:
Merci, madame la présidente.
Honorables membres du Comité, je vous remercie d’avoir invité des représentants de l’Office à comparaître devant vous encore une fois.
Je m’appelle Fred Gaspar et je suis dirigeant principal en matière de conformité à l’Office des transports du Canada. Je suis accompagné aujourd’hui de M. Randall Meades, notre dirigeant principal en matière de stratégies, comme vous l'avez entendu.
Nous représentons notre président et PDG, M. Scott Streiner, qui ne peut malheureusement pas être ici aujourd’hui, car il se trouve actuellement à l’étranger. Toutefois, il nous a demandé de vous dire qu'il espère comparaître devant les membres de ce Comité dès que l'occasion se présentera de nouveau.
[Français]
Tout d'abord, je vais donner un bref aperçu de notre organisme et de son mandat.
L'Office des transports du Canada est un organisme indépendant. En tant que tribunal fédéral quasi judiciaire et organisme de réglementation, nous avons compétence sur un large éventail de sujets touchant le transport aérien, ferroviaire et maritime.
L’Office assume fondamentalement trois principaux mandats. Son premier mandat est de voir à ce que le système de transport national fonctionne efficacement et harmonieusement. Son deuxième mandat est de protéger les droits des voyageurs ayant une déficience, en veillant à ce que le réseau de transport soit entièrement accessible. Enfin, son troisième mandat est d’assurer la protection des consommateurs de voyages aériens.
La Loi sur les transports au Canada est la loi habilitante de l'Office. Elle énonce la portée de ses pouvoirs et ses domaines de compétence, ainsi que ses responsabilités pour ce qui est d'appliquer la Loi.
L'Office partage la responsabilité de certaines dispositions prévues à la Loi sur le déplacement des lignes de chemin de fer et les croisements de chemin de fer et à la Loi sur la sécurité ferroviaire, qui portent principalement sur le règlement des différends et le recouvrement des coûts.
L’Office des transports du Canada ne traite pas de questions liées à la sécurité, lesquelles relèvent du Bureau de la sécurité des transports du Canada.
Alors que Transports Canada fait fonction de principal conseiller en matière de politiques publiques auprès du ministre des Transports, l’Office s’active à réglementer l’industrie et à régler les différends de façon indépendante.
[Traduction]
En ce qui concerne le transport ferroviaire, le mandat de l’Office touche les compagnies ferroviaires relevant de la compétence fédérale. Actuellement, 32 compagnies de chemin de fer de compétence fédérale sont en exploitation, y compris des compagnies de classe 1 et des compagnies d’intérêt local.
L’Office joue aussi un rôle prépondérant pour ce qui est de contribuer au règlement des différends. Nous possédons de l’expertise dans les modes alternatifs de règlement des différends, notamment au chapitre de la médiation et de l’arbitrage. D’après notre expérience, ces méthodes sont plus rapides et moins coûteuses, et conduisent à une entente qui est bénéfique à toutes les parties.
Bien que l’Office assume un certain nombre de responsabilités à l’égard du transport ferroviaire, aujourd’hui, mes propos cibleront principalement les quatre éléments de notre mandat ferroviaire qui sont les plus susceptibles d’intéresser ce Comité.
Je parlerai d’abord des certificats d’aptitude. Quand une compagnie de chemin de fer souhaite construire ou exploiter un chemin de fer de marchandises ou de passagers relevant de la compétence fédérale, elle doit d’abord déposer une demande auprès de l’Office en vue d’obtenir un certificat d’aptitude. L’Office veille à ce que les compagnies de chemin de fer de compétence fédérale détiennent le niveau d’assurances nécessaire pour commencer et continuer à exploiter un service ferroviaire au Canada.
La Loi sur la sécurité et l’imputabilité en matière ferroviaire exige des niveaux d’assurance appropriée, qui sont déterminés selon le type et le volume de marchandises dangereuses que les compagnies de chemin de fer transportent annuellement. L’Office est en relation avec les compagnies de chemin de fer afin que ces dernières se préparent à satisfaire aux nouvelles exigences en matière d’assurances qui entreront en vigueur quand cette loi entrera en vigueur. L’Office est tout à fait prêt à administrer ces exigences afin de voir à ce que les compagnies de chemin de fer maintiennent en tout temps la couverture d’assurance responsabilité minimum pertinente.
