:
Chers collègues, je déclare la séance ouverte.
[Français]
Je vous souhaite la bienvenue à la neuvième réunion du Comité permanent de la science et de la recherche.
[Traduction]
Le Bureau de régie interne exige que les comités adhèrent aux protocoles sanitaires suivants, qui sont en vigueur jusqu'au 23 juin 2022. Toutes les personnes qui souhaitent entrer dans l'enceinte parlementaire doivent être entièrement vaccinées contre la COVID‑19. Toutes les personnes présentes doivent porter un masque, à l'exception des membres qui sont à leur place pendant les délibérations. Veuillez communiquer avec le greffier du Comité pour obtenir de plus amples renseignements sur les mesures préventives pour la santé et la sécurité.
En tant que présidente, je ferai appliquer ces mesures. Comme toujours, chers collègues, je vous remercie de votre coopération.
[Français]
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride, conformément à l'ordre adopté par la Chambre des communes le 25 novembre 2021.
[Traduction]
J'aimerais énoncer quelques règles à suivre. Des services d'interprétation sont disponibles pour cette réunion. Vous pouvez vous exprimer dans la langue officielle de votre choix. Au bas de votre écran, vous avez le choix entre le parquet, le français ou l'anglais. Lorsque vous ne parlez pas, votre microphone doit être en sourdine. Le greffier du Comité et moi allons tenir une liste d'interventions pour tous les membres.
Chers collègues, je suis ravie que de merveilleux témoins se joignent à nous ce soir.
De BioCanRx, nous recevons Mme Stéphanie Michaud, présidente-directrice générale, et M. John Bell, directeur scientifique. De STEMCELL Technologies Inc., nous accueillons le Dr Allen Eaves, président-directeur général. Et de l'Université du Québec à Rimouski, nous recevons M. François Deschênes, recteur, et M. Etienne Carbonneau, directeur, Soutien à l'internationalisation et cadre-conseil en matière de relations gouvernementales.
Nous allons maintenant entendre les déclarations de nos témoins. Chaque groupe disposera de cinq minutes.
Nous allons commencer ce soir avec BioCanRx, pour cinq minutes, s'il vous plaît.
[Français]
Madame la présidente, membres du Comité, premièrement, nous tenons à vous remercier de cette invitation. Nous espérons que notre témoignage fournira un point de vue et des données uniques à votre étude importante au sujet des réussites, des défis et des possibilités en matière de science au Canada.
[Traduction]
Je suis Stéphanie Michaud. Je suis la présidente-directrice générale de BioCanRx, un organisme sans but lucratif lancé en 2015 dont l'objectif unique est d'accélérer la mise au point d'immunothérapies contre le cancer au profit des patients. Je suis ravie d'être accompagnée aujourd'hui par M. John Bell, notre directeur scientifique et architecte du réseau BioCanRx.
BioCanRx travaille à concevoir une technologie et à bâtir un tissu conjonctif entre les secteurs qui sont investis dans notre mission à laquelle ils se conforment afin de faire ce qui s'impose pour faire progresser une technologie vers un essai clinique. Le résultat est un écosystème translationnel canadien hautement productif dans le domaine de l'oncologie.
Pour donner au Comité un exemple de notre dévouement à notre mission et de la productivité qui en découle, de 2005 à 2015, moins de 1 % des essais cliniques en oncologie au Canada étaient fondés sur des découvertes faites dans nos laboratoires. En 2020, BioCanRx avait doublé ce chiffre.
Je vais maintenant céder la parole à M. Bell.
Je suis John Bell. Je suis scientifique principal à l'Institut de recherche de l'Hôpital d'Ottawa et professeur de médecine à l'Université d'Ottawa. Je suis actuellement le directeur scientifique de BioCanRx.
Le cancer reste l'empereur de toutes les maladies. Il est à l'origine de plus de 85 000 décès au Canada cette année, et ce chiffre ne cesse d'augmenter. Il laisse un énorme carnage économique et sociologique dans son sillage.
Toutefois, la bonne nouvelle qui se profile à l'horizon est l'élaboration d'une toute nouvelle stratégie de traitement du cancer qui consiste à entraîner le système immunitaire du patient pour qu'il puisse reconnaître, attaquer et éliminer son propre cancer. Les scientifiques canadiens ont apporté des contributions clés à la conception de ce nouveau domaine de l'immunothérapie du cancer. Cependant, ce qui m'a particulièrement frustré, c'est de voir ces découvertes canadiennes transformées en produits à l'extérieur de nos frontières et, pire encore, de voir les patients canadiens atteints du cancer avoir un accès retardé, limité ou nul aux médicaments révolutionnaires qui ont été mis au point grâce à la science financée par le Canada.
Il m'est apparu évident, à la fois en tant que scientifique universitaire et en tant qu'entrepreneur, qu'il y avait une lacune importante en matière de financement stratégique et de coordination au Canada, ce qui rendait très difficile, voire impossible, la transformation des découvertes en laboratoire et biomédicales en molécules thérapeutiques dans notre propre pays. C'est ce qui m'a poussé à présenter une demande au programme des Réseaux de centre d'excellence pour former BioCanRx et créer ce qui est devenu, à tous les égards, un écosystème translationnel très efficace et fructueux. Puisque nous nous appuyons sur l'excellence existante en matière de science et de soins cliniques au Canada, nous sommes en mesure d'accélérer de manière rentable la sortie des découvertes du laboratoire et leur mise à l'essai.
Permettez-moi maintenant de vous donner deux exemples où nous avons été en mesure de répondre rapidement aux besoins de patients atteints du cancer au Canada.
Tout d'abord, en réponse à la pandémie, notre écosystème a rapidement mobilisé son moteur d'expertise en immunologie dans le cadre d'essais cliniques destinés aux patients atteints du cancer en cours de traitement afin de les aider à résister à une infection à la COVID‑19. L'essai visait à recruter 1 500 Canadiens, et depuis l'idée jusqu'au lancement de l'essai, tout s'est déroulé en six semaines. C'est vraiment la vitesse de l'éclair pour ce genre d'activités dans le secteur de la biotechnologie. Cela n'a pu se produire que parce que nous disposons d'un réseau très bien coordonné de scientifiques, de cliniciens et de partenaires industriels motivés, soutenu par un système gouvernemental agile.
Un second exemple est la thérapie par lymphocytes T à récepteur antigénique chimérique, CAR‑T. C'est un type de thérapie immunitaire qui exploite la puissance des cellules immunitaires d'un patient pour traiter son propre cancer. Entre 2016 et 2018, 63 études cliniques ont permis aux patients américains d'accéder à cette thérapie vitale. Au cours de cette même période, seulement deux études cliniques sur les cellules CAR‑T commanditées par les grandes sociétés pharmaceutiques ont été menées au Canada. Elles se déroulaient dans de grands centres urbains et offraient donc un accès très limité à la grande majorité des patients canadiens qui auraient pu en bénéficier.
Les scientifiques et cliniciens de BioCanRx se sont sentis obligés d'utiliser leurs compétences, leur savoir-faire et leur infrastructure collective pour renverser la situation, et je peux vous dire que nous fabriquons maintenant nos propres produits thérapeutiques à base de cellules CAR‑T fabriqués au Canada pour le traitement des patients canadiens de façon très rentable. Grâce à ce programme, nous avons été les premiers à fournir des produits personnalisés fabriqués au point de service pour les patients atteints de leucémie et de lymphome réfractaires, dans le but de rendre ce genre de traitements accessibles aux Canadiens, où qu'ils vivent dans notre pays.
Nous espérons que notre réseau pourra continuer à permettre aux innovateurs scientifiques de tous les secteurs de tirer parti des infrastructures et de l'expertise canadiennes existantes tout en mettant au point leurs technologies en sol canadien.
Cependant, avec l'élimination du programme des RCE, nous sommes inquiets de ne plus être en mesure de maintenir notre soutien au développement préclinique et clinique pour ceux qui en ont le plus besoin — les patients canadiens — et nous exhortons fortement le gouvernement à y réfléchir et à continuer de financer les organisations qui ont fait leurs preuves en répondant à un besoin non satisfait au Canada, comme BioCanRx.
