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Bonjour, madame la présidente et mesdames et messieurs les membres du Comité.
Merci de m'avoir invité ici aujourd'hui pour discuter du projet de loi et de la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada. Nous sommes heureux d'être ici pour vous faire connaître notre point de vue sur la façon dont ce projet de loi appuiera la croissance et la compétitivité de l'industrie aérospatiale canadienne.
L'AIAC représente le secteur aérospatial canadien, y compris les principaux fabricants et leurs fournisseurs. Nos membres représentent un groupe diversifié d'entreprises qui sont des chefs de file mondiaux au chapitre de la conception, de la fabrication et de la livraison de produits aérospatiaux, spatiaux et de défense, et de l'entretien, de la réparation et de la révision, l'ERR, d'aéronefs existants.
Le secteur aérospatial est une industrie mondiale. Par conséquent, pour nous et pour nos membres, il est important de prendre des décisions d'affaires, de politiques et d'investissements dans un contexte mondial. Les chaînes d'approvisionnement dans le secteur aérospatial ne se limitent pas à un seul pays ni même à un seul continent. Nos membres font concurrence à des entreprises de partout sur la planète pour obtenir des contrats.
Le secteur aérospatial canadien est le cinquième en importance au monde. Depuis des décennies, nous jouons dans la cour des grands sur la scène internationale parce que nous avons mis en place des capacités et des possibilités de premier plan à l'échelle internationale pour tout ce qui touche les produits et les services aérospatiaux à valeur élevée et novateurs. Nous comptons au pays sur Bombardier, un FEO de calibre international et nous avons favorisé la création d'un bassin de fournisseurs novateurs intégré dans des marchés en croissance dans le monde entier.
Le projet de loi arrive dans le contexte de l'annonce de deux centres d'excellence qui renforceront l'innovation et les capacités dans le domaine aérospatial à Montréal et à Winnipeg, deux des principaux centres aérospatiaux du Canada. Ces centres d'excellence nous aideront à maintenir notre avantage concurrentiel sur le marché mondial. Les centres nous aideront à nous assurer que les entreprises aérospatiales canadiennes continuent de renforcer leur capacité et leur possibilité d'offrir des solutions novatrices, non seulement à Air Canada, mais aussi aux autres principaux transporteurs aériens et exploitants dans le monde entier.
À Montréal, un centre d'excellence sur l'entretien de la C Series donnera aux entreprises qui veulent réaliser des activités d'entretien, de réparation et de révision de cette nouvelle plateforme un important avantage concurrentiel.
Comme je l'ai dit, Bombardier est un fabricant de niveau mondial qui a créé un aéronef de renommée mondiale. L'entrée en service de la C Series est aussi une excellente occasion pour les entreprises canadiennes d'acquérir un avantage concurrentiel relativement à tout contrat lié à des activités d'ERR liées à l'aéronef, non seulement pour Air Canada, mais aussi pour les autres principaux transporteurs aériens à l'échelle internationale.
Le Manitoba possède déjà un secteur aérospatial extrêmement novateur. Winnipeg accueille déjà le plus grand centre de fabrication de composites aérospatiales, une installation d'essai de moteurs par temps froid parmi les plus évolués de l'industrie et la plus importante entreprise d'ERR de turbines à gaz indépendante de la planète. La présence d'un centre d'excellence sur les activités d'ERR constitue une nouvelle occasion d'acquérir des capacités et de promouvoir des débouchés supplémentaires pour les entreprises aérospatiales du Manitoba et qui pourront être exportés dans les marchés internationaux.
Le projet de loi est aussi important parce qu'il met toutes les entreprises canadiennes sur un pied d'égalité. Comme je l'ai mentionné au début de ma déclaration, si l'on veut être compétitif dans un secteur mondial, il faut un environnement dans lequel les entreprises peuvent prendre des décisions d'affaires, de politiques et d'investissements dans un contexte international. Si nous voulons que nos entreprises survivent, elles doivent pouvoir faire concurrence aux autres joueurs à l'échelle internationale, et nous savons qu'elles en sont capables.
Pour l'AIAC et ses membres, le projet de loi n'est pas seulement l'occasion de fournir des services au Canada ou à une seule entreprise canadienne; c'est aussi une façon de créer pour notre industrie un environnement qui permettra aux entreprises aérospatiales canadiennes d'être plus novatrices et concurrentielles à l'échelle internationale et qui permettra au secteur d'attirer des transporteurs aériens et des exploitants du monde entier.
Grâce au renforcement de notre industrie et à des investissements intelligents dans l'innovation, comme ces centres d'excellence, nous sommes convaincus que les entreprises canadiennes continueront de remporter des marchés auprès d'Air Canada et d'autres transporteurs aériens et exploitants. Nous croyons que le projet de loi adopte l'approche qui est nécessaire pour assurer la croissance future du secteur aérospatial canadien. Le projet de loi soutient l'innovation, la compétitivité et la croissance canadienne au pays et sur le marché international.
Merci beaucoup. Je serai heureux de répondre à vos questions.
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Bonjour, mesdames et messieurs.
Merci de m'avoir invité ici pour parler de Premier Aviation et du projet de loi .
