:
Merci, monsieur le président. C'est un plaisir d'être en terre algonquine aussi tôt dans la matinée.
[Français]
Je veux vous remercier de l'occasion qui m'est offerte de prendre la parole pour discuter du projet de loi .
Ce projet de loi est l'étape ultime de la ratification de l'accord définitif de la Première Nation de Yale. C'est l'aboutissement de près de 20 années de négociations, de consultations, de compromis, d'accommodements et de solutions créatrices. Cet accord résume les aspirations des membres de la Première Nation de Yale pour les générations à venir. Il contient le plan directeur pour la gestion autonome qui est contenu dans la Constitution du Canada et garanti par cette Constitution. Il offre aussi un avenir libre des contraintes de la Loi sur les Indiens.
Le projet de loi déposé à la Chambre contient plusieurs éléments essentiels, et je vous en préciserai quelques-uns aujourd'hui.
La Première Nation de Yale va recevoir un transfert de capitaux de 10,7 millions de dollars, un montant de 2,2 millions de dollars pour stimuler le développement économique, un paiement ponctuel de 1,4 million de dollars et un financement annuel de 1,25 million de dollars pour la mise en oeuvre de l'accord. De plus, la Première Nation de Yale va recevoir 1 749 hectares de terres de la Couronne provinciale à ajouter aux 217 hectares de ses terres de réserve actuelles. Elle contrôlera ces terres grâce aux pouvoirs législatifs stipulés dans l'accord définitif.
Les membres de la Première Nation jouiront de plus du droit de récolte du poisson, conformément aux allocations convenues dans l'accord, dans une zone désignée du fleuve Fraser à des fins alimentaires, sociales et cérémoniales. La pêche commerciale, quant à elle, est décrite dans un accord de récolte qui ne fait pas partie de l'accord définitif et qui prévoit la délivrance de permis de pêche à la Première Nation de Yale par Pêches et Océans Canada.
[Traduction]
Monsieur le président, des Premières Nations voisines se sont dites préoccupées par cet accord. Je décrirai maintenant les mesures que nous avons prises pour essayer d'apaiser leurs craintes.
Quelque 69 Premières Nations, et des organisations associées, revendiquent des terres qui chevauchent le territoire revendiqué par la Première Nation de Yale. En janvier 2008, le Canada et la Colombie-Britannique ont invité de concert chacune de ces soixante-neuf entités à examiner ce qui était alors l'entente de principe de la Première Nation de Yale et à communiquer leurs questions concernant les incidences possibles de l'accord sur les intérêts qu'elles revendiquent. La grande majorité de ces bandes et organisations n'ont soulevé aucune préoccupation particulière touchant l'accord définitif de la Première Nation de Yale.
Des réunions de consultation ont été organisées avec celles qui ont fait part de leurs préoccupations. Plusieurs accommodements ont été trouvés au cours de ces consultations, y compris dans le texte même de l'accord définitif. Voici un court survol de ces accommodements. Le chef de la bande de Chehalis a soulevé des questions au sujet d'une zone de récolte qui englobait la rive est du lac Harrison. La zone de récolte de la Première Nation de Yale a donc été modifiée, avec la concurrence du chef Hope, de manière à exclure cette rive.
À leur tour, des membres de la bande de Spuzzum ont exprimé des préoccupations, dans leurs rencontres de consultation, concernant l'accès à des terres de la Couronne provinciale, Frozen Lakes, contenues dans l'ensemble du territoire qui devait prendre le nom de terres de la Première Nation de Yale. Celle-ci a convenu d'ajouter un énoncé, dans le traité, qui précisait que les terres en question sont ouvertes au public.
Enfin, lors des consultations, l'Association du traité Stó:lo Xwexwilmexw et le Conseil tribal Stó:lo nous ont dit que l'accord définitif de la Première Nation de Yale risquait de nuire à leurs droits d'accès ancestraux aux lieux culturels et de pêche qu'ils revendiquent dans des zones qui constitueront les terres de la Première Nation de Yale.
Ils ont soutenu avec véhémence qu'ils devaient jouir d'un accès sans entraves à ces terres, et nous ont enjoints de soustraire aux terres de la Première Nation de Yale toutes les réserves de cette dernière situées au nord de la ville de Yale.
