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La séance est ouverte. Commençons.
Bienvenue à la réunion numéro 83 du Comité permanent de la science et de la recherche de la Chambre des communes.
Vous remarquerez que nous sommes dans une nouvelle salle aujourd'hui, avec un peu plus d'espace entre nous. C'est à cause de l'incident audio qui s'est produit il y a quelques semaines.
J'aimerais rappeler aux membres du Comité que nous devons faire attention à nos interprètes, et éviter d'approcher les écouteurs du micro. Il y a aussi plus d'espace entre nous, afin que nos écouteurs n'interfèrent pas non plus avec les micros de nos voisins.
Comme l'a expliqué le Président dans son communiqué à l'intention de tous les députés le lundi 29 avril, ces mesures ont été prises pour aider à prévenir les incidents de rétroaction acoustique. Toutes les oreillettes ont été remplacées par un modèle qui réduit grandement le risque de rétroaction acoustique. Les nouvelles oreillettes sont noires, alors que les anciennes étaient grises. Utilisez seulement les oreillettes noires approuvées. Par défaut, toutes les oreillettes inutilisées seront débranchées au début de la réunion.
Quand vous n'utilisez pas votre oreillette, veuillez la placer à l'envers au milieu de l'étiquette devant vous, sur votre bureau. Vous pouvez consulter les cartes sur la table; il s'agit des lignes directrices sur la prévention des incidents de rétroaction acoustique.
La disposition de la salle a aussi été changée afin d'aider à réduire le risque pour les gens qui utilisent une oreillette, comme nos interprètes, mais nous aussi.
Nous voulons mener nos travaux sans interruption et protéger la santé et la sécurité de tous les participants. Merci de votre coopération. La santé et la sécurité sont primordiales, et nous devons y faire attention.
La réunion d'aujourd'hui se déroule en format hybride, conformément au Règlement. Pour les gens qui participent virtuellement, il y a quelques règles que j'aimerais survoler.
Vous pouvez parler dans la langue officielle de votre choix; des services d'interprétation vous sont offerts pour la réunion. Vous pouvez choisir, au bas de votre écran, entre le parquet, l'anglais ou le français. Si l'interprétation coupe à n'importe quel moment, veuillez m'en informer, et je vais interrompre immédiatement la réunion jusqu'à ce que le service soit rétabli.
Veuillez attendre que je vous nomme avant de prendre la parole. Si vous participez par vidéoconférence, cliquez simplement sur l'icône du microphone pour désactiver la sourdine. Quand vous n'avez pas la parole, la sourdine devrait être activée. Je vous rappelle que tous les commentaires des députés doivent être adressés par l'intermédiaire de la présidence.
Pour ce qui est de la liste des intervenants, le greffier et moi-même ferons de notre mieux pour respecter l'ordre des interventions pour tous les députés, qu'ils participent à distance ou en personne.
Un groupe d'étudiants du Collège Havergal, de Toronto, va peut-être se joindre à nous, alors nous les accueillerons quand ils arriveront... le cas échéant. Ces réunions sont ouvertes au public, et nous encourageons tout le monde qui s'intéresse à la science ou à la démocratie à venir voir ce que nous faisons.
Conformément à l'article 108(3)i) du Règlement et aux motions adoptées par le Comité le mardi 30 janvier 2024 et le jeudi 15 février 2024, le Comité reprend son étude sur la répartition du financement du gouvernement fédéral entre les établissements postsecondaires du Canada.
J'ai maintenant le plaisir de souhaiter la bienvenue à Mme Michelle Chrétien, vice-présidente, Recherche et innovation, du Conestoga College Institute of Technology and Applied Learning.
Nous accueillons Mme Kari Kramp, gestionnaire scientifique principale, Recherche appliquée et innovation; et Mme Kalina Kamenova, directrice, Recherche appliquée et innovation, du Loyalist College of Applied Arts and Technology.
M. Neil Fassina, président du Collège Okanagan, est avec nous en ligne.
Je vous souhaite à tous la bienvenue. Merci de vous être préparés à la réunion de ce matin. Vous avez chacun cinq minutes pour présenter votre déclaration.
Nous allons commencer par le Collège Conestoga — je vis tout à côté, et c'est là que mes deux filles ont reçu leur diplôme.
Vous avez la parole, Mme Chrétien.
Bonjour, monsieur le président, et bonjour aux membres du Comité.
Comme vous l'avez dit, je m'appelle Michelle Chrétien. Je suis la vice-présidente, Recherche et innovation, du Collège Conestoga.
J'aimerais tout d'abord remercier le Comité d'avoir entrepris son étude sur la répartition du financement du gouvernement fédéral en recherche, et aussi de tout le travail que vous faites pour veiller à ce que l'écosystème de recherche canadien reste dynamique, diversifié et de renommée mondiale. C'est honnêtement un très grand honneur pour moi d'avoir été invitée à témoigner devant votre comité, et je vous remercie, monsieur le président et mesdames et messieurs les députés, de m'avoir donné cette chance.
Aujourd'hui, dans le thème de votre étude, j'aimerais vous parler du rôle des collèges dans l'écosystème de recherche canadien, du point de vue des impacts: l'impact sur les étudiants, sur l'industrie et sur les partenaires dans la collectivité ainsi que sur le transfert des connaissances.
Au Canada, nous sommes fiers, à raison, de notre histoire d'excellence en recherche. Votre étude est une occasion de tourner le regard vers l'avenir et de voir comment le financement en recherche au Canada peut être réparti de manière à assurer le mieux possible la réussite du pays.
Il s'agit aussi peut-être d'un moment opportun pour réfléchir aux attentes des Canadiens relativement aux investissements fédéraux en recherche. Il y a bien sûr la création de nouvelles connaissances, mais on reconnaît possiblement de plus en plus l'importance d'un transfert ciblé et efficace des connaissances, dans l'intérêt de l'industrie et du public.
Les collèges du Canada ont des liens étroits avec l'industrie ainsi qu'avec les collectivités que nous servons. Nous croyons qu'il faut axer la recherche appliquée sur la collaboration pour permettre à nos partenaires de créer des impacts économiques et sociaux ainsi que pour donner à nos étudiants l'occasion d'apprendre dans un environnement riche en expérience.
Nous consacrons une partie importante de nos fonds de recherche à nous assurer que nos étudiants peuvent tirer parti d'une expérience de recherche appliquée collaborative, pratique et axée sur les solutions, qui a un impact sur les petites et moyennes entreprises et sur les collectivités, et qui sème les germes d'une future industrie et d'une future fonction publique plus innovantes.
Au cours de l'année dernière, les fonds octroyés au Collège Conestoga ont permis de soutenir plus de 250 étudiants dans 45 programmes universitaires différents, avec leurs projets de recherche au collège. Si nous désirons collectivement développer la capacité de recherche du Canada et créer un éventail complet de talents, nous devons faire en sorte que ce genre de financement soit plus facilement accessible. Lorsque nous permettons aux étudiants de premier cycle de faire de la recherche appliquée, nous créons de futurs travailleurs qui comprennent et valorisent l'innovation.
J'aimerais vous donner très rapidement quelques exemples du type de travail que nos étudiants et notre corps enseignant entreprennent.
Actuellement, des étudiants de notre école d'ingénieurs travaillent avec une jeune entreprise locale, Vortex Technology Group, à mettre au point une nouvelle technologie de stockage d'énergie par supercondensateur, pour charger rapidement et efficacement les véhicules électriques. Ce projet va plus loin que la simple conception: Vortex est en train de développer ses sites de démonstration technologique en collaborant avec les services publics locaux, et il s'est aussi associé à Flo, une entreprise bien connue dans l'infrastructure de recharge des véhicules électriques.
Dans notre laboratoire de recherche et d'innovation alimentaire — c'est mon préféré, même si je ne suis pas censée en avoir —, les étudiants travaillent pour trouver une solution au gaspillage alimentaire en utilisant des approches novatrices pour suprarecycler la drêche provenant de l'industrie brassicole. Dans le cadre de ce projet, nous avons aidé l'entreprise Terra Bioindustries à élaborer et à lancer deux nouveaux produits sur les marchés intérieurs et internationaux.
