:
Merci encore, monsieur le président.
Bonjour. Je m'appelle Jeff Lynt. Je suis l'ancien président du Réseau d'entreprises canadiennes en technologie de l'information, aussi connu sous le nom de CABiNET. Je suis accompagné de Cathy McCallion, également membre du conseil d'administration de CABiNET.
Notre CABiNET a peut-être légèrement moins d'influence que l'autre cabinet qui se rencontre ici sur la Colline parlementaire, mais nous comparaissons néanmoins aujourd'hui.
Nous représentons environ une centaine de petites et moyennes entreprises dans le secteur des services professionnels de TI. La plupart des entreprises ont leurs bureaux à Ottawa.
J'ai ma propre petite entreprise à Ottawa, et nous embauchons des gens, offrons des solutions innovatrices, et desservons un groupe très satisfait de clients dans le secteur gouvernemental et privé. Il y a quelques années, le Ottawa Business Journal nous a attribué le titre d'entreprise TI affichant la croissance la plus rapide.
CABiNET n'est pas ici pour lancer des critiques. Nous sommes d'avis que le BPME s'acquitte très bien de nombreuses tâches. Toutefois, comme pour toute organisation, il y a place à de l'amélioration, nous sommes donc ici pour offrir nos solutions à ce qui selon nous constitue des problèmes dans le fonctionnement actuel du bureau.
De nombreux obstacles se posent actuellement aux PME. Celles qui offrent des produits et des services au gouvernement veulent quelque chose de très simple: avoir un accès équitable aux contrats gouvernementaux. Donnez-nous la possibilité de faire concurrence les uns aux autres, et nous serons heureux. Donnez-nous la possibilité de prouver que nous pouvons faire le travail, et nous serons satisfaits. Donnez-nous l'occasion d'aider le gouvernement à accroître son efficacité et à épargner de l'argent, et nous le ferons. Notre position est claire: c'est ce dont nous avons réellement besoin.
Soyons clairs. Nous ne voulons pas de traitements de faveur pour les petites entreprises. Nous ne voulons pas d'ententes spéciales. Nous ne voulons pas de solutions élaborées en fonction des PME. Nous voulons faire concurrence aux grandes entreprises. Dans la plupart des cas, les PME remportent les appels d'offres contre les grandes entreprises en raison de leurs faibles coûts, de leur innovation, de leur souplesse et de leur capacité à s'adapter. Pour ce faire, nous devons avoir la possibilité de faire concurrence, et à l'occasion, des contrats sont groupés afin d'empêcher les PME de s'engager dans la course.
On se sert d'autres moyens pour exclure les PME, tels que le fait d'exiger des références qui vont bien au-delà du niveau de contrat. Des excuses sont formulées, mais la réalité, c'est que l'intention est d'empêcher les PME de soumissionner, car certains fonctionnaires pensent à tort qu'il est plus facile de traiter avec une seule organisation plutôt qu'avec plusieurs entreprises.
Il y a aussi le fait que des centaines de lobbyistes représentant de grandes entreprises, passent leur temps à rencontrer des hauts fonctionnaires pour les convaincre que ces entreprises font partie de la solution. Nous n'avons pas de telles ressources.
Le BPME doit faire preuve d'une plus grande efficacité lorsque vient le temps de convaincre les hauts fonctionnaires du fait que les PME peuvent leur offrir des solutions innovatrices à plus faibles coûts. Nous ne voulons pas que le BPME soit simplement le défenseur des PME, ou qu'il s'agisse d'un effort de relations publiques pour le gouvernement. Il devrait réellement représenter les PME, il devrait faciliter les relations entre les intervenants. Il devrait nous aider à être en mesure de participer lorsque les hauts fonctionnaires planifient des projets de grande envergure, nous permettant de leur offrir de l'information sur la façon dont nous pouvons contribuer. Il devrait être plus actif. Il devrait être indépendant du secteur d'approvisionnement de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada.
De grands changements se préparent dans les ministères gouvernementaux aujourd'hui en raison de la création Services partagés Canada. Les plans sont en cours d'élaboration, des mesures sont prises, et de grandes entreprises se bousculent pour être en bonne position.
Nous aimerions que le BPME facilite les contacts avec les associations de PME et la direction de Services partagés Canada afin de veiller à ce que les contrats soient structurés de sorte que les PME puissent offrir leurs services à cette nouvelle agence. Nous ne nous intéressons pas à quelques contrats symboliques, nous voulons plutôt être en mesure d'offrir de réelles solutions dans le cadre de cette belle initiative. Encore une fois, nous voulons qu'il s'agisse d'un processus équitable, ouvert et transparent pour les PME.
Pour ce qui est du rôle du BPME, nous savons qu'ils font de leur mieux, mais ils doivent s'exprimer plus haut et plus fort. Lorsque nous discutons avec des hauts fonctionnaires en approvisionnement et de hauts fonctionnaires en TI, ils nous disent que le BPME n'est pas sur leur écran radar.
Monsieur le président, certaines personnes pensent peut-être qu'il s'agit éminemment d'une question liée à Ottawa, une question qu'ils ne connaissent que très bien et qu'ils ne voudraient plus voir. Nous avons entendu ce commentaire la dernière fois que ce comité s'est réuni, pendant que quelqu'un allait se chercher du café. À l'époque, un des membres du comité a dit qu'il en avait marre de traiter de cette question centrée sur Ottawa.
Si tous les contrats sont attribués aux grands intégrateurs, il est vrai, monsieur le président, qu'il s'agira d'un problème centré sur Ottawa. Nous ne serons plus là pour soumissionner et aucune petite entreprise ne pourra offrir des solutions aux bureaux de Service Canada à Winnipeg, la circonscription du président, qui est absent aujourd'hui. Les petites entreprises dans sa circonscription ne pourront pas remporter des contrats, et dans cette circonscription, elles ne pourront pas non plus se défendre.
Elles ne s'expriment peut-être pas si vivement que nous, car elles sont loin d'Ottawa, mais les répercussions sur leurs opérations seront graves si les contrats sont groupés et si le BPME ne fait pas la promotion des PME.
Nous voulons continuer d'employer des gens dans toutes vos circonscriptions. Nous voulons qu'ils puissent continuer de contribuer au cadre de développement régional économique.
