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Bienvenue à la 60
e réunion du Comité permanent de la science et de la recherche.
La réunion d'aujourd'hui se déroule selon une formule hybride, conformément au Règlement. Les membres assistent à la réunion en personne dans la salle. Nous sommes tous dans la salle aujourd'hui. Nous n'utilisons pas Zoom, donc nous pouvons omettre les instructions habituelles et passer à notre étude.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole.
Merci à tous les témoins d'être ici et d'avoir attendu pendant que nous allions voter à la Chambre.
Conformément à l'article 108(3)i) du Règlement et à la motion adoptée par le Comité le mardi 6 juin 2023, le Comité reprend son étude sur l'utilisation des subventions, fonds et contributions du gouvernement fédéral en matière de recherche et de développement par les universités et les établissements de recherche canadiens dans le cadre de partenariats avec des entités liées à la République populaire de Chine.
Je souhaite la bienvenue à nos témoins d'aujourd'hui.
Du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie, nous accueillons Alejandro Adem et Manal Bahubeshi.
Des Instituts de recherche en santé du Canada, nous accueillons Christian Baron, vice-président des programmes de recherche.
Du Conseil de recherches en sciences humaines, nous accueillons une fois de plus Ted Hewitt. Je suis ravi de vous voir, monsieur Hewitt. Nous accueillons aussi Valérie La Traverse, vice-présidente, Affaires générales, et Valérie Laflamme, vice-présidente associée, SPIIE.
Vous aurez chacun cinq minutes pour faire votre déclaration préliminaire. Allons‑y dès maintenant, en commençant par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie.
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Bonsoir, monsieur le président et mesdames et messieurs les distingués membres du Comité.
Je suis Alejandro Adem, président du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, le CRSNG, l'organisme fédéral qui finance la recherche en sciences naturelles et en génie menée dans les universités et les collèges.
Je vous remercie de m'avoir offert la possibilité de témoigner devant vous aujourd'hui pour vous parler de cet enjeu crucial. Pour assurer la prospérité de notre pays à long terme, il est essentiel de protéger l'intégrité de notre recherche, surtout compte tenu des avancées réalisées dans des domaines essentiels comme l'intelligence artificielle et les technologies quantiques.
[Français]
Le CRSNG prend très au sérieux la protection de l'écosystème de recherche canadien. Tout comme vous, nous tenons à prendre les mesures nécessaires pour protéger nos atouts en matière de recherche.
Nous sommes ravis que le ait pris l'initiative de mettre en avant cette priorité importante. Nous sommes également heureux que les autres députés de la Chambre des communes ainsi que les décideuses et les décideurs de l'ensemble du gouvernement fédéral y soient généralement favorables.
La sécurité de la recherche est une responsabilité commune qui exige que l'ensemble des parties prenantes adoptent une approche concertée. Ce soutien concerté nous a permis d'agir promptement.
Une mise en œuvre judicieuse nous permettra d'établir un juste équilibre entre l'ouverture et la protection de la recherche. Jusqu'à présent, tout indique que nous allons dans la bonne direction.
[Traduction]
Comme d'autres partenaires fédéraux, les organismes subventionnaires continuent de collaborer avec les universités pour leur fournir, ainsi qu'à leurs chercheuses et chercheurs, les ressources, les outils et la formation qui leur donneront les moyens dont ils ont besoin pour assurer la sécurité de la recherche et leur permettront de renforcer leurs connaissances à ce chapitre. Le portail Web fédéral Protégez votre recherche leur donne accès à toutes ces ressources.
Depuis juillet 2021, le CRSNG donne suite à son engagement à assurer la sécurité de la recherche en mettant en œuvre les Lignes directrices sur la sécurité nationale pour les partenariats de recherche dans le cadre de son programme phare de partenariats, c'est‑à‑dire le programme Alliance. Conformément à ces lignes directrices, les chercheuses et chercheurs et les établissements qui souhaitent s'associer à une organisation du secteur privé doivent remplir un formulaire d'évaluation des risques afin de cerner les risques éventuels et de proposer un plan d'atténuation sur mesure. Si nous accordons une subvention, le plan d'atténuation doit être mis en œuvre pendant toute sa période de validité.