Ils n'ont pas seulement un impact dans les domaines de la science et du génie. Les étudiants et les professeurs dans notre laboratoire d'innovation sociale collaborent actuellement avec des caisses populaires locales pour chercher des solutions novatrices au problème de l'abordabilité des logements, grâce à de nouveaux modèles de coopérative et des produits financiers uniques, par exemple le modèle de location avec option d'achat.
J'ai encore d'autres exemples, et j'aimerais vraiment vous en parler, mais malheureusement, l'ampleur et la portée de notre travail sont limitées par la disponibilité des fonds. Je sais qu'on vous a déjà dit, dans des témoignages précédents, que moins de 3 % des près de 4 milliards de dollars investis par le gouvernement fédéral ont été utilisés pour soutenir ce genre de recherche communautaire l'année dernière.
Le comité consultatif sur le système fédéral de soutien à la recherche a conclu que le système était incapable de répondre rapidement aux besoins sociétaux et économiques émergents, et qu'il s'agit d'une des plus grandes lacunes dans le système de financement actuel. Par ces exemples, j'espère que je vous ai montré comment mes collègues essaient de combler cette lacune en se penchant sur les urgents défis d'actualité dans le monde des affaires et dans la société. Imaginez simplement ce que nous pourrions faire avec des investissements suffisants.
Même si, par le passé, le Canada n'a pas suffisamment fait d'efforts pour transformer nos forces en science et en recherche en innovations dans le marché qui seraient bénéfiques pour les Canadiens, c'est justement au chapitre de cet écart, dans la transformation des innovations en impacts, que les collèges et les cégeps excellent. Malheureusement, on continue de ne pas reconnaître et de ne pas utiliser suffisamment cette capacité.
Même si je suis d'accord pour dire qu'il existe effectivement un écart entre le financement de la recherche entre les grands et les petits établissements d'enseignement — et je sais qu'on vous l'a déjà dit —, je dirais aussi que le modèle actuel de répartition du financement sous-estime certains types de recherche, et ce, malgré le fait que la recherche appliquée et l'innovation progressive qui se font dans les collèges peuvent mener à des impacts importants pour le pays et pour une économie fondée sur les petites entreprises.
En conclusion, j'aimerais encore une fois vous remercier de m'avoir invitée à témoigner devant le Comité aujourd'hui et à vous parler du rôle important que jouent les collèges pour la prospérité sociale et économique des Canadiens.
Tous ensemble, nous devons repenser comment on évalue et répartit l'investissement en recherche, et réimaginons les collèges et les cégeps comme étant des partenaires à part entière dans l'écosystème de recherche et d'innovation du Canada.
Merci.
Je veux dire, par l'entremise de la présidence, que c'est un privilège pour moi d'être ici avec ma collègue, Mme Kalina Kamenova, pour représenter le Collège Loyalist. Nous sommes ici pour vous faire part de nos 20 années et plus d'expérience dans le domaine de la recherche et de l'innovation postsecondaire.
Le Collège Loyalist est un petit collège dynamique de l'est de l'Ontario, avec plusieurs pavillons: à Belleville, à Bancroft, à Port Hope et à Tyendinaga. Nous avons une population d'approximativement 250 000 personnes, venant d'un grand nombre de petites collectivités rurales. Notre mandat est d'offrir un environnement d'apprentissage inclusif et un réseau de recherche appliquée fondé sur la collaboration, pour donner des valeurs communes à nos étudiants, à l'industrie, à la collectivité et à nos partenaires autochtones.
Chaque année, nous ouvrons nos portes à près de 4 000 étudiants inscrits à plus de 70 programmes d'étude à temps plein menant à un diplôme, à un certificat ou à une formation d'apprenti, selon les priorités sociales, économiques et environnementales de notre région.
Notre collège a su tirer parti du financement fédéral pour la recherche et l'innovation. Grâce à la Fondation canadienne pour l'innovation, nous avons agrandi nos laboratoires et investi dans de l'équipement de pointe, donnant ainsi à nos étudiants un environnement où apprendre et permettant aux partenariats entre le collège et l'industrie de se développer pleinement. Au cours des cinq dernières années, le Centre de produits naturels, soutenu par le Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, est devenu un centre d'accès à la technologie, ou CAT, de renommée nationale. Notre CAT a soutenu plus de 71 petites entreprises et a réalisé plus de 165 projets, ce qui a permis de développer et d'améliorer des produits et des processus dans bon nombre d'entreprises de tous les secteurs, y compris celui des produits naturels, des aliments et des boissons, des produits de beauté et des soins personnels.
Nous sommes le premier collège au Canada à avoir été autorisé à mener des recherches sur le cannabis, et nous avons reçu au cours de l'année dernière notre permis de Santé Canada pour faire des recherches sur la psilocybine.
Grâce au financement accordé dans le cadre du programme de mobilisation du CRSNGC, le Collège Loyalist fait avancer présentement l'innovation sociale et la santé communautaire. Notre centre pour des communautés en santé tire parti de l'expertise de nos partenaires communautaires dans le secteur des services sociaux et des soins de santé en vue de prendre des mesures en réponse aux besoins grandissants dans notre collectivité en services de soutien de la santé et du bien-être.
Pour une quatrième année consécutive, le Collège Loyalist a été nommé l'un des 50 meilleurs collèges de recherche au Canada. Nous considérons que notre petite taille est notre plus grande force. Nous écoutons les besoins changeants des industries et des collectivités que nous servons pour nous y adapter. Nous recrutons un bassin diversifié d'étudiants et d'étudiantes pour favoriser une culture d'innovation. Enfin, nous donnons aux travailleurs de demain les compétences dont ils ont besoin pour s'assurer que les entreprises et les organismes communautaires du Canada ont les outils nécessaires pour s'épanouir.
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Bonjour. C'est un plaisir d'être ici et d'expliquer pourquoi il faut renforcer le financement en recherche appliquée pour les petits établissements postsecondaires, comme le Collège Loyalist, qui ont des liens très étroits avec les collectivités locales.
Notre capacité de fournir des solutions avantageuses aux enjeux dans les domaines économiques, sociaux, de la santé et politiques dépend largement de notre possibilité d'accéder en temps opportun au financement fourni par les trois conseils et la Fondation canadienne pour l'innovation. Compte tenu du niveau actuel du financement accordé pour la recherche par le gouvernement fédéral, nous sommes aux prises avec des contraintes considérables, relativement aux priorités locales et nationales en matière de santé communautaire, d'adaptation aux changements climatiques, de développement du marché du travail, de logement abordable et de bioéconomie.
Même si nous reconnaissons l'importance d'investir dans la recherche axée sur la découverte, nous sommes ici pour mettre de l'avant la proposition de valeur de la recherche appliquée axée sur l'industrie et sur la collectivité.
Au Collège Loyalist, la recherche appliquée n'est pas seulement au service des besoins immédiats de nos partenaires en matière de recherche et développement. Nos laboratoires et nos centres d'excellence en recherche attirent et retiennent des talents régionaux, créent des occasions d'emploi, rendent les entreprises locales plus compétitives et renforcent nos collectivités.
Une répartition plus équitable du financement dans le secteur collégial apportera des bienfaits sociaux et économiques tangibles dans notre région. Une hausse de 3,1 % à 6 % du financement fédéral aura un effet transformateur sur l'écosystème de recherche collégial du Canada. Cela permettra d'élargir les programmes de financement existants et de mettre en place des fonds de défis pour la recherche appliquée, selon les besoins urgents du secteur.
Il y a deux autres choses que je veux porter à l'attention du Comité.
Premièrement, un accroissement du financement pour les centres d'accès à la technologie — les CAT — financés par le CRSNG avantagera le secteur collégial. Les fonds d'amorçage offerts dans le cadre de ce programme soutiennent les centres de recherche spécialisés qui offrent des services de formation et de recherche en temps opportun aux organismes privés, publics et à but non lucratif. Les collèges dépendent grandement de la subvention des CAT pour améliorer leurs capacités d'experts et technologiques relativement au développement économique régional et à l'innovation sociale. Avec les niveaux actuels de financement, il est devenu extrêmement difficile d'obtenir des fonds pour de nouveaux CAT.
Deuxièmement, grâce à leur approche favorable à l'industrie en matière de propriété intellectuelle, les collèges favorisent l'innovation et maximisent la productivité dans l'économie canadienne. Notre secteur a besoin de programmes de financement fédéraux qui assurent un soutien global au chapitre du développement et de la commercialisation de la propriété intellectuelle pour nos partenaires locaux. La protection de la propriété intellectuelle est un pilier de l'économie de l'innovation et...
