 % d'entre eux consacrent plus de 30 % de leurs revenus au logement. La moitié souffre de problèmes de santé mentale et, dans certains des plus petits établissements visés par notre étude, près de 70 % des étudiants quitteraient l'école s'ils étaient confrontés à ces difficultés et plus de 30 % l'ont déjà fait par le passé.
Les groupes désavantagés sont surreprésentés dans les données. Près de 80 % des étudiants de niveau postsecondaire sont âgés de 17 à 29 ans. Les quelque 20 % restants sont plus âgés et s'inscrivent à des programmes d'études supérieures dans le but de se réinventer et de participer à des travaux de recherche qui pourraient être utiles dans une économie en mutation. Or, ces derniers ont souvent une famille et éprouvent des difficultés liées au logement. Certains se retrouvent dans une situation de précarité en matière de logement.
Les collèges régionaux et les écoles polytechniques sont peut-être plus petits que les grandes universités urbaines, mais ils jouent un rôle déterminant dans le maintien de la main-d'œuvre et contribuent à la recherche pratique. Ainsi, lorsque nous finançons la recherche ou les frais de scolarité, ce n'est pas seulement la recherche et les idées que nous finançons, ce sont les parcours de vie des étudiants, qui sont d'ailleurs plus complexes que ce qu'on peut penser. Il est temps de réfléchir à ce que le gouvernement peut faire de plus au chapitre du logement étudiant.
Chose certaine, le soutien au logement contribuera directement au bien-être des étudiants, encouragera les projets de recherche à long terme et augmentera la fréquentation des programmes d'études supérieures. Une très grande majorité d'étudiants et de personnes interrogées dans le cadre de notre étude estiment qu'il incombe au gouvernement fédéral de les aider à financer cet aspect de leurs études. Les gens hésitent d'ailleurs à s'inscrire à un programme d'études supérieures en raison du facteur coût.
Pour deux de mes projets de recherche cette année, j'ai vu des étudiants très brillants devoir quitter leur poste de recherche en plein milieu des travaux en raison des pressions qu'ils subissaient. Ils avaient du mal à payer leur loyer tout en étant aux études. Je crois aux preuves anecdotiques. Mes collègues pourraient vous parler de la précarité en matière de logement que vivent de plus en plus nos assistants à la recherche et de l'incidence que cette précarité a sur nos travaux de recherche. Qu'il s'agisse de l'intelligence artificielle ou du coût de la vie, plusieurs menaces existentielles pèsent sur l'enseignement postsecondaire. L'avenir de la recherche au Canada ne dépend pas seulement du financement de la recherche, mais aussi d'un meilleur financement de l'expérience postsecondaire. Il faut veiller à ce que les étudiants puissent subvenir à leurs besoins fondamentaux et encourager les chercheurs potentiels à poursuivre leurs études. Les personnes que nous avons interrogées conviennent qu'une réduction du coût du logement serait bénéfique à long terme pour l'enseignement postsecondaire et le milieu de la recherche au Canada.
J'aurais d'autres choses à dire, mais j'y reviendrai peut-être durant la période de questions. J'aimerais parler du soutien financier que j'ai reçu de l'Université Concordia, malgré le fait que j'étais dans une situation non conventionnelle... J'ai quitté l'école alors que j'étais au milieu de mon doctorat, à la fin des années 1980, et j'avais un manque d'expérience notable. J'ai finalement pu intégrer un programme à l'Université Concordia, où l'on accorde de l'importance aux expériences vécues, et — comme peut le prouver l'ACES — j'ai pu rédiger une thèse de doctorat très intéressante.
S'il y a une chose sur laquelle s'entendent les personnes que nous avons interrogées et l'ensemble de notre réseau, c'est que le gouvernement doit s'employer à trouver des moyens de financer et de valoriser les expériences non scolaires et les parcours de vie au même titre que les réalisations scolaires.
Merci beaucoup.
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Bonjour. Je me joins à vous depuis la ville de St. John's, à Terre-Neuve, qui est située sur les terres ancestrales des Béothuks et des Micmacs. Je vous remercie de mener cette étude importante.
Je suis la vice-présidente de l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université, qui représente 72 000 chercheurs, professeurs, bibliothécaires et membres du personnel répartis dans des universités, des collèges et des écoles polytechniques du Canada. Je suis également professeure à l'Université Memorial, qui est un établissement de recherche polyvalent.
Le soutien fédéral à la recherche est d'une importance cruciale pour nous permettre de relever les défis actuels et futurs. Au fil du temps, nous avons constaté des changements dans le financement du gouvernement fédéral, que ce soit relativement aux personnes ou aux établissements qu'il finance et aux critères sur lesquels il s'appuie. Le financement fédéral de la recherche doit reposer sur trois principes afin de maximiser les retombées pour les Canadiens. Premièrement, il faut appuyer suffisamment la recherche fondamentale; deuxièmement, les programmes doivent être ouverts à toutes les disciplines et à tous les chercheurs; et troisièmement, il faut respecter l'intégrité et l'indépendance des décisions de recherche et de financement.
La recherche fondamentale est à la base du savoir et de l'innovation. Elle n'est peut-être pas liée à des applications précises, mais l'histoire montre que la plupart des découvertes importantes sont issues de la recherche fondamentale motivée par la quête du savoir. N'oublions pas que la recherche fondamentale a été à l'origine de nombreuses innovations inattendues telles que les rayons X, le nylon, le Téflon, la technologie GPS, l'informatique, la supraconductivité, l'imagerie médicale, et les vaccins à ARNm. Bref, le succès de la recherche appliquée et de la recherche orientée va de pair avec le succès de la recherche fondamentale.
Le Comité consultatif sur le système fédéral de soutien à la recherche a proposé d'investir dans la recherche fondamentale et appliquée dans une proportion de trois pour un, au minimum. Certains experts estiment que ce rapport devrait être plus proche de quatre pour un si nous voulons obtenir les meilleurs résultats pour la société. Comme l'a déclaré le comité consultatif:
[la] recherche fondamentale, menée à l'initiative des chercheurs, est la pierre angulaire de l'activité de recherche et doit être soutenue à des niveaux compétitifs sur le plan international.
Le comité a proposé, comme première mesure, d'augmenter d'au moins 10 % par an pendant cinq ans le budget total de base des conseils subventionnaires afin de soutenir leurs programmes essentiels de subventions. Cette augmentation profiterait aux chercheurs de tout le Canada, dans tous les types d'établissements. Si l'on prend le fonds Nouvelles frontières en recherche pour la recherche interdisciplinaire, le taux de succès — le nombre de demandes présentées par rapport aux subventions accordées — n'est que de 23 %. Pour les Instituts de recherche en santé du Canada, il est de 18 %, et pour le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie et le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, il est de 58 % et 54 % respectivement. Il convient de souligner que le nombre de demandes a diminué de 33 % pour ce dernier au cours de la dernière décennie, ce qui contribue à une augmentation quelque peu trompeuse de 29 % du taux de succès.
