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Je vous souhaite la bienvenue à la 50
e séance du Comité permanent de la science et de la recherche.
Conformément à l'ordre adopté par la Chambre le 23 juin 2022, la réunion se déroulera aujourd'hui en format hybride. La plupart des députés sont présents dans la salle et un député participe à distance.
Je vais faire quelques remarques à l'intention des témoins et des députés. Nous espérons entendre un témoin par vidéoconférence, mais nous avons de petits problèmes d'ordre technique.
Pour les gens qui participent à distance, vous pouvez choisir le canal audio au bas de l'écran: anglais, français ou parquet. Je vous prie également de mettre votre microphone en sourdine. Veuillez l'activer seulement lorsque vous prenez la parole et veuillez vous adresser à la présidence.
Même si la salle est munie d'un système de son évolué, nous avons eu quelques épisodes d'effets Larsen. Soyez extrêmement prudents, car ils peuvent blesser les interprètes, ainsi que nous‑mêmes. Si un effet Larsen se produit, retirez immédiatement votre casque d'écoute. Pour limiter le problème au minimum, gardez les écouteurs à distance de votre microphone. Nos appareils constituent la principale cause d'effet Larsen. Veuillez donc mettre votre micro en sourdine et garder vos écouteurs à bonne distance de celui‑ci. Soyez prudents aussi si le microphone de votre voisin est activé.
Afin de prévenir les incidents et de préserver la santé auditive des interprètes, j'invite les participants à parler dans le microphone où leurs écouteurs sont branchés et à éviter de manipuler les oreillettes. Veuillez les laisser sur la table et loin du microphone lorsque vous ne les utilisez pas.
Conformément à notre motion de régie interne sur les tests de connexion des témoins, je vous informe que... J'allais dire que tous les témoins ont réalisé leurs tests, mais nous allons effectuer un test plus tard durant la séance, et un témoin se joindra à nous lorsque celui‑ci sera terminé.
Sans plus tarder, conformément à l'article 108(3)(i) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 14 février 2023, le Comité entreprend son étude des programmes de bourses d'études supérieures et postdoctorales du gouvernement du Canada.
J'ai le plaisir d'accueillir Chantel Millar, qui comparaît à titre personnel.
Vous avez cinq minutes pour présenter votre exposé. Je vous ferai signe lorsque votre temps sera presque écoulé.
Je vous cède la parole, madame Millar. Merci de vous joindre à nous.
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Bonjour à tous. Je vous remercie de l'invitation à prendre la parole aujourd'hui à titre d'étudiante de troisième cycle. Comme vous l'avez dit, je m'appelle Chantel Millar. Je suis présentement étudiante au doctorat à l'Université McMaster.
Mon parcours de deuxième cycle a commencé en 2018 après mon baccalauréat en génie mécanique. Je me suis dit que je n'étais pas tout à fait prête à quitter l'université et j'ai eu la chance de me joindre à un groupe de recherche de premier plan axé sur le partage d'énergie dans les communautés pour favoriser la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Après ma maîtrise, j'ai décidé de rester dans le programme et de faire un doctorat, seulement parce que je croyais en mon sujet de recherche. Je crois d'ailleurs que mes recherches auront une influence positive sur les générations à venir.
Les études à un tel niveau ont surpassé toutes mes attentes quant à la profondeur et l'exhaustivité de la recherche. Comme bien d'autres étudiants des cycles supérieurs et de postdoctorants, je retire du temps passé à l'université une compréhension grandement rehaussée de sujets spécialisés, j'ai pu contribuer à mes champs de recherche et je me sens mieux préparée pour entrer dans l'industrie après mes études.
Pour bien des étudiants des cycles supérieurs, la seule chose qui n'a pas augmenté durant ce temps est le financement. Comme il a été dit pendant les séances précédentes, la valeur des bourses d'études supérieures octroyées par les trois organismes subventionnaires du gouvernement du Canada n'a pas augmenté depuis 20 ans. De mon point de vue, cette absence d'augmentation n'a été constatée dans aucun autre secteur au Canada, même si la recherche et l'innovation sont vues comme des moteurs pour garder le Canada à l'avant‑plan de l'industrie. Compte tenu de l'augmentation des coûts du logement, de la nourriture, de l'essence et de la vie tout simplement, la valeur de ces bourses pour les étudiants de deuxième et troisième cycles et les postdoctorants, qui étaient auparavant très concurrentielles, a grandement diminué.
Pour les étudiants qui envisagent de faire des études supérieures ou postdoctorales, ces bourses peuvent changer la donne. Ils ont besoin de savoir qu'ils auront une liberté financière ou au moins un soutien financier lorsqu'ils se demandent s'ils vont entreprendre des études. Cette incertitude ne crée pas un milieu inclusif, car les étudiants potentiels qui n'ont pas les moyens financiers ou un autre type de soutien pourraient ne pas pouvoir faire d'études supérieures.
Nos bourses constituent notre principale source de revenus pendant nos études, avec les subventions et les emplois, notamment à des postes d'assistants à l'enseignement. Pour ma part, j'ai cherché un emploi complémentaire et je peux dire qu'il est souvent difficile de trouver un poste qui soit compatible avec notre calendrier d'études. Ceux qui ont la chance d'obtenir des bourses supplémentaires peuvent voir leur nombre d'heures de travail à temps partiel plafonné.
Les étudiants aux études supérieures et postdoctorales veulent étudier et progresser dans leurs recherches. Nos recherches constituent un emploi à temps plein, c'est ainsi que nous les voyons. Rien ne devrait justifier de chercher un autre emploi pour joindre les deux bouts.
Cependant, je dois parler du stress supplémentaire qu'ajoutent les finances. D'après mon expérience et mes discussions avec d'autres étudiants des cycles supérieurs, je dirais que nos recherches ont tendance à occuper notre esprit tout le temps et que ce peut être très stressant. Je ne dis pas que le stress est mauvais, car nous avons choisi de faire des études supérieures, et le stress indique simplement à quel point nous sommes investis dans nos recherches.
Toutefois, lorsque des étudiants vivent plus de stress en lien avec leur situation de logement, leur capacité de subvenir aux besoins de leur famille et de leurs enfants ou l'augmentation du prix des aliments, on dépasse le niveau du bon stress. La fatigue mentale et les occasions ratées à cause des finances n'avantagent personne. Ces occasions ratées peuvent aller d'une simple activité sociale ratée en raison des coûts qui y sont associés à l'incapacité d'investir pour s'établir et acheter une maison ou même à l'incapacité de louer une maison sans devoir la partager avec plein d'autres personnes. Toutes ces situations nuisent à la qualité de vie d'un étudiant des cycles supérieurs.
En conclusion, je tiens simplement à tous vous remercier de m'avoir invitée comme témoin et de demander à d'autres étudiants aux études supérieures et postdoctorales de vous parler directement de la façon dont le manque de financement leur nuit. J'espère que mon témoignage aujourd'hui aidera à renforcer ce point de vue et qu'il vous encouragera à augmenter les montants accordés pour les bourses d'études supérieures et postdoctorales.
Je vous remercie.
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Ce n'est pas bon pour la santé physique ou mentale de ne pas manger d'aliments nutritifs.