[Français]
Le deuxième rôle de l'Office concerne le recouvrement des coûts en cas d’incendie d'origine ferroviaire. En vertu de la Loi sur la sécurité ferroviaire, les gouvernements provinciaux et municipaux peuvent présenter une demande à l’Office en vue de récupérer les dépenses qui ont été raisonnablement engagées lors d'interventions à l'égard d'un incendie lorsque, de l'avis du demandeur, l'incendie a résulté de l'exploitation d'un chemin de fer par une compagnie de chemin de fer. À ce jour, nous n’avons reçu aucune demande en vertu des dispositions relatives aux incendies.
[Traduction]
Le troisième mandat concerne les différends entre les compagnies de chemin de fer, les gouvernements provinciaux ou municipaux en cas de déplacement de lignes de chemin de fer ou de changement d’itinéraire du trafic ferroviaire dans des zones urbaines. Ces pouvoirs ne peuvent toutefois être exercés que lorsque certaines conditions sont remplies, entre autres la détermination par l’Office que le déplacement ou le changement d’itinéraire n’entraînera aucun frais net pour la compagnie de chemin de fer. L’Office n’a reçu aucune demande en vertu de cette loi depuis les années 1980.
[Français]
Le quatrième mandat relatif au transport ferroviaire concerne les franchissements ferroviaires et la répartition des coûts.
La construction ou la reconstruction d'un franchissement ferroviaire peut être négociée entre la compagnie de chemin de fer et d'autres parties. Si les parties ne réussissent pas à s'entendre, elles peuvent demander à l'Office de trancher. L'Office joue également un rôle quand les parties ne s'entendent pas quant à la répartition des coûts de construction, de modification ou d'exploitation d'un ouvrage ferroviaire. Si les parties ne parviennent pas à s'entendre quant à la répartition des coûts, elles peuvent renvoyer l'affaire à l'Office, avant, durant ou après les travaux de construction ou de modification de l'ouvrage ferroviaire, afin de régler le différend.
[Traduction]
Comme vous le voyez, l’Office des transports du Canada assume différentes responsabilités relativement au réseau de transport ferroviaire de compétence fédérale. C'est un mandat que nous abordons avec sérieux; nous nous acquittons de ce travail avec fierté, tous les jours, au nom des Canadiens.
Merci, madame la présidente.
Nous serons heureux de répondre à toutes vos questions.
:
Merci beaucoup, madame la présidente, et merci à tous les membres du Comité. Je tiens à vous remercier d’avoir invité le Bureau de la sécurité des transports du Canada à comparaître aujourd’hui.
Je suis accompagnée de deux collègues de très grande expérience. À ma droite, M. Jean Laporte, qui est notre administrateur en chef des opérations et, à ma gauche, M. Kirby Jang, qui est notre directeur des enquêtes pour le rail et les pipelines.
Étant donné que le temps dont nous disposons est plus court que prévu, nous avons cru qu'il serait plus efficace de vous remettre à l'avance notre déclaration liminaire originale dans sa forme longue où il est question de qui nous sommes et de ce que nous faisons. J'espère que ce document a bel et bien été distribué.
Je vais maintenant tenter de vous brosser les grandes lignes de certaines mises à jour qui ont été faites.
L'outil le plus puissant dont dispose le Bureau de la sécurité des transports du Canada pour faire progresser la sécurité des transports est la capacité que nous avons de formuler des recommandations à l'intention des organismes de réglementation et de l'industrie, notamment dans des cas importants où nous avons repéré un risque systémique sérieux qui n'aurait pas été atténué adéquatement.
Ces recommandations sont formulées par les plus hauts échelons de notre organisation et elles ont un poids considérable. Aux termes de la Loi sur le Bureau canadien d'enquête sur les accidents de transport et de la sécurité des transports, le ministre concerné a 90 jours pour dire si son ministère va tenir compte de ces recommandations et, le cas échéant, comment il entend procéder.