Nos membres nous disent que de nombreux projets sont approuvés en fonction de leur mérite, mais qu'ils ne sont pas financés en raison d'un manque de fonds. Cela signifie que de bonnes idées demeurent inexplorées, des idées qui contribueraient à notre connaissance et à notre savoir-faire collectifs. Cela signifie également moins de soutien et de formation pour les étudiants des cycles supérieurs. Une augmentation des bourses d'études et de recherche, qui soutiennent deux étudiants sur trois, profiterait particulièrement aux établissements de petite et moyenne taille qui disposent de moins de ressources pour financer les talents.
Outre les niveaux de financement inadéquats, l'équité du système serait améliorée par une répartition plus équilibrée des fonds entre les trois conseils. La majorité des chercheurs canadiens travaillent dans le domaine des sciences humaines, mais le Conseil de recherches en sciences humaines du Canada ne reçoit qu'environ un cinquième des fonds fédéraux consacrés à la recherche. Le renouvellement du financement du programme Dimensions, lancé par les trois conseils en 2018 et supervisé par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, permettrait également de renforcer l'équité. Ce programme a aidé les établissements participants à éliminer les obstacles, mais il a pris fin en 2023. Bien entendu, ce sont les petits établissements, qui disposent de moins de ressources pour faire progresser l'équité, la diversité et l'inclusion, qui ont été les plus touchés. L'élimination des obstacles administratifs, comme le CV commun, contribuera à la répartition équitable des fonds, ce qui profitera aux établissements de petite et de moyenne taille qui ont moins de soutien interne pour les chercheurs. L'Association appuie également les recommandations formulées par le comité, dans son rapport intitulé Un nouvel élan à la recherche et la publication scientifique en français au Canada, afin d'améliorer l'accès aux ressources qui contribuent à rendre la recherche et les connaissances scientifiques en français plus accessibles.
La protection de l'intégrité de la science et de la recherche financée par le gouvernement fédéral est essentielle à notre réussite. Les budgets du gouvernement fédéral prévoient parfois un financement ciblé de la recherche qui contourne le processus d'évaluation par les pairs. Plutôt que de permettre à la communauté scientifique de déterminer quels travaux de recherche méritent d'être financés, on exige des organismes subventionnaires qu'ils orientent les fonds vers des collaborations industrielles, des disciplines ou des sujets précis. Toutefois, comme l'a souligné John Polanyi, le lauréat du prix Nobel le plus connu au Canada, lorsque les gouvernements ou l'industrie tentent de diriger la recherche scientifique, en contournant le système rigoureux d'évaluation par les pairs grâce auquel la communauté scientifique protège son intégrité, nos horizons scientifiques se rétrécissent et c'est notre avenir qui va en souffrir. Les tentatives visant à prévoir quels travaux de recherche seront pertinents ont souvent échoué et ne mènent qu'à une canalisation inéquitable du financement vers des projets de recherche appliquée souhaités sur le plan politique ou commercial.
La recherche appliquée est certes importante, mais les projets doivent être évalués selon leurs mérites, au même titre que la recherche fondamentale ou théorique, au moyen des processus établis d'évaluation par les pairs.
Merci.
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Je le ferai avec plaisir.
Je pense que le système actuel est structuré autour de deux hypothèses. Elles ne sont pas directement liées au soutien financier des étudiants, mais plutôt au soutien que les facultés reçoivent normalement de la part des trois organismes. Selon le taux de réussite des facultés, chaque université obtiendrait des quotas pour les étudiants au doctorat et à la maîtrise.
Ensuite, je pense qu'il serait examiné du point de vue de la réussite des étudiants. Pour les étudiants au doctorat et à la maîtrise, les chiffres seraient déterminés par les taux de réussite de leurs établissements respectifs. Cela permet à des établissements particuliers et à un groupe d'étudiants d'accéder aux ressources offertes à nos étudiants des cycles supérieurs. Ce faisant, nous ignorons souvent le fait qu'il y a d'excellents étudiants dans de nombreuses régions du pays. Étant donné que les taux de réussite des facultés ne sont pas toujours les mêmes dans chaque établissement, les quotas ne seront probablement pas exactement les mêmes.
Ce système profite davantage à certains établissements plutôt qu'aux étudiants des cycles supérieurs qui ont d'excellents résultats scolaires.
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J'aurais deux choses à dire.
On peut se placer du point de vue d'un étudiant de cycle supérieur; il y a de nombreuses raisons pour lesquelles il ne voudrait pas quitter l'endroit où il se trouve, que ce soit des responsabilités familiales ou financières. Même s'ils ont d'excellents résultats, ils ne sont pas nécessairement en mesure d'aller dans un autre établissement et de faire partie d'une culture de recherche dynamique.
Comment reconnaître ces talents et continuer à soutenir leurs réussites? Je pense que le système actuel, malheureusement, ne le fait pas. Je considère qu'il y a des idées préconçues au sujet de certains endroits. La mesure que nous proposons nous permettrait vraiment de rendre l'ensemble du système beaucoup plus accessible aux étudiants des cycles supérieurs, indépendamment de leur lieu de résidence et de leur appartenance à un établissement particulier.
Nous devons favoriser une culture de l'excellence.
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Oui, je suis d'accord. Nous avons souligné dans notre présentation que, effectivement, les plus petites universités vivent des difficultés particulières, surtout à cause de leur capacité administrative à répondre aux appels de projets et aux grands concours. En effet, dans les plus petites universités, on n'a pas de personnel spécialisé dans tous les concours, dans tous les programmes ou dans tous les domaines.
Effectivement, quand une grande initiative est mise en place, qu'il s'agisse de la Fondation canadienne de l'innovation ou des conseils fédéraux de recherche, les plus petites universités, qui sont souvent soumises aux mêmes échéances et aux mêmes règles, ont plus de difficulté à être à la hauteur parce qu'elles n'ont pas la même capacité organisationnelle.
Je pense qu'il serait bien qu'à l'avenir, dans le financement de la recherche, on puisse tenir compte de la situation particulière des plus petits établissements pour qu'ils puissent justement répondre aux concours et aux appels à projets.
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Merci, monsieur le président.
Je tiens à remercier tous les témoins d'être des nôtres aujourd'hui.
Tout d'abord, je vais revenir à votre déclaration, MM. Quadir et Bélanger, que j'ai bien appréciée d'ailleurs.