En ce qui concerne les consultations auprès de Stó:lo, le Canada et la Colombie-Britannique ont communiqué l'accord définitif à l'ATSX en avril 2009 et aux autres groupes qui revendiquent le même territoire en juillet 2009. Pendant le reste de l'année 2009, le Canada et la province ont négocié des dispositions additionnelles au traité concernant l'accès aux terres visées par le traité de Yale afin d'établir un certain équilibre entre les préoccupations des Stó:lo et l'intérêt de la Première Nation de Yale dans la conclusion de l'entente.
À la suite d'une réunion avec l'ATSX ayant pour but d'expliquer les changements apportés aux dispositions, l'accord définitif révisé a été communiqué, en janvier 2012, à chacune des soixante-neuf entités des Premières Nations. L'accord définitif a été paraphé en février 2012.
Un certain nombre de mesures d'accommodement ont été prises.
L'accord définitif a été modifié par l'inclusion d'une disposition particulière autorisant l'accès raisonnable du public aux terres de la Première Nation de Yale. Lorsque les Stó:lo se sont dits préoccupés par le fait que les motifs pour un accès raisonnable risquaient d'être trop subjectifs, les parties ont convenu d'un autre changement, qui prévoyait l'ajout de critères objectifs, dans l'accord définitif, pour juger des demandes d'accès.
En réponse à une question des Stó:lo sur la portée de l'accès qui serait accordé, les parties ont convenu d'ajouter un motif, les fins traditionnelles autochtones, pour justifier un accès raisonnable en vertu de l'accord définitif.
Enfin, la Première Nation de Yale a proposé une entente exécutoire avec les Stó:lo, qui décrirait un processus complet d'identification des personnes et des sites pour lesquels un accès serait convenu. On autoriserait ainsi ces personnes à accéder à des terres de la Première Nation de Yale, et à les utiliser, sans les obliger à faire une demande d'accès. L'entente proposée est assortie d'une disposition sur le règlement des différends. À ma connaissance, cette offre faite aux Stó:lo est toujours valable.
Pour terminer, monsieur le président, je souhaite répondre à une proposition d'amendement au projet de loi amenée par les représentants des Stó:lo devant ce comité, plus tôt cette semaine. Cette proposition exigerait de la Première Nation de Yale et des Stó:lo la conclusion d'une entente mutuelle à l'égard d'une très importante partie des terres visées par le traité de la Première Nation de Yale avant que ces terres puissent être incluses dans le traité.
Le différend Yale et Stó:lo perdure depuis des décennies, et rien ne me porte à croire, monsieur le président et membres du comité, qu'il sera résolu bientôt. Comme vous le savez tous, j'en suis sûr, le médiateur indépendant nommé pour tenter de régler ce litige l'a confirmé.
La proposition des Stó:lo portait aussi sur une zone où se trouvent actuellement, et depuis des années, des réserves de la Première Nation de Yale. Il n'est pas du tout clair de quelle façon la proposition pourrait venir lever l'incertitude créée par le fait que ces zones, y compris les réserves actuelles de Yale, pourraient avoir un statut conditionnel. Qui serait propriétaire et gestionnaire des terres? Combien de temps faudra-t-il attendre avant qu'une certitude réelle puisse être atteinte quant à ces zones?
Monsieur le Président, pour que cet amendement fondamental et important soit apporté au projet de loi , il faudrait que le gouvernement de la Colombie-Britannique et la Première Nation de Yale révisent l'accord, ce qui retarderait encore de quelques années sa conclusion.
La commissaire en chef de la CTCB a bien défini le fonctionnement prévu du processus des traités en Colombie-Britannique et a précisé que les revendications concernant des territoires corevendiqués ne peuvent pas faire l'objet d'un droit de veto d'une seule Première Nation sur les efforts d'une autre Première Nation qui cherche à conclure un traité moderne et ainsi améliorer la qualité de vie de ses membres.
La Première Nation de Yale a accumulé des dettes au cours des vingt années qu'ont duré les négociations de bonne foi. Elle devrait avoir la chance de profiter de son traité dûment négocié. Je dirais qu'il est temps d'aller de l'avant, et non de reculer, et d'aider à la création de meilleures occasions, tant pour la Première Nation de Yale que pour les autres personnes qui habitent et travaillent dans la région.
Le gouvernement du Canada, le gouvernement de la Colombie-Britannique et la Première Nation de Yale demeurent disposés à poursuivre les consultations, au moins jusqu'à la date d'entrée en vigueur de l'accord définitif, en 2015.