Je m'appelle Ron Di Bartolo et je suis président et président-directeur général de Premier Aviation. Je suis accompagné de mon collègue, Jean-Pierre Bastien, vice-président, Opérations de Premier Aviation Québec Inc.
Pour commencer, je tiens à vous fournir quelques renseignements contextuels sur Premier Aviation. Nous sommes une entreprise canadienne en propriété exclusive qui fournit des services d'entretien primaire des cellules des aéronefs à l'industrie aéronautique. En plus de réaliser des activités d'entretien des cellules, nous possédons aussi les installations et les capacités nécessaires pour faire des travaux de peinture et d'autres activités d'entretien d'aéronefs.
Nous comptons actuellement quatre installations, qui sont situées à Trois-Rivières, au Québec, dans la ville de Québec, à Windsor, en Ontario, et à Rome, dans l'État de New York. Nos installations canadiennes emploient 550 personnes, tandis que nos installations américaines en emploient 170.
Les installations de notre entreprise fournissent des services à un certain nombre de transporteurs aériens relativement à différents types d'aéronefs. À Trois-Rivières, nous entretenons les flottes d'Embraer appartenant à Air Canada et à son partenaire Sky Regional. Nous faisons aussi des travaux de peinture pour WestJet.
À Windsor, nous entretenons la flotte de WestJet et nous nous occupons aussi actuellement de la flotte de First Air, de Canadian North et de Sunwing. Dans ces installations, nous nous occupons de Boeing 737, d'ATR 42, d'Embraer 190 et d'autres types d'aéronefs.
Dans la ville de Québec, nous entretenons les flottes d'exploitants de lignes aériennes américaines, antillaises, et européennes, y compris Piedmont Airlines, Peninsula Airways, Corvus, LATAM, Air Guyane, LIAT et plusieurs autres bailleurs de biens aéronautiques.
À Rome, dans l'État de New York, nous entretenons une diversité d'aéronefs pour Republic Airlines, Atlas Air Cargo et GECAS.
Notre capacité de fournir des services d'entretien liés à autant de types d'aéronefs pour le compte de différents clients est le résultat d'années d'investissements dans nos effectifs. Les clients veulent obtenir les services de Premier Aviation en raison de notre réputation durement gagnée liée à l'excellente qualité de notre travail, à nos délais de réponse rapides et à la souplesse de nos calendriers d'entretien, le tout à des prix compétitifs. C'est ce qu'il faut pour être compétitif dans ce secteur. Notre capacité de faire aussi des travaux de peinture et d'autres travaux d'entretien nous donne un avantage important par rapport à nos compétiteurs et constitue une valeur ajoutée pour nos clients.
Pour ce qui est des travaux que nous faisons pour Air Canada, nous avons obtenu un premier contrat lié à des travaux de peinture et d'entretien en 2009. À la suite de la fermeture d'Aveos, en 2012, la portée de nos travaux pour le transporteur aérien s'est élargie pour inclure des travaux d'entretien lourd de certains aéronefs Embraer. En raison des résultats positifs liés à ces travaux d'entretien, Air Canada a rapidement retenu les services de Premier pour s'occuper de tous les travaux d'entretien de sa flotte d'Embraer. Précédemment, ces travaux étaient effectués par Aveos et dans les installations d'Embraer, à Nashville, au Tennessee.
Aujourd'hui, en raison de l'avantage que nous pouvons offrir à Air Canada, tous les travaux sont réalisés à Trois-Rivières par les 354 employés qui travaillent actuellement dans ces installations. De plus, l'augmentation de notre charge de travail nous a obligés à élargir nos installations partout au Québec au fil du temps. En tant qu'entreprise compétitive d'ERR au Canada qui offre ses services non seulement à des entreprises canadiennes, mais à des entreprises étrangères, nous savons que nous possédons ce qu'il faut pour être compétitifs dans notre secteur. Nous sommes compétitifs. Le projet de loi , avec ses amendements à la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada, ne limiterait pas les endroits d'où nous pouvons réaliser nos travaux pour Air Canada et nous donnerait la marge de manoeuvre nécessaire pour continuer à accroître nos activités auprès du transporteur aérien.
Au fil du temps, nous avons montré que nous pouvons compétitionner pour obtenir des contrats auprès d'entreprises canadiennes et d'entreprises internationales, et nous espérons pouvoir poursuivre notre croissance et continuer à créer des emplois au Canada dans le domaine de l'entretien. En raison de nos effectifs très spécialisés et de notre expertise, de notre souplesse et de notre structure à faible coût, nous sommes bien placés pour y arriver.
Merci.
Je vais présenter ma déclaration en français, si vous n'y voyez pas d'inconvénient.
[Français]
Tout d'abord, nous aimerions remercier le Comité de nous permettre de parler aujourd'hui de l'importance de moderniser la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada par l'entremise du projet de loi .
Je m'appelle Yves-Thomas Dorval et je suis président-directeur général du Conseil du patronat du Québec, ou le CPQ. Je suis accompagné aujourd'hui par M. Benjamin Laplatte, directeur principal, Affaires publiques et développement corporatif de l'organisation.