Nous sommes très reconnaissants de l'occasion de venir vous rencontrer et de témoigner ici aujourd'hui.
Merci.
:
Merci, madame la présidente.
Je remercie les membres du Comité de nous recevoir aujourd'hui.
Je m'appelle François Deschênes et je suis le recteur à l'Université du Québec à Rimouski, l'UQAR. Je suis accompagné d'Étienne Carbonneau, du siège social de l'Université du Québec.
L'UQAR est une université située dans l'Est‑du‑Québec, à Rimouski, mais en réalité, elle couvre une très grande région qui comprend Chaudière‑Appalaches, le Bas‑Saint‑Laurent, la Gaspésie, les Îles‑de‑la‑Madeleine et la Côte‑Nord. Bref, c'est un territoire à peu près grand comme l'Islande.
L'Université compte environ 6 700 étudiants qui sont répartis sur ce très vaste territoire, qui a comme particularité d'être peu densément peuplé et d'avoir beaucoup de milieux ruraux. Cela fait en sorte qu'en nos murs, environ les deux tiers de nos étudiants et étudiantes sont des étudiants de première génération dont les parents n'ont pas fréquenté l'université et ne détiennent pas de diplôme universitaire. Nous osons donc espérer que nous apportons une énorme contribution aux régions en matière de formation de la relève, mais aussi d'attraction et de rétention, de sorte que les organisations puissent se développer, offrir des services de qualité équivalente et y demeurer. C'est donc un rôle important.
Comme cela a été souligné tout à l'heure, et la présence d'Étienne Carbonneau en témoigne, nous sommes membres du grand réseau de l'Université du Québec, qui compte 10 universités et un peu plus de 97 000 étudiants. Cela en fait un réseau d'envergure à l'échelle canadienne.
Je tiens à mentionner d'emblée un élément important: je suis ici devant vous aujourd'hui pour vous parler de la recherche qui se fait dans les universités de plus petite et moyenne taille, qui se trouvent souvent hors des grands centres, donc en région.
Ensuite, il y a un mythe que j'aimerais bien dissiper: il n'existe pas deux catégories d'universités, c'est-à-dire les universités de recherche et les autres. Toute université a en son sein des professeurs qui, dans leurs tâches, font de la formation et de la recherche et offrent des services à la collectivité. Pour pouvoir se développer, il est important que ces chercheurs puissent avoir accès à du financement de recherche.
À titre d'exemple, depuis environ 10 ans, année après année, malgré sa taille relativement petite, l'UQAR s'est classée parmi les trois meilleures universités du Canada dans sa catégorie sur le plan de la recherche, de l'intensité, de la productivité, des dollars de subvention détenus, mais aussi de la qualité. Sur le plan de la croissance du financement en recherche, au cours des 20 dernières années, notre université s'est classée troisième au Canada, toutes catégories confondues, avec une croissance de 407 %. Cela démontre qu'il n'existe pas deux catégories d'universités.
Évidemment, nous faisons de la recherche pour la formation, mais aussi pour développer des connaissances de pointe. Nos professeurs, qui vivent dans le milieu, sont donc bien au fait aussi des enjeux propres aux régions dans lesquelles ils habitent. Bien souvent, ces recherches sont teintées par la réalité du milieu, ce qui fait qu'on développe des connaissances transférables dans ces régions, ce qui est important.
Par exemple, nous avons des travaux sur l'organisation des soins de santé dans les régions éloignées et rurales. Nous faisons aussi beaucoup de recherche sur le monde maritime, puisque nous sommes en bordure du fleuve et de l'estuaire du Saint‑Laurent. Cela a aussi teinté nos recherches, ce qui nous a permis d'assumer un certain leadership et de créer le Réseau Québec maritime.
Ce qu'il faut aussi retenir, c'est la difficulté qu'éprouvent les petites et moyennes universités à accéder à du financement de recherche. Chez nous, environ le tiers ou le quart de nos professeurs ne détiennent pas de financement de recherche. C'est plus difficile d'accès. Imaginez cela: des détenteurs de doctorat au Canada n'ont pas les moyens de faire de la recherche.
Cela illustre la situation à l'Université du Québec à Rimouski, mais plusieurs autres universités au Canada vivent la même chose. On se prive ainsi de cerveaux qui pourraient trouver de nouvelles idées. Personne n'est capable de prédire d'où viendront les bonnes idées. Il est donc important d'avoir des programmes adaptés à notre réalité. La réalité d'une plus petite université, c'est que les professeurs donnent de nombreux cours, souvent très différents, plutôt qu'un seul ou deux cours. Ils ont donc moins de temps à consacrer à la recherche. Cette réalité doit être prise en considération adéquatement au moment de l'élaboration des programmes, mais également lors de l'évaluation des projets, pour soutenir la diversité qui existe.
Par ailleurs, les quotas établis à l'échelle canadienne pour la Fondation canadienne pour l'innovation, la FCI, et le Programme des chaires de recherche du Canada sont souvent basés sur le financement antérieur. Il y a donc déjà un biais qui favorise la concentration du financement.
Les études montrent que les premiers dollars investis en recherche et le rendement des investissements sont importants. Alors, donnons aux chercheurs de partout les moyens de faire de la recherche.
C'est le grand message que je souhaite envoyer.
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Merci, distingués membres du Comité permanent de la science et de la recherche.
Merci, madame la présidente.
Je commencerai par dire que je m'adresse à vous depuis les territoires traditionnels, ancestraux et non cédés des nations Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh.
En tant que président-directeur général de STEMCELL Technologies, je suis heureux d'avoir l'occasion de parler aux députés des contributions de STEMCELL à l'écosystème canadien de la science et de la recherche.
STEMCELL Technologies est la plus grande entreprise de biotechnologie au Canada. Elle compte plus de 1 700 employés dans le monde, dont 1 200 en Colombie-Britannique. Axée sur la recherche, l'entreprise fabrique des produits qui soutiennent les sciences de la vie, y compris certains des ingrédients qui entrent dans la composition des tests et des vaccins pour la COVID.
Depuis sa création en 1993, l'entreprise a toujours été rentable, avec un taux de croissance annuel moyen de 20 %. Cette année, le chiffre d'affaires dépassera les 400 millions de dollars. L'entreprise étant axée sur l'exportation, 97 % de nos ventes se font à l'extérieur du Canada, ce qui nous permet d'obtenir des dollars d'exportation qui ont deux à trois fois plus de valeur que les dollars générés au sein d'une seule économie.
Avec notre taux de croissance actuel, les ventes atteindront 2 milliards de dollars dans 10 ans. Pour gérer cette croissance, nous devons embaucher et former 4 000 nouveaux employés. La plupart d'entre eux auront besoin d'une formation complémentaire en cours d'emploi, et ils devront suivre certains des 500 cours offerts à l'interne. Cela contribue à atténuer la pénurie de personnes détenant une formation en biofabrication au Canada. Cela dit, STEMCELL peut compter sur des pays comme l'Irlande, qui dispose d'un programme national de formation en biopharmacie. STEMCELL compte actuellement plus de 80 diplômés irlandais, dont la plupart ont suivi cette formation et ont travaillé dans le secteur biopharmaceutique en Irlande.
STEMCELL est connu mondialement pour la nouveauté et la qualité de ses produits. La recherche derrière ces produits ainsi que la conception et la fabrication de ces derniers se fait à Vancouver. Nous commercialisons aussi des produits fabriqués par d'autres sociétés. Avec des milliers de clients dans le monde, c'est plus de 3 000 produits qui sont utilisés pour la recherche en thérapie cellulaire, médecine régénérative, ingénierie tissulaire, immunothérapie et thérapie génique.
Au départ, nos produits étaient uniquement destinés à la recherche. Aujourd'hui, un grand nombre d'entre eux font l'objet d'essais cliniques dans l'espoir qu'ils seront utilisés chez des patients. Pour lui permettre de fabriquer des produits cliniques, STEMCELL a sollicité une aide fédérale afin de construire les installations nécessaires. Ainsi, en 2017, nous avons eu un prêt de 22,5 millions de dollars du fonds d'innovation scientifique fédéral, somme que la province de la Colombie-Britannique a égalée. Ces 45 millions de dollars ont ensuite été doublés par STEMCELL grâce à un prêt de 90 millions de dollars d'un consortium bancaire. Appelé « project railway », ce projet de 138 millions de dollars est en passe d'être achevé avec succès, et sa mise en œuvre permettra de créer 675 emplois dans le secteur de la bioproduction.