Vous avez fait mention du gouvernement, qui parle de l'importance de la technologie et de l'innovation pour notre futur, mais on entend que certaines mesures de soutien n'ont pas augmenté depuis des dizaines d'années. Le gouvernement parle beaucoup, mais agit très peu en la matière.
Dans un autre ordre d'idées, je veux simplement vous poser quelques questions sur vos études. Vous avez dit travailler sur la géothermie. Je crois que cette technologie va changer la donne. Si nous pouvions la perfectionner au Canada, avec notre climat froid, nous pourrions changer la donne.
Pensez‑vous que le gouvernement fédéral aurait un rôle à jouer pour encourager plus d'étudiants à faire des études comme les vôtres? Nous savons que le gouvernement n'est pas d'une grande aide financièrement, mais y aurait‑il des façons de favoriser votre domaine et d'encourager plus d'étudiants à suivre votre exemple?
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Merci, monsieur le président, et merci beaucoup d'être venue témoigner ce matin, madame Millar.
Permettez-moi tout d'abord de vous féliciter. Je suis persuadée que vous avez travaillé d'arrache-pied et même versé quelques larmes pour parvenir à décrocher votre maîtrise et votre doctorat en génie mécanique.
Si le temps nous le permet, je vous inviterai à nous en dire un peu plus sur vos réalisations.
Nous avons appris que le financement doit changer et doit être revu à la hausse pour les bourses d'études supérieures ainsi que pour les bourses postdoctorales, et nous le reconnaissons volontiers. La communauté des chercheurs nous a indiqué qu'il s'agissait d'une nécessité absolue.
À votre avis, devrions-nous nous intéresser aux bourses d'études supérieures? En quoi une augmentation du financement accordé par le gouvernement fédéral pourrait-elle être utile? Auriez-vous des recommandations à formuler, sur la base de votre propre expérience ou de celle d'autres personnes de votre entourage?
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Merci, monsieur le président.
Madame Millar, je vous remercie d'être parmi nous aujourd'hui.
J'ai été très attentif à votre allocution. Vous avez traité de sujets dont j'ai moi-même fait l'expérience en tant qu'étudiant, soit le stress, le fardeau financier que peut engendrer la poursuite d'études, en particulier aux cycles supérieurs, et la question de la santé mentale, bien sûr, dont je veux vous parler.
Selon une étude réalisée par l'Union étudiante du Québec, la proportion de la population étudiante universitaire vivant avec un niveau élevé de détresse psychologique est de 58 %. C'est relié à différents facteurs, le principal étant le stress financier.
L'Union étudiante du Québec a également commandé un sondage Léger, qui a été réalisé pendant la pandémie. Celui-ci rapporte que 81 % des universitaires ressentent un niveau élevé de détresse psychologique.
J'aimerais vous entendre nous en parler davantage. Quel effet a eu le stress financier sur votre santé mentale pendant votre parcours scolaire?
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Évidemment, je partage votre avis. Il vaut mieux agir en amont et prévenir les problèmes de santé mentale, parce qu'ils peuvent laisser des séquelles permanentes chez les étudiants. En effet, ceux-ci risquent de vivre avec ces séquelles pendant toute leur vie.
Madame Millar, en 2003, le salaire minimum au Québec était de 7,30 $. Le 1er mai 2023, il est passé à 15,25 $, soit le double. Pendant ce temps, comme vous le savez, les bourses d'études destinées aux cycles supérieurs n'ont pas augmenté d'un sou. Pour rattraper l'inflation qui a cours depuis 2003, il faudrait aujourd'hui augmenter de 48 % le montant des bourses d'études. Par ailleurs, le prix d'un panier de consommation moyen était de 100 $ en 2003 et il est aujourd'hui de 148 $. On demande présentement aux étudiants de vivre avec le même montant qu'en 2003.
Comment pensez-vous qu'il soit possible de payer ses frais de scolarité, son loyer, ses vêtements, son transport, sans mentionner les loisirs, qui sont quand même essentiels si on veut avoir une vie sociale et une bonne qualité de vie?
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Merci, monsieur le président, et merci, madame Millar, d'être parmi nous aujourd'hui.
Dans le cadre de cette étude, nous avons parlé des bourses d'études supérieures qui sont restées inchangées au cours des 20 dernières années, et nous avons souligné à quel point cette situation est ridicule à bien des égards. Par ailleurs, on oublie souvent que, de façon générale, au cours des 30 dernières années, les investissements gouvernementaux dans les universités — tant à l'échelle fédérale que provinciale — ont diminué ou sont demeurés constants, selon la période considérée. De façon générale, les investissements consacrés à nos étudiants et à notre avenir — c'est-à-dire à l'innovation et au genre de choses que vous cherchez à accomplir — sont en baisse.
Bien entendu, lorsque l'on réduit le financement des universités, celles‑ci doivent trouver des fonds ailleurs et se tournent vers les étudiants. C'est pour cette raison que les frais de scolarité ont tellement augmenté. Quand j'étais aux études, ces frais étaient d'environ 400 $ par année. Question de mettre les choses en perspective, j'aimerais savoir à combien s'élèvent vos frais de scolarité aujourd'hui.
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Merci beaucoup, monsieur le président, et merci, distingués membres du Comité, pour votre invitation.
Je tiens à souligner respectueusement que je me trouve aujourd'hui sur le territoire non cédé des nations de Semiahmoo, de Katzie, de Kwikwetlem, de Kwantlen, de Qayqayt et de Tsawwassen.
Je suis chercheuse postdoctorale à l'Université Simon Fraser de Burnaby et je suis également présidente de l'Association canadienne des stagiaires postdoctoraux, ou ACSP.
L'ACSP est une association professionnelle à but non lucratif qui défend les intérêts des postdoctorants du Canada, dont les parcours professionnels peuvent varier grandement. Le mandat de l'ACSP consiste à améliorer les conditions de vie, la formation et l'expérience de travail de tous les postdoctorants du Canada. L'ACSP croit fermement en la pertinence de représenter les postdoctorants canadiens et elle estime qu'une profession forte nécessite un organisme de réglementation efficace ainsi qu'une association professionnelle active.
Commençons par définir ce qu'est un postdoctorant. J'en suis une, mais qu'est‑ce que cela signifie? J'ai fait des études en Australie, où j'ai obtenu mon doctorat. J'ai ensuite effectué mes premières recherches postdoctorales aux États-Unis, puis je suis déménagée au Canada.
Les postdoctorants comme moi poursuivent leur carrière universitaire afin de perfectionner leurs compétences après l'obtention de leur doctorat. La plupart d'entre eux sont hautement qualifiés, et nous sommes environ 10 000 au Canada. Nous travaillons dans une soixantaine d'établissements, comme l'a confirmé l'un des rapports de l'ACSP publié en 2018.
Plus de 1 000 stagiaires postdoctoraux ont répondu au dernier sondage national sur les postdoctorants réalisé en 2020. La majeure partie des répondants était toujours au postdoctorat à l'époque, tandis que les autres étaient d'anciens postdoctorants. Il en est ressorti que la majorité des répondants, soit environ 88,5 %, travaillait dans des établissements situés au Canada, alors que les autres œuvraient à l'étranger. Nous avons eu un grand nombre de répondants — environ 35 % ont indiqué travailler en Ontario. Les autres étaient établis, pour la plupart, en Alberta, en Colombie-Britannique et au Québec.