Nous sommes prêts à accueillir tout nouveau renseignement qui n'a pas été précédemment pris en compte et à continuer à dialoguer avec les Premières Nations ayant des revendications sur des territoires corevendiqués en vue de trouver des solutions mutuellement acceptables.
[Français]
Toutefois, cet accord vise à réaliser une réconciliation avec la Première Nation de Yale. Il apportera la certitude aux droits et titres de cette nation et il élargira les horizons de l'économie locale au profit de tous les citoyens canadiens — membres des Premières Nations ou autres — qui vivent dans la région. L'accord est le fondement qui permet de rebâtir notre relation et d'appuyer les progrès vers un avenir meilleur pour la Première Nation de Yale.
Je prie tous mes collègues de se joindre à moi pour appuyer cette manifestation claire de l'engagement pris par notre gouvernement et par tous les Canadiens de mener à bonne fin une tâche inachevée, à savoir le règlement des traités en Colombie-Britannique.
Merci, monsieur le président.
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, je vous remercie, vous et les fonctionnaires du ministère, de comparaître devant nous. Comme je l'ai dit dans mon discours à la Chambre, hier soir, les néo-démocrates appuieront ce projet de loi sans réserve.
Nous avons entendu le témoignage très éloquent de Stó:lo. Nous avons sous les yeux un traité à propos duquel certaines questions n'ont pas été résolues. Comme le mentionnent tous les documents d'information et l'accord-cadre de 1991 signé en Colombie-Britannique, le but visé est de permettre aux Premières Nations de résoudre leurs différends à l'égard des territoires corevendiqués et communs avec l'aide de la CTCB, mais comme nous pouvons le constater, ce n'est pas chose faite dans le cas qui nous intéresse.
Même si le ministre dit que cet accord lèvera les incertitudes, je répondrais que c'est peut-être le cas pour Yale, mais pas pour les communautés de la région, car Stó:lo a clairement fait part de son intention de continuer à défendre sa cause de diverses façons.
En ce qui concerne les territoires corevendiqués et communs, monsieur le ministre, vous avez parlé d'un accès public raisonnable. Vous avez mentionné brièvement un ou deux critères à cet égard.
Pourriez-vous expliquer davantage en quoi consiste un accès raisonnable et pourquoi il est dit que ce serait pour le « public » et non pas pour les « Stó:lo »? L'accès des Stó:lo n'est pas mentionné expressément. Qu'arrivera-t-il si l'accès leur est refusé? Quel est le mécanisme de règlement des différends prévu si l'accès est refusé?
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Merci, monsieur le président.
Monsieur le ministre, députés, personnel de soutien et autres parlementaires, merci de nous offrir l'occasion de prendre la parole au comité. Je voudrais vous remercier tous d'avoir pris le temps d'étudier le projet de loi , le projet de loi sur le traité de la Première Nation de Yale. Ce traité a mis 17 ans à voir le jour et résulte de longues et coûteuses négociations avec le Canada et la Colombie-Britannique par l'entremise de la Commission des traités de la Colombie-Britannique.
Nous avons été confrontés à de nombreuses difficultés au cours des négociations, mais il s'agissait de négociations de bonne foi et honnêtes. Aucune des parties n'a jamais cherché à conclure une entente malhonnête. Les négociateurs assis autour de la table ont été respectés.
À une certaine époque, nous appelions notre traité un traité sur le poisson, car nous dépendons beaucoup de la pêche. Cela a toujours été le cas. C'est une grande partie de notre vie. Néanmoins, nous avons constaté que nous ne pouvions plus compter entièrement sur la pêche. Les temps changent. Nous avons travaillé à ce traité en pensant aux jeunes. Par conséquent, je l'appelle « le traité pour la jeunesse ». Ce sont les jeunes qui auront à appliquer ce traité au cours des années à venir, s'il est approuvé et qui devront s'en accommoder. Nous avons des jeunes gens très compétents qui viennent travailler dans notre bureau et ailleurs dans la communauté. Ils sont très compétents. Je suis certain que lorsque le temps viendra de mettre en oeuvre ce traité, ils seront en mesure de le faire.