Malheureusement, la pandémie de COVID‑19 a de nouveau mis en évidence la dépendance du Canada à l'égard des fournisseurs étrangers, cette fois pour la fabrication des ingrédients nécessaires aux tests viraux et aux vaccins. Pour fabriquer ces ingrédients, STEMCELL a fait une proposition au Fonds stratégique pour l'innovation appelée « projet bedrock ». La proposition est assortie de la condition que le financement de contrepartie provienne de la Colombie-Britannique. Les membres du Comité ici présents sont priés de rappeler à nos collègues du gouvernement que cet investissement s'inscrit dans la stratégie du Canada en matière de biofabrication et de sciences de la vie, stratégie qui vise à améliorer la résilience à long terme du Canada en cas de pandémie.
En conclusion, nous sommes reconnaissants envers le gouvernement fédéral d'avoir fait du soutien à la biofabrication un enjeu prioritaire. Toutefois, il convient de noter que les principaux pays du G7 — les États-Unis, l'Allemagne et le Japon — consacrent chacun plus de 3 % de leur PIB à la recherche, alors que le Canada plafonne à la moitié de ce pourcentage, soit 1,7 % de son PIB. STEMCELL est d'avis qu'il est impératif que le Canada dépense davantage pour les entreprises canadiennes axées sur la recherche s'il veut rester concurrentiel avec les autres membres du G7, ainsi qu'avec la Chine.
Je remercie les membres de m'avoir donné l'occasion de m'adresser au Comité aujourd'hui et je suis impatient de répondre à vos questions.
Il y a plusieurs exemples. Tout d'abord, on n'a qu'à penser à l'accès au financement pour les chaires de recherche du Canada et au financement offert par la Fondation canadienne pour l'innovation. Des quotas sont imposés en fonction du nombre de subventions fédérales obtenues par le passé. Alors, obligatoirement, cela plafonne la capacité d'accéder au financement dans ce domaine.
D'autre part, lorsqu'ils évaluent les projets de recherche soumis par les chercheurs, les comités ne tiennent pas toujours compte de la réalité dans laquelle ils réalisent leurs activités de recherche. Il y a des chercheurs qui n'ont qu'un seul cours par année à donner et d'autres qui en ont quatre, mais cela ne veut pas dire que ceux qui donnent moins de cours sont moins productifs en recherche. Ce qui est important, c'est d'évaluer le potentiel, et non l'excellence passée, parce que ce potentiel peut être très grand. Il faut en tenir compte au sein des critères d'évaluation.
Il y a un autre élément défavorable. On exige de plus en plus une contrepartie. On demande à l'université quel est son engagement financier ou en nature à l'égard d'un projet donné. Obligatoirement, les plus petits établissements disposent de moins de moyens et de ressources humaines, donc ils ne se battent pas à armes égales dans l'évaluation. Cela ne veut pas dire que le projet est moins important pour autant. On ne peut pas faire une corrélation entre les deux.
Il faut donc faire attention aux indicateurs utilisés pour bien apprécier le potentiel et bien mettre en relief l'excellence, peu importe la forme qu'elle prend. Cela s'inscrit très bien dans la capacité de soutenir la diversité. On voit bien la diversité au sein des sous-groupes représentés, mais elle existe aussi parmi les chercheurs des différents établissements, et il faut la reconnaître.
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Merci beaucoup pour cette question, madame la présidente.
L'investissement initial fait dans BioCanRx en 2015 était de 25 millions de dollars. Comme je l'avais mentionné, nous avons été autorisés à demander un financement réduit et nous avons reçu 15 millions de dollars supplémentaires en 2020.
À l'heure actuelle, nos dépenses s'élèvent à près de 30 millions de dollars. Nous avons encore des fonds à notre disposition pour l'année à venir. Pour ce qui est d'attirer des fonds, le programme des RCE dans le cadre duquel nous avons été financés s'attend à ce que nous atteignions un ratio de financement de 1:1. Grâce à l'espace dans lequel nous fonctionnons et notre capacité de guider les technologies et de continuer à ajouter de la valeur au gré du passage de la phase préclinique à la phase clinique, nous avons été en mesure de transformer ces 30 millions de dollars de dépenses en près de 96 millions de dollars de financement par effet de levier, depuis 2015.
C'est vraiment parce que le type de moteur que nous avons construit a pu attirer un financement important d'une multitude de différents partenaires du secteur.
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Merci, madame la présidente.
Je salue les témoins qui sont présents parmi nous ce soir.
Mes questions vont s'adresser principalement à MM. Deschênes et Carbonneau.
Messieurs, je vous remercie d'être présents parmi nous ce soir.
Monsieur Deschênes, j'ai bien aimé votre discours d'ouverture. Vous avez mis en lumière plusieurs problèmes auxquels font face les petites et les moyennes universités régionales. Je me permets de renchérir sur votre allocution, dans laquelle vous avez mentionné que le réseau universitaire du Québec était un réseau d'envergure. Je me permets d'affirmer que le réseau universitaire du Québec est le plus grand réseau universitaire du Canada. J'en suis fier, et je suis un fier représentant de l'Université du Québec à Rimouski, dont je suis diplômé.
Monsieur Deschênes, vous avez bien mis en lumière l'iniquité qui existe entre les universités en région et celles qui sont situées dans les grands centres urbains. Pourriez-vous proposer des solutions concrètes afin de contrer ce phénomène?
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Sur le plan des solutions concrètes, j'ai parlé tout à l'heure des défis qui se présentent au moment de l'évaluation en ce qui a trait à la prise en compte de la réalité des chercheurs qui sont dans de plus petits établissements en région. C'est un élément important. Il faut assurer une représentativité au sein des comités d'évaluation et il faut s'assurer qu'il y a une vigilance à cet égard.
Je proposerais une autre piste de solution, soit d'inclure dans les formulaires une section qui permettrait de mettre en relief cette réalité afin qu'elle soit mieux décrite et mieux comprise. Ainsi, lors de l'évaluation des réalisations, on serait en mesure de mettre cette réalité en relief. C'est un élément important.
De plus, j'ai parlé tout à l'heure de la façon dont on établit les quotas au moment de l'octroi du financement dans certains programmes. C'est un autre élément important.
J'ai aussi abordé la question des contreparties et de la contribution des établissements. Encore là, on n'est pas à armes égales. Il faut donc être en mesure de mettre cela en relief. En fait, idéalement, il ne devrait pas y avoir de contrepartie dans les subventions. Nous ne sommes pas des organismes subventionnaires et l'argent que nous recevons sert à former les étudiants. Lorsqu'une contrepartie est demandée, cela signifie que nous détournons l'argent pour donner cette contrepartie. C'est surtout le cas dans les petits établissements où il y a peu de marge de manœuvre financière. Ces éléments de l'évaluation devraient être modifiés.
En ce qui concerne l'établissement des programmes, il faut avoir dès le départ la volonté d'établir des programmes et des critères qui sont adaptés à notre réalité. Cela dit, il ne faut pas faire de nivellement par le bas. Il y a de l'excellence partout, et c'est important. Il y a d'excellents chercheurs partout, et, l'important, c'est de leur donner la capacité de faire leurs preuves. Même s'il n'y a pas de masse critique dans les plus petits établissements en ce qui a trait au nombre de chercheurs, cela ne signifie pas que ces chercheurs sont moins bons pour autant. Cela signifie simplement qu'ils sont peut-être seuls et qu'ils ont probablement développé un réflexe de collaboration accrue avec d'autres chercheurs. Il faut déterminer comment bien mettre cela en relief lors des évaluations. Je pense qu'il y a une grande partie de la clé du succès à cette étape.
