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Bonjour. Je vous remercie beaucoup de m'avoir invité à vous parler.
On m'a demandé de comparaître aujourd'hui pour discuter avec vous de la Banque de l'infrastructure du Canada et du Défi des villes intelligentes. C'est la deuxième fois que je comparais devant votre comité. Je suis très honoré d'être ici.
J'aimerais également parler de ce que fait mon ministère pour appuyer les engagements pris par notre gouvernement en matière d’investissements dans les collectivités canadiennes.
Aujourd'hui, je suis accompagné de mon sous-ministre, M. Tremblay, de Jeff Moore, sous-ministre adjoint, Politiques et communications et de Marc Miller, mon secrétaire parlementaire, qui vient de se joindre à l'équipe. Je suis également accompagné de Glenn Campbell, le directeur général du Bureau de transition de la Banque d'infrastructure du Canada.
Comme vous le savez, dans le budget de 2016, nous avons lancé la phase 1 de notre plan d’infrastructure, et nous n’avons pas perdu de temps pour la mettre en oeuvre. Nous avons signé des ententes bilatérales avec toutes les provinces et tous les territoires, et nous avons approuvé plus de 1 000 projets dans le cadre du nouveau plan. Selon les renseignements que nous ont transmis nos partenaires provinciaux et municipaux, 60 % de ces projets sont déjà en cours.
Il s'agit seulement de la première étape. Le 1er novembre, le gouvernement du Canada a présenté le cadre budgétaire de notre plan d’infrastructure à long terme dans l’Énoncé économique de l’automne. Dans le cadre de ce plan, on investira plus de 180 milliards de dollars en fonds fédéraux et cette somme doublera au cours des 12 prochaines années. Ces investissements favoriseront la croissance économique à long terme et l'édification de collectivités inclusives et durables, et ils soutiendront une économie verte à faibles émissions de carbone.
Notre plan est axé sur cinq secteurs principaux: le transport en commun, les infrastructures vertes, les infrastructures sociales, le commerce et le transport, et les collectivités rurales et nordiques.
Pour maximiser les bénéfices de nos investissements en infrastructure, notre gouvernement est déterminé à trouver des moyens nouveaux et novateurs de financer les infrastructures et d’attirer des capitaux privés. C’est pourquoi, dans le cadre de notre Énoncé économique de l’automne, nous avons annoncé la création de la Banque de l’infrastructure du Canada.
Au Canada, le marché des partenariats public-privé et des projets d’infrastructure est vraiment bien établi. Plusieurs infrastructures d’envergure, comme le projet de train léger sur rail d’Edmonton et le projet d’amélioration de l’aéroport international d’Iqaluit, ont été financés en partie par le secteur privé.
Nous pensons que le gouvernement fédéral a la possibilité de se faire une place dans les nombreux investissements en matière d'infrastructure du secteur privé grâce à des prêts, des garanties de prêts et une participation au capital. C’est exactement ce que fera la Banque, et cela donnera plus de choix aux provinces, aux territoires et aux municipalités de l’ensemble du pays, ainsi que plus de possibilités pour soutenir des projets importants et transformateurs.
La Banque investira 35 milliards de dollars dans de nouveaux projets partout au Canada — des projets comme les importants réseaux de transport en commun de nos plus grandes villes, les corridors de transport d’énergie, les ponts et les ports, et bien d’autres. De ces 35 milliards de dollars prévus pour financer la Banque, 15 milliards proviendront du financement annoncé pour le transport en commun, les infrastructures vertes et l'infrastructure pour le commerce et le transport. Ces 15 milliards de dollars représentent moins de 8 % du total des fonds annoncés pour les infrastructures dans l’Énoncé économique de l’automne. Un montant de 20 milliards de dollars de capital supplémentaire sera mis à la disposition de la Banque de l’infrastructure du Canada aux fins d’investissements, sous la forme de capitaux propres ou de titres de créance. Ces 20 milliards de dollars n’auront ainsi aucune incidence budgétaire pour le gouvernement.
La Banque servira d’unique point de contact au gouvernement fédéral pour le secteur privé, et elle embauchera des experts du secteur privé en vue de permettre au gouvernement de maximiser les investissements effectués au moyen de capitaux privés. Les fonds de la Banque s’ajoutent à l’engagement que nous avons pris de doubler le financement destiné aux infrastructures. Et surtout, ils représentent un nouveau moyen d’aider nos partenaires de financement à répondre à leurs besoins pressants en matière d’infrastructure.
En ayant recours à des capitaux privés pour construire ces nouveaux projets, on libère des fonds publics pour construire d'autres infrastructures publiques. La Banque agira à titre de centre d'excellence relativement aux investissements du secteur privé dans les infrastructures et elle fournira des conseils en vue de permettre une meilleure planification et de meilleures décisions en matière d'approvisionnement.