Depuis bientôt près de 50 ans, le CPQ regroupe la majorité des associations sectorielles et les plus grands employeurs du Québec. Il représente directement ou indirectement les intérêts de plus de 70 000 employeurs de toutes tailles, tant du secteur privé que du secteur parapublic, dont plusieurs sont des entreprises pancanadiennes, voire internationales.
La mission de notre organisation est de faire en sorte que, dans un contexte de concurrence mondiale accrue, les entreprises puissent disposer des meilleures conditions possible pour prospérer de façon durable, c'est-à-dire qu'elles bénéficient d'un environnement d'affaires stable, prévisible et concurrentiel.
En concordance avec les priorités dictées par la situation économique, les actions du Conseil sont guidées par cinq grands axes stratégiques relevés dans son plan d'action, dont trois touchent plus particulièrement le projet de loi : une main-d'oeuvre à coût concurrentiel, une réglementation intelligente et une économie durable basée sur la compétitivité.
À cet effet, le CPQ a accueilli avec satisfaction le dépôt du projet de loi , qui donne à Air Canada la flexibilité requise pour optimiser la performance de ses activités et continuer à se développer.
Revenons toutefois un peu en arrière et examinons la question plus globalement, comme certains l'ont fait avant moi.
Nous jugeons important d'apprécier la valeur du projet de loi dans le contexte du renforcement nécessaire de l'industrie aéronautique du Canada, qui doit être une industrie compétitive.
L'industrie aéronautique canadienne est l'une des pierres angulaires de notre économie nationale. Elle regroupe plus de 700 compagnies réparties sur l'ensemble du territoire, elle soutient près de 180 000 emplois directs et indirects et elle contribue annuellement au PIB à raison de 29 milliards de dollars.
Chaque année, environ 1,8 milliard de dollars sont investis en recherche-développement, ce qui équivaut en moyenne à cinq fois plus que dans le domaine manufacturier.
Enfin, l'industrie aéronautique canadienne participe grandement au marché de l'exportation, car près de 80 % de la production globale est vendue sur les marchés étrangers. C'est énorme.
Se classant parmi les plus grands joueurs d'envergure internationale, Air Canada apporte d'ailleurs une importante contribution à l'économie canadienne et se classe parmi les plus importants employeurs.
Exporter l'ingéniosité et l'inventivité canadiennes dans le monde permet de développer notre compétitivité et de poursuivre notre croissance, et nous aidera à sortir de cette période d'incertitude économique. Les industries fondées sur le savoir et l'innovation nous rendent concurrentiels et alimentent l'économie du Canada.
Cependant, les acteurs du secteur aéronautique doivent composer avec un marché mondial qu'ils ne se disputent pas sur un pied d'égalité, car ils font face à la concurrence tant des géantes multinationales que des gouvernements. Or, depuis 1980, la sous-traitance de certaines activités de maintenance à des firmes spécialisées est devenue une norme essentielle dans ce secteur partout dans le monde. Rappelons à cet effet que, chez Air Canada, la taille de la main-d'oeuvre de la chaîne d'entretien a plus que doublé au cours des 10 dernières années. Aujourd'hui, le transporteur embauche approximativement 2 400 travailleurs de maintenance au Canada seulement, en plus des 1 000 travailleurs au sein de ses partenaires régionaux.
Toutefois, aucune autre compagnie aérienne au Canada et dans le monde n'est assujettie à des restrictions d'entretien comme celles qui étaient imposées à Air Canada par la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada, et ce, même si ces entreprises sont en concurrence sur les mêmes marchés pour les mêmes consommateurs. Ces entreprises d'aviation prennent leurs décisions en se basant sur la compétitivité au chapitre de la qualité et du prix des services accordés et de leurs délais d'exécution.
Il est vrai que la fermeture de la firme Aveos en 2012 a été une triste histoire et que plusieurs emplois ont disparu, mais il importe de souligner que, comme toute entreprise privée, le succès d'une entreprise de ce genre est d'abord tributaire de sa capacité de concurrencer efficacement ses compétiteurs, tant par la qualité de ses services que par ses prix.
Force est d'admettre que, au fil des ans, Aveos n'a pas réussi à demeurer à ce niveau. À la suite de sa fermeture, d'autres fournisseurs québécois ont émergé. En se basant sur leur expertise et leur compétitivité, ils ont créé des centaines d'emplois au Québec. Ils se font concurrence mondialement pour gagner les opérations de maintenance lourde des transporteurs aériens, comme cela a été dit il y a quelques secondes.
Ainsi, la modernisation de la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada vient modifier une loi qui avait été adoptée il y a plus d’un quart de siècle, en tenant compte du fait que l’industrie du transport aérien s’est grandement transformée depuis.
Le projet de loi va donc permettre au transporteur de prendre des décisions basées sur son jugement d’affaires et sa discrétion commerciale, comme toute entreprise privée doit pouvoir le faire. Le projet de loi lui accorde une plus grande flexibilité, ce dont Air Canada a besoin pour être une concurrente sur le plan mondial. Le projet de loi reconnaît que le transporteur est une entreprise qui appartient entièrement à des intérêts du secteur privé et qui exerce ses activités dans une industrie mondiale hautement compétitive. En effet, les experts, dont certains ont comparu devant vous, parlent d’une marge de profit très faible, de 2 % à 4 %, pour cette industrie.