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Les études démontrent que, toutes proportions gardées, les subventions, même petites, sont importantes. C'est-à-dire que la productivité n'est pas décuplée lorsque la subvention est 10 fois plus élevée. Ce qui est important, c'est donc d'être capable de fournir aux détenteurs de doctorats qui ont été formés pour la recherche, partout au Canada et dans les établissements des grands centres, les moyens minimaux pour faire de la recherche. Cela veut dire que nous serons capables de mettre en action la majorité, voire la totalité de nos cerveaux qui détiennent des doctorats et qui sont formés pour la recherche.
Je pense que des programmes dans les différents organismes subventionnaires, qui rejoindront ces chercheurs pour les mettre en action, ce sera un élément qui va bouleverser l'avenir en matière de potentiel.
Il y a un autre élément important aussi: les plus petits établissements sont souvent moins tournés vers la santé, car ils n'ont pas de faculté de médecine. Il faut pouvoir reconnaître que la recherche en santé prend diverses formes et la soutenir aussi sous toutes ses formes, même si un établissement n'a pas de faculté de médecine.
Voilà aussi une autre façon de faire autrement, d'innover un peu partout, et de trouver des solutions adaptées aux diverses régions du Canada.
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On se prive d'une capacité incroyable de développement de solutions adaptées aux réalités des collectivités.
En fait, l'analogie que je fais souvent est celle d'une personne qui aurait beaucoup d'argent et qui s'achèterait plusieurs voitures, mais sans pouvoir les utiliser, parce qu'elle n'a plus d'argent pour y mettre de l'essence.
Présentement, il y a des cerveaux qui dorment, dont le Canada pourrait bénéficier davantage. C'est une perte immense. Comme je le disais, on ne sait jamais d'où viendra la prochaine idée révolutionnaire.
Essayons, comme décideurs, de créer un terreau fertile pour tous ces chercheurs.
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Merci, madame la présidente. Ce n'était pas nécessaire, mais je vous remercie.
Comme l'a dit M. Collins, c'est un groupe de témoins très intéressant.
Je vais commencer par BioCanRx. J'ai rencontré Mme Michaud de BioCanRx il y a quelques semaines, alors j'ai eu un avant-goût de ce que vous faites. Cela semble très innovateur et excitant, une sorte de réseau distribué de science, et l'application de cette science pour faire des choses très excitantes et importantes, comme changer les choses pour les patients atteints de cancer.
J'ai tellement de questions. Je vais commencer par M. Bell. Lorsque nous envisageons l'investissement du gouvernement dans ce réseau qui comprend des universités, des chercheurs et des investisseurs privés, où se situe la propriété intellectuelle de ce réseau? Si nous devons exporter ce réseau, comment les entreprises canadiennes peuvent-elles bénéficier de votre travail?
Je vais m'arrêter là.
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C'est une excellente question. Bien sûr, je suis heureux d'y répondre. Je pense que c'est une question importante. Ce qui inquiète BioCanRx, c'est que notre propriété intellectuelle sorte du pays et soit développée ailleurs.
À l'heure actuelle, si un scientifique universitaire met au point une invention, celle‑ci appartient à ce scientifique et à son institut de recherche. Ils doivent obtenir les brevets et ils peuvent essayer de trouver un moyen de les développer, mais bien sûr, s'ils n'ont pas les ressources pour le faire, le scientifique est souvent obligé d'aller à l'extérieur du pays pour essayer de trouver un moyen de protéger cette propriété intellectuelle et de la développer ailleurs. Par conséquent, ce que nous essayons de faire, c'est de dire ceci: nous investissons déjà au Canada de bien des façons. Nous avons des résultats remarquables dans le domaine des sciences, nous produisons beaucoup d'infrastructures et d'excellents soins cliniques. Rassemblons tout cela et faisons en sorte que notre propriété intellectuelle soit cultivée, maintenue, établie et produite au Canada, au lieu de la céder.
Nous connaissons tous l'histoire de l'insuline. L'insuline a été développée au Canada il y a de nombreuses années et elle n'a jamais été fabriquée ici. Donc, pour répondre à l'argument du Dr Eaves, je pense que nous devons commencer à investir dans notre propre bioproduction et notre propre science que nous payons déjà pour garder nos découvertes ici.
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Laissez-moi vous donner un exemple.
En fait, cela existe déjà dans une certaine mesure dans nos hôpitaux. Nous faisons des greffes de moelle osseuse, ce dont, je suppose, tout le monde a entendu parler. En fait, la société du Dr Eaves fabrique beaucoup de produits pour soutenir ce genre d'activités. Des greffes de moelle osseuse se font dans tout le pays. C'est un traitement ponctuel, et il est assez abordable. Ce genre de traitements est très bénéfique pour les patients, et les thérapies dont nous parlons sont très semblables.
Nous pouvons tirer parti de ce que nous avons déjà. Nous avons déjà une infrastructure en place. Il s'agit vraiment d'être très canadiens et de travailler ensemble, et c'est ce que fait notre réseau. Il rassemble les meilleurs esprits et les meilleurs leaders d'opinion, cliniciens et scientifiques, pour construire ici ce dont nous savons que nous avons besoin.
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Je vous remercie de votre question.
Effectivement, pour plusieurs chercheurs dans le domaine des sciences naturelles et du génie, on a parfois l'impression que les demandes sont évaluées différemment lorsqu'elles sont écrites en français plutôt qu'en anglais. Il est plus facile de trouver des évaluateurs anglophones de partout au monde que de trouver des évaluateurs francophones.
Il y aura probablement une évaluation à faire. Je sais que, par le passé, cela avait été fait au Conseil de recherches en sciences humaines, le CRSH. Il faudrait peut-être faire un portrait de la situation maintenant afin de déterminer si ce biais existe encore.
Au-delà de cela, je pense que la composition des comités est très importante. Il faut s'assurer du bilinguisme des évaluateurs ou s'assurer systématiquement que le nombre de francophones est équivalent au nombre d'anglophones lors des évaluations.
C'est important parce que, parfois, la dimension qui est mise en relief est différente sur le plan de l'interprétation. Lorsque les publications sont en français, le nombre de revues et la reconnaissance de celles-ci peuvent aussi être plus difficiles à évaluer. Il est important de considérer toutes ces variables lors des évaluations.
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Certainement. À l'heure actuelle, le montant du financement que nous avons été en mesure d'attirer grâce à nos efforts financiers — à l'heure actuelle, environ 30 millions de dollars — s'élève à près de 96 millions de dollars. Le chiffre exact est 95,78 millions de dollars. Cela s'explique par notre capacité à relier tous les points nécessaires pour faire avancer un actif préclinique jusqu'à l'essai clinique.
Lorsque l'on crée des moteurs de ce genre qui fonctionnent, qui produisent des résultats, qui réunissent de nombreux experts et cliniciens compétents qui développent des actifs très intéressants, le secteur privé le remarque et souhaite investir.
Un autre point important à rappeler est que lorsque nous travaillons à BioCanRx, nous utilisons une approche de filière, et parce que nous sommes une organisation axée sur la mission, nous cherchons vraiment à augmenter le nombre d'essais cliniques, afin qu'un plus grand nombre de patients au Canada puissent bénéficier des essais cliniques nationaux. Nous investissons dans la technologie en gardant à l'esprit ce à quoi l'essai clinique ressemblera et, au fur et à mesure que nous progressons dans cette filière, l'ampleur des fonds que nous sommes capables d'attirer du secteur privé augmente, bien entendu.
Par conséquent, en ce qui concerne le ratio de levier de notre programme d'essais cliniques, nous sommes proches de 8:1 sur le dollar, et c'est parce que les actifs ont acquis une plus grande valeur en cours de développement.
:
Merci, madame la présidente.
[Français]
J'aimerais, d'abord et avant tout, remercier tous les témoins qui sont ici ce soir. C'est jeudi soir pour tout le monde. Je les remercie beaucoup d'être là.
Ma première question s'adressera à M. Bell, de BioCanRx.
Monsieur Bell, vous avez piqué ma curiosité en ce qui a trait à la biofabrication, lorsque vous avez donné l'exemple de l'insuline. Vous avez suggéré que l'insuline pourrait être produite au Canada.
Quels seraient les avantages pour le Canada de produire ses médicaments au lieu de les importer? Cela aurait-il un impact sur l'approvisionnement?