Les traités portent sur les terres, les pouvoirs et l'argent. La terre est certainement le principal enjeu dans ce cas-ci. Nous avons besoin de l'eau en même temps que de la terre. Nous espérons pouvoir, à l'avenir, produire de l'énergie électrique grâce à une partie de cette eau. Les autres ressources présentes sur ces terres sont le bois d'oeuvre, l'or et d'autres métaux précieux, le gravier et, bien entendu, la faune ainsi que le poisson du fleuve Fraser. Ces ressources sont très importantes pour nous et pour l'avenir de notre peuple.
Quant à la partie du traité relative au pouvoir, nous visons à établir notre autonomie gouvernementale. Nous avons une constitution qui a été ratifiée par la population de la Première Nation de Yale. Les jeunes à qui j'ai parlé auront la possibilité de bâtir notre gouvernement. Ils auront une constitution à l'établissement de laquelle ils ont participé pour résoudre toutes les questions auxquelles nous avons été confrontés.
Le gouvernement de la Première Nation de Yale n'aura pas beaucoup de responsabilités, mais elles sont importantes pour nous. Le gouvernement gouvernera nos terres. Il gouvernera les pêcheries, avec le ministère des Pêches et des Océans. Nous déciderons qui peut pêcher et où il est possible de pêcher dans la région de Yale. Je parle de la population de Yale et de personne d'autre. Il n'est pas question de dire à tous les gens où ils peuvent pêcher, mais seulement à la population de Yale.
Bien entendu, nous allons travailler avec le gouvernement fédéral, le MPO, les pêcheries. Le gouvernement créera une loi précisant qui fera ou qui fait partie de la population de Yale. La Loi sur les Indiens disparaîtra. Je vais certainement m'en sentir soulagé. Depuis 34 ans que je suis chef, j'ai vu que les rapports avec le ministère des Affaires indiennes étaient lents et difficiles. L'autonomie gouvernementale est une excellente chose. Je pense que c'est bon pour nous. Nous allons finalement pouvoir nous occuper de nous-mêmes.
Quant à l'argent, ce traité ne représente pas beaucoup d'argent. Comme je l'ai dit, les négociations ont été longues et coûteuses et nous avons un prêt important à rembourser, mais je compte bien sur la partie du règlement destinée au développement économique.
Nous voudrions vraiment créer des emplois dans la région voisine, non seulement pour la population de la Première Nation de Yale, mais aussi pour nos voisins, les personnes qui ne sont pas des Premières Nations. Nous espérons nous associer à des entreprises des collectivités avoisinantes. L'argent prévu pour la mise en vigueur de l'accord va certainement nous aider à nous acquitter de nos nouvelles responsabilités. L'accord fiscal et financier sera en dehors du traité.
Je voudrais dire quelques mots au sujet de nos voisins, de Yale et Hope, et de la région limitrophe, le district régional de la vallée du Fraser. Nous avons rencontré ces groupes à de nombreuses reprises et ils ont appuyé le traité depuis le départ. Nous avons des relations très étroites avec le district régional, le secteur B et le maire de Hope ainsi que la petite communauté de Yale. Nous travaillons en collaboration étroite avec eux. Nous avons grandi avec eux et nous espérons qu'il sera bénéfique de travailler côte à côte avec eux à l'avenir.
Quant à nos voisins des Premières Nations, nous avons passé beaucoup de temps à discuter avec eux. Au nord de notre territoire se trouvent les nations Spuzzum et Nlaka'pamux. Nous avons des relations très étroites avec elles. Elles nous ressemblent beaucoup. Nos terres sont très similaires. Ces nations se trouvent dans le canyon du Fraser. Nous allons continuer à bien nous entendre avec elles. Nous nous sommes toujours entendus sur la limite entre Yale et Spuzzum, que nous appelons Five Mile Creek. Cela a toujours été entendu. Nous n'avons pas vu la nécessité de préciser cette limite par écrit et nous ne l'avons donc pas fait, du moins jusqu'ici. Il est clairement entendu qu'une limite existe entre la Première Nation de Yale et la bande indienne Spuzzum. Cette bande ne participe pas au processus de négociation de traités.
À l'Ouest de nos terres, en direction du lac Harrison, nous avons les In-SHUCK-ch qui sont nos voisins. Nous avons des pistes qui traversent les collines jusqu'au lac Harrison. Nous avons souvent rencontré les In-SHUCK-ch et nous avons établi que nous n'avions pas de revendications concurrentes avec les nombreuses bandes indiennes In-SHUCK-ch.