Le sondage a permis de dégager quelques résultats et chiffres intéressants. Nous avons constaté qu'une majorité des postdoctorants interrogés étaient spécialisés dans les sciences de la vie. Le deuxième domaine le plus représenté était celui de l'ingénierie, et le dernier celui des sciences humaines. Comme nous l'avons appris au cours des discussions précédentes, la principale source de financement pour environ 50 % des postdoctorants était une bourse octroyée par le superviseur. Venaient ensuite les bourses du CRSNG — environ 10 % —, les bourses des Instituts de recherche en santé du Canada, ou IRSC, ou du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada, ou CRSH, moins de 5 %, ainsi que les bourses Mitacs, entre 5 % et 8 %.
La plupart de nos postdoctorants ont en moyenne 33 ans. Environ 62 % d'entre eux sont mariés, et il y a pratiquement autant d'hommes que de femmes. La semaine de travail médiane est d'environ 45 heures et le salaire médian de la majorité des postdoctorants est estimé à environ 51 000 $. Quelque 25 % des postdoctorants gagnent moins de 45 000 $.
À l'heure actuelle, la valeur des bourses remises par les trois organismes subventionnaires est estimée à 40 000 $, somme à laquelle s'ajoute une allocation de recherche de 5 000 $ pendant trois ans. Pour tenir compte de l'inflation, il faudrait augmenter ces montants de 48 %, étant donné qu'ils n'ont pas été modifiés au cours des 20 dernières années. Idéalement, les nouvelles bourses auraient une valeur de 60 000 $.
Pourquoi avons-nous besoin d'aide?
Le mode de financement actuel n'est pas viable. Les postdoctorants et les étudiants diplômés sont des acteurs essentiels des équipes de travail de tous les laboratoires de recherche et de toutes les universités. Nous soutenons considérablement la recherche et l'innovation au Canada, mais les fonds alloués et le nombre de bourses ne sont pas suffisants pour nous permettre de faire carrière. Voilà pourquoi nous avons besoin d'un soutien accru de la part du gouvernement fédéral. Il ne s'agit pas seulement d'augmenter le financement. En effet, il serait également souhaitable de valoriser davantage les subventions et d'augmenter le nombre de bourses offertes aux postdoctorants.
Beaucoup de postdoctorants ont du mal à mener une vie normale, car les salaires actuels affectent leur mode de vie. On assiste à un véritable exode des cerveaux. En effet, de nombreux postdoctorants font le choix de quitter le Canada parce qu'ils ne peuvent pas se permettre de vivre ou de travailler ici. Pour que les futurs chercheurs canadiens puissent se démarquer à l'échelle internationale, nous devons leur offrir une rémunération comparable à celle que fournissent les autres pays du G7. Il faudrait investir davantage dans les partenariats entre les universités et les industries.
Il y a un autre sujet important qui revient de plus en plus souvent sur le tapis depuis peu de temps. Dans la majorité des grandes universités canadiennes, les postdoctorants ne reçoivent pas suffisamment d'avantages sociaux, en particulier lorsqu'ils obtiennent une bourse externe. Il s'agit là…
Monsieur le président, je vais changer de sujet et poser une question à Mme Millar.
Madame Millar, vous avez soulevé un certain nombre de problèmes en lien avec l'abordabilité et l'inflation, et l'incidence qu'ils ont sur les personnes qui poursuivent des études ou font de la recherche au Canada. L'un de ces problèmes est le logement. Vous étudiez à Hamilton. Je sais que l'Université McMaster construit une nouvelle installation au centre-ville de Hamilton au coût de 100 millions de dollars. Je crois que c'est un immeuble de 30 étages, qui fournira du logement à 600 étudiants des cycles supérieurs.
C'est de ce genre de soutien qu'il s'agit. Il y a des thèmes qui reviennent. Vous avez fait des recommandations visant à augmenter les niveaux de soutien aux étudiants diplômés, la valeur des bourses et le nombre de bourses. Nous venons d'entendre la réponse de l'autre témoin. Ce sont des thèmes très communs.
Tout au long de l'étude, j'ai essayé de demander aux témoins s'il y avait d'autres domaines où le gouvernement pouvait apporter son soutien. Le logement est l'un de ces domaines. Je mentionnerai encore une fois l'investissement de McMaster au centre-ville. Y a‑t‑il d'autres domaines où nous pouvons aider à alléger le fardeau financier auquel tout le monde a fait allusion, pour que vos études et vos recherches soient plus faciles à réaliser... en sachant qu'il y a d'autres formes de soutien que les bourses d'études, les bourses de recherche et les subventions, qui ont été mentionnées à de nombreuses reprises au Comité?
Il me reste environ 30 secondes.
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Merci, monsieur le président.
Je salue la témoin qui vient de se joindre à nous, Mme Muralidharan, à qui ma question s'adressera.
Lors de la dernière rencontre du Comité, M. Marc Johnson, du mouvement Soutenez notre science, nous a dit que, selon une étude réalisée, 38 % des nouveaux doctorants s'exilaient vers d'autres pays, notamment les États‑Unis. On sait également que le gouvernement fédéral octroit présentement 6 000 bourses d'études pour une population de 240 000 étudiants. Après un calcul rapide, on constate que seulement 2,5 % des étudiants réussissent à obtenir une bourse d'études. D'ailleurs, je rappelle que les bourses d'études n'ont pas été indexées depuis 20 ans, c'est-à-dire depuis 2003.
Madame Muralidharan, la question que je veux vous poser est en lien avec le rapport Bouchard, soit celui qui a été produit par le comité consultatif dont le gouvernement avait demandé la création. Plus précisément, dans ce rapport, on disait qu'il y avait une possibilité d'augmenter les bourses d'études aux cycles supérieurs. Une des recommandations était d'« augmenter considérablement le financement des personnes étudiantes et des stagiaires postdoctoraux pour atteindre un niveau concurrentiel à l'échelle internationale ».
J'aimerais savoir ce que vous pensez de cette recommandation. À votre avis, quel serait un niveau concurrentiel à l'échelle internationale pour les bourses d'études supérieures et, bien sûr, pour le financement des stagiaires postdoctoraux?
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Je souhaite la bienvenue à Mme Muralidharan.
J'aimerais vous poser une question concernant les postdoctorants. Vous avez brossé un portrait intéressant de leur situation actuelle.
Si on disait à des jeunes qui viennent de terminer leur secondaire: « Tu es un élève très brillant, toutes les possibilités s'offrent à toi. Tu devrais faire un baccalauréat, une maîtrise, puis un doctorat, pour te diriger vers le milieu universitaire. Tu pourrais alors obtenir de bons emplois dans ton domaine et aider le Canada à innover. À 33 ans, alors que la plupart des jeunes de ton âge commencent à fonder une famille, tu travaillerais 45 heures par semaine, pour un salaire annuel de 40 000 $ », je ne pense pas qu'ils seraient très nombreux à trouver ce scénario tentant.
Dans votre parcours, vous êtes passée par différents pays avant d'aboutir au Canada. Vous avez choisi le Canada. Quelle impression les autres postdoctorants de l'étranger ont-ils du Canada, avec ses programmes sous-financés?
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Je vous souhaite de nouveau la bienvenue. Les 55 prochaines minutes seront bien remplies.
Conformément à l'article 108(3)(i) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 14 février 2023, le Comité reprend son étude des programmes des bourses d’études supérieures et postdoctorales du gouvernement du Canada.