:
C'est une excellente question, et d'excellents arguments, en fait. La réalité est que, lorsque l'on fabrique un produit dans un pays donné, on ne veut pas déplacer son installation de fabrication. On veut la garder là pendant toute la durée de vie du produit, car cela coûte beaucoup d'argent de la déplacer. [
Difficultés techniques], elle reste dans notre pays.
Par exemple, l'entreprise du Dr Eaves, qui essaie de fabriquer ses produits au Canada, ne va pas aller ailleurs parce qu'elle a l'infrastructure et le personnel ici. En construisant ce genre d'infrastructure de bioproduction au Canada, nous allons ancrer les entreprises au Canada. Elles vont rester ici, les gens vont être formés pour travailler dans ces entreprises et nous allons contribuer à l'économie. Je crois que c'est vraiment important.
Souvent, nous fabriquons nos produits à l'étranger, et comme vous l'avez mentionné, cela peut avoir un impact sur les chaînes d'approvisionnement également. Il y a tellement de raisons pour lesquelles il est très logique de créer au Canada, et de créer la biofabrication en particulier, afin que nous puissions fournir des produits à nos propres patients.
:
Oui, absolument, monsieur Lauzon.
Je vous remercie de cette question.
L'impact principal serait que nous ne serions pas en mesure de poursuivre nos projets, les projets d'essais cliniques. Nous ne pourrions plus subventionner de nouveaux projets et nous ne pourrions pas en attirer d'autres. Par exemple, lorsque notre budget a été réduit de 40 %, en 2020, il nous a fallu couper complètement la première étape de notre filière de développement de produits parce que nous n'avions malheureusement pas suffisamment d'argent pour la soutenir. Qu'avons-nous fait? Nous avons continué à investir dans les produits dans lesquels nous avions déjà investi pour essayer de les mener jusqu'aux essais cliniques.
S'il survenait une période où il n'y aurait aucun financement, cela entraînerait non seulement des départs parmi l'équipe de BioCanRx elle-même, mais aussi un manque de continuité dans les projets. Cela compromettrait le moteur que nous avons bâti, et qui fonctionne réellement très bien, pour évaluer et faire progresser les technologies vers les essais cliniques.
Cela causerait donc un arrêt total de ces types d'activités. Cela aurait un impact majeur, monsieur.
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Nous reprenons nos travaux.
Je souhaite la bienvenue à notre deuxième groupe de témoins de notre 9e réunion. Comme vous le savez, il s'agit du premier comité des sciences et de la recherche et de la première étude sur les réussites, défis et opportunités pour la science au Canada.
Dans ce groupe de témoins, notre comité est vraiment heureux d'accueillir, à titre personnel, Mme Jessie-Lee McIsaac, professeure adjointe et titulaire de la chaire de recherche du Canada sur la petite enfance, diversité et transition, de l'université Mount Saint Vincent. Nous avons aussi le plaisir d'accueillir M. Victor Rafuse, directeur et professeur du Brain Repair Centre de l'Université Dalhousie, et M. Nigel Smith, directeur exécutif de TRIUMF.
Nous allons maintenant passer aux témoignages. Vous aurez chacun cinq minutes. Lorsque vous me voyez lever le carton jaune, cela signifie que quatre minutes et demie sont écoulées. Je m'efforce d'être juste envers tout le monde.
Nous allons commencer par Mme McIsaac pour cinq minutes.
La parole est à vous, madame.
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Je vous remercie, madame la présidente, ainsi que le Comité, de m'avoir invitée à partager mes réflexions sur les réussites, les défis et les opportunités pour la science au Canada. C'est vraiment un honneur d'avoir l'occasion de prendre la parole devant le Comité ce soir.
Avant de commencer, je tiens à préciser que je vous parle depuis ma maison à Halifax, qui se trouve dans le Mi'kma'ki, le territoire ancestral et non cédé de la nation micmaque. J'aimerais également rendre hommage aux histoires, aux contributions et aux héritages des communautés africaines de la Nouvelle-Écosse, qui sont ici depuis plus de 400 ans.
Je suis professeure adjointe à la faculté d'éducation et au département d'étude des enfants et des jeunes de l'Université Mount Saint Vincent. Je suis titulaire de la Chaire de recherche du Canada de niveau 2 sur la petite enfance, comme on l'a mentionné.
Les chaires de niveau 2 sont attribuées à des chercheurs émergents exceptionnels qui ont été reconnus comme des chefs de file dans leur domaine. Au cours de mon mandat, j'ai créé le Centre de recherche collaborative sur la petite enfance, qui fait participer les familles ainsi que les partenaires aux politiques, aux pratiques et à des recherches en matière de mieux-être des jeunes enfants.
Je reçois un financement tripartite du Conseil de recherches en sciences humaines et des Instituts de recherche en santé du Canada, ainsi que de fonds provenant d'organismes sans but lucratif, de sources gouvernementales provinciales et de l'Agence de la santé publique du Canada.
Dans mon exposé, je vais me concentrer sur trois points clés. J'irai droit au but.
Premièrement, au Canada, nous sommes confrontés à des problèmes complexes de santé de la population et à des problèmes sociaux. La pandémie a eu diverses répercussions sur nous tous. Elle a certainement mis en évidence les inégalités qui existent dans nos collectivités. Dans la perspective d'une équité dans le rétablissement de la pandémie, une solide approche de bourses pour les sciences au Canada permettrait de combler le fossé entre la théorie et la pratique en intégrant les connaissances scientifiques et pratiques. Cela signifie qu'il faut s'assurer que nos domaines de recherche sont pertinents et significatifs pour les Canadiens. Dans mon travail, cela signifie qu'il faut prendre appui sur la voix des familles en tenant compte de la façon dont les déterminants sociaux de la santé influencent les familles et le bien-être des enfants.
La mobilisation des connaissances est un élément central de notre travail. Nous y parvenons en engageant des partenaires de recherche, ainsi qu'en élargissant nos résultats de recherche traditionnelle à l'appui de la recherche, que celle‑ci ait un impact sur les politiques et les pratiques.
Un bref exemple est un projet photo-voix récemment mis sur pied avec les familles de nouveaux arrivants à Halifax, et par lequel nous avons appris comment elles naviguaient dans les programmes et services destinés aux jeunes enfants. Les familles ont pris des photos de leur vie quotidienne et nous ont parlé des défis auxquels elles étaient confrontées en matière d'emploi et de langue, ainsi que de la façon dont elles comptaient sur leurs réseaux sociaux pour les soutenir dans leur parcours d'établissement.
Les résultats de cette recherche ont été partagés dans le cadre d'une exposition de photos en plein air et dans d'autres espaces publics, comme des bibliothèques et des musées. Ils contribuent à orienter les ajustements apportés à la mise en œuvre des programmes destinés aux familles dans les collectivités, parallèlement aux nouvelles recherches que nous menons avec nos partenaires des organismes d'établissement.
Deuxièmement, je fais mon exposé aujourd'hui en tant qu'attachée de recherche en début de carrière. D'autres témoins ont conseillé un investissement accru dans le financement de la recherche. Dans votre examen de tels investissements, il est très important, à mon avis, d'incorporer une optique d'équité dans le financement de la recherche.
Bien que la pandémie ait donné lieu à de nouvelles possibilités de financement, elle a également fait ressortir les disparités au sein de la communauté scientifique, notamment celles liées au sexe, à la race et aux soins. Bien que quelques études aient repéré ces premières expériences, il faudra un certain temps avant que les répercussions à long terme sur la progression de la carrière de bon nombre de ces personnes, y compris nos stagiaires, deviennent apparentes. Nous devons être proactifs et mettre sur pied des soutiens pour les scientifiques les plus touchés par la pandémie afin d'éviter une aggravation des inégalités.
Enfin, un sujet abordé dans la première partie de cette séance était la nécessité d'envisager de permettre la recherche à l'échelle du pays et de reconnaître les atouts institutionnels et régionaux. Nous sommes un petit établissement de la côte Est, ce qui est perçu comme un obstacle à notre capacité de recherche à grande échelle, ce que nous constatons souvent dans le cadre du processus d'examen par les pairs. On oublie souvent les forces uniques qui découlent du travail dans un petit établissement d'enseignement comme l'Université Mount Saint Vincent, qui s'est fermement engagé à favoriser l'équité, la diversité, l'inclusion et l'accessibilité.
