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Bonjour, mesdames et messieurs.
La séance est ouverte.
Bienvenue à la 78e séance du Comité permanent des opérations gouvernementales et des prévisions budgétaires. Nous reprenons, après une semaine de relâche, notre étude sur l'efficacité énergétique des immeubles, structures et travaux publics du gouvernement.
Nous sommes heureux d'accueillir aujourd'hui des témoins de l'industrie. Sachez toutefois que le premier témoin prévu à l'ordre du jour, M. Doug Cane, de Caneta Research Inc., ne pourra pas être des nôtres aujourd'hui. Malheureusement, M. Cane est retenu par la neige à Toronto et il ne pourra pas se joindre à nous.
Cela dit, nous avons parmi nous M. Dave Seymour d'Ameresco Canada Inc., M. Thomas Mueller du Conseil du bâtiment durable du Canada et M. Stephen Carpenter d'Enermodal Engineering.
M. Carpenter passera en dernier parce qu'on a eu quelques problèmes avec la traduction de son document. En fait, on s'attend à ce que sa présentation audiovisuelle soit prête vers la fin de la réunion; alors, on verra comment cela se passera.
Nous allons donc demander à M. Dave Seymour, le représentant d'Ameresco, de bien vouloir commencer.
Vous avez 5 à 10 minutes, monsieur Seymour, après quoi nous passerons aux questions des députés. Merci, monsieur.
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Merci à vous, monsieur le président.
Bonjour, mesdames et messieurs les membres du comité.
Je m'appelle Dave Seymour et je représente Ameresco Canada. Je suis vice-président de notre division de l'Est, basée ici même, à Ottawa.
Notre société a vu le jour en 1973, à Toronto. À l'époque, nous nous spécialisions dans les techniques de gestion de l'énergie. C'était innovateur à l'époque; nous mettions l'accent surtout sur les bâtiments existants, mais nous participions également à certaines innovations concernant de nouveaux projets de construction ou de nouveaux bâtiments. En cours de route, notre société a été achetée et ce, à quelques reprises. Elle s'appelle maintenant Ameresco Canada.
Un de nos principaux secteurs d'activité constitue le marché de services énergétiques, et je crois que d'autres témoins vous en ont déjà parlé. En somme, il s'agit de réaliser des économies sur les coûts d'énergie ou de services publics, c'est-à-dire des économies sur le plan des dépenses de fonctionnement, ce qui permet en retour de financer les coûts en capital des mesures d'amélioration qui sont prises. Nous y reviendrons tout à l'heure.
Je dois dire que le marché de services énergétiques évolue avec le temps. On cherche de plus en plus à améliorer le rendement des bâtiments existants de façon globale, sans se contenter du rendement énergétique. On parle ici du rendement total du bâtiment. Là encore, j'y reviendrai.
Permettez-moi d'abord de vous parler un peu plus d'Ameresco Canada. Nous avons mené à bien plusieurs projets de renouvellement des installations et de l'énergie au Canada, pour une valeur approximative de 1,3 milliard de dollars. Si on ajoute à cela nos projets d'amélioration aux États-Unis, ce chiffre passe à environ 4 milliards de dollars pour l'ensemble de notre société. Nous avons permis à nos clients canadiens de réaliser des économies cumulatives de plus de 500 millions de dollars sur leurs dépenses de fonctionnement, dans le cadre de près de 250 projets menés à bien dans une gamme de secteurs. La première division canadienne de notre société, à l'extérieur de Toronto — où se trouve notre siège social — se situe ici, à Ottawa. Je l'ai ouverte il y a 20 ans. À l'échelle locale, nous avons mené des projets d'environ 150 millions de dollars dans l'est de l'Ontario et l'ouest du Québec. Nous avons maintenant des bureaux un peu partout au Canada, dans la plupart des grands marchés.
Si je vous fournis ces renseignements, ce n'est pas pour faire de la publicité, mais pour vous donner une idée de notre point de vue, en tant qu'intervenant dans le secteur du rendement énergétique des immeubles.
Je vais poursuivre mes observations en vous montrant quelques diapositives. Il s'agit d'études de cas, pour ainsi dire, de quelques-uns des projets que nous avons achevés pour des clients fédéraux au cours des 15 dernières années. Ce sont d'importants projets couronnés de succès, et je crois qu'ils montrent bien qu'il est toujours très possible d'étendre l'Initiative des bâtiments fédéraux de Ressources naturelles Canada. Et j'y reviendrai à la fin de mon exposé.
Ameresco est également un des membres fondateurs de la Energy Services Association of Canada. Peter Love, le président de notre association, a d'ailleurs comparu devant votre comité plus tôt ce mois-ci pour vous fournir des renseignements sur le marché de services énergétiques, l'Initiative des bâtiments fédéraux et les avantages qui s'y rattachent. Je ne veux pas répéter ses propos, mais je suis ici pour appuyer ses observations et pour affirmer qu'il y a beaucoup d'autres possibilités pour ces types de projets. C'est une excellente façon d'apporter des améliorations à la rentabilité de l'appareil gouvernemental, de réduire l'impact sur l'environnement, de créer des emplois dans l'immédiat, de surcroît dans un secteur écologique, ainsi que de financer le renouvellement des installations ou l'amélioration des infrastructures dont on a grand besoin dans le contexte de travail gouvernemental. Il est possible d'atteindre une bonne partie de ces objectifs sans qu'on ait besoin de nouveaux fonds fédéraux.