[Français]
Depuis sa création en 1990, le Bureau de la sécurité des transports a publié 144 recommandations visant à améliorer la sécurité ferroviaire. Le BST n'en perd aucune de vue. Nous étudions les réponses initiales et en faisons le suivi. Par ailleurs, nous procédons à une réévaluation annuelle, et ce, jusqu'au constat d'un progrès suffisant pour supprimer le risque ou le réduire considérablement.
[Traduction]
Cela peut prendre du temps, mais au fil des ans, nous avons affiché un bon bilan de réussite. Parmi les 144 recommandations sur le transport ferroviaire, le Bureau a jugé que 126 d'entre elles, soit presque 88 %, avaient obtenu des réponses entièrement satisfaisantes.
À l'heure actuelle, 18 de nos recommandations en suspens sur la sécurité ferroviaire requièrent une action de la part de l'organisme de réglementation et de l'industrie. Nous avons récemment terminé et publié nos réévaluations annuelles pour la plupart d'entre elles. Elles portent sur tous les aspects, allant de l'emplacement de clôtures le long des chemins de fer à la réduction de possibilités d'intrusions, en passant par la mise en œuvre de défenses physiques visant à réduire les erreurs humaines, le respect des indications des signaux et, bien entendu, les résultats de notre enquête sur l'accident de Lac-Mégantic, pour ne nommer que ceux-là.
Or, parfois, Transports Canada met beaucoup de temps à appliquer nos recommandations. Par exemple, en 2001, le Conseil a recommandé que Transports Canada « accélère la promulgation du nouveau règlement sur les passages à niveau », un dossier sur lequel le ministère travaillait déjà depuis plus de 10 ans à ce moment-là. Ce n'est que vers la fin de 2014 que le nouveau règlement sur les passages à niveau a été mis en œuvre.
[Français]
Voilà pourquoi le BST a commencé à publier une liste de surveillance, il y a quelques années. Cette liste expose les enjeux qui, selon nous, présentent les plus grands risques pour le système de transport au Canada.
[Traduction]
Pour l'instant, notre liste de surveillance comporte quatre enjeux qui touchent le transport ferroviaire : la sécurité aux passages à niveau ferroviaires, le transport de liquides inflammables par rail, le respect des indications des signaux ferroviaires, les enregistreurs vidéo et de la parole à bord des locomotives.
Il y a aussi un cinquième enjeu, qui touche non seulement le rail, mais aussi d'autres modes de transport, notamment le transport maritime et aérien. Il s'agit de la gestion de la sécurité et de la surveillance réglementaire.
Notre dernière liste de surveillance remonte à 2014, et nous préparerons une mise à jour avant la fin de 2016.
En terminant, nous vous sommes reconnaissants de l'attention que vous portez à la sécurité ferroviaire, et nous vous remercions de nous avoir invités ici aujourd'hui pour prendre part à ces discussions. Nous espérons que notre présence contribuera à éclairer votre travail. Plus précisément, nous estimons en toute déférence qu'il y a deux domaines où le Comité pourrait intervenir. Premièrement, il faut un processus réglementaire accéléré quand vient le temps de mettre en œuvre des règlements liés aux mesures de sécurité. Deuxièmement, le Comité pourrait faire un suivi pour s'assurer que Transports Canada répond entièrement aux problèmes de surveillance réglementaire soulevés par le vérificateur général et relevés dans le cadre de nos propres enquêtes, surtout après la tragédie de Lac-Mégantic.
Merci.
Je suis maintenant prête à répondre aux questions.
:
Dans les modes de transport aérien et maritime, de nombreux exploitants sont tenus d'avoir des enregistreurs de la parole à bord. Pour l'instant, rien ne les oblige à installer des enregistreurs vidéo, mais certains exploitants le font déjà. Ce matériel n'est pas obligatoire pour le mode de transport ferroviaire. Aucun règlement n'exige l'installation d'enregistreurs vidéo ou de la parole, mais le BST a recommandé dans le passé que ces deux types d'enregistreurs soient installés.