Nous avons aussi rencontré les Chehalis, qui se trouvent au nord, dans cette même direction. Les Chehalis sont une nation distincte. Ce ne sont pas des Stó:lo. Ils forment un groupe particulier. Nous les avons rencontrés et nous avons convenu que nous partagions effectivement une partie du territoire, mais ils ont dit qu'ils ne voulaient pas bloquer le processus pendant que nous étions en train de négocier un accord. À un moment donné, nous conclurons une entente par écrit pour le partage du territoire entre Yale et Chehalis. Ce n'est pas vraiment bien loin, à vol d'oiseau.
Pour le moment, nous avons conclu avec le groupe Chehalis une entente scellée par une poignée de main. Nous avons accepté que les Chehalis puissent venir camper sur nos terres et pêcher dans le Fraser. En échange, les Chehalis ont accepté que le peuple Yale aille chez les Chehalis chasser, cueillir des plantes et cueillir des bleuets. Il s'agit d'une bonne entente historique, qui a été scellée par une poignée de main, mais que nous inscrirons par écrit. C'est le genre d'entente que nous aimerions conclure avec tous nos voisins.
Nous avons les Spuzzum, au nord. Nous avons les In-SHUCK-ch et les Chehalis, à l'ouest. Au sud, nous avons les Stó:lo.
La bande indienne Stó:lo la plus proche est la bande indienne Union Bar. C'est une très petite communauté. Elle est établie, comme nous, au bord du fleuve. Elle a constaté qu'elle avait les mêmes problèmes que les Yale. De nombreux voisins empiètent sur ses terres et pêchent dans le Fraser. Cette bande a de très bons lieux de pêche. Elle a des bonnes terres sur lesquelles camper. Elle a des cours d'eau où elle peut puiser de l'eau. C'est un beau territoire, mais elle a les mêmes problèmes que nous.
Je n'ai pas pu parler longtemps de ce problème avec le chef Andy Alex, de la bande indienne Union Bar, mais il a dit qu'il parlerait, pour reprendre ses paroles, « au moment opportun ». Ce n'est pas encore fait, mais j'ai hâte qu'il le fasse.
Pour ce qui est des autres bandes indiennes Stó:lo, nous avons essayé de les rencontrer au cours des 17 dernières années. Dans bien des cas, nous avons réussi à avoir une réunion avec elles, mais elles n'ont pas voulu aborder la question. Elles voulaient négocier avec moi et la Première Nation de Yale pour notre territoire. Notre territoire n'était pas négociable. J'étais d'accord pour conclure une entente avec les Stó:lo afin qu'ils puissent camper sur nos terres et pêcher dans le Fraser. C'est ce dont je voulais discuter, mais les Stó:lo n'étaient pas d'accord. Ils voulaient négocier pour obtenir une partie des terres de la Première Nation de Yale. Ce n'était certainement pas négociable.
Les choses ont continué ainsi pendant de nombreuses années. Vers la fin de la négociation du traité, le gouvernement fédéral a engagé un médiateur, Vince Ready. C'est un médiateur bien connu. Nous avons donné notre accord. Pendant un an, nous avons participé à des séances de médiation en vue d'une entente permettant aux Stó:lo de venir sur nos terres camper et pêcher, mais ils avaient d'autres intentions. Ils voulaient ajouter au traité de Yale des dispositions permettant aux Stó:lo de venir sur nos terres. Ce n'était pas non plus négociable. Nous ne pourrions jamais… C'est impossible. C'est insensé. Ils voulaient ajouter des clauses en faveur des Stó:lo dans le traité de Yale. Ce n'était pas acceptable pour Yale.
Nous avons constaté que la médiation ne menait nulle part. Nous ne pouvions nous mettre d'accord sur rien qui puisse nous aider à nous entendre à l'avenir. J'en suis venu à la conclusion que je devais parler aux membres de la communauté. Ceux qui sont sur le terrain. Ce sont eux qui allaient camper sur nos terres et pêcher dans le fleuve et non pas les grands chefs. Je ne crois pas que les grands chefs auraient pu conclure une entente avec Yale. Comment pourraient-ils assujettir 10 000 personnes à un accord? Je pense que ce serait difficile. Quoi qu'il en soit, cela n'a pas abouti. La médiation a été arrêtée.