Au cours des séances antérieures, vous avez entendu parler des avantages des projets d'efficacité énergétique, comme la possibilité de réaliser des économies sur les coûts des services publics, de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de créer de bons emplois techniques. Les administrateurs de vos installations vous en parlent sans doute davantage, car ils font face à une accumulation de travaux d'entretien ou d'infrastructure différés. Parmi les autres expressions que vous risquez d'entendre, mentionnons les besoins en renouvellement des installations et des immobilisations au sein de leurs parcs immobiliers. L'accumulation de ces coûts pose un risque pour leurs activités continues, et c'est une question qui préoccupe tous les propriétaires et gestionnaires immobiliers.
La détérioration des actifs est un défi de taille et une source de dettes imminente pour tous les intervenants concernés. Selon les données publiées par l'Université McGill, l'ampleur du déficit en matière d'infrastructure est de l'ordre de 250 à 325 milliards de dollars pour l'ensemble des infrastructures municipales, provinciales et fédérales canadiennes.
Nous appelons cela le défi de la durabilité des actifs, mais cette situation peut également nous donner l'occasion de trouver des solutions innovatrices et des sources de financement pour régler au moins quelques-uns des problèmes liés aux coûts.
À l'instar des entreprises, les gouvernements cherchent à éviter d'injecter des fonds considérables dans la brique et le mortier; ils préfèrent investir cet argent dans des domaines qui serviraient mieux les intérêts des citoyens, notamment dans des programmes visant à atteindre nos priorités sociales.
Bien entendu, certaines dépenses en immobilisations sont indispensables pour appuyer les activités gouvernementales, mais il y a d'autres moyens que le recours à des ressources financières et techniques externes pour accomplir une partie de ce travail. Les gouvernements visent à faire plus avec moins, et une des solutions qui favoriseraient ces efforts seraient justement le marché de services énergétiques et l'Initiative des bâtiments fédéraux. En tant que contribuable, je veux que le gouvernement étudie toutes les possibilités afin de tirer le maximum de chaque dollar.
Voilà donc une autre bonne raison d'envisager le recours à l'Initiative des bâtiments fédéraux pour apporter des améliorations à de nombreuses installations faisant partie du portefeuille fédéral.
D'après les statistiques du Conseil du Trésor sur le portefeuille des biens immobiliers fédéraux en date de 2011, le gouvernement est locataire ou propriétaire d'environ 39 000 édifices, ce qui représente une surface de plancher de 27,6 millions de mètres carrés. Les données révèlent également qu'il y a 73 organismes gardiens. C'est donc dire que le parc immobilier est énorme. Toutefois, à mesure que le portefeuille vieillit, il devient une source accrue de dettes parce qu'il faut sans cesse assurer le bon fonctionnement et l'entretien des installations. De plus, si le nombre d'organismes gardiens est exact, cela pose un problème de taille sur le plan logistique, quand vient le temps d'organiser, d'approuver et de mettre en oeuvre des projets. Les gestionnaires des installations et des biens immobiliers ont tout un défi à relever.
Au cours des 20 dernières années, on a mené à bien environ 80 projets dans le cadre de l'Initiative des bâtiments fédéraux, ou l'IBF, grâce à un investissement d'environ 312 millions de dollars, ce qui a permis d'économiser près de 43 millions de dollars par année. Nous savons que de nombreux autres projets ont été réalisés par divers ministères gardiens qui ont inclus dans leur mandat certains types d'améliorations en matière d'efficacité énergétique; cependant, ces projets n'ont pas été documentés ou, à tout le moins, ils n'ont pas fait l'objet d'une surveillance.
N'empêche qu'il y a beaucoup d'autres possibilités à envisager. La plupart des projets qui ont été menés il y a au moins 10 ans sont prêts à être soumis à un second regard, car les premiers à adopter ces changements avaient tendance à examiner leurs projets selon une perspective plutôt à court terme; il y a donc lieu de réaliser des économies intéressantes sur ce front. Nous savons que c'est le cas pour certains des bâtiments, comme nous le verrons dans les prochaines diapositives.
Résumons maintenant les études de cas qui figurent sur les diapositives que je vous ai montrées, et il y en aura d'autres. Voici un certain nombre de projets que nous avons terminés et auxquels mon équipe d'Ottawa a participé. Je suis sûr que vous reconnaîtrez, sur ces images, bon nombre des bâtiments de la région de la capitale nationale. Je n'ai pas inclus tous les projets, mais ce sont les plus récents.
La mise en oeuvre de ces projets a nécessité un investissement total d'environ 49 millions de dollars et elle a entraîné des économies de près de 5,9 millions de dollars par année sur le plan des coûts de services publics. On a augmenté le rendement, en moyenne, d'environ 29,9 p. 100 et réduit les émissions de gaz à effet de serre de 19 000 tonnes métriques d'équivalent CO2.
