Bienvenue à la 88e réunion du Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes.
Nous avons quelques préoccupations à l'égard de la rétroaction acoustique. Avant de commencer, j'aimerais que tous les députés et les autres participants en personne consultent les cartes sur la table pour connaître les lignes directrices visant à prévenir les incidents acoustiques. Il faut protéger l'ouïe des interprètes. Veuillez n'utiliser que les oreillettes noires approuvées. Lorsque vous n'utilisez pas votre oreillette, veuillez la placer sur l'autocollant prévu à cette fin sur votre table.
Je vous remercie de votre collaboration.
La réunion d'aujourd'hui se déroule sous forme hybride.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole.
Les députés présents dans la salle sont priés de lever la main s'ils souhaitent parler. Ceux qui sont sur Zoom doivent utiliser la fonction « Lever la main ». Le greffier et moi-même ferons de notre mieux pour gérer l'ordre des interventions, et nous vous remercions de votre compréhension à cet égard.
Je vous rappelle que tous les commentaires doivent être adressés à la présidence.
Avant de passer aux déclarations préliminaires...
Allez‑y, monsieur Blanchette-Joncas.
:
Avons-nous le consentement unanime pour permettre à ces autres personnes qui ont été mal informées de soumettre des mémoires qui seront acceptés?
Des députés: D'accord.
La présidente: C'est très bien. Merci beaucoup.
Nous allons maintenant passer aux déclarations préliminaires.
Conformément à l'article 108(3)i) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 31 janvier 2023, le Comité reprend son étude de la science et la recherche dans l'Arctique canadien en lien avec le changement climatique.
J'ai maintenant le plaisir d'accueillir au Comité les représentantes du Conseil national de recherches du Canada: la directrice du Programme défi l'Arctique et le Nord, Mme Anne Barker; et la secrétaire générale, Mme Shannon Quinn.
Nous recevons aussi les représentants du Conseil de recherches en sciences humaines: le président, M. Ted Hewitt; et la vice-présidente de la Recherche, Mme Sylvie Lamoureux.
Vous disposez de cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire, après quoi nous passerons aux questions.
Madame Barker, je vous invite à prendre la parole pour un maximum de cinq minutes.
:
Madame la présidente, je vous remercie de m'avoir invitée aujourd'hui pour vous parler du Conseil national de recherches du Canada, ou CNRC, dans le cadre de l'étude entreprise par ce comité sur la science et la recherche dans l’Arctique canadien en lien avec le changement climatique.
[Traduction]
Avant de commencer, nous aimerions reconnaître que les installations dans lesquelles le Conseil national de recherches du Canada, ou CNRC, poursuit ses activités de recherche se situent sur les territoires traditionnels non cédés de nombreux peuples des Premières Nations, des Inuits et des Métis. Aujourd’hui, par exemple, nous nous trouvons ici à Ottawa sur le territoire non cédé du peuple algonquin anishinabe.
Nous sommes inspirés par les liens que ce peuple entretient avec l'eau, une ressource que le changement climatique affecte dramatiquement. Nous considérons l'eau comme un moyen de comprendre les changements climatiques, car les modifications de son état nous éclairent à cet égard.
[Français]
Nous sommes conscients du privilège qui nous a été accordé pour réaliser des recherches et des innovations sur ces terres, et c'est pourquoi nous tenons à rendre hommage aux nations autochtones du Canada.
[Traduction]
Je m’appelle Shannon Quinn et j’occupe le poste de secrétaire générale du CNRC. À ce titre, j’ai pour tâche de faire progresser le programme du gouvernement canadien dans les domaines des sciences, de la recherche et de l’innovation.
Je vais vous dire quelques mots sur le CNRC dans son ensemble.
[Français]
Le CNRC est la plus vaste organisation de recherche de l'État. Il alimente l'innovation dans les entreprises, et il propose des solutions qui s'appuient sur la science. Les activités du CNRC se poursuivent dans des installations disséminées un peu partout au Canada, auxquelles s'ajoutent des collaborations ailleurs au pays.
Les scientifiques, les ingénieurs et les spécialistes en affaires du CNRC s'unissent non seulement à un large éventail d'organisations, mais aussi aux administrations publiques, aux universités, aux collèges et à l'industrie du Canada afin que leurs prouesses scientifiques et techniques ne se cantonnent pas au laboratoire, mais trouvent une application sur le marché.
[Traduction]
Les priorités stratégiques actuelles du CNRC, énoncées dans le plan stratégique qu’il a dévoilé récemment, consistent à faire avancer la recherche et l’innovation pour que le Canada et sa population en bénéficient au maximum. Ces priorités — importantes pour les besoins du Comité — sont les suivantes: le changement climatique et la pérennité, la santé et la biofabrication, les technologies numériques et quantiques et la recherche pure, principalement dans les domaines de l'astronomie et de la métrologie.
Je cède maintenant la parole à ma collègue, Mme Anne Barker, qui dirige le programme Défi « L'Arctique et le Nord ». Elle utilisera le reste de notre temps pour vous entretenir plus en détail des recherches entreprises dans l'Arctique.
:
Je vous remercie de me donner l’occasion de vous éclairer sur ce point.
La création du programme Défi du CNRC « L’Arctique et le Nord » remonte à l’année 2018, quand le ministère nous a instruit de mettre sur pied un programme de recherche sur le Nord.
Au terme d’une intense participation locale, ce programme a été adapté aux besoins des habitants de la région, qui l’ont sanctionné tout au long de sa conception, de son lancement et de son exécution.
Le programme, qui entre à présent dans sa troisième année, a pour vision de rendre le quotidien des gens qui vivent dans l’Arctique et le Nord plus facile grâce à des applications techniques et à des innovations éclairées par les conseils de la population locale.
Ses objectifs consistent, d’une part, à amener celle‑ci à concourir à l’élaboration de projets de recherche appliquée, à leur gouvernance, à leur réalisation et à la diffusion de leurs résultats selon des enjeux qu’elle a elle-même identifiés et, d’autre part, à faire en sorte qu’on établisse des capacités de recherche et de développement dans le Nord ou les élargisse en vue de trouver une solution aux problèmes urgents auxquels se heurtent les habitants de l’Arctique et du Nord.
[Français]
Le CNRC injectera plus de 22 millions de dollars sur sept ans de son Programme de collaboration en science, en technologie et en innovation dans le programme Défi afin que ses chercheurs et ses installations scientifiques s'associent aux administrations publiques, aux instituts de recherche, à l'industrie et aux communautés territoriales et autochtones du Nord dans le cadre de projets qui contribueront à pérenniser l'économie et à dynamiser l'avenir des populations locales selon les thèmes du logement, de la santé, de l'alimentation et de l'eau.
[Traduction]
Nous savons pertinemment que, plus une équipe est diversifiée, meilleurs seront les résultats auxquels elle parviendra, car les talents qui se complètent bonifient la recherche davantage. Le CNRC a vite compris que financer un projet ne suffirait pas à la matérialisation de tels partenariats scientifiques et qu’il faudrait non seulement définir de manière moins étroite les personnes autorisées à entreprendre des recherches, mais aussi effectuer certains changements pour que les habitants du Nord participent plus facilement à l’élaboration des projets, assouplir les méthodes de financement et s’adapter aux réalités de la recherche dans cette région, en l’occurrence les coûts de déplacement élevés, le versement d’honoraires pour les aînés, les frais liés à la traduction ainsi qu’à la transmission sans fil, les capacités de stockage des données et le développement de possibilités de formation localement.