Nous espérons que ce traité sera conclu.
Je suis prêt à répondre tout à l'heure, aux questions concernant les Stó:lo.
Je voudrais que notre négociateur, Rob Reiter, dise quelques mots au sujet du traité.
Mesdames et messieurs, je suis le conseiller juridique de la Première Nation de Yale. Je joue également le rôle de conseiller juridique à plusieurs tables de négociation du pays portant sur des revendications globales.
Les questions sur lesquelles vous vous penchez aujourd'hui ne se posent pas uniquement pour Yale. En Colombie-Britannique, les revendications concurrentes des Premières Nations couvrent environ 150 p. 100 de la province. Il ne s'agit pas d'un phénomène isolé. Ce qu'il y a de particulier dans ce traité, c'est le lobbying auquel les Stó:lo se sont livrés.
Je tiens à bien préciser que ce traité est le résultat de concessions. En ce qui concerne nos voisins, nous avons réduit nos ambitions à l'égard des terres pour éviter les chevauchements. Nous avons renoncé à revendiquer un secteur traditionnel à Harrison pour éviter un chevauchement avec les Chehalis ou les In-SHUCK-ch. Nous obtiendrons seulement 1 966 hectares d'une zone dans laquelle nous revendiquions 104 000 hectares. Sur ces 1 966 hectares, 266 sont des réserves existantes. Nous avons évité intentionnellement d'inclure des terres qui jouxtent les réserves de nos voisins directs, c'est-à-dire Union Bar, Spuzzum etc., pour éviter les chevauchements.
Nous avons inclus intentionnellement une clause qui ne figure dans aucun autre traité au Canada et qui prévoit d'accorder un accès raisonnable à tout groupe autochtone, parce qu'il y a d'autres groupes dont le territoire chevauche le nôtre. Cet accès raisonnable leur permet de venir faire leur récolte traditionnelle en laissant le lieu tel qu'il était et en respectant ses occupants ainsi que la loi et l'ordre. Ce n'est pas le cas actuellement en vertu de la Loi sur les Indiens. De nombreuses terres sont saccagées. Il y a beaucoup d'ordures. On m'a dit que des activités illégales avaient cours. Cela ne peut pas continuer, car nous voulons préserver la santé non seulement des Yale, mais aussi des non-Autochtones qui vivent dans la vallée.
Ce traité est un mécanisme juridique permettant d'y remédier. Il accorde une petite superficie de terres. Il donne accès au grand public. Il y a d'énormes parcelles de terre dans la montagne qui sont entièrement ouvertes au public à des fins récréatives. Les seules terres dont nous voulons le titre sont les terres de réserve. Elles nous ont été attribuées comme réserves il y a plus d'un siècle par une commission indienne, exclusivement pour Yale. Il y a environ 16 réserves. Vous devez vous demander pourquoi une commission des réserves indiennes a établi une réserve pour un groupe d'Indiens. De toute évidence, il s'agissait des seuls Indiens qui vivaient là.
Il y a eu beaucoup de bouleversements dans la région de Yale. Yale était la capitale coloniale. C'est là que les conditions de l'union ont été signées. Il y a eu un afflux très important de non-Autochtones et une grande partie des Autochtones de la région sont morts de la variole, de l'influenza, etc. Quoi qu'il en soit, le principal facteur est que le peuple de Yale vit là. Il vit dans ces réserves. Les réserves n'ont pas été accordées à d'autres Indiens. Nos voisins directs, Union Bar, qui vivent à des milles de distance, ne revendiquent aucune de ces terres. Ceux qui les revendiquent se trouvent dans certains cas, à 100 kilomètres de là.
Vous devez vous demander pourquoi des gens qui sont aussi éloignés revendiquent des terres le long du fleuve Fraser alors qu'ils n'étaient pas là; autrement, on leur aurait accordé des réserves. Leurs voisins ne revendiquent pas ces terres. En fin de compte, il n'y a aucune terre de réserve ou d'autres terres en dehors du réseau de réserves à Chilliwack ou Mission. À Hope, il y a une population très clairsemée. Ce sont les seules terres libres à part celles au nord, à Harrison. Il y a une excellente pêche là-bas. Quand Simon Fraser est passé par là en 1803, il a vu deux énormes villages indiens, très bien gardés, qui régnaient sur le commerce de la pêche et du saumon.