Nous savons qu'il est possible de réaliser plus d'économies dans un certain nombre de ces installations. Ce serait des projets de petite envergure, mais ils seraient tout de même viables.
Le défi ne consiste pas à appliquer de nouvelles technologies et à réaliser des économies en matière d'énergie. Il n'existe pas de panacée. Comme c'est le cas de nombreux autres défis auxquels nous faisons face, il y a un facteur humain. Notre défi, c'est d'identifier les bonnes personnes et de leur confier une tâche et des objectifs clairs afin d'obtenir des résultats au moyen de programmes qui existent déjà. C'est grâce à un tel effort qu'on pourra mettre à contribution les technologies appropriées.
Je vous remercie de votre attention. J'ai hâte de répondre à vos questions et d'entendre vos commentaires tout à l'heure.
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Merci beaucoup. Bonjour à tous, et merci de m'avoir invité à témoigner.
Le Conseil du bâtiment durable du Canada est un organisme national sans but lucratif qui réunit des dirigeants de l'industrie résolus à assurer la durabilité et à transformer l'environnement des bâtiments selon des principes de durabilité. Le conseil compte environ 1 700 organismes membres partout au Canada. Nous représentons tous les secteurs de l'industrie, et non pas un sous-secteur particulier. Pourquoi? Parce que nous savons que nombreuses professions, connaissances et compétences entrent en jeu pour construire des bâtiments et les maintenir à un niveau de rendement très élevé.
Au cours des 10 dernières années, nous avons formé environ 30 000 professionnels, dont 12 000 professionnels accrédités LEED. Il s'agit là d'une accréditation utilisée au Canada dans le cadre du système d'évaluation de bâtiments appelé « Leadership in Energy and Environmental Design ».
J'aimerais vous faire une brève mise à jour à ce sujet. On m'a demandé d'examiner où en est le gouvernement du Canada, comparativement au secteur privé, dans le domaine des bâtiments écologiques.
Le gouvernement du Canada a adopté très tôt une politique en vertu de laquelle les immeubles de bureaux nouvellement construits doivent atteindre un niveau or du LEED. Selon nos dossiers, cette politique remonte à 2006. J'ai passé en revue la politique et j'ai examiné les normes adoptées par d'autres compétences au Canada, notamment les provinces et les grandes villes canadiennes.
La politique sur les bâtiments écologiques est toujours conforme à la norme nationale et aux politiques actuelles en matière de construction de bâtiments écologiques. À l'heure actuelle, le gouvernement du Canada compte 153 bâtiments qui sont enregistrés ou certifiés dans le programme LEED Canada. Cela représente environ 4 p. 100 du nombre total de bâtiments dans le programme LEED Canada, qui se chiffre maintenant à un peu plus de 4 000 bâtiments, soit environ 600 millions de pieds carrés. Il s'agit à la fois de biens immobiliers et d'édifices des ministères gardiens; ce ne sont donc pas uniquement des immeubles de bureaux. Même si les immeubles de bureaux dominent, de nombreux autres types de bâtiments sont enregistrés et certifiés dans le programme LEED Canada.
En tout, 23 bâtiments ont obtenu une certification de différents niveaux. À l'heure actuelle, environ 56 p. 100 des projets du gouvernement fédéral respectent les niveaux or ou platine du LEED, ce qui est encore une fois conforme à la plupart des bâtiments que nous certifions au Canada. Plus de 54 p. 100 sont de niveau or ou platine. Les résultats du gouvernement fédéral se comparent bien à ceux de l'industrie.
On utilise divers systèmes d'évaluation dans le programme LEED. La seule exception, c'est que très peu de bâtiments du gouvernement fédéral sont enregistrés et certifiés dans le cadre du programme des bâtiments existants. Seulement quatre projets de bâtiments existants ayant l'accréditation LEED appartiennent au gouvernement fédéral.
Sur ce, j'aimerais parler un peu des activités du secteur privé. Au Canada, le secteur de l'immobilier commercial, en particulier le secteur des bureaux, s'est développé très rapidement au cours des trois dernières années. De nouveaux immeubles de bureaux de grande taille sont presque exclusivement conçus et construits conformément aux exigences des niveaux or ou platine du LEED. Nous avons observé une énorme croissance dans ce domaine au cours des trois dernières années.
Dans ce secteur, on utilise principalement la certification LEED. On se fie aussi au système d'évaluation BOMA BESt pour les bâtiments existants, qui est également mentionné dans la Stratégie fédérale de développement durable. Toutefois, on n'utilise pas le système Green Globes. Le secteur privé ne s'en sert pas à cause du manque d'appui à l'infrastructure et du manque de rigueur.
La raison pour laquelle le secteur privé utilise la certification LEED et cherche à atteindre des niveaux élevés de certification est principalement attribuable aux programmes de responsabilité sociale d'entreprise, ainsi qu'à la forte demande de locaux à bureaux écologiques par les grandes entreprises, comme les banques, les cabinets d'avocats, etc. — et le gouvernement aussi. L'autre raison, ce sont les placements de fonds de pension. En effet, selon les critères des fonds de pension, les entreprises doivent investir dans des bâtiments écologiques, et le système d'évaluation préféré est le LEED, aussi bien au Canada qu'aux États-Unis.