À des fins d'éclaircissement, de nombreux projets d'infrastructure n'auront pas besoin de la Banque, et nous n'imposerons à aucun de nos partenaires d'y avoir recours. Mais nous collaborerons avec les partenaires qui le souhaitent et qui pensent qu'elle peut représenter pour eux une valeur ajoutée. La majeure partie du financement des infrastructures continuera d'être versée selon le mode traditionnel de contributions financières allouées aux municipalités dans le cadre de nos ententes bilatérales ou de nos programmes nationaux. Mais la Banque sera un outil supplémentaire que nos partenaires pourront utiliser pour investir dans les infrastructures dont ils ont besoin.
Comme je l'ai dit, la décision d'avoir recours ou non à la Banque de l'infrastructure du Canada est entièrement laissée à la discrétion des collectivités. Par contre, nous espérons vraiment que les villes de partout au Canada se mobiliseront et participeront au Défi des villes intelligentes, que nous avons également annoncé dans notre Énoncé économique de l'automne. Le défi s'inspire de compétitions similaires qui se déroulent ailleurs dans le monde, et il vise à accélérer la planification et l'adoption d'infrastructures innovantes. Ce sera pour nos collectivités l'occasion d'innover, de prendre des risques et de sortir des sentiers battus.
Nous inviterons les collectivités canadiennes à trouver des solutions intégrées, novatrices et fondées sur des données probantes pour améliorer la qualité de vie de la population et, en fin de compte, à appuyer des changements transformateurs à long terme à l'échelle du Canada. Nous avons vu que des défis de villes intelligentes ont été lancés dans des pays du monde entier, par exemple le Défi des villes intelligentes du ministère des Transports des États-Unis ou le Défi des villes nordiques du Conseil des ministres nordiques.
Ces initiatives relatives aux villes intelligentes illustrent la nature changeante de notre monde et de nos villes, et les possibilités que l'information, la technologie et l'innovation peuvent nous offrir à l'avenir. Les villes canadiennes sont confrontées aux mêmes défis environnementaux et sociaux et aux défis liés à la mobilité, et nous devons réagir avec des idées novatrices.
Comme l'indique l'Énoncé économique de l'automne, nous lancerons le défi cette année, mais nous croyons fermement que nos villes doivent absolument être à leur meilleur pour affronter la concurrence mondiale, et des initiatives comme le Défi des villes intelligentes aideront à favoriser l'innovation et les changements positifs dans nos collectivités. Les villes canadiennes ont une croissance si rapide qu'en matière d'investissement dans les infrastructures, on ne peut plus se contenter d'un statu quo. Le temps est venu d'effectuer des investissements judicieux en matière d'infrastructure, afin de préparer les collectivités pour les défis à venir et leur permettre de prospérer pendant des générations.
Notre gouvernement effectue davantage d'investissements dans les infrastructures que jamais auparavant, mais ce qui est encore plus important, c'est que nous faisons des investissements ciblés, stratégiques et transformateurs. Nous investissons dans les Canadiens et dans l'avenir du Canada.
Je vous remercie beaucoup de m'avoir invité à comparaître aujourd'hui.
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Merci, madame la présidente.
Veuillez noter que je vais partager le temps qui m'est alloué avec mon collègue Ken Hardie.
Bonjour, monsieur le ministre. Je vous remercie d'être parmi nous ce matin pour répondre à nos questions.
En tant que député de la circonscription d'Alfred-Pellan, qui fait partie de la ville de Laval, au Québec, et de la grande région de Montréal, je m'en voudrais de ne pas profiter de votre présence pour faire valoir que Montréal est la ville toute indiquée pour accueillir la Banque de l'infrastructure du Canada.
En raison de son haut niveau d'expertise, de ses universités et de la présence de la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui a récemment mis sur pied sa filiale CDPQ Infra, Montréal a tous les atouts nécessaires pour devenir le centre national d'excellence en matière d'infrastructures et pour permettre une entrée en fonction rapide de la Banque.
J'aimerais donc savoir à quelle étape en est rendu le processus de décision visant à déterminer dans quelle ville la Banque de l'infrastructure du Canada ira s'établir.
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Merci, madame la présidente.
Je remercie le ministre d'être avec nous aujourd'hui.
Comme six minutes passent très vite, je vais procéder rapidement.
Ma première question m'est venue après avoir lu le dernier rapport du directeur parlementaire du budget. Dans ce rapport, il y a un graphique faisant état de la répartition des investissements en infrastructure. Il n'est pas déraisonnable, s'agissant d'investissements en infrastructure, d'imaginer qu'il devrait y avoir un lien entre l'infrastructure et le pourcentage ou la densité de population dans chacune des provinces et territoires. Or, quand je regarde les chiffres, le Québec, qui compte plus de 8 millions d'habitants, reçoit 12 % des investissements, soit 1 % de plus que l'Alberta, qui compte 4 millions d'habitants, et 5 % de moins que la Colombie-Britannique avec ses quelque 5 millions d'habitants. Ce sont là des chiffres arrondis.
Comment expliquez-vous ces disparités?
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Merci, madame la présidente.
Merci, monsieur Sikand.
Je vous souhaite la bienvenue, monsieur le ministre. Je suis content de vous voir ici. J'ai été très heureux de vous entendre dire dans votre déclaration liminaire, qu'en matière d'investissement dans les infrastructures, « on ne peut plus se contenter d'un statu quo ».