Par ailleurs, comme le souhaite la Commission de vérité et de réconciliation dans son 57e appel à l’action...
:
Je vous remercie, madame la présidente, de m’offrir l’occasion de m’adresser au Comité en tant que président du Conseil de recherches en sciences humaines, ou CRSH, et président du comité directeur du Secrétariat des programmes interorganismes à l’intention des établissements, deux entités qui collaborent étroitement avec les autres organismes fédéraux de financement de la recherche dans le cadre de diverses initiatives de recherche liées à l’Arctique.
[Français]
Comme vous le savez, les communautés du Nord canadien, dont beaucoup sont autochtones, sont parmi les plus vulnérables aux changements climatiques. Elles sont les premières à constater les effets dévastateurs des changements climatiques sur les écosystèmes arctiques, les moyens de subsistance, la santé, la culture autochtone et le mode de vie traditionnel, qui remonte à plusieurs générations.
Cette réalité renforce l'importance de la recherche et du travail interdisciplinaire pour relever les défis complexes auxquels l'Arctique est exposé. Elle souligne également la nécessité pour les Autochtones de diriger des travaux de recherche qui répondent aux priorités définies à l'échelle locale.
[Traduction]
Les initiatives actuelles du CRSH en matière de recherche sur l’Arctique s’appuient sur le succès de ses investissements antérieurs, comme ArcticNet et Sentinelle Nord. Ces projets ont réuni des scientifiques de diverses disciplines et des partenaires des communautés nordiques, des organismes gouvernementaux et du secteur privé ainsi que des partenaires internationaux afin d’étudier l’impact des changements climatiques dans le Nord canadien.
Au moyen du fonds interorganismes Nouvelles frontières en recherche, nous nous inscrivons également dans l'initiative de recherche internationale du collectif de conseils de recherche scandinave NordForsk sur le développement durable de l’Arctique, afin de continuer à promouvoir des travaux de recherche interdisciplinaire et collaborative à grande échelle dans cette région. Ce partenariat international comprend le Canada, les États-Unis et plusieurs pays nordiques européens.
[Français]
En outre, au moyen du fonds Nouvelles frontières en recherche, le CRSH administrera 20 millions de dollars sur quatre ans pour créer de nouvelles connaissances propices au développement durable de l'Arctique. Cette initiative permettra de mieux comprendre les meilleures façons de faire face aux changements climatiques complexes qui ont une incidence sur le Nord canadien.
Pour prendre part à cette initiative, le CRSH exige que les communautés autochtones soient invitées à participer à la conception, au développement et à la direction de tout projet admissible.
[Traduction]
Le CRSH appuie également la recherche liée à l’Arctique au moyen de son financement de base accordé pour traiter de sujets tels que l’adaptation aux changements climatiques et l’atténuation de leurs effets, l’énergie et les ressources, le développement durable, la géopolitique, la sécurité alimentaire et bien d’autres. De 2018 au milieu de l’année 2023, le CRSH a accordé plus de 67 millions de dollars pour financer la recherche nordique, y compris sur des sujets liés à l’Arctique. Ces subventions ont été attribuées à des établissements de recherche postsecondaires du Canada, notamment la Yukon University, le Nunavut Arctic College et l’Aurora College dans les Territoires du Nord-Ouest.
[Français]
Comme je l'ai mentionné, le CRSH comprend que le droit des Autochtones à l'autodétermination, en ce qui a trait à la recherche dans l'Arctique, implique la direction et la gestion des travaux de recherche menés dans leurs communautés. Cet engagement est soutenu par l'initiative Renforcement des capacités en recherche autochtone, une priorité du Comité de coordination de la recherche au Canada, qui reconnaît les systèmes de connaissances, les approches d'apprentissage et les moyens de partage des connaissances des peuples autochtones.
Dans le cadre de sa réponse à l'appel à l'action 65 du rapport de la Commission de vérité et réconciliation, le CRSH a créé une nouvelle catégorie de financement pour les organismes autochtones à but non lucratif.
[Traduction]
Actuellement, 18 établissements autochtones admissibles entrent dans cette catégorie. Il s’agit notamment du Dechinta Centre for Research and Learning et de l’Inuvialuit Regional Corporation, dans les Territoires du Nord-Ouest, et du Qaujigiarttit Health Research Centre, au Nunavut.
Madame la présidente, le CRSH est déterminé à ce que les chercheuses, les chercheurs et les communautés du Nord, de même que les établissements qui les servent, jouent un rôle central dans la recherche sur l'Arctique, car ce sont elles et eux qui subissent les effets directs des changements climatiques dans le Nord.
[Français]
C'est avec plaisir que je vous en dirai davantage sur les activités de recherche du CRSH liées à l'Arctique pendant la période de questions.
Merci.
:
Merci, madame la présidente.
Je voulais poser une question à Mme Quinn ou à Mme Barker.
Je regardais justement une subvention que l'Université Queen's a reçue. Vous n'avez pas à en parler précisément, mais comment ces subventions fonctionnent-elles, en général?
Savoir polaire Canada est l'organisation en question. Il s'agit du programme de sciences et technologies dans le Nord, qui est situé à Kingston, en Ontario. Cette subvention s'élève à 450 000 $ sur trois années.
Comment les choses se passent-elles? Vous n'avez pas à parler précisément de celui que je viens de mentionner, mais est‑ce que les chercheurs font leurs recherches depuis Kingston? Travaillent-ils avec le groupe du Savoir polaire? Comment cette initiative fonctionne‑t‑elle? Quels sont les rouages de tout ce travail?
:
Oui. Cependant, les subventions et contributions sont assorties de différentes modalités.
Au sein du Conseil national de recherches et de notre programme Défi « L'Arctique et le Nord », ce sont vraiment les habitants du Nord qui prennent la barre. Vous pourriez avoir une entité à la tête du projet, comme l'Université Queen's ou une autre université. En général, c'est souvent en raison des capacités nordiques limitées, de sorte qu'une organisation nordique peut choisir d'avoir un partenaire universitaire, par exemple, dans nos programmes pour l'aider à gérer la recherche, à transférer les fonds et à faire progresser les travaux.
Dans d'autres cas, il pourrait s'agir d'une organisation dirigée par le Nord. Nous avons un certain nombre de projets, par exemple, avec la Nunavut Nukkiksautiit Corporation, ou NNC, qui est une société du domaine de l'énergie renouvelable au Nunavut, dans le Nord. C'est le principal demandeur, mais la société s'est associée à une université du Sud pour l'appuyer dans ses recherches.
C'est vraiment décidé en fonction de chaque cas, selon les aptitudes, les compétences et la capacité.
:
Je n'ai qu'une autre question, et n'importe qui peut y répondre.
Nous avons entendu beaucoup de gens parler de la coordination des efforts dans l'Arctique, et je pense que c'est une question légitime, une demande légitime.