Mis à part la responsabilité sociale d'entreprise, on utilise la certification LEED parce qu'elle permet d'améliorer le rendement de la main-d'oeuvre et de réduire le taux d'absentéisme, en plus d'aider à attirer les meilleurs candidats pour un employeur éventuel. Pour ce qui est des placements de fonds de pension, ils reposent évidemment surtout sur le rendement du capital investi, parce que les investissements dans ces types de bâtiments proviennent des caisses de retraite des enseignants, des services publics et de la police.
Cela m’amène à parler des édifices existants. Nous savons maintenant et comprenons que l’exploitation des bâtiments est responsable à elle seule de 30 à 35 p. 100 des émissions de carbone au Canada et en Amérique du Nord. Si vous tenez aussi compte des matériaux, le pourcentage est de 46 à 48 p. 100. L’empreinte de carbone des édifices est très importante. Il faut également considérer le nombre considérable de bâtiments que nous avons. Au Canada, nous avons environ 230 000 bâtiments et 12 millions de maisons, ce qui représente un impressionnant parc immobilier.
Nous avons commencé à offrir depuis 2009 des services pour les bâtiments existants par l’entremise de la certification LEED pour bâtiments existants. Nous avons actuellement près de 60 projets de grande envergure au Canada qui connaissent une croissance très rapide. Cela représente environ 17 millions des 61 millions de pieds carrés de projets que nous avons dans notre programme de certification LEED Canada. Il s’agit presque exclusivement de projets dans le secteur privé. Comme je l’ai mentionné plus tôt, seuls quatre projets concernent le gouvernement du Canada.
Le secteur des bâtiments commerciaux a débuté avec le programme de certification BOMA BESt. Vous constaterez que bon nombre de ces projets ont obtenu une certification BOMA BESt, mais ils font la transition vers le programme LEED pour bâtiments existants, parce que c’est plus rigoureux et que la reconnaissance de la marque est meilleure.
Il est juste de dire qu’actuellement c’est le secteur privé qui mène l’industrie en ce qui a trait au réaménagement et aux pratiques exemplaires en matière d’exploitation et d’entretien des bâtiments existants. Il y a aussi une nouvelle tendance qui émerge. Lorsque le bâtiment est certifié, l’exploitant inscrit le projet aux fins du programme de certification LEED pour bâtiments existants en vue d’exploiter et d’entretenir plus efficacement le bâtiment au fil des années, de tirer pleinement profit des investissements et de maintenir la valeur de l’actif. Tout bâtiment semblable se veut évidemment un investissement.
Pour ce qui est de la Stratégie fédérale de développement durable, j’ai examiné la stratégie originale, puis j’ai étudié le Rapport d’étape de 2012. Il n’y a actuellement aucun plan, aucune stratégie en vue de faire certifier un grand nombre de bâtiments existants du gouvernement du Canada conformément au programme de certification LEED pour bâtiments existants. Ce n’est pas évident pour l’instant, mais le gouvernement du Canada a également un grand parc de bâtiments existants. Il y a non seulement des immeubles de bureaux, mais également des bâtiments dans les parcs et des bâtiments du ministère de la Défense nationale, ce qui veut dire de nombreux types de bâtiments, petits et gros, situés à divers endroits. Ces bâtiments consomment aussi de l’énergie. La certification LEED n’est peut-être pas nécessairement appropriée dans leur cas, mais je crois qu’il serait peut-être temps de nous demander comment la consommation d’énergie et d’eau et la production de déchets solides pourraient être réduites dans ces bâtiments.
Encore une fois, dans la Stratégie fédérale de développement durable, il y a un engagement dans le rapport de 2012, à savoir que 80 p. 100 des bâtiments existants seront évalués en vue de déterminer les possibilités sur le plan de l’environnement. Je suis favorable à cet engagement dans le cadre de la stratégie. Selon moi, c’est une étape importante. Il faut évaluer la consommation d’énergie et d’eau et la production de déchets et déceler les possibilités en vue de réduire les effets des petits bâtiments sur l’environnement.
Cela m’amène à mon dernier point qui porte sur le rendement accru des bâtiments. Il importe que les bâtiments aient un meilleur rendement. Je crois que le gouvernement fédéral doit examiner la question dans un contexte nord-américain, voire un contexte mondial. Dans l’Union européenne, l’objectif pour les nouveaux immeubles de bureaux est actuellement de 100 kilowattheures par mètre carré par année. C’est l’objectif des pays de l’UE. Il y a même un nouvel objectif qui viserait à atteindre 50 kilowattheures par mètre carré par année.
Au Canada, selon nos propres études, la moyenne pour les immeubles de bureaux est d’environ 320 kilowattheures; cela varie selon les régions. Les données ont été normalisées en fonction du climat. C’est donc des données réelles. Certains parlent de 290 kilowattheures; d’autres disent 350 kilowattheures. Nous arrivons à 320 kilowattheures.