En créant des conditions plus équitables, le projet de loi permettra à Air Canada de déterminer le volume et le type d’entretien d’avions qu’elle fait ailleurs dans le monde et au Canada. Il apparaît clairement que le projet de loi C-10 permettra à Air Canada de demeurer concurrentielle et de contribuer à la création d’emplois dans les domaines de l’aviation, du tourisme et de l’aéronautique au Canada pour bon nombre d’années.
Ce projet de loi est d’ailleurs conséquent avec les ententes conclues au palier provincial, particulièrement au Québec, où Air Canada s’engage à collaborer à la mise en oeuvre d’un centre d’excellence et d’entretien de ses appareils de la C Series. Par le fait même, le gouvernement fédéral prend acte du règlement des poursuites avec les gouvernements provinciaux en modifiant la Loi pour éviter d’autres poursuites dans l'avenir.
En conclusion, il est temps de nous poser une question toute simple: croyons-nous que l’industrie aéronautique doit faire partie de notre avenir de manière compétitive? Notre réponse est un oui catégorique. C’est pourquoi nous appuyons le projet de loi .
Merci.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je remercie tous les invités de leur participation aujourd'hui.
J'en comprends que les représentants des trois groupes de témoins appuient le projet de loi tel qu'il a été présenté.
Madame la présidente, à l'intention de tous les parlementaires qui sont ici et qui devront avoir toute l'information nécessaire quand viendra le temps de mettre aux voix le projet de loi C-10 à la Chambre, de même qu'à l'intention des intervenants qui viennent de nous partager leur position sur le projet de loi , je veux mentionner que ma collègue Mme Kelly Block a déposé un avis de motion, qui se lit comme suit:
Que le Comité demande les documents, les projets de recherche, les notes, les courriels et la correspondance ayant contribué à la présentation « Modifications de la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada » ou portant sur cette présentation, et que ces documents soient soumis au Comité d'ici le mercredi 11 mai 2016.
Cette motion a été déposée par Mme Block dans les délais requis. Il est important que nos invités puissent avoir accès à cette information. Depuis le début, il se déroule toutes sortes de choses devant le Comité. En effet, une journée, on dit qu'on a eu des rencontres avec Air Canada; une autre journée, on dit qu'on n'a pas eu de rencontres avec Air Canada. Tantôt on dit qu'Air Canada a rencontré des gens; tantôt on dit qu'Air Canada n'a pas rencontré de gens. Bref, il serait important, pour appuyer le travail du Comité, que cette motion soit adoptée par les membres du Comité et qu'on ait accès à toute l'information dont on a besoin.
Ce n'est pas pour rien. D'ailleurs, le projet de loi lui-même mentionne que, même si le Québec a affirmé que le terme « révision » désignait l'entretien lourd, les tribunaux ont reconnu que de tels travaux n'avaient jamais été faits à Mississauga. On dit aussi qu'Air Canada a conclu un accord avec le gouvernement du Manitoba pour la création d'un centre d'excellence dans l'Ouest canadien pour l'entretien des aéronefs dans cette province. Toutefois, on apprend que les ententes ne sont pas encore conclues. Le gouvernement du Québec mentionnait la même chose dans son mémoire qu'il a fait parvenir aux membres du Comité.
Je veux citer deux extraits de ce mémoire. Tout d'abord, on dit ceci:
Ainsi, sous réserve de la conclusion des ententes définitives, le gouvernement du Québec a convenu d'abandonner le litige relatif aux obligations d'Air Canada quant au maintien d'un centre d'entretien et de révision.
Je répète que c'est « sous réserve de la conclusion des ententes définitives ». Pourtant, on a entendu aujourd'hui des témoins nous dire que l'entente avait été conclue avec le gouvernement du Québec. Or ce ne semblerait pas être le cas; c'est le gouvernement du Québec lui-même qui nous informe de cela.
Je cite encore le mémoire:
Au surplus, afin de procurer tous les effets aux ententes intervenues, le gouvernement du Québec demande à ce que l’entrée en vigueur suite à la sanction du projet de loi C-10 survienne après la conclusion des ententes finales décrites plus haut.
Encore une fois, j'en comprends que l'entente avec le gouvernement du Québec n'a pas été conclue.
On va recevoir, plus tard, une représentante du gouvernement du Manitoba, qui va probablement nous dire elle aussi que l'entente n'a pas encore été signée définitivement.
C'est pour cette raison, madame la présidente, qu'il est important que les membres du Comité soient mis au courant de cet avis de motion, qui est très simple. La motion ne vise qu'à nous permettre d'avoir accès à toute l'information nécessaire. Cela va aider les parlementaires et les témoins qui participent à l'étude de ce comité sur le projet de loi .
Madame la présidente, j'aimerais, avec l'autorisation des mes collègues, que nous adoptions immédiatement cette motion pour que nous puissions procéder à l'étude en ayant tous les éléments en mains. Cela va également aider les témoins à se faire une idée du projet de loi.
