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Madame la présidente, mesdames et messieurs, je vous remercie.
Je suis très honoré de vous présenter mon projet de loi , d'initiative parlementaire.
Les retombées locales sont définies comme étant les retombées sociales et économiques que peut espérer une collectivité au-delà des retombées d'un projet fédéral d'infrastructure.
Après vous avoir donné cette définition, je vais m'attaquer à quelques-unes des idées fausses entretenues autour du projet de loi.
Tout d'abord, il est faux de dire que mon projet de loi alourdira le fardeau administratif, et que les petites et moyennes entreprises en écoperont. En fait, le projet de loi accélère le processus d'approbation. Une fois la collectivité mobilisée et convaincue des retombées potentielles d'un projet d'infrastructure, il sera beaucoup plus facile de rallier son adhésion et d'accélérer ainsi le processus d'approbation.
Il est tout aussi faux d'affirmer que les gens d'affaires et les associations d'entreprises sont contre le projet de loi . Les chambres de commerce de Toronto, de Vancouver et de la région de Montréal ont toutes les trois reconnu et endossé les ententes sur les retombées locales comme des instruments économiques judicieux et très prometteurs pour réduire le chômage chez les jeunes et inclure des groupes marginalisés dans l'industrie de la construction.
Je veux aussi démentir l'idée fausse qui circule concernant l'absence de consultation sur le projet de loi .
J'ai parcouru le Canada d'un bout à l'autre pour faire des consultations. J'ai notamment parlé à des groupes ou à des intervenants comme Centraide, le Toronto Community Benefits Network, l'Atkinson Foundation, le Mowat Centre, les Syndicats canadiens des métiers de la construction, Hassan Yussuff et le Congrès canadien du travail, le syndicat des menuisiers, la province d'Ontario, la Ville de Vancouver, des syndicats des métiers de la construction de la Colombie-Britannique, de l'Alberta et du Manitoba, et beaucoup d'autres.
Le Mowat Centre et l'Atkinson Foundation ont publié conjointement plusieurs études qui montrent l'importance des ententes sur les retombées locales.
J'ai également sollicité l'avis des autres paliers de gouvernement dans plusieurs provinces. Cela étant dit, le processus de consultation se poursuit, et j'ai prévu beaucoup d'autres rencontres qui me permettront d'élargir ma consultation concernant le projet de loi .
Il est tout aussi faux de prétendre que le projet de loi impose une obligation aux provinces d'inclure des ententes sur les retombées locales dans leurs plans d'infrastructure. Le projet de loi s'applique exclusivement aux projets de construction et de réparation du fédéral. Qui plus est, l'Ontario a déjà incorporé les retombées locales dans son cadre législatif par l'intermédiaire du projet de loi C-6, et d'autres provinces ont réalisé des projets axés sur les retombées locales en dehors de tout cadre législatif.
Il est faux également que le projet de loi retardera le processus d'approbation de projets de développement. Le seul ajout sera une case sur le formulaire qui demandera si le projet aura des retombées locales et, dans l'affirmative, quelles seront les retombées.
Je vais maintenant citer des études de cas. Selon un rapport conjoint du Mowat Centre et de l'Atkinson Foundation, le gouvernement canadien, la province d'Ontario et la Ville de Toronto ont dépensé un total de 23,5 milliards de dollars par année pour acheter des biens et des services, y compris dans le domaine de la construction.
Imaginez, mesdames et messieurs, tous les avantages pour nos collectivités si une fraction seulement de projets étaient assortis d'ententes sur les retombées locales. L'offre de formations, de stages d'apprentissage et d'emplois locaux pourrait être bonifiée. Les entreprises locales seraient florissantes.
Des ententes sur les retombées locales sont signées depuis des années aux États-Unis et au Royaume-Uni. Nous avons eu ici même d'excellents exemples des avantages de ces ententes.
Notamment, un village olympique a été bâti à Southeast False Creek pour les Jeux d'hiver de 2010. Le projet a donné lieu à une entente sur les retombées locales qui prévoyait l'offre de possibilités aux résidents à faible revenu et aux entreprises de la ville dans les domaines de la formation et de l'achat de biens et de services.
Dans le cadre du projet d'expansion du barrage Waneta, la Columbia Power Corporation et le conseil de la Nation Ktunaxa de la Colombie-Britannique ont signé une entente sur les retombées locales qui prévoit une aide pour la mise en place de petites centrales hydroélectriques dans la collectivité.
Dans ma propre circonscription, York-Sud–Weston, et dans plusieurs autres circonscriptions de Toronto, le projet de train léger sur rail Eglinton Crosstown a été assorti d'une entente sur les retombées locales qui bénéficiera aux collectivités défavorisées sous la forme de pratiques d'embauche équitables, de formations, de stages d'apprentissage, et de l'offre d'occasions d'approvisionnement locaux et sociaux, dans la mesure du possible.
La Nouvelle-Écosse, le Québec et le Manitoba font partie des provinces qui sont en train soit d'étudier, soit de mettre en oeuvre une forme ou une autre d'ententes sur les retombées locales.
