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Monsieur le président, je vous remercie de nous donner l'occasion de discuter du travail de notre bureau concernant l'utilisation des terres et le développement économique durable des peuples autochtones.
À cet égard, en décembre 2011, mes collègues ont présenté de l'information à ce sujet au comité lors de l'étude du chapitre 6 du rapport de l'automne 2009 de la vérificatrice générale, intitulé « La gestion des terres et la protection de l'environnement dans les réserves ». Aujourd'hui, je vais surtout vous parler du chapitre 4 du rapport du printemps 2010 de la vérificatrice générale, qui s'intitule « Pour un développement durable dans les Territoires du Nord-Ouest ».
Je suis accompagné de Frank Barrett, le directeur principal responsable de l'audit, et de Kim Leach, directrice principale, qui a également participé à cet audit.
Le gouvernement fédéral a le mandat de promouvoir le développement politique et économique des Territoires du Nord-Ouest et de protéger l'environnement. Notre audit visait à déterminer si les ministères fédéraux responsables avaient jeté les fondements nécessaires à un développement durable et équilibré dans les Territoires du Nord-Ouest. L'audit avait notamment pour objectif de déterminer si Affaires autochtones et Développement du Nord Canada ainsi qu'Environnement Canada et Ressources humaines et Développement des compétences Canada avaient mis en oeuvre, comme il se doit, les mesures clés en vue d'un développement durable et équilibré.
[Français]
Ces mesures comprenaient: tout d'abord, la conclusion des ententes sur les revendications territoriales globales et la conclusion d'ententes sur l'autonomie gouvernementale; deuxièmement, la création et la mise en application d'un régime de réglementation visant à protéger l'environnement; finalement, l'appui aux programmes de formation professionnelle et de développement économique destinés aux populations autochtones des Territoires du Nord-Ouest.
Les ententes sur les revendications territoriales globales et les ententes sur l'autonomie gouvernementale stipulent le droit à l'autonomie gouvernementale et le droit de propriété des terres et des ressources. Ces ententes sont donc importantes pour le développement économique. Elles contribuent à fournir un degré de certitude et de prévisibilité aux entreprises, à l'industrie, aux communautés et aux gouvernements. Les régions visées par les ententes couvrent la quasi-totalité des Territoires du Nord-Ouest.
[Traduction]
Au moment où notre audit a été effectué, quatre ententes sur les revendications territoriales avaient été conclues. D'autres ententes sur les revendications territoriales et sur l'autonomie gouvernementale étaient en négociation. Nous avons constaté qu'Affaires autochtones et Développement du Nord Canada avait déployé des efforts constructifs pour négocier ces ententes et que le ministère avait suivi les processus de négociation établis. De plus, il avait utilisé d'autres méthodes lorsque les négociations semblaient bloquées.
Certes, il reste encore beaucoup à faire, mais les efforts pour conclure des ententes sur les revendications territoriales et des ententes sur l'autonomie gouvernementale représentent, à notre avis, une réalisation et une étape importantes à l'égard du développement durable et équilibré des Territoires du Nord-Ouest.
[Français]
Nous avons aussi examiné le régime de réglementation de l'environnement. La protection de l'environnement est d'une importance capitale pour les communautés autochtones des Territoires du Nord-Ouest, car elles dépendent de la faune, de l'eau et de l'habitat pour leur survie et les occasions de développement économique.
Nous avons tenté de déterminer si Affaires autochtones et Développement du Nord Canada et Environnement Canada avaient créé et mis en oeuvre un régime de réglementation satisfaisant dans les Territoires du Nord-Ouest. Nous avons constaté que, dans les régions où des ententes sur les revendications territoriales globales ont été conclues, il y avait des systèmes et des structures pour appuyer les plans d'aménagement du territoire et pour consulter adéquatement les communautés.
[Traduction]
Cependant, dans les régions où les revendications territoriales globales ne sont pas réglées, des doutes subsistent pour ce qui est de savoir à qui les terres appartiennent, comment on peut les utiliser et qui consulter. De plus, nous avons remarqué qu'il n'existe pas de mécanismes précis pour établir les plans d'aménagement du territoire dans ces régions. Sans plan d'aménagement des terres en bonne et due forme, les décisions en matière de développement doivent être prises au cas par cas. Ainsi, les décisions ayant trait à l'approbation des projets peuvent demander plus de temps, car ni les catégories d'activités de mise en valeur ni les conditions à appliquer n'ont été déterminées.
Affaires autochtones et Développement du Nord Canada a aussi des responsabilités précises au chapitre de la surveillance des effets cumulatifs du développement. Ces activités de surveillance sont importantes, car elles fournissent aux conseils de cogestion les données sur l'environnement dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées concernant les demandes de développement. Notre audit nous a permis de constater que, 11 ans après en avoir reçu le mandat, Affaires autochtones et Développement du Nord Canada n'avait toujours pas mis en place de programme de surveillance des effets cumulatifs. Par ailleurs, le financement du programme d'Environnement Canada destiné à la surveillance des effets cumulatifs a pris fin en 2007. En conséquence, aucun des deux ministères n'a mis ce programme en oeuvre.
[Français]
Nous avons aussi examiné les programmes de formation professionnelle et de développement économique dans les communautés autochtones. Pour les deux programmes que nous avons examinés, nous avons constaté que Ressources humaines et Développement des compétences Canada avait établi des cibles et des objectifs clairs. Cependant, nous avons constaté que les programmes de développement économique d'Affaires autochtones et Développement du Nord Canada ne comportaient pas d'objectifs clairs et que le ministère n'avait pas surveillé les résultats de ses programmes ni examiné les données soumises par les bénéficiaires du financement de ces programmes.
Dans l'ensemble, nous avons conclu qu'Affaires indiennes et du Nord Canada et Environnement Canada n'avaient pas mis en oeuvre de manière satisfaisante des mesures clés pour assurer le développement durable des Territoires du Nord-Ouest.