D'après les renseignements qu'ils fournissent, les chercheuses et chercheurs montrent qu'ils comprennent très bien les risques associés à leurs travaux et à leurs partenaires. Par conséquent, les risques pour la sécurité de la recherche que présentent la très grande majorité des demandes de subventions que nous recevons — plus précisément 96 % —sont faibles et atténués de façon appropriée. Les demandes restantes, soit 4 %, sont celles pour lesquelles le CRSNG a eu besoin de demander conseil aux ministères et organismes canadiens responsables de la sécurité nationale avant de prendre la décision quant à leur financement. Dans bien des cas, comme ces ministères et organismes nous avaient avisés que les risques étaient bien atténués, le CRSNG a accordé les subventions demandées.
Nous continuons de déployer des efforts assidus pour nous assurer que le Canada tire des avantages de la recherche subventionnée par le CRSNG. Lorsqu'on nous informe qu'un partenariat de recherche présente un risque pour la sécurité nationale qu'il est impossible d'atténuer, nous n'octroyons aucun financement.
[Français]
Nous nous réjouissons de la nouvelle orientation stratégique améliorée, dont l'adoption a été demandée en février 2023. Cette orientation portait plus précisément sur nos domaines de recherche particulièrement sensibles et nos liens avec des universités, des instituts de recherche ou des laboratoires rattachés à une organisation militaire ou, encore, à un organisme de défense nationale ou de sécurité d'État d'un acteur étatique étranger qui présentent un risque pour la sécurité nationale du Canada.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la collaboration est essentielle si nous voulons faire progresser les objectifs de la recherche que nous finançons. C'est pourquoi, parallèlement à ses engagements concernant la sécurité de la recherche, le CRSNG continue de promouvoir les initiatives internationales afin d'appuyer la création d'un écosystème de recherche ouvert et interrelié.
[Traduction]
Dans la dernière année, nous avons lancé des initiatives de concert avec des organismes de financement de la science aux États-Unis, au Royaume-Uni et en Australie dans le cadre des activités des centres internationaux de la National Science Foundation pour nous attaquer aux enjeux liés au changement climatique et à l'énergie propre. Nous avons aussi établi un nouveau partenariat avec l'Agence de recherche nationale de France et lancé un appel de propositions spécial d'envergure internationale à l'appui de la Stratégie quantique nationale du Canada.
Nous bénéficions grandement du point de vue exprimé par ces partenaires internationaux, que ce soit dans un contexte bilatéral ou dans le cadre de dialogues engagés dans des tribunes multilatérales comme le Groupe des cinq, le G7 et le Global Research Council. Il est utile que les organismes de financement d'un peu partout dans le monde se fassent mutuellement part de leurs préoccupations concernant la sécurité de la recherche. En particulier, le Canada copréside le Groupe de travail du G7 sur la sécurité et l'intégrité de l'écosystème de la recherche, qui a publié l'an dernier une série de principes directeurs sur la sécurité de la recherche. Le CRSNG adhère à ces principes.
En tant que principal organisme de soutien à la découverte et à l'innovation au pays, le CRSNG continue de souscrire à sa vision, qui consiste à appuyer nos chercheuses et chercheurs aujourd'hui afin que les Canadiennes et Canadiens en bénéficient demain. Nous avons adopté des normes importantes afin de gérer les risques pour la sécurité de la recherche. Maintenant, nous devons continuer d'encourager nos jeunes talents et les aider à poursuivre leurs objectifs de recherche au pays afin que les Canadiennes et Canadiens soient les premiers à bénéficier sans délai des découvertes et des innovations d'ici.
[Français]
Je vous remercie de nous avoir invités, ma collègue et moi, à comparaître ici aujourd'hui.
Je me ferai un plaisir de répondre à vos questions.
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Merci, monsieur le président.
Dans un premier temps, je tiens à remercier le Comité de son invitation à comparaître devant ses membres aujourd'hui et de l'intérêt accordé à un sujet de grande importance pour le milieu de la recherche en santé au Canada.