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Je n'ai pas de renseignements précis à ce sujet. Nous savons que des centaines d'emplois ont été créés dans d'autres entreprises et des entreprises d'entretien au Québec. Il n'y en a pas autant que du temps d'Aveos, bien sûr.
En même temps, nous devons réfléchir à ce qui se produira à l'avenir si notre entreprise, Air Canada, ne peut pas livrer concurrence à ses compétiteurs sur un pied d'égalité.
Fait plus important, j'ai mentionné un accord avec la province du Québec et Bombardier, mais, dans les faits, il s'agit d'un accord de principe. Bien sûr, rien n'est coulé dans le béton avant le fil d'arrivée dans ce dossier, mais il y a un accord de principe, et cet accord créera d'autres débouchés au Québec et dans le reste du Canada pour un centre d'excellence.
Ce genre de choses, comme je l'ai dit, créera de nouvelles possibilités, de nouveaux emplois. Nous ne pouvons pas regarder en arrière. Nous devons nous tourner vers l'avant. C'est la raison pour laquelle nous sommes ici.
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Il s'agit de nos règles, que nous avons adoptées au sein du Comité. Désormais, nous allons continuer de fonctionner selon ces règles.
Nous devons poursuivre les travaux du Comité, monsieur Blaikie, et, si vous ne souhaitez pas y participer, alors je vous suggère de ne pas le faire, mais, pour l'instant, nous avons devant nous des témoins — il y en a cinq —, et nous empiétons sur leur temps de parole à tous.
Je propose que nous procédions aux activités du Comité et que nous poursuivions les travaux que nous faisons. Je vais mettre la motion aux voix.
La décision de la présidente devrait-elle être maintenue?
(La décision de la présidente est maintenue, par 5 voix contre 2.)
La présidente: Monsieur Fraser, vous pouvez poursuivre votre intervention.
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Bien sûr, j'en serais ravi.
Merci de nous donner l'occasion de comparaître devant le Comité permanent à propos du projet de loi C-10, Loi sur la participation publique au capital d’Air Canada.
Air Canada a toujours été un employeur et un stimulateur d’activité économique très important à Winnipeg, et au Manitoba en général.
Au cours des dernières années, toutefois, nous avons subi les effets indésirables des décisions d’Air Canada de réduire ses activités, de déménager et d’éliminer un grand nombre d’emplois de notre ville. L’entreprise a réduit le nombre d’agents de bord, de pilotes, de responsables des finances et d’employés au centre d’appels de Winnipeg. Sans oublier, bien entendu, la récente et lourde perte de 400 emplois de qualité à la suite de l’arrêt, en 2012, des activités d’entretien d’aéronefs d’Aveos à Winnipeg, y compris quelque 350 membres de l’Association internationale des machinistes et des travailleurs et travailleuses de l’aérospatiale. En tout, les emplois à Air Canada au Manitoba sont passés de près de 2 400 en 2002, à moins de 800 aujourd’hui, soit une baisse des deux tiers environ.
Le projet de loi à l’étude aujourd’hui porte surtout sur les emplois de révision et d’entretien d’aéronefs. Plus précisément, il propose d’assouplir les exigences pour Air Canada de maintenir des emplois, exigences que la société n’a pas su respecter et honorer.
L’expression « assouplir les exigences » ne capte pas véritablement ce que le projet de loi propose de faire. Les modifications que vous avez sous les yeux anéantissent les obligations d’Air Canada de maintenir de bons emplois à Winnipeg, ce qui rend ces obligations inefficaces et inapplicables.
L’élimination des activités d’entretien lourd à Winnipeg, qui découle de l’effondrement d’Aveos, est en contravention directe de l’actuelle Loi sur la participation publique au capital d’Air Canada, qui date de 1988, laquelle charge Air Canada de maintenir un centre de révision et d’entretien à Winnipeg, de même qu’à Montréal et à Mississauga. Nous savons que les mesures d’Air Canada vont à l’encontre de la loi actuelle parce que cette dernière est claire et précise. Nous le savons aussi parce que la Cour supérieure du Québec l’a confirmé. En réaction à une poursuite intentée par le Québec en avril 2012, à laquelle s’est joint le Manitoba par la suite, la Cour supérieure du Québec a conclu qu’Air Canada contrevenait à la Loi parce qu’elle n’avait pas maintenu les activités d’entretien lourd requises. Quand Air Canada a interjeté appel, la Cour d’appel du Québec s’est prononcée contre la compagnie.
Il est décevant que le gouvernement du Canada refuse depuis d’appliquer sa propre loi. Le tout est encore plus difficile à justifier puisque les tribunaux du Québec se sont prononcés contre Air Canada. La Loi, qui a privatisé Air Canada, comprend intentionnellement et expressément des exigences pour assurer le maintien d’emplois payants, hautement spécialisés et de haute technologie à Winnipeg et dans d’autres centres au Canada. Tout cela n’est pas un hasard. Ces exigences font suite aux inquiétudes soulevées par les syndicats, les collectivités visées ainsi que les municipalités et les provinces à l’époque à propos de la possibilité et de la probabilité de mises à pied, inquiétudes qui se sont d’ailleurs avérées. Le gouvernement fédéral de l’époque nous a dit de ne pas nous inquiéter. Le Canada a dit que les emplois seraient préservés et qu’il y en aurait peut-être même de nouveaux.