J'ai maintenant le plaisir de souhaiter la bienvenue à Saman Sadeghi, professeur associé de chimie et de biologie chimique, qui comparaît à titre personnel par vidéoconférence, et à John Hepburn, président-directeur général de Mitacs, qui participe lui aussi virtuellement à la séance. Dans la salle, jusqu'à présent, nous avons M. Hranilovic, vice-recteur et doyen des études supérieures à l'Université McMaster.
Je pense que nous allons commencer par M. Sadeghi, à titre personnel.
Vous pouvez désactiver la sourdine. Vous disposez de cinq minutes.
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Je vous remercie pour cette occasion. Je suis reconnaissant de pouvoir m'adresser au Comité.
Je suis professeur associé au Département de chimie et de biologie chimique de l'Université McMaster, et je suis également membre auxiliaire du corps professoral de l'UCLA aux États-Unis.
Il y a environ 20 ans, pendant que je faisais mon doctorat à l'Université de Toronto, j'étais l'un des titulaires d'une bourse d’études supérieures au doctorat, ou ES D, du CRSNG, qui, à l'époque, a grandement contribué à améliorer mon niveau de vie. Je pense que vous avez déjà entendu de multiples sources vous dire que, même si le coût de la vie a augmenté considérablement dans les villes canadiennes, la valeur monétaire des bourses telles que la bourse ES D du CRSNG est restée à peu près inchangée depuis que j'ai reçu la bourse il y a 20 ans.
Au‑delà des bourses, il est essentiel d'augmenter les allocations minimales pour les diplômés afin de s'assurer que les étudiants à faible revenu sont en mesure d'assumer le coût de la vie actuel. C'est particulièrement vrai dans les grandes villes. Cela permet aux étudiants de poursuivre des études supérieures. Chaque établissement devrait ajuster les allocations des diplômés et des postdoctorants en fonction du salaire vital local. Une augmentation générale des allocations minimales est grandement nécessaire et elle favorisera l'égalité des chances et la diversité dans le milieu universitaire. Le soutien fédéral à des allocations correspondant à un salaire suffisant et à un meilleur remboursement des frais de garde aidera nos universités à demeurer concurrentielles par rapport aux établissements de recherche de pointe aux États-Unis et à l'industrie, afin de retenir les talents au Canada. Pour vous donner un exemple concret, le programme d'études supérieures auquel je participe à l'UCLA prévoit une allocation de 40 000 dollars américains pour 2023, et on propose d'augmenter ce montant en 2024 pour le faire passer à environ 42 500 $.
Il est également important d'éliminer les obstacles financiers afin que les études supérieures soient accessibles à un plus large éventail d'étudiants, de manière à favoriser l'inclusivité et à éviter que seuls les étudiants nantis puissent faire des études supérieures.
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Merci beaucoup. Bonjour.
Je m'excuse d'être arrivé en retard. Mon vol a été retardé.
Je suis heureux de m'adresser à votre distingué comité et de vous faire part de mon point de vue personnel sur la question du financement des bourses d'études supérieures et des bourses postdoctorales.
J'ai obtenu mon doctorat en empruntant une voie atypique, où j'ai réalisé la majeure partie de mes travaux. Vers la fin, j'ai passé une année au Japon et une autre à Hydro Ontario. Avant de passer à McMaster, j'ai travaillé pour divers services publics dans l'industrie nucléaire.
Je suis professeur de génie depuis 17 ans et je me spécialise dans l'énergie et la sécurité nucléaires. Au cours de cette période, j'ai diplômé ou supervisé un total de 23 étudiants au doctorat, 32 étudiants à la maîtrise et 9 boursiers postdoctoraux. Ce n'est pas le nombre dont je suis fier; c'est l'impact important que ces étudiants ont dans l'industrie, dans le domaine de la recherche et ailleurs. C'est l'aspect le plus positif de ma carrière.
Je m'efforce de veiller à ce que mes étudiants actuels aient le même accès à du financement pour la mobilité et à la formation avancée que ce que j'avais à l'époque. J'aimerais parler aujourd'hui de certains des défis à cet égard.
Premièrement, de manière générale, les étudiants de cycle supérieur en génie bénéficient d'un mélange de financement provenant de l'université et de la province, d'un revenu d'assistant à l'enseignement et de bourses d'études offertes par les membres du corps professoral qui les supervisent. Des fonds supplémentaires destinés aux étudiants peuvent être accordés par des organismes fédéraux, comme le CRSNG, ou par le secteur privé. D'après mon expérience, certains étudiants reçoivent plus de 55 000 $ par année au niveau du doctorat, et d'autres, aussi peu que de 20 000 à 25 000 $. Ce salaire inférieur correspond à un excellent étudiant, qui vit sous le seuil de la pauvreté, et c'est vrai dans de nombreuses régions au pays.
Même si on s'attend à une certaine diversité de financement et à ce que des talents exceptionnels soient récompensés, ce niveau d'écart doit être examiné de plus près. Un système qui aurait la souplesse nécessaire pour augmenter le nombre d'étudiants ayant accès à du financement dans cette catégorie à faible revenu contribuerait beaucoup au maintien des bourses d'études supérieures au Canada.
Deuxièmement, il faut aussi se pencher sur la diversité des étudiants à ce niveau. Ils n'ont pas tous accès aux privilèges et aux occasions dont j'ai bénéficié pendant mes études. Il faut assurer un soutien adéquat aux personnes qui ont un conjoint, des enfants ou des personnes à charge ou qui cohabitent avec d'autres membres de la famille, et aussi un financement pour les étudiants qui ont des difficultés liées à leur mobilité ou à leur apprentissage. Des fonds supplémentaires devraient être envisagés pour les étudiants appartenant à ces catégories.
Enfin, pour faire suite aux sujets abordés précédemment, dans de nombreuses disciplines scientifiques et techniques, nous avons de la difficulté à attirer les meilleurs talents pour ces diplômes aux cycles supérieurs. Je reçois de nombreuses demandes par semaine, mais elles ne sont pas toutes qualifiées et la plupart ne proviennent pas d'universités canadiennes. Le nombre de demandes que nous recevons d'étudiants canadiens est très limité en raison des allocations totales et d'un marché du travail attrayant.
Il est certain qu'un programme de bourses plus durable et équitable, accessible à un plus grand nombre de personnes, aurait une certaine incidence à cet égard. Cependant, il y a un aspect particulier que j'aimerais aborder, et c'est la possibilité d'envisager un programme d'échange international qui irait au‑delà de ce qui est actuellement offert. Par exemple, le nombre d'étudiants français des cycles supérieurs que mon programme accueille dans le cadre d'échanges internationaux de recherche est beaucoup plus élevé que le nombre de nos étudiants que nous envoyons là‑bas. C'est simplement parce qu'en France, il y a du financement fédéral et local établi et facilement accessible pour permettre aux étudiants diplômés de se déplacer ailleurs dans le monde. Un tel système attirerait des étudiants ayant des intérêts dans la recherche à l'échelle mondiale et les inciterait davantage à faire des études supérieures.
En conclusion, notre objectif devrait être de mettre en place un système de financement accessible et souple qui peut tenir compte de la diversité des contextes étudiants, de la valeur accrue de la mobilité internationale et des pressions économiques accrues exercées par les frais de scolarité et le coût de la vie.