Les bâtiments en question sont déjà en construction. Ils sont déjà occupés; ils sont exploités. Il s’agit de nouvelles constructions et de bâtiments existants. Nous avons donc l’occasion de construire des bâtiments en utilisant la présente technologie, le présent savoir-faire, et ce, sans faire exploser les coûts. Avec leur cycle de vie, il ne fait aucun doute que ces bâtiments seront des investissements très payants.
Je crois que c’est vraiment important, peu importe le système de certification — LEED ou BOMA BESt ou Green Globes — que l’objectif soit que les bâtiments atteignent un certain rendement, parce que ce sont les résultats qui déterminent l’efficacité des outils. Pendant la conception d’un bâtiment, on modélise normalement son rendement. L’industrie s’engage également dans cette voie. Nous avons des programmes informatiques pour modéliser ce que le bâtiment consommera au cours de sa vie, mais il y a une tendance qui émerge. À mesure que nous en apprenons davantage au sujet du rendement réel des bâtiments, nous chiffrons les objectifs à atteindre pour les bâtiments. Nous établissons donc qu’un bâtiment ou une école ne devrait pas consommer plus qu'un certain objectif. Nous délaissons la modélisation du rendement pour un objectif concret en matière de rendement. Il faut en tenir compte à mesure que l’industrie va de l’avant, et nous constatons un énorme soutien de la part de l’industrie à cet égard.
En conclusion, j’aimerais souligner quelques points. Le gouvernement du Canada devrait s’assurer que le programme de certification qu’il choisit dans le cadre de sa Stratégie fédérale de développement durable ou de ses opérations immobilières soit rigoureux et strict en vue de minimiser les effets des bâtiments, petits et grands, sur l’environnement.
Le gouvernement devrait maintenir sa politique en vue d’obliger les bâtiments nouvellement construits à atteindre le niveau or du LEED. Je crois que c’est une réussite. Cela correspond à ce que fait l’industrie. Le gouvernement du Canada pourrait évaluer la possibilité d’adopter une certification plus élevée, soit le niveau platine du LEED, au cours des trois ou cinq prochaines années.
Il faudrait mettre davantage l’accent sur le rendement et la certification des bâtiments existants et l’adoption de la certification LEED pour bâtiments existants dans le cas de bâtiments plus imposants.
Le gouvernement devrait évaluer les grands bâtiments de son portefeuille et gérer leur rendement. Il y a des milliers de bâtiments, et bon nombre méritent qu’on s’y attarde. De plus, en ce qui concerne les bâtiments qui ont obtenu une certification conformément à l’une ou l’autre des systèmes d’évaluation, il faudrait les évaluer et les gérer sur une base continue en vue d’en optimiser le rendement. Nous voulons nous assurer de tirer profit chaque année des investissements faits dans les bâtiments pour leur durée de vie. Il est certainement possible d’améliorer le rendement des bâtiments au fil du temps.
Je vous recommanderais également d’évaluer la possibilité d’utiliser la certification LEED pour bâtiments existants dans le cas de projets d’envergure concernant des bâtiments existants ou d’inscrire de nouveaux projets qui ont déjà obtenu une certification conformément au système LEED ou à tout autre système d’évaluation aux fins d’une certification LEED pour bâtiments existants; il y a un renouvellement de la certification tous les cinq ans. Nous le faisons pour nous assurer que le bâtiment maintient son rendement au fil des ans.
Sur ce, j’ai terminé. Merci beaucoup de votre attention.
Je vais confier la gestion des diapositives à David. Nous verrons comment il se débrouille.
Merci de votre invitation. Je m’appelle Stephen Carpenter. Je représente Enermodal Engineering. Je travaille dans le secteur des bâtiments écoénergétiques depuis plus de 30 ans. Il s’agit de l’une des plus importantes firmes d’ingénieurs-conseils à se concentrer exclusivement sur les bâtiments verts et écoénergétiques.
À l’instar de David, nous avons un important portefeuille de bâtiments, et je vais tirer parti de nos expériences à ce sujet. Étant donné que le temps file, je vais me rendre en quatrième vitesse à nos conclusions et à nos recommandations en ce qui a trait à la façon dont votre comité devrait procéder.
Je vais débuter par une mise en contexte. Je m’excuse, mais je suis ingénieur. Je n’ai que des chiffres en tête. Je suis heureux que Thomas en ait expliqué certains.
La première diapositive sert à vous mettre en contexte. Elle explique la consommation énergétique moyenne de divers bâtiments. Cette donnée varie en fonction du type de bâtiments. Les IRLM — ce que nous appelons normalement des immeubles d’habitation — sont à gauche, et à droite on retrouve les hôpitaux, qui sont les bâtiments qui consomment le plus d’énergie. Comme vient de le dire Thomas, la consommation moyenne se situe entre 300 et 400 kilowattheures. Cela inclut l’électricité, le gaz naturel, le pétrole, etc. Ensuite, c’est divisé par le nombre d’étages. Ne vous en faites pas avec les unités. Nous n’avons qu’à dire que c’est de 300 à 400 « pommes », si vous le préférez.