J'ai peut-être mal entendu ou vous en avez peut-être parlé trop rapidement pour mes capacités de concentration de ce matin. Avec le budget fédéral qui sera présenté cet après-midi, j'avais peut-être la tête ailleurs au moment où vous en avez parlé.
Par conséquent, pourriez-vous nous décrire lentement les mesures que vous proposez?
J'ai compris qu'il y avait deux changements de politique. Vous dites qu'un nouveau cadre est nécessaire, mais je veux être sûr de bien comprendre ce que vous entendez par là. Je n'étais pas sûr d'avoir bien saisi ce que vous vouliez dire.
Pourriez-vous revenir sur cette question?
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Premièrement, pour ce qui est de la distribution des bourses d'études au cycle supérieur, elle serait plus équitable si on se fondait sur les effectifs étudiants. On se baserait sur la population étudiante pour calculer les quotas.
Deuxièmement, il s'agirait de favoriser la mobilité à l'intérieur du Canada, de façon à permettre à tous les Canadiens de faire l'expérience des études de haut niveau et d'intégrer la dimension de mobilité dans leur cursus d'études. Grâce aux programmes comme Erasmus, en Europe, on a pu constater les effets bénéfiques de la mobilité pendant les parcours d'études de cycle supérieur. Les effets étaient bénéfiques quant au taux de réussite, mais aussi en matière de recherche, puisque celle-ci se fait en collaboration.
À mon avis, si nous avions une version canadienne d'Erasmus qui favoriserait la mobilité à l'intérieur du pays, ce serait avantageux pour notre population étudiante.
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Merci de votre présence à tous.
Madame Whitaker, je vais commencer par vous puisque vous travaillez à l'Université Memorial, là où j'ai conduit mes recherches il y a de nombreuses années. La représentation de cette université me réjouit.
L'Université Memorial est justement l'un de ces établissements de petite à moyenne taille. Elle est suffisamment grande pour avoir une faculté de médecine, mais elle ne fait pas vraiment partie du groupe des établissements de recherche se trouvant dans les très grandes universités canadiennes.
Pouvez-vous nous décrire les difficultés rencontrées par les établissements de cette taille en ce qui concerne l'obtention de fonds pour la recherche? Nous avons beaucoup entendu parler du financement des étudiants de cycle supérieur. La plupart de ces étudiants reçoivent un soutien direct de leurs superviseurs qui, eux, obtiennent surtout leur financement du gouvernement fédéral. Pouvez-vous nous parler des difficultés auxquelles les établissements de petite et de moyenne taille, comme Memorial, font face pour attirer de tels fonds pour la recherche?
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Merci beaucoup de poser cette question. De toute évidence, elle a un lien avec les problèmes des étudiants de cycle supérieur.
Je pense qu'elle vise plusieurs enjeux. Premièrement, il faut se concentrer sur la hausse du montant de financement offert pour l'ensemble des universités. Je ne crois pas qu'il soit utile de donner lieu à une compétition entre les divers établissements. En effet, nous voulons trouver des façons pour que l'ensemble du système soit prospère. Il faut adopter une approche élargie au lieu de nous concentrer uniquement sur les fonds pour la recherche. Il faut aussi revoir les fondements.
Comme je l'ai dit dans mon mot d'ouverture, il y a des problèmes associés au fardeau administratif auquel les chercheurs font souvent face dans certains établissements qui offrent moins de soutien sur place. Cela a une incidence sur la capacité de présenter une demande de fonds pour la recherche et d'utiliser de façon optimale les fonds après leur obtention.
Il est temps de lancer un débat de société sur la meilleure façon de soutenir les études et les recherches postsecondaires dans l'ensemble du pays. Cette discussion inclut sans aucun doute l'offre de fonds pour la recherche: les étudiants de cycle supérieur en bénéficieront grâce aux bourses d'études et aux subventions ainsi qu'aux possibilités de formation. Cependant, il faut aussi nous assurer que les fondements sont solides pour tirer profit des fonds et faire ce qu'il y a de mieux pour le Canada.
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Je peux vous donner deux exemples concrets provenant de notre propre réseau.
Deux de nos partenaires de recherche sont l'Université de l'Alberta et le collège communautaire de la Nouvelle-Écosse. L'Université de l'Alberta a mis sur pied un projet de foyers d'hébergement pour les étudiants. Il s'agit de refuges d'urgence pour les étudiants qui font face, de façon intermittente et non chronique, à une perte de logement pour différentes raisons.
En Nouvelle-Écosse, de nombreux étudiants vivent près du seuil de la pauvreté, ou en dessous de celui‑ci. Puis, pour des raisons indépendantes — ils perdent leur emploi, tombent malades ou manquent une paie —, ils perdent l'endroit où ils habitent. Ils doivent alors choisir entre la poursuite de leurs études ou la recherche d'un nouvel emploi.
Le collège a mis en place, en collaboration avec la Ville, quelques programmes de logements subventionnés, expressément pour les étudiants ayant besoin d'un abri d'urgence. Depuis quelques années, ces programmes ont aidé des dizaines d'étudiants. Ces derniers ont été en mesure de poursuivre leurs études et leurs recherches, d'obtenir leur diplôme et de commencer leurs études de cycle supérieur.
Dans le cadre de mon travail, j'ai enseigné dans cinq provinces et dans deux États. Partout où j'ai vécu, j'ai travaillé avec des étudiants qui sont parfois les premiers universitaires de leur famille, surtout ici à Saint John. Beaucoup d'entre eux font leurs études à l'Université du Nouveau-Brunswick ou dans d'autres établissements, et le taux de pauvreté est très élevé ici. La société accepte qu'il soit normal de souffrir pendant ses études. Des gens se retrouvent ainsi à se réinventer ou à penser que la précarité de leur logement n'est pas bien grave. Ils se lancent dans leurs études de cycle supérieur tout en travaillant un nombre d'heures incroyable. Ils essaient de travailler, mais ils ne peuvent pas tout faire: ils ne peuvent pas perdre le toit sur leur tête.
Nos recherches indiquent que 70 % des étudiants mettraient fin à leurs études s'ils étaient en situation d'itinérance, et c'est ce qui se passe partout au pays.
C'était en quelque sorte un pont vers mes questions pour M. Bélanger et M. Quadir.
Il y a cette notion de quotas, où le financement est déterminé par la population étudiante. Je comprends où vous voulez en venir, mais ne pensez-vous pas qu'une telle approche ne ferait qu'inciter les établissements à gonfler leurs chiffres au lieu de tenir compte de l'expérience globale des étudiants? Si nous options pour l'établissement de quotas, qu'est‑ce qui empêcherait les universités de simplement accroître leurs chiffres ou de compter des étudiants à distance sans tenir compte d'aspects comme le logement alors que nous traversons une crise du logement majeure?