Merci beaucoup de m'avoir invité à prendre la parole. Encore une fois, je vous prie d'excuser mon retard.
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Merci de me donner l'occasion de parler de cet important sujet. Je vais prendre une direction légèrement différente, mais je resterai dans le même ordre d'idées que les deux témoins précédents et d'autres.
Je m'appelle John Hepburn et je suis le PDG de Mitacs, un grand organisme national sans but lucratif, appuyé par le gouvernement fédéral, les 10 provinces et l'industrie.
Notre mission est de renforcer l'innovation au Canada, tant sociale qu'industrielle. Et cela passe par les talents.
J'ai été professeur de chimie et de physique à l'Université de Waterloo et à l'Université de la Colombie-Britannique pendant plus d'une trentaine d'années. J'ai aussi été doyen de la faculté des sciences et vice-président à l'UCB, alors je suis bien au fait de la pression qui pèse sur les étudiants des cycles supérieurs et le milieu de la recherche au Canada.
Dans mon rôle actuel, je travaille avec les universités et les collèges à l'échelle du Canada et à l'étranger — nous avons des programmes internationaux —, car tout ce que nous faisons tourne autour des étudiants et des postdoctorants. En bref, nous favorisons et soutenons des partenariats entre les établissements postsecondaires et l'industrie, les entreprises sociales, les municipalités et les hôpitaux.
Les partenariats portent généralement sur des projets de recherche appliquée, dans le cadre desquels la recherche est menée par des étudiants et des boursiers postdoctoraux qui partagent leur temps entre l'université et le partenaire extrascolaire. Le projet de recherche fait partie du travail de recherche académique de l'étudiant — une thèse dans le cas de la plupart des étudiants des cycles supérieurs —, mais est défini en fonction des besoins du partenaire extrascolaire, qui assume la moitié des coûts. C'est ainsi que nous obtenons le soutien de l'industrie. Les étudiants et les postdoctorants sont rémunérés, bien sûr. Notre taux de rémunération est généralement de loin supérieur à une bourse normale des trois conseils, mais inférieur au taux de l'industrie.
Nous faisons rapport de nos activités en unités de travail de quatre mois, que nous appelons stages, et un étudiant pour en faire plusieurs d'affilée. Évidemment, pour un doctorant, c'est nécessaire. Tout dépend du projet. L'an dernier, nous avons financé 21 500 stages, auxquels ont participé environ 7 000 étudiants. C'est donc une vaste organisation.
Nous entretenons des relations très étroites avec nos partenaires extrascolaires, généralement des clients industriels, qui nous rappellent constamment que les talents qualifiés se font rares, particulièrement dans les domaines émergents comme les technologies quantiques. Cela s'explique par différents facteurs. Dans les secteurs en demande, comme l'informatique et bien des disciplines de l'ingénierie, il est peu attrayant de poursuivre ses études aux cycles supérieurs. Pourquoi travailler à un taux inférieur au salaire minimum pendant cinq ans pour obtenir un doctorat, alors qu'il est possible de gagner un excellent salaire fraîchement diplômé du premier cycle?
Il faut trimer dur pour obtenir une maîtrise ou un doctorat, mais les doctorants sont peu en demande au Canada. Franchement, il faut blâmer pour cela notre piètre innovation industrielle. Nous affichons un des pires bilans de l'OCDE.
Bien sûr, les entreprises américaines innovatrices reconnaissent la valeur des talents canadiens, et elles sont tout à fait disposées à offrir des salaires de loin supérieurs à ce qui est offert au Canada. Au final, si le Canada enregistre d'excellents taux de participation aux études postsecondaires et un assez bon taux de participation aux études universitaires, il produit beaucoup moins de doctorants que d'autres pays riches, notamment dans les secteurs en forte demande.
Bien que certains de ces facteurs débordent de la réunion d'aujourd'hui, il convient de souligner que si le Canada n'arrive pas à accroître l'innovation, que ce soit dans le secteur industriel ou dans le domaine de la santé, notre prospérité en souffrira. Si je ne me trompe pas, votre étude porte sur l'impact du manque de financement pour les études supérieures et postdoctorales. C'est un enjeu primordial, mais celui‑ci fait partie d'un problème plus grand au Canada, comme je l'ai déjà mentionné.
Dans la plupart des domaines, les étudiants des cycles supérieurs et postdoctoraux sont la force motrice de l'entreprise de recherche. À l'époque où j'étais chercheur universitaire, j'ai supervisé de nombreux étudiants et postdoctorants, et l'essentiel de mes travaux de recherche, voire la quasi-totalité, reposait sur leur travail acharné. C'est effectivement un dur labeur, plus prenant qu'un travail à temps plein. Si nos meilleurs étudiants peuvent mener leurs travaux dans une université américaine — et c'est une réalité — et recevoir une allocation bien plus élevée qu'ils ne le pourraient au Canada, pourquoi resteraient-ils ici? Une fois de l'autre côté de la frontière, ils pourraient ne plus revenir.
Souvent, dans la plupart des secteurs de l'ingénierie, notamment en génie électrique et en génie informatique, les étudiants au doctorat sont en majorité des étudiants internationaux. Parfois, ils sont en très forte majorité. Ce n'est pas une mauvaise chose en soi, mais cela dénote l'attrait des études supérieures pour les étudiants canadiens et pour les résidents permanents qui ont d'autres choix. Si l'offre en étudiants internationaux devait s'épuiser, nous serions en bien plus piteux état encore.
Évidemment, la crème de la crème des étudiants étrangers, comme les diplômés des Instituts indiens de technologie, ne viennent jamais au Canada. C'est principalement en raison de nos allocations peu généreuses.
Finalement, je me dois de parler de la qualité de l'enseignement supérieur. Bien que les universités canadiennes offrent d'excellents programmes de formation en recherche aux diplômés et aux postdoctorants, il reste du chemin à faire pour incorporer la formation extrascolaire à leurs études, puisque la majorité des postdoctorants ne feront pas carrière dans le milieu universitaire. Ce n'est pas aux universités de fournir une formation professionnelle, car elles n'ont pas l'expertise pour le faire. Nous devons donc établir une meilleure collaboration avec nos partenaires extrascolaires, qui peuvent aider à offrir aux étudiants un salaire décent pendant leurs études.
Les étudiants participant à de tels partenariats pourront bénéficier de l'excellente formation en recherche offerte par les universités, ce qu'elles font déjà, ainsi que de la formation professionnelle mieux dispensée en dehors des universités.
Je ne veux absolument pas dire par là que les étudiants des cycles supérieurs ne méritent pas d'être mieux soutenus par le gouvernement, mais ce soutien peut être acheminé de bien des façons: de meilleures bourses, un financement accru de la recherche — ce qui est essentiel pour la plupart des étudiants —, et un meilleur soutien à la formation en partenariat.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Je vous remercie de me donner l'occasion, au nom de l'Université McMaster, de vous présenter aujourd'hui le point de vue général des établissements d'enseignement.
Je suis très heureux d'être accompagné de quelques‑uns de mes collègues du corps professoral ici aujourd'hui, et surtout d'une étudiante diplômée, que vous avez entendue dans le dernier groupe de témoins, Chantel Millar. Ils ont tous apporté un éclairage personnel et unique à la discussion.
