Merci beaucoup, madame la présidente, et merci aussi aux membres du Comité de m’avoir invité à témoigner devant vous ce matin. C’est pour moi un honneur d’être ici pour participer à la discussion sur la Loi sur la protection de la navigation.
Comme on vous l’a dit, je m’appelle David Marshall et je suis le fondateur et directeur général du Fraser Basin Council, organisme sans but lucratif fondé en 1997 qui a pour mandat de promouvoir la viabilité du bassin du Fraser et du reste de la Colombie-Britannique.
Au début de ma carrière, alors que j’étais un jeune ingénieur professionnel, je faisais du contrôle de la qualité de l’eau pour le compte de la Commission mixte internationale sur le St-Laurent. C’est à cette époque que j’ai découvert la Loi sur la protection des eaux navigables. Je me suis familiarisé davantage avec cette mesure législative lorsque j’ai participé au processus canadien d’évaluation environnementale entre 1978 et 1990. Cette loi qui, comme vous le savez, était l’une des plus anciennes au Canada, visait à faire en sorte que les voies navigables commerciales et récréatives du Canada soient protégées contre tous les travaux susceptibles de nuire à la navigation.
Les modifications qui sont entrées en vigueur en 2014 portaient surtout sur 162 des voies navigables commerciales et récréatives les plus fréquentées au Canada. Dans le cadre de ce processus d’évaluation, il y a de bonnes raisons de discuter de la portée de la loi et de déterminer si elle devrait s’appliquer à plus grande échelle aux rivières, aux lacs et aux voies navigables au Canada.
Je suis ravi de voir que le public a la possibilité de formuler des commentaires et je vais laisser aux autres le soin de présenter des perspectives sur cette question primordiale. J’aimerais souligner l’importance de faire en sorte que toute modification qu’il est proposé d’apporter à la loi respecte le titre et les droits autochtones dans le cadre de ce processus.
Mes remarques d’aujourd’hui portent sur le Fraser, un des fleuves qui se trouvent sur votre liste d’inclusion, et un problème futur pressant. Le Fraser fait partie des 62 fleuves et rivières qui figurent actuellement à l’annexe de la Loi. C’est une voie navigable cruciale pour la navigation commerciale et récréative et elle est très fréquentée. De ses eaux d’amont dans les Rocheuses jusqu’à son embouchure dans le détroit de Géorgie, le Fraser fait près de 1 400 kilomètres de longueur. Les communautés des Premières Nations l’empruntent et s’établissent sur ses rives depuis plus de 10 000 ans, ce qui témoigne de ses attributs durables.
Aujourd’hui, le Fraser demeure un fleuve vivant et dynamique tout en étant désigné comme l’une des rivières du patrimoine canadien. Il héberge des populations mondialement importantes de saumon du Pacifique et d’esturgeon, et il appuie les secteurs des pêches commerciales et récréatives autochtones de la Colombie-Britannique, le transport du bois et des produits forestiers et d’autres ressources naturelles, ainsi que des opérations dans le port de Vancouver, qui lie le Canada à ses partenaires commerciaux de la côte du Pacifique. Comme il a été mentionné dans un rapport de 2014 de la Chambre de commerce de Richmond, le port de Vancouver est le plus grand port au Canada, et le plus grand en tonnes d’exportations en Amérique du Nord.
Les opérations portuaires sur le Fraser rivalisent avec celles sur la voie maritime du St-Laurent, tant en fait de tonnes d’exportations que d’emplois. Le bassin entier du Fraser, qui est le cinquième bassin au Canada, couvre une zone de 238 000 kilomètres carrés, soit la taille de la Californie. Deux Britanno-Colombiens sur trois y habitent et plus de 50 % de la population provinciale vit dans des collectivités des basses terres continentales et du bas Fraser.
La menace qui pèse sur cette région, qui aurait des conséquences importantes sur la navigation et sur laquelle je souhaite attirer votre attention aujourd’hui, est le risque d’inondations. Les basses terres continentales de la Colombie-Britannique font face à deux menaces majeures d’inondations: celles qui sont associées aux crues printanières du Fraser et les inondations côtières pendant les marées de tempêtes hivernales.
Il y a neuf ans, au printemps de 2007, je me souviens d’avoir été très préoccupé par les reportages sur la montée rapide du niveau du Fraser. Cette année-là, le manteau neigeux était anormalement haut, le temps était très doux, et la fonte des neiges était rapide, et on prévoyait de la pluie. Tout le monde s’inquiétait des brèches dans les digues.