Si vous examinez les fonds qui ont été affectés là‑bas, vous constaterez que beaucoup d'argent est consacré à l'étude du caribou, ce qui est important, et que des sommes considérables sont dépensées dans différentes régions pour l'étude des berges, de l'eau et de la glace, et pas seulement à un endroit; de toute évidence, il s'agit d'une vaste superficie. Comment tous ces efforts sont-ils coordonnés? Comment peut‑on éviter le double emploi? Comment y parvenir?
Y a‑t‑il une personne à qui vous pouvez vous adresser à un seul endroit qui pourra vous dire si c'est fait? Y a‑t‑il un mécanisme en coulisses qui fait en sorte que tout fonctionne?
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Je remercie tous nos témoins de leurs propos jusqu'à maintenant.
Madame Barker, vous avez parlé de votre vision entourant le programme Défi « L'Arctique et le Nord », et vous avez mentionné qu'il serait éclairé par la population locale et le quotidien des gens qui vivent dans l'Arctique et le Nord, et qu'il s'agirait de rendre leur vie plus facile grâce à des applications techniques et à des innovations. Vous avez nommé certains domaines précis sur lesquels vous vous penchez, comme le logement, la santé, la nourriture et l'eau.
Pourriez-vous nous donner des exemples concrets de certaines recherches qui ont été financées et qui ont donné lieu à des recommandations pratiques d'amélioration, et peut-être nous dire où elles ont été mises en œuvre?
:
Je le peux certainement.
Comme je l'ai mentionné, nous n'en sommes qu'à la troisième année d'un programme de recherche de sept ans. Nos projets sont donc toujours en cours, et notre première série tire à sa fin.
Il s'agit de projets qui ont été élaborés dans le cadre du Programme de recherche Canada-Inuit Nunangat-Royaume-Uni, ou CINUK, en collaboration avec United Kingdom Research and Innovation, Savoir polaire Canada, Parcs Canada, les Fonds de recherche du Québec et l'Inuit Tapiriit Kanatami.
Quelques-uns de ces projets... Par exemple, il y a le projet Sikuttiaq. Certains d'entre vous connaissent peut-être l'organisation SmartICE. Ce projet porte sur les effets des changements climatiques à l'égard des routes de chasse sur la glace de mer. Il s'agit d'associer la télédétection à la technologie des drones et à l'évaluation de l'état des glaces pour créer des conditions de glace plus sûres et un passage sécuritaire pour les habitants du Nord lorsqu'ils se rendent sur la glace et sur la terre ferme. Encore une fois, tout cela prend la forme d'une application, dont les données sont détenues et exploitées par les bureaux de SmartICE.
Nous avons d'autres projets. J'ai mentionné ma collaboration avec NNC, la société d'énergie renouvelable du Nunavut. Il s'agit d'un projet qui porte sur les technologies d'énergie renouvelable à très petite échelle, en particulier pour les cabanes de chasse. Ces lieux sont un moyen de subsistance et un mode de vie essentiels dans le Nord, mais ils n'ont souvent pas droit au financement parce qu'ils ne sont pas la résidence principale. Ce projet porte sur les possibilités hydrocinétiques à très petite échelle — comme l'énergie éolienne et solaire, et certaines rénovations — pour la chasse, et détermine ce à quoi la solution pourrait ressembler.
Dans le même ordre d'idées, nous avons des projets qui s'attardent à la recherche et au sauvetage. Au fur et à mesure que les changements climatiques détériorent l'état des glaces de mer, les besoins en matière de recherche et de sauvetage pourraient augmenter. Il s'agit d'un partenariat entre l'armée canadienne, la Garde côtière et, à l'échelle locale, les équipes auxiliaires de recherche et de sauvetage et de rangers. Ils se serrent les coudes pour renforcer la collaboration et la coordination, au cas où il y aurait plus d'aspects de recherche et de sauvetage à prendre en considération.
Nous avons d'autres projets qui s'attardent à la diminution de la qualité de l'air, notamment en raison des feux de forêt. On étudie leur effet à une échelle très technique sur le plan de la ventilation et de la qualité de l'air à l'intérieur des maisons.
Nous nous penchons également sur la planification en collaboration avec le hameau de Tuktoyaktuk. Comme nous le savons tous, cette communauté est très aux prises avec les effets des changements climatiques. Que faisons-nous entourant la planification des infrastructures de logement?
C'est le genre de projets que nous réalisons en ce moment. Nous avons hâte d'en faire plus au cours des prochaines années.
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Oui, c'est tout à fait vrai.
En plus de nos processus internes au CNRC, nous procédons à un examen à mi‑parcours du programme pour voir comment les choses se déroulent.
Nous menons également un projet pilote en ce moment avec l'Inuit Tapiriit Kanatami. En ce qui concerne le programme CINUK que j'ai mentionné, ces projets prendront fin.
Nous voulons aussi que l'évaluation soit faite par les gens avec qui cette recherche est censée être développée et réalisée. Qu'en pensent-ils? Comment nous en sommes-nous tirés? Où pouvons-nous nous améliorer?
Nous avons également un comité consultatif du programme composé de représentants du Nord, y compris des conseillers scientifiques territoriaux et de l'industrie nordique, qui nous aident en cours de route. Nous les rencontrons deux fois par année pour nous aider à corriger le tir et voir ce qui fonctionne ou non. Tout cela fera partie du processus d'un programme.
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Merci, madame la présidente.
Je salue les témoins qui sont ici aujourd'hui.
Mes premières questions s'adressent à Mme Barker.
Madame Barker, lors de votre allocution d'ouverture, vous avez mentionné que le Conseil national de recherches du Canada est le plus vaste réseau de recherches au Canada. Bien sûr, c'est un organisme du gouvernement fédéral.
J'aimerais que vous me parliez des investissements du gouvernement, et plus particulièrement de l'investissement de 22 millions de dollars sur sept ans. Selon vous, cet investissement est-il suffisant comparativement à celui que reçoivent les pays qui sont situés plus près du cercle polaire?
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Je vous remercie tous d'être ici aujourd'hui.
Je vais m'adresser à M. Hewitt.
Le Conseil de recherches en sciences humaines, ou CRSH, est l'un des organismes de financement, et vous avez abordé la question de la coordination. Ce n'est pas vraiment quelque chose d'inhérent; cela se produit naturellement dans le cadre de vos processus de financement.
Vous avez également mentionné deux ou trois autres organismes ou groupes qui pourraient assurer une plus grande coordination. Je me demande simplement quel rôle vous y jouez. Il y a d'abord ArcticNet qui, d'après ce que je comprends, est un grand réseau de personnes qui travaillent dans des centres d'excellence partout au pays et qui coordonnent leurs activités dans le monde.
Quel rôle le CRSH joue‑t‑il dans ArcticNet? Vous pourriez peut-être nous parler de l'initiative et de son rôle dans la coordination de la recherche dans l'Arctique, en particulier en ce qui concerne les changements climatiques, dont nous parlons ici aujourd'hui.
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Le plus important à retenir, c'est que nous finançons des recherches qui sont menées presque exclusivement par les chercheurs eux-mêmes.