Les IRSC ont pleinement conscience que la liberté universitaire, l'ouverture et la collaboration internationale en recherche sont importantes pour réaliser de nouvelles percées et améliorer des vies. C'est pourquoi ils s'emploient à en faire la promotion. Nous savons que les menaces qui pèsent sur la santé sont d'envergure mondiale et que la santé et le bien-être de la population canadienne passent par la santé et le bien-être du reste du monde.
[Traduction]
Pour être à la hauteur des défis majeurs dans le domaine de la santé et développer des solutions pour l'ensemble de la planète, nous nous devons d'impulser la collaboration internationale et de mettre en commun les connaissances et les ressources.
Pour atteindre cet objectif ambitieux, les IRSC comptent actuellement pas moins de 40 initiatives internationales soutenues par des ententes avec plusieurs pays, dont le Programme conjoint européen de recherche sur les maladies neurodégénératives, qui constitue la plus importante initiative de recherche mondiale dans le domaine. Sa mission consiste à trouver les causes des maladies neurodégénératives, à mettre au point des remèdes et à offrir de meilleurs traitements pour les personnes atteintes de ces maladies.
En ce qui concerne le travail mené par le Comité, les IRSC sont liés à deux ententes avec la République populaire de Chine par l'entremise de la Fondation nationale des sciences naturelles de la Chine, qui a pour mandat de soutenir la recherche fondamentale et les explorations libres, de repérer des talents, d'inculquer une culture scientifique et de faire avancer la science et la technologie.
La première entente, conclue dans le cadre de l'appel de propositions de recherche en santé mentale de l'Alliance mondiale contre les maladies chroniques, représente un investissement de 12,2 millions de dollars, dont 6,4 millions de dollars proviennent de la Fondation, en vue de subventionner les travaux de sept équipes de recherche pendant cinq ans. Parmi les équipes appuyées figure celle du Dr Brian Mishara, de l'Université du Québec à Montréal, dont le projet porte sur un programme d'intervention de l'Organisation mondiale de la santé destiné aux personnes vivant dans la région chinoise du Ningxia et dans les communautés inuites du Nunavut et qui ont fait une tentative de suicide. Cette étude illustre le rôle que peut jouer la collaboration internationale pour mettre en évidence les effets de certaines interventions dans différents contextes.
La deuxième entente avec la Fondation nationale des sciences naturelles de la Chine, à laquelle participe l'OMS, concerne le financement de l'équipe Canada-Chine de l'initiative Trajectoires de vie en santé, dont l'objectif est de freiner la hausse du taux d'obésité à travers le monde, en particulier chez les jeunes. L'entente a été renouvelée en 2022 et elle est assortie d'une enveloppe de 2,5 millions de dollars financée à parts égales par les IRSC et par la Chine. Cette approche internationale facilite l'échange d'expertise, l'analyse comparative des interventions, l'harmonisation des données et l'évaluation des mécanismes biologiques au sein de différentes populations, ce qui permet de produire un impact supérieur à celui de projets réalisés à l'échelle nationale.
Si ces initiatives de dimension internationale, et plus généralement la mondialisation de la recherche, ont le potentiel d'améliorer la santé de la population, elles ont néanmoins l'inconvénient d'accroître la vulnérabilité du Canada face à divers types de menaces. Cela dit, créer un écosystème axé sur la vigilance, mais résolument tourné vers l'ouverture et la collaboration est une responsabilité collective, raison pour laquelle nous travaillons main dans la main avec des partenaires du gouvernement fédéral, les services de sécurité nationale, les universités et la communauté scientifique à la protection des investissements du pays.
Parallèlement aux efforts substantiels des trois organismes décrits par mes collègues, les IRSC ont instauré une nouvelle exigence dans leurs possibilités de financement stratégiques, à savoir que les candidats sont désormais tenus de décrire le rôle, l'implication et les contributions de leurs partenaires relativement aux travaux de recherche proposés. Notons aussi que tout risque ou conflit d'intérêts doit être divulgué dans chaque demande de financement.
[Français]
Le plan stratégique des IRSC fixe les objectifs ambitieux à atteindre d'ici 2031 pour permettre à la recherche canadienne en santé d'être reconnue comme inclusive, collaborative, transparente, respectueuse des cultures et axée sur des retombées concrètes.