Merci.
:
Monsieur le président, je m'appelle Cathy McCallion et je suis également propriétaire d'une petite entreprise ici dans la région d'Ottawa. J'espère également que mon entreprise continuera de croître, de prospérer et d'offrir davantage de services pour le Canada.
Nous sommes reconnus pour la qualité de notre travail, et notre équipe obtient rapidement le respect de nos clients lorsque nous remportons un nouveau contrat. Nous félicitons Shereen Benzvy Miller et son équipe au BPME pour le travail qu'ils font. Il ne s'agit pas d'attaquer leur bureau; toutefois leur mandat n'est pas assez vaste et ils ne rendent pas des comptes aux bonnes personnes pour être véritablement efficaces.
Dans le mémoire que nous avons présenté au comité, nous avons déposé de nombreuses recommandations visant à renforcer le BPME et à le rendre plus pertinent.
Le BPME devrait être transféré de Travaux publics et Services gouvernementaux Canada à Industrie Canada afin que l'administrateur du BPME puisse relever directement du ministre d'État Petites entreprises et Tourisme.
Le nouveau BPME, tel que nous le concevons, devrait obtenir de véritables pouvoirs et de véritables outils lui permettant d'apporter des changements.
Le nouveau BPME devrait aider les petites et moyennes entreprises à établir des relations avec les hauts fonctionnaires du gouvernement dans les différentes directions générales pour leur permettre de comprendre le rôle que peuvent jouer les PME.
Le BPME devrait véritablement se faire le porte-parole, non seulement auprès des responsables de l'approvisionnement de TPSGC, mais également auprès des cadres supérieurs qui oeuvrent au développement de projets, pour veiller à ce que l'on tienne compte des PME dans les plans dès les premières étapes.
Nous croyons également que le gouvernement devrait essayer d'accroître le leadership dans la haute direction du BPME en choisissant des particuliers qui ont déjà été propriétaires de petites entreprises.
Finalement, le BPME devrait essayer de mettre sur pied un groupe de conseillers constitué d'organisations ne représentant que des petites et moyennes entreprises en vue de l'aider à élaborer son plan annuel sur les activités et la recherche.
Le BPME ne devrait pas être une agence de relations publiques. Il devrait plutôt être un véritable agent du changement. Il devrait exercer une influence positive sur le processus de prises de décision gouvernementale en ce qui touche les PME.
Monsieur le président, nous estimons que le BPME a un rôle à jouer — un rôle plus important qu'à l'heure actuelle. Mais, au moment où l'on se parle il ne contribue pas à promouvoir les PME.
Cette semaine est la Semaine de la PME. Les petites entreprises sont un puissant moteur de notre économie et emploient des millions de Canadiens. Leur contribution est plus importante que jamais étant donné l'état fragile de l'économie mondiale. Ce n'est pas moi qui le dit, c'est le premier ministre qui l'a déclaré le dimanche 16 octobre.
Si les PME sont importantes pour les Canadiens et pour le gouvernement, il faut donc faire en sorte de le prouver en apportant les changements requis pour renforcer l'organisation qui a été mise sur pied pour aider les PME.
Merci de votre temps.
:
Je m'appelle Sue Abu-Hakima. Je suis la PDG et la cofondatrice de Amika Mobile Corporation. Cette entreprise dans sa forme actuelle a été fondée en 2007. Il s'agit de ma deuxième entreprise en démarrage, c'est-à-dire de ma deuxième entreprise et de ma deuxième PME. La première a été mise sur pied en tant qu'entreprise de conformité. Elle a été achetée par Entrust et elle comptait 18 brevets.
Mes entreprises ont contribué plus de 18 millions de dollars à l'économie locale en investissements et en recettes, et elles ont créé environ 200 emplois dans le secteur de la haute technologie. Selon le Centre de recherche et d'innovation d'Ottawa cela s'est traduit par la création de quatre emplois pour chacun des emplois en haute technologie pour un total de 800 emplois dans le secteur des services.
Mon entreprise actuelle est autofinancée, financée par angel investment, et met l'accent sur la diffusion de messages urgents à un vaste auditoire. Elle compte depuis sa fondation environ 3 millions de dollars en investissements. Les membres de l'équipe actuelle sont tous des investisseurs de angel investment, ainsi notre équipe est vouée au succès de l'entreprise. Nous voulons recueillir 1,5 million de dollars dans les circonstances actuelles qui ne sont pas favorables aux investissements et nous avons conclu que le marché du capital de risque est définitivement inexistant. Seulement 4 p. 100 des entreprises reçoivent du capital de risque, et les entreprises dirigées par des femmes n'en reçoivent que 0,1 p. 100. C'est très peu mais cela porte sur une toute autre question.
Nous avons joui d'un excellent débouché pour la mise en marché de nos produits aux États-Unis par le biais de PSA Security Network qui comprend plus de 300 intégrateurs de système aux États-Unis qui mettent l'accent sur la sécurité, ainsi que notre récente intégration avec les gens de UTC-Chubb-Lenel et leur système OnGuard pour le contrôle de l'accès et des tableaux incendie entre autres. Cela fait en sorte que l'on puisse recevoir des signaux directement des capteurs et ainsi sauver des vies.
Lors d'un récent salon professionnel sur la sécurité aux États-Unis plus de 80 clients se sont adressés à nous, bon nombre d'entre eux provenaient de sociétés de premier ordre qui voulaient en savoir davantage sur notre capacité, et 120 partenaires de circuit nous ont demandé s'ils pouvaient vendre nos produits. Bien sûr, nous ne pouvons pas faire face à toute cette demande, parce que, après tout, nous ne sommes qu'une petite et moyenne entreprise.
Nous avons obtenu 12 prix. Nous en avons obtenu quatre pour l'innovation en matière de sécurité, devançant ainsi des joueurs internationaux. Le jury pour l'un d'entre eux était composé de représentants de la FEMA et de spécialistes de la gestion des secours en situation d'urgence aux États-Unis. IDC nous a cités comme étant l'une des dix entreprises à suivre, et nous faisons partie du Branham 300.
Nous disposons de technologies uniques et innovatrices. Mon entreprise possède maintenant 12 brevets. Je suis heureuse de dire qu'un deuxième brevet américain nous a été accordé.