Les grands projets de ce genre sont bien coordonnés. Dans certains cas, ils ont été mis en place au fil des ans. Les responsables ont fait une demande de financement auprès du CRSH, ou au moyen des mécanismes du Secrétariat des programmes interorganismes, comme le Fonds d'excellence en recherche Apogée Canada, et ils font ensuite l'objet d'un examen par les pairs. C'est une façon pour nous de veiller à ce qu'il n'y ait pas de chevauchement et à ce que les projets entreprennent la recherche qu'ils sont censés faire.
Nous avons également commencé à travailler davantage à l'échelle internationale à des projets qui correspondent aux priorités internationales, ce qui est le cas de la concurrence que j'ai mentionnée plus tôt. C'est organisé par NordForsk, l'organisme qui représente les conseils de financement de la recherche des pays nordiques. Le Canada y participera, comme on nous a invités à le faire. Il y aura des questions et des objectifs précis, si je me souviens bien, dans le cadre de l'initiative NordForsk que les pays chercheront à mettre de l'avant. Nous pouvons vous fournir de plus amples renseignements à ce sujet.
Notre rôle consiste principalement à financer des projets élaborés par les chercheurs eux-mêmes et, de plus en plus, par les chercheurs dans les collectivités du Nord, ce qui est notre objectif global. C'est ainsi que nous travaillons en tant que bailleurs de fonds.
Il y a les programmes du Centre de recherches en sciences humaines et aussi les programmes offerts par le Secrétariat des programmes interorganismes à l'intention des établissements. Certains sont très vastes.
À titre d'exemple, en 2022, le fonds d'excellence en recherche Apogée Canada a remis un prix de plus de 91 millions de dollars à l'Initiative Qanittaq pour un transport maritime propre dans l'Arctique. C'est un partenariat entre l'Université Memorial de Terre-Neuve et l'Université d'Ottawa, mais il y a de nombreux autres partenaires. C'est donc un partenariat très vaste et unique. Le Conseil circumpolaire inuit a participé à son élaboration. Je pense que c'est une transition que nous voyons depuis 10 ou 15 ans, grâce à l'élaboration conjointe d'applications, de connaissances et de publications. Tout cela se fait en collaborant beaucoup plus étroitement. C'est un exemple.
Dans l'initiative ArcticNet, nous avons neuf chaires de recherche financées par le Secrétariat des programmes interorganismes à l'intention des établissements dont les travaux portent sur le Nord. Il y a trois chaires d'excellence en recherche du Canada financées par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada et le Programme des chaires de recherche de Canada 150. Dans le partenariat issu des subventions Savoir, nous avons des projets en français, qui portent sur la médiation interculturelle et les conflits ontologiques dans le système de justice au Nunavik. Il y a aussi le projet intitulé Scoping and Storying Food Governance in Inuit Nunangat, qui examine la gouvernance alimentaire dans la région. Il y a un éventail de sujet.
Si vous le voulez, nous pouvons vous faire parvenir de plus amples renseignements sur ces projets et vous indiquer lesquels se font en partenariats et qui sont les partenaires.
J'aimerais juste ajouter à propos de la réunion de Nordforsk que lorsqu'il nous a semblé que nous allions être invités à participer —, car il fallait bien que nous le soyons —, la première chose que l'équipe a faite, c'est communiquer avec l'Inuit Tapiriit Kanatami. Ce projet est dirigé par une organisation étrangère, mais nous voulons vraiment travailler dans notre zone de contrôle, pour pouvoir faire venir l'Inuit Tapiriit Kanatami le plus rapidement possible et pour voir comment nous pourrions influencer l'appel qui a finalement été lancé pour cette possibilité de financement, mais surtout dans le but de travailler étroitement ensemble. C'est également très important, car la relation avec les partenaires autochtones n'est pas nécessairement la même lorsque nous travaillons avec nos partenaires internationaux, et je pense donc que c'est un rôle important que le...
:
Merci, madame la présidente.
Permettez-moi d'abord de remercier les témoins de s'être joints à nous aujourd'hui.
C'est une étude intéressante. En tant que députés, certains d'entre nous, comme moi, ont peu d'expérience dans l'Arctique. Il est fascinant d'entendre ce que vous dites.
Madame Barker, plutôt que de vous demander de nous transmettre quelque chose par écrit, je vais vous laisser poursuivre ce que vous disiez. Vous avez parlé des questions urgentes qui touchent les habitants du Nord et du programme de recherche dans la région, de la technologie, de l'innovation et des partenariats de recherche.
La question à laquelle vous avez essayé de répondre portait sur les travaux de recherche et les technologies qui seraient les plus utiles pour améliorer la vie des personnes qui habitent dans l'Arctique canadien. Je vais vous laisser poursuivre. Vous n'avez pas pu terminer. Plutôt que de nous envoyer un mémoire, vous pouvez nous répondre ici aujourd'hui.
Vous avez parlé plus tôt des ventilateurs-récupérateurs de chaleur, et maintenant de la technologie de traitement des eaux usées. Je trouve cela fascinant, surtout lorsque vous parlez des eaux usées. Je sais qu'à Halifax, dans ma province, la Nouvelle-Écosse, le traitement des eaux usées posait problème il y a plusieurs années, et de nombreuses études ont été faites pour nettoyer notre port et ainsi de suite. De toute évidence, beaucoup de ces connaissances peuvent servir ailleurs. Je suppose qu'une grande partie des travaux de recherche qui se font là pourrait servir ailleurs, pas seulement au Canada, mais partout ailleurs.
Pouvez-vous parler un peu des connaissances ainsi que de la recherche et de l'innovation? Je sais que nous en sommes seulement à la troisième année sur sept, mais comment pouvons-nous en faire profiter l'Arctique et peut-être d'autres régions du pays aussi?
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Je vais devoir vous répondre en me fiant à ce que j'ai vu, mais je suis là depuis un moment.
En passant, c'est le Conseil de recherches en sciences humaines, pas le CRSNG. Je vais laisser M. Adem répondre pour ce qui est du CRSNG.
Je dirais que cela augmente de façon régulière, en partie à cause de nos propres politiques, qui ont encouragé une plus grande participation des collectivités autochtones et du Nord dans les projets de recherche qui nous sont soumis. La gamme de projets est tout simplement phénoménale, allant des questions juridiques et des questions de compétence au maintien des acquis linguistiques, en passant par le développement communautaire.
Nous avons financé un projet formidable de 2,5 millions de dollars au Labrador pour examiner les conséquences de la migration forcée de milliers d'habitants de cette région à partir des années 1930 et 1940, je crois. Ils se sont carrément retrouvés aux quatre coins du Labrador. Le projet a été conçu pour aider à renouer le contact entre des membres de familles brisées et pour chercher à redonner aux gens leur gagne-pain, des produits et des biens culturels, une éducation et ainsi de suite. C'est très bien documenté, et je serais ravi d'en parler.
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Merci beaucoup. Je vous souhaite de nouveau la bienvenue.
J'ai maintenant le plaisir de souhaiter la bienvenue à notre deuxième groupe de témoins.
Du Polar Environment Atmospheric Research Laboratory, nous avons Kimberly Strong, qui est professeure de physique à l'Université de Toronto.
De Savoir Polaire Canada, nous accueillons Andrew Applejohn, qui est directeur exécutif des programmes, et David Hik, le scientifique en chef.
Nous allons vous accorder jusqu'à cinq minutes pour faire vos déclarations liminaires, et nous passerons ensuite à des séries de questions.