À titre d'exemple, notre institution a été créée pour l'avancement des femmes, avec la responsabilité sociale et la justice sociale au cœur de ses préoccupations. Nous sommes l'une des 17 universités et collèges du Canada, et le seul établissement de la Nouvelle-Écosse, sélectionnés pour travailler avec l'équipe tripartite Dimensions afin de favoriser l'excellence, l'innovation et la créativité au sein du secteur postsecondaire dans toutes les disciplines en mettant l'accent sur l'équité, la diversité et l'inclusion.
Mon programme de recherche est aussi grandement appuyé dans notre petite province par la possibilité de favoriser des partenariats solides avec les décideurs politiques et les collectivités. C'est un aspect qui peut être différent dans les grandes régions.
Je vous remercie encore une fois de m'avoir invitée à partager mes observations. C'est avec plaisir que je répondrai à vos questions et poursuivrai la discussion sur les réussites et les opportunités pour la science au Canada.
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Merci, madame la présidente.
Tout d'abord, j'aimerais, moi aussi, remercier le Comité de m'avoir donné l'occasion de présenter mon exposé aujourd'hui. J'aimerais également remercier le gouvernement et les gouvernements précédents pour leur soutien de la recherche au Canada. Sans ce soutien, nous ne serions pas là où nous sommes aujourd'hui. Y a‑t‑il de la place pour plus? Je suppose que c'est la raison pour laquelle nous sommes ici. Je vous remercie de votre soutien. Je pense que c'est une chose que l'on oublie souvent dans ces occasions.
Je vais me concentrer sur trois choses. Vous avez probablement déjà entendu plusieurs fois la plupart d'entre elles. Elles sont plus générales que précises.
La première question est l'importance de la recherche fondée sur des hypothèses. Ce genre de recherche est le fondement de toute innovation au Canada et dans le monde, dans tous les domaines. Peu importe le domaine, car tout revient à la recherche fondée sur des hypothèses.
Dans notre domaine, celui des sciences et des sciences médicales, il relève essentiellement des trois conseils. Les trois conseils, qu'il s'agisse du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, du Conseil de recherches en sciences humaines ou des Instituts de recherche en santé du Canada, ne sont pas seulement le fondement de la recherche fondée sur des hypothèses, pour la plupart. Ils sont aussi le moteur de la recherche au Canada. C'est vraiment ce qui alimente la recherche dans les divers laboratoires. Sans cette recherche dans les laboratoires, il n'y a pas de grande recherche au Canada. Afin de pouvoir participer à toute initiative créée, il faut avoir un laboratoire actif, et pour avoir un laboratoire actif dans notre domaine, il faut recevoir un financement des trois conseils.
C'est crucial, c'est important et cela doit se faire à un moment de stabilité. Nous avons ajusté la stabilité, mais elle doit croître, afin que la santé de la communauté de recherche au Canada puisse croître avec elle.
La deuxième chose qui me semble d'une importance capitale — et qui a déjà été abordée ce soir — est la diversité géographique. La diversité géographique est essentielle à la recherche. Le Canada est fier d'être un pays diversifié, de St. John's à Vancouver, de Windsor à Iqaluit et au‑delà. C'est ce qui fait du Canada un pays, et c'est ce qui fait la grandeur du Canada. Ce n'est pas seulement ce qui fait la grandeur du Canada, c'est aussi le moteur de l'économie. C'est ce qui est sain pour le Canada. C'est aussi ce qui est sain pour la recherche. Il faut que des recherches menées dans tout le Canada remettent en question les idées de toutes les recherches menées dans le monde, puis s'en inspirent. Sans cela, il y a non-équité, et la santé de la recherche au Canada en souffre énormément.
À ce sujet, le financement fédéral de la recherche n'est pas aussi équitable qu'il pourrait l'être, à mon avis. Chaque fois qu'il y a une subvention fédérale qui ajoute une contrepartie à la subvention fédérale, on élimine un grand nombre de petites universités. Vous ajoutez cette contrepartie et nous pouvons... Il y a des façons de jumeler certaines des plus petites initiatives, comme les petites subventions de la Fondation canadienne pour l'innovation, mais une fois qu'il s'agit des plus grandes subventions où il y a une contrepartie, c'est fini.
Par conséquent, il ne s'agit pas d'un programme fédéral. Il n'est pas accessible à tous. C'est très grave pour les très petites provinces. Dans le Canada atlantique, ce serait l'Île-du-Prince-Édouard, où la FCI pour les particuliers est presque nulle parce qu'ils ne peuvent pas accéder au financement. Dire que la FCI est un véritable financement fédéral est erroné, à mon avis. Elle avantage les provinces les plus riches par rapport aux autres.
La troisième question est un peu plus vague, mais c'est une question sur laquelle nous avons travaillé en tant que neuroscientifiques dans tout le Canada. Il s'agit d'essayer de trouver une neuroscience du cerveau ou une politique en la matière. Je vous laisse sur le fait que le vieillissement du cerveau augmente les besoins à un rythme jamais vu dans l'histoire de l'humanité.
La situation est particulièrement grave au Canada, où notre population vieillissante dépasse celle du reste du monde.
Je vous remercie.
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Bonsoir, madame la présidente, mesdames et messieurs.
Merci beaucoup de votre invitation à comparaître devant le Comité dans le cadre de cette étude d'une grande importance. Je m'appelle Nigel Smith et je suis le directeur exécutif de TRIUMF, le centre canadien d'accélération des particules.
Tout d'abord, je précise que l'installation TRIUMF se trouve sur le territoire traditionnel, ancestral et non cédé des Musqueam, qui depuis des millénaires transmettent leur culture, leur histoire et leurs traditions de génération en génération sur ce site. Ce territoire a toujours été un haut lieu du savoir.
Située sur le campus de l'Université de la Colombie-Britannique, TRIUMF est une installation de physique subatomique et d'accélération de particules de classe mondiale. Son infrastructure unique en son genre dans le monde permet à TRIUMF de mener des travaux de recherche appliquée et de science fondamentale qui changent le monde. Fondée il y a plus de 50 ans, TRIUMF compte parmi les plus importantes et les plus vastes installations de recherche au pays, communément appelées les « grandes installations scientifiques », et tient donc un rôle central dans l'écosystème canadien des sciences et de l'innovation.
Les entreprises comme TRIUMF, SNOLAB et le Centre canadien de rayonnement synchrotron offrent une infrastructure qu'aucune université ne pourrait soutenir à elle seule. En attirant une masse critique de chercheurs et d'ingénieurs, ces entreprises trouvent de nouvelles façons de résoudre des problèmes et permettent au Canada de rivaliser avec la concurrence dans l'entreprise internationale de la science et de l'innovation.
TRIUMF appartient à un consortium d’universités canadiennes et est gérée conjointement par celui‑ci. Depuis 50 ans, elle a mené ses activités avant tout grâce à l'aide du fédéral, ce dont elle est très reconnaissante. Durant cette période, plus de 1 milliard de dollars de capitaux ont été investis dans TRIUMF, y compris pour la construction du plus grand cyclotron traditionnel au monde et d'un nouveau complexe d'accélérateur d'une valeur de 100 millions de dollars, qui sera achevée bientôt.
Les investissements massifs dans TRIUMF ont donné lieu à de nombreuses réussites dans le domaine des sciences au Canada. Les avancées dans notre compréhension des origines de l'univers, ou la mise au point de matériaux de nouvelle génération et de nouveaux traitements contre le cancer sont autant de domaines qui nous placent à la fine pointe de la recherche au Canada et qui font de nous un portail d'accès à d'autres installations de classe mondiale comme le Centre européen pour la recherche nucléaire, le CERN, situé à Genève. Nous avons soutenu des travaux de recherche qui ont été récompensés par un prix Nobel, cherché des solutions à des crises émergentes et joué un rôle de premier plan pour aider le Canada à s'imposer comme un leader mondial de l'innovation dans le domaine des isotopes médicaux. Nous développons actuellement des radioisotopes destinés à des usages diagnostiques et thérapeutiques, et une nouvelle installation de 60 millions de dollars qui sera mise en exploitation plus tard cette année pour satisfaire aux besoins fédéraux et provinciaux en matière de sûreté et d'innovation dans le domaine des isotopes.