Nous pouvons ainsi recenser automatiquement les personnes branchées ou non branchées par exemple, nous pouvons déterminer si vous disposez d'appareils mobiles ici sans préalablement avoir besoin de votre adresse courriel. Par conséquent, en cas de situation d'urgence à l'aéroport, dans un centre commercial, un hôpital ou sur un campus par exemple nous pouvons vous joindre et vous sauver la vie.
Parlons des programmes gouvernementaux. Nous avons tiré profit de divers programmes gouvernementaux, bien sûr, comme SR & DE, Precarn et le Programme d'aide à la recherche industrielle notamment. Le PARI nous a été vraiment très utile tout comme SR & DE.
Nous avons soutenu des universités et des collèges par le biais de recherches collaboratives financées grâce au Centre d'excellence de l'Ontario et au Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie pour aider des étudiants et rendre la recherche professionnelle plus pertinente. Je siège au conseil d'administration de ces deux organismes. En fait, je suis la vice-présidente du conseil d'administration des Centres d'excellence de l'Ontario et je siège au conseil consultatif du secteur privé du CRSNG. En fait, je ne dispose pas véritablement de temps mais je le fais parce que j'essaie d'aider le secteur.
Au cours des 12 dernières années nous avons répondu à au moins 30 demandes de propositions de la part du gouvernement du Canada. Nous n'en avons remporté aucune. Même avec notre première entreprise, qui était une entreprise axée sur la conformité et l'analyse de contenu, nos produits ont toujours été sélectionnés comme étant les produits techniques les plus innovateurs dans les demandes de proposition. Toutefois, nous n'avons jamais pu obtenir les contrats. Et la raison, je puis vous dire, c'est parce que nous étions une PME. C'est aussi simple que cela.
Une fois qu'Entrust a acquis notre entreprise de conformité, qui vendait un serveur capable de vérifier vos courriels et de déterminer si vos secrets étaient expédiés à l'extérieur, le gouvernement du Canada a par la suite acheté ce produit ainsi qu'un permis de site pour plus de 250 000 utilisateurs gouvernementaux à hauteur de plusieurs millions de dollars. Mais il ne nous avait pas acheté ce produit lorsque nous étions une PME. La technologie était manifestement suffisamment bonne pour le gouvernement, mais pas si elle provenait d'une PME.
L'an dernier nous avons appris l'existence du BPME, et nous vous remercions énormément de l'avoir mis sur pied — et nous nous sommes immédiatement inscrits à leur excellente formation. Par la suite, on a annoncé la création du Programme canadien pour la commercialisation des innovations. J'ai passé 13 ans en tant qu'entrepreneur et, selon moi, le PCCI est une excellente idée. C'est la prochaine étape naturelle qui permettra de mettre à l'essai des technologies innovatrices dans des ministères, surtout pour une entreprise comme la nôtre qui a fait fond sur les programmes comme PARI, SR & ED et d'autres subventions gouvernementales.
Lors d'essais dans des ministères au CRC, notre produit pour les messages urgents en situation d'urgence a permis l'évacuation réussie de bâtiments en situation d'urgence liée à des matières dangereuses à Shirley's Bay. Il n'y a pas de meilleure preuve pour indiquer qu'il s'agit d'un bon produit qui nous a permis de décrocher notre premier client et notre première source de recettes importantes. Cet essai nous permettra également d'obtenir des commentaires sur le produit afin que nous puissions l'améliorer pour tous les autres clients qui le réclament.
En outre, le PCCI nous a également beaucoup aidés à comprendre le processus d'adjudication des contrats de TPSGC, qui constitue en soi un emploi à temps plein. J'ai moi-même passé quatre mois, à temps plein, à travailler sur un contrat du PCCI. Par ailleurs, dès le premier tour, 375 entreprises ont présenté une soumission. C'est Amika Mobile qui a été choisie parmi les 26 ayant obtenu un contrat. Le budget n'est que de 4 millions de dollars, ce qui constitue une somme assez peu élevée dans le contexte d'un marché public où le gouvernement dépense des milliards de dollars chaque année en un seul contrat accordé à des entreprises comme IBM et CGI.
Si je ne m'abuse, le PCCI représente 40 millions de dollars sur trois ans. Ce programme, à mon humble avis, devrait être bonifié à hauteur de 250 millions de dollars. Le Canada compte plus d'un million de petites et moyennes entreprises de taille semblable à la nôtre qui contribuent à alimenter une bonne partie des recettes fiscales du gouvernement. Le Canada et les ministères auraient tout intérêt à optimiser leur potentiel en se montrant davantage novateurs.
Le PCCI et le BPME devraient servir de porte d'entrée pour les petites et moyennes entreprises novatrices qui veulent avoir accès aux marchés publics fédéraux et qui ont besoin d'être orientées vers les divers ministères désireux d'acquérir leurs produits.
Merci beaucoup.
:
Bonjour. Je m'appelle John Rivenell. Je suis arrivé au Canada à l'âge de 35 ans. Il est donc difficile pour moi de parler en français, et il serait encore plus difficile pour vous de me comprendre. C'est pour cette raison que je vais parler en anglais. Je m'en excuse.
[Traduction]
Mon exposé portera sur SageData, mon expérience personnelle et celle de mon entreprise relativement au PCCI. Cela vous donnera un peu de contexte pour poser vos questions et vous permettra de mieux comprendre nos réponses.
SageData est ma deuxième entreprise et elle brasse des affaires depuis 20 ans. Notre siège social est situé à Ottawa. Il y a quelques années de cela, la majorité de nos clients étaient Nortel, Alcatel, JDS et autres entreprises de ce type. Lorsqu'elles sont toutes disparues, ce fut une épreuve pour nous.
Or, nous avons survécu car nous sommes toujours ici. La majorité de nos clients représentent presque toutes les activités du gouvernement fédéral. En fait, les téléviseurs dans le coin de la salle portent le code à barres de mon entreprise, car nous faisons le suivi de nos actifs dans cette enceinte. Nous réalisons quelques autres projets avec la Chambre des communes et « l'autre endroit », comme vous le dites si bien. Le MDN, la GRC et Énergie atomique du Canada utilisent également nos systèmes.