On a fait des investissements considérables dans des travaux urgents d’atténuation des inondations pour éviter des conséquences socioéconomiques importantes. Fort heureusement, on l’a échappé belle puisque les eaux de ce puissant fleuve sont venues à un mètre de passer par-dessus les digues. Ce fut vraiment un rappel à l’ordre important pour nous tous. Il faut apprendre à planifier bien à l’avance et à investir judicieusement au lieu de réagir dans les jours et les semaines qui précédent la montée des niveaux d’eau pendant la crise.
Ensuite, comme nous le savons, il y a eu les inondations majeures de 2013 en Alberta. La province a essuyé des pertes énormes au plan économique: en effet, les pertes de biens inassurables se sont élevées à 4 milliards de dollars tandis que les pertes totales se sont chiffrées à environ 6 milliards de dollars.
Les basses terres continentales de la Colombie-Britannique sont exposées à une menace d'inondation considérable. La région a subi d'importantes inondations à deux reprises déjà dans l’histoire recensée, soit en 1894 et en 1948, à l'époque où la population était limitée. Aujourd'hui, 300 000 personnes vivent dans les zones de plaines inondables des basses terres continentales, où l'on trouve beaucoup d'infrastructures à risque, dont une bonne partie appuie la navigation sur le fleuve. Cela aurait donc une incidence sur toute la région, la province et le pays.
Au cours des deux dernières années, le Fraser Basin Council a facilité la première phase d'une stratégie de gestion collective des inondations dans les basses terres continentales. L'initiative rassemble 43 partenaires financiers des secteurs public et privé, ce qui est sans précédent. Cela comprend, entre autres, le gouvernement du Canada, la province de la Colombie-Britannique et chaque municipalité de la région.
Les travaux de la première phase ont été achevés au printemps dernier. Je vous ai apporté quelques rapports à ce sujet.
Nous savons maintenant qu'il y a un risque croissant d'inondations dans les basses terres continentales de la Colombie-Britannique, à la fois sur le plan de la fréquence et de l'ampleur des inondations, en raison de la hausse du niveau de la mer et d'autres répercussions prévues des changements climatiques. S'il devait y avoir une inondation importante du fleuve Fraser ou des zones côtières d'ici 2100, cela entraînerait des pertes estimatives de 20 à 30 milliards de dollars, ce qui pourrait être le plus grand désastre économique de toute l'histoire du Canada. Une protection accrue s'impose donc.
Selon une évaluation récente menée par l'inspecteur provincial des digues durant la première phase, 71 % des digues évaluées dans les basses terres continentales sont susceptibles d'échouer à la suite d'un débordement attribuable à une inondation importante du fleuve Fraser ou des zones côtières. Seuls 4 % des segments de digues évaluées remplissent les normes provinciales actuelles pour la hauteur des crêtes de digues, notamment l'exigence d'un dégagement de 0,6 mètre au-dessus du niveau des eaux en cas de crue nominale.
Nous connaissons le problème et la gravité des conséquences. Nous travaillons maintenant à trouver une solution.
La deuxième phase de la stratégie est déjà en cours et elle permettra d'intégrer, d'ici 2018, des options dans un plan d'action régional en matière d'inondations, y compris une proposition de partage des coûts. Ce travail n'est possible que grâce aux efforts de collaboration des gouvernements fédéral et provincial, des administrations locales et des gouvernements des Premières Nations, de concert avec divers participants du secteur privé et non gouvernemental, notamment le port du Grand Vancouver et l'association des exploitants de quais.
Il s'agit d'un processus qui est, selon nous, unique en son genre au Canada, parce qu'il amène tous les intervenants à travailler ensemble de façon proactive.
Au Fraser Basin Council, nous travaillons depuis longtemps dans le domaine de la gestion intégrée des inondations et nous sommes honorés de faciliter et de gérer un processus qui protégera ce corridor essentiel de transport et de navigation.
Le gouvernement du Canada a été un partenaire dans la première phase des travaux et, la semaine dernière, AINC nous a informés de son intention de demeurer un partenaire tout au long de la deuxième phase. Comme nous croyons à la pleine collaboration et à l'intervention proactive, nous encourageons Transports Canada et d'autres ministères fédéraux à participer à ce processus afin de contribuer à l'élaboration d'options de protection contre les inondations.
Nous reconnaissons que tout changement proposé à l'infrastructure de protection contre les inondations sera assujetti à la Loi sur la protection de la navigation et devra en respecter l'intention.
Le leadership proactif à l'égard de la résolution de problèmes sera d'une valeur inestimable pour établir un plan d'action solide en matière d'inondations.