Aux États-Unis, la ville de Los Angeles a été l'une des premières à conclure des ententes fructueuses sur les retombées locales. Depuis 2001, des organismes de la ville ont négocié de nombreuses ententes en vue qui ont généré des retombées allant du versement de salaires décents aux investissements dans des parcs et des installations de loisirs.
En 2012, le Royaume-Uni a voté la Public Services (Social Value) Act afin d'encourager les retombées sociales des approvisionnements du secteur public. La loi prévoit que les autorités responsables de l'approvisionnement évaluent comment un achat peut améliorer le bien-être économique, social et environnemental dans le secteur visé, afin que tous reçoivent leur juste part des dépenses consacrées au développement.
Madame la présidente, mon projet de loi s'inspire d'un texte législatif de la province d'Ontario, le projet de loi 6. L'avantage est que, au fil de nos consultations, nous avons pu déterminer ce qui fonctionne et ce qui ne fonctionne pas dans la mesure ontarienne.
Le projet de loi s'attaque aux problèmes soulevés concernant la mise en œuvre et la mesure des résultats, de deux façons. Tout d'abord, il habilite le ministre de Travaux publics et Services gouvernementaux à demander aux soumissionnaires d'expliquer les retombées locales des projets financés par l'État, et de fournir une évaluation des retombées réelles. Ensuite, il enjoint le ministre à déposer un compte rendu annuel au Parlement sur les retombées locales obtenues. De plus, les ententes sur les retombées locales cadrent avec les priorités et le mandat du gouvernement, notamment pour ce qui a trait à la modernisation du processus d'approvisionnement et à la mise en valeur de l'infrastructure sociale.
Je vous demande, chers collègues du Comité, d'appuyer le projet de loi d'initiative parlementaire. Aidez-moi à faire en sorte que l'argent investi par le fédéral dans les projets d'infrastructure profite aux collectivités canadiennes.
J'ai été élu au Parlement pour représenter ma circonscription, et mon rôle consiste à proposer et à promouvoir des mesures législatives qui seront avantageuses pour mes électeurs. C'est exactement ce que fait le projet de loi en assurant une hausse spectaculaire des retombées économiques locales des projets d'infrastructure financés par le fédéral.
Chers collègues, je vous demande d'aller de l'avant avec cette initiative qui sera avantageuse non seulement pour ma circonscription et nos électeurs à tous, mais pour toutes les collectivités canadiennes. Merci.
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Madame la présidente et chers membres du Comité, je vous remercie d'avoir invité l'Association canadienne de la construction, ou ACC, à commenter le projet de loi .
Comme ceux d'entre vous qui étaient ici la semaine dernière le savent, l'ACC représente le secteur de la construction non résidentielle. J'ai comparu devant vous dans le cadre de l'étude de la Loi sur la protection des eaux navigables.
Nous représentons plus de 20 000 entreprises réparties sur l'ensemble du territoire canadien. Nos membres seront les plus directement touchés par le projet de loi , parce qu'ils soumissionnent sur les projets octroyés par SPAC.
Nous savons que la lettre de mandat de la l'enjoint à moderniser les pratiques d'approvisionnement, notamment en vue de les simplifier, d'alléger le fardeau administratif et d'y inclure des pratiques qui appuient les objectifs économiques du gouvernement, y compris l'approvisionnement écologique et social. Il est clair que le projet de loi est conforme à ce grand objectif, et nous ne sommes donc ni surpris par sa teneur, ni en désaccord avec son adoption.
C'est plutôt sa mise en œuvre qui nous inquiète. Plus particulièrement, nous voulons nous assurer que les objectifs liés aux retombées locales ou à l'approvisionnement social qui seront inclus dans le processus d'approvisionnement associé aux contrats de construction ne compromettront pas l'intégrité du système concurrentiel d'appel d'offres. Ou, en termes peut-être plus faciles à comprendre pour vous, nous espérons qu'ils n'iront pas à l'encontre des politiques et des lignes directrices du Conseil du Trésor en matière de passations des marchés pour ce qui concerne les appels d'offres et autres éléments.
Par exemple, si un organisme souhaite qu'un processus d'approvisionnement de services de construction soit conforme à un objectif d'intérêt public précis, il faut que ce soit écrit en toutes lettres dans les documents d'appel d'offres. L'organisme doit préciser sur quoi les soumissionnaires doivent faire une offre et proposer un prix. Tous les soumissionnaires intéressés doivent avoir des chances égales. C'est un aspect fondamental. Le processus de consultation d'une population en vue de définir les retombées locales attendues d'un marché de SPAC doit être fait par le Ministère avant le lancement de l'appel d'offres. C'est le seul moyen d'assurer que le processus d'approvisionnement est respecté. Ce point est extrêmement important.