Conformément à cet engagement, les IRSC s'emploient à améliorer la collaboration nationale et internationale pour relever les défis mondiaux et faciliter la mise en commun d'expertise et le partage d'infrastructures.
Pour conclure, je tiens à rappeler que la sécurité de la recherche est une responsabilité qui incombe tant au gouvernement fédéral qu'aux établissements universitaires. L'enjeu est de taille et nous devons œuvrer collectivement pour trouver l'équilibre entre ouverture et sécurité pour protéger la recherche menée au pays.
Je vous remercie de m'avoir accordé ce temps de parole et je vous invite à me poser vos questions.
:
Merci, monsieur le président.
Je suis très heureux d'être ici avec mes collègues Valérie La Traverse et Valérie Laflamme.
[Traduction]
Je suis sûr que nous tous ici présents sommes d'accord pour dire que la science et la recherche sont devenues plus importantes que jamais, car les défis économiques, environnementaux et sociaux auxquels nous sommes confrontés sont devenus aussi graves que complexes.
L'élargissement des connaissances dans toutes les disciplines est essentiel à l'innovation et à la recherche de solutions qui permettront d'améliorer la santé, de lutter contre le changement climatique et de favoriser la prospérité économique et sociale.
[Français]
Le Conseil de recherches en sciences humaines, ou CRSH, joue un rôle clé dans l'écosystème de recherche au Canada, en tant qu'organisme fédéral qui appuie la recherche et le talent dans le domaine des sciences humaines, et en tant qu'organisme qui administre un certain nombre de programmes nationaux prestigieux, tels que le Programme des chaires de recherche du Canada et le fonds Nouvelles frontières en recherche, au nom des trois organismes fédéraux de financement de la recherche.
[Traduction]
Le CRSH reconnaît la nécessité de protéger la recherche canadienne contre des risques tels que le vol, l'ingérence étrangère ou le transfert non désiré de connaissances. Nous avons collaboré avec nos partenaires gouvernementaux et consulté la communauté de recherche afin d'élaborer et de mettre en œuvre les Lignes directrices sur la sécurité nationale pour les partenariats de recherche.
À la suite de la déclaration de février 2023 du ministre de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, du ministre de la Sécurité publique et du ministre de la Santé, nous contribuons également à l'élaboration d'une nouvelle politique interministérielle sur la recherche en technologies sensibles et sur les affiliations préoccupantes.
[Français]
Pour aider la communauté de recherche à répondre à ces exigences, nous avons commencé, en 2022, à donner 125 millions de dollars sur cinq ans aux établissements canadiens par l'intermédiaire du Fonds de soutien à la recherche pour les aider à renforcer leurs capacités en matière de sécurité de la recherche. Nous collaborons également avec le Groupe de travail mixte du gouvernement du Canada et des universités et avec d'autres partenaires du gouvernement fédéral afin de fournir des outils, des ressources et des séances d'information à la communauté de recherche.
Compte tenu des tensions et des rivalités géopolitiques croissantes, il est impératif que la communauté de recherche canadienne dispose des outils et des connaissances nécessaires pour protéger ses travaux.
[Traduction]
Toutefois, il est également important de souligner que les collaborations internationales, y compris avec des chercheurs et des établissements basés en Chine, restent vitales pour l'entreprise de recherche du Canada et constituent une base pour la diplomatie scientifique. La communauté de recherche doit travailler ensemble au‑delà des disciplines, des secteurs et des frontières pour comprendre les défis mondiaux, qu'il s'agisse d'une pandémie mondiale ou de la crise climatique, et intervenir face à ceux‑ci. Il est primordial de maintenir des canaux de communication ouverts entre les communautés scientifiques en temps de crise et de promouvoir des collaborations dans d'autres domaines d'intérêt mutuel.
[Français]
Par exemple, le CRSH finance un partenariat de recherche entre des scientifiques du Canada, de la Chine, du Costa Rica, des États‑Unis, du Ghana, de la France et d'autres pays dans le but de nourrir la future population humaine de façon juste et équitable, tout en atteignant les objectifs de conservation de la biodiversité et d'atténuation des effets des changements climatiques.