Le financement des étudiants des cycles supérieurs est un défi pour l'Université McMaster et ses étudiants, comme pour toutes les universités dispensant un enseignement supérieur. D'entrée de jeu, je tiens à souligner que l'Université McMaster partage le point de vue des organisations qui ont déjà comparu devant vous, en particulier l'Association canadienne pour les études supérieures, dont le président a soulevé des points importants concernant le besoin de financement supplémentaire pour les organismes fédéraux de financement de la recherche et l'augmentation des bourses d'études supérieures et postdoctorales.
J'insiste sur l'importance du comité consultatif du gouvernement sur le système fédéral de soutien à la recherche, et je tiens à souligner à quel point il est décevant que ses principales recommandations n'aient pas encore été mises en œuvre. Nous gardons espoir.
À savoir quel impact a le contexte actuel sur l'Université McMaster et comment notre établissement gère ces défis, la réponse comporte plusieurs volets. Je ferai une brève introduction, puis je serai heureux de répondre aux questions du Comité.
En février de cette année, l'Université McMaster a mis sur pied un groupe de travail sur le financement des diplômés, qui tient actuellement des consultations à l'échelle du campus sur l'impact du contexte de financement actuel et sur les façons dont l'établissement peut aider à gérer ces défis. Jusqu'à maintenant, ces consultations ont permis de dégager certains thèmes clés, y compris les difficultés financières — ce qui n'est pas surprenant compte tenu de la situation inflationniste actuelle —, le manque d'accès à l'information, les obstacles supplémentaires auxquels font face notamment les étudiants étrangers, et les délais imposés par les provinces pour l'obtention d'un doctorat.
En ce qui concerne les exigences provinciales, il convient également de mentionner que l'Université McMaster, située en Ontario, doit composer avec la façon particulière dont notre gouvernement provincial administre son système d'enseignement postsecondaire, ce qui complexifie davantage la question du financement fédéral.
Par exemple, comme le Comité l'a sans doute déjà entendu, les frais de scolarité en Ontario ont été réduits de 10 % en 2019 et sont gelés depuis. Sachant qu'il y a en plus un gel des subventions de fonctionnement provinciales depuis 2016, et que les subventions fédérales pour les étudiants à la maîtrise et au doctorat n'ont pas augmenté depuis 2003, cela brosse un tableau bien peu encourageant du financement de l'enseignement postsecondaire au Canada.
À ce sujet, il convient de souligner qu'il y a depuis un certain temps un écart entre les priorités du gouvernement et les réalités financières auxquelles les établissements sont confrontés. Par exemple, sur le plan de la compétitivité mondiale, les offres des universités ontariennes sont insuffisantes pour attirer les meilleurs talents. Souvent, les meilleures écoles américaines annulent leurs frais de scolarité pour les excellents étudiants des cycles supérieurs, alors que les universités européennes ne facturent habituellement aucuns frais de scolarité. Ajoutons à cela que notre stratégie économique nationale dépend énormément des nouveaux Canadiens pour alimenter la croissance continue, et on peut comprendre l'inadéquation.
D'après les consultations que l'Université McMaster a menées auprès de sa communauté jusqu'à maintenant, il est clair que certaines mesures peuvent être prises par les établissements pour aider à gérer l'état actuel des choses.
Premièrement, nous pouvons éliminer les restrictions pour les étudiants qui veulent et réclament plus d'occasions d'emploi sur le campus. Nous pouvons mieux promouvoir les bourses d'urgence et veiller à ce que nos communications, par exemple dans nos lettres d'offre, aident les étudiants à mieux comprendre les options de financement et les ressources à leur disposition. Nous pouvons également nous tourner vers certaines facultés pour combler les retards afin de mieux répondre aux exigences provinciales.
Je tiens à souligner que ces mesures sont, au mieux, des mesures provisoires et que franchement, elles font en sorte que notre établissement ne peut que gérer une situation qui a un impact profondément négatif sur la recherche postsecondaire partout au Canada.
Je vais m'arrêter ici. Je serai heureux de répondre aux questions du Comité sur ces éléments ou tout autre point d'intérêt.
Merci.
Permettez-moi de mettre les choses en contexte. J'évolue dans le monde des universités ontariennes, qui sont devant des contraintes uniques. Il y a un établissement en Ontario qui a fait faillite, et d'autres qui font face à des déficits structurels. Je suis heureux de dire que l'Université McMaster ne fait pas partie de ces universités. Nous avons un budget équilibré.
Notre établissement n'est pas à l'abri de l'inflation. Cependant, nos étudiants des cycles supérieurs y sont particulièrement vulnérables, compte tenu de la précarité du logement et du soutien financier à leur disposition.
Vous avez entendu Chantel et certains de nos étudiants, qui ont la chance de pouvoir compter sur des filets de sécurité locaux ou des structures locales de soutien au Canada.
Je tiens également à mentionner que nous avons des étudiants étrangers. Les étudiants qui viennent d'autres régions du Canada n'ont pas de filets de sécurité locaux et ont besoin de nettement plus que le financement que notre établissement est en mesure d'offrir s'il veut maintenir une saine gestion financière et garantir sa viabilité.
Les pressions que subissent nos étudiants ne sont pas uniques. Vous en avez certainement entendu parler ici. Elles sont centrées sur le logement, comme c'est le cas dans de nombreuses circonscriptions du pays. Elles sont centrées sur la précarité du travail. Les étudiants des cycles supérieurs ne sont pas employés à l'université; ce sont des étudiants dans nos établissements, mais ils ont souvent besoin de travailler. Vu l'inflation et le contexte économique, il est plus difficile que jamais pour eux de concilier la recherche — leur passion et la raison qui les a amenés ici, soit obtenir leurs titres de compétences — avec la nécessité de travailler pour subvenir à leurs besoins, que ce soit à l'université ou ailleurs.
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Absolument. J'apprécie l'effort de prononciation.
Je suis revenu au Canada il y a environ trois ans. J'ai passé une dizaine d'années en Californie, mais je suis heureux d'être de retour à la maison.
Les choses ont changé. J'ai été en contact avec des étudiants au cours des dernières années, et je dirais que les choses ont beaucoup changé. Comme l'ont souligné tous les témoins ici, l'inflation et le coût de la vie ont plus que doublé au cours des 10 dernières années, mais pas les bourses d'études supérieures ni les allocations.
Nous sommes soutenus par Mitacs. Je tiens à souligner que cela fait une énorme différence dans le niveau de vie de nos étudiants et c'est fort apprécié. C'est un facteur extrêmement attrayant pour attirer des étudiants dans nos universités et retenir les talents au Canada. C'est positif. Les programmes de ce genre sont importants.
Je tiens également à souligner que nous n'avons pas nécessairement besoin de compétitionner avec les salaires de l'industrie. Ils seront toujours plus élevés. C'est inévitable. Au bout du compte, les étudiants des cycles supérieurs et les étudiants postdoctoraux sont des stagiaires. Ils sont passionnés par leurs recherches. Ils sacrifient leur temps et la possibilité de gagner plus d'argent dans l'industrie pour poursuivre leurs études.
Ce que nous devons faire, cependant, c'est offrir une allocation minimale, afin qu'ils ne tombent pas sous le seuil de la pauvreté, ce qui est malheureusement le cas pour bon nombre de nos stagiaires en ce moment.