Madame la présidente, je suis un peu confus. Je pensais que j'étais venu ici pour parler du projet de loi , mais je pressens que nous aurons une très bonne discussion sur l'approvisionnement social et les retombées locales. Nous sommes prêts pour cette discussion, mais vous devez bien comprendre ce premier point, sur lequel je me permets d'insister. Vos propres règles ne vous permettent pas de demander à un soumissionnaire, après la clôture de la période d'appel d'offres, ce qu'il pourrait faire pour la population locale. Une commission d'enquête au Québec a déclaré que cette approche était douteuse. Il est très important que les conditions figurent clairement dans les documents d'appel d'offres pour donner des chances égales à tous les soumissionnaires et assurer que le processus est transparent, responsable, etc. C'est très important.
Je reviens au projet de loi . Comme je l'ai déjà dit, nous ne sommes pas contre l'inclusion de clauses sur l'approvisionnement social ou les retombées locales dans le processus d'octroi des marchés. En fait, nous voyons constamment ce genre de clauses. C'est la manière de les inclure qui compte, pour garantir aux contribuables que leur argent est bien utilisé, d'une manière transparente et propre à assurer l'intégrité du système d'appel d'offres.
J'aimerais parler plus en détail des conditions des ententes sur les retombées locales. Nous aimerions savoir si quelqu'un a pris la peine de vérifier si le processus d'approvisionnement était le meilleur instrument, ou un instrument efficace, pour atteindre cet objectif d'intérêt public. Nous ne doutons pas que cet objectif fasse l'unanimité. L'incitation d'un plus grand nombre d'employeurs à offrir des stages d'apprentissage est un objectif louable. Nous sommes tout à fait d'accord. Cependant, nous voulons savoir si quelqu'un a véritablement fait l'exercice de vérifier si c'est le meilleur moyen d'y arriver.
Par ailleurs, comment les résultats seront-ils mesurés? Comment saurez-vous qu'une condition prévue dans le processus d'approvisionnement d'un projet de construction en particulier contribue véritablement à l'atteinte de l'objectif d'intérêt public poursuivi? Par exemple, si des jeunes défavorisés sont embauchés dans le cadre d'un projet, comment ferez-vous pour déterminer que c'est le résultat d'une condition d'un contrat en particulier? Est-ce qu'il y a vraiment un lien de cause à effet?
Le Mowat Centre de Toronto a réalisé une étude sur le recours à l’approvisionnement social et aux retombées locales par des administrations étrangères qui en ont une plus longue expérience qu’au Canada. Cette étude conclut, entre autres, à l’échec de ces essais lorsque l’entité contractante du secteur public n’impose pas l’application des dispositions du contrat en la matière ou en l’absence de mesures pour vérifier si les objectifs du processus d’acquisition sont atteints.
Notre objectif, en venant ici aujourd’hui, est de vous dire que, dans les grandes lignes, les objectifs de ce projet de loi ne nous posent aucun problème. Ce qui importe est la façon dont il sera mis en œuvre. Les pouvoirs publics, qui seront au final les propriétaires du projet, devront définir clairement dans leurs documents d’appel d’offres les objectifs à atteindre par l’adjudicataire du marché fasse. C’est un principe fondamental avec lequel on ne peut pas transiger dans les appels d’offres concurrentiels. C’est la seule façon de mesurer, après le fait, le degré de réussite ou d’échec d’un projet.
Le pire scénario possible serait qu’un organisme du secteur public dise: « Donnez-moi un prix pour construire le nouvel hôpital, mais je veux aussi un autre budget pour vous assurer d’avoir des retombées locales. » C’est le type d’énoncé que nous ne voulons jamais voir dans n’importe quel système d’approvisionnement. Cela me paraît être le point essentiel. Je n’ai qu’une chose à ajouter avant de terminer, et c’est que l’ensemble de ce domaine est de la plus haute importance. La responsabilité sociale de l’entreprise est un sujet que nous prenons très sérieusement dans notre industrie. Dans le monde d’aujourd’hui, elle est devenue une dimension très importante des affaires. Nous allons bientôt publier un guide sur ce sujet à l’intention de nos membres qui obtiennent des marchés, mais la responsabilité sociale de l’entreprise, ou RSE, n’est pas la même chose que l’approvisionnement social. La RSE est un programme mis en place de façon volontaire par une personne morale pour s’assurer que les activités auxquelles elle s’adonne à titre d’entreprise respectent les sensibilités environnementales, les bonnes pratiques de gestion des ressources humaines, et cetera. L’approvisionnement social correspond à la décision prise par un gouvernement qui annonce: « Si vous voulez faire des affaires avec nous, vous devez vous doter d’une politique de RSE. » Je crois que la différence est très importante.