Les défis auxquels le Canada et le monde se heurtent aujourd'hui sont souvent des problèmes interconnectés. Ils exigent que nous coopérions sur des priorités communes tout en restant vigilants quant aux risques et en poursuivant sans relâche nos efforts pour protéger l'intégrité de notre système de recherche.
[Traduction]
Cette réalité renforce le fait que le gouvernement du Canada, les organismes subventionnaires, la Fondation canadienne pour l'innovation et la communauté de recherche dans son ensemble doivent tous travailler ensemble à cette responsabilité partagée. De fait, la communauté de recherche canadienne comprend un large éventail de spécialistes en matière de sécurité nationale, de politiques en science et en innovation, ainsi que de relations internationales. Cette expertise pourrait contribuer aux efforts du gouvernement du Canada en matière de sécurité de la recherche.
[Français]
Il est également de notre responsabilité commune de veiller à ce que les mesures de sécurité n'entraînent pas de discrimination ou de profilage à l'égard d'un membre de la communauté, notamment sur la base de la nationalité.
Les organismes subventionnaires, la Fondation canadienne pour l'innovation et leurs partenaires fédéraux continueront à travailler avec la communauté de recherche pour mettre en œuvre les mesures de sécurité de la recherche. Cependant, mes collègues et moi-même pensons qu'il est important de poursuivre une approche fondée sur des données probantes et de continuer à examiner les implications plus larges.
[Traduction]
Comme l'indique la motion de la Chambre des communes de mai 2021, nous devons affirmer notre « engagement envers la science, la recherche et de la prise de décisions fondées sur des données probantes ». Ce faisant, je suis convaincu que nous pourrons mieux protéger l'écosystème de recherche du Canada contre les risques de sécurité tout en continuant à favoriser la collaboration internationale dans des domaines d'intérêt mutuel.
Merci.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Bienvenue à nos invités.
Ma première question s'adresse à M. Hewitt.
Je promets que je ne vous poserai pas de questions sur les paroles des chansons de Dolly Parton.
M. Ted HewittJe savais que vous alliez me faire une remarque à ce sujet.
Des voix:Oh, oh!
M. Ben Lobb: Je me dois toujours de le faire, mais je vous promets que je ne vous poserai pas de questions à ce sujet aujourd'hui.
Je veux simplement clarifier quelque chose que vous avez dit dans votre allocution. Je veux m'assurer que j'ai bien compris les chiffres, parce que je les écrivais en même temps que je vous écoutais. Était‑ce un financement de 125 millions de dollars pour la sécurité de la recherche?
Cela soulève une question intéressante, probablement pour une autre réunion. Sans vouloir offenser les universités, je dois dire qu'elles ont été un peu naïves à cet égard, et il peut donc être difficile pour elles de déterminer ce dont elles ont besoin ou pas.
Merci de l’information. Je vous en suis reconnaissant.
Monsieur Baron, dans votre déclaration, je crois que vous avez parlé d'une collaboration active ou proactive avec les organismes de sécurité. Avez-vous mentionné cela dans votre déclaration ou ai‑je mal compris?
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Je dirais probablement pour commencer que nous suivons les lignes directrices qui nous ont été données et que nous avons adoptées. Nous les mettons en œuvre.
Comme vous pouvez vous en douter, bien des risques dans le domaine des sciences humaines sont loin de ceux évoqués, notamment les organisations qui suscitent des préoccupations, particulièrement dans le secteur privé. Toutefois, les projets et les demandes sont présentés par des chercheurs canadiens, comme c'est le cas pour tous les organismes. Ils sont toujours les principaux demandeurs. Ils subissent un examen rigoureux mené par un comité d'examen par les pairs et un examen externe. C'est le premier volet. Des risques peuvent être soulevés dans le processus d'examen par les pairs. Il est intéressant de savoir si nous pourrions faire quoi que ce soit à ce stade, car il n'y a peut-être aucun mécanisme pour agir.