Des inquiétudes semblables avaient été soulevées après la fusion entre Air Canada et Lignes aériennes Canadien International, et après la réorganisation qui a donné naissance à Aveos. Encore là, on nous a dit qu’il n’y avait rien à craindre puisque la loi garantissait que les emplois seraient maintenus, mais ces promesses ne se sont pas concrétisées. La fermeture d’Aveos a coûté 400 emplois à notre ville, et le Canada n’a pas su demander des comptes à Air Canada ni appliquer la loi. Il semblerait plutôt que le gouvernement fédéral ait entamé des négociations secrètes avec Air Canada, dont le résultat est le projet de loi C-10, qui élimine toutes les exigences importantes selon lesquelles Air Canada doit faire son travail à Winnipeg et dans d’autres régions du Canada.
L’article 2 du projet de loi autorise Air Canada à modifier « le type ou le volume » de ses activités d’entretien, et à changer le « niveau d’emploi » rattaché à ces activités. Aussi bien dire qu’on élimine entièrement les exigences de la loi actuelle concernant les emplois et les activités. Maintenant, Air Canada nous dit qu’elle tente de mettre sur pied un prétendu « centre d’excellence » à Winnipeg. À la mi-mars, cette année, la société a annoncé qu’elle avait conclu une entente avec le Manitoba — entente qui est censée prendre la forme d’un protocole d’entente — qui devrait créer environ 150 emplois à Winnipeg grâce à l’établissement de trois activités de fournisseurs d’Air Canada. Toutefois, on a peu de détails et de précisions concernant l’entente, puisque le protocole d’entente est gardé secret et qu’il n’a pas été rendu public. Et je devrais dire qu’il n’a jamais été question de modifications législatives dans le cadre de l’entente annoncée, alors nous avons peu de réponses et de nombreuses questions.
Premièrement, nous ne savons pas si Air Canada est vraiment obligée de créer 150 emplois, ou si elle a seulement accepté de « faire son possible ». Est-ce qu’il s’agit d’un chiffre ferme? Les emplois sont-ils garantis?
Deuxièmement, combien de temps la société doit-elle maintenir les emplois? Leur nombre pourrait-il être réduit, ou ces emplois pourraient-ils être éliminés dans un an, dans deux ans ou dans trois ans? Que prévoit le protocole d’entente à propos des échéances et de la permanence?
Troisièmement, d’après des informations non officielles, Air Canada aurait jusqu’à la fin juin pour s’acquitter de ses obligations en vertu du protocole d’entente. Le gouvernement fédéral peut-il confirmer cette échéance? Si c’est vraiment le cas, pourquoi le gouvernement fédéral propose-t-il de modifier la loi maintenant, avant de pouvoir vérifier si Air Canada va tenir parole?
Pourquoi le Canada se dépêche-t-il à relever Air Canada de ses obligations actuelles — obligations que la société refuse de respecter depuis des années — avant même de savoir si Air Canada est prête à honorer son nouvel engagement secret?
Les Manitobains méritent des réponses à ces questions. Au nom de la Fédération du travail du Manitoba, je prie le Comité de rejeter le projet de loi et de recommander au gouvernement d’appliquer et de faire respecter l’actuelle Loi sur la participation publique au capital d’Air Canada.
Merci.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Je suis heureuse de me présenter aujourd'hui pour discuter du projet de loi , les modifications à la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada.
Le Manitoba compte une industrie de l'aérospatiale de calibre mondial. Il s'agit de la première en importance dans l'Ouest du Canada grâce à l'emploi d'environ 5 400 personnes directement, et de bien d'autres, indirectement, dans des secteurs connexes de notre économie. Nos sociétés sont diversifiées et à la fine pointe de la technologie et de l'innovation. Les perspectives pour le secteur de l'aérospatiale du Manitoba sont favorables.
Néanmoins, la chaîne d'approvisionnement mondiale est extrêmement concurrentielle, et les entreprises du Manitoba font face à une rude concurrence de la part d'administrations aux coûts inférieurs. Les conséquences de la perte d'emplois hautement qualifiés qui a découlé de la fermeture d'Aveos, en 2012, se font encore beaucoup sentir dans notre province. Il est sain pour notre pays de maintenir une industrie de l'aérospatiale solide et concurrentielle en dehors de l'Est du Canada. En tant que nouveau gouvernement, nous devons nous assurer que le Manitoba recevra toute l'attention qu'il mérite si l'on souhaite apporter des modifications à la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada.
L'adoption éventuelle du projet de loi aura des conséquences importantes. Il ne convient pas de le faire à la hâte sans tenir un dialogue important et mener une étude. Les mesures prises par les gouvernements fédéraux peuvent avoir une énorme incidence sur le secteur manitobain de l'aérospatiale. L'une des plus notoires a été les contrats relatifs aux CF-18. Ces types de conflits ne sont dans l'intérêt de personne et peuvent être évités grâce à une participation proactive.