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Bonjour, je suis Neil Fassina.
[Traduction]
Je suis le président du Collège Okanagan, en Colombie-Britannique.
Mon parcours jusqu'à la présidence d'un collège est quelque peu inhabituel: j'ai commencé ma carrière universitaire dans trois universités du regroupement U15. J'ai ensuite été le vice-président d'une école polytechnique, et le président d'une université vouée à la recherche. Si je mentionne mon parcours professionnel, c'est seulement parce que cela m'a donné une vision inestimable des divers rôles complémentaires que jouent les collèges, les écoles polytechniques et les universités dans l'écosystème de recherche canadien.
Les collèges occupent un endroit spécial dans le paysage postsecondaire, parce qu'ils sont profondément enracinés dans les collectivités qu'ils servent. Les collèges s'harmonisent aux besoins de leurs collectivités et fournissent des solutions pertinentes et adaptées qui permettent aux gens de tout âge et de tous les horizons de se transformer et de transformer leur collectivité.
Malheureusement, la plupart des Canadiens n'ont qu'une connaissance limitée de l'impact important des collèges sur notre pays. Ils savent que les collèges offrent une porte d'entrée extraordinaire à l'emploi, en offrant des occasions de recyclage et de perfectionnement des compétences. On connaît moins, cependant, l'impact élevé de la recherche appliquée, dans nos collectivités, en partenariat avec les collèges, dans tous les secteurs de l'économie.
Imaginez, si vous le voulez bien, non pas une personne, mais bien une équipe de professionnels chevronnés et d'étudiants qui, collectivement, aident une collectivité, un entrepreneur, une entreprise ou un gouvernement à trouver une solution à un problème concret, en appliquant les mêmes méthodes scientifiques rigoureuses, comme le font les autres spécialistes dans le monde.
Dans un environnement collégial, la recherche appliquée axée sur l'approche d'équipe prospère, parce que le but premier des équipes est de renforcer le tissu social, économique et culturel des collectivités, plutôt que de publier leur travail en aval, parce qu'elles veulent être reconnues pour avoir fait progresser leur domaine de pratique. Ces équipes accordent toute leur attention au problème devant elles, parce qu'elles n'ont pas à se soucier d'accords complexes sur la propriété intellectuelle, parce que la propriété intellectuelle appartient entièrement au partenaire de recherche. En résumé, ces équipes sont motivées par la volonté de trouver des solutions abordables, efficaces et échelonnables à des problèmes concrets.
Vous vous demandez peut-être « Quel est l'avantage des collèges? » L'avantage est l'impact immédiat que nous avons sur nos collectivités; nous offrons des résultats démontrables habituellement au cours des trois premières années, plus précisément grâce aux gens qui étudient chez nous, qui prendront les compétences qu'ils ont acquises grâce à la recherche appliquée pour innover tout au long de leur vie dans leur collectivité. Cela a aussi un impact dans nos salles de classe, puisque nos projets de recherche appliquée servent à orienter nos programmes.
Cela dit, les collèges font face à un défi disproportionné dans le domaine de la recherche, en grande partie parce que leur histoire est bien moins longue que celle des autres établissements d'enseignement.
Si on compare l'histoire relativement courte de la recherche appliquée dans les collèges à celle beaucoup plus longue de la recherche fondamentale dans les universités, on pourrait peut-être faire l'analogie entre une entreprise en démarrage et une société bien établie. Les collèges ont des ressources de base pour lancer des recherches dynamiques, qui ont des impacts concrets dans nos collectivités, grâce à l'appui de ce qu'on peut décrire comme étant une infrastructure de recherche minimalement viable. N'importe quel entrepreneur ou quiconque a déjà travaillé dans ce contexte sait, cependant, qu'un investissement est nécessaire pour faire le pont entre une entreprise en démarrage et une entreprise à grande échelle.
Pour pousser l'analogie plus loin, l'environnement de recherche appliquée dans les collèges a épuisé le financement provenant « des amis et de la famille » et a maintenant besoin de véritables capitaux externes pour sa mise à l'échelle et afin d'avoir un impact égal à celui de nos partenaires universitaires.
Nous avons atteint un moment charnière de notre histoire, où le rôle contemporain et percutant de la recherche appliquée dans les collèges doit être valorisé et recevoir le même respect et la même estime que les environnements de recherche fondamentale dans les universités. Le Canada, en investissant des ressources et en appuyant les projets de recherche et l'infrastructure de recherche sous-jacente dans ces deux systèmes complémentaires, est en voie de devenir un carrefour d'innovation mondial.
Pour réaliser entièrement le pouvoir de la complémentarité, les collèges ont cependant besoin d'un appui différent de celui des universités. Si on tient pour acquis que le domaine de la recherche appliquée dans les collèges est le même que celui d'une université, ou si on le restreint en exigeant de lui qu'il ait des partenaires universitaires, alors le véritable impact de la recherche appliquée sera affaibli proportionnellement.
Prenez, par exemple, un domaine dans lequel les équipes de recherche appliquée dans les collèges excellent: l'appui fourni aux organisations qui traversent la vallée de la mort en matière d'innovation. Il y a du financement pour soutenir la recherche fondamentale, ce qui a une valeur inestimable dans le contexte universitaire, et les capitaux privés aident à la mise à l'échelle et au développement d'un produit, si sa viabilité commerciale a été confirmée. Cependant, entre ces deux espaces, il y a l'endroit où les collèges mènent leur recherche appliquée.
Les collèges comblent cet écart en fournissant du soutien à la recherche et au développement, des preuves de concept et des tests haute-fidélité qui seraient financièrement inatteignables pour les petites organisations en démarrage. Par exemple, au Collège Okanagan, nous avons un laboratoire de biologie financé par la FCI et le CRSNG, qui aide les entreprises en démarrage dans le domaine de l'alimentation et des boissons à effectuer des tests de dépistage de contamination bactérienne, afin qu'elles puissent acheminer leur produit au marché plus rapidement. Ce laboratoire a de l'équipement auquel les petites entreprises n'ont pas accès, et elles n'ont pas non plus l'expertise pour l'utiliser. Cela change vraiment les choses quand ces entrepreneurs peuvent accéder à cet équipement au Collège Okanagan: c'est la différence entre devoir seulement vendre ses produits au marché agricole et devenir un producteur alimentaire financièrement viable, pour lutter contre l'insécurité alimentaire.
Pour conclure, j'encouragerais le Comité à tenir compte des impacts concrets de la recherche appliquée qui a lieu dans nos collectivités en partenariat avec des collèges à l'échelle du pays. Ces impacts sont sur le point de pouvoir être mis à l'échelle, mais cela arrivera seulement si les collèges sont traités avec le même respect et la même estime que nos collègues universitaires, et reçoivent du soutien pour la recherche et ses infrastructures sous-jacentes, indépendamment du soutien accordé aux universités. Ce faisant, vous permettrez aux innovateurs, aux entrepreneurs, aux collectivités et aux gouvernements de devenir des carrefours d'innovation et de transformer les collectivités où nous vivons.
Merci.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous nos témoins.
J'ai certainement été très impressionnée par les témoignages que nous avons entendus à ce comité de la part des collèges et des petites universités concernant la nécessité d'examiner très attentivement la répartition des fonds fédéraux. Je pense que les avantages de la recherche appliquée ont été clairement démontrés, ainsi que les avantages qu'il y a de retenir les talents locaux et de permettre aux petites entreprises des collectivités de prospérer grâce aux produits qui sont fabriqués.
Cela dit, je pense que je vais commencer par M. Fassina.
Vous avez parlé d'un soutien différent aux collèges. D'un point de vue pratique, avez-vous des suggestions quant à la façon dont les trois Conseils devraient examiner le financement lorsqu'ils étudient les demandes provenant de tous les horizons, du Regroupement des universités de recherche du Canada, ou U15, des petites universités et des collèges? Quels critères devraient-ils prendre en considération lorsqu'ils décident de l'allocation de leurs fonds?
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Monsieur le président, par votre entremise, je remercie le membre de sa question.