C'est le premier point que je soulève.
Ma deuxième crainte au sujet des quotas est l'effet pervers qu'ils pourraient avoir. Je serai très honnête avec vous. Le Comité — et plus important encore, c'est aussi le cas des fonctionnaires — entend principalement des lobbyistes bien rémunérés représentant l'U15. Ce regroupement dispose d'un véritable groupe de pression. Il rencontre constamment des fonctionnaires. Je ne suis pas convaincue qu'un système de quotas n'aggraverait pas la situation des petits établissements en raison du lobbying exercé par les grands établissements, qui pourraient facilement modifier le système en leur faveur, en limitant la capacité des petits établissements à améliorer l'expérience des étudiants.
Si les quotas ne sont pas une panacée, que pourrions-nous faire d'autre? Existe‑t‑il des moyens de découpler le financement des étudiants diplômés de celui des professeurs et d'envisager un meilleur accès aux collèges et établissements ruraux? Bien honnêtement, nous comparons toujours les régions rurales et les régions urbaines. Nous devrions peut-être aussi comparer les établissements abordables et ceux qui ne le sont pas.
Que pourrions-nous faire d'autre? Mis à part les quotas, quelles sont les autres solutions?
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Je vous remercie d'avoir posé cette judicieuse question.
L'un de nos objectifs, c'est de rendre les études supérieures accessibles. Je crois que c'est la grande priorité. Si le Canada veut réussir dans l'économie politique mondiale actuelle, nous devons considérer les études supérieures comme une grande priorité du pays.
La deuxième question, qui est associée à la première, est la suivante: que faire pour assurer la réussite des étudiants? Devrait‑on leur fournir une aide financière pour qu'ils n'aient pas besoin de recourir à une banque alimentaire ou qu'ils n'aient pas de difficulté à se loger pendant leurs études?
À mon avis, ces deux questions influencent le discours sur les études supérieures au Canada. Je ne pense pas que les quotas...
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C'est une question très difficile.
Les universités ne reçoivent pas vraiment tout le soutien pour fournir du logement ou pour offrir ce que nous appelons des « allocations de subsistance » aux étudiants diplômés. Dans le contexte actuel et dans le cadre de nos activités habituelles, je dirais que seulement environ 10 % de nos étudiants bénéficient d'un financement externe de la part d'organismes subventionnaires. Selon les établissements, ce chiffre peut être encore plus bas; il varie entre 1 % et 16 % des étudiants.
La grande partie de notre communauté d'étudiants diplômés reçoit un soutien interne de notre part, au sein des établissements. Nous offrons un soutien financier sous la forme d'assistanats d'enseignement, de postes d'assistant à la recherche, de bourses d'études supérieures et de bourses universitaires. Toutes ces formes d'aide viennent de l'université.
Je travaille dans le milieu de l'enseignement supérieur depuis 18 ans. Ce que j'ai vu ces dernières années — depuis peut-être trois ou quatre ans — est presque sans précédent par rapport à tout ce que j'ai pu observer au cours de mes 18 années d'expérience en administration de l'enseignement supérieur. C'est une crise pour les universités. En tant que doyen des études supérieures, je ne peux pas vraiment me coucher sans penser à ces étudiants qui sont en difficulté au quotidien.
Nous faisons tout ce que nous pouvons à l'interne pour mobiliser les ressources afin de soutenir les étudiants diplômés et faire en sorte qu'ils franchissent ce processus rapidement et sans heurt, mais, malheureusement, la situation échappe à notre contrôle. Nous ne disposons pas des ressources nécessaires pour soutenir les étudiants diplômés comme nous le souhaiterions.
Si je peux revenir sur la question des quotas, j'ai tendance à penser que les quotas que nous proposons profiteraient à toutes les universités, et non seulement à quelques-unes. Toutes les universités ayant une population d'étudiants diplômés recevraient un certain nombre de bourses entièrement destinées à leurs étudiants. Elles ne devraient pas perdre l'occasion de soutenir les étudiants diplômés qui ont désespérément besoin d'une aide financière pour les activités de recherche extraordinaires qu'ils ont entreprises.
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Je reviens encore une fois à la notion de quota. Je pense que le quota permettrait de rétablir l'équilibre dans l'attribution des bourses.
Pour ce qui est du financement des universités francophones par rapport à celui des universités anglophones, je pense que la situation s'améliore. Depuis quelques années, les universités francophones réussissent à obtenir une part un peu plus grande du financement disponible.
Ce qui me préoccupe du côté des universités francophones, c'est la capacité des communautés francophones de soumettre leurs demandes de subventions et leurs demandes de bourses en français. Je pense que les étudiants francophones du Canada devraient avoir l'assurance que les demandes de bourses sont évaluées de la meilleure façon possible.
Personnellement, je pense qu'il y a un travail à faire de ce côté-là. J'ai toujours certains doutes sur la capacité linguistique des membres de comités que les conseils de recherche sélectionnent. Mon inquiétude porte davantage sur l'évaluation des demandes en français.
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Merci. Je m'attendais à ce qu'on me pose la question.
Certains types de sciences sociales requièrent des sommes plus importantes. C'est parfois le cas de la recherche sur les sondages et ainsi de suite. Cela dit, vous avez raison: le coût d'entretien d'un laboratoire médical ou d'un laboratoire de sciences fondamentales peut être plus élevé que celui de nombreuses formes de recherche en sciences sociales.
À mon avis, nous ne parlons pas nécessairement d'un équilibre exact, mais plutôt d'un rééquilibrage en vue d'accroître l'accès et de le rendre plus équitable dans tous les domaines. Environ 60 % des chercheurs au Canada travaillent dans une discipline relevant du Conseil de recherches en sciences humaines. Par conséquent, le fait que seulement un cinquième des fonds des organismes subventionnaires soit consacré à ce conseil semble constituer une certaine iniquité. Bien sûr, il y a aussi la question de la recherche interdisciplinaire et du fonds Nouvelles frontières que j'ai mentionné, pour lequel les taux d'approbation des demandes sont assez faibles. Cette situation indique un grand potentiel pour la recherche dans une variété de disciplines et de domaines.
Encore une fois, je pense que la grande question est la suivante: que pouvons-nous faire pour améliorer la santé du système dans son ensemble?