Notre gouvernement est en pourparlers avec ses partenaires du gouvernement fédéral et d'Air Canada ainsi qu'avec des intervenants locaux concernant les conséquences du projet de loi
En février 2016, le gouvernement précédent a écrit au pour demander que les modifications apportées à la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada soient limitées à l'expansion de la portée géographique des engagements d'Air Canada à l'intérieur du Manitoba. Les modifications proposées vont beaucoup plus loin que la portée géographique. L'esprit et l'objectif initial de la Loi étaient de s'assurer que les emplois qualifiés d'entretien lourd allaient rester au Manitoba. Même si une certaine souplesse peut être appropriée, les modifications proposées éliminent pratiquement toute obligation pour l'entreprise de maintenir des emplois hautement qualifiés en entretien lourd dans notre province. C'est contraire aux intérêts des Manitobains.
L'industrie de l'aviation a beaucoup évolué depuis la privatisation d'Air Canada et l'adoption de la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada. Le caractère concurrentiel fait partie intégrante de la croissance économique. Nous sommes ouverts au changement, mais notre nouveau gouvernement a la responsabilité de s'assurer que l'industrie manitobaine de l'aérospatiale ressort renforcée, pas affaiblie, en tant que concurrent mondial.
Les intérêts du Manitoba sont clairs: la croissance économique, des emplois hautement qualifiés et une industrie de l'aérospatiale solide et concurrentielle. L'approche du gouvernement fédéral par rapport au projet de loi brûle tout simplement les étapes. Le projet de loi est soumis au processus à la hâte, avant que les investissements particuliers nécessaires et que les engagements contraignants de la part du gouvernement fédéral et d'Air Canada aient été obtenus.
En conséquence directe de cette situation, le gouvernement du Manitoba doit s'opposer au projet de loi . Notre province maintiendra cette position jusqu'à ce que des engagements précis aient été pris afin de rassurer les Manitobains sur le fait que les modifications qui seront apportées à la Loi sur la participation publique au capital d'Air Canada et les investissements qui s'y rattachent dans la création d'emplois procureront un avantage net à l'économie du Manitoba.
Voilà qui conclut ma déclaration à l'intention du Comité. Je remercie les députés de m'avoir écoutée aujourd'hui.
Je voudrais tout d'abord vous remercier tous les deux. C'est agréable d'entendre des gens de chez nous.
Je crois que le problème du projet de loi C-10 tient en partie au fait que, dès le moment où il a été présenté et à mesure qu'il a passé rapidement d'une étape à l'autre, à la Chambre des communes, il a monté les secteurs l'un contre l'autre en cherchant à échanger des emplois du domaine de l'entretien contre des emplois du domaine de la fabrication, et, dans la mesure où il aura de graves conséquences pour l'avenir du secteur de l'entretien de Winnipeg, il risque également de monter les régions l'une contre l'autre. Je crois que c'est à cela que faisait allusion la ministre Stefanson, dans sa déclaration préliminaire.
Bien sûr, c'est une chose que nous voulons éviter. Voilà pourquoi les membres du NPD, Alexandre Boulerice du Québec et moi-même, avons étudié la question. Nous voulons nous assurer que cela n'encouragera pas ce genre de division entre les régions. Malheureusement, je ne suis pas convaincu que nous y soyons arrivés.
Je vais d'abord m'adresser à vous, madame Stefanson; j'aimerais pour commencer vous féliciter de votre nouveau poste et vous dire à quel point j'ai été heureux de constater que, dès le premier dossier sur lequel nous avons eu l'occasion de travailler ensemble, nous étions du même avis. J'espère qu'il en sera toujours ainsi.
J'aimerais dire que j'ai déjà essayé de présenter une motion, dans le cadre de notre Comité, de manière à donner aux intervenants canadiens de ce secteur, aux travailleurs et à leurs représentants, le temps de préparer une analyse de rentabilisation visant à ce que ce travail soit toujours effectué au Canada. Je crois que c'est l'un des enjeux. Le gouvernement fédéral d'aujourd'hui se prononce sur la situation de ce secteur, au Canada, et il dit que les Canadiens ne peuvent faire ce travail de façon concurrentielle. Je ne crois pas que cela soit vrai. Je ne crois pas que cela soit vrai pour les gens du Manitoba.
C'est un nouveau gouvernement; il doit prendre connaissance de ces dossiers. J'aimerais savoir si vous aimeriez avoir du temps pour travailler avec les gens de Winnipeg, pour leur laisser le temps de préparer l'analyse de rentabilisation et déterminer comment il leur serait possible de travailler selon les dispositions actuelles de la loi.
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Tout à fait. Merci de poser la question.
Nous devons en effet faire respecter la loi. Sur l'autre question que vous avez soulevée, je crois que le centre d'excellence est une chose magnifique, mais il ne doit pas nous exempter de respecter les obligations que nous impose la loi.