Qu'entend-on par systèmes exactement? Les technologies de base que nous produisons comptent trois volets: les ordinateurs de poche, la technologie de codes à barres et l'identification des radiofréquences, c'est-à-dire les puces magiques qui vous indiquent où vous vous situez. Bien sûr, cette branche nous a menés à la production d'applications de gestion du matériel. Au sein du gouvernement fédéral, on appellerait cela le suivi de la TI. Du temps de Nortel, tous les ordinateurs de la région de la capitale nationale portaient nos codes à barres.
Quant à la GRC, nous avons offert un soutien tout au long des Olympiques et dans le cadre du G8 et du G20. De plus, nos systèmes sont également employés par les soldats à Kandahar. Nos systèmes portent sur tout un éventail de domaines, allant d'Agriculture Canada à des centaines d'installations gouvernementales, en passant par l'alphabet et la Commission canadienne du blé. Cela conclut la description de l'entreprise.
Malgré la disparition du secteur des hautes technologies, nous avons pu constater que nous étions en mesure de nous débrouiller. Nous sommes une entreprise qui a réussi à survivre et à faire des profits. En fait, l'exercice actuel nous est fructueux.
Le problème, c'est d'arriver à percer le marché. De nombreux clients ont des exigences précises et nous estimons que si nous disposions du temps et de l'argent nécessaires, nous pourrions apporter des changements permettant de vendre nos produits à plus grande échelle. Notre entreprise est de petite taille et totalement autofinancée. J'ai lancé cette entreprise à partir d'une avance de fonds sur ma carte de crédit VISA il y a une vingtaine d'années de cela. Il nous est difficile de trouver le temps et l'argent permettant de prendre notre envol. Voilà pourquoi ce programme nous a semblé très intéressant.
Je vais maintenant vous parler un peu de moi. Au Canada, on dirait de moi que je suis un ingénieur professionnel, mais j'ai fait mes études au Royaume-Uni alors je porte le titre d'expert-ingénieur breveté. Je suis également membre de l'Institute of Quality Assurance. De plus, nous sommes membres du Institute of Asset Management. En fait, je participe à la rédaction de leur magazine national. Cet institut représente un concept britannique, européen et australien qui n'a pas encore été adopté par le Canada. Je crois que ça s'en vient. Mon expérience professionnelle porte sur tous ces domaines. Toutefois, mon principal travail consiste à diriger l'entreprise et à s'assurer que nous avons les fonds nécessaires pour nos nouveaux projets.
Revenons maintenant au PCCI. La Conférence et exposition sur la technologie dans l'administration gouvernementale, la GTEC, a eu lieu hier et nous en revenons. La première fois que nous avons eu affaire au PCCI, c'était il y a environ un an. Pour résumer mon expérience, je dirais que je suis assez satisfait. Il s'agit d'un excellent programme. Nous l'avons découvert il y a environ un an. Nous avons dû agir rapidement, car nous avons pris conscience de son existence un peu tard. Nous avons dû présenter rapidement notre demande. Si ma mémoire est exacte, nous avons entendu parler du programme en octobre et avons fait notre demande en novembre. Nous avons eu des nouvelles, oralement, en janvier ou février, ou peut-être était-ce février ou mars. Je crois que la documentation finale a été traitée au plus tard en juillet.
Effectivement, il y a beaucoup de paperasserie et le processus est épouvantable. Si j'avais eu à m'en occuper moi-même, je ne crois pas que je l'aurais fait. Heureusement, l'un de mes employés aime faire de type de travail, alors il a répondu aux exigences administratives du début à la fin. Nous avons pu jouir d'un excellent soutien de la part du Bureau de la petite entreprise, c'est-à-dire des fonctionnaires de l'autre côté du mur et avons tenu de nombreuses conversations avec les employés de TPSGC. Comme il s'agissait d'une première, il y a eu des pépins au cours du processus, mais il fallait s'y attendre. Par conséquent, je n'ai aucune critique à formuler. Nous avons également eu une très bonne rétroaction de la part des fonctionnaires qui nous ont demandé nos impressions sur le processus et la façon dont ils pourraient améliorer les choses la prochaine fois.
À ceux qui dirigent ce programme, je leur dis bravo, car il est excellent.
Où en sommes-nous actuellement? Il a été déterminé que notre premier ministère pilote — c'est ainsi qu'on l'appelle dans le cadre du programme — sera le Service correctionnel du Canada. Si je ne m'abuse, je me rendrai dans un établissement correctionnel jeudi pour y installer l'un de nos systèmes. Mon travail consistera à garantir que nos invités — les appelle-t-on encore les « invités de Sa Majesté »? — ont droit à des aliments salubres. Cela fait partie du programme.
Où ce projet nous mènera-t-il? J'en suis personnellement ravi, car cela nous donne l'occasion de ne pas seulement vivoter comme beaucoup d'autres petites entreprises. Nous avons une plus grande confiance dans la planification pour l'avenir et nous nous permettons de faire quelques investissements.
Sur le plan pratique, y a-t-il une différence sur le terrain? Aujourd'hui, j'ai un nombre plus élevé d'employés, je paie des salaires et j'imagine que vous, vous profitez de l'impôt versé par ces employés, donc il y a un petit retour sur investissement. C'est une roue qui tourne bien. Nous nous attendons à ce que le programme permette de belles réalisations à l'avenir.
Après mon arrivée aujourd'hui, une idée m'est venue à l'esprit. En ce qui a trait au financement des entreprises par le gouvernement, je constate que je ne serais pas ici aujourd'hui si le gouvernement du Canada n'avait pas cette attitude à l'égard des entreprises ni le soutien qu'il leur accorde. J'ai déjà travaillé pour une multinationale britannique. Notre entreprise faisait affaire avec un fournisseur à Ottawa qui connaissait certaines difficultés. Nous ne savions pas vraiment quoi faire: cesser toute activité ou non?