[Traduction]
Nous avons effectué d'autres audits qui ont porté sur de grands enjeux liés à la protection de l'environnement et au développement durable qui touchent les communautés autochtones. L'un des enjeux dont nous parlent les communautés, surtout celles du Nord, ce sont les changements climatiques. Dans le cadre d'un autre audit que nous avons effectué en 2010, nous avons examiné comment le gouvernement fédéral aidait les communautés à se préparer et à s'adapter aux changements climatiques.
Le gouvernement fédéral a reconnu que le climat a changé et que les impacts toucheraient tous les grands secteurs de l'économie, toutes les régions et de nombreuses communautés. Les impacts se sont déjà fait sentir dans le Grand Nord canadien. Nous avons constaté que le gouvernement arrive à aider les dirigeants des communautés à comprendre les effets des changements climatiques à l'échelle locale, mais qu'il est incapable de répondre aux demandes de toutes les régions du Canada.
Dans un autre audit réalisé en 2010, nous avons évalué si le gouvernement était prêt à réagir à des déversements de pétrole provenant de navires. La semaine dernière, le vérificateur général était à Iqaluit, et il a entendu les membres du Comité des comptes publics exprimer leurs craintes au sujet de l'ouverture possible du Passage du Nord-Ouest et des répercussions d'un déversement de pétrole dans le Nord.
Enfin, nous avons aussi audité différents aspects de la gestion de l'eau douce. En 2005, et également lors de l'audit de suivi des programmes pour les Premières nations de 2011, nous avons constaté que la qualité de l'eau potable dans les réserves était loin d'être aussi bonne que celle de la majorité des collectivités canadiennes.
[Français]
Je veux souligner que les audits dont je viens de parler ont été réalisés il y a plus de deux ans et que nous n'avons pas réexaminé ces questions depuis.
[Traduction]
Monsieur le président, voilà qui conclut ma déclaration préliminaire. Nous serons heureux de répondre aux questions des membres du comité.
Merci.
Tansi, bonjour, bon après-midi et good afternoon.
J'aimerais souligner et reconnaître le fait que j'ai été invitée sur le territoire traditionnel du peuple algonquin pour présenter mon exposé.
Merci pour l'occasion que vous m'offrez de comparaître ici aujourd'hui.
Je m'appelle Lucy Pelletier, membre de la Première nation des Cowessess dans le territoire du Traité Quatre, dans la province de la Saskatchewan. Je siège à titre de présidente au conseil d'administration de l'Association nationale des sociétés autochtones de financement — l'ANSAF — et de présidente de la Saskatchewan Indian Equity Foundation. Ian Donald, PDG intérimaire, et Kevin Schindelka, directeur de l'Expansion de l'entreprise, m'accompagnent aujourd'hui.
Nous allons d'abord aborder la question de l'économie autochtone. Bien des communautés autochtones commencent actuellement à tirer profit des nouvelles occasions offertes par les décisions des tribunaux, les règlements de revendications territoriales, les nouvelles sources de revenu, la nouvelle économie, le développement des ressources et les marchés d'exportation. Elles adaptent aussi des pratiques d'affaires conventionnelles à leurs propres valeurs et cultures afin de créer des emplois, d'accroître les revenus pour leurs membres et de créer de la richesse pour leur communauté.
Cette tendance se reflète dans la croissance rapide de l'entrepreneuriat et des entreprises autochtones qui, à leur tour, provoquent une demande accrue de financement par emprunts et par actions. D'autres types variés de financement s'imposent aussi, au fur et à mesure que les diverses entreprises autochtones se développent et progressent dans leur cycle de vie. En plus du financement à terme plus classique, il existe une demande croissante pour du capital de démarrage et des prêts aux jeunes entrepreneurs, pour de plus gros prêts à terme, des prêts d'exploitation, de services et de caution, de quasi-capital ou de créances de second rang ainsi que de financement par actions.
Le deuxième point que nous allons aborder concerne les clients d'affaires autochtones. Toutefois, les caractéristiques de plusieurs entreprises autochtones présentent encore de réelles difficultés pour la plupart des sources de capitaux. Par exemple, il s'agit surtout de petites et moyennes entreprises, ou PME. Qu'elles soient des entreprises conventionnelles ou autochtones, les PME présentent en général des coûts de transaction plus élevés et la perception d'un risque accru en raison de leur plus petite taille et de leur capacité de gestion plus limitée. Ces facteurs sont souvent aggravés par un manque relatif de capital de risque et une dépendance excessive à l'égard du financement par emprunt.
Les entreprises autochtones présentent souvent d'autres difficultés en matière de financement qui découlent de facteurs reliés au développement social et économique. Cela peut comprendre des capacités de gestion encore plus limitées que celles de leurs homologues conventionnels, une moins bonne connaissance des pratiques de gestion des dettes commerciales, ainsi qu'une proportion plus élevée d'entreprises en démarrage.
Enfin, les entreprises situées dans les réserves présentent des défis additionnels reliés à l'article 89 de la Loi sur les Indiens, notamment les différences de cultures commerciales, le manque d'entreprises constituées en personnes morales en raison de l'exonération d'impôt, une concentration plus marquée dans le secteur de ressources naturelles récurrentes, et des débouchés plus limités pour les endroits isolés.
En ce qui concerne les institutions financières autochtones, le réseau canadien d'institutions financières autochtones — les IFA — est, partout au pays, la principale source de services de financement de développement et d'aide à la gestion pour les entreprises qui ne peuvent obtenir ce genre de financement auprès des institutions financières conventionnelles. Ce réseau a évolué depuis sa création et comprend actuellement des sociétés de financement autochtones, des centres de développement des communautés contrôlés par des Autochtones, des centres d'aide au développement des entreprises contrôlés par des Autochtones et des prêteurs au développement autochtone disposant de capitaux privés. Sur les 60 IFA que comporte le réseau, 53 sont membres de l'ANSAF et représentent des communautés des Premières nations, des Inuits et des Métis dans chaque province et territoire du Canada.