Avons-nous besoin d'un centre d'excellence? Nous devrions en avoir un. Est-ce que Winnipeg est un bon endroit pour le centre? Tout à fait. Comme vous l'avez entendu dire, il se fait beaucoup d'innovations chez nous, nous disposons de travailleurs qualifiés et nous avons la possibilité de former du personnel pour qu'il occupe ces emplois. Toutefois, cela ne devrait pas exempter Air Canada de l'engagement qu'elle a pris.
Au moment de la création d'Air Canada, une loi avait été adoptée et une promesse avait été faite visant à ce que les emplois du domaine de l'entretien et de la réparation soient créés dans différentes régions du pays. Nous avons perdu ces emplois. Air Canada ne s'est pas acquittée de cette responsabilité et a confié le travail à une autre entité, Aveos; les emplois ont été éliminés.
Air Canada doit revoir l'engagement qu'elle avait pris. À l'heure actuelle, il y a des gens qui possèdent les ensembles de compétences nécessaires, et je ne suis pas certain qu'ils aient tous un emploi là où ils vivent. Il nous est certainement possible de nous porter à leur défense et de tenir notre promesse. Je sais que notre secteur de l'aérospatiale est en pleine effervescence et pourrait répondre à leurs besoins. Air Canada nous le doit, et notre gouvernement doit s'assurer que la loi est respectée.
Encore une fois, en ce qui concerne le centre d'excellence, ce serait fantastique que ce travail soit confié à de nouveaux travailleurs, mais il faut quand même que l'entretien se fasse. Je crois que le Canada est très compétitif, dans ce secteur. Je crois que tout ce travail devrait pouvoir se faire dans toutes les régions de notre pays.
Toutefois, un engagement a été pris, et nous pouvons prendre des mesures pour faire en sorte que de bons emplois seront fournis, des emplois qui procurent un avantage économique à nos collectivités, des emplois qu'on nous avait promis de maintenir, et cette promesse doit être respectée. Ce n'est pas ce qui se passe aujourd'hui. On est revenu sur cette promesse, sans proposer d'avantage en contrepartie. On nous dit qu'ils viendront peut-être ailleurs. Je ne suis même pas certain que le protocole d'entente prévoit nous offrir quelque chose en échange de notre appui. Tout ce qu'il dit, c'est que nous en avons besoin.
Nous allons dire oui au centre d'excellence, nous allons dire oui à la promesse qui nous avait été faite, c'est-à-dire de bons emplois dans notre collectivité, des emplois au Canada, des emplois qui sont dus aux Canadiens.
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Merci, madame la présidente.
Je veux remercier nos deux invités du Manitoba. J'ai vécu là-bas il y a fort longtemps. J'aimais bien aller au restaurant Rae and Jerry's. Dites-moi, est-ce qu'il est encore ouvert?
Une voix: Le décor est toujours le même.
M. Ken Hardie: Excellent.
Je veux qu'on discute de l'état dans lequel se trouve l'industrie manitobaine. Quand je vivais là-bas, nous avions Bristol Aerospace, et c'était une source de fierté pour nous. Pareil pour New Flyer. L'entreprise pour laquelle je travaillais a fait beaucoup d'affaires avec eux.
Cela va sans dire, la faillite d'Aveos a créé une perturbation soudaine dans la prestation de services pour Air Canada. On aurait dit qu'Air Canada faisait affaire uniquement avec Aveos, et que toutes les activités commerciales d'Aveos reposaient sur Air Canada.
Quand Aveos a cessé ses activités — monsieur Rebeck, peut-être devriez-vous étoffer un peu votre mémoire organisationnelle à ce sujet —, d'autres entreprises manitobaines ont-elles eu la possibilité de soumissionner auprès d'Air Canada?
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Merci, madame la présidente.
Ma prochaine question s'adresse à vous deux.
On essaie d'atteindre un équilibre, entre la durabilité et la croissance de l'industrie. Je crois que nous pouvons tous nous entendre sur ce point. Néanmoins, le fait est que nous avons la possibilité de créer un environnement plus compétitif pour tous, surtout pour les personnes morales, exactement dans ce but. Le projet de loi précise que les statuts de continuation d'Air Canada comprennent les suivants:
toute forme d'entretien relatif aux cellules, aux moteurs, aux éléments constitutifs, à l'équipement ou aux pièces, en Ontario, au Québec et au Manitoba.
Toutefois, le projet de loi habiliterait Air Canada à modifier le type ou l'importance de toutes ces activités sans pour autant les éliminer dans ces trois provinces.
J'ai deux questions.
D'après vous, devrait-on imposer dans les trois provinces des seuils minimaux en matière d'emplois et d'activités liées à l'entretien que Air Canada serait forcée de respecter pour être en conformité avec les amendements proposés aux statuts de continuation dans le projet de loi ? Le cas échéant, quels devraient être les seuils en question? Voilà ma première question.
Ma deuxième question est... Vous savez, Heather, vous avez déjà en quelque sorte répondu à cette question, mais je veux essayer d'approfondir le sujet, parce que je crois que nous devons tous participer, que nous devons tous travailler ensemble si nous voulons nous entendre sur des amendements. Quels amendements, s'il y en a, proposeriez-vous pour ce projet de loi?