Je vais m’en tenir pour l’instant à ces commentaires et attendre la discussion qui va suivre. À nos yeux, le point le plus important, et je me répète, mais il est tellement important, concerne les modalités de mise en œuvre de tout ceci. À la lecture de ce projet de loi, il est manifeste qu’il s’agit des contrats attribués par le ministre de SPAC. Ces contrats concernent des projets financés par le gouvernement fédéral que SPAC construira lui-même en en étant le maître d’œuvre. En toute franchise, il s’agit là de projets en nombre plus faible et plus espacés les uns des autres dans le temps que par le passé. Ce n’est pas un secteur très important de nos activités. De nos jours, la plupart des projets d’infrastructures sont attribués ou sous-traités par les municipalités ou par les provinces. Cette séparation doit être conservée. Cela dit, nous tenons le même discours aux administrations municipales et aux gouvernements provinciaux. Si vous voulez voir intégrer des objectifs de retombées locales ou de politiques publiques dans les soumissions que vous allez recevoir, définissez-les dès le début. Vous voulez un édifice ayant de faibles émissions de carbone ou une bonne empreinte environnementale, alors commencez par l’inscrire dans votre appel d’offres et offrez à tous les soumissionnaires la possibilité de vous proposer des solutions novatrices pour atteindre votre objectif.
Je vous remercie de votre attention.
Les Syndicats des métiers de la construction du Canada représentent 500 000 travailleurs spécialisés de toutes les régions du pays qui travaillent pour des entreprises de construction de toutes tailles. Nous avons 250 centres de formation financés par les cotisations des membres et des entrepreneurs qui offrent à ces derniers des cours sur les exigences de l’industrie et des diverses provinces et sur l’économie.
L’âge moyen des apprentis a évolué avec les années. Maintenant, il est souvent de 28, 29 ou 30 ans alors que, il y a une décennie, les apprentis venaient chez nous immédiatement après la fin de leurs études secondaires. ConstruForce Canada prédit que, au cours de la décennie à venir, plus de 250 000 travailleurs spécialisés prendront définitivement la retraite et que le secteur souffrira alors d’une pénurie de plus de 25 000 travailleurs. Il faut que nous trouvions un moyen de conserver cet ensemble de connaissances et de former de jeunes Canadiens désireux d’entrer sur le marché du travail. Ils doivent auparavant suivre des formations.
L’Enquête sur la population active de Statistique Canada estime que les jeunes au chômage représentent 13 % de cette catégorie de la population, ce qui mérite certainement que les politiques publiques s’en occupent. Les principes énoncés dans le projet de loi constituent une étape importante pour l’avenir des infrastructures au Canada.
Les retombées locales et, plus précisément, la formation dans le cadre des projets d’infrastructures publiques sont, à nos yeux, des éléments importants d’un plan de formation de la main-d’œuvre du Canada. Les grands projets fédéraux d’infrastructures offrent la possibilité de former des jeunes Canadiens tout en stimulant l’économie.
Si nous voulons former des apprentis pour la nouvelle économie, il faut que nous leur offrions la possibilité d’acquérir les nombres d’heures exigés de travail pour le volet pratique de leurs études. À titre d’acheteurs de construction, le gouvernement fédéral a le choix de l’entrepreneur et peut imposer les conditions à respecter dans les propositions des sous-traitants. Si le gouvernement veut voir des apprentis sur les chantiers qu’il finance, libre à lui d’ajouter des exigences à la longue liste de celles déjà inscrites dans les DP dont SPAC exige le respect par les soumissionnaires.
Le dépôt de ce projet de loi nous incite à réfléchir aux modalités financières qui pourraient accompagner les dépenses à venir en infrastructures pour tenter d’atteindre les objectifs de la politique publique. Dans le secteur albertain de l’énergie, cela fait déjà un certain temps qu’on a pris l’habitude d’inscrire dans les soumissions des engagements d’embauche d’apprentis. Cela fait maintenant près de 10 ans que cela se pratique pour les projets de nouvelles constructions.
Les bienfaits de cette pratique sont évidents. Elle a eu pour effet d’accroître la loyauté des travailleurs et la propension, dans le cadre des grands projets énergétiques, a déjà disposé d’une main-d’œuvre compétente pour l’entretien ultérieur d’installations valant plusieurs milliards de dollars. Elle a également facilité la tâche de centaines de personnes désireuses d’acquérir un métier. Cela se révèle un atout pour les projets ultérieurs et contribue à l’économie.
Nous sommes d’avis que le gouvernement devrait fixer, pour la réalisation de projets financés par le fédéral, des seuils au-delà desquels l’obtention de retombées locales serait exigée. Il serait déraisonnable d’imposer des critères de retombées locales en matière de formation aux microprojets. Cela risquerait de paralyser la participation de petites entreprises, ou même de les exclure de ce type de projets. Il y a par contre quantité de grands projets et de travaux de rénovation pour lesquels cette solution pourrait donner de bons résultats. Il faudrait commencer par fixer un plancher à partir duquel de telles exigences s’appliqueraient. Nous pensons d’ailleurs que les gouvernements municipaux et les administrations municipales devraient envisager d’adopter les mêmes principes.
Au cours de la prochaine décennie, le gouvernement de l’Ontario va dépenser pratiquement autant que le gouvernement du Canada en infrastructures. Imaginer toutes les possibilités de formation qu’il y aurait si les deux gouvernements collaboraient à cette initiative. L’Ontario a la loi 6. Nous en avons parlé ce matin. Cela fait environ un an qu’elle a été adoptée et, jusqu’à maintenant, les résultats sont encourageants.