Chaque IFA est unique sur le plan de la structure, des capacités, du rendement, des clients cibles, des services offerts et du territoire desservi. Toutes les IFA sont farouchement indépendantes et ne rendent de comptes qu'à leur propre communauté. Leurs racines communautaires leur donnent la capacité unique de se fier davantage sur une évaluation de la cote de crédit réalisée au niveau de la communauté quand vient le temps de combler les déficiences dans la situation financière de leurs clients. Il en résulte un taux d'acceptation très élevé des nouveaux comptes et une assez bonne performance au chapitre des prêts. Puisqu'elles possèdent leurs IFA, les communautés autochtones ont pu exercer un contrôle sur le processus de décision et ainsi apporter des changements adaptés aux différences culturelles qui auront un impact majeur sur elles.
Le siège social national de l'ANSAF accroît sans cesse ses moyens d'améliorer la compétence institutionnelle de chaque IFA membre au moment de venir en aide à ses propres membres, un peu comme le siège social d'une coopérative de crédit appuie chacun des siens. En ce sens, il offre une gamme de plus en plus vaste de services de soutien ciblés et souvent personnalisés, notamment l'administration des programmes, la formation personnalisée, les pratiques exemplaires, les systèmes de gestion des prêts, le développement de nouveaux produits et les mises à l'essai, la recherche et l'analyse, les systèmes de mesure du rendement et les stratégies de communication.
Pour ce qui est de la performance financière, les IFA accordent chaque année environ 500 nouveaux prêts à des entreprises en démarrage et 700 prêts d'expansion ou de modernisation d'une valeur totale de 100 millions de dollars à des petites entreprises autochtones. Ce financement permet à ces petites entreprises de créer ou de soutenir l'équivalent de près de 4 000 emplois à temps plein. Depuis 1985, les IFA ont reçu un total de 235 millions de dollars en capital d'apport et en prêts remboursables de la part du gouvernement fédéral. Au cours de cette période, elles ont accordé plus de 36 000 prêts d'une valeur totale de 1,5 milliard de dollars, dont plus de 1,2 milliard sont maintenant remboursés. La perte globale des prêts des IFA s'élève à environ 6 p. 100, ce qui se compare très favorablement aux 13 p. 100 du Programme de financement des petites entreprises du Canada. Le 31 mars 2011, le portefeuille de prêts consolidé des IFA comptait quelque 4 000 prêts évalués à 238 millions de dollars.
En ce qui concerne les priorités stratégiques, le plan stratégique actuel de l'ANSAF pour la période s'étendant de 2012 à 2014 est centré sur quatre priorités visant à améliorer notre service aux clients d'affaires autochtones et, de fil en aiguille, à l'économie autochtone en général. Ces priorités sont les suivantes: premièrement, augmenter la solvabilité financière des IFA; deuxièmement, améliorer l'accès des IFA au capital de financement; troisièmement, perfectionner la compétence, les aptitudes et le professionnalisme des IFA; et quatrièmement, améliorer les services des IFA pour répondre plus efficacement aux besoins changeants de nos clients d'affaires.
Dans ce contexte, les IFA sont stimulées par l'importance accrue accordée par AADNC aux questions de développement économique autochtone, notamment à la composante de développement des petites entreprises définie dans le nouveau cadre fédéral de réglementation. Nous croyons que ce cadre pourrait grandement nous aider à atteindre nos quatre objectifs stratégiques, et nous avons abordé ces priorités selon deux volets d'activités parallèles et complémentaires: premièrement, les groupes d'études et les comités conjoints d'AADNC et de l'ANSAF pour le renouvellement des programmes, qui élaboreront des nouvelles approches de programmation, de nouveaux concepts d'exploitation et de nouveaux plans de mise en oeuvre à soumettre aux ministres et aux organismes centraux; et deuxièmement, les initiatives indépendantes lancées par l'ANSAF visant à élaborer une programmation complémentaire. Le personnel d'AADNC y participera au besoin lorsqu'il sera disponible.
Je voudrais brièvement résumer les approches explorées en ce moment dans le cadre de ces deux volets d'activités.
La première priorité consiste à augmenter la solvabilité financière des IFA. Cette priorité porte surtout sur les moyens permettant d'assurer la viabilité financière des IFA qui s'engagent dans la prestation de prêts précommerciaux, au stade du développement, orientés vers une clientèle dispersée sur le plan géographique, malgré les défis afférents aux coûts plus élevés d'exploitation, de prêts et de capital, ainsi qu'à la prestation de services connexes nécessaires en matière de conseils et de soutien.
La question primordiale ici est que le modèle financier global des IFA n'est pas viable. Les coûts afférents aux prêts des IFA comprennent 10 p. 100 de frais d'administration, plus 6 p. 100 de pertes, ce qui totalise 16 p. 100, par rapport aux 9 p. 100 de revenus du portefeuille de prêts. Cela laisse un écart non financé de 7 p. 100.
Jusqu'ici, les discussions avec les responsables d'AADNC ont visé à combler ce manque à gagner en créant un programme d'allocations fondées sur la performance qui viendrait compenser le manque à gagner des prêts des IFA et en restructurant les programmes actuels de capitalisation des prêts d'AADNC pour mieux réagir à la diminution des actifs des IFA qui résulte de ce modèle fautif de financement.
La deuxième priorité consiste à améliorer l'accès des IFA au capital de financement.
Jusqu'ici, environ 90 p. 100 du capital de financement des IFA provenait du gouvernement fédéral, les autres 10 p. 100 provenant du secteur privé. Toutefois, compte tenu de la demande accrue pour les prêts des IFA depuis les 10 dernières années, les IFA devront obtenir de 100 à 150 millions de dollars de plus en capital de financement au cours de la prochaine décennie. Puisqu'on ne peut pas s'attendre à ce que le gouvernement fédéral continue à soutenir indéfiniment un financement à cette échelle, il faudra lancer le plus tôt possible de nouvelles approches reposant sur une participation grandement accrue des sources autochtones et privées.
Les initiatives actuellement à l'étude conjointement avec AADNC comprennent une augmentation du programme d'achat de réductions d'intérêt sur le capital de financement d'AADNC, l'amélioration de l'approche relative à l'Initiative de réserve pour pertes sur prêts; et la mise en place et le financement d'une fonction de trésorerie permettant d'attirer le capital de gros à l'ANSAF.