À cette époque, comme certaines d'entre vous s'en souviendront, il y avait l'Agence d'examen de l'investissement étranger. Loin de moi l'idée de me montrer sarcastique, mais j'ai eu à participer à deux réunions dans une même journée. J'avais rendez-vous avec l'Agence d'examen de l'investissement étranger le matin et on nous y a fait comprendre que notre entreprise britannique ne recevrait aucun appui pour sauver la société en difficulté parce que nous étions des étrangers et que notre argent n'était pas le bienvenu. À ce moment, j'étais prêt à rentrer en Angleterre. Par contre, lors de la réunion en après-midi avec Industrie Canada, on nous a dit: « Si vous ne sauvez pas cette société, personne d'autre ne le fera, alors nous vous offrons un quart de million de dollars pour le sauvetage ». Si Industrie Canada n'était pas intervenue, nous n'aurions jamais sauvé cette société. En fin de compte, 30 emplois ont été épargnés. Par contre, mon voyage d'affaires qui ne devait durer que trois jours s'est beaucoup éternisé, car je suis toujours ici bien des années plus tard. N'eût été du soutien du gouvernement pour l'industrie, je ne serais pas ici aujourd'hui.
Merci.
Bien sûr, ce n'est peut-être pas une bonne chose après tout.
Des voix: Oh, oh!
:
Monsieur le président, mesdames et messieurs, permettez-moi d'abord de vous remercier de l'invitation à participer aux travaux de ce comité.
Je vais d'abord me présenter. J'ai une formation combinée en génie et en économique. Je suis professeur d'économie à l'Université de Sherbrooke depuis 1971. Je suis actuellement retraité, mais toujours actif dans le domaine de la recherche, que je supervise et qui est exécutée par mes étudiants.
Je suis membre régulier du Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie, connu sous l'acronyme CIRST. J'étais membre du Comité consultatif de la statistique des sciences et de la technologie de Statistique Canada de 1992 à 1999, soit pendant sept ans. Depuis 2006, je suis membre d'un comité de même nature à l'Institut de la statistique du Québec.
Mon principal intérêt de recherche sur le plan de l'activité professionnelle est l'économie du changement technologique, centré plus particulièrement sur deux sujets reliés: l'évaluation des répercussions économiques de la recherche-développement, de l'innovation et de la diffusion de nouvelles technologies, et l'évaluation du soutien public à la recherche-développement et à l'innovation. J'imagine que cela explique mon invitation à témoigner ici aujourd'hui. Je vous remercie encore une fois sincèrement de cette invitation et de la confiance qu'elle exprime.
Avant de répondre aux questions, je ne peux résister à la tentation de céder à mon instinct de professeur et dire quelques mots qui, je l'espère, aideront à situer le Programme canadien pour la commercialisation des innovations dans le contexte de politique d'aide à la création et la diffusion de nouvelles technologies.
Sur le plan économique, la principale justification pour un appui public à la création et à la diffusion du changement technologique repose sur la constatation que, laissés aux seules forces du marché, les individus et les entreprises investissent dans l'innovation moins de ressources qu'il serait optimum d'investir du point de vue du bien-être de la société. Pourquoi est-ce ainsi?
Premièrement, il s'agit d'activités très risquées. Il est impossible de trouver des assureurs pour assurer le risque qu'une innovation implique. Il est par conséquent difficile, voire impossible, pour les petites entreprises de trouver le financement sur le marché financier.
Deuxièmement, même si les petites entreprises réussissent à mettre leur nouveau produit ou procédé sur le marché, les innovateurs ne réussissent pas à obtenir tout le bénéfice de leur innovation pour au moins deux raisons. Il y en a plusieurs, mais les deux principales sont que, d'une part, ils se font rapidement imiter par les concurrents, ce qui fait baisser le prix et permet aux imitateurs de s'emparer d'une partie du bénéfice de l'innovateur; d'autre part, les consommateurs, qui peuvent être d'autres entreprises ou des ménages, bénéficient de la situation en payant un prix inférieur à celui de la valeur économique réelle de l'innovation. L'autre raison est que la société tout entière bénéficie de la diffusion de nouvelles connaissances technologiques, ce qui augmente la productivité, le bien-être et le niveau de vie de l'ensemble de la société.
Le soutien public aux innovateurs cherche donc à combler la lacune qui existe entre les bénéfices perçus par les innovateurs et les plus gros bénéfices qui sont à la portée de la société.
On peut, selon leurs cibles, distinguer deux types de programmes d'aide à l'innovation.
Le premier est celui qui essaie de stimuler l'offre des innovations en subventionnant une partie de cette innovation. Dans ce cas on a deux catégories: l'une subventionne les coûts directs par les subventions ou d'autres moyens, l'autre est l'appui indirect sous forme d'arrangements fiscaux comme le Crédit d'impôt pour la recherche scientifique et le développement expérimental.
Le deuxième type de programmes est le soutien qu'on procure par la stimulation de la demande, ce qui nous ramène au sujet débattu ici aujourd'hui.
Un des buts de ce type de programmes est de favoriser les achats publics, ce qui comporte au moins deux principaux avantages. Le premier but est de réduire le risque pour les acheteurs éventuels, qui sont issus du secteur privé ou du secteur public. Le deuxième but, peut-être le plus important, est de fournir une démonstration que la nouvelle technologie réalise les promesses de ses créateurs.
Depuis les années 1980, le Canada réduit graduellement les subventions au profit de crédits d'impôt jugés plus neutres et moins sujets aux décisions bureaucratiques souvent mal informées. Le résultat actuel de ce choix politique est que le Canada devance tous les pays industrialisés pour la générosité de ses crédits d'impôt. En effet, les crédits d'impôt réduisent le coût après taxe d'un dollar dépensé en recherche-développement à environ 50 ¢, et même à moins pour les petites entreprises.
Cependant, cette politique qui vise à stimuler l'offre de nouvelles technologies n'a pas réussi à atteindre ses objectifs. Notre secteur d'entreprise a glissé à la 20e place à l'échelle mondiale pour les dépenses en recherche-développement. Le diagnostic commun est que c'est la demande de nouvelles technologies et d'innovations qui fait défaut au Canada. Le Programme canadien pour la commercialisation des innovations cherche à stimuler la demande en innovations par les achats publics. Des programmes similaires disposant de bien plus de ressources ont fait leurs preuves depuis longtemps aux États-Unis par l'entremise de la Small Business Administration, au Japon, en Allemagne et dans d'autres pays également.