Je crois qu'il n'y a pas un endroit où c'est plus vrai que dans ma circonscription du Nunavut, où un dollar d'ici vaut 33 cents, où le coût de n'importe quoi là-bas est trois fois plus élevé qu'ici et où il n'y a qu'une communauté sur 25 assujettie au régime fiscal.
Je crois qu'il faut envisager un modèle de financement de base avec supplément pour pouvoir répondre à leurs besoins. Tout le monde sait bien qu'il y a un énorme déficit en infrastructure au Nunavut, en raison de la répartition habituelle des investissements en fonction du nombre d'habitants. Nous avons la plus grande superficie de territoire au Canada, une faible population et des coûts élevés, tout cela pour très peu d'infrastructure.
Je dis toujours, quand on parle d'investissement dans le Nord, qu'il ne faut pas oublier que tout ce dont nous avons besoin en infrastructure vient du Sud. C'est donc un investissement dans le Nord, mais c'est en même temps un investissement important dans l'économie du Sud.
Au sujet de la Banque de l'infrastructure, je sais que les premiers ministres des territoires nordiques ont dit qu'il devrait y avoir une banque de l'infrastructure dans le Nord. Bref, je me demande simplement si une partie du financement de la Banque sera consacrée à l'infrastructure dans le Nord et s'il y aura un modèle différent pour orienter les investissements, autre que les subventions proportionnelles au nombre d'habitants.
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Pour commencer, je tiens à préciser que depuis novembre 2015, presque 15 % des projets que nous avons approuvés visent des petites collectivités.
Pour ce qui est de la Banque, les projets qu'elle permettra de financer auront des retombées non seulement sur la collectivité dans laquelle le projet sera réalisé, mais aussi sur les collectivités avoisinantes. Par exemple, l'infrastructure de transmission profite à tout le monde.
Vous avez totalement raison, toutefois, de dire que si nous n'innovons pas dans nos façons de financer l'infrastructure, nous accaparerons des ressources qui pourraient autrement être laissées à la disposition des plus petites collectivités. C'est la raison pour laquelle nous avons créé le fonds de 2 milliards de dollars pour les petites localités. C'est la raison pour laquelle nous avons prévu du financement pour le transport en commun dans les petites et moyennes villes, ainsi que pour l'infrastructure d'eau potable et de traitement des eaux usées.
Vous avez tout à fait raison. Plus nous pourrons utiliser le levier du secteur privé pour la réalisation de projets d'infrastructure générant des revenus, plus nous dégagerons de fonds publics pour la construction d'infrastructure ne générant pas de revenus.
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Merci, madame la présidente.
Je souhaite vous dire à quel point j'apprécie, monsieur le ministre, que vous reconnaissiez l'importance de travailler avec les municipalités, d'harmoniser nos stratégies, de contribuer au financement de ces stratégies et de devenir un catalyseur pour le lancement de nouvelles initiatives de villes intelligentes.
Nous savons qu'il y a beaucoup de nouvelles façons de faire des affaires pour créer une infrastructure consciente, des immobilisations qui commandent un appui direct constant et surtout, qui s'appuient sur une budgétisation rigoureuse.
Ainsi, monsieur le ministre, envisagez-vous éventuellement de permettre le dépôt de demandes conjointes? De cette manière, lorsque les municipalités présentent une demande de financement des infrastructures, elles pourraient regrouper leurs demandes selon leur plan de croissance pour l'amélioration de la collectivité plutôt que de présenter des demandes isolées pour chaque projet.
Au cours des discussions, il a été mentionné que pour que les projets autorisés par cette banque soient rentables pour les investisseurs, il doit s'agir de projets de plus de 100 millions de dollars. On a même parlé de projets de plus de 500 millions de dollars lors des différents échanges qui ont eu lieu. Tout à l'heure, en réponse à la question de M. Aubin, j'ai entendu M. Tremblay dire que les projets qui dicteront les décisions seront ceux qui permettront d'attirer des investisseurs.
En même temps, prenons le document qui a été produit sur la classe moyenne à l'automne, soit l'Énoncé économique.
Monsieur le ministre, vous avez dit dans votre présentation que les projets dont vous allez vouloir vous occuper avec ces 15 millions de dollars sont des projets d'infrastructure verte, des projets sociaux d'infrastructure dans les différentes communautés, des projets de transports et des projets dans les communautés rurales et les communautés dans le Nord. Est-ce bien cela?
Est-ce que vous pouvez me dire comment une petite municipalité dans une région — je prendrai l'exemple de Daveluyville, dans ma circonscription, qui compte 2 000 habitants — pourrait, pour un projet d'usine de filtration d'eau, qui est essentiel au développement de son petit parc économique ou au développement de la communauté, avoir accès à une subvention, à un prêt ou à une quelconque aide financière de cette Banque de l'infrastructure du Canada? Cela permettrait aux investisseurs d'avoir leur part du gâteau.
Je tiens à souligner qu'avant d'être élu député il y a un an et demi, j'étais maire d'une municipalité de 45 000 habitants, qui est au centre de ma circonscription. Je peux vous dire que des projets qui pourraient procurer des rendements à des investisseurs, je n'en ai jamais vu de ma vie dans des municipalités de ce genre. Cela se retrouve dans les grands centres comme Montréal, Toronto ou Vancouver.