À propos de l'augmentation du financement à 6 %, j'apprécie vraiment que vous considérez qu'il s'agit d'une augmentation modeste. La plupart de mes collègues en recherche appliquée dans différents collèges communautaires du Canada suggèrent une augmentation de 5 %. Nous avons décidé d'être plus audacieux et de suggérer une augmentation additionnelle de 1 % pour tenir compte du financement supplémentaire d'un fonds d'encouragement destiné à répondre aux besoins urgents de la société, notamment en matière de logement abordable, de problèmes de santé mentale et d'autres problèmes de santé communautaire.
Pour ce qui est de la manière dont cela peut soutenir la répartition du financement, nous suggérons d'augmenter le financement accordé aux concours individuels dans le cadre du Programme d'innovation dans les collèges et la communauté, financé par le CRSNG.
Dans mes notes d'allocution, j'ai mentionné les subventions pour l'établissement de centres d'accès à la technologie, les CAT. Actuellement, ces subventions deviennent de plus en plus concurrentielles. Un financement supplémentaire permettrait aux collèges d'obtenir davantage de CAT. Les collèges peuvent recevoir jusqu'à trois subventions pour l'établissement de centres d'accès à la technologie. Cela leur permettrait de s'aventurer dans de nouveaux domaines de recherche appliquée et d'innovation, d'établir des centres d'excellence et de mieux soutenir les collectivités locales. D'une certaine manière, les collèges pourront ainsi enrichir leur portefeuille de recherche.
L'augmentation de 3 % à 6 % du financement alloué par les trois Conseils leur permettrait d'accorder davantage de subventions dans le cadre de différents concours pour l'attribution de fonds...
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Je vous remercie, monsieur le président.
Madame Kramp, je vous ai bien entendu mentionner dans votre allocution que la force de votre collège est que, malgré sa petite taille, vous pouvez accomplir bien des choses avec peu de moyens.
Actuellement, les collèges canadiens, les cégeps et les écoles polytechniques se partagent seulement 2,9 % des fonds du budget fédéral consacrés aux investissements en recherche scientifique.
Dans le monde universitaire, les établissements se livrent une concurrence inéquitable. En effet, les grandes universités se partagent 80 % des fonds, alors que les universités de petite et de moyenne taille se partagent le reste des miettes, et je suis poli. En tant que représentante d'un collège de petite taille, vivez-vous cette même réalité et devez-vous concurrencer les plus grands collèges?
Je pourrais vous donner des exemples de collèges qui mènent des activités de recherche plus intenses que certaines universités canadiennes.
Par votre intermédiaire, monsieur le président, je crois que le fait d'être un petit collège est un avantage, dans une certaine mesure. Nous pouvons faire preuve de souplesse, nous adapter et évoluer rapidement. Je pense que c'est vraiment important, surtout quand on parle de recherche appliquée.
D'après mon expérience, lorsque vous travaillez avec l'industrie, elle veut que les choses soient faites hier. À mesure que le secteur évolue, que quelque chose de nouveau évolue et que nous devons changer d'approche, c'est là que l'avantage d'un petit collège entre en jeu.
Je veux m'assurer de répondre à la deuxième partie de la question.
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Oui. Avec 2,9 %, il y a une limite à ce que nous pouvons faire. Que pourrions-nous faire avec plus d'argent?
Je commencerais par les étudiants. C'est pourquoi nous sommes ici. Nous pourrions offrir aux étudiants davantage de possibilités d'apprentissage par l'expérience. Avec aussi peu que 15 000 $, on pourrait embaucher un étudiant pour l'été. Ce sont de véritables exemples d'expérience qui font la différence et permettent à un étudiant d'acquérir des compétences.
Les étudiants obtiennent un diplôme, mais lorsqu'ils participent à la recherche appliquée, ils acquièrent un apprentissage pratique, établissent des réseaux avec l'industrie et acquièrent les compétences essentielles. Lorsqu'on vous appelle pour des références et qu'on vous pose des questions sur un étudiant, on vous demande non pas nécessairement quelle note il a obtenue en chimie organique, mais s'il a été capable de travailler en équipe et quelles sont ses compétences en communication. C'est la recherche appliquée qui renforce ces compétences et ces atouts intangibles. Je dirais donc que, premièrement, cela profiterait aux étudiants.
Deuxièmement, je dirais notre capacité à servir. Ce que nous pourrions faire avec plus d'argent... Nous vivons en milieu rural. C'est notre environnement, et de nombreux groupes sous-représentés et petites entreprises rencontrent des difficultés lorsqu'ils s'orientent vers l'innovation et le développement de nouveaux produits.
Actuellement, 50 % de nos collaborateurs sont issus de groupes sous-représentés. Parmi nos collaborateurs, 27 % sont des femmes, 25 % sont des minorités visibles et 2,5 % sont des partenaires autochtones. Nous travaillons sur de nombreux petits projets évalués entre 5 000 et 15 000 $ chacun.
Cela fait une différence pour ces petites industries et ces petites entreprises. Ce ne sont là que des exemples provenant de notre Centre sur les produits naturels, mais nous travaillons maintenant à aider davantage nos partenaires communautaires en matière d'innovation sociale.
C'est stimulant de voir le potentiel. Nous pourrions faire beaucoup avec plus de financement.
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Merci à tous d'être ici.
Je vais commencer par M. Fassina, puisque vous représentez le Collège Okanagan, qui est près de chez moi. La dernière fois que nous nous sommes rencontrés, c'était au Sustainable Building Technology Capstone Showcase pour votre programme de technologies de construction durable.
Je voudrais poser une question: comment les collèges pourraient-ils se positionner idéalement pour bénéficier d'un financement fédéral destiné à des projets et des programmes qui facilitent réellement la mise en œuvre des politiques fédérales?
Nous le savons, nous faisons face à une véritable crise climatique. Le programme de construction durable du Collège Okanagan est un modèle quant à la façon dont nous devons construire notre infrastructure au cours des années et décennies à venir. Certains des projets que nous avons vus lors de cet événement étaient des démonstrations sur la façon de moderniser en profondeur des maisons, de manière économique, ce qui pourrait stimuler les entreprises locales, ainsi que des démonstrations sur la construction de maisons modulaires adaptées au climat dans les réserves des Premières Nations.
Il me semble que ce genre de programme devrait bénéficier d'un financement de contrepartie dans tout le pays afin que nous puissions faire les choses que nous devons faire.
Je me demande s'il s'agit d'une façon permettant aux collèges d'avoir davantage accès au financement pour ces projets très appliqués afin de faciliter la mise en œuvre de la politique gouvernementale pour faire certaines choses qui sont nécessaires.
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Merci, monsieur Cannings.
Je suis entièrement d'accord avec vous: les collèges sont bien placés pour faire en sorte que les politiques fédérales ou les orientations sociétales se concrétisent très rapidement et activement.
Comme vous l'avez souligné, dans notre programme de gestion durable des bâtiments, la frontière entre l'apprentissage et la recherche appliquée devient très floue dans un environnement collégial, car à chaque instant nos étudiants cherchent à avoir un impact marqué sur les collectivités où ils vivent, que ce soit dans un environnement consacré à la recherche ou dans les environnements d'apprentissage communautaire au sein de leur classe.
Les professeurs sont également prêts à avoir un tel impact, car ils recherchent des expériences réelles pour nos étudiants, afin que, à terme, ils soient effectivement prêts à entreprendre une carrière et à occuper un emploi.
Je pense qu'investir davantage de fonds fédéraux dans la recherche appliquée, afin de permettre une certaine fusion entre l'apprentissage intégré au travail et la recherche appliquée pour qu'il y ait un impact sur la collectivité, est un moyen qui permettrait au gouvernement fédéral de modifier rapidement certaines de ses politiques fédérales.
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Merci, monsieur le président.
Bienvenue à nos témoins d'aujourd'hui. Je reconnais que les trois établissements sont des collèges, alors merci de tout le travail que vous faites dans vos collectivités respectives afin d'enrichir la vie des étudiants et aussi de la collectivité, et de l'aide apportée face aux enjeux de société dont nous avons parlé.
Permettez-moi de poser une question concernant les collèges.