Je vous remercie de votre temps, et je répondrai volontiers à vos questions.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
Ce matin, je n'ai pas eu l'occasion de parler de ma motion demandant la suspension de nos travaux jusqu'à ce que le ministre des Transports soumette ses propres modifications au projet de loi. Cela rendrait nos travaux beaucoup plus efficaces, beaucoup plus fonctionnels, et cela nous empêcherait de dépenser l'argent des contribuables pour rien.
Monsieur Marshall, je vous remercie beaucoup d'avoir accepté de témoigner devant le Comité. C'est tout à votre honneur.
Il faut dire que c'est la deuxième réunion pour laquelle nous tentons de recevoir des témoins et que ceux-ci ne répondent pas à notre demande. Cela démontre le peu d'intérêt des organisations à venir témoigner dans le cadre de cette étude, parce qu'on ne trouve rien à dire. Il n'y a absolument rien à dire par rapport aux attentes que le ministre a signifiées au Comité. Il n'y a rien à dire, parce que les modifications qui ont été apportées en 2012 par le gouvernement précédent font l'affaire des gens qui ont à travailler avec la Loi sur la protection de la navigation. Je trouve que se réunir avant de connaître les modifications souhaitées est une perte de temps.
J'ai même eu l'occasion, pendant la dernière séance, d'entendre mes collègues d'en face dire, à plusieurs reprises, que les modifications n'étaient pas écrites d'avance, que le ministre n'avait pas d'attentes et qu'on voulait entendre les témoins pour savoir ce qu'on allait dire. Encore une fois, ce n'est pas ce qui est dans la lettre de mandat du ministre. On y trouve plutôt ceci:
Travailler avec le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne afin de revoir les modifications à la Loi sur les pêches et à la Loi sur la protection des eaux navigables apportées par le précédent gouvernement, réinstaurer les protections éliminées et intégrer des mécanismes de protection modernes.
Sur le site même du ministère des Transports, on peut lire ceci:
Le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne ainsi que le ministre des Transports ont demandé au Comité permanent des pêches et des océans et au Comité permanent des transports, de l'infrastructure et des collectivités du Parlement d'examiner les modifications récentes à la Loi sur les pêches et à la Loi sur la protection des eaux navigables et d'écouter l'opinion des Canadiens.
On veut donc pouvoir modifier les choses et revenir en arrière.
Qui plus est, la lettre que nous ont envoyée le ministre des Transports et le ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne est très claire:
Dans le cadre du mandat que nous a confié le premier ministre, on nous a demandé d'examiner ensemble les modifications apportées par le gouvernement précédent [...] en vue de rétablir les protections éliminées et d'y intégrer des mécanismes de protection modernes.
Madame la présidente, si ce n'est pas dicter les résultats et les conclusions des travaux de notre comité, qu'est-ce que c'est? Je ne vois pas comment le ministre aurait pu s'y prendre autrement pour dire à notre comité de défaire ce que le gouvernement précédent a mis en place, de le détruire et d'étudier une façon de faire. Tous les témoins que nous avons entendus — la majorité d'entre eux, pour être plus exact — nous ont confirmé que...
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Avec tout le respect que je vous dois, madame la présidente, je souligne que sur le site du gouvernement du Canada, on dit ce qui suit:
Le gouvernement du Canada a promis d'examiner les modifications récentes apportées à la Loi sur la protection des eaux navigables, de réinstaurer les protections éliminées et d'intégrer des mécanismes de protection modernes.
Il me semble évident que le gouvernement a déjà fait son nid, malgré tous les beaux propos, toute la bonne volonté et toutes les excellentes questions posées par mes collègues aux témoins qui ont comparu devant nous. Nous avons effectivement réussi à aborder des points très intéressants, qui peuvent aider le ministre à prendre des décisions.
Or le ministre a déjà fait son choix. Le gouvernement a déjà fait son nid. Pour moi, il est absolument essentiel que nous nous arrêtions et que nous prenions un moment pour laisser le ministre faire son propre travail. Il faudrait qu'il nous dise alors lui-même quels sont les changements.
Comme je l'ai lu plus tôt, « le gouvernement du Canada a promis d'examiner les modifications récentes apportées à la Loi sur la protection des eaux navigables ». Or que je sache, le Comité n'est pas le gouvernement.
On parle aussi de « réinstaurer les protections éliminées ». Pour mon collègue, cela indique déjà clairement que le ministre a l'intention de diriger le sens des travaux de notre comité.