L'Association canadienne des professeures et professeurs d'université a proposé un certain nombre de mesures qui, selon nous, seraient utiles. Ce comité accomplit un travail très important. Comme je l'ai mentionné, je pense qu'il est également temps de lancer un débat de société sur cette question. Les universités et les collèges sont en difficulté depuis un bon moment. La proportion de fonds publics disponibles a diminué de façon significative depuis le début des années 2000, ce qui a un effet sur la capacité des chercheurs à utiliser au mieux l'argent disponible à l'heure actuelle.
Merci.
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Nous reprenons nos travaux.
Bon retour. Conformément à l'article 108(3)i) du Règlement et aux motions adoptées par le Comité le mardi 30 janvier et le jeudi 15 février 2024, le Comité poursuit son étude sur la répartition du financement du gouvernement fédéral entre les établissements postsecondaires du Canada.
Je suis heureux de souhaiter la bienvenue aux témoins et de les remercier d'être ici aujourd'hui.
Nous accueillons d'abord M. Ben Cecil, président et directeur général du Collège Olds d'agriculture et de technologie. Des travaux très intéressants sont menés actuellement à ce collège. J'ai hâte d'entendre votre témoignage. L'Université de Guelph fait des travaux semblables.
Nous accueillons également M. Steven Murphy, président et vice-chancelier de l'Université Ontario Tech, qui se joint à nous par vidéoconférence. Bienvenue, monsieur Murphy.
Vous disposez chacun de cinq minutes. Il faudra bien respecter le temps prévu.
Nous allons commencer par M. Ben Cecil, qui a cinq minutes.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour à tous. Je m'appelle Ben Cecil et je suis président et directeur général du Collège Olds d'agriculture et de technologie. Je suis très heureux d'être ici cet après-midi.
Je suis ici pour parler des répercussions de la répartition du financement du gouvernement fédéral sur les activités de recherche des collèges.
J'aborderai le sujet sous trois angles: l'équité, l'admissibilité et les retombées.
Permettez-moi d'abord d'établir le contexte du financement de la recherche dans les collèges. Il existe au Canada environ 120 collèges publics qui soutiennent les entreprises locales, les entrepreneurs et les innovateurs sociaux grâce à l'expertise en recherche de leurs facultés et de leur personnel. Ces collèges ont fait avancer plus de 8 000 projets, créé plus de 2 400 prototypes, conçu plus de 1 800 nouveaux produits, mis au point plus de 1 000 améliorations de processus et créé plus de 900 offres de service, et ce, rien qu'en 2021‑2022.
Ces progrès ont été stimulés par des partenaires industriels et commerciaux qui étaient confrontés à de véritables défis que leurs organisations ne pouvaient pas relever. Ils ont fait appel à un collège pour les aider à résoudre des problèmes concrets pour leurs organisations. La propriété intellectuelle générée par ces avancées revient aux partenaires externes, ce qui garantit que les résultats de la recherche profitent à l'économie canadienne.
Je parlerai sous peu des retombées de ces avancées sur l'économie, plus particulièrement dans le contexte de mon établissement. Ce que je peux dire à ce stade, c'est que les avancées que j'ai mentionnées plus tôt ont été soutenues par seulement 2,9 % du financement fédéral de la recherche, soit environ 110 millions de dollars.
J'en viens ainsi à mon premier point: l'équité. Les programmes fédéraux de financement de la recherche doivent être repensés et recadrés afin que les collèges soient considérés comme des partenaires égaux dans l'écosystème de la recherche. Au cours des 20 dernières années, les collèges ont démontré qu'ils avaient un impact sur les communautés et les industries qu'ils desservent. Ils obtiennent des résultats pour créer des solutions concrètes à des défis bien réels en temps utile.
Cela nous amène à nous demander si la répartition des fonds fédéraux pour la recherche correspond aux priorités des Canadiens. Les fonds alloués à la recherche axée sur des défis qui est menée dans les collèges sont-ils suffisants pour répondre aux problèmes auxquels les Canadiens sont confrontés aujourd'hui, comme les changements climatiques, le logement abordable et la sécurité alimentaire, pour n'en nommer que quelques-uns?
Les collèges se sont montrés à la hauteur en augmentant leur capacité à soutenir la recherche axée sur des défis, améliorant ainsi le bien-être social et économique du Canada. Pourtant, ils ne disposent que de 2,9 % du budget fédéral pour la recherche. Ce comité a l'occasion d'aider à redéfinir et à recadrer le rôle des collèges en tant que partenaires à part entière et de valeur égale dans l'écosystème fédéral de financement de la recherche.
Je viens de mentionner les collèges en tant que partenaires à part entière et de valeur égale, ce qui m'amène à mon deuxième point sur l'admissibilité. En ce moment, le système fédéral de financement de la recherche utilise des paramètres comme le nombre de publications, le financement précédemment reçu des trois organismes subventionnaires, la titularité d'une chaire de recherche ou le nombre de professionnels hautement qualifiés pour octroyer les fonds. Ce ne sont pas les critères de mesure des collèges. Nous parlons plutôt de retombées.
On demande aux collèges d'avoir des fonctions administratives et une diligence raisonnable similaires à celles des universités dans les domaines liés à la sécurité des données de recherche, au transfert de technologies ou à la gestion de la propriété intellectuelle, au respect des normes éthiques et à la conformité en matière de soins aux animaux. Les collèges ne peuvent pas assumer le même niveau de fonctions administratives que les universités sans avoir un modèle de financement des coûts indirects similaire. La situation inéquitable et l'inadmissibilité des collèges à recevoir les mêmes sommes des programmes de soutien à la recherche doivent être réévaluées.
Enfin, je passe à mon dernier point qui porte sur les retombées. Les collèges sont profondément ancrés dans leur économie régionale. Liés à l'industrie, les collèges sont appelés à aider à relever les défis concrets qui sont présentés par des partenaires externes en leur fournissant des solutions concrètes qu'ils peuvent mettre en œuvre immédiatement. Les liens entre le défi, la solution et la commercialisation représentent les retombées. Ces retombées sont évaluées selon la croissance des revenus, la création d'emplois, l'innovation et la croissance économique grâce à la commercialisation.
Le Collège Olds se classe en deuxième position parmi les collèges du pays à l'égard des retombées de la recherche. Depuis sa création en 2018, la ferme intelligente, pierre angulaire de la recherche au Collège Olds, a soutenu 263 entreprises et organisations, ainsi que 142 projets. Ce travail a donné lieu à 394 améliorations de processus et de produits, en plus d'entraîner la création de plus de 720 emplois. Il a apporté plus de 811 millions de dollars aux entreprises avec lesquelles nous avons collaboré, ce qui se répercute directement sur l'économie canadienne. Cela représente plus de 6,39 millions de dollars par petite et moyenne entreprise avec laquelle nous travaillons. Mesdames et messieurs les membres du Comité, c'est ce qu'on appelle des retombées.