Le budget de 2024, « Une chance équitable pour chaque génération », propose la création d'une organisation-cadre de financement de la recherche, qui comprendra les conseils subventionnaires au sein de sa structure, de même que la création d'un nouveau conseil consultatif sur les sciences et l'innovation. Ma question, dans le temps dont je dispose, est la suivante: avez-vous des recommandations à formuler sur la façon dont cette nouvelle organisation-cadre de financement et ce conseil consultatif peuvent être structurés afin de mieux soutenir la recherche au sein des établissements postsecondaires, mais dans votre cas ici, des collèges?
Ensuite, nous avons entendu le Regroupement U15 ainsi que d'autres universités parler des collaborations en recherche qui ont lieu entre les universités, les hôpitaux et les collèges. Je me demande si vous constatez également cela dans vos collectivités respectives.
Je sais que notre temps est limité, alors pourquoi ne pas commencer par le Collège Loyalist et quiconque souhaite répondre à la question?
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J'ai quelques recommandations.
En ce qui concerne la gouvernance d'une approche différente de ce cadre de financement, assurez-vous que les universités, les collèges, les écoles polytechniques, les cégeps et l'industrie soient tous assis à la table, avec une représentation égale, en reconnaissant que, si les établissements sont prêts à déclarer qu'ils ont établi des partenariats entre les trois niveaux, alors les trois niveaux, qui ont leur mot à dire, devraient renforcer le rôle de chaque établissement à cette table.
Quant à savoir si la recherche collaborative existe, la réponse est oui dans notre cas: avec le campus Okanagan de l'Université de la Colombie-Britannique, dans des domaines comme l'aérospatiale et la robotique. D'ailleurs, ces partenariats sont actifs et donnent de bons résultats.
Plusieurs de mes collègues et moi-même insistons auprès du Comité aujourd'hui afin que les collèges, les écoles polytechniques et les cégeps jouissent de la même estime que celle accordée à nos universités de recherche pour que ces partenariats prospèrent véritablement.
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Merci beaucoup de la question.
Je suis d'accord avec mes collègues et j'attends avec impatience la création de cette fondation-cadre dans l'espoir qu'elle puisse également simplifier le financement de la recherche et accroître l'efficacité en ce qui concerne la répartition du financement.
Je suis tout à fait d'accord avec la suggestion de prévoir une place égale à la table pour les divers établissements qui constituent le riche tissu de nos activités de recherche et d'innovation ici au Canada.
À mon avis, le fait que cette nouvelle fondation ou organisation se concentre sur la recherche à un niveau de maturité technologique plus élevé — une recherche plus appliquée et davantage axée sur la mission — pourrait être très avantageux pour les collèges.
En résumé, à la question sur la collaboration, la réponse est également oui. Nous travaillons en collaboration avec nos partenaires universitaires. Du point de vue de l'organisme de financement, je pense qu'il faudrait vraiment que nous puissions diriger aussi ces engagements, en plus d'assurer le suivi et de travailler en partenariat.
Merci.
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Merci beaucoup. C'est une excellente question.
Par l'entremise de la présidence, je pense que vous avez mis le doigt sur le problème en ce qui concerne la façon dont les collèges et les cégeps collaborent avec l'industrie pour régler rapidement les problèmes auxquels nous faisons face. Nous avons actuellement mis en œuvre certains nouveaux programmes, grâce au CRSNG, qui traitent de cela. Le fonds de mobilisation a été lancé récemment. Je crois que c'était la première année l'année passée. Il offre du financement plus flexible qui permet et encourage le type de réaction rapide dont vous parlez.
J'attirerais aussi l'attention sur les centres d'accès à la technologie, que mes deux collègues ont mentionnés. Je pense que nos institutions sont les hôtes d'un Centre d'accès à la technologie dont l'objectif précis du financement est de fournir une réponse rapide à l'industrie afin de nous aider à mobiliser les ressources étudiantes et professorales pour qu'elles se mettent à son service.
Je pense que vos commentaires sont tout à fait justes lorsque vous dites qu'il faut s'assurer de bien garder cela à l'esprit au moment de concevoir de nouveaux programmes et du nouveau financement pour nos collèges.
Je vais laisser mes collègues ajouter quoi que ce soit que j'ai oublié.
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Merci à nos techniciens d'avoir pu nous connecter en ligne.
Bienvenue à la deuxième moitié de notre réunion.
Rapidement, j'ai quelques commentaires pour nos nouveaux témoins.
Attendez que je vous nomme avant de parler. Si vous participez par vidéoconférence, veuillez sélectionner la langue de votre choix et mettre votre micro en sourdine si vous ne parlez pas.
Conformément 108(3)(i) du Règlement et aux motions adoptées par le Comité le mardi 30 janvier et le jeudi 15 février 2024, le Comité reprend son étude sur la répartition du financement du gouvernement fédéral entre les établissements postsecondaires du Canada.
J'ai maintenant le plaisir d'accueillir de l'Institute for the Black and African Diaspora Research and Engagement de l'Université Simon Fraser, Mme June Francis.
Je suis très heureux de vous avoir par vidéoconférence
En personne, nous entendrons Mme Donna Strickland du Comité canadien pour la science et la technologie.
Je suis très heureux que vous soyez parmi nous. C'est en fait un honneur que vous soyez ici aujourd'hui.
Nous accueillons Mme Susan Blumla, vice-présidente associée, Recherche appliquée et formation continue de la Saskatchewan Polytechnic.
Bienvenue aussi à vous, madame Blum.
Nous allons commencer par Mme June Francis. Vous avez cinq minutes.
Comme vous le savez, je m'appelle June Francis. Je suis la directrice de l'Institute of the Black and African Diaspora Research and Engagement de l'Université Simon Fraser. Je suis aussi professeure à la Beedie School of Business et je suis présidente du comité des données antiracistes de la province de la Colombie-Britannique.
J'aimerais souligner que, à l'Université Simon Fraser, nous travaillons sur les territoires non cédés des peuples Musqueam, Squamish et Tsleil-Waututh. J'utilise le pronom elle.
Dans le mémoire que je vous présente, aujourd'hui, j'aimerais mettre l'accent sur la diversité, l'équité et l'inclusion, ainsi que le financement de la recherche et souligner qu'une plus grande distribution de financement parmi les universités de différentes tailles appuierait mieux ces objectifs.
Comme il a été reconnu dans le plan d'action des trois organismes pour l'EDI — l'équité, la diversité et l'inclusion — « Pour avoir un milieu de recherche de calibre mondial [au Canada], il faut abattre les barrières systémiques qui limitent la pleine participation de toutes les personnes de talent » et « instaurer une culture où… [les] principes d'EDI [sont intégrés] tout naturellement ».
De même, le rapport Bouchard fait état du besoin d'« améliorer la sous-représentation et la sous-participation de certains groupes et [d']encourager la diversité dans l'ensemble de l'écosystème de recherche » si nous sommes censés régler les « problèmes complexes » auxquels nous faisons face qui « exigent un large éventail de perspectives et d'expériences » Bien entendu, comme beaucoup d'entre vous le savent, le gouvernement canadien a reconnu cette iniquité dans le budget de 2022, où il a versé des fonds de recherche directement aux Canadiens noirs sous-représentés dans le milieu universitaire.
De nombreuses universités, y compris la mienne, ont signé la « Charte de Scarborough contre le racisme anti-Noirs et pour l'inclusion des Noirs ». Encore une fois, c'est un engagement à lutter contre le racisme anti-Noirs et à favoriser la réussite des universitaires et des chercheurs noirs. La Charte vise précisément à régler la sous-représentation de certains groupes au sein des organismes de financement, y compris les trois Conseils et d'autres organismes de financement fédéraux, encore une fois, pour régler la sous-représentation des Noirs.
Cependant, je tiens à vous faire remarquer que tous ces efforts ne porteront fruit — tous ces efforts déployés afin de tenter d'accroître l'ingéniosité et le savoir-faire de la grande diversité de chercheurs racisés, qui ont, jusqu'à maintenant, été exclus — que si les chercheurs ont accès à des subventions de recherche pour appliquer et diriger, notamment, des nouvelles approches — parfois prendre de toutes nouvelles orientations dans la recherche — afin de représenter pleinement l'éventail de savoir-faire humain, au‑delà des paradigmes eurocentriques et des sujets qui ont dominé l'essentiel de cette recherche.