Dans l’ensemble, c’est la situation actuelle. Je souligne que les données proviennent de Ressources naturelles Canada.
La prochaine diapositive est très intéressante. Elle concerne le rendement énergétique des bâtiments. Le graphique établit le rendement énergétique des bâtiments selon l’année de construction. Les plus vieux bâtiments, soit ceux construits avant 1920, sont à gauche; on voit leur présent rendement énergétique. À l’extrême droite, on retrouve la consommation énergétique actuelle.
Je présume que vous devez être surpris de constater le peu d’améliorations entre 1920 et aujourd’hui. On constate une légère chute entre les années 1970 et les années 1980. Les années 1970 sont considérées comme une mauvaise décennie du point de vue de l’énergie. Certaines personnes plus vieilles se souviendront notamment de la crise pétrolière de l’OPEP. Nous avons été témoins d’une plus grande sensibilisation aux questions relatives à l’énergie. C’est à ce moment que les premiers codes de l’énergie sont apparus.
Les gens parlent de la nécessité d’avoir un bilan énergétique nul. Si la tendance se maintient, nous estimons que nous y arriverons en 3300. Je ne serai pas là pour le voir. Ce que j’essaye de vous faire comprendre est que la tendance actuelle ne nous permettra pas d’atteindre notre objectif en vue d’aborder les enjeux relatifs à la consommation énergétique. Une question se pose: comment obtenir des bâtiments plus écoénergétiques si la tendance actuelle ne nous permet pas d’y arriver assez rapidement? Je suis ravi de dire que je suis d’accord avec les deux témoins précédents; la réponse ne se trouve pas dans les nouvelles technologies. Nous ne cherchons pas de solution miracle. Tout passe par de meilleures stratégies et de meilleurs procédés.
Le reste de ma présentation abordera les politiques et les processus qui seraient bénéfiques, selon moi.
Premièrement, il faut fixer des objectifs verts et énergétiques obligatoires — je souligne le mot « obligatoires ». Autrement dit, dans le cas de nouveaux bâtiments ou de bâtiments existants, nous voulons fixer des objectifs qui doivent être atteints. Ce n’est pas optionnel. Je considère que Thomas a très bien expliqué ce qui se fait dans le secteur privé. Dans ce secteur, c’est obligatoire. Les exploitants doivent le faire.
Je suis d’accord avec la recommandation de Thomas, à savoir de continuer d’utiliser le niveau or du LEED pour les nouvelles constructions, pour tous les nouveaux bâtiments. Je suis aussi d’accord avec Thomas en ce qui a trait à l’utilisation de la certification LEED BE:E&E, qui se veut la certification dans le cas des bâtiments existants. Le niveau or du LEED s’applique aux bâtiments existants. Encore une fois, le secteur privé le fait. Je crois qu’il serait sage pour le gouvernement fédéral d’emboîter le pas.
Le programme de certification LEED aborde tous les aspects des bâtiments écologiques. Selon moi, il faut aussi imposer des objectifs précis d’intensité énergétique. Parmi les divers aspects des bâtiments écologiques, il y a notamment les matériaux recyclés et la qualité de l’air intérieur, mais je crois que c’est tout aussi important d’établir des objectifs précis en matière d’efficacité énergétique. Thomas y a fait allusion.
En seulement quelques minutes, j’ai extrait certaines de nos données et j’ai eu des idées. En ce qui concerne les immeubles de bureaux existants, Thomas a mentionné que la consommation moyenne était d’environ 330 kilowattheures. Nous estimons que tout nouvel immeuble de bureaux devrait avoir une consommation d’environ 250 kilowattheures. Il s’agit d’une réduction d’environ 25 à 30 p. 100.
Il existe un autre système; je ne suis pas certain que je dirais que c’est un système de classification, mais c’est plutôt un outil comparatif. C’est ENERGY STAR. C’est une initiative du département américain de l’Énergie. Nous l’avons déjà tous vu sur nos écrans d’ordinateurs, par exemple, qui sont homologués ENERGY STAR. Il y a aussi une homologation ENERGY STAR pour les bâtiments aux États-Unis; elle est actuellement adaptée pour le Canada et devrait être prête sous peu.
Il s’agit d’une échelle qui va de 0 à 100. Une note de zéro représente le pire rendement énergétique d’un bâtiment dans le monde, du moins au Canada, tandis qu’une note de 100 indique le meilleur rendement possible. Encore une fois, j’ai avancé que le gouvernement fédéral devrait se fixer comme objectif que ses bâtiments existants se classent parmi les premiers 25 p. 100 pour montrer l’exemple, ce qui signifierait une note de 75 ou plus sur l’échelle ENERGY STAR. Je souligne que la certification LEED BE:E&E exige minimalement une note de 69 sur cette échelle. Si vous voulez inscrire un projet au programme, vous êtes déjà presque arrivés au but. Dans les nouveaux bureaux, étant donné que vous avez davantage l’occasion d’inclure des caractéristiques écoénergétiques, je crois que vous pourriez fixer un objectif plus agressif. Je propose d’atteindre un objectif de moins de 200 kilowattheures ou une note de 85 sur l’échelle ENERGY STAR.