À l'interne, l'ANSAF étudiera l'utilisation possible d'obligations d'épargne, d'obligations non garanties et d'autres titres financiers innovateurs, la structure des cadres de syndication et l'élaboration de méthodologies adaptées aux sources conjointes de capitaux.
La troisième priorité est de perfectionner la compétence, les aptitudes et le professionnalisme des IFA. Cette priorité vise à approfondir l'accent stratégique que mettent les IFA sur des normes viables d'exploitation et sur la création d'une compétence équivalente à celle du siège social des coopératives de crédit au sein du réseau des IFA. Les IFA membres de l'ANSAF ont déjà élaboré un certain nombre d'outils visant à faciliter les activités des IFA — par exemple un outil de mesure du risque pour les emprunts des IFA, une base de données pour mesurer le rendement et les rapports de contrôle connexes, ainsi qu'un certain nombre de programmes personnalisés de formation sur le terrain, de formation à distance et de formation agréée.
Au cours de la période de planification stratégique, la collaboration entre l'ANSAF et AADNC devrait donner lieu à une amélioration des éléments de gouvernance et au renforcement de la capacité du Programme d'accès au capital d'AADNC ainsi qu'à l'élaboration d'un cadre global de mesure du rendement pour les IFA.
À l'interne, l'ANSAF élargira la portée de ses produits de formation personnalisée, améliorera ses systèmes de gestion des prêts des IFA, élaborera une base de données structurée des pratiques exemplaires et des normes critiques, et rédigera des manuels génériques de gestion financière et de gestion du personnel à l'intention de ses membres.
J'aimerais également reconnaître le territoire traditionnel de la Nation algonquine, surtout des Pikwàkanagàn, dans lequel nous nous trouvons présentement. Je les remercie. J'aimerais aussi remercier le comité permanent de nous avoir invités.
Je suis accompagné de Brad Young. Il est notre conseiller principal en matière de politiques, et je suis le directeur exécutif de l'ANFA, soit l'Association nationale de foresterie autochtone.
Laissez-moi d'abord vous parler un peu de l'ANFA.
Nous sommes un organisme non gouvernemental contrôlé par des Autochtones dont les principales fonctions sont de mener des recherches et de promouvoir certains intérêts dans le secteur forestier. Nous faisons la promotion de cadres stratégiques relatifs aux droits, aux valeurs et aux intérêts des Autochtones visant à assurer une distribution plus équitable des retombées des ressources forestières de ce vaste territoire qu'on appelle le Canada.
Nous souhaitons contribuer à l'objectif de créer une économie forestière autochtone. Nous reconnaissons qu'une telle économie ne pourrait être créée en marge de l'économie forestière globale ni ne saurait échapper aux réalités économiques auxquelles font face toutes les industries forestières du Canada; toutefois, le secteur forestier autochtone fait face à une situation, des difficultés et des occasions uniques.
Vous n'avez probablement entendu que rarement, voire jamais, le terme « secteur forestier autochtone ». Pourtant, il s'agit probablement d'un des secteurs économiques les plus anciens de l'Amérique du Nord, qui précède l'arrivée des Européens et de peuples venus d'ailleurs. Durant de nombreuses générations, ce sont les forêts qui ont fourni aux peuples autochtones nourriture, abri, médicaments ainsi qu'une vaste gamme de ressources forestières qui leur ont permis de produire des biens et des matériaux. Elles ont donc été la source de leur subsistance et de leur culture.
Pour les peuples autochtones, les forêts d'aujourd'hui sont toutes aussi importantes qu'elles l'étaient il y a des siècles. Nous devons reconnaître le rôle crucial des forêts pour les générations futures d'Autochtones et le potentiel qu'elles offrent au chapitre de l'évolution socioéconomique des communautés autochtones. En conséquence, il importe que le secteur forestier autochtone soit considéré comme une notion contemporaine et comme une partie intégrante de l'économie canadienne.
Dans le cadre de notre travail avec les Premières nations, nous avons trouvé qu'il était nécessaire de faire une distinction entre le secteur forestier autochtone et le secteur forestier global du Canada. Cette distinction, c'est que les valeurs de notre secteur au chapitre de l'utilisation des territoires et des ressources ne reflètent pas celles des grandes industries forestières. De plus, ce sont les communautés et non des multinationales qui possèdent les entreprises et qui assurent la gouvernance relative à la gestion des forêts. Les dispositions législatives et juridiques qui s'appliquent à nos terrains forestiers — bien qu'en grande partie inadéquates sur le plan de la gestion et du développement — sont propres aux Premières nations. Le développement forestier autochtone s'appuie sur des activités à petite échelle et sur des produits et services à valeur rajoutée plutôt que sur la production à grande échelle de produits de base. Enfin, les produits forestiers autochtones occupent des créneaux qui diffèrent de ceux des grandes entreprises forestières.
Si je mets l'accent sur le secteur forestier autochtone, c'est pour souligner le besoin d'élaborer des programmes, des politiques et des mesures de soutien institutionnel spécialement conçus pour favoriser le développement du secteur forestier autochtone. Les gouvernements fédéral et provinciaux fournissent un accès aux ressources forestières pour le secteur forestier dans son ensemble et ont appuyé les industries forestières de bien des façons. Des programmes comme le Programme d'écologisation des pâtes et papiers et le Programme canadien d'exportation de produits de bois, entre autres, ont constitué un moyen par lequel le gouvernement fédéral a investi des centaines de millions de dollars ces dernières années afin d'appuyer le développement de produits forestiers et les industries connexes. Le secteur forestier autochtone, toutefois, n'est pas reconnu ni soutenu.
Comme le gouvernement fédéral a une responsabilité constitutionnelle à l'égard des Indiens et de leurs territoires réservés et que 80 p. 100 des communautés des Premières nations sont situées dans des régions forestières, la création des conditions nécessaires au développement du secteur forestier autochtone devrait représenter une priorité. Or, dans le nouveau Cadre fédéral pour le développement économique des Autochtones, cela n'est pas établi comme une priorité.