Madame Strong, je vous invite à faire une déclaration liminaire d'une durée maximale de cinq minutes.
Je remercie le Comité d'avoir entrepris cette étude et de m'avoir invitée à vous parler des besoins en sciences et en recherche dans l'Arctique canadien.
Je m'appelle Kimberly Strong. Je suis professeure et directrice du département de physique à l'Université de Toronto. Je suis également spécialiste de l'atmosphère et la principale instigatrice du laboratoire PEARL, le Polar Environment Atmospheric Research Laboratory. Mon groupe fait de la recherche à cet endroit depuis 25 ans.
Je parle au nom de l'équipe scientifique du laboratoire PEARL, qui comprend des collègues de neuf universités. Nous avons également beaucoup de partenaires partout au Canada et à l'étranger, et nous travaillons étroitement avec Environnement et Changement climatique Canada et l'Agence spatiale canadienne. Les travaux du laboratoire PEARL se font conformément à un permis de recherche scientifique de l'Institut de recherche du Nunavut.
L'Arctique demeure l'un des environnements terrestres les moins bien compris, et c'est pourtant un baromètre des changements climatiques, un récepteur de la pollution mondiale et un moteur du système climatique mondial. Les écosystèmes nordiques sont tous liés entre eux par notre atmosphère, y compris la glace, la neige et le pergélisol; la faune et la flore; et les systèmes marins. L'atmosphère contient l'air que nous respirons et la couche d'ozone protectrice, elle stocke les gaz à effet de serre, elle est à l'origine des conditions météorologiques et elle transporte les polluants atmosphériques et la fumée des incendies de forêt vers l'Arctique.
Le laboratoire PEARL est un observatoire phare établi en 2005 pour faire un suivi des changements dans l'atmosphère arctique ainsi que pour en déterminer les causes et les répercussions à l'échelle mondiale. Le laboratoire PEARL est situé à 80° de latitude nord sur l'île d'Ellesmere près de la station météorologique à Eureka, au Nunavut. Depuis presque 20 ans, les mesures du laboratoire PEARL nous aident à mieux comprendre un éventail de politiques scientifiques et de questions sociétales qui touchent les collectivités de l'Arctique, le Canada et le reste du monde.
L'accent que le laboratoire PEARL met sur les mesures atmosphériques à long terme dans l'Extrême-Arctique fait en sorte que ses activités de recherche diffèrent de celles de la Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique à Cambridge Bay, d'ArcticNet, du Centre d'études nordiques et du brise-glace Amundsen. Nos activités sont toutes complémentaires.
Le laboratoire PEARL est une importante station canadienne dans cinq réseaux internationaux d'observation. Puisqu'il s'agit de la station permanente la plus au nord de la plupart de ces réseaux et de l'une des seules stations dans l'Arctique, les mesures du laboratoire PEARL comblent une importante lacune sur le plan géographique. Le laboratoire est aussi situé dans un endroit clé pour vérifier les données de missions satellites, y compris la mission à venir qui porte sur les aérosols, la vapeur d'eau, les nuages et leurs interactions avec le rayonnement, et qui sera la contribution du Canada au système d'observation atmosphérique multidécennale de la NASA.
Le laboratoire PEARL offre des possibilités d'éducation exceptionnelles et a formé plus de 100 étudiants, boursiers de recherches postdoctorales et techniciens, dont la plupart travaillent maintenant dans l'appareil gouvernemental, dans des universités et dans l'industrie. Notre programme de sensibilisation nous permet d'être actifs dans six collectivités nordiques du Nunavut grâce à des visites dans des écoles, à des collaborations avec des étudiants chercheurs et à des ateliers pour les enseignants.
Le laboratoire PEARL est éloigné et isolé, et on ne peut l'atteindre qu'en prenant un avion nolisé et en montant à bord du navire qui se rend là une fois par année l'été. Pour se rendre dans la collectivité la plus proche, Grise Fiord, il faut parcourir plus de 400 kilomètres vers le sud en avion. Le laboratoire PEARL diffère grandement d'un laboratoire normal sur un campus ou d'une installation située dans une collectivité.
Le rapport de décembre 2023 sur l'avenir de la recherche dans l'Arctique et le Nord canadiens qui est préparé par un comité d'experts souligne que le laboratoire PEARL est une installation de recherche unique et d'importance internationale. Selon le rapport, « même lorsque les infrastructures sont éloignées et qu'il n'y a pas de communautés voisines avec lesquelles établir des partenariats, les installations de ce type représentent des éléments essentiels d'un système de recherche efficace et ne peuvent donc être négligées. »
Au cours des 18 dernières années, le Canada a investi dans l'infrastructure, les activités, la recherche scientifique et la formation du laboratoire PEARL. Cependant, cet investissement est maintenant menacé. Le laboratoire PEARL a besoin d'un financement stable qui est adapté à son caractère et à son emplacement uniques. Malheureusement, le laboratoire PEARL trouve difficilement sa place dans les grands programmes de financement récurrent du Canada. De nombreux programmes qui ont déjà financé le laboratoire n'existent plus, et la dernière grande subvention obtenue a pris fin en 2021. Le laboratoire fonctionne actuellement à son niveau minimal d'activités et devra fermer ses portes cette année si un nouveau financement n'est pas assuré bientôt.
Je vais résumer mes observations en faisant référence aux trois points examinés dans l'étude du Comité.
Premièrement, pour comprendre les conséquences des changements climatiques, nous devons faire un suivi des changements qui s'opèrent au fil du temps. Nous avons besoin d'une stratégie à long terme pour soutenir la recherche à long terme dans l'Arctique au Canada, c'est‑à‑dire une stratégie qui comprend différentes approches, dont les approches scientifiques autochtones et leurs pendants occidentaux; qui englobe les nombreuses composantes de l'écosystème arctique, y compris l'atmosphère, qu'on exclut parfois; et qui mobilise des partenaires locaux, régionaux, territoriaux, nationaux et internationaux et tient compte de leurs besoins.
Deuxièmement, pour pouvoir participer pleinement à la recherche, les populations de l'Arctique et du Nord doivent avoir accès à une infrastructure, à des outils et à un financement. C'est vrai pour la recherche sur l'Arctique au Canada de manière générale. Le laboratoire PEARL n'est qu'un exemple d'installation qui subit des pressions à cause du manque de continuité et du financement intermittent de ses activités. L'établissement d'une capacité de recherche demande énormément d'efforts, et les délais d'exécution sont longs. Il peut être très facile de perdre cette capacité. Nous avons besoin de programmes de financement continu dans lesquels on reconnaît que la recherche dans l'Arctique est difficile et coûteuse, et qu'elle ne devrait pas se faire selon un modèle universel. Il faut aussi qu'on reconnaisse que ce n'est pas tous les travaux de recherche dans l'Arctique qui sont effectués dans des collectivités.
Enfin, troisièmement, la collaboration avec les collectivités locales et autochtones revêt une importance capitale. Cependant, des facteurs comme la distance, le coût des déplacements et l'effort nécessaire pour établir et ensuite maintenir ses partenariats font obstacle à une collaboration significative.