Sur l'insistance du ministère de la Justice et du procureur général de la Colombie-Britannique, nous avons inclus dans ce traité une clause prévoyant un accès raisonnable. Nous l'avons incluse dans le traité; cela ne figure dans aucun autre traité. Nous avons essayé de négocier avec les Stó:lo pendant deux ans, avec un médiateur. Tout ce qu'ils nous ont dit, c'est que nous sommes des Stó:lo, ce qui n'est pas le cas. Yale n'est pas Stó:lo. Les Yale sont des Nlaka'pamux; ce sont des Indiens Thompson. Ils ne font pas partie du peuple Stó:lo qui se trouve en aval du fleuve. Il s'agit d'un groupe linguistique et d'une culture différente. Avant l'occupation européenne, ces terres appartenaient exclusivement aux Yale. Le procureur général de la province et le ministère de la Justice ont soumis à une analyse de risque la revendication des Stó:lo. Elle est faible.
Néanmoins, nous avons prévu un accès raisonnable pour le cas où des intérêts et des droits existeraient. Cela ne leur suffit pas. Ils veulent un accès illimité et incontrôlé, ce qui va à l'encontre de la raison d'être du traité.
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Merci, Mark. Content de vous revoir.
Je précise, à l’intention du comité, que j’ai rencontré Mark à la cérémonie de remise des diplômes qui s’est tenue samedi à Hope. Je dois dire que j’ai été bien surpris, car, malgré la distance considérable, il est arrivé dans les 24 heures.
S’agissant de la violence, je tiens à dire que ce n’est pas avec de tels propos, ni ce genre de langage, que nous pourrons avancer.
J’ai tout de même relevé lors de la séance de l’autre jour avec les représentants des Stó:lo qu’ils n’ont pas l’intention, si j’ai bien compris, de s’en prendre à la Première Nation de Yale. En tout cas, c’est la première fois que je vois cela, car j’ai toujours pensé qu’en cas d’agression, leur première cible serait la Première Nation de Yale, mais tel ne semble pas être le cas; pour autant que j’aie pu comprendre, ils compteraient plutôt s’attaquer aux agents de Pêches et Océans, lesquels sont certainement capables de se défendre, mais…
Permettez-moi de faire part au comité de nos projets, à compter de cette année. En collaboration avec la GRC et avec des agents du ministère des Pêches, nous avons préparé une carte sur système de localisation GPS qui comprend tous les sentiers ainsi que tous les campements de pêche. Par conséquent, en cas d’urgence ou en cas de difficulté où que ce soit dans le secteur, nous pourrons les diriger afin qu’ils interviennent sur-le-champ.
Nous allons également communiquer cette carte à l’équipe de recherche et sauvetage de Hope, aux pompiers bénévoles de Yale ainsi qu’au service d’ambulance, afin que le service concerné puisse s’y rendre directement. J’ajoute que le canyon du Fraser est vraiment un endroit sauvage, sans éclairage nocturne, et c’est seulement l’an dernier que nous avons obtenu le réseau de téléphone cellulaire. Il arrive donc que l’on soit complètement isolé, en plein coeur du canyon.
Voilà ce que nous espérons accomplir, et je crois que cela devrait aider les personnes qui viennent y pêcher, y camper ou simplement profiter du paysage et du fleuve.
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Nous reprenons donc notre séance.
Nous voici de nouveau en présence des fonctionnaires des ministères des Finances et de la Justice.
Chers collègues, passons à présent à l’examen article par article.
Conformément à l’article 75(1) du Règlement, le préambule et l’article 1, titre abrégé, sont réservés.
Je demande au comité l’autorisation de prendre en considération l’ensemble des articles, depuis l’article 2 jusqu’à l’article 25.
Des voix: D'accord.
Le président: Je mets donc aux voix les articles 2 à 25 inclusivement.
(Les articles 2 à 25 inclusivement sont adoptés.)
Le président: Le titre abrégé est-il adopté?
Des voix: D’accord.
Le président: Le préambule est-il adopté?
Des voix: D’accord.
Le président: Le titre est-il adopté?
Des voix: D’accord.
Le président: Le projet de loi est-il adopté?
Des voix: D’accord.
Le président: Puis-je faire rapport du projet de loi à la Chambre?
Des voix: D’accord.