Rapidement, je vais aussi dire que la plupart des prix décernés par les organismes subventionnaires appuient cette idée selon laquelle les gens racisés sont en fait sous-représentés. Nous pouvons regarder les données si vous le voulez dire, mais je vous dis que nous les avons.
Laissez-moi seulement vous dire que les chercheurs noirs et racisés ne se trouvent pas seulement dans le groupement d'universités U15. En fait, ils sont dispersés dans toutes les sphères de la recherche universitaire. Par conséquent, un financement plus diversifié serait préférable pour répondre aux besoins liés à l'équité, à la diversité et à l'inclusion dans le secteur de la recherche. Des approches innovantes, comme l'Institute of the Black and African Diaspora, ont vu le jour pour appuyer ces nouvelles orientations et pour briser l'emprise des paradigmes de recherche bien ancrés. Cependant, encore une fois, ces gens ne se retrouvent pas seulement dans le groupement d'universités U15. En tant qu'universitaire noire, je peux attester des nombreuses façons dont s'y sont prises les grandes universités, en appliquant leurs processus, leurs politiques et leurs approches, pour perpétuer et créer cette iniquité même que nous tentons de régler dans le secteur de la recherche.
J'aimerais aussi souligner, si nous voulons canaliser les fonds, que les étudiants noirs et racisés commencent souvent leur carrière universitaire à l'université qui se trouve le plus près d'eux en raison d'une foule de facteurs liés aux études supérieures, y compris des facteurs financiers. Souvent, ils étudient dans des universités de petite ou de moyenne taille. Par conséquent, il est essentiel de verser des fonds de recherche à ces universités pour donner l'accès à du soutien et à du mentorat si nous sommes censés former une série de chercheurs dans l'avenir pour régler ce manque d'équité raciale.
Pour conclure, il est essentiel de répartir les fonds de recherche plus équitablement et d'aller au-delà du regroupement d'universités U15 pour soutenir de façon plus équitable un milieu de recherche de calibre mondial au Canada.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup, monsieur le président.
Comme le président l'a indiqué, je suis ici en tant que témoin parce que je représente un groupe d'excellents scientifiques provenant de partout au pays. Notre groupe veut que le Canada joue un rôle plus important au chapitre de la recherche et du développement mondiaux parce que, à long terme, cette recherche entraînera des bénéfices sociétaux et économiques pour le Canada.
Par souci de clarté, je ne parle pas au nom de mon université ou d'une quelconque université où travaillent mes collègues.
Nous aimerions souligner que nous comprenons effectivement que le Comité permanent doit avoir contribué à convaincre le gouvernement d'augmenter le financement dans le secteur de la recherche et du développement, surtout en ce qui concerne les bourses d'études, et nous voulons vous remercier de ce leadership.
Même si nous avons été heureux de voir que le financement en recherche et en développement augmentait, bien entendu, nous espérons que l'organisme les trois conseils recevra au moins le financement demandé par l'U15 pour que nous puissions couvrir nos pertes dont nous sommes victimes en raison de l'inflation, mais c'est certainement un pas dans la bonne direction.
Toutefois, ce n'est pas seulement une question d'argent. Nous aimerions aussi que l'on forme un groupe conseil de scientifiques, tel qu'il est mentionné dans le budget. Nous aimerions que ce groupe conseil soit composé de scientifiques et d'innovateurs canadiens de pointe. De nombreux pays disposent d'un tel comité de scientifiques qui conseille le gouvernement.
Le président Biden a le President's Council of Advisors on Science and Technology, le PCAST, composé de 30 grands chercheurs américains dans le domaine de la science et de la technologie. Mme Frances Arnold, qui a gagné le prix Nobel de la chimie la même année que j'ai gagné le prix de la physique, est l'une des deux coprésidentes externes du PCAST depuis 2021.
L'une des questions scientifiques clés qu'a posées le président au PCAST est la suivante: comment pouvons-nous garantir la santé à long terme du secteur de la science et de la technologie de notre pays? C'est aussi une question sur laquelle doit se pencher notre gouvernement. La science ne devrait pas être politisée. Compte tenu de sa nature même, la science prend du temps à avancer et ne respecte pas les calendriers à court terme des gouvernements au pouvoir et ne saurait encore moins s'inscrire dans les rapports ministériels et annuels des diverses industries.
D'autres pays appliquent une vision à long terme afin que leurs enfants aient une meilleure vie. Mon exemple préféré, comme certains d'entre vous le savent déjà, est la Corée, et pas seulement parce qu'elle consacre près de 5 % de son PIB au secteur de la recherche et du développement. Elle fait cela non seulement en raison des besoins militaires — en passant, nous pourrions augmenter notre financement militaire en finançant davantage le secteur de la recherche — mais aussi parce qu'elle sait que cette recherche a entraîné des retombées économiques pour le pays.
La Corée a un système de soutien de la recherche qui est inextricablement lié au gouvernement au secteur universitaire et à l'industrie, qui jouent tous un rôle égal, puis bénéficient tous également de la participation.
Prenez Samsung par exemple. L'entreprise a été lancée dans les années 1930, il y a presque 100 ans, en tant qu'épicerie. Grâce à l'aide du gouvernement et au sens des affaires évident du propriétaire, cette épicerie a commencé à faire d'autres genres de commerce. Après la guerre de la Corée, le gouvernement coréen voulait que Samsung se lance dans le secteur de la technologie et il a procuré à l'entreprise les fonds nécessaires au moyen d'importants allégements fiscaux pour qu'elle puisse commencer à faire des recherches dans ce secteur émergent.
Lorsque j'ai visité pour la première fois l'Université nationale de Séoul en 2011, je me suis rendue au laboratoire d'optique de mon collègue qui était situé dans les installations de Samsung, hautes de plusieurs étages sur le campus. Ma collègue qui travaillait à l'université était très bien financée par Samsung, non pas pour faire de la recherche dans le but de créer un produit dans un an ou deux — cette recherche et ce développement s'effectuaient de toute évidence dans les propres laboratoires de recherche de Samsung —, mais pour travailler sur des télévisions holographiques futuristes, que nous attendons toujours.
Samsung dépense actuellement plus d'argent que tout ce qui est prévu dans la loi américaine sur les puces pour s'assurer que l'entreprise puisse concevoir les puces dont elle aura besoin dans l'avenir. Le Canada n'a même pas de loi à cet égard. Où cela pourrait-il bien nous mener? Présentement, les puces sont fabriquées à Taïwan.
Nous étions à la traîne, attendant les vaccins provenant d'autres pays parce que nous n'avons pas soutenu notre propre recherche biotechnique de la sphère universitaire à la sphère industrielle, donc nous avons dû attendre que d'autres pays, à juste titre, s'assurent que leurs propres citoyens étaient pris en charge en premier.
Nous voulons que notre gouvernement suive les pratiques exemplaires d'autres pays où le gouvernement, l'industrie et les universités travaillent bien ensemble pour permettre à tous de bénéficier de la recherche. Il n'est pas nécessaire de suivre le modèle de la Corée. Le Danemark a mis en œuvre des lois fiscales qui concernent les entreprises détenues par des fondations, et celles-ci doivent soutenir la recherche. En 2023, j'ai été reçue par la Fondation Novo Nordisk pour donner une conférence au Niels Bohr Institute de l'Université de Copenhague, où la fondation venait d'annoncer le programme d'informatique quantique de la Fondation Novo Nordisk ainsi qu'un financement de 1,5 milliard de couronnes danoises, soit environ 200 millions de dollars américains.
Une autre grande entité de recherche universitaire est le centre de recherche sur la protéine de la fondation Novo Nordisk, qui a été créé en 2007.
L'automne dernier, on a annoncé que, dans le cadre d'une entente de 500 millions de dollars américains, le géant pharmaceutique Novo Nordisk, une entreprise dirigée par la fondation, a fait l'acquisition d'une entreprise dérivée de l'Université de Copenhague qui mettait au point un nouveau traitement pour lutter contre l'obésité et le diabète de type 2. Je vois constamment sur CNN les annonces relatives à ce produit.
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Merci, monsieur le président, et merci au Comité de m'avoir invitée à comparaître dans le cadre de votre étude sur la répartition du financement du gouvernement fédéral entre les établissements postsecondaires.
Je compte 16 années d'expérience en supervision d'administration de la recherche dans le regroupement d'universités U15 et j'ai maintenant acquis presque neuf ans d'expérience dans une polytechnique et un collège qui se retrouvent dans les dix meilleurs établissements.