Malgré le peu d'attention accordée au secteur forestier autochtone en tant que segment important de l'économie, les peuples autochtones jouent un rôle de plus en plus grand dans les activités du secteur forestier. Grâce à certaines décisions de tribunaux, à des règlements en matière de revendications territoriales et à un accès accru à des terres provinciales assujetties à des ententes de tenure, les peuples autochtones de certaines parties du pays ont maintenant accès à un volume considérable de ressources, ce pourquoi il est impératif d'adopter de nouvelles approches afin d'appuyer la diversification du secteur forestier autochtone.
Pour faire progresser le secteur de la foresterie autochtone et favoriser sa diversification, il faut soutenir les politiques et les programmes dans les domaines suivants: le renforcement des compétences des Premières nations en matière de gouvernance, de façon à permettre une gestion efficace et durable des forêts à l'échelon communautaire; le développement des ressources humaines dans les domaines de compétence professionnelle et technique liés au développement forestier; l'investissement de capitaux, bien entendu; la recherche forestière et le soutien à la recherche et au développement en matière de gestion des terres forestières et de développement de produits forestiers; la commercialisation et le soutien au développement des marchés pour les entreprises existantes et les nouveaux venus sur le marché, de manière à faire progresser les causes autochtones dans le secteur; enfin, les dispositions institutionnelles relatives à la gestion des territoires forestiers propres aux Autochtones, de façon à rendre possible l'accès aux ressources forestières et une utilisation des terres efficaces et conformes aux valeurs des communautés.
Pour l'essentiel, il existe trois catégories de territoires dont pourraient disposer les Autochtones à des fins d'activités forestières: les terres publiques provinciales, les terres visées par le règlement d'un traité et les réserves autochtones. Chacune de ces catégories de terres s'assortissent de diverses modalités en matière de compétences.
À l'heure actuelle, la vaste majorité des Premières nations et des peuples et des entreprises autochtones participant à des activités dans le secteur forestier exploitent des terres publiques. En d'autres termes, le développement des ressources forestières autochtones a lieu sur les territoires traditionnels des Premières nations, conformément aux régimes fonciers provinciaux ou par le truchement de marchés passés avec des entreprises forestières.
Au moyen de processus de consultation, quelques provinces engagent le dialogue avec les Premières Nations, bien qu'elles le fassent à contrecoeur; cela s'est traduit par un accroissement du nombre de tenures forestières concédées aux Autochtones. La tenure forestière est en train de devenir une mesure provisoire de reconnaissance des droits des Autochtones et des droits issus de traités admissible aux yeux de quelques Premières nations.
À l'heure actuelle, les Premières nations détiennent collectivement 13 millions de mètres cubes de bois d'oeuvre dans l'ensemble du pays. Dans certaines régions, l'accès au marché est en train de devenir un problème pour les producteurs autochtones, vu que les industries forestières canadiennes sont aux prises avec un ralentissement de leurs activités, conséquence de la diminution de leur compétitivité à l'échelle mondiale.
Des régimes de gestion des terres portant sur la gestion forestière sont en train d'être mis en oeuvre dans les territoires forestiers administrés par des Premières nations dont les revendications territoriales ont fait l'objet d'un règlement ou qui ont signé un traité moderne. Toutefois, il n'existe qu'une poignée de cas de ce genre, et lorsque cela se produit, la pratique normale consiste à adopter les normes provinciales. Comme vous le savez, la plupart des ententes de règlement des revendications territoriales ont été conclues dans les régions du Nord du pays, où la foresterie commerciale n'occupe pas une place prédominante. Ainsi, les revendications territoriales et les ententes de règlement touchant les droits fonciers issus de traités ne nous ont pas permis d'acquérir énormément d'expérience en matière de gestion forestière.
Les terres de réserve sont des terres de compétence fédérale aux termes des articles 93 et 57 de la Loi sur les Indiens, et du Règlement sur le bois de construction des Indiens qui en découle. Le caractère inadéquat de ce régime de gestion a été démontré dans une multitude d'études et de rapports, y compris le rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones de 1996 et au moins trois rapports publiés depuis 1986 par le Bureau du vérificateur général.
Le régime de gestion forestière octroie des pouvoirs non pas aux Premières nations, mais au ministre d'AADNC, et seulement pour ce qui est de la coupe de bois d'oeuvre. Le régime de gestion forestière ne tient pas compte de questions liées à l'environnement ou à la durabilité, et n'exige pas des Premières nations qu'elles fassent de la planification en matière de gestion forestière. Cela s'est traduit par une surexploitation, une absence de reboisement, des sites mal entretenus et une mauvaise gestion globale sur les terres de réserve autochtones.
En 1996, l'ANFA a proposé une loi sur la gestion des ressources forestières des Premières nations, qui devait constituer une solution de rechange facultative à la Loi sur les Indiens. Cette proposition législative ressemblait beaucoup à la Loi sur la gestion des terres des Premières nations; toutefois, de nombreux écueils se sont dressés sur sa route, plus particulièrement ceux concernant la responsabilité du gouvernement fédéral en ce qui a trait à la mauvaise gestion qui a été faite des forêts des réserves dans le passé et au coût de la remise en état des territoires forestiers.
La principale raison qui explique que les forêts des réserves autochtones n'ont pas beaucoup attiré l'attention ces derniers temps tient à la réduction de la demande de bois d'oeuvre des grandes entreprises forestières. D'aucuns ont affirmé que, globalement, les forêts des réserves indiennes couvraient une petite superficie, et que la plupart d'entre elles ne contiennent pas un volume suffisant de bois d'oeuvre de qualité marchande, et que leur exploitation ne pourrait d'aucune façon être considérée comme viable.
Les membres de l'ANFA ne sont pas de cet avis. Nous estimons que les forêts des réserves autochtones, en dépit de leur petite superficie, devraient être considérées comme des exemples canadiens de gestion durable des forêts. Il faudrait d'abord mettre en place des régimes de gestion qui valorisent des produits autres que le seul bois d'oeuvre, et qui permettent aux Premières nations d'innover et de combiner les ressources des terres de réserve avec celles acquises par d'autres moyens, par exemple les tenures forestières concédées par les provinces.