Enfin, on parle « d'intégrer des mécanismes de protection modernes ». Deux des groupes que nous avons reçus la semaine dernière, soit l'Association canadienne de la construction et l'Association canadienne de pipelines d'énergie, ont été assez clairs à ce sujet. Ils ont dit que la loi avait permis de réaliser des travaux à moindres frais et d'améliorer la prévisibilité des échéanciers des travaux.
De quoi avons-nous besoin quand nous faisons des travaux dans nos communautés? Nous voulons pouvoir réaliser les travaux dans un délai raisonnable.
Auparavant, tout le monde se plaignait du fait que n'importe qui, à n'importe quelle étape, pouvait décider qu'un tout petit ruisseau servant uniquement d'eau de ruissellement lors de fortes pluies pouvait devenir une voie navigable.
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Absolument pas. Nous préférons éviter les tribunaux, dans la mesure du possible. C'est pourquoi j'ai insisté tout à l'heure sur l'importance de rassembler les gens dès le départ, d'essayer de respecter leurs divers intérêts, de chercher un terrain d'entente, de travailler ensemble à trouver des solutions pratiques et d'aller de l'avant.
Je vais vous donner un exemple qui concerne la navigation. Il y a quelques années, le risque de débordement du fleuve Fraser était omniprésent. Auparavant, nos stocks de saumon avaient commencé à disparaître. Les gens craignaient que les travaux d'excavation importants menés dans le fleuve pour enlever du gravier risquaient de détruire l'habitat. En effet, certains éléments de preuve leur donnaient à penser que ces travaux entraînaient la destruction de l'habitat essentiel du saumon. Par conséquent, le gouvernement provincial a imposé un moratoire à l'extraction de gravier dans le fleuve Fraser. Le ministère fédéral des Pêches et des Océans a appuyé cette décision. Ensuite, les politiciens locaux se sont mis à s'inquiéter, parce qu'ils estimaient que le lit fluvial commençait à augmenter, exposant ainsi les collectivités à un risque d'inondation.
Nous voulions savoir ce que nous pouvions faire. Nous avons donc rassemblé tous les principaux intervenants, y compris les collectivités des Premières Nations situées dans la plaine inondable. Nous leur avons demandé ce qu'il fallait faire pour assurer la sécurité, tout en tenant compte des divers intérêts, comme la navigation, la protection contre les inondations et la conservation du saumon.
Au final, nous avons élaboré une stratégie quinquennale de gestion du gravier, qui a été acceptée par les gouvernements fédéral et provincial ainsi que par les Premières Nations, afin de déterminer quand il est permis d'extraire du gravier dans le fleuve, en quelles quantités et à quel endroit, le tout dans l'optique de réduire au minimum les répercussions sur l'habitat du saumon.
Voilà un exemple classique où des gens unissent leurs efforts pour éviter les recours judiciaires et trouver une solution pratique. La plupart de nos travaux sont axés là-dessus.
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Monsieur Marshall, je dois vous féliciter grandement en raison des nombreux enjeux dont vous traitez et de la manière dont vous répondez aux questions. Vous semblez faire partie d'un organisme qui a pris le taureau par les cornes en ce qui concerne la durabilité du bassin hydrographique, la planification de l'amélioration, la qualité de l'eau, les poissons et leur habitat, la faune, le renforcement de la résilience des collectivités, les mesures de protection contre les inondations, etc. Vous méritez nos félicitations, parce que nous ne voyons pas toujours cette diligence raisonnable au sein des organismes. Ils dépendent des autres. Je tiens encore une fois à vous en féliciter.
J'aimerais creuser un peu plus la question du mécanisme, comme je crois que l'on fait MM. Fraser et Hardie. Monsieur Marshall, il s'agit, à défaut d'un meilleur terme, d'un mécanisme auquel peut participer votre organisme qui travaille extrêmement fort; cela peut être tant fédéral que provincial. Par exemple, je sais qu'en Ontario, en ce qui a trait aux bassins hydrographiques, nous avons des tribunaux, des tribunaux de révision, un processus dont s'occupe la province en vertu de la Loi sur le drainage, ainsi que les municipalités.
C'est bien honnêtement là où nous en sommes actuellement, parce qu'il semble toujours y avoir des détails à régler. Lorsqu'il y a des détails à régler et qu'il n'y a pas de processus en ce sens, la mesure législative est sans cesse modifiée en fonction du gouvernement en poste, comme nous en avons été témoins avec le précédent gouvernement. Voilà pourquoi le gouvernement actuel essaie de laisser tomber ce processus.