Pouvez-vous répondre à ma question?
Monsieur Tremblay pourrait confirmer ce que j'avance. D'après ce qu'il dit, cela va prendre des projets intéressants pour les investisseurs. Comment va-t-on s'y prendre dans le cas des petites municipalités?
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Merci, madame la présidente.
Pour suivre dans la foulée de mes questions précédentes, monsieur le ministre, quels sont les méthodes, les mécanismes ou les catalyseurs que vous pourrez utiliser pour stimuler la participation du secteur privé et attirer des PPP?
M. Rayes a mentionné, dans sa question, quelques-unes des possibilités qui existent. Je sais qu'il y a les embranchements de voies ferrées, les chemins de fer d'intérêt local, les quais maritimes, les installations intermodales pour le transport aérien, les aéroports, particulièrement les aéroports régionaux et les travaux d'immobilisations que les petites municipalités pourraient vouloir y effectuer. Quelles seraient les autres façons d'aller chercher le secteur privé pour obtenir cette quatrième source de financement? À l'heure actuelle, il y a les autorités fédérales, provinciales et locales, mais comment pouvons-nous ouvrir la porte au secteur privé afin d'obtenir une quatrième source de financement pour les initiatives économiquement stratégiques?
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Nous reprenons la réunion et poursuivons notre étude sur l'infrastructure et les collectivités intelligentes.
Nous accueillons aujourd'hui Grant Courville, directeur de la gestion de produits à QNX Software Systems Limited.
Merci beaucoup de votre présence. Nous vous avons invité à la dernière minute; nous vous sommes donc très reconnaissants d'avoir rapidement accepté notre invitation. Lorsque je vous céderai la parole, vous aurez cinq minutes pour faire votre exposé, puis nous vous poserons des questions.
Nous avons aussi Marc Miller, secrétaire parlementaire du ministre de l'Infrastructure et des Collectivités, et Karen McCrimmon, secrétaire parlementaire du ministre des Transports. À titre informatif, si les membres du Comité ont des questions au sujet desquelles ils veulent avoir des précisions pendant ou après les réunions, les deux secrétaires parlementaires sont disponibles pour y répondre.
Monsieur Courville, vous avez la parole.
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Merci de l'invitation. Je vous en suis très reconnaissant.
Je pensais prendre mes cinq minutes pour vous présenter brièvement notre entreprise, ce que nous faisons et la manière dont nous pouvons collaborer concernant certaines initiatives à venir.
Premièrement, comme vous l'avez mentionné, je travaille à QNX Software, et ce, depuis 1987. Le siège social de l'entreprise se situe à Ottawa, où plus de 400 personnes travaillent, et c'est ainsi depuis sa création. Nous fournissons les logiciels de base qui se trouvent un peu partout: les éoliennes, les turbines à gaz, les feux de circulation à Ottawa, les appareils IRM et l'équipement pour la chirurgie oculaire au laser. Énergie atomique du Canada se sert de notre logiciel pour surveiller des réacteurs nucléaires, tandis que General Electric l'utilise pour surveiller le réseau électrique. Nous sommes au coeur des routeurs Cisco dans le secteur des communications; ce sont les routeurs offrant la plus grande capacité au monde. Nous sommes vraiment au coeur d'une grande partie de l'infrastructure avec laquelle nous interagissons chaque jour.
Nous ne faisons pas beaucoup parler de nous, mais je dirais que nous avons commencé à être beaucoup plus présents sur la scène publique à l'égard de certaines de nos activités. Grâce aux efforts du gouvernement, nous avons été en mesure d'en faire la promotion et, à vrai dire, de faire grandement connaître notre entreprise sur le marché mondial.
Actuellement, notre principal marché est l'industrie automobile. Notre technologie est présente dans plus de 60 millions de véhicules. Nous sommes au coeur de tous les systèmes OnStar qui sont produits. Nous détenons la plus importante part de marché dans l'infodivertissement. Donc, si vous avez un écran au milieu de votre véhicule, il est fort probable qu'un logiciel de QNX le fasse fonctionner.
Je dois mentionner que QNX a été acquise par BlackBerry en 2010; notre entreprise est donc une filiale à cent pour cent de BlackBerry.
En ce qui concerne les véhicules, nous avons la télématique et des groupes d'instruments numériques, parce que nous passons de la technologie analogique à la technologie numérique, sans oublier les systèmes d'infodivertissement et maintenant les systèmes de sécurité dans les voitures. Le marché de l'automobile connaît actuellement d'énormes bouleversements. L'architecture et la nature des véhicules évoluent énormément, et cela se manifeste par des annonces et des initiatives comme celle de General Motors et ce qui a été annoncé concernant Oshawa. Les provinces et le secteur privé lancent de nombreuses initiatives. Nous voyons des investissements par Ford, par exemple, ou GM dans Lyft, le conavettage et la mobilité partagée. L'industrie automobile et, dans une certaine mesure, l'industrie des transports connaissent d'incroyables bouleversements.