Le rapport Jenkins intitulé « Examen du soutien fédéral de la recherche-développement », publié lundi de cette semaine, le 17 octobre, propose une réorganisation fondamentale, de façon à soutenir la recherche-développement et l'innovation au Canada. Comme vous le savez probablement déjà, parmi les recommandations, on trouve la proposition générale suivante:
Faire de l'innovation en entreprise l'un des objectifs clés des politiques d'achat et d'approvisionnement du secteur public, et déployer des initiatives complémentaires pour atteindre cet objectif.
Le rapport propose, de façon plus spécifique, de rendre le PCCI permanent et d'accroître ses ressources pour stimuler la demande et pour que le gouvernement devienne un premier utilisateur de technologies et de produits nouveaux.
Je suis entièrement favorable à cette recommandation.
Je vous remercie de votre attention.
:
Merci, monsieur le président.
D'abord, rappelons le contexte. En tant que membres de l'opposition, l'un de nos rôles importants est de demander si les programmes produisent les effets qu'ils sont supposés produire, et ce qu'on pourrait faire de plus pour les améliorer. C'est relativement à ce contexte que je vous poserai mes questions.
Ma première question s'adresse aux gens de CABiNET.
Tout d'abord, merci d'être ici. Je suis ravi de vous entendre. Ce que vous dites est très intéressant.
Vous avez expliqué comment le bureau pourrait faire plus pour encourager les PME. Mme Shereen Benzvy Miller est venue comme témoin, je crois que c'était la semaine dernière. Je lui ai posé une question à propos de la définition d'une petite et moyenne entreprise. Elle m'a répondu qu'on définissait une PME comme étant une entreprise de 500 employés ou moins, sans considération à l'égard de son chiffre d'affaires.
Quelle est votre opinion sur la possibilité pour le gouvernement de modifier cette définition afin de rejoindre plus de PME?
:
Nous existons depuis 20 ans. Je dirais que la moitié de nos contrats viennent du gouvernement fédéral et l'autre moitié du secteur privé. Nous avons dû aller à la dure école pour apprendre à faire des affaires avec le gouvernement fédéral.
Notre premier contact avec le BPME remonte à il y a 18 mois et lors de nos quelques rencontres, nous avons pu poser des questions. Mais le Programme canadien pour la commercialisation des innovations, pour la première fois, nous a permis d'avoir une véritable interaction. Ainsi, pour répondre à votre question, il n'y avait pas grand-chose auparavant.
Nous participons également à des programmes de RS&DE, qui existent depuis des années, et au PARI mais ce depuis seulement récemment.
Je voudrais dire une chose: la participation à ces programmes du gouvernement fédéral est extrêmement complexe. Il y a quelques années, nous nous sommes tournés vers le PARI et comme on nous a mal renseignés, nous en avons conclu que le programme n'était pas pour nous. Ainsi, nous avons sans doute raté de sept à dix ans d'appui grâce au PARI parce qu'on nous a mal renseignés au départ. Il y a quantité de programmes valables. Quant à nous, il ne nous est pas facile de démêler tout cela.
Permettez-moi de vous donner un exemple: disons que j'ai un client qui est prêt à investir 25 000 $. Par ailleurs, quelqu'un au gouvernement, si j'y mets le temps, peut m'obtenir quelque chose. D'instinct, en tant qu'homme d'affaires, je me tournerai vers ce client et prendrai son argent.
Ainsi, il serait utile de mieux diffuser l'information et je pense que le BPME sera sans doute le moyen de le faire.
:
Très bien. J'ai beaucoup à dire et je n'ai pas beaucoup de temps pour le dire.
J'adore le BPME. Il est très utile et nous sert de guide. C'est une véritable jungle et c'est terrible tout ce qui se passe, et il nous aide à naviguer à travers tout cela, mais il ne peut rien contre tous les irritants.
Je suis ici et je ne veux pas donner l'impression d'être impoli à l'égard du gouvernement fédéral, mais le processus d'approvisionnement est un véritable gâchis. Écoutez, nous avons un programme OCIM, et pour la plupart de nos clients, nous, en tant qu'entreprise du secteur privé, devons leur expliquer comment fonctionne ce programme. Hier nous avons reçu un formulaire d'OCIM qui avait été rempli complètement de travers. Lorsque nous disons aux clients qu'ils n'ont pas bien rempli le formulaire, ils répondent: « Non, nous l'avons bien rempli, et nous pouvons le faire à un montant maximum de 500 000 $ ». Je réponds: « Oui, mais pas pour l'OCIM. » Eh bien, ce n'est pas moi qui fait cela, mais j'ai demandé à l'un de mes employés de le faire.
Le BPME est très compatissant. C'est un peu comme le thérapeute qui dit à son patient: « Oui, c'est terrible, n'est-ce pas? » et je réponds: « Oui, c'est terrible. »
Des voix: Oh, oh!
M. John Rivenell: Mais il ne peut pas faire grand-chose, car il n'a pas le pouvoir de changer les choses.
Je ne vais pas élaborer sur le sujet, mais lorsque la TPS a été introduite, j'ai dû réduire mon salaire. Pourquoi? Parce que mes clients ne vont pas acheter quelque chose qui coûte 26 000 $. Ils achètent jusqu'à 25 000 $ et pour plus de 100 000 $.
Au-dessus de 26 000 $, nous avons l'ALENA. Nous devons remplir toute cette paperasse. Cela prendra deux ans. La première chose que nous devons faire c'est demander à un expert de nous aider à remplir la DP, et cela va nous coûter 23 000 $. C'est toujours le cas, car il y a ce montant magique de 25 000 $.
Il y a quelque temps, j'ai dit à un client: « Vous avez un problème, nous avons la solution, cela va coûter 40 000 $ et vous ne pouvez pas l'acheter. Vous ne pouvez pas l'acheter. » j'ai eu une OCIM pendant 10 ans. Je ne suis passé à travers qu'une fois, il m'a fallu trois ans pour le faire. Je n'essaie même pas de vendre quoi que ce soit pour 40 000 $. Je dis tout simplement: « Vous ne pouvez dépenser que 25 000 $, c'est tout ce que je vais vous vendre, et ne perdez pas votre temps ».
Or, le BPME est excellent, et je dis: « Vous pouvez peut-être le faire avec un contrat de service ». Je rencontre un client typique qui a un problème. Il m'explique le problème. J'ai la solution et je dis: « Voici la solution ». Cela prend 10 p. 100 du temps. Il a un problème, j'ai une solution, nous allons le régler. Or, 90 p. 100 du temps nous nous demandons comment nous allons faire accepter cela par TPSGC, car cela ne va pas passer. Permettez-moi de vous donner un exemple dans le peu de temps dont je dispose.