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Je pense qu'il est important de se pencher sur cette question. Je reviens au témoignage de Chantel Millar de tout à l'heure. Les étudiants qui ont un important filet de sécurité en sortiront gagnants, et nous voulons nous assurer que les études supérieures demeurent universelles, fondées sur le mérite et tributaires de la qualité du candidat.
Permettez-moi de dévier légèrement du sujet. Nous avons beaucoup parlé des sciences et de l'ingénierie, et même si je suis moi-même ingénieur de formation, je veux me tourner vers les sciences humaines, les sciences sociales, le commerce et les autres facultés des établissements d'enseignement. Elles ont elles aussi besoin de plus de soutien de l'industrie, de subventions à la recherche industrielle, pour permettre aux étudiants d'y entrer.
Encore une fois, c'est un obstacle important à l'atteinte de nos objectifs de l'IDE et à l'autochtonisation de nos programmes d'études. Ce sont tous des objectifs à atteindre. Toutefois, il faut offrir un soutien suffisant à tous les étudiants des cycles supérieurs. Les domaines des sciences, de la technologie, de l'ingénierie et des mathématiques en profiteraient certainement, et leur application peut être claire dans leurs industries respectives. Il faut cependant aussi regarder du côté des sciences humaines et d'autres disciplines académiques pour améliorer la société canadienne et s'attaquer à de grands enjeux.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je salue les témoins qui se joignent à nous pour la deuxième heure de la rencontre.
Mes premières questions s'adresseront à M. Hepburn.
Dans votre allocution, vous avez dit que le Canada perdait du terrain en matière d'innovation. Vous le savez, s'il n'y a pas de recherche, il n'y a pas d'innovation. S'il n'y a pas d'étudiants, il n'y a pas de recherche et, donc, il n'y a pas d'innovation. Vous savez également que le Canada est le seul pays du G7 à avoir perdu des chercheurs depuis 2016.
J'aimerais que vous nous fassiez part de votre expérience devant ce constat, à savoir que c'est évidemment parce qu'il y a moins de chercheurs et de recherche que le Canada perd du terrain dans le classement de l'Indice mondial de l'innovation. Les dernières données que j'ai en ma possession indiquent que le Canada est en retard dans la course à l'innovation. Nous sommes passés du 8e rang au classement de l'Indice mondial de l'innovation en 2011 au 18e rang en 2017.
Que pouvez-vous nous dire à ce sujet?
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Je peux vous répondre en français, mais vous m'excuserez de combiner le français et l'anglais. Comme tous les chercheurs, je parle en franglais.
En effet, nous avons un gros problème au Canada. En fait, il y a plusieurs problèmes. Parmi ceux-ci, j'ai déjà parlé du manque d'étudiants de haut niveau, notamment au doctorat. Il s'agit d'un problème plutôt industriel. Il n'y a pas d'emplois pour les vrais chercheurs au Canada. C'est un problème lié aux
[Traduction]
dépenses en recherche et développement des entreprises.
[Français]
Il faut dire que si nous n'avons pas d'innovation industrielle et sociétale dans le domaine de la santé et dans les entreprises sociales, il n'y aura pas de demande pour des chercheurs ou des étudiants-chercheurs, ce qui fait que nous ne participerons pas au progrès. Si nous ne participons pas au progrès sur le plan de la recherche, nous ne progresserons pas sur le plan de l'innovation ni sur le plan industriel, et nous perdrons de la productivité et des avantages sur le plan social.
J'espère que j'ai bien compris votre question.
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Merci, monsieur Hepburn.
Revenons au sujet qui nous intéresse aujourd'hui, à savoir l'indexation et l'augmentation des bourses d'études aux cycles supérieurs. Vous savez qu'elles n'ont pas été indexées depuis 2003, donc depuis maintenant 20 ans.
M. Johnson, le président du conseil d'administration du mouvement Soutenez notre science, est venu témoigner lors de la dernière séance du Comité. Selon une étude dont il nous a fait part, 38 % des diplômés au doctorat au Canada quittent le pays, principalement pour aller aux États‑Unis.
Je sais que vous avez déjà dit qu'il n'y avait pas d'emplois pour les diplômés au doctorat dans le domaine industriel. Mis à part cela, qu'est-ce qui explique le fait qu'ils quittent le pays? Qu'est-ce que le gouvernement pourrait faire pour assurer la rétention de ces diplômés?
Je vais d'abord m'adresser à M. Hranilovic. Vous avez parlé de l'écosystème dans lequel les universités évoluent actuellement. Il semble que la conjoncture soit difficile pour tout le monde du point de vue financier. Vous avez aussi mentionné les droits de scolarité. Lorsque je travaillais à l'Université de la Colombie-Britannique, je me rendais dans des stations de recherche situées dans des emplacements isolés, et il semblait y avoir toujours une foule d'étudiants européens qui séjournaient là‑bas pendant leur pause estivale. Comme ils n'avaient pas de droits de scolarité à payer, ils n'avaient pas besoin de travailler entre les semestres et pouvaient être là à titre bénévole.
Nous discutons aujourd'hui du soutien insuffisant offert aux doctorants. Je pense que les gens ont tendance à oublier — et j'essaie sans cesse de leur rafraîchir la mémoire — qu'en plus de tout ce qu'ils ont à payer par ailleurs pour se nourrir, se loger et tout le reste, ces étudiants doivent aussi acquitter des droits de scolarité.
Ils se retrouvent maintenant avec une bourse d'environ 20 000 $, et doivent payer 10 000 $ en droits de scolarité. Je me demandais simplement si vous aviez une idée des raisons pour lesquelles le Canada n'a pas emboîté le pas à l'Europe en réduisant les droits de scolarité. Au fil des 30 dernières années, nous avons plutôt réduit le soutien fédéral et provincial à l'éducation postsecondaire, ce qui a obligé les universités à augmenter les droits de scolarité.
Je sais que la question est vaste, mais quelle serait selon vous la meilleure stratégie que nous pourrions adopter pour maintenir notre contingent d'étudiants et les encourager à demeurer au Canada?
Je dois d'abord préciser que les droits de scolarité n'ont pas été augmentés en Ontario. Nous les avons gelés pour une période indéterminée.
Je pense qu'il faut d'abord se demander pour quelle raison les gens font des études supérieures. Et, parlant de ces étudiant aux cycles supérieurs, j'estime que les observations de Mme Millar à ce sujet étaient très justes. Elle a choisi de mener des études supérieures pour décrocher un diplôme reconnu de par le monde qui lui servira pendant toute sa vie. Nous devons reconnaître au départ que les étudiants aux cycles supérieurs sont les moteurs de la recherche dans nos établissements d'enseignement. Ils sont les vecteurs de l'innovation. Sans le travail de nos postdoctorants et de ces étudiants eux-mêmes, il n'y aurait tout simplement pas de recherche. Il n'y aurait plus personne pour guider l'avenir de la recherche et de l'innovation au Canada.