D'importantes occasions de collaborer se présentent au secteur privé, aux universités et au gouvernement en vue de tirer profit de ces bouleversements et de vraiment être des chefs de file mondiaux en la matière. Nous pouvons le faire non seulement à Ottawa, mais aussi en Ontario et au Canada. Nous avons la technologie; nous avons l'innovation. Les éléments centraux sont la sécurité et les communications, et ce sont des domaines dans lesquels notre réputation n'est plus à faire. Nous n'avons qu'à penser à BlackBerry; cette entreprise n'a pas son pareil dans le domaine de la sécurité. En ce qui concerne les communications et l'expertise que nous avons à ce chapitre...
Lorsque je réfléchissais à l'infrastructure, l'un des éléments que je voulais souligner était que la définition de l'infrastructure devrait peut-être être plus large que ce que la majorité des gens pensent. Cela ne devrait pas nécessairement inclure les routes, les ponts et les autres éléments que la majorité des gens ont probablement en tête actuellement. Cela devrait inclure les technologies et les communications, parce que les transports dans l'avenir sont voués à changer. Certains rapports avancent que le nombre de véhicules augmentera; d'autres, qu'il diminuera. Au bout du compte, notre travail sera de rendre beaucoup plus sécuritaires les véhicules, étant donné que nous fournissons le logiciel de base.
Si nous pensons aux véhicules, il y a 1,5 milliard de véhicules sur nos routes actuellement. Au Canada, environ 2 000 personnes meurent dans des accidents de la route. Nous pouvons rendre plus sécuritaires les véhicules. Nous pouvons les rendre plus sûrs. Nous pouvons faire en sorte que les véhicules communiquent entre eux. Nous pouvons faire en sorte que les premiers répondants reçoivent plus de renseignements plus rapidement. Du point de vue environnemental, il y a de nombreux avantages, et nous pouvons offrir une plus grande mobilité pour les gens de tous âges.
Cette occasion extraordinaire ouvre vraiment la porte à QNX-BlackBerry. Nous collaborons avec tous les grands constructeurs automobiles et tous les grands fournisseurs de l'industrie automobile. Nous sommes directement au coeur des véhicules de la prochaine génération qui seront essentiellement un point ou un capteur dont nous pourrons recueillir les données.
Nous pouvons rendre les routes beaucoup plus efficaces, et nous pouvons rendre le transport beaucoup plus accessible. Nous pouvons le faire à l'aide de la technologie, et la technologie qui peut être conçue et mise en marché ici au Canada nous permettra de réaliser que les industries de l'automobile et des transports sont réellement des industries mondiales. Nous avons évidemment besoin d'une collaboration de tout instant entre les États-Unis et le Canada, et je crois que c'est le cas actuellement, comme par le passé.
Je peux vous parler brièvement de certaines initiatives. Des lignes directrices concernant la communication entre les véhicules ont été élaborées en ce qui a trait à ce que nous appelons les communications dédiées à courte distance ou les communications entre les véhicules. Les autorités ont suggéré que tous les nouveaux véhicules commencent à être équipés de cette technologie à partir de 2021 et que tous les véhicules le soient en 2023.
Essentiellement, les véhicules devront transmettre des données sur leur emplacement, leur vitesse, leur direction et leur position. Voici un cas simple: disons que vous vous approchez peut-être d'une intersection dangereuse. Si les véhicules communiquent entre eux, ils pourront détecter d'emblée leur présence mutuelle et signaler au conducteur l'imminence d'une situation dangereuse. Grâce aux technologies de l'avenir, si le conducteur ne réagit pas, le véhicule pourra intervenir, par exemple, en actionnant les freins.
Je pourrais parler encore longtemps de ce sujet, et je suis absolument ravi que nous ayons ce genre de discussion. Le message que je veux vous transmettre, c'est que les industries de l'automobile et des transports connaissent des bouleversements, et nous avons là une véritable occasion.
L'une des initiatives que nous avons prises récemment à QNX — et je tiens à remercier de nouveau le premier ministre Trudeau —, c'est l'ouverture et le lancement d'un centre d'innovation pour véhicules autonomes ici même, à Ottawa, afin de faire connaître le Canada comme un chef de file mondial dans le domaine des véhicules autonomes, connectés et sécuritaires. Ce fut une expérience formidable.
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C'est une question intéressante. Pour être honnête, la notion de ville intelligente n'a pas encore été complètement définie. Des initiatives comme le Défi des villes intelligentes contribueront à faire évoluer cette définition et à promouvoir les technologies et certains de leurs usages pour nous aider à comprendre ce qui est vraiment important.
On trouve des villes connectées un peu partout dans le monde. Il nous faudrait parler brièvement de la définition de ville intelligente. Prenons le cas de Stratford, en Ontario, où l'on a installé un réseau sans fil sur tout le territoire municipal. On envisage d'y mettre à l'essai des véhicules autonomes et de miser sur cette connectivité dans le contexte élargi d'une éventuelle ville intelligente.