La prochaine diapositive concerne le rendement des bâtiments certifiés LEED. Comme je l’ai mentionné dans mon exposé, nous avons collaboré à un grand nombre de projets certifiés LEED, à savoir près de 200. La ligne rouge sur le graphique représente la consommation énergétique moyenne de divers bâtiments types, selon RNCan. Les barres vertes représentent les divers projets certifiés LEED auxquels nous avons participé et dont nous avons en fait mesuré le rendement énergétique. Il s’agit donc de données énergétiques réelles. À l’exception d'un ou deux bâtiments, tous les bâtiments certifiés LEED ont un rendement supérieur à la moyenne. La ligne verte y correspond plus ou moins. Il est question d’une réduction de l’ordre de 30 p. 100 grâce au simple ajout dans votre programme d’un mandat en vue d’obtenir une certification LEED.
Encore une fois, je remercie Thomas de ses commentaires. Je vais expliquer pourquoi la consommation énergétique devrait être inférieure à 200 kilowattheures. Sans vouloir trop me vanter, la diapositive met en vedette notre siège social à Kitchener, en Ontario, dont la construction vient de s’achever. Sa consommation énergétique est de 68 kilowattheures. Encore une fois, la consommation moyenne d’un bâtiment est de 330 kilowattheures. Notre siège social en consomme 68. Vous pouvez me faire confiance. Nous sommes une entreprise privée, et nos actionnaires s’attendent à un rendement de leur capital investi. Nous y sommes donc arrivés avec un budget raisonnable.
Nous avons une note de 100 sur l’échelle ENERGY STAR, ce qui veut dire que notre bâtiment a le meilleur rendement possible. Nous avons également une certification triple platine du LEED. J’ai également inscrit les coûts de construction. À 250 $, cela comprend le bâtiment et l’aménagent des locaux. Ceux qui s’y connaissent dans les coûts de construction vous diront que ce n’est absolument pas des coûts démesurés. J’avais proposé, comme point de départ, d'atteindre 200 kilowattheures, mais je crois que l’industrie peut certainement faire beaucoup mieux.
Ma deuxième recommandation porte sur la mise en service. Dans le cas des bâtiments existants, on l'appelle la remise en service. Il s'agit de s'assurer que tout fonctionne adéquatement dans le bâtiment. Pour vous prouver que je montre tout et pas seulement nos bons coups, sur le graphique, ici, la ligne verte représente le résultat parfait quant à notre rendement énergétique prévu pour l'immeuble, et la ligne rouge représente ce qui est acceptable. Nous nous attendions à ce que le rendement énergétique de notre immeuble se situe quelque part entre la ligne verte et la ligne rouge, et les pointillés représentent le rendement mensuel.
Nous avons emménagé en novembre 2009, puis — encore une fois, les carrés sont notre consommation d'énergie contrôlée — on peut voir, pour les cinq ou six premiers mois, que nous suivions la ligne rouge. En vérité, nous étions mauvais et nous n'avions pas mis entièrement en service notre immeuble avant d'y emménager, mais en bons consultants en énergie, nous sommes parvenus à le faire. Vous pouvez voir qu'à l'été suivant, les données énergétiques correspondaient à celles de la ligne verte. Vous pouvez voir ensuite que depuis environ 10 mois, nos résultats suivent très bien la courbe de la ligne verte.
La diapositive suivante montre ce qui est intéressant; en comparant notre consommation d'énergie de novembre 2009 à celle de novembre 2011 — même immeuble, mêmes personnes, rien n'a changé, sauf la mise en service du bâtiment —, on peut voir que nous avons diminué notre consommation d'énergie de 25 p. 100, et ce, simplement en veillant à ce que tout fonctionne adéquatement dans l'immeuble. La morale de cette histoire, c'est que les immeubles sont extrêmement complexes et qu'il faut prendre le temps de s'assurer que tout fonctionne correctement.
La troisième recommandation découle de la précédente. Vous gérez ce que vous mesurez. Il est très important de mesurer la consommation d'énergie. Comme je l'ai montré dans le dernier graphique, il faut mesurer votre consommation d'énergie, la comparer aux prévisions énergétiques et voir comment vont les choses. Si vous constatez des anomalies, il est probable que quelque chose cloche. Il faut corriger la situation.
La quatrième propose d'enchâsser le rendement énergétique dans tous les contrats. Nous travaillons actuellement à des projets intéressants, que l'on appelle des projets P3, ou partenariats public-privé, et je sais que le gouvernement fédéral en a mis en place. D'autres provinces en créent avec beaucoup de zèle, pour ainsi dire, mais ce qui est intéressant au sujet des partenariats public-privé, du moins dans certaines versions, c'est qu'il revient au secteur privé de concevoir, de construire et de gérer l'immeuble. Et l'argument qu'on fait valoir, c'est que si le secteur privé conçoit, construit et gère l'immeuble, ne devrait-il pas être responsable de son rendement énergétique? Et s'il l'est, ne devrait-il pas le garantir?