Encourager les entreprises de construction à se doter d’un plan de formation, à embaucher, à gérer des apprentis et, au bout du compte, à créer davantage d’emplois pour les gens qui en ont besoin est un objectif louable pour les politiques publiques. Dans l’industrie, nous nous efforçons de pousser une majorité d’entreprises de construction à former réellement des apprentis. Le Forum canadien sur l’apprentissage estime qu’il n’y a que 19 % des entreprises canadiennes qui embauchent des apprentis. Il faut que cela change.
Le taux d’obtention de diplômes dans les programmes canadiens d’apprentissage est passablement stagnant, surtout à cause du manque de travail pour les apprentis qui s’efforcent réellement de trouver du travail. Le gouvernement fédéral à la possibilité de jouer un rôle de leader dans ce domaine.
Je me ferais un plaisir de répondre à vos questions. Je vous remercie de l’invitation et je suis prêt à participer à la discussion qui va suivre avec des partenaires de l’industrie.
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Madame la présidente, mesdames et messieurs les membres du comité, je vous remercie de m’avoir invité à comparaître devant vous et de m’offrir ainsi l’occasion d’appuyer le projet de loi .
Ce projet de loi reconnaît que tout achat gouvernemental a un effet d’entraînement. Tout investissement dans les infrastructures a des effets, voulus ou accidentels, sur l’économie et crée des emplois. Le projet de loi offre au gouvernement la possibilité de conférer volontairement à un projet une valeur sociale, qui va faire que la valeur totale du projet en question va dépasser le montant réel des dépenses.
Buy Social collabore avec des entreprises sociales, qui sont souvent les entreprises partenaires à des accords d’achats sociaux. On entend par entreprises sociales des petites et moyennes entreprises qui ont des objectifs sociaux et réinvestissent la majorité de leurs profits dans l’atteinte de ces objectifs.
Permettez-moi de vous donner quelques exemples de la façon dont des ententes d’achats sociaux ont stimulé les répercussions sociales par la sous-traitance de travaux entre le secteur de la construction et les entreprises sociales, contribuant ainsi non seulement à l’exécution de contrats de construction, mais aussi à l’amélioration des répercussions sociales de projets existants.
Dans le quartier est du centre-ville de Vancouver, l’un des plus pauvres du Canada, EMBERS Staffing Solutions est une entreprise sociale exploitée par un organisme de bienfaisance enregistré. Son modèle d’affaires consiste à exploiter un milieu de travail qui est conscient des dimensions sociales et qui les appuie au sein d’une entreprise en régie. Ses revenus dépassent 5 millions de dollars par année. Pendant l’exercice en cours, elle aura créé plus de 1 500 emplois pour des personnes se heurtant à des obstacles à l’emploi. Il s’agit de personnes sortant de prison, se remettant de problèmes de toxicomanie ou d’autres cherchant à accéder au marché du travail ou à y revenir un jour à la fois. Cette entreprise travaille essentiellement en partenariat avec le secteur de la construction, fournissant des travailleurs ayant ou non des compétences recherchées par les entreprises du secteur pour exécuter des contrats. Elle a récemment ouvert un bureau à Surrey pour élargir ses services aux entreprises ainsi que pour accroître aussi son impact social dans cette communauté.
À Winnipeg, Build, une entreprise sociale travaillant avec les jeunes à risques, surtout des jeunes autochtones, les aides à répondre aux attentes minimales des employeurs, ce qui leur permet souvent d’obtenir un emploi à temps plein dans le secteur de la construction. Tout le monde admire son travail et la félicite des résultats qu’elle obtient, avec des histoires extraordinaires comme la conversion d’anciens membres de gangs de rue en employés productifs dans des entreprises comme PCL.
La Cleaning Solution emploie des personnes ayant des problèmes de santé mentale. Dans le cadre d’un partenariat simple, mais créatif de type chaîne d’approvisionnement entre le secteur de la construction est une entreprise sociale, la Cleaning Solution s’est vue confier le nettoyage des bureaux d’EllisDon sur un chantier de construction à Vancouver.
À Toronto, la Learning Enrichment Foundation, ou LEF, s’implique activement depuis de nombreuses années à favoriser les dépenses ayant des répercussions sociales pour venir en aide aux immigrants entrant sur le marché du travail. La LEF est un partenaire communautaire des initiatives actuelles de Crosslinx CBA.
Des travaux de recherche menés par Ernst & Young en 2013 on conclut de façon très surprenante que pour chaque dollar consacré à des emplois ciblés par Atira Property Management, une entreprise sociale, le gouvernement retirait 3,32 $.
Nous sommes également ravis de vous voir étudier ce projet de loi alors qu’Innovation, Sciences et Développement économique Canada et Emploi et Développement social Canada, EDSC, élaborent une stratégie interministérielle complète pour les entreprises sociales du Canada. Le projet de loi est une façon idéale d’intégrer le mandat du ministère des Services publics et de l’Approvisionnement à un autre, interministériel et plus vaste, axé sur le développement des dimensions communautaires, économiques et sociales.