Le secteur des collèges a des retombées importantes sur l'économie canadienne. Cela me ramène à ma question initiale: la répartition des fonds fédéraux pour la recherche correspond-elle aux priorités des Canadiens? Les investissements des Canadiens dans notre écosystème de recherche ont-ils des retombées directes sur les choses qui comptent le plus pour eux, à savoir l'emploi, la sécurité alimentaire, les changements climatiques, le logement abordable, etc.?
Les Canadiens considèrent-ils leur investissement comme rentable? Cet investissement produit‑il les retombées et les résultats auxquels ils s'attendent?
Merci beaucoup au Comité. Je suis prêt à répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs les membres du Comité. Je tiens à vous remercier de l'invitation. Je me réjouis d'être de retour.
Je dirai d'abord que l'Université Ontario Tech est un établissement spécialisé dans les sciences, la technologie, l'ingénierie et les mathématiques, ou les STIM, qui compte environ 12 000 étudiants. Nous sommes situés à Oshawa et fiers de nous trouver dans la région de Durham.
Nous ne cherchons pas à être une université offrant toutes les disciplines; nous connaissons nos points forts, l'énergie et le génie, et nous nous concentrons sur eux. Mes observations aujourd'hui porteront sur la manière dont le Canada peut s'attaquer à deux problèmes majeurs liés à la recherche.
D'abord, le Canada a un problème de productivité. Nous sommes moins productifs par habitant chaque année et nous avons pris du retard par rapport à nos pairs traditionnels dans le monde. Comme nous le savons, même si le gouvernement fédéral a investi 3,42 milliards de dollars dans la recherche en 2021‑2022, le cœur du problème de productivité, c'est que le Canada a pris beaucoup de retard par rapport à ses pairs à l'international. En 2021, le Canada n'a investi que 1,7 % de son PIB dans la recherche-développement pendant que le taux s'établit à 3,5 % pour les États‑Unis, à 3,3 % pour le Japon, à 3,1 % pour l'Allemagne et la liste ne s'arrête pas là.
Les programmes universitaires de recherche-développement sont de grands moteurs de l'innovation et de la croissance économique au Canada. Les universités réalisent plus de 40 % de l'ensemble de la recherche-développement au Canada, ce qui génère une activité économique de plus de 55 milliards de dollars par an et soutient 680 000 emplois directs et indirects dans des collectivités de toutes tailles, y compris dans la région de Durham. Cependant, en ce qui concerne le financement de la recherche, le Canada est loin derrière ses pairs, qui ont fait de nouveaux investissements importants pour soutenir la formation avancée en recherche.
À l'Université Ontario Tech, nous sommes reconnus internationalement pour nos capacités de recherche, et notre réputation maintient sa trajectoire impressionnante: nous avons décroché le titre d'université de recherche canadienne de l'année en 2023. En fait, Research Infosource a publié récemment son rapport quinquennal sur les universités en soulignant un certain nombre de domaines de recherche en croissance, ce qui est, selon moi, pertinent pour notre conversation aujourd'hui.
Nous sommes classés au premier rang au Canada pour la croissance en pourcentage des publications axées sur la collaboration intersectorielle. Cela montre l'importance de la collaboration dans la recherche. Nous occupons la deuxième place au Canada en ce qui concerne la croissance en pourcentage des revenus de la recherche d'entreprises, ce qui signifie que nous travaillons avec des sociétés pour résoudre des problèmes concrets. Nous sommes au deuxième rang au Canada pour la croissance en pourcentage des publications s'appuyant sur la collaboration internationale, ce qui signifie que nous résolvons des dilemmes de recherche qui se posent dans le monde entier.
Le revenu total de la recherche universitaire dépasse maintenant 23 millions de dollars par an et augmente d'environ 8 % chaque année. L'Université Ontario Tech peut se targuer d'une forte croissance du revenu de la recherche à but non lucratif, du revenu de la recherche gouvernementale internationale et de la collaboration internationale. Une enquête internationale récente nous a classés parmi les trois meilleures écoles d'ingénierie, et nous en sommes extrêmement fiers. Nous sommes des chefs de file de la recherche-développement.
Le problème de la recherche-développement, c'est qu'il n'y a pas eu de croissance de la productivité depuis très longtemps. Au cours des 40 dernières années, nous avons considérablement perdu du terrain par rapport à d'autres pays. Selon la Banque du Canada, trois éléments contribuent à renforcer la productivité: l'intensité du capital, la composition du travail et la productivité multifactorielle. Tous ces éléments soulignent l'importance du marché de l'emploi et de la formation poussée dans des domaines comme l'intelligence artificielle, qui permettront d'améliorer la productivité.
L'Université Ontario Tech est en bonne position pour répondre à cette demande du marché du travail. C'est par l'entremise des programmes d'informatique, de génie, de commerce et de technologies de l'information, d'analyse commerciale et d'intelligence artificielle, où nous disposons de programmes de recherche très bien établis, que nous serons en mesure de répondre à nos besoins en main-d'œuvre pour contrer les problèmes de productivité. Nous avons besoin de cette recherche de pointe et de ces idées qui prennent forme dans l'esprit de nos étudiants et s'épanouissent lorsqu'ils entrent sur le marché du travail.
Comme nous le savons, le nombre et le montant des bourses d'études supérieures canadiennes n'ont pas suivi le rythme de l'inflation ou de la croissance de la population d'étudiants diplômés. On estime que, chaque année, des milliers de nouveaux titulaires de doctorat quittent le Canada pour poursuivre leur carrière à l'étranger, ce qui représente une perte annuelle de 740 millions de dollars pour le pays. C'est un grave problème pour notre avenir et notre croissance.
Nous exhortons le Comité à se concentrer sur les façons dont le gouvernement peut garantir que des fonds suffisants sont mis à la disposition de toutes les universités et accessibles aux chercheurs des établissements de toutes tailles qui soumettent des demandes fructueuses de subventions à la recherche.
Nous sommes un exemple éclatant d'un établissement qui n'a que 20 ans, mais qui doit se mesurer au U15 et à d'autres qui ont déjà une longue expérience. Nous sommes très fiers des chaires de recherche du Canada dont nous disposons et de la trajectoire que nous prenons, mais nous nageons indéniablement à contre-courant.
Chaque université a son créneau concurrentiel. À l'Université Ontario Tech, nous nous concentrons sur tout ce qui touche l'énergie, le génie et les STIM en général. En fait, environ 60 % de nos programmes sont dans les domaines des STIM, ce qui dépasse la moyenne provinciale de plus de 20 %.