La pandémie nous a ouvert les yeux sur la nécessité de renforcer la résilience de notre écosystème national de recherche et de développement. Les grandes installations de recherche jouent un rôle central à cet égard d'une part parce qu'elles assurent l'interface entre les universités, l'industrie et le gouvernement et, de l'autre, parce qu'elles ont la souplesse voulue pour s'attaquer aux problèmes émergents. Par exemple, plusieurs grands laboratoires de recherche du Canada ont voulu contribuer à la réponse à la pandémie de COVID‑19 et, sous la direction du lauréat du prix Nobel Art McDonald, ils ont uni leurs efforts pour accélérer la conception, la mise au point d'un prototype et la mise en marché d'un nouveau type de respirateur. Ce genre de prouesse prouve à quel point il est avantageux d'avoir un réseau bien implanté de grandes installations de recherche au Canada.
Cela dit, ces réussites ne viennent pas sans défi. L'approche du Canada à l'égard des grandes installations de recherche est unique au monde, et les difficultés associées à la gestion du cycle de vie complet de ces laboratoires sont connues de longue date. Depuis des décennies, un intense travail de réflexion a été accompli autour de cette question — et Innovation, Sciences et Développement économique Canada a apparemment repris le flambeau récemment —, mais la situation reste pressante. Les grandes installations de recherche représentent une richesse nationale et veulent apporter leur contribution, mais la mise en place de ce type d'infrastructures exige des cadres et des champions pour établir des plans et assurer leur réalisation de manière efficace et à long terme.
Ce défi offre aussi de belles possibilités. En optimisant les mécanismes de soutien aux grandes installations de recherche, le Canada s'assurera d'obtenir le rendement maximal des investissements importants qu'il a faits jusqu'ici, d'établir un environnement multidisciplinaire de formation de personnel hautement qualifié, d'attirer les meilleurs talents, de perpétuer la tradition en matière de recherche de calibre mondial et de permettre à notre société de continuer d'en tirer profit.
En bref, TRIUMF et les autres grandes installations de recherche du Canada n'ont plus rien à prouver pour ce qui concerne leur capacité de mener des travaux de recherche scientifique de calibre mondial, de favoriser la réussite de la communauté canadienne de chercheurs et de faire en sorte que la société tire profit des résultats de leurs travaux, et d'offrir une formation haut de gamme à du personnel hautement qualifié. L'optimisation des investissements dans nos installations pose certes un défi, mais elles représentent une richesse nationale qui peut et qui a des bénéfices pour tous les Canadiens.
Pour conclure, je vous invite à venir visiter l'installation TRIUMF si vous en avez l'occasion dans le cadre des travaux du Comité ou lors d'un séjour à Vancouver. Seule une visite en personne vous permettra d'apprécier l'envergure réelle de notre infrastructure.
Merci d'avoir pris le temps de m'écouter et de m'avoir invité à m'adresser au Comité.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je souhaite la bienvenue aux témoins.
Comme la présidente l'a souligné, le comité de la science et de la recherche est le premier en son genre au Parlement.
Bienvenue à tous, où que vous vous trouviez au Canada. Cela dit, comme je représente la circonscription d'Halifax-Ouest, je suis tout à fait ravie d'avoir quelques minutes pour poser mes questions à Mme McIsaac et à M. Rafuse. Je me sens très privilégiée.
Tout d'abord, merci à vous deux. D'autres témoins ont soulevé les mêmes points avant vous, mais je tiens quand même à vous remercier de mettre en lumière les inégalités en matière de recherche et de financement dans les petites provinces comme la Nouvelle-Écosse, et je dirais même dans l'ensemble du Canada atlantique.
J'ai visité l'Université Mount Saint Vincent et le centre de traitement des lésions cérébrales de l'Université Dalhousie. Le centre de Mount Saint Vincent mène des travaux d'une grande qualité dans les domaines de la petite enfance et du vieillissement. À mon avis, nous jouons dans la cour des grands, mais nous nous en sortons très bien.
Monsieur Rafuse, je m'adresse directement à vous pour que vous nous parliez des recherches que vous et votre équipe menez au Brain Repair Centre. Dans les quelques minutes dont nous disposons, pouvez-vous nous en dire le plus possible sur vos travaux d'envergure provinciale, nationale et internationale?
Quels sont les bénéfices concrets pour les patients qui participent à vos recherches? J'aimerais que vous nous touchiez quelques mots sur votre travail étant donné que vous n'avez pas encore eu la chance de le faire.
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Merci de m'offrir l'occasion de répondre à cette question.
Le Brain Repair Centre est un institut de neuroscience médicale, comme vous le savez bien. En utilisant le mot « médicale », cela signifie essentiellement que le résultat pour le patient est vraiment le résultat souhaité. Dans toutes les recherches que nous menons, nous pensons en fait aux résultats pour les personnes aux prises avec les troubles dont elles souffrent.
Au Brain Repair Centre, nous avons mis au point un système qui se concentre sur trois domaines principaux. Ils sont très inclusifs. Le premier est la neurodégénérescence. On peut dire que la plupart des troubles neurologiques qui surviennent au cours du vieillissement sont liés à la neurodégénérescence. Un groupe de recherche se penche sur la neurodégénérescence. Un autre groupe se penche sur le neurodéveloppement.
Le neurodéveloppement commence dès le stade de foetus, mais se poursuit tout au long de la vie, et certainement à l'adolescence où l'on observe de nombreux problèmes de développement que nous ne considérons pas comme tel, dont l'autisme, la schizophrénie et l'émergence de choses comme les troubles bipolaires. Il s'agit là de véritables troubles du développement et c'est là un autre axe principal.
Le troisième axe principal, parce que nous avons une force localisée dans ce domaine, concerne les problèmes de mobilité et, surtout, ceux qui sont liés à des troubles de la moelle épinière. Il s'agit de lésions de la moelle épinière et de maladies de la moelle épinière, principalement la SLA et la maladie d'Aran-Duchenne.
Ce sont nos points forts dans ce que nous faisons. Nous sommes très collaboratifs. Je pense que nous avons réussi à établir des liens avec tous les instituts du Canada. C'est un thème récurrent. Il y a une collaboration dans tout le Canada. Nous avons mis sur pied un réseau de directeurs d'instituts à travers le Canada pour nous assurer d'échanger fréquemment. Cela fait partie d'une stratégie sur le cerveau sur laquelle nous travaillons en ce moment.
Plus localement, je pense qu'il est important pour nous de travailler à l'extérieur d'Halifax et de tenir compte des forces du Nouveau-Brunswick et de l'Île‑du‑Prince-Édouard. Nous n'avons pas encore tendu la main à Terre-Neuve, simplement par manque de temps à ce stade. Nous aimerions que ce soit une initiative des Maritimes ou du Canada atlantique.
Quant à la façon dont nous abordons le patient, encore une fois, il s'agit d'une approche au chevet du patient. À mon sens, c'est toujours important. C'est une expression qui est très souvent utilisée, mais je pense qu'elle est souvent... Je ne dirais pas galvaudée, mais pas prise aussi au sérieux qu'elle devrait l'être.
Beaucoup de nos chercheurs sont en fait des chercheurs cliniciens qui viennent au laboratoire parce qu'ils sont confrontés à des problèmes. Par exemple, la Dre Adrienne Weeks est une neurochirurgienne spécialisée dans les tumeurs cérébrales. Elle prend les problèmes auxquels elle est confrontée en salle d'opération avec ses patients et les apporte au laboratoire.