De notre point de vue, il est absolument essentiel de découvrir ce qui s'est passé et d'en connaître les causes. Dans certains cas, les membres de l'équipage perdent la vie. Songeons, par exemple, au déraillement du train 92 de VIA Rail, à Burlington, qui a causé la mort tragique des trois membres de l'équipage. Nous avons fait de notre mieux pour en dégager les causes, mais sans un équipage et sans des enregistreurs vidéo ou de la parole, nous avons eu beaucoup de mal à déterminer ce qui s'était passé.
C'est donc un aspect à prendre en considération. Ces enregistreurs se sont révélés très utiles dans les enquêtes sur les accidents. Par ailleurs, madame la présidente, nous estimons que l'utilisation d'enregistreurs vidéo et de la parole dans tous les modes de transport — et, plus particulièrement, dans le cas qui nous intéresse, à savoir le transport ferroviaire — peut grandement aider les compagnies ferroviaires à relever les dangers dans le cadre de leurs exploitations et à prendre des mesures avant qu'un accident survienne, à condition que ces enregistreurs soient utilisés dans le contexte d'un système de gestion de la sécurité proactive et non punitive.
:
En ce qui concerne votre dernière question, je ne pense pas que nous soyons en mesure de déterminer s'ils ont les ressources ou les compétences nécessaires.
Ce que je peux vous dire, c'est que s'il survient un accident aérien — puisqu'il s'agit vraiment du seul chevauchement avec ces organismes —, c'est nous qui, selon toute vraisemblance, mènerons l'enquête. Par contre, nous contribuerons à toute enquête que ces organismes pourraient avoir lancée pour leurs besoins internes, parce qu'ils veulent évidemment savoir, à certains égards, ce qui a mal tourné. Nous collaborerons avec ces organismes, mais au bout du compte, ce sera notre enquête.
Dans le cas d'un accident militaire, nous ne nous en mêlons pas, à moins qu'il y ait une composante civile.
Monsieur Laporte.
:
Il est très difficile de donner une réponse générale à cette question sans examiner les détails, parce qu'il y a des milliers de passages à niveau au Canada.
Environ le tiers d'entre eux sont des passages à niveau contrôlés, dotés de barrières, de cloches et de sifflets. Bon nombre d'entre eux sont ce qu'on appelle des passages à niveau « passifs ». Il faudrait donc que je creuse un peu plus, que j'examine les statistiques concernant chaque passage à niveau et que je détermine où ces accidents ont eu lieu — dans les grandes municipalités ou sur les routes rurales —, avant de pouvoir généraliser quoi que ce soit.
La sécurité des passages à niveau est un des enjeux qui figurent dans notre liste de surveillance. À l'origine, le problème tenait à l'absence d'un règlement sur les passages à niveau. Il y avait des lignes directrices à l'intention des municipalités, des administrations routières et des compagnies ferroviaires. Nous avons été très heureux lorsque Transports Canada a mis en oeuvre, en 2014, le nouveau règlement sur les passages à niveau.
Au cours des prochaines années, aux termes de ce règlement, tous les passages à niveau devront être réévalués pour veiller à ce qu'ils respectent les nouvelles dispositions en la matière et qu'ils soient aussi sécuritaires que possible. En tout cas, si des problèmes se posent, nous espérons qu'ils seront réglés par l'administration routière, la compagnie de chemin de fer et Transports Canada, qui en assure la surveillance.
Vouliez-vous ajouter quelque chose, Kirby?
:
Je doute que les collectivités se réjouissent de devoir attendre la réponse.
Dans votre enquête sur la tragédie de Lac-Mégantic, vous avez dressé une liste incroyable de violations commises par la compagnie ferroviaire MMA, notamment un train parti à la dérive, des lacunes de sécurité en matière de formation, de surveillance et de pratiques opérationnelles, l'absence de consultation des employés dans le cadre des évaluations des risques, les problèmes à gérer le matériel, les problèmes liés aux opérations télécommandées, les problèmes de conformité aux règles, les problèmes relatifs à la gestion de la fatigue et le manque d'investissement dans l'infrastructure et l'entretien.