Je dirais, par ailleurs, que les chercheurs effectuent des recherches pour qu'elles soient publiées. Une fois le travail terminé, ils écrivent des articles et les publient dans des revues qui sont également examinées par des pairs. Tout ce qui pourrait susciter des préoccupations chez les pairs examinateurs serait exposé dans le processus d'examen par les pairs. En fin de compte, cela pourrait entraîner le rejet d'un article.
C'est une question intéressante. Je pense qu'elle va revenir de plus en plus.
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Merci, monsieur le président.
Je salue les témoins qui se sont joints à nous aujourd'hui.
Je vais débuter en posant des questions à M. Adem.
Monsieur Adem, je vous remercie de votre présence aujourd'hui.
Je pense qu'il est important de mettre les choses en perspective. En juillet 2021, le gouvernement fédéral a demandé au CRSNG de mettre en place un formulaire d'évaluation des risques. Ensuite, en mars 2023, il a élargi ce formulaire pour y inclure l'examen minutieux du concours intégré du Fonds de recherche biomédicale et du Fonds d'infrastructure de recherche en sciences biologiques.
Qu'est-ce qui explique l'élargissement du formulaire d'évaluation des risques?
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D'accord. Merci beaucoup.
Nous tentons de clarifier un peu les choses. Je me permets de citer des gens qui ont parlé publiquement, notamment les représentants du réseau U15, soit les 15 plus grandes universités au Canada. Il y a un certain flou. Même le chercheur David Robinson, directeur général de l'Association canadienne des professeures et professeurs d'université, a dit ne pas savoir pourquoi la candidature de son association avait été rejetée. Il a essayé d'avoir de l'information, mais on lui a dit qu'il n'y avait pas nécessairement d'explications à cette réponse. Je donne des exemples concrets. Parmi les 48 propositions soumises au CRSNG par le réseau U15, 34 ont été refusées sans qu'on fournisse de plus amples réponses.
Je sais qu'on met en place des nouvelles mesures, des trousses d'outils et des formulaires d'évaluation, mais que pouvez-vous nous dire au sujet de ces refus et, surtout, du manque d'explications?
Dans les dernières années, on a dit aux chercheurs de créer des partenariats et de nouer des alliances partout, car la science est universelle. Or, aujourd'hui, ils n'ont pas de directives claires sur la façon de s'y prendre.
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Il est clair qu'à l'heure actuelle, nous travaillons ensemble à l'élaboration des lignes directrices qui seront mises en application dans nos domaines, comme elles le seront dans tout autre domaine.
À l'heure actuelle, l'évaluation des risques vise uniquement le programme Alliance et s'effectue au moyen des outils qui ont été mis au point. Cette exigence pourrait être élargie avec la publication de listes ou d'établissements, et nous nous conformerons à cela.
D'après ce que nous savons, je ne peux pas vous dire que nous finançons des organismes et des entités qui posent un risque pour le Canada, ou du moins qui ont soulevé des préoccupations dans le cadre du processus d'examen par les pairs ou par la suite. C'est moins probable, comme je le disais, dans le domaine des sciences humaines, étant donné la nature même de la recherche, mais ce n'est pas impossible, je le concède.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous les témoins d'être venus aujourd'hui comparaître sur ce sujet important. Je suis très heureux d'entendre vos témoignages.
Je vais revenir sur certaines questions qui ont donné des réponses éclairantes à mon avis.
À titre de précision, pouvez-vous donner une estimation du pourcentage de toutes les recherches canadiennes qui est financé par les trois conseils? Dans l'ensemble du marché de la recherche dans les universités et les collèges — parce que je sais que vous financez aussi la recherche appliquée dans les collèges —, quel pourcentage financez-vous?
J'aimerais que les trois d'entre vous me donnent une estimation.
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Merci. Je vous en serais reconnaissant, monsieur Hewitt.
Il est intéressant de noter que, quand on pense à la sécurité de la recherche et à l'adoption d'une approche globale, la part de la recherche que vous financez est en fait assez faible par rapport à l'ensemble de l'univers de la recherche qui est financée au Canada. Je vais m'arrêter ici. C'est ce que je peux affirmer ou, en gros, ce que je retiens de votre témoignage.