En conclusion, j'aimerais dire que nous estimons qu'il est important que le gouvernement fédéral reconnaisse les besoins et le potentiel du secteur forestier autochtone. Il pourrait jouer un rôle clé, par exemple en mettant en oeuvre des mesures visant à soutenir le secteur forestier autochtone. Dans l'ensemble du secteur forestier, le gouvernement fédéral assume des responsabilités liées à des questions importantes pour l'économie du pays, notamment les relations commerciales et internationales, les terres fédérales et les parcs fédéraux, et assume des responsabilités d'ordre constitutionnel, politique et juridique en ce qui a trait aux peuples autochtones et à leurs intérêts, de même que des responsabilités découlant de traités.
Le gouvernement fédéral assume la compétence en ce qui concerne les « Indiens, et les terres réservées aux Indiens », obligation fiduciaire visant la bonne gestion des intérêts des Premières nations, et devoir constitutionnel visant la protection des droits autochtones issus de traités et, dans certains cas, la prise de mesures d'adaptation en fonction de ces droits. Malgré le fait qu'il assume ces responsabilités, le gouvernement fédéral est demeuré passablement silencieux en ce qui a trait aux liens entre les droits et les intérêts autochtones et la gestion des forêts au Canada. Pour soutenir le secteur forestier autochtone, il faut penser autrement et adopter une stratégie proactive à l'égard de bon nombre des questions que j'ai mentionnées.
Merci beaucoup.
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Merci beaucoup de la question.
Dans le rapport de 2010, nous avons indiqué que l'une des exigences que devait observer le ministère — à l'époque, il s'agissait d'AINC —, avec la collaboration et le soutien d'Environnement Canada, consistait plus particulièrement à fournir régulièrement des évaluations des effets cumulatifs aux conseils de cogestion et à l'ensemble des Territoires du Nord-Ouest, ce qui signifie que, en plus de mener une évaluation au cas par cas des répercussions de ce projet minier — un autre projet de développement pétrolier et gazier —, on fournirait un survol des effets combinés sur l'air, l'eau, les espèces migratoires et la biodiversité.
Dans le rapport, nous mentionnons que les exigences ont été énoncées, mais qu'aucun des deux ministères n'avait donné suite à ce qui était exigé d'eux. Ils l'ont eux-mêmes reconnu. Ils ont déclaré qu'ils tenteraient de mettre en place ces systèmes de surveillance si du financement leur était versé à cette fin. Nous avons indiqué qu'en l'absence de ces systèmes de surveillance, les gens prennent des décisions sans disposer d'un nombre suffisant de renseignements.
L'honorable membre a mentionné la surveillance des activités d'exploitation des sables bitumineux. En octobre dernier, nous avons déclaré que le programme de surveillance environnementale annoncé par le gouvernement — et à propos duquel le ministre Kent a fourni des renseignements supplémentaires il y a deux ou trois semaines en Alberta — représentait un modèle de premier ordre. Je sais que de nombreux pays examinent à présent ce que fait le Canada. De façon assez évidente, ils ont entrepris d'examiner dorénavant les conditions de base des facteurs environnementaux clés, quelques effets des projets de même que les effets combinés ou cumulatifs de multiples projets. En outre, les connaissances traditionnelles seront considérées, en Alberta, comme l'un des éléments constitutifs du programme.
Il s'agit là d'une chose à propos de laquelle les Canadiens ne sont pas suffisamment informés. Il s'agit d'une bonne nouvelle, et cela pourrait également éclairer ce qui se fait dans d'autres régions du Canada. Par exemple, Environnement Canada a déclaré que la vallée du Mackenzie — de même que de nombreux autres secteurs — constituait un écosystème fondamental. Ce projet d'évaluation des effets cumulatifs comporte peut-être des leçons qui pourraient être appliquées ailleurs.
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Merci pour cette question.
Je crois que je suis un peu plus jeune que Harry, comme vous pouvez bien le voir. Lorsque je suis allé à l'université, j'ai emprunté la voie de la gouvernance, mais nombre de mes collègues allaient à l'école pour être des forestiers professionnels inscrits. Dans le secteur forestier, en raison des manoeuvres politiques entourant les ententes provinciales forestières et les revendications territoriales, beaucoup de mes collègues se sont dirigés dans l'industrie des « chefs » plutôt que vers la profession du forestier professionnel inscrit, et, en tout et partout, nous remportons certaines de ces discussions.
Maintenant, comme l'a dit Harry, nous avons des millions de mètres cubes de possibilités annuelles de coupe chaque année. Nous avons effectué des prévisions relatives à de vastes marchés à créneau que pourraient exploiter les Premières nations. L'un des marchés que nous analysons à l'heure actuelle, celui des produits de bois certifié, est de l'ordre d'environ 24 milliards de dollars par année. Le pourcentage canadien est d'environ 7,8 milliards de dollars. Il y a une excellente possibilité d'augmenter ces 7,8 milliards de dollars d'environ 50 p. 100 si seulement nous pouvions injecter un peu de capital dans les entreprises des Premières nations et convaincre nos forestiers professionnels inscrits — nos jeunes spécialistes techniques ayant la bosse des affaires — d'arrêter de jouer le tout pour le tout et de s'attacher plutôt au développement économique de la nation.
À mon avis, c'est là un grand défi. Harry a fait preuve de beaucoup de diplomatie lorsqu'il a présenté les faits concernant ce qui est consacré au secteur forestier n'appartenant pas aux Premières nations. Nous avons rapidement analysé cette situation. Harry a mentionné la somme de centaines de millions, mais nous sommes arrivés à un chiffre plus exact: environ 1,1 milliard de dollars en financement gouvernemental a été directement injecté dans des produits forestiers comme le système de l'APFC, FPInnovations et Controlled Wood. C'est fantastique pour ce segment du secteur forestier, mais, par ailleurs, pendant que l'on négocie des revendications territoriales et qu'il pourrait y avoir du développement économique dans l'arrière-pays des Premières nations, très peu de soutien en matière de politiques et d'aide gouvernementale est accordé à cet aspect du développement. À mon avis, il s'agit là d'un immense gaspillage de ressources économiques et de talent humain.