Je me demande si vous avez observé une récurrence de problèmes, du fait que Transports Canada permet des exemptions qui donnent lieu à des incidents. Cela semble être le cas dans l'accident survenu à Lac-Mégantic, puisqu'il y avait une exemption concernant l'obligation d'avoir deux employés sur le terrain. Avez-vous décelé une récurrence qui, selon vous, justifierait la révision du pouvoir d'accorder des exemptions?
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Si j'en juge par mon expérience dans le domaine de l'assurance, nous avons ici affaire à une question d'exposition: plus les trains sont nombreux et longs, plus les probabilités que des accidents surviennent sont élevées.
Un thème qui m'a traversé l'esprit pendant les divers témoignages est qu'il semble y avoir un déséquilibre entre l'approche reposant sur les systèmes de gestion de la sécurité et l'approche réglementaire à l'égard du maintien de la sécurité. Nous pouvons prendre un élément comme la fatigue du conducteur, dont la gestion a été intégrée aux systèmes de gestion de la sécurité et, dans certains cas, reléguée aux négociations collectives, en fait. Nous avons entendu dire de certaines des unités de négociation qu'elles aimeraient que la réglementation traite la question, car certaines distorsions contribuent à la fatigue de l'équipage et, par le fait même, au risque d'accidents.
Je m'en sers comme exemple pour demander si, de votre point de vue, nous avons trouvé le bon équilibre entre les systèmes de gestion de la sécurité qui reposent sur les évaluations des risques, dont vous avez déjà dit qu'ils pouvaient ne pas être fiables, et la réglementation susceptible d'être très prescriptive, mais en ce qui concerne la sécurité.
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Merci, madame la présidente.
Je vous remercie beaucoup d'être ici. J'ai beaucoup de questions à vous poser, mais nous ne disposons pas de beaucoup de temps, malheureusement. Vous comprendrez qu'en tant que député de la région de Lac-Mégantic, je voudrais discuter de beaucoup de choses avec vous.
Tout d'abord, j'aimerais parler de crédibilité. J'ai noté, lors de votre présentation, que la crédibilité de votre organisation était très importante. À Lac-Mégantic, on vit présentement un problème de confiance envers l'ensemble des instances qui concernent la sécurité ferroviaire.
À la suite de l'analyse des recommandations qu'il avait émises relativement à la tragédie de Lac-Mégantic, le Bureau de la sécurité des transports a-t-il pensé à communiquer avec la communauté de Lac-Mégantic pour faire part de l'état d'avancement des recommandations et des réponses reçues?
:
En fait, il reste quatre recommandations relatives à l'accident à Lac-Mégantic. Il m'est impossible d'en hiérarchiser une par rapport à l'autre.
Tout d'abord, il faut que les wagons-citernes qui transportent les liquides inflammables, comme le pétrole brut, soient plus robustes. On sait que les règlements sont en vigueur, mais l'échéancier nous inquiète, parce qu'on pourrait devoir attendre jusqu'en 2025 avant que tous les wagons qui ne respectent pas les normes ne soient retirés.
La deuxième recommandation concerne l'analyse de risque. Nous attendons de voir si cela sera vraiment efficace.
Le troisième groupe de recommandations concerne la prévention et les moyens d'empêcher que les wagons ne partent à la dérive.
La quatrième recommandation porte sur la surveillance par Transports Canada.
Je ne peux pas vous dire qu'une recommandation est plus importante que l'autre. Elles sont toutes importantes, puisque c'est par un ensemble de mesures que nous allons réduire le risque d'un autre accident comme celui de Lac-Mégantic.
:
Je vais répondre à cette question.
Comme vous le savez, l'ordre préventif no 36 a été délivré récemment. Il a apporté un certain nombre d'améliorations auxquelles les municipalités et les entreprises ferroviaires ont travaillé ensemble.