C'est encore plus difficile pour des installations comme le laboratoire PEARL, qui n'a pas l'avantage de se trouver près d'une collectivité. Nous avons besoin de mécanismes pour réunir des chercheurs et des membres des collectivités dans le but d'établir des partenariats fondés sur la collaboration et de faire de la recherche à long terme dans une perspective durable.
Merci encore de cette occasion de m'adresser au Comité.
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Bonjour. Je remercie le Comité de tenir cette réunion importante.
[Français]
Je suis heureux de vous présenter aujourd'hui des commentaires au nom de Savoir polaire Canada.
[Traduction]
Je m'appelle David Hik. J'exerce les fonctions de scientifique en chef de Savoir polaire Canada, ou POLAIRE, depuis deux ans et demi. Je suis établi à Cambridge Bay, ou Ikaluktutiak, au Nunavut, au campus de la Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique. Je suis accompagné aujourd'hui par M. Andrew Applejohn, directeur exécutif des programmes.
Les questions dont traite le Comité dans le cadre de son étude sont à la fois importantes et pressantes. Les effets des changements climatiques sur l'Arctique sont déjà très visibles. Ils se répercuteront sur le reste du pays et sur le monde entier. Même si les effets radicaux des changements touchent surtout les habitants, la faune, les infrastructures et l'environnement de la région arctique, leurs conséquences se font sentir dans tout le système climatique mondial. Puisqu'ils influent sur les phénomènes météorologiques extrêmes, les feux de forêt, le niveau des océans et la hausse des températures, ils ont un impact sur les communautés partout au Canada. On ne saurait donc surestimer l'importance de la recherche en Arctique à l'heure actuelle.
Il est essentiel que les titulaires de droits, les organismes, les communautés et les partenaires autochtones et du Nord soient directement impliqués dans les travaux et la recherche scientifiques de pointe liés à l'Arctique pour nous aider à trouver les solutions qui permettront d'affronter les nombreuses difficultés dans la région.
En octobre 2007, le discours du Trône reconnaissait la nécessité pour le gouvernement d'accorder une plus grande attention à l'Arctique en s'engageant à mettre au point une stratégie intégrée pour le Nord. La stratégie comprenait la construction d'une installation de recherche de calibre mondial dans l'Arctique pour travailler sur les enjeux primordiaux dans la région, notamment les changements climatiques, les sciences de l'environnement, la sécurité alimentaire et le développement des ressources.
En 2019, 12 ans plus tard, la localité de Cambridge Bay et les représentants du Canada et du Nunavut ont souligné l'ouverture officielle de la Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique. Bien que la station a essentiellement une vocation civile, son infrastructure et son emplacement stratégique dans l'Arctique lui permettent de soutenir ponctuellement des interventions d'urgence ou des efforts de sécurité déployés dans la région. De fait, la station fournira des capacités opérationnelles dans le cadre de l'opération Nanook des Forces armées canadiennes encore une fois cet été.
Le mandat de POLAIRE tel qu'il est établi dans la Loi sur la Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique est de faire avancer et de soutenir le développement de connaissances à la fois pertinentes au niveau local et importantes au niveau international. Puisque son campus se trouve dans le Nord canadien, POLAIRE collabore étroitement avec les collectivités, les gouvernements et les organismes du Nord pour s'assurer que la recherche qu'il mène respecte les priorités locales et procure des avantages concrets dans le Nord.
POLAIRE mène et soutient différentes activités de recherche portant sur l'adaptation, l'atténuation et l'innovation entourant les changements climatiques. Ces activités réunissent divers groupes d'experts, et surtout, nos partenaires du Nord. Trois axes principaux orientent nos travaux.
Le premier objectif est d'améliorer la compréhension des sciences des écosystèmes en approfondissant les connaissances sur les écosystèmes terrestres, d'eau douce et marins dynamiques du Nord dans un contexte de changements rapides. Dans la dernière décennie, nous avons recueilli des informations fondamentales détaillées sur ces écosystèmes liées notamment aux éléments abiotiques qui changent rapidement comme le pergélisol, la neige et la glace marine.
Le deuxième objectif est de mieux comprendre les liens entre le bien-être des collectivités nordiques et la santé de l'environnement, notamment la sécurité alimentaire, la souveraineté et la sûreté. Conformément à cette approche holistique de la santé, les populations du Nord profiteront des recherches visant à mieux comprendre les effets des changements environnementaux sur l'abondance et la diversité de la nourriture au pays, l'incidence des contaminants environnementaux tels que le mercure et les microplastiques et l'incidence des maladies sur la faune nordique. C'est la plus grande priorité des populations du Nord.
Le troisième objectif est de faire progresser les solutions d'énergie propre et d'infrastructures en climat froid adaptées aux conditions propres à l'Arctique. Par exemple, les résidants du Nord manifestent un grand intérêt pour la gestion rentable des déchets et des eaux usées, les énergies de remplacement et renouvelables et les technologies conçues pour les conditions nordiques. La Station canadienne de recherche dans l'Extrême-Arctique soutient la mise à l'essai au préalable de solutions d'énergie propre — dont le stockage d'énergie, les biocarburants et les technologies d'énergie renouvelable de pointe — par l'industrie, le gouvernement et le milieu de la recherche avant le déploiement de technologies dans les collectivités éloignées.
Savoir polaire Canada met en œuvre des programmes et des activités qui soutiennent ses objectifs scientifiques et technologiques et qui contribuent sous plusieurs formes au développement des capacités dans le Nord canadien. Les employés et les fonds de fonctionnement de POLAIRE sont dédiés à la recherche menée à la station en collaboration avec des chercheurs issus d'autres ministères, du milieu universitaire, de la communauté et d'autres pays. POLAIRE verse à des chercheurs qualifiés des bourses et de l'aide qui concordent avec ses objectifs dans le cadre de programmes de financement transparents et concurrentiels. Au cours des dernières années, les appels de manifestation d'intérêt ont été développés en collaboration avec des partenaires autochtones et du Nord en fonction de leurs priorités.
Pour mener des recherches de grande qualité dans l'Extrême-Arctique, il faut des infrastructures de recherche de grande qualité. POLAIRE s'est engagé à appuyer le développement des infrastructures de recherche canadiennes qui sont essentielles aux activités de recherche et à la collaboration internationale dans l'Arctique. Il s'est aussi engagé à favoriser la collaboration respectueuse avec les peuples autochtones dans la région.
Pourquoi la recherche est-elle importante? La recherche est primordiale pour comprendre les catalyseurs, les réponses sociétales et environnementales et les différentes options dont nous disposons pour nous adapter aux changements climatiques.
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PEARL a vraiment repris son essor en 2003, 2004 et 2005 grâce au financement de la Fondation canadienne pour l'innovation, qui nous a permis d'installer l'équipement dans les immeubles existants d'Environnement et Changement climatique Canada. Nous avons ensuite apporté des conteneurs et construit deux autres installations. Nous avons trois installations à Eureka. C'est vraiment grâce à la Fondation canadienne pour l'innovation que nous avons pu faire tout cela au début.
Par la suite, nous avons reçu du financement sur six ans de la défunte Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère. Ce financement stable nous a permis d'assurer la continuité de nos activités et la production de données scientifiques.