Je crois que cela serait un secteur à cibler, et nous sommes prêts à jouer un rôle à cet égard. Il y a une nouvelle génération qui arrive, et nous voulons conclure des partenariats avec le gouvernement du Canada.
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La chose présentait un intérêt crucial pour un grand nombre de collectivités des Premières nations éloignées.
Il y a du très bon travail qui se fait au Collège Confederation ici en Ontario, si on regarde l'exploitation modèle d'un système de cogénération bioénergétique aux granules de bois de un mégawatt, qui est actuellement en construction. Le projet est exécuté au Collège Confederation.
L'une des choses qu'on veut faire, c'est arriver chez ces Premières nations éloignées et dire: « Regardez, touchez, voyez. Regardez notre modèle financier. Regardez nos chiffres. Regardez notre chaîne d'approvisionnement. Copiez-la. Allez dans une institution financière. Rassemblez les gens de métier et construisez cette structure dans votre collectivité, si les chiffres vous conviennent. »
Lorsque vous commencez à explorer la possibilité ici, vous observez le rôle crucial de la recherche et de l'analyse préliminaires, puis la délicate intervention du gouvernement, qui joue un rôle de soutien — alors c'est d'un intérêt crucial. C'est aussi une considération stratégique nationale globale.
Nous avons aussi reçu des demandes de la part — imaginez — de Premières nations indigènes vivant dans des régions éloignées en Russie à la suite de certains de nos travaux internationaux, et ces gens nous disaient: « Nous savons que vous, les Canadiens, avez beaucoup de très bonnes technologies. Nous savons que vos Premières nations éloignées commencent à se tourner vers la bioénergie. Nous savons que, dans certains cas — je crois que c'est six tenures des Premières nations en Ontario, les plus grandes — on créera des usines de granules de bois des Premières nations dans le cadre d'un complexe bioénergétique. » D'autres pays nous regardent.
Tout cela tient à l'imagination et à la volonté de comités comme le vôtre et du gouvernement; ainsi, on pourra commencer à mettre certaines de ces initiatives en oeuvre. Nous avons besoin de votre soutien pour la suite des choses.
Merci d'avoir posé la question.
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Merci, monsieur le président.
J'aimerais remercier les témoins d'être venus ici cet après-midi.
Ma question s'adresse à l'Association nationale de foresterie autochtone, puis je vais probablement finir par vouloir l'apport de tout le monde vers la fin.
Je viens du Nord de la Saskatchewan, où la récolte du bois est une industrie dominante. Nous constatons que le marché traverse des temps très difficiles et tente de joindre les deux bouts. Dans le Nord de la Saskatchewan, nous avons une vaste population autochtone composée de Métis et de membres des Premières nations. Nous avons quelques exemples d'exploitations forestières, comme NorSask, propriété du Conseil tribal de Meadow Lake.
Dans cette région, la foresterie est en fait pratiquement le principal moteur économique, et nous constatons qu'il y a aussi des activités de mise en valeur des ressources naturelles dans le domaine des sables bitumineux. Nous voyons d'autres débouchés au nord, dans le domaine des terres rares et un certain nombre d'autres choses. Cependant, je vais essentiellement parler de la foresterie.
À Patuanak, petite collectivité des Premières nations éloignées dont la précarité de la route rend l'accès difficile, on a construit un pont pour accéder à des ressources ligneuses jamais exploitées. On n'y avait jamais accédé avant. Nous avons vu la collectivité des Premières nations véritablement prendre l'initiative de récolter la ressource là-bas.
Je m'interroge au sujet du développement économique. Nous voyons le programme de rétablissement du caribou des bois aller de l'avant, et je vois à quel point l'opposition insiste sur ce programme. Nous voyons comment la Fondation David Suzuki détourne le site Web dans le cadre du processus de soumissions.
Là où je veux réellement en venir, c'est que, dans le cadre du programme de rétablissement du caribou des bois auquel on met actuellement la dernière main — je crois que l'échéance de la présentation des soumissions était le 22 ou le 23 février cette année —, je me demande quelle sera l'incidence du programme sur votre région. Nous voyons le Nord de la Saskatchewan qui mise sur le programme du caribou des bois pour donner naissance au processus de rétablissement — pas seulement le Nord de la Saskatchewan, il touchera aussi l'Alberta, le Manitoba, le Québec et les régions de Terre-Neuve-et-Labrador aussi. À l'heure actuelle, c'est la Saskatchewan qui sera exposée à la mise à l'essai, devrais-je dire.
Je regarde cela et les initiatives de conservation de l'habitat de la faune, et je me demande comment les collectivités autochtones vont tirer un profit économique des ressources forestières qui les entourent. Quel genre de consultation tenez-vous avec les collectivités autochtones et des Premières nations pour promouvoir le développement économique?
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Merci. Vous être frustrée, vous aussi, n'est-ce pas? Il y a trop de gens et trop de bonnes questions. Nous allons devoir convoquer certains d'entre eux de nouveau.
Je voudrais féliciter l'association de foresterie. Vous représentez, à n'en pas douter, la voie de l'avenir. Je dois parler au nom de mon collègue, M. Bevington; il s'intéresse beaucoup à la recherche de sources plus propres de carburants locaux pour le Nord, comme les granules de bois. Il est le député pour les Territoires du Nord-Ouest. C'est très intéressant. Cela semble, en tout cas, être quelque chose qu'il vaut la peine d'explorer et pas nécessairement seulement sous la forme que nous avons adoptée ici. J'espère que nous pourrons bientôt passer à la deuxième étape, dans le cadre de laquelle nous allons examiner le potentiel lié au développement et les avantages pour les collectivités des Premières nations du développement sur leurs « territoires traditionnels ».