Il est donc essentiel que nous appuyions les étudiants aux cycles supérieurs en n'oubliant toutefois pas qu'ils sont des étudiants. Il ne s'agit pas d'un emploi à temps plein. Ils ont besoin de soutien financier pour pouvoir subvenir à leurs besoins. Ils participent à un programme d'études à temps plein. Parallèlement à cela, l'établissement d'enseignement doit aussi assurer sa viabilité à long terme. Il y a un juste équilibre à trouver étant donné le peu de financement global que nous obtenons de la province, et ce, uniquement pour les étudiants canadiens… Pour que les choses soient bien claires, nos étudiants étrangers ne bénéficient d'aucun soutien financier provincial, malgré le fait qu'ils comptent pour la plus grande partie de notre contingent dans une faculté comme le génie, par exemple. Au total, notre université accueille 27 % d'étudiants étrangers.
Notre organisation doit jongler avec ces différentes priorités. Nous devons imposer des droits de scolarité pour demeurer financièrement viables et pouvoir poursuivre nos activités. Nous remettons en outre des montants encore plus élevés à nos étudiants aux cycles supérieurs sous forme de bourses et d'indemnités de subsistance et de recherche sur le terrain, tout cela pour que notre université puisse mener à bien son mandat en matière de recherche.
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Merci, monsieur le président. Je remercie également tous ceux qui participent à la discussion.
La question est complexe. Il est bien compris, je crois, que le gouvernement est un ferme appui de l'industrie et son auxiliaire, sur le plan des études supérieures, des initiatives et de l'innovation — même dans le nucléaire. Je me rappelle que le gouvernement précédent a cessé d'appuyer l'énergie atomique, un élément important de notre nucléaire, que cette décision a fait rétrograder. Il est essentiel pour nous d'appuyer aujourd'hui l'innovation au Canada, pour poursuivre le travail de M. Novog et d'autres.
La complexité de la situation touche également les partenariats. Je suis heureux de certaines de nos discussions, tous ensemble.
Monsieur Hepburn, vous parlez beaucoup du secteur privé.
Monsieur Novog, dites‑moi si le secteur privé vous appuie.
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Nous ne voulons plonger personne dans la pauvreté. Nous tenons à donner notre appui, quand c'est possible, par une gamme de moyens. Nous avons des mesures d'aide au logement abordable, notamment.
Pendant nos études — d'autres et moi — nous avons tous tiré le diable par la queue, au début. Les jeunes d'aujourd'hui, comme ils étaient… Ce n'est pas nécessairement facile, mais, essentiellement, leur avenir est tellement plus prometteur après qu'ils ont accepté le travail extraordinaire que vous leur fournissez.
La vie de mon neveu, qui a maintenant un doctorat, n'a pas toujours été facile, mais il est devenu professeur agrégé. Il a fait ce qu'il fallait. Il s'est acheté une maison. Ses affaires vont très bien. Il a ajouté des cordes à son arc tout en restant dans le monde universitaire, grâce à de nombreux partenariats avec des entreprises.
Monsieur Sadeghi, vous vous êtes fait plutôt discret. Vous avez dit avoir étudié à l'université de Californie à Los Angeles. Vous y avez travaillé et avez profité d'un financement canadien. Pendant cette période californienne, vous avez pu développer vos affaires.
Quels sont les droits de scolarité et les frais de fréquentation de l'université, à Los Angeles, par rapport à ceux de McMaster?
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Merci, monsieur le président.
Je remercie mon collègue. Effectivement, j'ai bien mentionné au début de mon intervention que c'était un avis de motion, et non une proposition de motion. Je n'ai pas demandé le consentement unanime pour ce faire.
Je reprends donc mon histoire rapidement, puisque c'est quand même une longue histoire. Elle a commencé le 30 mars, lorsque j'ai demandé ici même, avec l'appui de mes collègues du Comité, d'inviter le à venir nous parler du dernier budget, qui a été déposé au mois de mars également, comme vous le savez. Le jour même, la greffière a envoyé de possibles dates de comparution au ministre. Puis, l'équipe du ministre a indiqué à la greffière qu'il lui était impossible de se présenter à ces dates. Celle-ci a donc proposé d'autres dates au ministre, en tenant compte de son horaire. Je comprends que le ministre est occupé, mais là, cela fait deux mois et demi que la demande initiale a été envoyée, et nous attendons toujours. La greffière n'a toujours pas reçu de réponse à l'invitation initiale qui a été envoyée au ministre pour qu'il vienne témoigner au sujet du budget de 2023, qui a été déposé précisément le 28 mars.
À ce rythme, il va falloir que nous invitions aujourd'hui le ministre si nous voulons qu'il vienne nous parler du budget de 2025. La situation en dit long sur l'importance et l'intérêt que le ministre accorde aux travaux de ce comité et, plus largement, aux enjeux liés à la communauté étudiante et scientifique au Québec et au Canada.
Le rapport Bouchard, qui a été commandé par le gouvernement, a sonné l'alarme au sujet de l'urgence d'investir maintenant dans le financement de la science et de la recherche. La communauté étudiante et universitaire s'est époumonée, au sein de ce comité et ailleurs, à demander qu'on hausse le montant des bourses d'études, qui n'a pas augmenté d'un sou depuis 20 ans.
Ce n'est pas compliqué: tous les indicateurs sont au rouge. Les experts et les chercheurs indiquent que le Canada est à un point de rupture en science, alors que tous nos compétiteurs mettent les bouchées doubles pour faire face aux défis, comme les pandémies, les changements climatiques et la transition énergétique. Pourtant, le gouvernement a choisi d'investir zéro dollar en science dans le dernier budget.
La cerise sur le sundae, c'est que le ministre ne prend même pas une heure de son temps pour venir rendre des comptes à ses collègues parlementaires devant ce comité et informer les membres du Comité et toute la communauté scientifique sur sa vision de la science au Canada.
Je donne donc aujourd'hui un avis de motion visant à inviter de nouveau le ministre à venir témoigner devant ce comité, en espérant que, cette fois, son cabinet prendra au moins la peine de répondre à l'invitation. Voici la motion:
Que, conformément à l’article 108(3)(i) du Règlement, le Comité réitère l’invitation au ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie à venir témoigner devant le Comité au sujet du budget fédéral 2023‑2024 faite initialement le 30 mars 2023, et qu’il relance le ministre afin qu’il vienne témoigner devant le Comité dès que possible, pour une heure.
Messieurs Novog, Sadeghi, Hepburn et Hranilovic, je vous remercie de votre participation et de vos témoignages, qui aideront à notre étude.
Je tiens également à dire que, l'été dernier, j'ai visité le complexe nucléaire de Bruce et vu la concrétisation du partenariat avec les Ojibwés de Saugeen pour le programme de production d'isotopes et l'exploitation des réacteurs. Merci de votre contribution à ces partenariats extraordinaires.
N'hésitez pas à nous communiquer par écrit d'autres renseignements.
La prochaine réunion aura lieu le mardi 20 juin 2023. Nous entreprendrons alors une étude de l'utilisation des subventions, fonds et contributions fédéraux pour la recherche-développement par les universités et les établissements de recherche canadiens, en partenariat avec des entités liées à la République populaire de Chine et les répercussions à long terme. Titre bref réclamé.
Nous étudierons aussi les répercussions à long terme de l'écart salarial entre les sexes et des groupes en quête d'équité dans le corps professoral des universités canadiennes.
Nous avons des témoins pour mardi prochain et, si tout va bien, nous pourrons poursuivre ces deux études jeudi prochain également.
Plaît‑il au Comité de lever la séance?
Des voix: Oui.
Le président: C'est super! Merci.