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Certains des défis auxquels nous sommes confrontés dans le domaine de l'agriculture font partie de ce que l'on appelle le grand défi mondial: comment continuer à nourrir plus de gens sur moins de terres en réduisant les effets négatifs de l'agriculture commercialisée? Comment réduire notre empreinte carbone tout en maintenant les rendements sur une superficie en constante diminution?
La taille des exploitations individuelles augmente, mais, au niveau mondial, le territoire utilisé diminue. Ce défi entraîne une plus grande intégration des technologies. C'est pourquoi nous avons des programmes sur l'intégration des technologies dans l'agriculture.
Pour nos étudiants, parce que nous sommes l'école de l'agriculture et de la technologie, l'intégration des deux est absolument fondamentale pour comprendre l'avenir de l'agriculture.
Je vais vous donner un exemple concret. La toute dernière moissonneuse-batteuse John Deere possède plus d'ordinateurs de bord qu'une navette spatiale. Avec 32 ordinateurs de bord, une moissonneuse-batteuse moderne se conduit pratiquement toute seule, mais elle ne s'entretient pas toute seule. Un soutien technique est nécessaire pour que l'agriculteur ou le producteur puisse bénéficier des services essentiels pour continuer à produire à l'échelle qui nourrit littéralement le monde.
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Bien sûr. Les partenariats que nous entretenons avec l'industrie sont à la base de notre travail. Si nous avons des retombées de centaines de millions de dollars sur l'économie régionale et l'économie nationale, la quasi-totalité du soutien que nous recevons vient directement de l'industrie. Notre profil de recherche, même s'il est un peu soutenu par les trois organismes, est principalement financé par l'industrie elle-même.
Nous avons des liens directs avec les joueurs de l'industrie parce qu'ils font appel à nous pour tout simplement résoudre des problèmes qu'ils ont. Dans le cadre de notre rôle, nous ne pouvons pas attendre qu'un doctorant publie un article qui aboutira à un résultat dans quatre ans. Nous avons besoin de solutions en temps opportun. Pour nous, le délai d'exécution est très court.
Les partenariats que nous avons conclus nous permettent de continuer à faire avancer la recherche, qu'il s'agisse d'étudier la séquestration du carbone, la fixation de l'azote, le soutien des eaux souterraines, la pureté de l'air et la propreté de l'eau ou la productivité des sols, et j'en passe.
Quel effet cela a‑t‑il sur nos étudiants? Plus de 60 étudiants sont directement liés à la recherche au collège. Ils sont employés par les entreprises et par le collège lui-même pour soutenir la recherche dans ces entreprises.
D'un point de vue pédagogique, les relations que nous entretenons avec nos partenaires industriels nous permettent de recevoir régulièrement de l'équipement sous forme de dons. Toutes les quatre semaines, ces dons d'équipement sont envoyés à nos laboratoires afin que les étudiants puissent travailler sur les technologies les plus récentes et les plus performantes, qu'ils verront littéralement sur le terrain à la fin de leurs études. Sans ces partenariats, nous ne pourrions pas faire ce que nous faisons au collège. Chaque jour, dans nos établissements de formation sur les corps de métier et les métiers spécialisés, nous avons entre 7,5 et 8 millions de dollars d'équipement en prêt. Sans nos partenaires industriels, nous n'aurions pas les fonds nécessaires pour en faire une pratique durable au collège.
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Je vous remercie de la question. C'est une situation insoluble avec laquelle nous composons depuis nos débuts dans la recherche, il y a environ 20 ou 25 ans. Le troisième point que j'ai soulevé portait aussi sur l'admissibilité. S'il y a une iniquité dans le système, c'est notamment en raison du fait que les collèges n'ont tout simplement pas droit à certains fonds.
C'est la façon dont les programmes sont structurés. Pour les subventions d'investissement dans les infrastructures que le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie a offertes pendant des années, les collèges étaient admissibles. Nous sommes aussi admissibles aux nouvelles subventions de mobilisation. Toutefois, les fonds des subventions de mobilisation sont beaucoup moins élevés que ceux des subventions de renforcement de l'innovation, ce qui signifie que l'admissibilité est limitée.
Des gens ont déjà fait valoir au Comité que les collèges souhaitent être titulaires de chaires de recherche du Canada. Cependant, selon les critères d'évaluation de ces chaires, les collèges ne sont pas admissibles. Peu importe l'étendue des fonds du Programme d'innovation dans les collèges et la communauté et l'ampleur du bassin de candidats au sein d'un établissement donné, lorsqu'on est inadmissible, il n'y a rien à faire. Il s'agit donc de créer cette équité.
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Je vais donner un exemple. En raison de son emplacement et de son histoire, notre université est extrêmement forte dans le domaine de l'énergie nucléaire. Nous savons tous qu'il y a une renaissance dans ce domaine, qu'il s'agisse des petits réacteurs modulaires ou des centrales de base.
Pour faire progresser le Canada et le monde, il faut des établissements comme le nôtre, qui offre le seul programme de premier cycle universitaire en génie nucléaire, suivi d'une maîtrise et d'un doctorat en génie nucléaire. Ce genre de talent spécialisé est nécessaire pour faire passer la recherche du laboratoire au petit réacteur modulaire qui n'existe pas encore.
C'est un parfait exemple de technologie dans laquelle le gouvernement fédéral doit investir pour que nous puissions démontrer, au Canada, le bien-fondé du concept au moyen de la technologie du réacteur CANDU, voire d'autres technologies de petits réacteurs modulaires qui fonctionnent sur le terrain au Canada, puis nous mettre à vendre ces actifs à l'étranger. D'ailleurs, je participe aux premiers pourparlers à cet effet.
Notre capacité concurrentielle à l'échelle internationale dépend du sérieux avec lequel nous prenons la recherche qui dirigera l'industrie et les industries qui se situent à l'avant-plan du commerce international, ainsi que les domaines où le Canada, par sa présence et son empreinte, est déjà un chef de file à l'heure actuelle. Évidemment, les domaines où il aspire à devenir un chef de file dans l'avenir sont également très importants dans cette discussion, mais c'est dans les domaines où nous sommes déjà un chef de file que les investissements fédéraux peuvent aider l'écosystème à progresser plus rapidement en mettant à profit nos capacités de manière plus efficace.
Vous avez tout à fait raison. À notre établissement, environ 16 % des étudiants des cycles supérieurs jouissent de financement fédéral, une proportion plutôt élevée en fait comparativement à la situation chez nos pairs. Cela montre la véritable importance de financer nos travaux de recherche et, bien sûr, nos professeurs. Car, comme vous l'avez sans doute entendu maintes fois, ce sont nos professeurs qui aident l'université à fournir des postes d'adjoint à la recherche et d'assistant d'enseignement. Fait encore plus important, les professeurs attirent ces gens en offrant des occasions et des bourses au moyen de leurs subventions.