:
Merci beaucoup. C'est maintenant mon tour.
Je vous remercie vraiment de votre honnêteté, de vos observations directes au sujet des problèmes avec ces agences, mais je voudrais vous poser une question plus générale. Cela ne veut pas dire que je n'ai pas observé vos commentaires plus spécifiques.
Comme vous le savez, plus tôt au cours de la semaine, le groupe d'experts sur l'aide fédérale à la R-D a publié son rapport dans lequel il faisait un certain nombre de recommandations.
Aujourd'hui — et cela est en rapport à ce qu'on disait précédemment au sujet du faible niveau de R-D au Canada —, un de mes collègue a proposé que le gouvernement adopte un objectif pour les dépenses en recherche-développement des entreprises et que l'on se fonde sur les recommandations du groupe d'experts pour déterminer comment nous pourrions atteindre cet objectif. À l'heure actuelle, les dépenses des entreprises au Canada pour la recherche-développement sont très peu élevées. Elles s'élèvent à 1 p. 100 du PIB, tandis que la moyenne pour les pays de l'OCDE est de 1,6 p. 100 du PIB.
Mon collègue laisse entendre que le Canada devrait se donner comme objectif d'atteindre la moyenne des pays de l'OCDE d'ici 2015. Il est extrêmement ambitieux de passer de 1 p. 100 à 1,6 p. 100 du PIB en quatre ans, donc oublions cet objectif exact, mais il y a deux questions que j'aimerais poser à chacun d'entre vous.
À votre avis, est-ce une bonne idée d'avoir un objectif ambitieux pour accroître les dépenses des entreprises en recherche-développement? Deuxièmement, dans l'affirmative, partiellement à la lumière des recommandations de ce groupe d'experts, à votre avis quels seraient les meilleurs outils ou mécanismes que devrait utiliser le gouvernement pour tenter d'atteindre un tel objectif?
Qui veut répondre en premier?
:
Je vais commencer, mon nom commence par les lettre a et b.
Certainement, je pense qu'il est toujours excellent d'avoir des objectifs ambitieux. En affaires, la façon dont on encourage les vendeurs à faire des ventes, c'est habituellement en leur promettant une récompense, n'est-ce pas? Donc si on veut encourager une PME à dépenser davantage pour la R-D, il doit y avoir des incitatifs.
Je pense que des programmes comme le PARI ont été extraordinaires, même si malheureusement, John a eu au début de mauvaises expériences. Je pense que le PARI comprend comment faire en sorte que les PME dépensent pour la R-D et fassent des choses novatrices. Félicitations au gouvernement qui leur a donné 200 millions de dollars il y a deux ans. Le problème avec le PARI, c'est que son financement est cyclique. Il faudrait donc corriger ce problème.
Il y a ensuite le Programme de la recherche scientifique et du développement expérimental. Plus il y aura de gens qui participeront à ce programme, plus il devrait y avoir d'innovation. Pour ce qui est de savoir si vous devez créer un autre programme, j'ai lu le rapport Jenkins. J'ai lu les recommandations contenues dans ce rapport. J'ai passé 11 ans au CNRC avant de prendre la folle décision de devenir entrepreneur, et je peux vous dire que je connais la recherche pour l'avoir vécue, et je ne pense pas que ce soit une bonne idée d'abolir le CNRC, de mettre sur pied un nouvel institut, et de déplacer le PARI. Il faut garder le PARI là où il est et tout simplement changer vos dépenses par rapport à ce que vous faites: déplacer ce budget.
:
Merci, monsieur le président.
Je voudrais certainement moi aussi souligner comme d'autres l'ont fait autour de cette table la Semaine de la PME et l'Année de l'entrepreneur. En ce qui concerne le moteur de l'économie, 98 p. 100 des entreprises sont des petites entreprises. Je représente une région de l'Okanagan de l'intérieur de la Colombie-Britannique. C'est une région très prospère grâce aux petites entreprises. Nous avons aussi de plus grandes entreprises — dans le secteur de l'aviation et de la foresterie — mais ce sont les petites entreprises qui sont le moteur de l'économie de la région.
La semaine dernière je suis allé chez une entreprise qui célébrait son deuxième anniversaire. Ses ventes ont augmenté de 44 p. 100. C'est une entreprise d'électronique pour l'aviation. Ils ont dit jusqu'à quel point ils appréciaient le programme RS&DE, mais ont parlé aussi encore une fois des complications et du fait qu'ils devaient faire appel à un expert-conseil pour venir à bout de la bureaucratie.
J'aimerais revenir sur les commentaires du président au sujet du rapport Jenkins. Il a dit que c'était un groupe d'experts. Je pense que Sue nous a parlé du succès de son entreprise et de son expérience.
Je dirais que vous êtes une experte, Sue, alors définissons ce qu'est un expert.
Un expert, c'est quelqu'un qui a de l'expérience sur le terrain. J'ai entendu des observations semblables, c'est-à-dire que l'argent aille à la BDC et que le gouvernement offre du capital de risque, ce qui semble tout simplement être un oxymoron, à mon avis.
J'aimerais que vous nous parliez davantage de la façon dont vous pensez que nous pouvons améliorer le processus d'acquisition.
Par ailleurs, Jeff et Cathy, vous n'avez peut-être pas ces renseignements spécifiques sous la main, mais vous pourriez peut-être donner au comité un exemple de la façon dont on a essentiellement empêché les PME... ou dont elles ont été victimes de discrimination en leur refusant de participer au processus d'acquisition. Si vous avez des cas spécifiques, j'aimerais bien que vous nous en parliez.
:
Pour améliorer le processus des marchés publics à l'intention des PME, je suggérerais une autre stratégie.
Si le PARI connaît un tel succès auprès des PME et permet de déployer des fonds à leur intention, c'est parce qu'il peut compter sur un conseiller industriel en technologie qui travaille directement avec un groupe de PME. Le nôtre par exemple travaille avec des centaines de PME. Il travaille avec énormément de sociétés et ce sont toutes des PME. J'ai pu constater que dès que le gouvernement annonce un fonds dans le cadre du PARI, les conseillers sont très actifs auprès des PME pour les en faire profiter.