Je partage certaines des préoccupations de M. Clarke, même si ce n'est peut-être pas pour les mêmes raisons, concernant le niveau de participation des peuples des Premières nations aux discussions sur les aires de conservation et l'établissement de ces aires. Il est clair que, lorsque nous mettons en réserve de grandes étendues de terres forestières — et j'ai mentionné cela dans des séances antérieures du comité — les négociations entre certains secteurs de l'industrie et la communauté environnementale ou d'autres ordres de gouvernement ne sont pas complètes si les intérêts des Premières nations ne sont pas représentés. Je sais que certaines Premières nations, particulièrement dans le Nord de l'Ontario, se sont dites préoccupées par le fait qu'elles n'ont pas été invitées à participer de manière adéquate à la négociation d'une entente pour la mise en réserve de zones visant à protéger la forêt boréale.
Nous devons toutefois prendre garde à ne pas mettre en oeuvre des projets de développement qui répondent aux besoins d'une Première nation en particulier ou qui visent à préserver une espèce au détriment d'une autre Première nation. C'est, à n'en pas douter, ce qui se passe avec le caribou des bois. Le gouvernement fédéral et le gouvernement de l'Alberta semblent avoir sacrifié des troupeaux de cette espèce dans cette province au profit de l'extraction des sables bitumineux, ce qui met potentiellement à risque le développement, pour les Premières nations, dans le Nord de la Saskatchewan, du Manitoba, et ainsi de suite. Lorsque nous parlons du développement économique pour l'avenir et des stratégies de conservation, il est très important que nous veillions à ce que les intérêts des Premières nations soient représentés. Je suis très heureuse de découvrir votre association et d'en apprendre davantage à son sujet. J'espère que nous allons pouvoir discuter de ces enjeux plus longuement et que vous nous fournirez plus d'information à leur sujet.
L'un des secteurs de l'avenir, qui pourrait avoir des retombées économiques importantes pour les Premières nations, est celui de l'énergie de remplacement. L'un de nos témoins antérieurs s'est dit frustré de ne pas avoir été capable d'ajouter des terres à sa réserve. Les représentants de cette dernière avaient conclu une entente avec une entreprise pour mettre en place une centrale solaire. À l'avenir, nous devons donc garantir que nos institutions gouvernementales appuient, en fait, les initiatives innovatrices dans le secteur.
Je ne sais pas si vous vouliez fournir plus de détails sur la mesure dans laquelle les organismes gouvernementaux et autres s'assurent que votre entité est reconnue comme une avenue de développement économique pour les Premières nations.
Tout d'abord, vous avez raison. Dans le cadre de la vérification de 2009, au sujet de laquelle mes collègues ont témoigné avant Noël, nous avons dit que les lacunes liées à la réglementation sur les réserves causaient beaucoup de confusion. Nous avons cité le chef d'une Première nation en Ontario, qui a dit que les règles relatives aux décharges, aux sites d'enfouissement, à l'incinération de déchets, aux eaux usées, aux eaux d'égout et à ce genre de choses étaient vagues, et qu'il y avait un manque de clarté à l'égard des règlements qui s'appliquaient et de ceux qui ne s'appliquaient pas.
Dans le cadre de la vérification de 2010, nous avons également dit qu'il incombait au gouvernement d'appliquer les règlements qu'il savait être en place, dont la Loi sur les Indiens et d'autres. Le taux de conformité constaté au moyen d'inspections était censé être de 60 p. 100 pour le règlement en place. Dans le cadre de notre vérification, nous avons souligné qu'il était de 13 p. 100. C'était le taux moyen. Nous avons demandé aux représentants du ministère s'ils savaient quels étaient les taux de conformité, et ils ont répondu qu'ils ne le savaient pas.
Nous l'avons souligné. À l'automne de 2011, il y a environ deux mois, nous avons publié un rapport qui portait sur l'application des règlements à Environnement Canada, à l'ONE et à Transports Canada.
Cela montre qu'il s'agit d'un problème qui ne concerne pas que les réserves des Premières nations ou l'application de la Loi sur les Indiens. Nous avons souligné que les problèmes d'application des règlements étaient monnaie courante un peu partout. Nous avons fait des recommandations dans un certain nombre de domaines. Si les inspecteurs constatent un problème, ils devraient retourner sur les lieux et s'assurer que le problème est réglé.
Nous avons souligné le problème de l'application des lois dans le cadre d'un certain nombre de vérifications.
Monsieur le commissaire, dans votre rapport de vérification de 2010, vous avez parlé des plans d'utilisation des terres. Vous avez mentionné que la Loi sur les Indiens ne donnait pas aux Premières nations la compétence nécessaire pour commencer à planifier l'utilisation de leurs terres à des fins commerciales, résidentielles, etc.
Nous avons également constaté que la Loi sur la gestion des terres des Premières nations est entrée en vigueur en 1999. Pourtant, aucune entente de gestion de l'environnement n'a encore été conclue avec les Premières nations.
Ma question pour vous est la suivante: qu'est-ce qui pose problème? Pourquoi n'a-t-on pas encore conclu de telles ententes avec les Premières nations? Quels sont les facteurs qui font obstacle à cela?
Il y a deux poids, deux mesures. Il y a des traités modernes, comme ceux que nous avons conclus en Colombie-Britannique, qui sont exhaustifs et qui donnent aux Premières nations visées beaucoup de pouvoirs pour la gestion des ressources et des terres, la gouvernance et la mise en place de régimes de gestion des terres, etc.
En fait, j'adorerais aborder la question du pipeline d'Enbridge; je ne le ferai pas parce que ce n'est pas valide ici, mais voilà.
Eh bien, les Premières nations parlent de l'utilisation de leurs terres, etc., et il y a deux poids, deux mesures. Qu'est-ce qui a empêché les Premières nations de l'ancien régime, qui sont visées par la Loi sur les Indiens, de conclure, de manière efficace, des EGO et pourquoi y a-t-il deux poids, deux mesures, et des gens qui ont les pleins pouvoirs à l'égard de l'utilisation de leurs terres? Que pouvons-nous faire pour rectifier la situation? Il me semble qu'il y a un groupe de collectivités autochtones qui est nettement désavantagé.