Cependant, c'est l'expéditeur — la personne responsable du transport des marchandises dangereuses au titre de la Loi sur le transport des marchandises dangereuses — qui évalue les marchandises. Il applique divers tests et critères pour déterminer si des marchandises ou un fret précis sont considérés comme dangereux. Il existe neuf catégories de marchandises dangereuses. Il revient à l'expéditeur de déterminer si ce qu'ils transportent répond ou non aux critères des marchandises dangereuses.
Une fois que ces critères ont été satisfaits et que l'expéditeur a déterminé qu'il s'agit bel et bien de marchandises dangereuses, il doit décider du contenant qu'il convient d'utiliser pour les transporter, s'assurer que ce contenant soit bien étiqueté et veiller à ce que les documents d'expédition adéquats soient préparés.
En outre, certaines marchandises dangereuses, comme un certain nombre de liquides inflammables, requièrent l'élaboration d'un plan d'intervention d'urgence.
La loi et la réglementation prévoient donc un processus complet et une série d'exigences pour le déterminer.
:
Merci. Je suis contente de vous revoir.
Dans son rapport de l’automne 2013, le vérificateur général a exprimé de graves préoccupations concernant un vaste éventail de faiblesses dans le régime d’inspection et d’application de la loi, notamment les constatations d’inspections qui ne sont pas documentées de façon convenable ou constante, le piètre suivi de la conformité à la suite des inspections, l’échec des mesures d’application, l’insuffisance de la formation en matière d’application, l’échec de la surveillance qui permettrait de garantir l’application de la loi et l’absence de formation en évaluation du risque.
Le Bureau de la sécurité de transports, les travailleurs du rail, les inspecteurs et les collectivités qui ont soumis des mémoires ont tous dit la même chose. La confiance aveugle dans les audits des documents plutôt que dans les inspections sur le terrain est préoccupante pour tous.
Que fait le ministère en réponse à ces préoccupations?
:
Plusieurs rapports utiles et précieux comportant de l’information variée ont contribué à améliorer notre programme. Le rapport de l’automne 2013 du vérificateur général se concentrait sur la documentation et portait aussi sur d’autres aspects.
Il s’agit d’aspects — alors que nous répondions aux événements tragiques de Lac-Mégantic — que nous avons pu incorporer dans les changements que nous apportions à nos façons de réagir.
Les rapports qui ont été publiés se sont fondés là-dessus — aussi bien les recommandations provisoires que le rapport final du Bureau de la sécurité des transports. Nous avons aussi des audits internes que vous avez, je crois, mentionnés, et ces audits vont aussi en partie dans ce sens.
Nous avons adopté une démarche très globale, ces deux ou trois dernières années, pour examiner tous ces éléments ainsi que la façon dont le programme en soi peut être amélioré, la façon dont la formation de nos inspecteurs peut être améliorée, et la façon dont on peut mieux s’occuper du suivi et de la documentation.
Certaines de ces choses ont des solutions immédiates. D’autres se fondent sur des bases de données et l’obtention de meilleures données de la part des compagnies ferroviaires, etc., que nous pouvons utiliser pour analyser les tendances. Certaines choses ont été mises en place, et nous avons pour toutes ces choses des plans d’action de gestion qui sont très avancés. La plupart des éléments des plans d’action ont été réalisés.
:
Je ne sais pas si cela répond à ma question, mais je vous remercie.
J’examine avec grand soin toutes les dispositions réglementaires et législatives liées à la sécurité ferroviaire, et je dois dire qu’elles sont parmi les plus étranges que j’ai vues dans le secteur industriel.
Il y a deux aspects à cela, et bien des gens en ont parlé. On parle de la « conformité à la réglementation », et c’est l’introduction des règles de l’industrie manufacturière. Il semble que dans une grande mesure, ce n’est pas le gouvernement qui assume le rôle d’élaboration de la réglementation, de l’inspection et de l’application, mais plutôt les sociétés qui conçoivent les règles puis cherchent les exemptions.