Voilà pourquoi je préconise que la même démarche se fasse pour les marchés publics. Au BPME il vous faut l'équivalent d'un conseiller industriel en technologie qui va au-delà d'un rôle de guide pour être quasiment un défenseur. Ainsi, le temps consacré au démarches, la paperasserie et l'obligation de faire rapport seront réduits.
Nous devons quand même passer par toutes les étapes car nous savons que tout sera vérifié et nous gardons des feuilles de temps. Nous le faisons. Toutefois, si quelqu'un vous dit: « Voici le modèle, il faut s'y conformer, et tout doit bien cadrer », les choses deviennent plus claires au moment où l'on traite avec les responsables des contrats.
Pour ce qui est des DP, je pense qu'il faudrait presque décréter qu'une certaine somme du budget du gouvernement du Canada doit bénéficier aux PME ou, à supposer que ce soit une grande société qui décroche le contrat, qu'elle fasse intervenir des PME à hauteur d'une certaine somme pour s'assurer qu'elles reçoivent leur part. Cela se fait aux États-Unis mais pas ici.
:
Merci, monsieur le président.
Je remercie nos témoins d'être venus.
Je pense que j'ai des questions pour la plupart des membres du groupe de témoins.
Madame McCallion, je vais commencer par vous.
Je pose la question qui m'est venue après celle de M. Blanchette. Vous avez répondu que vous préconisez que le BPME soit intégré à Industrie Canada plutôt qu'à TPSGC. Mme Abu-Hakima a dit qu'elle n'était sans doute pas d'accord avec vous là-dessus et moi non plus.
Le rôle du BPME, bien entendu, est de faire la promotion des PME dans le processus des marchés publics. TPSGC a la responsabilité des approvisionnements fédéraux. Selon moi, cela est logique. Si on déplaçait le bureau, son mandat demeurerait-il le même? Changerait-il? Ensuite, ne craignez-vous pas que si l'on retire le bureau de TPSGC, son mandat en soit dilué?
:
C'est très simple. Pour une facture à hauteur de 5 000 $, on peut se servir d'une carte de crédit assez facilement après avoir obtenu l'approbation du gestionnaire. Au-delà de cette somme, à hauteur de 25 000 $, il faut un niveau d'approbation plus élevé.
J'ai dit tout à l'heure qu'il y avait divers niveaux d'approbation dans le cas de l'OCIM notamment et que c'était mal compris. Ainsi, nous devons rétablir les faits. Je dirais que moins de la moitié des commandes OCIM que nous recevons sont dûment remplies. Il nous faut les renvoyer au gouvernement fédéral pour correction.
Au-delà de 25 000 $, je ne suis pas sûr de connaître la règle qui prévaut et je ne m'y suis pas intéressé récemment mais les dispositions de l'ALENA interviennent et il y a du travail qui se fait aux États-Unis. Cela représente un retard de deux à trois ans pour les approvisionnements. J'admets que pour un contrat avec le gouvernement fédéral, il faut d'un bout à l'autre deux ans, entre le moment où on se salue et le moment où on obtient la commande et on la met à exécution.
J'ai en fait renoncé à vendre au gouvernement fédéral quoi que ce soit dont le prix est de plus de 25 000 $ à moins qu'il s'agisse d'un contrat de plus de 100 000 $. J'ai obtenu un contrat de 10 000 $. Nous avons résolu les difficultés assez rapidement mais il a fallu ensuite obtenir l'approbation de leur service de TI, ensuite obtenir la cote de sécurité et on nous a menacés de devoir procéder à une évaluation des risques. Nous avons donc traité avec toute une gamme de ministères et chacun avait le pouvoir de stopper la transaction.
Pour finir, une fois que tout est fait, c'est au tour de TPSGC et quelqu'un là-bas, à qui nous n'avons jamais parlé, se penche sur le dossier. Il est arrivé, et c'est un cas patent, que nous consacrions deux ans à un projet. Nous avions obtenu l'équipement, consulté le marché, trouvé le meilleur produit, préparé le logiciel, et nous l'avions donné au client pour essai, et le client était satisfait. En fait, nous avons obtenu le contrat pour le logiciel mais on a donné le contrat pour le matériel à deux autres personnes qui travaillaient en arrière-boutique avec un télécopieur et un accord de revendeur.
En fait, la personne qui a pris la décision à cet égard ne nous avait jamais rencontrés et ne nous connaissait pas. On lui demandait tout simplement de conclure ce marché au meilleur prix possible. C'est alors qu'après avoir consulté une liste détaillée, que je lui avais fournie, il a demandé des estimations. J'avais déjà donné mon devis qui incluait le temps et l'effort, en plus du service promis mais ils ont reçu le produit dans une boîte de je ne sais où. La marge bénéficiaire de ce fournisseur était de 5 p. 100 et voilà que mon client est coincé car il me demande la maintenance de son matériel pour lequel je n'ai pas été payé. Ce genre de cas n'est pas rare.
:
Eh bien, vous vous adressez à quelqu'un dont la compagnie s'appelle inRound Innovations.
Selon nous, ce qui motive réellement l'innovation, c'est l'accès à des possibilités.
On peut dire que, dans une certaine mesure, nous estimons que le gouvernement a une responsabilité socio-économique à l'égard de l'aide fournie aux petites entreprises, mais comme je l'ai dit plus tôt, nous ne cherchons pas à bénéficier de traitements spéciaux. Ce que nous voulons, c'est continuer d'avoir accès, et je pense que le regroupement des contrats entrave l'innovation au gouvernement canadien.
Je ne crois pas à la notion d'économies d'échelle, parce que je pense que l'innovation vient d'entreprises à marchés spécialisés comme le nôtre. J'ai de l'expérience dans les grandes entreprises, et je sais que lorsque je gérais les services, pour la compagnie Compaq HP, il y avait cinq ou dix employés qui ne faisaient rien dans une section en particulier. Voilà toute l'étendue de l'expérience que nous avions dans cette entreprise. Il se trouve que nous vendions sous une marque plus large.
Comme je l'ai dit, il est important que les initiatives ne nous empêchent pas de continuer d'avoir accès aux contrats du gouvernement.