Voici un autre exemple: à Ottawa, tous les feux de circulation sont interreliés. J'ai d'ailleurs rencontré des représentants de la ville d'Ottawa pour déterminer comment nous pouvons étendre la portée de ce réseau afin d'établir des scénarios plus intelligents, notamment par la mise au point de systèmes qui permettent aux feux de circulation de communiquer avec les véhicules d'urgence et, peut-être même, avec les véhicules privés et les piétons.
En ce qui a trait au classement, je ne crois pas pouvoir vous donner une réponse satisfaisante, parce qu'il y a un certain nombre d'initiatives en cours. Certaines d'entre elles sont financées par l'État, d'autres ne le sont pas. Je dirais que nous avons un énorme potentiel au Canada, et c'est dans ce domaine que nous devons collaborer et mettre l'accent sur des objectifs précis liés au développement de villes intelligentes afin de mobiliser le milieu universitaire, le secteur privé et le gouvernement autour de résultats bien établis.
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En premier lieu, je recommanderais la collaboration.
En deuxième lieu, bon nombre des programmes dont nous discutons aujourd'hui sont des initiatives de recherche, qui nécessitent également, bien entendu, du financement et tout le reste. Je recommande donc que les initiatives que nous concevons soient assorties d'objectifs précis, axés sur la commercialisation et les avantages escomptés. C'est ce qui déterminera la recherche à mener, mais encore faut-il définir les résultats qu'on cherche à obtenir au bout du compte. Qu'il s'agisse de feux de circulation plus intelligents ou de réduction de la congestion routière, s'il y a des éléments précis à mesurer, dans une perspective gouvernementale, nous serons alors partants. Les initiatives doivent être vraiment bien définies.
En ce qui concerne plus particulièrement les automobiles, si le gouvernement pouvait adopter des normes comparables à celles des États-Unis — par exemple, dans le domaine des communications entre véhicules —, je crois que ce serait une excellente nouvelle. À l'heure actuelle, il n'existe aucune norme généralement acceptée pour les communications de véhicule à véhicule et de véhicule à infrastructure. Voilà une initiative que nous pouvons certes appuyer.
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C'est un très bon point. Je suis entièrement d'accord avec vous pour dire que les entreprises devront faire avancer leurs programmes, que ce soit dans le secteur des transports ou ailleurs, sans égard aux activités gouvernementales.
Vu la nature de nos travaux, notre approche repose sur les mesures que nous prenons en collaboration avec les constructeurs d'automobiles et les entreprises d'infrastructure; en principe, il faut être prêts à collaborer pour réussir. Il se peut que certaines entreprises adoptent une approche plus audacieuse. Toutefois, du point de vue de QNX ou de BlackBerry, ce que nous faisons est si fondamental que la collaboration est tout à fait indispensable. Le gouvernement doit absolument y participer. Nous avons besoin d'uniformisation.
Pour revenir à votre argument, prenons l'exemple d'Uber. Cette entreprise a lancé une application et un service de transport dans un certain nombre de villes, sans aucune collaboration, disons-le franchement, et cela a été accepté par la population. D'une certaine façon, nous étions en retard. Nous étions à l'avant-garde, pour ainsi dire, du point de vue purement technologique et commercial.
En ce qui a trait à l'infrastructure et aux automobiles, il n'existe actuellement aucune norme généralement acceptée. Nous avons aujourd'hui l'occasion de collaborer, parce que l'industrie est en train de subir des bouleversements. Les règles ne sont pas encore définies. Il faut donc miser sur la collaboration. Nous avons besoin d'uniformisation au-delà du cadre municipal ou provincial. Il nous en faut à l'échelle fédérale et, bien franchement, en collaboration avec les pays du G7.
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La nature de la propriété des véhicules est en train de changer, de même que l'importance que la société accorde à cette notion. Il s'agit d'un changement démographique profond. Pour répondre à votre question, de nos jours, certains véhicules sont utilisés, en moyenne, environ une heure par jour. Si on fait les calculs, c'est le résultat qu'on obtient. Voilà un manque d'efficacité incroyable.
Les constructeurs d'automobiles investissent dans des entreprises de service d'accès à des véhicules, comme Uber et Lyft. Ils investissent dans des entreprises de covoiturage. Par exemple, Ford a investi dans Chariot, qui est essentiellement un service de navette.
Nous collaborons avec certaines villes et d'autres organisations qui cherchent à promouvoir, au fond, la mobilité sur demande, une expression que vous risquez d'entendre. Si je peux avoir accès à un service de transport, à un véhicule dont je ne suis pas nécessairement propriétaire, et si c'est pratique, alors une gamme de solutions pourront s'offrir aux personnes âgées. Il peut s'agir, par exemple, d'un service de covoiturage, d'un service d'accès à des véhicules ou, encore, d'un service de taxi. Il y a également d'autres mécanismes, notamment le transport en commun.
Voici ce qu'il ne faut pas perdre de vue. Pour aller du point A — que ce soit ma maison ou peu importe — au point B, nous pourrions et devrions miser sur une mobilité multimodale, connectée, intelligente et sécuritaire. Autrement dit, le trajet pourrait se faire par une combinaison de transport en commun et de transport privé. Songeons, entre autres, aux vélos électriques. J'ai utilisé le mot « bouleversement ». Je le répète, tout ceci n'est pas encore bien établi, et je crois que nous avons là une véritable occasion.