Le seul moyen d'être concurrentiels, c'est de combiner les bourses fédérales, les bourses provinciales — quoiqu'elles se raréfient — et les offres de l'établissement provenant des fonds de subventions destinés au corps professoral. Or, la diminution, au fil du temps, de la valeur de ces fonds de subventions en dollars réels réduit considérablement notre capacité à attirer des étudiants et à les retenir au Canada.
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Merci, monsieur le président.
Je remercie les deux témoins de leur présence aujourd'hui. Leur témoignage est fascinant.
Je vais partager mon temps de parole avec le député Turnbull.
Monsieur Murphy, avant d'exercer vos fonctions actuelles, vous étiez doyen de l'École de gestion Ted Rogers, à l'Université métropolitaine de Toronto. Évidemment, vous êtes maintenant président et vice-chancelier de l'Université Ontario Tech.
Pourriez-vous nous expliquer en quoi le fait qu'on se situe dans une grande ville ou dans une municipalité plus petite, ou la taille de l'établissement d'enseignement fait une différence en ce qui concerne la demande et l'obtention de financement pour la recherche?
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D'après mon expérience au sein de trois universités de l'Ontario, je dirais que le fait que l'établissement soit situé ou non dans une ville majeure n'importe pas autant que les antécédents de cet établissement en matière de subventions. Les responsables des organismes subventionnaires qui examinent les subventions — comme je l'ai fait — sont des chercheurs accomplis. En général, ils sont issus d'un établissement membre du U15, mais de plus en plus, on inclut d'autres établissements à mesure qu'ils se démarquent.
Par exemple, au fil des ans, l'Université métropolitaine de Toronto, anciennement l'Université Ryerson, s'est établie et obtient de plus en plus de subventions. Je vois la même chose se produire pour l'Université Ontario Tech. Il faut faire ses preuves, se tailler une place au sein de partenariats élargis, diriger ces partenariats, etc.
Il faut du temps pour se démarquer. Ce n'est pas toujours un processus très efficace. Pour faire un lien avec la question de Michelle Rempel Garner, le financement n'est pas toujours octroyé en fonction du mérite ou à l'établissement le mieux disposé à faire le travail efficacement. On s'intéresse surtout à savoir qui fait traditionnellement ce genre de recherche.
Il est très important de souligner que chaque université a son domaine d'excellence. Selon moi, il faut pouvoir cibler les domaines où l'établissement peut effectivement exploiter pleinement ses capacités.
La soufflerie ACE est unique au monde. Elle est à la fois géothermique et aérodynamique. C'est l'endroit où les entreprises de Silicon Valley et le reste du monde viennent mettre à l'essai leurs véhicules électriques, leurs véhicules autonomes, leurs vélos, et j'en passe. Même l'équipe canadienne de ski l'utilise. C'est la recherche appliquée à son meilleur. C'est la rencontre entre l'ingénierie et le facteur humain. Nous avons entendu beaucoup de renseignements dépassés dans les témoignages. De nos jours, les universités font de la recherche tout aussi appliquée que les collèges.
Nous effectuons des travaux à l'avant-garde des véhicules électriques de demain. L'un des principaux problèmes des véhicules électriques est le bruit. En l'absence du bruit du moteur traditionnel, le vent dans un véhicule électrique semble très bruyant. L'une des choses auxquelles nos étudiants et nos chercheurs travaillent main dans la main avec les fabricants est une solution pour assourdir le vent dans les véhicules électriques afin d'en rendre l'habitacle plus agréable et d'y réduire le bruit. C'est d'ailleurs un inconvénient important qui fait hésiter les consommateurs à acheter un véhicule électrique.
Nous travaillons également aux véhicules autonomes...
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je reviens au sujet de l'étude d'aujourd'hui, qui est la concentration du financement de la recherche au Canada.
Monsieur Cecil, je poursuis avec vous.
Un rééquilibrage du financement de la recherche nécessiterait-il qu'on cesse de faire une distinction, notamment entre les collèges, les cégeps, les centres collégiaux de transfert de technologie, comme on les appelle au Québec, et les centres d'accès à la technologie, dans le reste du Canada, en les comparant aux universités dans l'attribution des bourses pour certains programmes où la recherche appliquée est importante, et en se concentrant davantage sur les retombées que cela apporterait aux petites et moyennes entreprises, notamment, et à l'économie locale?
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Je suis entièrement d'accord avec ce que vous dites.
Il faut rendre les règles du jeu équitables dans tout l'écosystème. C'est dans l'intérêt de la population canadienne. Les Canadiens s'attendent à ce que les représentants élus et les fonctionnaires au sein des organismes gouvernementaux gèrent les deniers publics de manière judicieuse et obtiennent en leur nom des résultats qui répondent à leurs besoins.
Éliminer la distinction entre les cégeps, les collèges et les universités, uniformiser l'admissibilité et créer un système équitable pour favoriser une approche qui tient compte de l'ensemble de l'écosystème sera extrêmement avantageux pour les Canadiens.
J'oserais dire que le Comité a l'occasion d'avoir une incidence générationnelle sur la capacité concurrentielle du Canada à l'échelle mondiale en réimaginant l'écosystème du financement fédéral de la recherche. Si nous devenions une puissance mondiale de la recherche appliquée — c'est‑à‑dire de la recherche ayant une incidence sur les véhicules électriques, comme l'a mentionné mon estimé collègue, ou les nouvelles façons de nourrir le monde —, cela changerait la perception de la recherche canadienne dans le monde. Cela aurait des répercussions sur l'ensemble du XXIe siècle.
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Je suis également un diplômé du Collège Red River. À l'époque, le collège avait des liens solides avec la communauté des gens d'affaires et c'est toujours le cas aujourd'hui. Comme je l'ai dit, il est bon d'avoir ce genre de vision dans la salle.
Je vous remercie tous les deux de votre témoignage et de vos réflexions au sujet de cette étude de la répartition du financement du gouvernement fédéral entre les établissements postsecondaires du Canada. Si vous avez des renseignements supplémentaires à nous communiquer, veuillez les soumettre au greffier.
Avant de lever la séance, je rappelle aux collègues que nous allons bientôt entamer l'étude de la relation entre l'Arctique canadien et les changements climatiques. Vous devez soumettre vos listes de témoins d'ici le lundi 22 avril. Si vous pouviez les faire parvenir au greffier, cela l'aidera à faire son travail.
Sommes-nous d'accord pour lever la séance?
Des députés: D'accord.
Le président: Merci beaucoup.