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Je pense qu'il s'agit de réfléchir aux priorités du pays, aux types d'outils et de techniques qui seront nécessaires pour répondre à ces questions et à la capacité de relier les infrastructures que nous devons établir et d'y travailler en collaboration. La construction d'un nouvel accélérateur à grande échelle, par exemple, prendra de nombreuses années et des centaines de millions de dollars. La capacité à comprendre le genre de science qu'il fera, en prenant soin que vous apportiez le [
difficultés techniques] en élaborant cette stratégie, se fait en collaboration et en s'assurant de l'aborder d'un point de vue ascendant. Qu'est‑ce que les chercheurs des universités et les chercheurs du pays essaient d'aborder? Il y a aussi certains éléments d'un point de vue descendant, le fait que de grands défis nous attendent, que nous savons que nous devrons relever. De quels outils et de quelles techniques aurons-nous besoin pour relever ces grands défis et garantir que la coordination se fasse à une échelle de temps correspondant à la construction de ces installations?
Par exemple, si nous prenons les changements climatiques et nous cherchons à comprendre comment y faire face, nous devrons recourir à toute une série d'outils différents, y compris la capacité de comprendre les matériaux avancés, par exemple. Si nous cherchons à mettre au point la technologie des batteries, nous devons comprendre comment elles fonctionnent, comment les surfaces et les interfaces fonctionnent. C'est dans ce genre de domaine qu'une installation comme TRIUMF excelle en utilisant des sondes à particules pour comprendre le fonctionnement des surfaces et des matériaux.
Nous devons nous assurer qu'en tant que pays, nous examinons le genre de questions que nous [difficultés techniques] comment nous rassemblons tous ces éléments, à la fois de bas en haut et de haut en bas.
Je vais continuer avec vous, monsieur Smith. Je vous remercie de votre invitation à visiter TRIUMF. J'ai eu la chance merveilleuse, il y a de nombreuses années, de visiter TRIUMF alors que le centre était encore assez jeune, et j'étais évidemment beaucoup plus jeune aussi. Il serait intéressant de voir comment TRIUMF a changé. J'ai aussi eu la chance inouïe de voyager dans la cabine d'un train traversant le Canada en compagnie de l'un des chercheurs de TRIUMF qui travaillait au sein de l'équipe du détecteur de particules du CERN dans le cadre du projet de la particule de Higgs. Ne me testez pas sur la façon dont tout cela fonctionne, mais c'était très intéressant.
Tout cela pour dire qu'il était très excitant de travailler à l'UBC, comme je l'ai fait à la fin des années 1970 ou au début des années 1980, alors que TRIUMF venait à peine d'être lancé. C'était vraiment un sujet de fierté là‑bas. À l'époque, je pense que trois universités s'étaient associées, d'où le nom, et c'était un très grand exemple de coopération en science fondamentale.
Comment cela fonctionne‑t‑il aujourd'hui entre TRIUMF et les universités canadiennes, ou les universités d'ailleurs, qui ont leur mot à dire et qui font partie de l'équipe qui dirige TRIUMF?
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Il y a deux aspects à la question. L'un concerne les détecteurs qui intéressent les chercheurs, et l'autre, l'accélérateur du CERN, le Grand collisionneur de hadrons. L'un des éléments auxquels TRIUMF participe activement... Nous avons obtenu 10 millions de dollars pour construire les composants de la prochaine génération du Grand collisionneur de hadrons. C'est ce qu'on appelle la mise à niveau à haute luminosité de l'accélérateur lui-même. TRIUMF est idéalement placé pour fournir sa composante, car nous sommes des experts mondiaux dans ce qu'on appelle la technologie RF supraconductrice, utilisée dans ces accélérateurs.
Dans un certain sens, la contribution que nous apportons au CERN en tant qu'accélérateur est une passerelle que nous utilisons pour permettre à nos chercheurs de se livrer là aussi à des travaux scientifiques. Le Canada n'est pas membre du CERN, mais il est associé à la recherche qui s'y déroule. Ainsi, en apportant cette contribution non financière à l'accélérateur, nous nous assurons que les chercheurs canadiens sont plus que bienvenus pour utiliser les installations.
Pour les projets liés aux détecteurs, nous agissons aussi comme un tremplin, si vous voulez, de sorte que nous effectuons un travail de coordination, mais nous utilisons aussi des choses comme notre équipe de technologie des détecteurs ici pour mettre au point certaines techniques qui pourraient être utilisées CERN. Cela devient alors une collaboration étroite avec les chercheurs universitaires.
Il y a deux angles. L'un concerne les détecteurs et l'autre, l'accélérateur lui-même.
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Merci, madame la présidente.
Je vais m'adresser à M. Smith parce que ma circonscription est Coquitlam—Port Coquitlam. Nous sommes en quelque sorte des voisins.
Comme Mme Gladu, j'ai moi aussi visité TRIUMF au cours des dernières années. J'insisterais sur la recommandation que vous nous faites de saisir l'occasion de le visiter, si possible.
Comme M. Cannings l'a mentionné, vous avez comblé en grande partie le manque causé par la fermeture du réacteur RNU à Chalk River.
Je me demande quel type de commercialisation est possible. À partir de toute la recherche et de toutes les technologies que vous avez mises au point, êtes-vous en mesure d'en tirer parti pour soutenir votre organisation aux fins du maintien, du développement et de l'évolution de la recherche?
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Merci pour cette question.
En ce qui concerne la commercialisation, nous avons en fait un organe distinct de TRIUMF, appelé TRIUMF Innovations, dont l'objectif est de sonder TRIUMF et de répertorier toute propriété intellectuelle susceptible d'être exploitée ou commercialisée de concert avec nos chercheurs et les groupes externes pour essayer de mettre au point de nouvelles approches ou techniques pouvant être mises en marché.
Les isotopes médicaux sont certainement un domaine dans lequel nous sommes très actifs en ce moment. Nous commençons à établir des liens de commercialisation avec plusieurs groupes, mais nous avons un groupe situé à TRIUMF, appelé BWXT, qui exploite une série de cyclotrons servant à la production d'isotopes. Essentiellement, nous générons des revenus soit à partir de redevances, soit à partir de certains aspects opérationnels, car BWXT crée ces isotopes qui sont expédiés aussi loin que l'UBC et l'Australie, donc il y a un très vaste éventail de destinations pour ces produits.
Je tiens à souligner qu'entre 10 et 15 % des revenus de commercialisation proviennent de ces activités commerciales et nos coûts d'exploitation s'élèvent à 90 à 100 millions de dollars par an. Cependant, nous tenons à souligner que la commercialisation n'est qu'un des avantages que nous pouvons créer. L'avantage sociétal de pouvoir produire ces isotopes et, espérons‑le, de guérir des cancers et certainement d'utiliser ces isotopes pour le diagnostic est l'un des grands avantages sociétaux que nous pouvons offrir. Il n'y a donc pas que la commercialisation et la création de revenus, mais aussi l'effet des technologies et des techniques mises au point ici.
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Oui, c'est vraiment une excellente question.
Je pense que nous avons certainement beaucoup à apprendre des Québécois en ce qui concerne l'orientation de notre système d'apprentissage et de garde des jeunes enfants au Canada. C'est vraiment une période passionnante pour faire de la recherche et de la science dans ce domaine.
Oui, j'ai eu l'occasion d'entrer un peu en contact avec des chercheurs du Québec. Je pense qu'une plus grande collaboration pancanadienne serait très importante alors que nous allons de l'avant avec ce changement vraiment fondamental dans la façon dont notre système d'apprentissage et de garde des jeunes enfants est construit, financé et mis en oeuvre pour nos familles, les éducateurs de la petite enfance et les Canadiens.
Donc oui, je l'ai fait, et je suis impatiente d'avoir d'autres occasions.
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Merci, madame la présidente.
Je vais adresser mes questions à M. Rafuse.
En ce qui concerne le financement par le Canada des domaines dans lesquels nous excellons, il semble qu'il y ait certains domaines dans lesquels la recherche canadienne a excellé et a attiré de bons chercheurs du monde entier.
Je m'interroge sur votre propre discipline, le Brain Repair Centre. Je sais que lorsque je travaillais à l'UBC dans le département de zoologie, nous avions ICORD qui travaillait sur la réparation des systèmes neuronaux.
Est‑ce l'un des domaines dans lesquels le Canada excelle, selon vous? Comment devrions-nous alimenter ces domaines d'excellence?