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Merci, monsieur le président.
Merci, monsieur Courville, d'être avec nous aujourd'hui. Je vous souhaite la bienvenue.
Depuis tout à l'heure, je vous entends parler abondamment et avec passion des automobiles. Ce n'est pas une passion que nous partageons nécessairement, mais nous partageons très certainement celle envers la technologie.
Ce qui m'a particulièrement interpellé dans vos propos préliminaires, c'est l'ampleur que vous voudriez voir être apportée à la définition même de ce qu'est une infrastructure. Je vous avoue que, effectivement, j'abonde dans votre sens. Quand nous parlons d'infrastructures, les premières images qui nous viennent en tête sont celles de ponts, de routes, de gares ou d'aéroports.
Quel élargissement de la définition d'infrastructures souhaiteriez-vous avoir?
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Comme je l'ai dit, ce sujet me passionne, surtout en ce qui concerne la définition d'infrastructure et les possibilités connexes.
Pour ce qui est de savoir comment je conçois l'infrastructure, encore une fois, c'est beaucoup une question de connectivité. Dans sa plus simple expression, l'infrastructure repose sur la connectivité. Pouvons-nous créer des feux de circulation qui communiquent avec les véhicules? Pouvons-nous permettre aux véhicules des premiers intervenants de communiquer avec une infrastructure? J'emploie le mot « communiquer » parce que je ne veux pas me lancer dans un débat sur les technologies cellulaires et tout le reste. Ce n'est pas important à ce stade-ci. Il s'agit vraiment de savoir si je peux obtenir une communication fiable et intelligente.
Nous avons l'occasion de parrainer des initiatives conjointes et d'y prendre part au Canada, bien évidemment, mais aussi en collaboration avec d'autres pays, afin d'assurer l'uniformisation du point de vue des communications. Si nous parvenons à définir une norme pour permettre aux véhicules de communiquer entre eux ou avec une infrastructure — à supposer que nous puissions créer une telle technologie fondamentale —, nous pourrons alors appliquer d'emblée l'intelligence artificielle. Nous pourrons mieux utiliser l'infrastructure en place et les véhicules sur les routes. Les avantages ne feront qu'augmenter par la suite.
De mon point de vue, à ce state-ci, vu les bouleversements que nous connaissons, les efforts portent surtout sur les communications et les normes connexes, car les constructeurs d'automobiles travaillent en collaboration. Auparavant, ils avaient l'habitude de travailler en vase clos, sans se parler. Comme la nature des véhicules est en train de changer complètement, les constructeurs sont ouverts à la collaboration, ce qui est formidable.
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Si je comprends bien, avec ma nouvelle voiture branchée — je parle de la prochaine et non de celle que j'ai actuellement —, je pourrais, par exemple, à deux heures du matin, ne pas devoir attendre à un feu rouge si je suis seul sur la route. Le feu de circulation pourrait détecter que je suis seul et devenir vert. Toutefois, n'y a-t-il pas dans la définition d'infrastructures, même celles connectées dont on parle, une notion qu'on devrait accoler à la collectivité? Dans mon esprit, quand on parle d'infrastructures, on ne parle pas de bénéfices personnels, mais de bénéfices collectifs.
Pour ce qui est de ces voitures, c'est probablement l'exemple le plus probant que vous m'ayez donné jusqu'à maintenant. Toutefois, depuis que vous en parlez, je ne peux m'empêcher de me souvenir de ma venue à Ottawa il y a deux semaines, alors que j'ai évité de justesse un carambolage parce qu'il y avait ce qu'on appelle de la « glace noire ». Tous les véhicules roulaient à pleine vitesse et tout allait bien, jusqu'à ce que la première voiture, que je n'ai jamais vue, provoque ce carambolage. Les meilleurs conducteurs, soit ceux qui ont eu le plus de chance ou qui avaient le meilleur système de freinage, ont réussi à s'en sortir.
Toutefois, dans une telle situation, les véhicules peuvent-ils échanger des informations, analyser la qualité de la chaussée et déterminer les voies d'évitement possibles? Ce jour-là, toutes les voitures valsaient d'un côté et de l'autre.
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Oui. En gros, oui, il est clair que les véhicules seront dotés de nombreux capteurs. À une de mes dernières conférences, j'ai donné l'exemple des nids-de-poule. Les véhicules en percutent. Qu'arriverait-il si on pouvait recueillir ces renseignements et les transmettre à une infrastructure intelligente? Elle saurait quels nids-de-poule sont percutés, leur importance, la fréquence à laquelle ils sont frappés, et soudainement, elle affecterait ces ressources aux secteurs qui ont besoin d'attention.
Pour répondre à votre question, oui, s'il y a du verglas et des conditions climatiques défavorables, le véhicule devrait pouvoir communiquer avec l'infrastructure et, encore une fois, avertir les autres véhicules. Vous pourriez recevoir un avertissement dans votre auto, par exemple, ainsi que dans la collectivité, qu'il y a du verglas sur telle ou telle route ou à tel ou tel endroit. Le véhicule pourrait vous avertir et vous demander si vous préférez emprunter un autre chemin.