Croyez-vous qu'il serait approprié d'avoir un intermédiaire qui prendrait la forme d'un organisme, d'un ordre de gouvernement, d'un ministère, de l'Office des transports du Canada ou d'un processus délégué à une instance qui pourrait s'occuper de bon nombre de ces enjeux, particulièrement en ce qui a trait aux appels?
Avant de poursuivre ma réponse, je tiens à vous remercier de vos commentaires concernant notre organisme. C'est fort apprécié.
J'ai déjà parlé des tables sûres, mais le conseil d'administration de notre organisme regroupe des représentants fédéraux, provinciaux, locaux, des Premières Nations, du secteur privé et de la société civile. Un tel degré de participation est sans précédent au Canada. Ils siègent tous à la même table d'égal à égal, et ils profitent des compétences des autres. Je crois qu'au départ c'est ce qui explique pourquoi nous avons été en mesure de régler certaines questions très difficiles. Notre organisme fêtera ses 20 ans l'année prochaine, et j'ai de la difficulté à le croire. Nous avons réussi à régler des questions épineuses relativement à la durabilité non seulement dans le réseau hydrographique du fleuve Fraser, mais également ailleurs en Colombie-Britannique.
Il nous arrive de ne pas être en mesure de trouver une solution, et nous avons recours à un instrument juridique fédéral ou provincial ou, dans certains cas, les deux à la fois. J'aimerais rapidement vous donner un exemple. Je présume que certains d'entre vous ont déjà emprunté la route qui se rend à Whistler et sont passés à proximité de la mine Britannia. À une certaine époque, c'était le plus important problème de pollution en Amérique du Nord. Rien n'arrivait à vivre dans l'estran.
Nous voulions organiser les Jeux olympiques en 2010, mais cela aurait été une insulte et une honte pour le Canada. Nous avons donc regroupé tous les différents organismes de réglementation et nous nous sommes servis de leur instrument juridique respectif pour régler ce problème. Nous avons maintenant des gens de partout dans le monde qui se déplacent ici pour voir cette solution. Pour la première fois en 50 ans, nous avons du saumon rose dans le ruisseau Britannia. Ce résultat a été possible, parce que nous en avons saisi les instances supérieures au bon moment et non dès le départ.
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Madame la présidente, merci beaucoup. Je vous en suis reconnaissante.
Je tiens à me faire l'écho des commentaires de mes collègues ce matin; je vous remercie énormément de votre présence devant le Comité et de votre témoignage. Nous sommes ravis d'avoir l'occasion d'ajouter vos commentaires aux discussions que nous avons, même si nous croyons que les jeux sont peut-être déjà faits.
Lorsque la Loi a été modifiée en 2012 et même avant cela lorsque nous avons commencé à examiner la possibilité d'apporter ces changements en 2009, les consultations étaient insuffisantes. J'ai trouvé cela très curieux d'entendre le 16 juin les ministres , , , et annoncer qu'ils amorceraient des consultations sur la Loi sur la protection de la navigation. Or, lors de sa comparution devant le Comité il y a trois semaines, le ministre des Transports a affirmé que « nous ne précédons pas à des consultations formelles en ce moment ».
Je présume que c'est peut-être censé être les vastes consultations que le ministre ou le gouvernement ont dit qu'il manquait lorsque les changements ont été apportés par le précédent gouvernement. Or, nous constatons que les nombreux témoins que nous avons invités à participer aux consultations sont très peu enthousiastes à le faire. Ce que nous avons en fait entendu des gens qui ont pris le temps de venir témoigner devant le Comité, c'est que la Loi fonctionne et qu'elle atteint ses objectifs.
Je crois que même votre propre témoignage le confirme. Vous avez dit que de meilleurs mécanismes sont en place et que la Loi agit comme catalyseur en vue de regrouper les divers intervenants et d'avoir de telles conversations beaucoup plus tôt dans le processus.
J'aimerais aborder un aspect dont mon collègue d'en face à traiter, et c'est le processus de plaintes. Nous savons qu'il y a un mécanisme en place pour les particuliers. Premièrement, nous savons que le ministre a le pouvoir de protéger de nouveau des cours d'eau, si une collectivité le lui demande. Nous savons également qu'il y a un mécanisme en ce qui concerne le processus de plaintes, comme mon collègue l'a souligné.
Savez-vous si des plaintes ont dû suivre le processus qui est prévu dans la Loi depuis 2012, depuis que la Loi a été modifiée? Dans la négative, êtes-vous d'accord pour dire que la présence d'un mécanisme qui agit comme catalyseur en vue de regrouper les divers intervenants et d'avoir de telles conversations beaucoup plus tôt dans le processus fait en sorte qu'il y a moins de plaintes?