Il nous semble que ce projet de loi va permettre au gouvernement d’utiliser ses dépenses pour insuffler le dynamisme économique recherché, mais qu’en ajoutant la dimension des répercussions sociales, le même budget va lui permettre de s’attaquer aux questions sociales plus complexes auxquelles nos communautés sont confrontées. Les ententes sur les retombées locales et l’achat social peuvent couvrir des programmes d’acquisition de compétences et d’apprentissage dans divers métiers, comme nous l’avons déjà indiqué, et créer des emplois pour les jeunes, s’attaquer aux défis économiques qui touchent les Autochtones et fournir des solutions pour intégrer les immigrants et les nouveaux Canadiens à l’économie et aux réseaux sociaux.
Cela permettrait au gouvernement, sans accroître les coûts ni alourdir la bureaucratie, d’améliorer la rentabilité de l’argent des contribuables. Une telle politique favoriserait le rendement économique, la création d’emplois et les répercussions sociales. En ajoutant volontairement la recherche d’objectifs de valeur sociale aux projets actuels de construction et de réparation du gouvernement, on garantirait à nos collectivités le plus important rendement possible sur la pleine valeur des dépenses de l’argent des contribuables.
Je vous remercie de votre attention et j’attends avec intérêt les questions que vous pourriez avoir à me poser.
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Merci, madame la présidente.
Bonjour. Je remercie les trois témoins d'être présents aujourd'hui.
Le député Hussen, qui a déposé le projet de loi , nous a dit plus tôt qu'à son avis, cela ne générerait aucun coût dans le système, tout simplement parce que cela ne demanderait que d'ajouter une ligne dans les devis. Le promoteur n'aurait qu'à indiquer si, oui ou non, il y a eu des retombées économiques et sociales dans la communauté.
Or je pense que c'est beaucoup plus complexe que cela. En effet, pendant la période où j'ai été maire, j'ai vu beaucoup de devis et j'ai analysé de nombreux appels d'offres. Si la réponse indiquée sur cette ligne était « oui », il faudrait tout de même que quelqu'un fasse une analyse assez rigoureuse pour faire en sorte que la situation soit juste et équitable pour tous les promoteurs ayant soumis un devis.
D'après-vous, monsieur Atkinson, mon analyse est-elle erronée?
Croyez-vous vraiment que, si on s'assurait d'être juste et équitable envers toutes les personnes qui soumettent des appels d'offres, cette analyse ne nécessiterait pas de fonds publics ?
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Je vous remercie, madame la présidente.
Permettez-moi de commencer en disant que nous avons entendu deux affirmations erronées. La première était que cela ne peut être fait, ou se produire, qu’une fois la période accordée pour présenter des soumissions expirées. Ce n’est pas le cas. Cela peut se faire avant. La seconde était qu’une telle mesure ne viendrait pas nécessairement en aide aux communautés. Je suis en mesure de vous dire, avec certitude, que c’est pourtant le cas. Cela dit, la preuve en sera évidente lorsque le processus sera mis en route, que ce soit par les municipalités ou par le secteur privé.
En guise d’introduction à mes commentaires, je tiens à revenir sur des notions auxquelles M. Smillie a fait allusion, c’est-à-dire l’égalité, la confiance et la cohérence dans tout le système et dans tout le pays lors de sa publication de ces appels d’offres. J’ai rappelé précédemment au sujet des retombées résiduelles que le rendement des investissements peut intégrer ces retombées résiduelles. Je crois aussi me souvenir que M. Smillie y a fait allusion au sujet des compétences de la main-d’œuvre et des retombées qui peuvent être intégrées dans ces matrices lorsqu’on procède à la pondération des divers éléments. Cela a un effet d’entraînement. Les retombées de ces contrats peuvent être amplifiées, non seulement dans les domaines évidents, mais également dans ceux qui confèrent une valeur ajoutée à un contrat.
Quelqu’un a également rappelé que la définition de ces retombées doit figurer dans les appels d’offres. Il me semble que, pour l’essentiel, cela va sans dire. Cela étant posé, et en fonction des attentes explicitées dans les documents d’appel d’offres, dois-je en conclure qu’il y aurait intérêt à ce que la section des appels d’offres comportant ces définitions intègre une matrice dont les éléments seraient pondérés en fonction des priorités du gouvernement? Pour prendre un exemple, certaines de ces priorités pourraient comporter l’obligation de programmes d’apprentissage dans des métiers spécialisés. On pourrait aussi envisager d’harmoniser de tels programmes avec, par exemple, un plan de gestion des biens immobiliers pour les investissements ultérieurs.
J’aborde cette question de façon délibérée et je pense très précisément à M. Atkinson. Même si les documents d’appel d’offres comportent les définitions en question, les méthodes utilisées par les entrepreneurs pour arriver à ces conclusions peuvent différer. C’est la raison pour laquelle nous avons des appels d’offres. C’est précisément pour cette raison. Comme une méthode peut se révéler moins coûteuse qu’une autre, c’est la raison pour laquelle nous procédons par appel d’offres.