Je voudrais revenir sur un autre commentaire. Je pense que ma collègue, Mme Jaczek, a posé de très bonnes questions, surtout au CRSNG.
Monsieur Baron, vous avez mentionné qu'environ 4 % des demandes reçues présentaient essentiellement des risques pour la sécurité qui ne pouvaient être atténués, ou du moins étaient mis en question. Ces demandes ont dû être envoyées aux organismes responsables de la sécurité nationale. Vous avez dit que 50 % de ces 4 % ont été rejetés, ce qui représente environ 30 demandes.
Pardon. Je pense que c'est M. Adem qui l'a dit. J'avais les idées embrouillées.
Je vais poser ma question aux autres parmi vous. Combien de demandes avez-vous dû renvoyer aux organismes responsables de la sécurité nationale et combien d'entre elles ont été rejetées?
Monsieur Baron, je vous pose la question.
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Je vous remercie de votre question.
Aux IRSC, ce processus n'est pas encore en place. C'est le CRSNG qui a probablement pris la position de tête ici, probablement à cause de la nature de la recherche effectuée par les IRSC. À la lumière des discussions que nous avons eues avec nos partenaires des trois conseils, qui ont été amorcées par Innovation, Sciences et Développement économique et les organismes responsables de la sécurité nationale, nous préparons des étapes qui seront parfaitement synchronisées avec les organismes.
Nous ne pouvons pas prédire les résultats, mais en fonction de la nature de la recherche, nous avons des hypothèses. En fin de compte, nous devrons voir ce qui sera présenté et suivre les nouvelles lignes directrices.
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Pourriez-vous nous envoyer une réponse par écrit? Comme le temps file, je vais passer à ma prochaine question. Je vous remercie.
Monsieur le président, je vais demander la collaboration des trois organismes subventionnaires qui témoignent aujourd'hui pour nous aider dans le cadre de cette importante étude.
Les trois organismes subventionnaires pourraient-ils fournir au Comité les demandes de financement refusées en raison de partenariats jugés à risque avec des entités ou personnes issues de la Chine, et ce, au cours des 20 dernières années?
Pourraient-ils également fournir au Comité les demandes de financement acceptées en dépit de partenariats avec des entités ou personnes issues de la Chine, ainsi que le processus d'analyse des risques sur lequel on s'est basé pour conclure qu'il n'y avait pas de risques pour le Canada, et ce, au cours des 20 dernières années?
Je vais juste essayer de clore rapidement en essayant de me faire une idée générale.
Nous avons déjà entendu des témoignages de chercheurs et d'étudiants recevant du financement d'entités étrangères, en particulier de Chine, qui les ont rendus vulnérables à diverses formes de — je ne sais pas si vous appelleriez ça du chantage — et les ont contraints à signer des accords pour communiquer des données ou pour travailler de concert avec ces entités étrangères.
J'imagine, en écoutant ce qu'on dit, qu'il serait plus facile pour une entité malfaisante de travailler avec des chercheurs qui n'ont pas reçu de financement des trois organismes, ou qu'elle offrirait beaucoup plus en guise d'incitatif.
Je me demande simplement si vous êtes d'accord avec ça. Si j'agissais de cette façon, est‑ce que je rechercherais des chercheurs qui ne sont pas financés par les trois conseils?
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Si vous me le permettez, je vais aborder un peu ce sujet.
Nous avons travaillé non seulement avec les universités, mais aussi avec nos collègues à l'échelle du gouvernement sur des choses comme le portail Protégez votre recherche.
Nous sommes très conscients des questions que vous avez soulevées et du fait que nous ne finançons qu'une partie de toutes les recherches qui se déroulent au Canada. Le travail que nous effectuons est principalement axé sur la sensibilisation dans l'ensemble de l'écosystème scientifique. Les universités participent de plus en plus à cet effort et elles ont de plus en plus besoin de ressources à l'interne, alors elles ont recours notamment à des programmes comme le Fonds de soutien à la recherche dont M. Hewitt a parlé plus tôt.
Il y a une prise de conscience et un désir, à mon avis, de travailler collectivement pour consolider l'écosystème au‑delà du financement des organismes subventionnaires.