Après environ un an sans financement, nous avons eu la chance immense d'obtenir du financement ponctuel du programme de recherche sur les changements climatiques et l'atmosphère du CRSNG. Nous étions parmi les sept heureux destinataires de ce financement, que nous avons étalé jusqu'en 2021 parce qu'en raison de la pandémie de COVID, nos dépenses s'étaient amenuisées et nous ne pouvions plus nous déplacer jusque là‑bas.
Nous avons également reçu du financement dans le cadre de l'Année polaire internationale en 2007 et en 2008, ainsi que du Fonds pour l'infrastructure de recherche dans l'Arctique.
Ce soutien provenait de cinq grands programmes de financement, dont plusieurs n'existent plus, soit la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère, l'Initiative de recherche sur les changements climatiques et l'atmosphère et l'Année polaire internationale.
Nous avons également reçu du financement — du financement régulier — de l'Agence spatiale canadienne, car nous faisons de la validation des données satellites. L'agence s'est avérée un excellent partenaire de financement. De son côté, Environnement et Changement climatique nous aide à payer une partie des frais d'électricité, qui ne font pas partie des dépenses remboursées par le CRSNG et par les autres programmes.
Au cours des 20 dernières années, nous avons soumis une multitude de propositions. Elles n'ont pas toutes été retenues, mais notre taux de succès reste très bon. Chaque programme de financement a des exigences différentes, ce qui complique les choses parfois. Par exemple, vu notre emplacement, il est très difficile de remplir l'exigence d'engagement communautaire de certains programmes.
Nos dépenses sont élevées. Nous essayons de profiter des services d'affrètement aérien mensuels d'Environnement et Changement climatique Canada, qui assure l'approvisionnement en aliments frais à la station. Si nous décidions de noliser nous-mêmes un avion deux fois par année, il faudrait être prêts à payer 50 000 $ par vol. Les coûts liés à la nourriture et à l'hébergement pour une personne à la station — comme il n'y a aucune communauté dans la région, la station météorologique est le seul refuge possible — s'élèvent à plus de 450 $ par jour. Il va sans dire que les coûts grimpent lorsque nous envoyons là‑bas une demi-douzaine d'étudiants pendant quelques semaines.
Les programmes qui tiennent compte des coûts liés à l'emplacement dans des régions très reculées sont tout à fait essentiels.
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Merci, madame la présidente.
Je salue les témoins et je les remercie d'être avec nous pour cette deuxième heure d'étude.
Monsieur Hik, l'organisme que vous représentez joue un rôle très important. Selon le site de l'organisme, « Savoir polaire Canada [...] est responsable [...] du renforcement du leadership canadien en sciences et technologies polaires et de la promotion de l'élaboration et de la diffusion des connaissances sur les autres régions circumpolaires, y compris l'Antarctique. »
Votre collègue Anne Barker, du Conseil national de recherches du Canada, qui est également la directrice du programme Défi « L'Arctique et le Nord », a mentionné que le Canada avait déjà été un leader mondial en recherche nordique, mais qu'il ne l'était plus. J'aimerais savoir quelle en est la raison, selon vous.
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Merci pour la question, madame la présidente.
Je ne suis pas entièrement d'accord avec ma collègue, Mme Barker. Nous travaillons ensemble dans le cadre de plusieurs programmes. Il faut comprendre que nous ne pouvons pas être des chefs de file dans tous les domaines. Un certain nombre de pays ont une expertise qui vient compléter et qui recoupe l'expertise canadienne. La recherche en sciences de l'Arctique est un milieu relativement petit dont tous les joueurs travaillent étroitement ensemble.
Les investissements faits au cours des 20 dernières années dans le cadre d'ArcticNet, de la dernière édition de l'Année polaire internationale et de nombreux autres programmes ont permis de mettre sur pied une capacité pour la prochaine génération des sciences de l'Arctique au Canada. L'important, ce n'est pas seulement ce que nous faisons, mais c'est aussi la façon dont nous nous y prenons et dont nous travaillons en accordant la priorité à la participation des Autochtones et des collectivités du Nord canadien, qui sont les mieux placés pour orienter ces efforts. Ces choses ont pris du temps à mettre en place.
Lorsque je rencontre des collègues internationaux, je constate qu'ils envient le Canada à bien des égards pour les progrès que nous avons réalisés sur certains fronts. D'autres pays ont parfois plus d'expertise ou de capacités techniques que nous, mais je pense que nous sommes des chefs de file mondiaux à bien des égards.
Merci aux témoins de leur présence aujourd'hui.
Je vais commencer par M. Hik simplement parce que cela me ramène aux travaux de recherche sur les écosystèmes de la toundra dans le Sud-Ouest du Yukon, que M. Hik mène depuis longtemps et qu'il a d'ailleurs poursuivis jusqu'à ce qu'il accepte il y a deux ans son poste actuel.
L'étude du Comité porte sur la recherche sur l'Arctique dans la perspective des changements climatiques. Elle est urgente parce que les changements climatiques affectent beaucoup plus rapidement l'Arctique que les régions tempérées ou tropicales.
Vous avez mentionné des choses telles que l'étendue de la couverture de glace et le pergélisol. Un des aspects les plus importants de la recherche — et peut-être pas un des plus séduisants — est la mise sur pied d'ensembles de données de surveillance à long terme sur ces enjeux. Comment pouvons-nous régler quelque chose que nous ne connaissons pas?
Je vais demander aussi à Mme Strong de se prononcer sur la question, mais pourriez-vous parler de l'importance des ensembles de données à long terme de 10, 20, 30 ans ou plus et nous expliquer pourquoi ils sont si précieux pour nous aider à comprendre le monde? J'aimerais obtenir vos commentaires à ce sujet.
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Je suis tout à fait d'accord avec David. On ne peut comprendre ce qui se passe dans l'Arctique sans prendre des mesures sur une longue période. J'ai commencé à prendre des mesures au printemps de 1999. Cela fait 25 ans que nous mesurons les niveaux d'ozone et de certains gaz et que nous évaluons la diminution de la couche d'ozone, qui nous protège des rayons ultraviolets. Grâce à ces données, nous avons constaté que les niveaux d'ozone stratosphérique changeaient considérablement d'année en année. En 2011 et en 2020, l'ozone était à des niveaux très faibles, mais nous ne l'aurions pas su sans les valeurs de référence recueillies sur le long terme.
Nous mesurons également la fumée produite par les incendies de forêt. On voit les panaches de fumée au‑dessus de la station Eureka. Les incendies en Colombie-Britannique et dans le Nord-Ouest du Canada en 2017 ont rejeté des quantités record de plusieurs polluants différents dans l'atmosphère. Ces polluants ont été observés directement au‑dessus de l'observatoire PEARL, et les niveaux enregistrés ont monté en flèche. Encore une fois, comparativement aux valeurs de référence que nous avons obtenues au fil des ans, ces pics de concentration étaient très visibles.
C'est pareil pour les aérosols, les nuages et d'autres choses que nous mesurons. Il y a toutefois des vides dans nos données à cause de la COVID, qui a limité l'accès à l'observatoire, et d'un manque de financement. Certains des instruments doivent être entretenus, mais il n'y a plus d'opérateur sur place tout au long de l'année. Et l'on ne peut retourner dans le temps. Après mars 2020, nous n'avons pas pu enregistrer des données avec certains de nos instruments, et ces données sont perdues à jamais.