C'est la même chose lorsqu'on prend les scénarios des premiers intervenants. Je suis heureux que vous n'ayez pas été impliqué dans un accident, mais imaginez une situation où les véhicules seraient connectés et dotés de caméras, chose que vous verrez et que vous commencez déjà à voir. Imaginez que dans pareille situation, vous pouviez vous connecter à ces caméras de façon sécuritaire pour pouvoir observer la scène à partir des véhicules. Lorsque je dis « véhicules », je parle des autobus, des automobiles et de tout moyen de transport qui pourraient soudainement avoir accès plus tôt à l'information, ce qui leur permettrait de mieux intervenir en situation d'urgence. Tous ces scénarios entrent en ligne de compte.
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Merci, madame la présidente.
Je pense que c'est une conversation très stimulante. Abstraction faite de la politique et de tout cela, les membres du Comité ont une occasion exceptionnelle d'être vraiment visionnaires et de vous faire participer à nos travaux pour essayer de faire avancer ce dossier, bien que nous ne soyons pas dans le domaine comme vous. Je vous sais gré des commentaires que vous formulez et de la passion que vous infusez dans la discussion.
Cela découle, en quelque sorte, de la conversation que nous avons tenue plus tôt — et je vais utiliser un effet stratifié — concernant les municipalités, les secteurs du pays qui planifient stratégiquement pour l'avenir. Dans ces contextes, ils ont mis en place des plans d'amélioration et de croissance communautaires qui sont évidemment rattachés à l'infrastructure — les routes, les aqueducs, les ponts et des choses du genre qui, bien que traditionnelles, deviennent la norme. Cette nouvelle norme exige maintenant des municipalités qu'elles adoptent de nouvelles infrastructures, par exemple, des infrastructures à fibre, de transport en commun et de transport intégré; la liste s'allonge et comprend ce dont vous parlez.
Je me demande ce que l'avenir nous réserve maintenant. Qu'est-ce qui s'en vient? Je vous avertis que ce sera ma dernière question. Au bout du compte, comment pouvons-nous faire avancer ce programme? Le ministre a annoncé le lancement d'une stratégie de transport nationale en octobre. Nous sommes dotés d'une stratégie en matière d'infrastructure et d'une autre en matière de villes intelligentes que nous lançons en ce moment. Nous investissons dans l'infrastructure, et la dernière chose que nous voulions faire est de consacrer des millions, sinon des milliards, de dollars à une infrastructure que nous devrons remplacer, mettre à niveau ou changer dans cinq ou dix ans. C'est un peu comme paver une route et s'apercevoir, cinq mois plus tard, qu'il faut refaire les conduites d'eau et d'égout qui se trouvent en-dessous.
Comment pouvons-nous éviter que cela se produise? Que devons-nous faire pour mettre en place une stratégie qui fasse vraiment fonctionner les autres stratégies, qui garde l'infrastructure à jour et qui fasse avancer la stratégie des villes intelligentes en intégrant les idées que vous avez suggérées à toutes les autres choses qui se passent autour de nous?
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C'est une excellente question et un sujet très vaste. Il m'est difficile de répondre. Je vais revenir un peu à ce que je disais plus tôt. Si nous arrivons à définir des objectifs précis — par exemple, en ce qui concerne les villes intelligentes, même en définir les éléments... J'aimerais dire au groupe que nous et d'autres entreprises abordons la chose de façon très progressive, pour de nombreuses raisons commerciales et publiques.
Si nous envisageons les voitures autonomes, nous ne pouvons pas nous précipiter. Lorsque les gens me demandent quand nous verrons la première voiture pleinement autonome, je leur réponds qu'il faudra attendre au moins 15 ans, car si nous ne faisons pas les choses dans les règles de l'art, nous mettrons la vie des gens en péril et perdrons la confiance du public. Nous n'aurons tout simplement pas le système dont nous avons besoin, ce qui retardera encore davantage les choses.
Pour répondre à votre question, je crois que si nous arrivons à définir très clairement ce que nous essayons d'accomplir et collaborons avec d'autres pays... Je pense qu'on commence à s'entendre sur des normes — j'ai mentionné les communications spécialisées à courte portée tout à l'heure. C'est beaucoup une question d'uniformisation — il faut uniformiser les communications et définir les cas d'utilisation. Je pense que la solution est de se pencher sur les sociétés qui peuvent aider, car il faudra de la collaboration et des partenariats. Examiner les sociétés qui peuvent aider, comprendre que chacune a son propre programme commercial. J'estime que c'est vraiment une question de penser différemment — je crois que c'est ce que vous dites — et de voir plus loin.
Comme je l'ai mentionné, je trouve réconfortant que nous approchions la question de façon très progressive, alors je me réjouis à la perspective d'examiner certains des projets en chantier, et peut-être que nous pourrons les raffiner et orienter une partie de ces investissements vers certaines des choses dont nous avons parlé aujourd'hui et que vous attendrez avez impatience.