Le dernier comité parlementaire a recommandé que Transport Canada divulgue publiquement toutes les exemptions aux règlements de sécurité, y compris la justification du ministère.
Est-ce que le ministère le fait?
:
Dans un premier temps, — et Mme Diogo voudra peut-être ajouter quelque chose —, il faut savoir que nous avons un système de gestion de la sécurité très nouveau et beaucoup plus robuste, rigoureux et normatif que ce que nous avions il y a un peu plus d'un an. Nous sommes en train de le mettre en oeuvre et d'analyser les répercussions de ces changements. Par exemple, la compagnie de chemin de fer devra s'assurer de l'efficacité de ses propres processus, etc.
Pour savoir si notre système de gestion de la sécurité est efficace, nous allons procéder à des vérifications complètes, nous pencher sur ces types de mesures, les comparer, puis établir un équilibre entre les règlements normatifs et les règlements axés sur le rendement, ainsi que les exigences plus générales auxquelles se conforment les compagnies en vertu du Règlement sur le système de gestion de la sécurité ferroviaire.
En fait, ce sera probablement un examen continu. Nous devons déterminer quelles sont les responsabilités que devraient assumer les compagnies de chemin de fer et, comme l'ont fait remarquer d'autres membres du Comité, il revient au ministère de s'assurer que les compagnies ferroviaires s'acquittent bien de leurs responsabilités.
À la lumière des vérifications du système de gestion de la sécurité que nous effectuerons, nous constaterons probablement qu'il y a des secteurs dans lesquels la plupart des compagnies ferroviaires sont plus faibles et, à ce moment-là, nous déterminerons si nous devons apporter des modifications au règlement en conséquence ou si nous devons plutôt être plus normatifs en imposant d'autres exigences.
Selon moi, ce sont des choses en constante évolution.
:
Voilà une autre de ces situations où on demande le pardon plutôt que la permission.
Merci, madame la présidente.
Merci à vous tous d'être ici cet après-midi.
J'ai deux petites questions. La première concerne la planification des interventions en cas d'urgence, particulièrement à l'échelle municipale. En tant qu'ancien maire pendant près de 14 ans, je sais que nous avons eu quelques démêlés avec Transports Canada relativement à notre processus de planification d'urgence. Soit dit en passant, nos contacts étaient toujours positifs.
Dans ce cas, surtout en ce qui concerne la formation ferroviaire, les protocoles et ce genre de choses, Transports Canada a-t-il demandé aux premiers intervenants locaux, aux municipalités, etc., de faire partie intégrante de leur équipe? Le ministère a-t-il communiqué ses protocoles en matière d'intervention d'urgence et de formation continue, de manière à être plus préventif que réactif?
:
Si je puis me permettre, je dirais que le Groupe de travail sur les interventions d'urgence qui a été établi se concentre principalement sur le transport des matières dangereuses. Il se penche notamment sur les types de liquides inflammables, la formation dont les premiers intervenants ont besoin, les types de centres de commandement des interventions nécessaires, ainsi que les protocoles de commandement immédiat et communication et tout ce qui peut être utile dans le cadre des interventions d'urgence.
Le Groupe de travail regroupe tous ceux qui, selon nous, avaient un rôle à jouer ou un impact, c'est-à-dire les compagnies de chemin de fer, les intervenants en cas d'urgence qui ont été embauchés par les transporteurs et d'autres, les municipalités, les pompiers, les associations de chefs de pompiers, les pompiers volontaires autochtones et beaucoup d'autres. Ils ont travaillé pendant un an et demi à l'élaboration d'une série de recommandations visant à améliorer l'ensemble du système d'intervention.
Leur travail a abouti à quelque 33 recommandations, dont plus d'une douzaine ont déjà été mises en oeuvre. Je pense qu'ils vont se rendre à 40. Nous envisageons sérieusement d'y donner suite le plus rapidement possible.
Je pense qu'il y a énormément de travail à faire en vue d'améliorer la situation, et ce travail nécessite la collaboration de tous les intervenants dans le cadre du continuum d'intervention. Je peux vous donner plusieurs exemples.