J’en viens maintenant au point que vous avez soulevé. J’en prends bonne note, même s’il est évident, parce qu’il me semble être à l’origine de cette démarche. C’est celui qui confère une plus grande valeur ajoutée pour le contribuable.
Cela dit, je reviens maintenant à mes questions. Tout d’abord, cette matrice pondérée vous paraît-elle le mécanisme qui convient le mieux, en fonction des définitions, bien évidemment? Ensuite, estimez-vous qu’il incombe aux soumissionnaires de faire leur propre travail et de préciser dans quelle mesure ils peuvent conférer une valeur additionnelle aux investissements à venir en fonction des contenus de leurs soumissions d’aujourd’hui?
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Ma réponse ne va pas faire nécessairement référence à la façon dont les choses se déroulent en Ontario, mais plutôt dans tout le pays alors que diverses municipalités et divers gouvernements s’efforcent, en général, de tirer parti de leurs approvisionnements pour faire progresser d’autres objectifs de politique publique que ceux visant la mise en service d’infrastructures essentielles dans leurs communautés.
Ce qui nous préoccupe est la rigueur avec laquelle la décision de passer par les approvisionnements est prise. C’est une question qui mérite d’être posée. Pourquoi les approvisionnements sont-ils un outil efficace pour atteindre des objectifs de politique publique, des objectifs que nous pourrions tous vouloir atteindre? Une autre question est, si cela doit s’avérer être un outil efficace, comment allons-nous mesurer les résultats? Comment allons-nous savoir si les choses se passent bien?
À la suite de l’étude des approvisionnements sociaux qu’il a réalisée dans le monde entier, ce sont les deux choses que le Mowat Center a jugé absolument nécessaires.
Dans le cas de l’Ontario, je crois qu’il est encore trop tôt pour voir si cela va fonctionner ou non comme espéré, mais c’est très important parce que, en toute franchise, nous ne voulons pas que les résultats obtenus soient uniquement de la frime. Si nous tenons réellement à nous assurer d’une plus grande implication des employeurs dans la formation des apprentis, il nous faut trouver les mesures, les outils et les leviers qui conviennent et les utiliser efficacement. Il ne faut pas alors se contenter de déclarer qu’il faut embaucher tant de stagiaires sur un projet fédéral et s’imaginer que cela va régler le problème.
Ce qui n’est pas mesuré est laissé de côté. S’il n’y a pas de façon de mesurer ce qu’on a fait, il est trop facile de se contenter d’affirmer que nous avons atteint l’objectif et que le problème est réglé. En vérité, rien n’a été fait. Je crois que ce qui importe est que lors de la mise en œuvre de ces politiques, la première question qu’il faudra se poser devrait être pourquoi les approvisionnements? Est-ce la meilleure solution ou y en a-t-il une meilleure? Si c’est une façon d’atteindre cet objectif, comment allez-vous mesurer ce résultat? Comment allez-vous vous prouver à vous-même que c’est réellement la façon de procéder?
Ce sera la condition sine qua non de la réussite, pas seulement pour la législation ontarienne, mais pour toutes les tentatives d’utiliser les approvisionnements pour atteindre des objectifs de politique sociale publique parce que pour le contribuable, puisque qui finit par payer la facture, c’est ça la responsabilité: Mes impôts vont-ils réellement servir à favoriser l’implication des jeunes les plus défavorisés, ou est-ce simplement de la frime?
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Je tiens à remercier très sincèrement les témoins de leurs témoignages fort utiles.
Avant de poser mes questions, je tiens à signaler, madame la présidente, à la défense du parrain du projet de loi, que l’un des commentaires que nous avons entendus aujourd’hui me pose problème. Celui-ci laissait entendre que son témoignage s’était limité à une ligne. Je pense que sa réponse était un peu plus large que cela et précisait qu’il était également possible d’expliquer ce qu’on entend par retombées locales.
J’aimerais donner l’occasion à chacun des témoins d’aborder de cette question. L’un des aspects intéressants de ce projet de loi est qu’il fournit aux soumissionnaires une plate-forme pour préciser comment ils entendent s’y prendre pour répondre à certains besoins d’une communauté.
Monsieur Atkinson, j’ai bien pris note de votre point. Si je me trompe, vous nous avez dit que si vous construisez un pénitencier, avec un espace vert, cela devrait probablement être inscrit dans les caractéristiques du projet. Toutes les autres dimensions du projet étant égales par ailleurs, si je sais que le soumissionnaire intéressé par un projet envisage d’embaucher, disons des nouveaux diplômés d’un collège communautaire local, ce qui les aidera à rester dans le Canada atlantique alors que nous sommes confrontés à un départ des jeunes, c’est un élément très positif. S’il a l’intention d’embaucher ou d’accorder un contrat à Summer Street Industries, un groupe de ma communauté qui emploie des gens ayant des besoins particuliers, j’aimerais que ce soit lui qui obtienne le contrat. Je ne crois pas que cela soit actuellement intégré aux pratiques en la matière.