Certains de nos instruments sont toutefois toujours en fonction. Quelques-uns d'entre eux sont automatisés, d'autres sont télécommandés. On se rend sur place en équipe de temps en temps. Avant, il y avait un opérateur sur place en tout temps qui pouvait résoudre des problèmes mineurs, mais ce n'est plus possible à l'heure actuelle. Malheureusement, il y a des lacunes dans nos données, et nous aimerions rétablir nos activités comme elles étaient avant la pandémie.
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Merci. Je vous propose une réponse en deux volets.
Il est important pour les communautés locales de partager de la nourriture. Les chasseurs, les cueilleurs et les pêcheurs rapportent de la nourriture pour eux-mêmes, oui, mais aussi pour les aînés et la communauté tout entière. De tout temps, les communautés se sont servies de congélateurs collectifs pour partager et entreposer de la nourriture, mais le réchauffement climatique nous oblige désormais à trouver des solutions novatrices. Nous collaborons étroitement avec les associations de chasseurs-trappeurs, les conseils de gestion de la faune et les communautés elles-mêmes afin d'adapter les congélateurs collectifs aux changements climatiques. Toutes les solutions sont envisagées, des conteneurs alimentés en énergie non polluante aux méthodes efficaces pour conserver, emballer et partager les denrées.
Nous nous employons également à établir des serres dans le nord. Il est à la fois difficile et coûteux d'envoyer des fruits et légumes dans les régions nordiques. Rien que dans la région de Kitikmeot, trois serres sont à l'essai depuis quelques années. La communauté locale cherche, par différents moyens, à y produire des denrées de façon rentable.
Toutes les localités n'ont pas les mêmes besoins, mais ces nouvelles pratiques sont sur le point d'être adoptées dans différentes communautés.
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Il importe que chacun d'entre nous réfléchisse à cette question. La science doit éclairer les discussions sur les politiques à mener dans les forums où l'on mobilise et met en commun ses connaissances. Il convient que l'information soit communiquée en temps utile et qu'elle soit appropriée. Un certain nombre de forums nous offrent d'ailleurs l'occasion de mettre nos savoirs en commun.
À titre d'exemple, nous rencontrons une fois ou deux par année les petites localités, les associations de chasseurs-trappeurs, les conseils de gestion de la faune, les sociétés inuites de développement au Nunavut ainsi que les organisations autochtones équivalentes dans les Territoires du Nord‑Ouest et au Nunavut. Ces rencontres ont pour but de faire part des savoirs que nous avons acquis, ou que d'autres chercheurs ont acquis, aux diverses organisations. Il est important, à mon avis, que ces rencontres aient lieu régulièrement. On nous invite à ces réunions, et nous y envoyons toujours un représentant. C'est aussi l'occasion de connaître l'avis des différentes organisations.
L'information est-elle transmise à l'échelle fédérale? Pour cela, il faut s'y prendre autrement, mais il importe de communiquer les savoirs à l'échelle locale, régionale, territoriale, provinciale dans certains cas, ainsi qu'avec nos collègues fédéraux et les décideurs.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie les témoins.
Ma question s'adresse à Mme Strong.
Vous avez mentionné aujourd'hui dans votre témoignage que les coffres du PEARL sont presque vides. C'est un peu déchirant à entendre, parce que le PEARL joue un rôle capital en réunissant des chercheurs dans une installation importante qui est largement considérée comme cruciale pour colliger des connaissances sur les changements climatiques, l'atmosphère, les polluants et leur interaction avec l'environnement.
En ce qui concerne le financement, je sais qu'il est arrivé dans le passé et au cours de votre histoire, depuis votre création en 2005, que vous soyez confrontés à des difficultés financières.
Ma question comporte deux volets. Pouvez-vous nous aider à comprendre comment vous êtes financés? Deuxièmement, en quoi consisterait un financement durable à long terme?
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Cela me ramène à ma réponse de tout à l'heure.
L'équipement initial a été acheté grâce au financement de la FCI. Nous avons ensuite reçu la subvention de projet de six ans de la Fondation canadienne pour les sciences du climat et de l'atmosphère, ou FCSCA, une organisation qui n'existe plus. Puis nous avons obtenu une subvention de six ans du programme de recherche sur les changements climatiques et l'atmosphère du CRSNG, qui s'inscrivait en quelque sorte dans la suite du financement de la FCSCA, et ce programme n'existe plus. C'étaient là nos deux principaux programmes de financement des sciences.
Ensuite, comme je l'ai indiqué, nous avons obtenu des fonds de l'Année polaire internationale et du Fonds pour l'infrastructure de recherche dans l'Arctique. Nous avons en outre reçu régulièrement de petites sommes de l'Agence spatiale canadienne qui nous ont aidés, et un certain soutien d'Environnement et Changement climatique Canada.
Nous avons également reçu du financement du CRSNG. Le Programme de formation orientée vers la nouveauté, la collaboration et l'expérience en recherche du CRSNG en science de l'atmosphère arctique nous a financés pendant six ans, de 2010 à 2016, et ces fonds ont réellement permis de financer les étudiants. Nous avons organisé six cours d'été dans l'Arctique dans le cadre de ce programme. Ces fonds ne soutenaient pas le laboratoire en tant que tel, mais plutôt les étudiants qui effectuaient une partie de la recherche au laboratoire. Nous avons convié des représentants inuits et d'autres représentants du Nord à ces cours d'été pour parler aux étudiants, et cela a été très instructif pour eux.
Pour ce qui est de l'avenir, nous avons besoin de programmes qui couvriront les dépenses opérationnelles liées au travail dans l'Arctique, qui est différent du travail réalisé dans un laboratoire universitaire dans le Sud. Ces programmes doivent tenir compte des coûts de transport, de déplacement et d'hébergement sur place, et pouvoir financer le personnel nécessaire. C'est ce genre de financement opérationnel dont nous avons besoin.
Nous ne... Nous sommes toujours à la recherche de programmes auxquels présenter une demande, mais nombre d'entre eux ont des exigences différentes, et il peut être difficile d'en satisfaire les critères. Aucun d'entre eux ne s'apparente vraiment au financement de la FCSCA et du Comité canadien de recherches antarctiques que nous recevions dans le passé.
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Il y a des défis à relever quand un organisme fédéral se trouve à Cambridge Bay, sur une île de l'Arctique. Il est très difficile d'y mener des activités.
Nous avons du personnel au Yukon, à Whitehorse, à Yellowknife, à Rankin Inlet et à Iqaluit, dans le Nord. Nous avons également du personnel ailleurs au Canada, non seulement dans la région de la capitale nationale, mais aussi à d'autres endroits, souvent dans les mêmes locaux que d'autres ministères fédéraux. Nous avons du personnel au ministère des Pêches et des Océans, dans des universités et dans des laboratoires de santé de la faune, et nous sommes capables de tirer parti de ces relations.
Le fait d'avoir des employés ailleurs qu'à Cambridge Bay, dans d'autres collectivités, nous permet d'avoir une oreille directement sur le terrain, si l'on veut, auprès d'organisations et d'habitants d'autres communautés. Ces relations existent au sein des chercheurs scientifiques, du personnel et de la direction.