Aujourd'hui, je suis ici devant vous pour souligner l'aspect critique du paysage universitaire canadien — la distribution du financement fédéral et le rôle indispensable des écoles polytechniques. Dans une nation reconnue pour sa diversité culturelle et son innovation, il est impératif de reconnaître le rôle pivot que jouent les institutions polytechniques au moment de faire avancer la recherche et l'innovation et de stimuler l'économie.
Pendant que nous nous penchons sur la complexité des mécanismes de financement fédéraux, il est évident que ce financement est une bouée de sauvetage pour les établissements postsecondaires, les permettant de maintenir leurs activités, d'effectuer de la recherche et d'offrir du soutien essentiel aux étudiants. Cependant, le modèle de distribution de ces fonds révèle une disparité et mérite notre attention.
Le secteur collégial et polytechnique ne reçoit qu'environ 3 % du financement fédéral en recherche. Même si des universités qui se concentrent principalement sur la recherche exigent et méritent une partie importante des subventions fédérales en recherche, il est essentiel de reconnaître la sous-représentation des collèges et des écoles polytechniques dans la répartition de ces fonds. Malgré leurs contributions importantes au chapitre de la recherche appliquée, de la formation de la main-d'œuvre et des partenariats avec l'industrie, les collèges et les écoles polytechniques reçoivent souvent, proportionnellement, moins de financement fédéral que les universités.
En recherche appliquée, par définition, nous utilisons la recherche effectuée dans le secteur universitaire pour travailler avec l'industrie et les partenaires communautaires à régler des problèmes et trouver des solutions en temps opportun. Les deux secteurs sont très importants pour le Canada.
Cette disparité non seulement nous empêche d'investir dans les infrastructures et l'amélioration de notre personnel enseignant, mais en plus, elle mine notre capacité d'offrir des solutions innovatrices conçues pour répondre aux besoins changeants de l'industrie et des collectivités. Essentiellement, cela nuit au rôle essentiel que jouent les écoles polytechniques qui souhaitent promouvoir l'éducation et la formation pratiques en fournissant des solutions qui s'appliquent dans le vrai monde.
Cependant, la valeur des écoles polytechniques va au‑delà de la formation. Ces établissements servent de catalyseurs aux progrès innovateurs et économiques, tissant des liens étroits avec l'industrie et les partenaires communautaires pour régler des défis réels et trouver des solutions pratiques. Toute notre PI revient à nos partenaires, même celle qui résulte d'une collaboration, ce qui permet à l'innovation de progresser plus rapidement. Notre approche collaborative non seulement enrichit l'expérience d'éducation pour les étudiants, mais en plus elle favorise une culture de l'innovation qui profite à la société en général.
Par exemple, notre corps enseignant et nos chercheurs travaillent avec des entreprises en démarrage et des PME, ainsi qu'avec des multinationales en Saskatchewan et partout au Canada. Saskatchewan Polytechnic, par exemple, était l'établissement qui avait créé le plus de partenariats dans le pays en travaillant avec l'industrie et la collectivité.
La demande est énorme, mais le financement est le facteur qui nous limite dans notre travail avec l'industrie et la collectivité pour faire avancer l'innovation. Nous pourrions en faire tellement plus si nous avions du financement pour appuyer nos partenaires industriels et communautaires afin de trouver des solutions innovatrices.
De plus, l'incidence des écoles polytechniques s'étend au développement économique régional. En mettant l'accent sur l'entrepreneuriat et l'innovation, nos établissements stimulent la création d'emplois, attirent des investissements et favorisent l'économie dans nos collectivités. Nous encourageons le transfert technique et accélérons la croissance des entreprises en transformant les conclusions de la recherche en produits et services commerciaux, créant de la valeur pour le secteur universitaire et pour l'industrie.
En conclusion, la répartition du financement fédéral doit refléter les diverses contributions des établissements postsecondaires au Canada. En réglant les disparités au chapitre du financement et en fournissant du soutien ciblé aux écoles polytechniques et aux collèges, nous pouvons améliorer l'accès à de l'éducation de qualité et favoriser l'innovation et la prospérité économique partout dans notre pays. Confirmons de nouveau notre engagement à investir dans les écoles polytechniques en tant que moteurs du progrès pour nous assurer qu'elles continuent de paver la voie dans les secteurs de la recherche appliquée, de l'innovation, et du développement économique dans notre pays.
Merci de m'avoir invitée aujourd'hui. J'ai hâte de répondre à vos questions.
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Ce n'est qu'une question de tisser des relations et d'avoir l'expertise voulue dans nos établissements.
Notre établissement, comme vous le savez, soutient toute la province. Nous appuyons tous les secteurs de l'industrie. Lorsqu'un secteur ou une collectivité a un problème, nous pouvons former une équipe, tous ensemble, pour trouver les solutions.
La différence la plus importante par rapport à une université dans notre secteur, c'est que nos enseignants ne dirigent pas leurs propres programmes de recherche. Nous ne faisons que soutenir. Nous trouvons des solutions et travaillons avec des partenaires de l'industrie. Puis, nos partenaires voient qu'il y a une valeur à cela. Les choses se produisent rapidement et en temps opportun.
Si nous pouvons obtenir du financement pour la recherche, cela pourrait prendre un peu plus de temps. Certains de nos partenaires financent eux-mêmes leur projet afin de pouvoir obtenir les solutions dont ils ont besoin.
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L'un des plus grands défis auxquels nous sommes confrontés à notre institut tient en fait au financement... les subventions, etc. Nous obtenons du financement de démarrage de l'Université Simon Fraser, mais en ce qui concerne le financement de l'institut, la majeure partie provient de subventions de chercheurs et de la façon dont les chercheurs ont pu obtenir des subventions.
Laissez-moi vous dire que notre institut vient d'être accepté par le sénat de l'Université Simon Fraser il y a environ deux semaines. C'est un tout nouvel institut.
Puisque nos chercheurs racisés ne se sentent pas bien appuyés, nos étudiants ne se sentent pas bien appuyés non plus lorsqu'ils sont supervisés et souhaitent accéder à certains sujets de recherche qui les intéressent parce que l'on manque de financement. En fait, l'un de nos plus grands défis, c'est d'accéder à la recherche.
Comme vous le savez, les universités noires sont sous-représentées dans le système et sous-représentées lorsqu'il est question d'avoir accès à des subventions de recherche ou de les obtenir. En fait, nous avons, entre autres, un organe de recherche complet qui n'a pas valorisé ces sujets et qui souvent ne voit pas l'intérêt de régler les problèmes liés à la race. Par exemple, durant la COVID‑19, lorsque c'est devenu très important, nous avons vu que nos entités de recherche scientifique n'avaient pas passé de temps à examiner la façon dont la COVID‑19 pouvait toucher davantage les communautés noires, et nous savons qu'elles étaient surreprésentées.
Bref, nous espérons obtenir du financement ciblé pour soutenir ces gens sous-représentés, et maintenant, c'est notre plus gros défi.
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Merci, monsieur le président.
Je salue les témoins qui sont des nôtres pour la deuxième heure de cette réunion.
Madame Strickland, je tiens à vous saluer et à vous remercier de votre présence. Je tiens aussi à vous féliciter pour votre carrière à titre de chercheuse éminente. Je sais que vous êtes co-lauréate du prix Nobel de physique pour vos travaux sur le développement de la technologie laser. C'est donc un honneur de vous accueillir aujourd'hui.
Je voudrais savoir ce qu'il en est de la répartition des fonds pour le financement de la recherche. Nous voulons que les établissements universitaires comptent des lauréats de prix Nobel, notamment les établissements qui n'ont pas un historique de prestige, que nous connaissons bien. Vous connaissez également les établissements membres du fameux groupe U15, soit les 15 plus grandes universités du Canada. Comment faire pour donner la chance à une personne qui a du potentiel et du talent, et qui voudrait mener des activités de recherche, mais qui doit s'exiler, faute d'accès à une université disposant du financement nécessaire pour approfondir ses travaux scientifiques? Comme vous venez de le mentionner, des chercheurs canadiens et québécois vont même dans d'autres pays, parce que l'écosystème scientifique est peu développé au Canada.