Je voudrais savoir de chacun d’entre vous si vous estimez que ce projet de loi va permettre au soumissionnaire de disposer d’une plate-forme utile pour participer à cette partie de l’analyse.
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Merci beaucoup, madame la présidente.
J'ai écouté avec beaucoup d'intérêt les commentaires de notre collègue qui a déposé son projet de loi ainsi que ceux de nos témoins. Je me pose beaucoup de questions sur l'utilité du projet de loi à la suite de tout ce que j'ai entendu ce matin.
D'après moi, ce projet de loi n'est pas étudié au bon endroit. Il devrait vraiment être soumis à l'étude d'un autre comité. On y parle des règles d'attribution de contrats du ministère des Travaux publics et des Services gouvernementaux « pour la construction, l'entretien ou la réparation d'ouvrages publics, d'immeubles fédéraux ou de biens réels fédéraux ». Tout cela est très loin de nos plans d'investissements en infrastructure.
Tout à l'heure, vous avez fait le parallèle avec le projet de loi 6 du gouvernement de l'Ontario. Ce projet de loi est très complet. Il permet probablement à l'Ontario d'atteindre les objectifs dont nos deux témoins ont parlé, possiblement même atteindre ceux de M. Atkinson.
Le premier article de la note explicative du projet de loi 6 de l'Ontario se lit comme suit:
Le gouvernement et chaque entité du secteur parapublic [...] doivent tenir compte d’une liste déterminée de principes en matière de planification de l’infrastructure lorsqu’ils prennent des décisions relatives à l’infrastructure.
Nous voyons que ce projet de loi est global et qu'il permet d'atteindre les objectifs en matière de retombées économiques locales ainsi qu'en matière d'embauche des apprentis. Si vous prenez deux petites secondes pour lire le projet de loi, vous allez voir que c'est effectivement très complet.
Le projet de loi qui est devant nous indique que la ministre peut aller chercher de l'information. Pourquoi lit-on que « [La] ministre peut [...] »? Ne devrait-elle pas le faire tout le temps? Je soulève déjà là une première question.
Selon le projet de loi, cette information que la ministre réclamerait ne lui permettrait que de demander des comptes une fois les travaux complétés. Elle ne pourrait rien faire d'autre. Elle pourrait demander de l'information avant les travaux, et par la suite elle demanderait si on a fait ce qu'on avait promis. Toutefois, il n'y a aucune obligation, aucun moyen dans le projet de loi qui permet à la ministre d'atteindre les objectifs évoqués par nos témoins.
Ma question s'adresse d'abord à M. Smillie.
Selon vous, le projet de loi , tel qu'il est rédigé, mènera-t-il à la formation d'un plus grand nombre d'apprentis? Devrait-on plutôt s'inspirer de l'exemple de l'Ontario pour présenter un projet de loi plus global qui tiendrait compte du plan d'infrastructure qui s'en vient?
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Je vais revenir à la discussion que nous avions précédemment et tenter d’approfondir la question de cette matrice. J’aimerais que vous me disiez ce qui, à votre avis, devrait être inscrit dans cette matrice et quelles sont les pondérations qu’il faudrait utiliser. Quel poids faudrait-il accorder à chacun des éléments que vous allez mentionner. Prenons des exemples. Faudrait-il s’orienter vers un modèle conception–soumission–construction ou plutôt conception–construction? Dans le cas d’achats d’acier, devraient-ils être groupés avec d’autres achats ou vaudrait-il mieux prévoir un appel d’offres individuel pour cet acier? Nous savons que les prix de l’acier peuvent fluctuer. Connaissons-nous suffisamment bien l’évolution du marché pour harmoniser ces achats avec un plan de gestion des biens immobiliers? Il pourrait s’agir d’un pont, d’une route, d’un édifice, d’un projet municipal ou de n’importe quel autre type de projet.
Lorsqu’on vous remet ce plan, quelles retombées résiduelles pouvez-vous prévoir dans votre soumission pour que, dans l’avenir, la valeur de ce projet soit amplifiée ou qu’elle ajoute aux autres volets financiers?
J’aimerais recueillir vos commentaires à ce sujet parce que, lorsque nous allons passer à l’étape suivante, il faudra apporter des modifications à ce projet de loi, et nous pouvons le faire ici, à ce Comité. Je le rappelle ici parce que, malheureusement, lors de notre étude du Fonds Chantier Canada pendant la session précédente, nous ne l’avons pas fait et, comme maire, j’ai pu constater moi-même des lacunes. Il est arrivé fréquemment que celles-ci entraînent des iniquités dans la répartition des fonds et, franchement, soient la cause d'absence de rendement des investissements qui ont été faits. C’est ce que nous voulons éviter ici. Nous visons l’imputabilité, le rendement des investissements, et nous tenons à nous assurer d’amplifier le plus possible la valeur de chaque dollar dépensé, et pas seulement dans l’immédiat, mais éventuellement pour les générations à venir.