Il y a donc maintenant des contrats qui le stipulent. Dans le contrat de construction du projet, on dit: « Oui, nous allons construire et gérer l'immeuble, voici notre prix, et en passant, nous garantissons que la facture énergétique ne dépassera pas tel montant. » Sinon, la personne qui a conçu et construit le bâtiment et qui le gère doit payer. C'est le partage des inconvénients.
D'un autre côté, si la consommation d'énergie est inférieure parce que l'immeuble a été géré efficacement, par exemple, alors c'est le partage des bénéfices. Je peux vous dire, puisque je suis du côté des promoteurs, que l'on canalise ainsi les efforts de l'équipe de conception, de construction et de gestion pour que l'immeuble ait un très bon rendement énergétique. Je pense qu'il vaut la peine d'envisager ce modèle.
Les entreprises ne sont pas toutes égales. Certaines sont excellentes dans le domaine de l'efficacité énergétique, alors que d'autres, en toute franchise, ne le sont pas. Il faut donc s'assurer, quand on engage des entreprises, que ce soit pour des immeubles nouveaux ou existants, qu'elles ont fait leurs preuves en matière de rendement. Il y a un avantage réel à faire appel à des spécialistes indépendants, dont le seul objectif est de déterminer le rendement énergétique de l'immeuble. Ce n'est pas un rôle additionnel; ce n'est pas comme s'il s'agissait d'architectes ou d'ingénieurs en mécanique. Ils examinent le rendement énergétique, et c'est leur seule fonction. Je pense qu'on pourrait même faire valoir que ces personnes sont embauchées directement par le gouvernement fédéral pour un examen par les pairs ou pour surveiller le travail et s'assurer qu'il est fait correctement.
Ma dernière recommandation porte sur une initiative qui a été implantée en Europe il y a quelques années, soit l'étiquetage énergétique des bâtiments. Le graphique que vous voyez est produit par l'ASHRAE, la société des ingénieurs en chauffage et en réfrigération. C'est ce qu'ils proposent. Nous utilisons l'étiquetage énergétique pour à peu près tout: lave-vaisselles, voitures, ordinateurs, et ainsi de suite. Mais nous ne le faisons pas pour nos plus grands systèmes consommateurs d'énergie, nos immeubles. Je ne comprends pas. Je crois qu'en plaçant l'étiquette de rendement énergétique sur le bâtiment, bien en vue, comme sur une voiture neuve, lorsque les gens iront louer un espace dans cet immeuble, ils seront informés de la consommation énergétique. Il n'y a rien comme un petit jeu de surenchère — mon immeuble a un meilleur rendement énergétique que le tien — pour inciter les gens à rendre les bâtiments plus éconergétiques.
Ce sont donc mes cinq recommandations, et je vous remercie de votre attention.
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En ce qui concerne les normes, il faut faire des distinctions. Il y a des systèmes de classification, comme LEED, BOMA BESt et Green Globes. On les considère comme des systèmes de classification, tandis qu'Énergie Star ou le Building EQ de l'ASHRAE sont des normes. La certification LEED est un point de repère pour Énergie Star, et elle s'appuie sur les normes de l'ASHRAE. Donc, nous essayons d'harmoniser le marché de cette façon. Je comprends que cela crée de la confusion.
Nous appuyons la certification LEED, qui est un système de classification maintenant reconnu à l'échelle internationale et qui est en place dans 130 pays. Il est implanté à grande échelle, pas seulement en Amérique du Nord, mais aussi partout dans le monde. Les autres systèmes de classification n'ont tout simplement pas connu un tel succès. Ils n'ont pas l'infrastructure, l'appui et le savoir-faire nécessaires pour continuer à s'implanter à l'échelle mondiale comme ce fut le cas pour la certification LEED.
C'est un très bon... C'est devenu, pourrais-je dire, la référence canadienne en matière de normes pour les immeubles écologiques en Amérique du Nord, et c'est en voie de devenir la norme internationale également.
Ce dont parlait le représentant de BOMA, c'est qu'en fait, nous laissons le marché décider du système de classification qu'il convient d'utiliser pour satisfaire aux besoins du marché. D'un système de classification à l'autre, la rigueur des critères varie considérablement.
Quant à BOMA, il s'agit d'un bon système initial, pourrait-on dire, grâce auquel les propriétaires d'immeubles peuvent entrer dans ce créneau, et après l'avoir utilisé pendant un certain temps, ils peuvent se tourner vers la certification LEED pour les bâtiments existants, ce qui est plus rigoureux et plus exigeant.
En fait, nous laissons au marché le soin de décider lequel est le meilleur, celui qu'il faut choisir. Cependant, nous investissons dans la certification LEED et quelques autres, des outils dont nous disposons et que je ne veux pas mentionner parce que cela porterait davantage à confusion. Nous constatons qu'en réalité, cela pourrait en quelque sorte apporter un caractère homogène au marché pour ce qui est d'un certain degré de rendement par rapport aux immeubles et aux normes.