Nous savons que le financement de la recherche est le nerf de la guerre, vous venez de le dire. D'autres chercheurs, peu importe leur établissement d'enseignement, vont quitter ce dernier si on leur offre de meilleures conditions ailleurs, s'ils ont accès à de meilleures infrastructures, ou encore s'ils trouvent d'autres équipes de recherche ayant une expertise dans certains domaines.
J'aimerais revenir à la distribution du financement. Lors de notre dernière réunion, Vincent Larivière, de l'Université de Montréal, nous a dit que ce n'était pas parce qu'une université reçoit plus de financement qu'elle est plus efficace dans ses travaux de recherche. Par exemple, les universités faisant partie du regroupement universitaire U15, qui reçoivent un financement plus important, ne vont pas produire davantage de recherche scientifique.
Que pensez-vous du fait d'investir plus d'argent dans un établissement qui ne produit pas pour autant davantage de résultats de recherche scientifique, comparativement à une université de petite ou de moyenne taille, qui a moins de moyens, mais qui réussit à produire davantage avec peu d'argent?
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Encore une fois, les grandes universités comptent davantage de scientifiques et reçoivent donc plus d'argent, mais cela ne signifie pas que chaque chercheur reçoit plus d'argent. La recherche est probablement examinée de façon individuelle. Les grandes universités disposent peut-être d'autres fonds pour apporter une aide supplémentaire à la recherche.
Comme je l'ai dit, je pense que les organismes des trois Conseils font un très bon travail en nous permettant de sélectionner les chercheurs de tout le Canada qui effectuent le meilleur travail et, par conséquent, qui obtiendront le financement individuel. On ne peut pas prendre une des 15 grandes universités et dire qu'elle obtient beaucoup plus d'argent qu'un petit établissement, parce que, bien sûr, vous ne donnerez pas beaucoup d'argent à une petite école, mais individuellement, par le chercheur, c'est probablement le cas. De plus, bien évidemment, certains petits établissements n'offrent même pas des programmes d'études supérieures, alors ils financeront un étudiant pendant l'été, et d'autres financeront de gros groupes.
Pour ce qui est du reste, je peux difficilement vous répondre.
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J'aimerais qu'il soit composé de chercheurs de pointe, mais, encore une fois, ils viendraient des laboratoires du gouvernement, de notre industrie et du milieu universitaire.
Comme je l'ai mentionné, les pays qui réussissent le mieux sont ceux qui ont trouvé le moyen de faire travailler les trois groupes ensemble et de se former l'un l'autre. L'équivalent serait le NRC, aux États-Unis, ainsi que les partenariats dans les universités. Les choses sont faites différemment d'un endroit à l'autre. D'autres pays disposent de laboratoires gouvernementaux qui accueillent des chercheurs universitaires et qui ont des liens dans l'industrie.
C'est pourquoi nous aimerions que les scientifiques — et cela ne coûterait pas très cher, car nous sommes généralement prêts à le faire gratuitement — fournissent des conseils sur la meilleure façon de faire collaborer l'industrie, le milieu universitaire et le gouvernement afin de faire progresser les questions importantes, qu'il s'agisse d'être prêts pour la prochaine pandémie, des meilleures pratiques en matière d'agriculture durable, de la façon d'améliorer l'énergie verte ou la productivité de l'industrie; comment réaliser n'importe laquelle de ces choses importantes. On devrait poser ces questions et les poser aux scientifiques, parce que nous parcourons le monde entier et voyons ces autres systèmes. Nous pourrions donc les amener au Canada et dire que les autres pays font les choses très bien de cette façon.
Voilà pourquoi nous pensons que les scientifiques devraient être présents à la table et conseiller le gouvernement.
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Lorsque j'ai commencé à travailler sur les lasers dans les années 1980, la troisième entreprise de laser en importance était canadienne et avait son siège à Ottawa; il s'agissait de Lumonics, et nous l'avons laissée partir. L'une des plus grandes entreprises de communications était Nortel, et avant cela, nous nous sommes dit que nous devions garder l'industrie automobile américaine ici, et que nous allions donc investir, mais nous avons laissé partir Nortel. Les deux entreprises possédaient 90 000 employés. Il semble que, puisque personne d'autre que le Canada ne s'est battu pour Nortel, cela ne valait pas la peine.
Nous devons trouver des façons d'investir dans ces joyaux canadiens.
L'un de mes exemples préférés est Bordeaux, dans la région de Nouvelle-Aquitaine. Son président y voit réellement un avantage et m'a dit que la région ne pouvait pas continuer à vivre de son industrie vinicole. Il va donc investir en sciences et technologie.
Ils ont non seulement mis sur pied leur propre programme d'études supérieures en optique et y ont joint de petites entreprises en démarrage, mais ils ont également dit qu'ils investissaient des milliards pour s'assurer que ces entreprises démarrent, traversent la vallée de la mort et deviennent de grosses entreprises. Aujourd'hui, la plus grande entreprise de laser se trouve à Bordeaux.
Il existe une façon de le faire et il suffit d'encourager un laboratoire universitaire et de l'aider à devenir une grande entreprise. Ensuite, nous lui demandons en retour de nous aider puisque c'est ce que nous avons fait pour lui, et nous nous assurons d'investir à nouveau dans les universités et de poursuivre le cycle.
C'est ce que nous devons faire.
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Merci, monsieur le président.
Merci à tous nos témoins d'être venus aujourd'hui et de nous avoir fait part de leurs points de vue et expériences uniques.
Avant de passer aux questions, j'aimerais réitérer que l'objectif de notre étude est de maximiser notre capacité en matière de recherche nationale et de nous assurer que tous les chercheurs et les établissements de recherche utilisent leur expertise en recherche pour en tirer le maximum. C'est ce que nous devons faire. C'est ce que nous espérons accomplir.
Madame Strickland, je suis presque sûre que c'est la première fois que nous accueillons une lauréate d'un prix Nobel devant le Comité et, je crois, devant de nombreux comités parlementaires. Bienvenue. Je suis ravie de constater que vous venez de ma région.
Votre université, l'Université de Waterloo, est située dans une collectivité très coopérative. J'ai personnellement eu l'occasion de constater qu'il y avait une étroite collaboration entre l'université et la collectivité.
Selon votre expérience, la taille et l'emplacement d'un établissement postsecondaire ont-ils une incidence sur la capacité de celui‑ci à établir des relations avec les collectivités locales?
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Il y a plusieurs façons d'y arriver.
Je ne suis pas certaine si je peux le dire, mais, quoi qu'il en soit, j'ai rencontré quelqu'un de haut placé chez Apple qui m'a dit: « Nous engageons plus d'étudiants de votre établissement que d'ailleurs. » Eh bien, si c'est le cas, ils devraient nous financer en retour. Cela doit être donnant-donnant et bénéficier à tous.
À l'heure actuelle, les industries, tout particulièrement en Amérique du Nord... Les États-Unis craignent autant que nous que les étudiants étrangers ne viennent plus. Nous devons, en tant que continent nord-américain, tenter de convaincre nos jeunes de se diriger vers les domaines des sciences et de l'ingénierie.
C'est ainsi que les choses continueront à se passer. Les industries ont besoin de nous, et nous avons besoin d'elles.
Je remercie tous nos témoins du temps que vous nous avez accordé ce matin — Mme June Francis, Mme Donna Strickland et Mme Susan Blum. Merci de tout le travail que vous faites pour la science au Canada également.
J'aurais voulu que nous disposions d'un peu plus de temps pour discuter également de la question de l'inclusivité, mais c'est ainsi que les séances de comités sont structurées: nous disposons de peu de temps pour traiter de beaucoup d'informations. Toutefois, s'il y a plus d'informations, veuillez nous l'envoyer.
J'informe le Comité que, le jeudi 2 mai à 10 heures, je déposerai notre dernier rapport sur les partenariats de recherche entre les universités canadiennes, les établissements de recherche et les entités associées à la République populaire de Chine. Je le déposerai au début des travaux de la Chambre, le 2 mai.
Nous aurons un peu plus de temps à la fin de la prochaine séance pour examiner le budget de la prochaine étude sur l'Arctique qui débutera également la semaine prochaine. Nous prendrons simplement quelques minutes à la fin de notre réunion de jeudi pour en discuter.
Sur ce, je vous remercie tous de votre temps. La séance est levée.